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Texte 5 Linéaire

Jean Anouilh est un dramaturge et scénariste français du 20e Siècle. Il naît en 1910 et meurt
en 1987. Son œuvre théâtrale commencé en 1932 est particulièrement abondante et varié ;
elle est constitué de comédie souvent grinçante et d’œuvres à la tonalité tragique ou
dramatique, comme son œuvre la plus connue, Antigone.
La pièce de Théâtre Antigone sera écrite en 1944 durant l’Occupation Allemande, dans le
but de faire du personnage d’Antigone une figure de résistance. Antigone va devoir dans
cette pièce rompre avec les siens ; elle s’impose la lourde tache d’aller enterrer son frère, un
acte interdit par Créon, le roi et son oncle. Toute la pièce s’organise donc autour de la crise
personnelle d’Antigone.
Notre extrait se situe au début de la scène, alors qu’Antigone à déjà chercher à enterrer le
défunt, sans succès. Elle va affronter l’opposition de sa sœur, Ismène, qui ne veut braver
l’interdit.
Comment ce dialogue fait il ressortir le conflit des deux sœurs, et leur crise respective ?
Mouvement 1 : Tentative d’Ismène d’arrêter Antigone
Mouvement 2 : Refus d’aider sa Soeur, obéissance au Roi

Mouvement 1

-Ligne 1 « Tu sais » Ismène engage le dialogue, et souhaite le mener.


-Ismène fait appel à la raison en valorisant le fait de penser « J’ai bien penser »
-Hyperbole ligne 3 « Toute la nuit » Insistance sur le jugement porté sur Antigone
-Antithèse « penser » et « folle » pour qualifier sa sœur, et leur opposition. Ismène met en
avant la raison, la faisant primer sur le devoir morale.
-Antigone ne cherche pas à se défendre de la ligne 1- 4, répondant de manière courte au
jugement de sa sœur.
-Ligne 5 « Nous ne pouvons pas » Ismène ne réplique pas avec la raison, mais de manière
autoritaire grâce au pronom « Nous »
-Ligne 6, la didascalie « De sa petite voix » Ismène apparaît comme mature et réfléchit,
Antigone comme enfantine.
-Ligne 7 « Il nous ferait mourir ». Le pronom « il » vient renforcer la posture menaçante de
Créon, pas encore introduit dans la pièce.
- »Il nous ferait mourir » Le sujet est enfin introduit, une peine de mort plane au dessus de
tout ceux voulant enterrer le frère.
-Ligne 8 Vocabulaire théâtral « rôle », « Distribué » → mise en abyme donnant le sentiment
qu’une fatalité plus grande que nos personnages les guette.
-Comme le suggère Antigone, ce n’est pas un caprice, mais un devoir. Elles ne veulent pas
enterrer leur frère, elles le doivent.
-Ligne 11 - 12« Je ne veux pas mourir » permet de mieux comprendre l’opposition ; Ismène
ne veut pas mourir, Antigone s’y est résolue → Devoir morale, crise personnelle
-Ligne 13 Ismène semble se ressaisir, et reprend ses arguments vu plus tôt, mais de manière
plus insistante et forte. Elle insiste notamment sur une supposée sagesse et autorité plus
grande.
-Antithèse entre « toute la nuit » et « Tout de suite ».
-Ligne 16 Antigone affirme son refus de dialoguer, avec une réponse courte et négative pour
contrer sa sœur.

Mouvement 2

-Ligne 17, Ismène perd ses moyens face à Antigone, comme en témoigne l’adjectif « Au
moins », et l’exclamation.
-Ligne 18 à 26, longue tirade d’Antigone, accumulation des interdits de l’enfance.
-Changement de pronom, « Tu » a « Vous », elle s’adresse au public, rendant l’acte plus
dramatique.
-Les différentes expressions péjorative comme « Ces mots-là » traduisent le mépris
d’Antigone.
-Elle exprime dans la tirade sa révolte contre une société qui bride la liberté et la pensée.
-Ligne 22 « Courir dans le vent jusqu’à ce qu’on en tombe par terre » Désir d’une vie plus
intense.
-L’enterrement de son frère ne devient plus un devoir morale, mais un acte contre
l’oppression qu’elle ressent, rapport avec l’oppression allemande.
-Ligne 25 Le faite de devoir comprendre apparaît comme incompatible avec la jeunesse.
-Ligne 26 Retour à la réalité, rappel de la fatalité.
-Ligne 27- 29 Ismène va tenter de raisonner une dernière fois Antigone, en utilisant la
posture de Créon, et la menace qu’il représente.
-Dans cet argument, la peur et crise d’Ismène sont palpables.
-Antigone met fin au « Dialogue », et à la scène ligne 30, avec un nouveau refus.

Conclusion

En conclusion, cette scène met bien en avant le conflit personnelle des deux sœurs, tout en
introduisant la menace, et l’objet de la pièce, à savoir l’enterrement de leur frère et
l’opposition au roi Créon. Les deux sœurs présentes une vision différente de la chose,
traduisant de la crise qu’elles traversent. Cette dispute familiale n’est pas sans rappeler celle
de Juste la Fin du Monde, notamment entre Antoine et Louis.

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