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Jessia.wilker@univ-lille.

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Séance 1
Introduction. La brièveté en littérature. Brièveté et expression du temps.

Forme poétique de la brièveté <


* des poèmes brefs
* lien avec la brièveté < les questions avec la temporalité & le temps
* Pourquoi est-ce qu’on écrit / lit des poèmes ?

Guillevic < poète du 20​e

La Grèce ancienne < Héraclite (l’obscure) souvent considéré comme un penseur, 5​e​ avant
notre ère, les philosophes pré-socratiques, très peu de trace, écrit des ​fragments
Pascal < ​Les​ ​Pensées​,
Nietzsche < il a arrêté d’écrire des traités philosophiques et il a écrit des textes sous forme
d’aphorisme
Grünbein < poète allemand, il a écrit un recueil de ​haïku
A chaque nom correspond une forme brève spécifique

Guillevic

1​er​ page < pas grand-chose, 5 lignes séparées par des ronds, Tout le reucueil qui s’intitule
Du Domaine, comporte des poèmes brefs (409), il a appelé ses poèmes des quantins

1​er​ page < 3 poèmes, séparés par un petit rond


L’étang < parce que c’est publié dans un recueil de poésie, c’est un poème
+ c’est un mot qu’on utilise pas tous les jours, ce n’est pas un mot compliqué, qui fait
référence à la nature, il peut avoir une symbolique derrière
+
(le poème le bref le plus bref est « T » par François Le Lionnais qui fait partie d’un
mouvement littéraire Oulipo, une association de plusieurs poètes qui a commencé dans
les années 1960, Ouvroir de Littérature Potentielle, un des membres fondateurs est
Raymond Queneau. Ils font de la poésie sur des jeux de langage. Ils partent du fait que
pour écrire un poème il faut des contraintes. Il est beaucoup plus facile d’écrire un poème
que si l’on se dit « Écrire un poème de 10 vers ». Il faut se donner des règles avant. Une
des ses contraintes est d’écrire le poème le plus court.)

L’étang <

Edgar Poe < Il a publié un texte théorique qui s’appelle ​Le principe poétique​, c’est un
manuel, il donne un mode d’emploi pour écrire un bon poème. Il parle de la longueur d’un
poème et il prend le chiffre de 100 vers pour dire que 100 vers est la limite. Au dessous de
100 vers, ce n’est plus un poème. Un poème doit être lu d’une bref. Il insiste sur la
différence entre un poème et un texte en prose. La plus grande différence entre le roman
et le poème est qu’un poème doit être lu en une fois. Il a fixé la limite à 100 vers.

Un sonnet est considéré plutôt comme un poème bref, du 13​e​, beaucoup de poètes ont
réfléchi sur le sonnet,
Dans une lettre à Armand Fraisse, le 18 février 1860, Baudelaire s’est exprimé à propos
du sonnet, ​«parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense […] il y a
là la beauté du métal et du minéral bien travaillé. Avez-vous observé qu’un morceau
de ciel, aperçu par un soupirail, ou entre deux cheminées de rochers ou par une
arcade etc donné une idée plus profonde de l’infini qu’un grand panorama vu du
haut d’une montagne ? »

→ 1​er​ phrase < plus on donne de règles, plus c’est facile d’écrire

→ 2​e​ phrase < l’idée du métal et du minéral, quelque chose de dur ; le minéral est froid,
pas mobile.

→ 3​e​ phrase < Pour donner l’idée d’infini, il faut donner l’idée de quelque chose de petit.
(Jacques Dupin a écrit un poème « Sous la forme d’un soupirail »)

Rapport entre infiniment grand et


Le poème bref joue sur quelque chose d’infiniment grand et d’infiniment petit.

L’étang est plus petit qu’un lac. Il y a beaucoup de poèmes qui évoquent des insectes (
mouches, punaises, puces). Les insectes sont très présents parce que c’est un homme
complètement autre. L’homme ne peut pas communiquer avec l’insecte. Rapport entre le
petit insecte et le petit poème.

Page 98 <
Là-haut
L’épervier dit :

C’est maintenant,
L’éternité.

Paradoxe apparent <


Définir l’instant < ce n’est pas mesurable, parce que le temps de le prononcer il est faux.
C’est un mot impossible parce qu’il ment en permanence.
C’est une fraction de temps, quelque chose de plutôt bref,
+ référence à Rimbaud < une sorte de réécriture « C’est quoi / L’éternité / C’est la mer
allée / Avec le soleil », il donne une définition qui n’est pas une définition, c’est une
définition par métaphore.
Le poème bref se définit parfois par les contrastes.

+ Toute une réflexion sur Paul Valéry qui a écrit une phrase assez célèbre <
« Je n’écrirai jamais : la marquise sortit à cinq heures »​ < ​Prétérition​ < critique du
roman, assez peu d’écrivain qui sont à la fois poète et romancier. C’est du mensonge. La
littérature on appelle ça de le fiction ou un mensonge. Dans le roman, il y a un pacte de
lecture et identification.
Valéry dit qu’il n’écrira pas de mensonge.

Félix Fénéon < il a écrit beaucoup de critique littéraire, il a écrit des petits textes ​Nouvelle
en trois lignes​. C’est un paradoxe car une nouvelle a plus de 3 lignes. Pour définir la
nouvelle, on dit que ça tourne autour d’un évènement. Ce qui ressort de ces nouvelles est
le fait divers. Ce qui est vraiment important c‘est de réduire les choses à l’essentiel.

⇒ Tous les genres brefs vont à l’essentiel et se réduisent à l’essentiel. En réduisant à


l’essentiel, on dit beaucoup plus de choses. Volonté de condenser.
Proverbe allemand < Weniger ist mehr. → Moins est plus
On essaie de dire moins de chose pour penser plus.

Exemple ​: je t’aime ⇒ l’essentiel


je t’aime beaucoup ⇒ quand on ajoute quelque chose, ça altère le sens, ça quantifie

Je pense à toi
Je pense bien à toi ⇒ on peut le dire à n’importe quoi

A la fin du 19​e​, il y a eu des mouvements anarchistes contre le gouvernement avec des


lancées de bombe envers des institutions. Fénéon avait beaucoup d’amis parmi ces
anarchistes. A partir de cet épisode, Fénéon a décidé de ne plus parler.
La notion de brièveté est subjective. Dans la théorie littéraire, on s’accorde pour dire que
ce qui dépasse un sonnet n’est plus bref.
Fénéon c’est celui qui silence » Alfred Jarry
La parole est d’argent, le silence est d’or

Définition du poème bref, il n’est pas long, il n’est pas narratif, ni discursif, ni élégiaque.
C’est un genre contre les grand genres de la littérature.
Guillevic a écrit beaucoup de recueils de poèmes, il a aussi écrit beaucoup d’essais. Pour
expliquer pourquoi il a écrit des poèmes brefs, il affirme : « J’ai commencé à écrire contre
le lyrisme ». Contre l’étalage de mots, de sentiments, témoignages. Le lyrisme c’est un
sentiment qu’on rattache à des clichés (le soleil, la mer…). Il dit : « J’écris sur de petit
format. Mon agenda me sert de carnet de poche […] quand j’écris sur de petit format, j’ai
l’impression que l’oppression du monde se fait moins grande. » Sentiment de maîtrise,
rapport entre le petit et le grand.

Il y a un critique littéraire et un philosophe Gaston Bachelard, il prend les 4 éléments et


essaie de classer les références aux éléments par auteur. Il a écrit ​La poétique de
l’espace​ dans lequel il consacre 1 ou 2 chapitres à ce qu’il appelle le minuscule
notamment l’escargot. « Le minuscule, une porte étroite, ouvre un monde ».

Auteur autrichien Hofmannsthal, c’est un texte qui est une lettre imaginaire, lettre sur le fait
qu’un poème ne veut plus écrire, il explique pourquoi il a arrêté d’écrire. Il donne un
exemple (p.42), il a l’impression qu’il ne comprend plus les mots. Il a l’impression que les
mots deviennent matérielles, se décomposent. Il décide d’arrêter d’écrire. (p.43) En plus, il
prend l’exemple de dire qu’il ne comprend plus les mots et par conséquence il ne
comprend plus le monde. Il prend l’image du microscope et tout se décompose. Il a
l’impression que le monde tombe en mille morceaux, et ces fragments représentent
l’éternité. Rapport entre le tout petit qui renvoie à l’immense et à l’éternité.
Un fragment est la partie d’un tout et on a perdu le tout. C’est un morceau de quelque
chose qui n’existe plus. ​Les poèmes de Guillevic c’est comme un fragment de réalité.

Séance 2
Perec: L’infra-ordinaire. Poèmes sur «rien»
Nietzsche: Intervalles du temps

Exposé​ < pas d’exposé d’ensemble, 15 min, lire l’ensemble du recueil, noter tous les
poèmes qui parlent du thème, et dire à l’exposé le nombre exacte de poèmes, donner les
numéros de poème et la page, faire quelque remarque à quel moment le thème apparaît
(Est ce qu’il y a un ordre, est ce que l’ordre à une signification, est ce que les poèmes sont
interrompus ou ils se suivent tous) ensuite les classer, pas forcément une problématique,
mais essayer de les classer par thème

Poème de Bertold Brecht < parler du moment présent,


Séance 3 :

Séance 4 :

La définition du temps : dans la plupart des langues européennes le mot temps recouvre
différente réalité. Dans la langue française, le temps désigne 3 choses différentes qui
deviennent plus clairs avec la traduction. Temps < time + weather + tense. En français
c’est le même mot, ce qui peut donner lieu à des confusions. Il y a beaucoup de poèmes
de Guillevic qui parlent du temps (​tempestus​ // mauvais temps). On peut distinguer ce que
l’on appelle le temps objectif et subjectif. Le temps objectif c’est ce qui est mesurable,
pour se repérer dans l’histoire. A cela se superpose le temps subjectif qui a avoir avec le
fait qu’une seconde peut être ressentie comme quelque chose de beaucoup plus long. La
subjectivité intervient et entretient des rapports entre l’instant et l’éternité.

* En philosophie, on distingue et on s’intéresse au découpage du temps (an/ mois/ jour).


Mais en général, le temps découpé correspond au temps grammaticaux (passé/ présent /
futur). On fait un lien entre le temps grammatical et le réel. Si dans la grammaire on a le
passé, présent et le futur, dans la réalité c’est pareil. Il y a un glissement.

Quel lien avec le poème bref ?​ → le temps qu’on met à lire un poème.

Vocabulaire européen des philosophies​ < c’est un dictionnaire qui a été écrit par plus de
100 philosophes, édité par Barbara Cassin, la particularité de ce livre est le mélange de
toutes les langues (entrée temps – time). Il y a un article consacré au présent < le simple
terme de présent renvoie à deux choses < quelque chose de temporel « le temps où les
choses adviennent » et présent quelque chose de spatial, lié à la présence. Il y a une
jonction entre le moment présent et le fait que l’on soit présent quelque part.
Elle renvoie au mot allemand < ​gegenwart​ < ​gegen​ = contre + ​wart​ = attendre ⇒ il y a
l’attente qui n’est pas quelque chose qu’on relie au présent.

* Temporellement, le présent s’oppose au passé et au futur. Et physiquement, présent


s’oppose à l’absence.

Le point n’a aucune étendu, sauf que si on met plusieurs points, ça fait une ligne.

Zénon d’Elée < ​Les paradoxes de Zénon​ < il a inventé un paradoxe que l’on appelle le
paradoxe d’Achille et de la tortue < imaginer une situation absurde, il met en présence
deux être opposés. Achille < héro grec, vaillant… et la tortue qui n’est pas rapide… Il
imagine qu’Achille et la tortue font une course. Zénon dit que si la tortue part en avance,
Achille ne pourra jamais la dépasser. Il se dit comme le temps se découpe. Le temps est
des petits instantanés, dès lors qu’on cristallise un moment, c’est comme si on sortait du
temps.
Saint-Augustin, ​Confessions,​ Livre XI
→ 1​er​ texte autobiographique en prose, le genre qui va s’imposer au 18​e​ remonte à cela
(Rousseau)
Il pose une question banale que tout le monde pourrait se poser, c’est une affirmation
irréfutable. Comment peut-on affirmer que le passé et l’avenir sont des choses qui existent
alors que ce sont des choses qui n’existent pas. Il en tire une conclusion étrange, on
devrait se dire que la seule chose qui existe car « le présent sans voler au passé ».

→ Il poursuit cette idée de la subdivision du temps, où il s’intéresse à la mesure du temps.


Il y a un problème qui est la durée, le rapport entre instant et durée.

→ il reprend cette absurdité qu’on parle du passé et de l’avenir des choses qui n’existent
pas, plus. Il ne faut pas les appeler passé et futur mais présent. Le présent du passé c’est
la mémoire, le présent du présent c’est l’attete actuelle et le présent de l’avenir c’est son
attente. Il y a une sorte de complémentarité. Ils n’ont pas d’existence du tout. Il n’y a que
des présents différents.

Guillevic< page 37

Entre les 2 strophes, il y a une chose qu’il ne nomme pas, qu’il n’écrit pas qui est le
présent. Le présent c’est ce qui s’envole, dès lors qu’on le fixe par écrit, on le fixe et ce
n’est plus du présent.

Pourquoi il coupe après « trop » ? < poème impersonnel, le trop et le jamais est dans
l’excès, il joue avec les enjambements, introduire une subjectivité sans transparaître dans
le poème.

Deuxième poème < page 37, 1​er​ poème

Explication du blanc < le blanc est significatif, comme un commentaire de l’absence


d’écriture, attente d’un évènement, la création d’un certain suspense, comme une
déception du lecteur quand il lit la suite, il crée quelque chose, le blanc est une attente qui
est déçue après. Pas de personne non plus, il y a un « je » qui parle mais on ne sait rien
de lui.

Page 72

→ le blanc < image de la réflexion,


pourquoi le lien entre la durée et le chêne ? → arbre très grand, durée de vie longue //
caractérisé par l’immobilité, différent du temps (​Le chêne et le roseau,​ Lafontaine < le
roseau plie alors que le chêne casse) + complémentarité entre moment et durée

→ 2​e​ poème < blanc < le présent, (Dans ce qu’il est < sous entendu), l’étang // les temps,
Guillevic sur l’homophonie, l’étant < référence à Heidegger, ​Être Étant,​ il oppose l’être, il y
a une différence entre l’être et l’étant, l’être est une existence pleine et l’étant sont les
choses qui ne bougent pas. + 2​e​ partie < seule chose qu’on peut imaginer dans le poème,
l’étang est immobile, le nuage change sans cesse + contraste avec la 1​er​ strophe + le
nuage est blanc // ce qui cache. Le nuage est annoncé par le blanc.
Page 73 < Pas pour toujours,
Dit la pluie

→ il y a une personnification de la pluie + double jeu (de mots) sur le temps (weather &
time), la pluie c’est quelque chose d’instantanée, impression de subjectivité qui prête ses
paroles à la pluie, qui imagine qu’elle va s’arrêter, il suit les deux autres poèmes, il y a un
ordre entre les poèmes, (le chêne, l’étang, le nuage et la pluie), il est suivit d’un poème qui
parle de l’orage, des choses quotidiennes, il cristallise des moments

Séance 5 :

Biographie de Guillevic
Il est né en ​1907​ et meurt en 1997, c’est quelqu’un qui a vécu pendant tout le 20​e​ siècle.
Cela fait de lui le contemporain exact des surréalistes, les surréalistes sont exactement de
la même génération que Guillevic. Mais les poèmes surréalistes ne sont pas du tout
pareils, notamment l’écriture automatique, séance d’hypnose collective, écrire sans être
conscient, ça donnait des poèmes très longs et très bizarres. Guillevic est complètement à
part, il ne vivait pas à Paris, il est né en Bretagne. C’est vraiment quelqu’un qui est en
marge de ce qui se faisait, de ce qui était à la mode. C’est une création en solitaire.

Ses œuvres :
Son premier recueil publié en 1942 s’intitule ​Terraqué,​ un mot assez spécifique qui
désigne un mélange de terre et d’eau. Dans le titre, il y a une tension entre quelque chose
de très banal et un terme spécifique, spécialisé.
* Le temps qui intervient assez tard ​Maintenant,​ ​Possibles​ ​futures​, = titres à la fois précis
et vague,
* Forme et espace = ou bien des espaces précis et vagues et des formes qui se délimitent,
des substantifs sans article, quelque chose qui est réduit au minimum. Titre ou bien
spécifique ou bien très banal. Ménir est une pierre, en latin lapis qui donne lapidaire //
écriture. L’intérêt pour la pierre montre qu’il y a un intérêt pour le temps et c’est quelque
chose qui reste gravé.

Le titre ​Du Domaine​ < Souvenir de titre latin < Du Domaine (​De natura rerum)​ + Montaigne
avec les ​Essais
Euclidiennes​ < Ellipse < sauter dans le temps,
+ langage universel des mathématiques, il y a un sentiment de concurrence entre la
littérature et les mathématiques, les formules sont les mêmes. Évacuation du moi, pas de
pronom personnel, Guillevic tend vers l’objectivité.

Lors d’un entretien, Guillevic parle de la musique, ce qui serait l’idéal pour lui serait la
musique silencieuse. Il conçoit ses poèmes comme une partition de musique (langage
universel)
Un poème c’est comme une partition, une imagination, un musique dans la tête, le poème
résonne, c’est une sorte de résonance interne.

Il décrit son écriture : « J’ai commencé à écrire contre le lyrisme » < ce contre on le voit
assez souvent dans ses poèmes, il utilise beaucoup les négations.
P.19 < Quand le vent se nie,
Alors c’est le vent.

⇒ poème paradoxal, personnification, référence à Descartes « je pense donc je suis »


Rapport avec le temps : p.75
Comme si les fleurs
Étaient toujours

Au plein de leur temps.

⇒ comme si est une impression, on est à la fois dans l’éternité et le maintenant, la


brièveté d’un instant éphémère et le sentiment d’éternité, il essaye d’évoquer ce qui serait
un sentiment du temps et des choses.
p.120
Un chevreuil
A dû passer par là

L’air et l’eau
En ont souvenir.

⇒ passé composé qui énonce une hypothèse et un verbe au présent qui a un rapport
avec le passé, aucune personne, aucune subjectivité, personnification, lien avec le
mouvement, empreinte du passage, le ‘je’ est présent puisqu’il prend la parole, incertitude
reliée au marque et au souvenir, introduction d’une subjectivité. Il parlait très bien
allemand < un poème se dit Gedicht en poème, écrire un poème se dit Gedicht dichten <
hasard de la langue car veut dire aussi rendre plus dense dans le sens physique ⇒ on
entend l’idée que c’est quelque chose de dense, un poème consiste à en très peu de
mots, densifier.
Les petits ronds < le sous titre Du domaine est Poème comme si c’était un grand
ensemble, c’est quelque chose qui peut s’assembler…. + il a appelé ses poèmes des
quanta​ (⇒ ​quantum​), défini par un physicien allemand Max Planck qui est le fondateur de
la physique quantique < un quanta est défini comme « la plus petite mesure atomique,
c’est un grain d’énergie qui se transmet entre deux corps, dans une unité infinitésimale de
temps. » ⇒ image de la foudre ou de l’éclair dans les poèmes, énergie très forte comme la
foudre concentré en très peu de temps, décharge énorme d’énergie. Il conçoit ses poètes
comme cela.
Le poème rend les choses plus denses, il utilise des mots littéraires comme la
cristallisation​ (Stendhal) + l’image de la ​décantation​.

On peut voir dans son recueil, qui tous ont un lien avec le temps et la nature. Il y a des
thèmes qui reviennent très souvent comme l’eau, les arbres et également des structures
syntaxiques similaires comme des refrains. S’installe alors une musicalité.

Dossier page 10< Victor Chklovski < Théoricien russe, appartient aux formalistes russes. Il
parle de Tolstoi, il a écrit un journal dans lequel il parle de quelque chose de tout à fait
ordinaire, il veut écrire ce qu’il a fait dans la matinée, il ne se souvient plus s’il a passé le
balai. Ce sont des choses tellement insignifiantes qu’on ne se souvient plus, elles ne
laissent aucune trace dans notre cerveau. La plupart de notre vie s’écoule sans qu’on s’en
rende compte et l’art est là pour nous rendre compte de tout.
2​e​ phrase < différence entre la reconnaissance et la vision, vision est subjectif et créatif.
3​e​ phrase < intervention du temps, pour percevoir des choses il faut augmenter la
difficulté.

Page 11, Merleau-Ponty


→ « C’est le ralenti qui énumère les possibles » = hésitations, d’autres versions qui
auraient été possibles mais on ne peut pas savoir parce qu’on ne voit que la finalité, le
résultat.

Perec (page 3) < il parle de l’infra ordinaire, on devrait décomposer tous nos mouvements
pour nous rendre compte de tous nos mouvements.
+ anecdote avec Robert Wilson, metteur en scène, qui fait des spectacles très particuliers,
très visuels, il joue sur le temps, et sur les ralentis. Dans son spectacle le plus célèbre Le
regard du sourd (30heures), un extrait consistait à un enfant noir qui buvait un verre de lait
(contraste de couleur), la femme lui enfonçait le couteau un petit peu. Il donne une
explication, il parle d’une expérience que des psychologues ont fait, ils ont filmé des mères
qui se précipitaient pour s’occuper de leur bébé, image par seconde, ils ont découpé les
images, ils ont constaté que toutes les mamans réagissent de la même manière. Toutes
les mamans ont une expression de haine très très forte quelques secondes.
⇒ pour les poèmes, il y a beaucoup de choses que notre œil n’est pas assez fort pour le
percevoir car ça va trop vite, il y a des choses qu’on ne perçoit pas mais qu’on peut
percevoir si on décompose nos mouvements. Wilson se dit que « nos corps pensent plus
vite que nos cerveaux ». Rendre visible ces choses là en ralentissant les choses. Cela a
un rapport avec le temps, instantanéité. C’est ce que fait Guillevic, il prend un moment
insignifiant (p.36), il isole la perception et rend tout étrange. Il y a un peu l’idée que ça
nous apprend des choses sur nous même.

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