Vous êtes sur la page 1sur 4

Les fusions, les scissions et apports partiels d’actifs

Définition fusion

Le législateur marocain n’a pas définie la fusion, par contre il a cité les diverses
sortes de fusion. (L’article 222de la loi n° 17-95)

On peut définir la fusion par le faite qu’elle est un acte juridique de nature
financière qui permet à une société d’absorber une société ou plus ,ou de
participer dans la constitution d’une société par la participation dans son
capital, ou de céder son patrimoine financier en nature des actions à une ou
plusieurs sociétés existantes.

Une société en liquidation peut elle aussi contracter un acte de fusion à


condition qu’il soit avant les opérations de répartition de son actif.

Ces opérations de fusions peuvent être faites entre sociétés de toutes formes
juridiques.

Les décisions pour la réalisation de ces opérations doivent être prises par
chaque société concernée selon son statut de constitution.

Conditions

Ces opérations ne peuvent avoir pour effet une modification de la répartition


des droits des associés ou une augmentation de leurs engagements, sans leur
accord unanime. (L’article 223 de la loi n° 17-95)

Ce qui ouvre la possibilité d’annulation devant la justice.

Tout actionnaire, qu’elle soit le nombre d’actions qu’il détient, a qualité pour
agir contre les administrateurs ou des membres du conseil d’administration ou
de surveillance, individuellement ou solidairement, en cas de violation des
dispositions législatives relatives aux mesures nécessaires au projet de fusion,
et de celles applicables aux sociétés anonymes d’une manière générale, .
engageant leur responsabilité conformément aux dispositions des articles 352
et 353 de la loi relative aux sociétés anonymes.

Référentiel légal
La loi relative aux sociétés anonymes constitue la référence actuelle en matière
de fusion. Elle a consacrée ses articles 222 à 229 aux dispositions générales et
ses articles 230 à 242 aux dispositions propres aux sociétés anonymes.

Les types de fusion

La fusion est une opération par laquelle une société disparaît, soit lors de son
absorption par une autre société (Fusion-absorption), soit parce qu’elle
participe avec d’autres sociétés à la constitution d’une société nouvelle
(Fusion-réunion).

La fusion-absorption : lorsqu'une ou plusieurs sociétés, appelée (A) "société


absorbée " transmettent à une autre, appelée "société absorbante"(B), la
totalité de leur patrimoine. L'opération consiste :

- en une augmentation de capital par apport en nature pour la société


absorbante(B),

- en une dissolution sans liquidation, pour la société absorbée(A), dont les


associés vont devenir, grâce à l'émission de nouvelles parts sociales, associés
de la société absorbante(B)
La fusion par constitution d'une société nouvelle : lorsqu'au moins deux
sociétés (sociétés A et B) fusionnent pour créer une nouvelle société (société
C). Les apports sont rémunérés par les actions émises par la nouvelle société
qui devra par ailleurs être constituée en respectant les règles imposées pour la
constitution de la structure juridique choisie. La dissolution des deux sociétés A
et B devient effective, sans liquidation.

Effet de la fusion

La fusion entraîne la dissolution sans liquidation de la société qui disparaît et la


transmission universelle de son patrimoine à la société bénéficiaire, dans l’état
où il se trouve à la date de la réalisation définitive de l’opération.

Projet de fusion

Toutes les sociétés qui participent à l’une des opérations mentionnées à


l’article 222 établissent un projet de fusion ou de scission.

Ce projet est déposé au greffe du tribunal du lieu du siège desdites sociétés et


fait l’objet d’un avis inséré dans un journal d’annonces légales, par chacune des
sociétés participant à l’opération ; au cas où l’une au moins de ces sociétés fait
publiquement appel à l’épargne, un avis doit en outre être inséré au Bulletin
officiel.

Contrôle de la fusion :

En cas d’une société anonyme un commissaire au compte doit être nommé


pour la procédure de contrôle

Le conseil d’administration ou le directoire de chacune des sociétés participant


à l’opération de fusion, en communique le projet au ou aux commissaires aux
comptes au moins 45 jours avant la date de l’assemblée générale appelée à se
prononcer sur ledit projet. (Article 233)

La jurisprudence limite le rôle du commissaire au compte dans la vérification et


à l’assurance que la valeur relative attribuée aux actions des sociétés
participant à l’opération de fusion est pertinente, et que le rapport d’échange
est équitable.
Dans ce sens le tribunal de commerce de Casablanca à considérer que :

La mission des commissaires aux comptes, au sens de l’article 233 de la loi sur
les sociétés anonymes, se limite à effectuer les vérifications nécessaires et à
s’assurer que la valeur relative attribuée aux actions des sociétés participant à
l’opération de fusion est pertinente, et que le rapport d’échange est équitable.

Le contrôle du projet de fusion, confié à la même instance qui l’avait préparé,


constitue une violation de l’article 233 de la loi relative aux sociétés anonymes,
et contredit l’objectif escompté par le législateur à travers la communication
dudit projet au commissaire aux comptes, le contrôleur serait alors l’otage de
son propre projet.

Vous aimerez peut-être aussi