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Le Projet français de banque

d'État du Maroc, 1889-1906


A l'aube du xxe siècle, s'achèvent les derniers beaux jours du Maroc, seul État du
Maghreb encore indépendant. Avec l'arrivée au pouvoir d'Abd el-Aziz, les
ressorts de la situation politique, économique et financière du pays, péniblement
mais encore fermement maintenus
jusqu'en 1900 par le grand vizir Ba Ahmed, se détendent brusquement.
Tandis que des « prétendants », contestataires du pouvoir politique légal,
surgissent çà et là, les dépenses inconsidérées du jeune sultan, et la tentative
infructueuse de réforme des impôts en 1901, provoquent une véritable détresse
financière qui paraît irrémédiable.

Le Maroc va-t-il subir le sort de la Tunisie et sombrer sous les


coups
d'une conquête militaire ?
A la fin du XIXème siècle, la faveur de publique pour les expéditions coloniales
s'est assoupie, et la présence au parlement français d'un parti socialiste opposé à
toute idée de conduit les partisans d'une plus grande France à, rechercher
d'autres moyens d'expansion. C'est alors que prend naissance de « pénétration
pacifique », encouragée en particulier par le chef du parti colonial, Eugène
Etienne, et qui connut au Maroc son plus grand succès.
Parmi les moyens de domination indirects envisagés à l'égard du Maroc,
s'élabore progressivement celui de création d'une banque d'État, détentrice de
tous les monopoles financiers du gouvernement chérifien, mais dont le capital
serait français, et les structures et le
personnel soumis au contrôle de la France. Un tel organe deviendrait la clé de
voûte de la prépondérance française au Maroc qui ne garderait de son ancienne
indépendance qu'une façade traditionnelle.

A qui attribuer la paternité du projet dont la naissance difficile


ne fut consacrée qu'à l'acte d'Algésiras ?

Le Projet français de banque d'État du Maroc, 1889-1906 1


Hommes d'affaires, grands groupes financiers, ministres des Affaires étrangères
et des Finances,
diplomates ont chacun joué leur rôle, sans toujours trouver un accord, à des
moments différents de la construction du projet, mais des extérieures,
l'intervention de 1* Allemagne, la réaction
du makhzen, puis l'internationalisation de la « question marocaine » ont
contribué à lui donner une réalité quelque peu différente.
C'est cette évolution progressive que nous nous proposons de retracer

La conférence d’Algésiras de 1906

I. La naissance du projet

Les tout premiers projets : des initiatives privées.

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