Vous êtes sur la page 1sur 18

SOMMAIRE

1) Généralités et définitions
2) Caractéristiques principales
3) Les personnes morales concernées
4) Cas particulier des sociétés en procédure
collective
5) En période d'observation ou en liquidation
judiciaire
6) En phase d'exécution du plan
7) Calendrier sommaire des opérations
8) Dans les fusions
9) Dans les scissions
10) Dans les apports partiels d’actifs
11) Les effets des fusions, scissions et
apports partiels d'actif
12) Conclusion  (APPLICATION) ?

1) Généralités et définitions
Les fusions, scissions et apports partiels d’actif sont des
opérations permettant le regroupement ou au contraire des
séparations d’activité.
– La fusion : est l’opération par laquelle l’universalité du
patrimoine d’une ou plusieurs sociétés est transmise à une autre
société en contrepartie de l’émission de droits sociaux et qui
conduit à la dissolution sans liquidation de la ou des sociétés
fusionnées.
La fusion peut-être une fusion-absorption entre une société
absorbante préexistante ou nouvelle et une société absorbée.
Schématiquement deux personnes morales fusionnent et il n'en
reste qu'une, la société absorbante (L236-1)
– La scission  : est la division d’une ou plusieurs sociétés, dont le
patrimoine est "partagé" en plusieurs "parties" pour être transmis
à plusieurs sociétés préexistantes ou nouvelles. Elle conduit à la
disparition de la société scindée.
L’opération emporte transmission universelle du patrimoine de la
société scindée aux sociétés bénéficiaires. (Article L236-
1) alinéa 2 et suivants du code de commerce)
La ou les sociétés bénéficiaires se trouvent donc substituées à la
société scindée dans tous les biens, droits ou obligations de cette
dernière. Il s'ensuit notamment que le passif de la société
scindée est pris en charge par la ou les sociétés nouvelles selon
les modalités définies au contrat de scission.
Enfin, ce qui caractérise la scission est que les associés de la
société scindée deviennent associés de la société nouvelle par
voie d'attribution de droits sociaux de cette dernière. Autrement
dit, il ne peut y avoir scission si l'actif net transmis (après
déduction du passif pris en charge par la ou les sociétés
bénéficiaires) est rémunéré par des biens autres que des actions
ou parts sociales (avec sur dérogation possibilité de soulte
représentant 10% maximum de la valeur des parts attribuées
– L’apport partiel d’actif  : est l’opération par laquelle une
société fait apport d’une branche autonome d’activité constituant
une partie de ses éléments d'actif, ou même simplement d'actifs
isolés, à une société nouvelle ou préexistante, moyennant la
remise de titres représentatifs du capital de la société bénéficiaire
de l'apport.
Elle se distingue de la scission par le fait que la société
apporteuse n’est pas dissoute ipso facto.
En application de l'article L 236-22 du code de commerce ,
l’apport partiel d’actif peut être soumis au régime juridique des
scissions (et dans ce cas produit les mêmes effets) lorsqu'il porte
sur l'ensemble des éléments actifs et passifs d'une ou plusieurs
branches d'activité.

2) Les caractéristiques principales

Ainsi on comprend que les fusions et scissions relèvent toutes


deux :

 d’une idée de transmission d’un patrimoine d’une société à


l’autre,
 procèdent d’une attribution de parts sociales de la société
absorbante ou bénéficiaire de la scission au profit des
associés de la société « d’origine ».
 entraînent disparition de la société d’origine (scindée ou
absorbée), ce qui est la conséquence de la transmission
universelle du patrimoine, la société se trouvant vidée de sa
substance.

L'article L236-3 organise en effet la dissolution sans liquidation


des sociétés (et donc la perte de la personnalité morale,
opposable aux tiers à compter de la publication au RCS) qui
disparaissent en conséquence de ces opérations, la transmission
universelle de leur patrimoine dans l'état où il se trouve, et
précise que les associés des sociétés qui disparaissent
deviennent associés des sociétés bénéficiaires dans les
conditions fixées au contrat de fusion ou scission.
L'une des caractéristiques de ces opérations est la rémunération
par des actions ou parts sociales de la société bénéficiaire, avec
éventuellement une soulte payable en complément à condition
qu'elle ne dépasse pas 10% de la valeur des droits sociaux
attribués (L236-1 alinéa 4 )
L’apport partiel d’actif n’est soumis au régime des scissions que
sur option, si les conditions sont réunies, et n'emporte pas
disparition de la société apporteuse

3) Les personnes morales concernées

 Toutes les formes sociales

Ces opérations peuvent être réalisées entre sociétés de forme


différentes,

 Des sociétés en liquidation au sens du droit


des sociétés

Ces opérations faire intervenir des sociétés en liquidation au sens


du droit des sociétés (mais avant répartition d’actif L 236-1
alinéa 3).

4) Cas particulier des sociétés en procédure


collective ?

La fusion et la scission faisant disparaitre la personnalité morale


de la société absorbée ou scindée, ces opérations mettent un
terme à la possibilité de poursuivre l'ouverture d'une procédure
collective Cass com 28 septembre 2004 n°00-17255
La question de savoir si une société en procédure collective peut
être participante à des opérations de fusion, scission ou apport
partiel n'est pas évidente.
Rappelons préalablement qu'il semble communément admis
qu'une société dont l'actif net est négatif ne peut transmettre son
patrimoine à une autre contre rémunération en droit sociaux dès
lors que par hypothèse cet actif est sans valeur.

5) En période d'observation et en liquidation

La Cour de Cassation semble poser le principe que durant la


procédure collective, seules les voies de mutation prévues par le
droit des entreprises en difficultés serait possible: deux décisions
rendues à propos de la transmission universelle du patrimoine à
l'associé unique en cas de dissolution par l'effet de la loi ( Cass
com 12 juillet 2005 n°02-19860  et Cass com 12 juillet 2005
n°03-14809 ) sèment en effet le troublent en affirmant "à compter
du jugement d'ouverture de la procédure collective, le patrimoine
du débiteur ne peut être cédé ou transmis que selon les règles
d'ordre public applicables au redressement ou à la liquidation
judiciaires des entreprises en difficultés".  Si tel est le cas la
fusion ne peut plus être utilisée pour transmettre le patrimoine du
débiteur en procédure collective.
Cela ne semble pas totalement illogique que ce soit en période
d'observation ou en liquidation judiciaire : il faudrait alors
recourir aux procédés prévus en droit des procédures collectives
(cession d'entreprise ou cession de biens en liquidation), ce qui a
priori n'interdit pas non plus les cession de parts. Les autres
procédés (fusion, scission, apport partiel) ne sont pas envisagés
par ce droit.
On pourrait à l'inverse soutenir que de telles opérations en cours
de procédure collective ne sont a priori pas écartées par les
textes et seraient donc possibles.
"L'habillage" procédural est dans cette hypothèse moins évident,
et pourrait être un acte de disposition étranger à la
gestion courante en période d'observation  , qui bien souvent
aura une incidence déterminante sur l'issue de la procédure et
nécessitera l'avis du Parquet.
Toutefois deux questions restent posées :
- l'intérêt pour les créanciers d'une telle opération, qui devra être
démontré, surtout sur la société absorbée est celle qui est en
procédure collective, et qui a donc non pas nécessairement un
actif inférieur à son passif, mais un passif auquel son actif
disponible ne peut faire face.
- le devenir de la procédure qui peut, suivant les cas, être une
sortie de la procédure en raison du "transfert" du patrimoine (actif
et passif).
Il semble cependant qu'un période intermédiaire doive être géré :
la clôture ou plus précisément la sortie de la sauvegarde ou du
redressement ne peut à notre avis être réalisée tant que la
vérification des créances n'est pas achevée pour que la teneur
exacte du passif "apporté" soit connue et déterminée
irrévocablement. En effet le passif antérieur à l'ouverture de la
procédure collective est celui au jour de l'ouverture de la
procédure, et il doit être vérifié vis à vis du débiteur concerné (et
d'ailleurs a priori l'absorbante ou la bénéficiaire de la scission
n'est pas elle-même en procédure collective, ce qui confirme bien
qu'il faut que la vérification des créances soit réalisée dans le
cadre de la procédure collective de l'apporteur).

6) En phase d'exécution d'un plan

L'opération peut avant tout être une partie intégrante du plan, qui
comprend simultanément le remboursement des créanciers et la
mutation du patrimoine social. Les auteurs considèrent que les
textes le permettent, sous couvert des dispositions légales qui
organisent les mouvements de parts dans le cadre de la
préparation d'un plan  .... Ce qui est a priori une interprétation
très extensive de ces textes.
Ces opérations peuvent - ou plus exactement pourraient -
aussi se situer en phase d'exécution du plan. C'est même a priori
la seule phase pour laquelle il ne devrait pas y avoir d'hésitation,
après évidemment que le processus de modification du plan  ait
été mené à bien. ( à défaut de respect de ce processus, le greffe
doit refuser de prendre en considération les modifications au visa
de l'article R123-95 du code de commerce  cf avis comité de
coordination du registre du commerce 2015-03 )
En effet en phase d'exécution d'un plan, sauf à "sortir" la
personne morale du champs du droit des sociétés, il ne devrait
pas y avoir de problème (la société n'est plus stricto sensu en
procédure collective) pour faire l'objet d'une fusion avec une autre
in bonis, à laquelle les obligations du plan sont transmises (on
suppose par le jeu d'une modification du plan). La question est
alors de savoir si la procédure collective doit être maintenue
jusqu'au complet paiement du plan, ou plus exactement des
obligations du plan, par la société "bénéficiaire". On réponse
ministérielle le laisse penser (JO AN question 52523 réponse
du 17 mai 2005 page 5152)
Question «M.  Arnaud Montebourg présente à M.  le garde des
sceaux, ministre de la justice, le cas d'une société in bonis, qui
absorbe sa filiale. Cette filiale bénéficie, après avoir été admise
au redressement judiciaire, d'un plan de continuation dans les
termes de l'article  L. 620-1 du code de commerce. Ladite fusion a
été préalablement autorisée par le tribunal de commerce.  Il lui
demande de lui préciser si la société absorbante se retrouve
de ce chef, alors qu'elle n'a jamais elle-même été mise en
redressement judiciaire, sous-main de justice dans les
termes de l'article précité ? Le commissaire à l'exécution du
plan nommé en son temps pour la filiale poursuit-il son
exécution dans le cadre de la société absorbante ? Doit-on,
au contraire, considérer que la transmission universelle du
patrimoine qui découle de la fusion a eu pour effet d'apurer
le passif de la société absorbée tel qu'il figurait dans le plan
de continuation ? En conséquence, celui-ci serait alors
réputé judiciairement exécuté. Il ne subsisterait qu'une dette
contractuelle née du traité de fusion à la charge de la société
absorbante. Le commissaire à l'exécution du plan verrait
alors sa mission achevée  »
Et réponse «. Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait
connaître à l'honorable parlementaire que l'adoption d'un plan de
continuation au profit de tout débiteur crée, à la charge de celui-
ci, différentes obligations, dont la principale est d'apurer ses
dettes selon les modalités prévues par le plan. Le commissaire à
l'exécution du plan veille à la régularité de cet apurement et peut
engager toute action à l'encontre du débiteur bénéficiant du plan,
au nom de l'intérêt collectif des créanciers qu'il représente.   Si le
débiteur est absorbé du fait d'une fusion, la transmission
universelle de son patrimoine, à laquelle elle conduit,
transfère à la société absorbante les obligations résultant du
plan, mais ne la soumet pas pour autant à une procédure
collective. En effet, lors de l'exécution du plan, la procédure de
redressement judiciaire est terminée, le plan n'en étant que la
conséquence.  La mission du commissaire à l'exécution du
plan dure aussi longtemps que le plan n'a pas été exécuté.
Le passif transmis n'est pas apuré du seul fait de
l'absorption et les obligations du plan, qui peuvent excéder
le seul remboursement de ce passif, subsistent. Il convient de
veiller à leur respect. Une telle opération nécessite un contrôle
très strict de la part de la juridiction qui a arrêté le plan. Les
conditions de celui-ci ont été fonction des capacités contributives
d'un débiteur au patrimoine clairement identifié, après
consultation de ses créanciers. Les efforts consentis ou imposés
à ceux-ci ont été rendu légitimes, dans le but du redressement,
au vu des capacités financières limitées de ce
débiteur.  L'absorption devrait naturellement accroître ces
capacités.  Par ailleurs, le défaut dans le respect des
obligations qui subsistent ne peut donner lieu à une
résolution du plan dans les conditions du droit commun des
procédures collectives, le débiteur ayant disparu. Sauf à
caractériser la cessation des paiements de la société
absorbante, seuls des dommages et intérêts pourraient lui
être demandés par le commissaire à l'exécution du plan.
Ainsi, si l'on excepte le cas, évoqué par l'honorable
parlementaire, dans lequel la fusion a été préalablement
autorisée par le tribunal, qui en a ainsi tenu compte lors de la
fixation des conditions du plan, il est indispensable que toute
opération d'une telle nature soit conditionnée par une décision de
justice autorisant une modification substantielle du plan. Cette
décision tiendra compte des capacités contributives de la société
absorbante et permettra l'information préalable des créanciers et
des salariés. Ce caractère indispensable sera d'autant plus avéré
que l'absorption sera proche dans le temps de l'arrêté du plan. Il
est important que de tels montages juridiques ne puissent donner
lieu à des occasions de fraude"
Il semble découler de cette réponse que le commissaire à
l'exécution du plan reste en fonction, même si le débiteur a
"disparu" par l'effet de la fusion, ce qui est assez singulier.
7) Le calendrier des opérations est assez
complexe

Il convient en premier lieu de déterminer les conditions


financières de l’opération, c’est-à-dire d’une part la valeur des
biens objet de l’opération et la valeur des titres attribués en
contrepartie pour déterminer la parité entre les titres des sociétés
concernées.
Pour estimer les apports il est préconisé de recourir à plusieurs
méthodes d'évaluation des actifs apportés (actif net, critère de
rentabilité) sauf si les sociétés participantes sont sous contrôle
commun auquel cas c'est la valeur comptable qui est retenue.
Plus précisément chacune des sociétés participantes doit être
évaluée et sa valeur résultant des différents modes d'évaluation
est divisée par le nombre de parts, ce qui permet de dégager une
valeur unitaire par part, et la parité entre les parts de la société
"apporteuse" et celles de la société "bénéficiaire" (il peut y avoir
une différence entre la valeur de biens "apportés" et
l'augmentation de capital de la société "bénéficiaire", qui est alors
comptabilisée dans un compte "prime de fusion" ou "prime
d'apport"). En principe la parité entre les parts ne comporte pas
une fraction exacte: par exemple une part de la société absorbée
donnera droit à 1,2 part de la société absorbante:  celui qui ne
détient qu'une part disposera donc de 0,2 part théorique
inutilisable: ces "morceaux" de parts, dénommés "rompus" seront
traités dans des conditions en principe prévue dans le contrat. 
Une fois ces formalités accomplies, un projet de scission ou
fusion (L236-6) est le cas échéant soumis au comité d'entreprise,
puis signé par les représentants légaux des sociétés concernées
(ou pour les SA un membre du conseil d'administration ou du
directoire désigné spécialement) (R236-1 du code de
commerce ).
Le projet contient la finalité de l’opération, la date des comptes de
référence (si les sociétés ont des dates d'arrêté des comptes
différents, il convient d'établir une situation intermédiaire de la
société absorbée ou scindée, même si l'article R236-1  évoque la
possibilité de dates différentes d'arrêtés des comptes), la
désignation et valorisation des actifs concernés (R236-1)
1° La forme, la dénomination et le siège social de toutes les
sociétés participantes ;
2° Les motifs, buts et conditions de la fusion ou de la scission ;
3° La désignation et l'évaluation de l'actif et du passif dont la
transmission aux sociétés absorbantes ou nouvelles est prévue ;
4° Les modalités de remise des parts ou actions et la date à
partir de laquelle ces parts ou actions donnent droit aux
bénéfices, ainsi que toute modalité particulière relative à ce droit,
et la date à partir de laquelle les opérations de la société
absorbée ou scindée seront, du point de vue comptable,
considérées comme accomplies par la ou les sociétés
bénéficiaires des apports ;
5° Les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés
intéressées utilisés pour établir les conditions de l'opération ;
6° Le rapport d'échange des droits sociaux et, le cas échéant, le
montant de la soulte ;
7° Le montant prévu de la prime de fusion ou de scission ;
8° Les droits accordés aux associés ayant des droits spéciaux et
aux porteurs de titres autres que des actions ainsi que, le cas
échéant, tous avantages particuliers.
Pour les opérations mentionnées à l'article  L. 236-11, le projet de
fusion ne mentionne ni les modalités de remise des parts ou
actions, ni la date à partir de laquelle ces parts ou actions
donnent droit aux bénéfices, ni aucune modalité particulière
relative à ce droit, ni aucune des indications prévues 6° et 7° du
présent article.
Le projet une fois validé et signé fait l’objet de mesures de
publicité L236-6: le projet est 
- publié au BODACC (ou sur le site internet de la société
concernée dans des conditions fixées par l'article R236-2-1 ), une
insertion étant effectuée pour chacune des sociétés concernées
(article R236-2)  au moins 30 jours avant d'être soumis pour
autorisation, aux assemblées prévues en fonction de la forme
sociale de chaque société outre un avis dans un journal
d’annonces légales du département de chaque société concernée
(avec mentions obligatoires L236-6 et R236-2) (et en cas
d’apport partiel d’actif l’application ou pas de la solidarité)
- déposé au greffe du tribunal de commerce de chaque société
concernée
Ces formalités de publicité doivent être accomplies un mois au
moins avant la première assemblée qui sera amenée à statuer
sur l’opération (R236-2), un rapport des dirigeant et une liste de
pièce (R236-3) étant également mis à disposition des associés
(L236-9 L236-10 et R236-5 sauf dispense accordée par
l'unanimité des associés) au moins 30 jours avant la date de
l'assemblée générale (avec possibilité de consultation écrite pour
les SARL) et là encore sauf publication sur le site internet de la
société R236-3-1 pendant 30 jours.

8) Dans les fusions

Lorsque l’opération intervient entre sociétés anonymes ou SARL,


il convient de demander au président du tribunal de commerce
par voie de requête de désigner d’un ou plusieurs commissaires à
la fusion (L236-10, R225-7 R236-6) sauf si la société absorbée
est filiale à 100% de la société absorbante ou le cas où les
associés de toutes les sociétés concernées ont approuvé le
projet à l’unanimité.
L'article L236-10 dispose en effet
"I. Sauf si les actionnaires des sociétés participant à l'opération
de fusion en décident autrement dans les conditions prévues au
II du présent article, un ou plusieurs commissaires à la fusion,
désignés par décision de justice et soumis à l'égard des sociétés
participantes aux incompatibilités prévues à l'article  L. 822-11-3,
établissent sous leur responsabilité un rapport écrit sur les
modalités de la fusion.
Les commissaires à la fusion vérifient que les valeurs relatives
attribuées aux actions des sociétés participant à l'opération sont
pertinentes et que le rapport d'échange est équitable. Ils peuvent
obtenir à cette fin, auprès de chaque société, communication de
tous documents utiles et procéder à toutes vérifications
nécessaires.
Le ou les rapports des commissaires à la fusion sont mis à la
disposition des actionnaires. Ils indiquent :
1° La ou les méthodes suivies pour la détermination du rapport
d'échange proposé ;
2° Le caractère adéquat de cette ou ces méthodes en l'espèce
ainsi que les valeurs auxquelles chacune de ces méthodes
conduit, un avis étant donné sur l'importance relative donnée à
ces méthodes dans la détermination de la valeur retenue ;
3° Les difficultés particulières d'évaluation s'il en existe.
II. La décision de ne pas faire désigner un commissaire à la
fusion est prise, à l'unanimité, par les actionnaires de toutes les
sociétés participant à l'opération. A cette fin, les actionnaires sont
consultés avant que ne commence à courir le délai exigé pour la
remise de ce rapport préalablement à l'assemblée générale
appelée à se prononcer sur le projet de fusion.
III. Lorsque l'opération de fusion comporte des apports en nature
ou des avantages particuliers, le commissaire à la fusion ou, s'il
n'en a pas été désigné en application du II, un commissaire aux
apports désigné dans les conditions prévues à l'article  L. 225-
8  établit le rapport prévu à l'article  L. 225-147 ."
Les commissaires à la fusion sont des experts comptables ou
experts judiciaires (R225-7) chargés d’établir deux rapports : un
rapport sur les modalités de la fusion et un sur la valeur des
biens concernés.
Ces rapports doivent être mis à disposition des actionnaires ou
associés au moins un mois avant l’assemblée générale qui se
prononcera sur le projet (R236-3) ainsi que le projet d'opération,
les comptes annuels approuvés par l'assemblée (ou a minima les
comptes arrêtés et certifiés), un état comptable établi selon les
mêmes méthodes que les comptes annuels 
L’assemblée délibéra dans les formes applicables aux
modifications de statuts.
Une fois approuvée, une déclaration de conformité est publiée
(dépôt au greffe) Formalités simplifiées pour les fusions avec
absorption d'une filiale à 100%
L 236-11 L236-23 et L236-2
La procédure est allégée: pas de décision collective des associés
(mais les associés représentant au moins 5% du capital peuvent
le demander), pas de commissaire à la fusion, pas de rapport du
conseil d'administration, projet dont le contenu est lui-même
allégé.
Des formalités allégées existent également pour les filiales à 90%

9) Dans les scissions

C’est dans ce cas l’intervention d’un commissaire à la scission


qui est prévue, avec là encore des dérogations possibles.
Cependant si des apports en nature sont effectués il convient de
désigner un commissaire aux apports (L236.10) dont la mission
est prévue par l'article R236-7  Les commissaires aux apports
vérifient notamment que le montant de l'actif net apporté par les
sociétés absorbées est au moins égal au montant de
l'augmentation du capital de la société absorbante ou au montant
du capital de la société nouvelle issue de la fusion. La même
vérification est faite en ce qui concerne le capital des sociétés
bénéficiaires de la scission
Le processus est pratiquement similaire à celui de la fusion.

10) Les apports partiels d’actif

Il est possible de manière facultative d’opter pour le régime des


scissions, ce qui est en principe le cas s’il y a transmission d’une
branche complète d’activité (à défaut le régime fiscal de la
transmission universelle n’est pas applicable, ce qui prive
notamment le bénéficiaire de l’apport du bénéfice du report
déficitaire).
Le processus suppose un projet de contrat d’apport contenant la
description des biens apportés (R236-1). Il est possible d'exclure
certains biens ou certaines dettes de la branche d'activité
apportée dès lors que le contrat le prévoit et que la branche
d'activité n'est pas vidée de sa substance pour autant.
Ce projet est déposé au greffe du tribunal de commerce de
chaque société concernée et publié dans un journal d’annonces
légales de chaque département concerné et au BODACC.
L'option pour le régime des scissions entraîne le même droit
d'opposition des créanciers.
(Une société ne peut en principe détenir des actions de son
propre capital, et si la société "apporteuse" détient des parts de la
société "bénéficiaire", dans les biens apportés figurent alors  des
actions de la société bénéficiaire, celle-ci pourra les conserver si
elle ne détient pas plus de 10% de son propre capital)
Un commissaire à la scission doit être désigné dans les mêmes
conditions que pour la scission et avec les mêmes dérogations ;
Les associés ou actionnaires de la société apporteuse doivent
statuer sur le projet dans les formes prévues pour les
modifications des statuts, ainsi que ceux de la société
bénéficiaire. La procédure allégée si la société apporteuse
est filiale à 100% de la bénéficiaire est également applicable.
Comme dans les autres opérations, l'apport est rémunéré par des
actions de la société bénéficiaire de l'apport.

11) Les effets des fusions, scissions et apports


partiels

La fusion a pour conséquence la transmission universelle du


patrimoine de la société absorbée (fusionnée ou scindée) au
profit de la société bénéficiaire (préexistante ou constituée pour
la circonstance). (En cas d'apport partiel la transmission
universelle porte sur la branche d'activité concernée) sauf fraude
ou limitation dans le traité.
L'effet sur le patrimoine a pour conséquence que la société
bénéficiaire peut se constituer partie civile pour des infractions
commises au préjudice de la société absorbée, revendiquer le
bénéfice d'inscriptions par exemple de crédit-bail au profit de la
société absorbée, solliciter le bénéfice d'une garantie dont
bénéficiait la société absorbée, est propriétaire des actifs même
si les formalités ne sont pas effectuées, peut se prévaloir de
condamnations prononcées avant la fusion et est partie aux
instances en cours ( Cass com 21 octobre 2008 n°07-19102 ).
Elle peut relever appel d'une décision rendue contre la
précédente. Les dettes sont transmises, même celles non
énumérées dans le traité de fusion ou scission et y compris si
elles résultent d'un décision de condamnation prononcée après la
réalisation de l'apport Cass com 15 novembre 2017 n°16-
20168 Cass civ 2ème 7 janvier 2010 n°08-18619
Symétriquement la société apporteuse ne peut plus être
poursuivie, dès lors que c'est la société bénéficiaire de l'apport
qui devient débitrice Cass soc 10 décembre 2014 n°13-22430
L236-3 I. - La fusion ou la scission entraîne la dissolution sans
liquidation des sociétés qui disparaissent et la transmission
universelle de leur patrimoine aux sociétés bénéficiaires, dans
l'état où il se trouve à la date de réalisation définitive de
l'opération. Elle entraîne simultanément l'acquisition, par les
associés des sociétés qui disparaissent, de la qualité d'associés
des sociétés bénéficiaires, dans les conditions déterminées par
le contrat de fusion ou de scission.
II. - Toutefois, il n'est pas procédé à l'échange de parts ou
d'actions de la société bénéficiaire contre des parts ou actions
des sociétés qui disparaissent lorsque ces parts ou actions sont
détenues :
1° Soit par la société bénéficiaire ou par une personne agissant
en son propre nom mais pour le compte de cette société ;
2° Soit par la société qui disparaît ou par une personne agissant
en son propre nom mais pour le compte de cette société.
Ainsi, le premier effet est la transmission universelle du
patrimoine cédé (ou de la branche apportée), notamment des
dettes transmises, étant précisé que des dérogations expresses
sont possibles dans les opérations, pour écarter certaines
obligations (mais cela peut compromettre le régime fiscal de
faveur), là encore sous réserve de la fraude qui consisterait par
exemple à bâtir un montage qui aurait pour effet de faire
échapper une société au paiement de ses créanciers.
Les garanties des créances « apportées » (quelle que soit
l’opération) sont transmises (cautions par exemple)
L’apport d’un fonds de commerce nécessite une publicité
particulière (L141-21) qui est écarté en cas de sociétés de
capitaux puisque les formalités feraient double emploi (L226-1,
L227-1)
L’opération prendra effet à la date de la dernière assemblée
devant statuer, avec possibilité de rétroactivité dans certains cas
(mais limitation à la date des derniers comptes établis, et effet
uniquement entre les parties).
Voir également radiation  pour la fin de la personne morale
12) Conclusion (Application)

Vous aimerez peut-être aussi