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Rimhe 027 0090
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Félix Zogning
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Professeur, Département des Sciences comptables, Université du Québec en Outaouais -
Felix.zogning@uqo.ca
exclusifs, les entreprises divulguent moins d’informations au sujet des coûts et intérêts
des fonds de pension, et moins de détails relatifs à ces régimes.
Baginski, Hassel et Kimbrough (2002) présentent la responsabilité juridique comme
étant une explication partielle de la réticence des gestionnaires à divulguer
volontairement des prévisions de bénéfices. Ils notent par contre une plus grande
fréquence dans ces divulgations en période de difficultés ou de mauvaises nouvelles.
Dans une comparaison entre le Canada et les Etats-Unis, ils affirment que les lois
canadiennes sur les valeurs mobilières étant plus souples et moins litigieuses qu’aux
Etats-Unis, on peut noter une plus grande fréquence dans la diffusion des prévisions de
résultats au Canada par rapport aux Etats-Unis, des prévisions à plus long terme et en
général plus précises aussi. Ces auteurs montrent ainsi, comme Scott (1994), que le
facteur légal et institutionnel affecte grandement la propension des entreprises à
divulguer délibérément certaines informations.
Bushee et Noe (2000) s’interrogent sur les effets des pratiques de divulgation des
entreprises sur le niveau de participation des investisseurs institutionnels et sur la
volatilité du rendement de leurs actions. En s’appuyant sur l’indice de divulgation de
l’AIMR (Association for Investment Management and Research) pour un échantillon
de 4 314 entreprises-années, et sur des supports tels que le rapport annuel, les rapports
intermédiaires et les notes d’activités avec les investisseurs, les auteurs procèdent par
régression à un rapprochement entre la participation institutionnelle (types
d’investisseurs institutionnels) et la divulgation organisationnelle. Ils arrivent à la
conclusion que, si l’amélioration des pratiques de divulgation entraîne des coûts
indirects en attirant des investisseurs institutionnels dont la stratégie axée sur le court
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informations pour 889 compagnies. Leurs constats révèlent que lorsque l'analyse de
contenu indique des divulgations favorables, le risque de l'entreprise, représenté par le
coût du capital, la volatilité des rendements boursiers, et la dispersion prévisions des
analystes, diminue de façon importante. Par contre, les divulgations défavorables sont
accompagnées d'augmentations importantes dans ces différentes mesures du risque
d'entreprise. Une analyse par sources d’informations montre que des divulgations
défavorables de la presse économique affectent plus rapidement et négativement le
coût du capital et la volatilité des rendements.
3. Divulgation sur le Web
L’avènement de l’internet a offert aux entreprises un support de communication
supplémentaire d’une immense portée, d’une flexibilité et d’une rapidité sans
précédent. Quasiment toutes les entreprises cotées sur les principales places boursières
du monde sont aujourd’hui dotées d’un site web. Le web procure aux dirigeants
d’entreprise une marge de manœuvre beaucoup plus grande, étant donné qu’il n’existe
en général aucune réglementation formelle des divulgations véhiculées par ce média
qui existe depuis maintenant une vingtaine d’années. Les entreprises ont donc la
possibilité d’y reproduire leurs états financiers et d’autres types de divulgations à
caractère obligatoire en vue d’en étendre la portée et toucher un maximum de cibles,
ou d’y véhiculer de façon volontaire d’autres types d’informations non légalement
exigées, mais qui pourraient intéresser plusieurs de ses partenaires réels ou potentiels.
Dans les deux cas, les dirigeants y voient au moins un double intérêt : ils ont le choix
de la nature des informations qu’ils y divulguent et sous la forme qui leur convient, et
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économiques que par des raisons sociopolitiques. Les seconds observent que la
légitimité est positivement affectée par la mesure et la qualité des fondements
économiques des divulgations environnementales contenues dans le rapport annuel et
les communiqués de presse. Il est également noté une association significative entre
les divulgations dans rapports annuels et des communiqués de presse réactifs d’une
part, avec la légitimité (médiatique) environnementale d’autre part. Le degré de
divulgation environnementale est fonction du secteur d’activité, ce qui laisse présumer
que le niveau de légitimité pourrait être lui aussi fonction du registre d’activité.
Cho et Patten (2007) font un appariement de groupes composés d’une part de firmes
ayant une bonne performance environnementale, et de firmes ayant de très mauvaises
performances environnementales d’autre part, dans le but avéré de cerner les
différences notables dans leurs politiques de divulgation en matière environnementale.
Les résultats indiquent que l'utilisation des composantes monétaires fait toute la
différence : les renseignements monétaires, notamment au sujet des éventuels litiges
sont moins présents chez les entreprises ayant les pires performances
environnementales. En général, les résultats fournissent un soutien supplémentaire à
l'argument selon lequel les entreprises utilisent la communication volontaire
d’informations environnementales comme outil de légitimation.
Liu et Anbumozhi (2009) trouvent par contre que le niveau de divulgation en matière
environnementale est marginal est Chine, les entreprises qui opèrent dans des régions
côtières orientales où l'économie a été relativement développée, et celles qui lèvent des
fonds sur les marchés internationaux étant de celles qui sont les plus susceptibles de
divulguer des données liées aux émissions polluantes. Un contraste saisissant par
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historiques, les données statistiques clés au sujet des éléments non financiers,
l’information prospective, ainsi que l’analyse et les commentaires de la direction.
D’autres chercheurs, Neu, Warsame et Pedwell (1998) notamment, ont employés le
nombre de mots en rapport avec l’activité environnementale pour appréhender le
niveau de la divulgation environnementale volontaire. Clarckson et ses coauteurs
(2008) font une classification binaire des informations. En informations « Hard »,
elles font état de la structure de gouvernance, les systèmes de gestion, la crédibilité, les
indicateurs de performance environnementale et les dépenses environnementales. En
informations « Soft », elles évoquent la vision et la stratégie, le profil environnemental
et les initiatives environnementales. La première catégorie reçoit une pondération plus
élevée que la seconde. Cho et Patten (2007) poursuivent dans la même lancée en
opposant les informations à caractère monétaire et les données à caractère non
monétaire. Les premières étant toujours mieux pondérées que les secondes. Aerts et
Cormier (2009) prennent en considération l’ampleur des informations en plus de leur
teneur, en définissant une grille de codification qui attribue différents poids selon la
nature des informations : un point si elles sont indicatives, deux points si elles sont
qualitatives ou descriptives, et enfin trois points si elles sont d’ordre quantitatif et
numéraire. Une mesure que nous avons reprise (Zogning, 2015) pour estimer le niveau
de la divulgation des entreprises de l’indice boursier TSX60, regroupant les soixante
valeurs les plus importantes de la bourse de Toronto.
Dans tous ces cas de figure, la mesure demeure quelque peu subjective, étant donné
qu’il s’agit essentiellement d’une codification qui relève de l’analyse documentaire. La
perception de la nature ou de la teneur d’une information peut alors varier selon le
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