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1) Généralités et définitions
2) Caractéristiques principales
3) Les personnes morales concernées
4) Cas particulier des sociétés en procédure
collective
5) En période d'observation ou en liquidation
judiciaire
6) En phase d'exécution du plan
7) Calendrier sommaire des opérations
8) Dans les fusions
9) Dans les scissions
10) Dans les apports partiels d’actifs
11) Les effets des fusions, scissions et
apports partiels d'actif
12) Conclusion (APPLICATION) ?
1) Généralités et définitions
Les fusions, scissions et apports partiels d’actif sont des
opérations permettant le regroupement ou au contraire des
séparations d’activité.
– La fusion : est l’opération par laquelle l’universalité du
patrimoine d’une ou plusieurs sociétés est transmise à une autre
société en contrepartie de l’émission de droits sociaux et qui
conduit à la dissolution sans liquidation de la ou des sociétés
fusionnées.
La fusion peut-être une fusion-absorption entre une société
absorbante préexistante ou nouvelle et une société absorbée.
Schématiquement deux personnes morales fusionnent et il n'en
reste qu'une, la société absorbante (L236-1)
– La scission : est la division d’une ou plusieurs sociétés, dont le
patrimoine est "partagé" en plusieurs "parties" pour être transmis
à plusieurs sociétés préexistantes ou nouvelles. Elle conduit à la
disparition de la société scindée.
L’opération emporte transmission universelle du patrimoine de la
société scindée aux sociétés bénéficiaires. (Article L236-
1) alinéa 2 et suivants du code de commerce)
La ou les sociétés bénéficiaires se trouvent donc substituées à la
société scindée dans tous les biens, droits ou obligations de cette
dernière. Il s'ensuit notamment que le passif de la société
scindée est pris en charge par la ou les sociétés nouvelles selon
les modalités définies au contrat de scission.
Enfin, ce qui caractérise la scission est que les associés de la
société scindée deviennent associés de la société nouvelle par
voie d'attribution de droits sociaux de cette dernière. Autrement
dit, il ne peut y avoir scission si l'actif net transmis (après
déduction du passif pris en charge par la ou les sociétés
bénéficiaires) est rémunéré par des biens autres que des actions
ou parts sociales (avec sur dérogation possibilité de soulte
représentant 10% maximum de la valeur des parts attribuées
– L’apport partiel d’actif : est l’opération par laquelle une
société fait apport d’une branche autonome d’activité constituant
une partie de ses éléments d'actif, ou même simplement d'actifs
isolés, à une société nouvelle ou préexistante, moyennant la
remise de titres représentatifs du capital de la société bénéficiaire
de l'apport.
Elle se distingue de la scission par le fait que la société
apporteuse n’est pas dissoute ipso facto.
En application de l'article L 236-22 du code de commerce ,
l’apport partiel d’actif peut être soumis au régime juridique des
scissions (et dans ce cas produit les mêmes effets) lorsqu'il porte
sur l'ensemble des éléments actifs et passifs d'une ou plusieurs
branches d'activité.
L'opération peut avant tout être une partie intégrante du plan, qui
comprend simultanément le remboursement des créanciers et la
mutation du patrimoine social. Les auteurs considèrent que les
textes le permettent, sous couvert des dispositions légales qui
organisent les mouvements de parts dans le cadre de la
préparation d'un plan .... Ce qui est a priori une interprétation
très extensive de ces textes.
Ces opérations peuvent - ou plus exactement pourraient -
aussi se situer en phase d'exécution du plan. C'est même a priori
la seule phase pour laquelle il ne devrait pas y avoir d'hésitation,
après évidemment que le processus de modification du plan ait
été mené à bien. ( à défaut de respect de ce processus, le greffe
doit refuser de prendre en considération les modifications au visa
de l'article R123-95 du code de commerce cf avis comité de
coordination du registre du commerce 2015-03 )
En effet en phase d'exécution d'un plan, sauf à "sortir" la
personne morale du champs du droit des sociétés, il ne devrait
pas y avoir de problème (la société n'est plus stricto sensu en
procédure collective) pour faire l'objet d'une fusion avec une autre
in bonis, à laquelle les obligations du plan sont transmises (on
suppose par le jeu d'une modification du plan). La question est
alors de savoir si la procédure collective doit être maintenue
jusqu'au complet paiement du plan, ou plus exactement des
obligations du plan, par la société "bénéficiaire". On réponse
ministérielle le laisse penser (JO AN question 52523 réponse
du 17 mai 2005 page 5152)
Question «M. Arnaud Montebourg présente à M. le garde des
sceaux, ministre de la justice, le cas d'une société in bonis, qui
absorbe sa filiale. Cette filiale bénéficie, après avoir été admise
au redressement judiciaire, d'un plan de continuation dans les
termes de l'article L. 620-1 du code de commerce. Ladite fusion a
été préalablement autorisée par le tribunal de commerce. Il lui
demande de lui préciser si la société absorbante se retrouve
de ce chef, alors qu'elle n'a jamais elle-même été mise en
redressement judiciaire, sous-main de justice dans les
termes de l'article précité ? Le commissaire à l'exécution du
plan nommé en son temps pour la filiale poursuit-il son
exécution dans le cadre de la société absorbante ? Doit-on,
au contraire, considérer que la transmission universelle du
patrimoine qui découle de la fusion a eu pour effet d'apurer
le passif de la société absorbée tel qu'il figurait dans le plan
de continuation ? En conséquence, celui-ci serait alors
réputé judiciairement exécuté. Il ne subsisterait qu'une dette
contractuelle née du traité de fusion à la charge de la société
absorbante. Le commissaire à l'exécution du plan verrait
alors sa mission achevée »
Et réponse «. Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait
connaître à l'honorable parlementaire que l'adoption d'un plan de
continuation au profit de tout débiteur crée, à la charge de celui-
ci, différentes obligations, dont la principale est d'apurer ses
dettes selon les modalités prévues par le plan. Le commissaire à
l'exécution du plan veille à la régularité de cet apurement et peut
engager toute action à l'encontre du débiteur bénéficiant du plan,
au nom de l'intérêt collectif des créanciers qu'il représente. Si le
débiteur est absorbé du fait d'une fusion, la transmission
universelle de son patrimoine, à laquelle elle conduit,
transfère à la société absorbante les obligations résultant du
plan, mais ne la soumet pas pour autant à une procédure
collective. En effet, lors de l'exécution du plan, la procédure de
redressement judiciaire est terminée, le plan n'en étant que la
conséquence. La mission du commissaire à l'exécution du
plan dure aussi longtemps que le plan n'a pas été exécuté.
Le passif transmis n'est pas apuré du seul fait de
l'absorption et les obligations du plan, qui peuvent excéder
le seul remboursement de ce passif, subsistent. Il convient de
veiller à leur respect. Une telle opération nécessite un contrôle
très strict de la part de la juridiction qui a arrêté le plan. Les
conditions de celui-ci ont été fonction des capacités contributives
d'un débiteur au patrimoine clairement identifié, après
consultation de ses créanciers. Les efforts consentis ou imposés
à ceux-ci ont été rendu légitimes, dans le but du redressement,
au vu des capacités financières limitées de ce
débiteur. L'absorption devrait naturellement accroître ces
capacités. Par ailleurs, le défaut dans le respect des
obligations qui subsistent ne peut donner lieu à une
résolution du plan dans les conditions du droit commun des
procédures collectives, le débiteur ayant disparu. Sauf à
caractériser la cessation des paiements de la société
absorbante, seuls des dommages et intérêts pourraient lui
être demandés par le commissaire à l'exécution du plan.
Ainsi, si l'on excepte le cas, évoqué par l'honorable
parlementaire, dans lequel la fusion a été préalablement
autorisée par le tribunal, qui en a ainsi tenu compte lors de la
fixation des conditions du plan, il est indispensable que toute
opération d'une telle nature soit conditionnée par une décision de
justice autorisant une modification substantielle du plan. Cette
décision tiendra compte des capacités contributives de la société
absorbante et permettra l'information préalable des créanciers et
des salariés. Ce caractère indispensable sera d'autant plus avéré
que l'absorption sera proche dans le temps de l'arrêté du plan. Il
est important que de tels montages juridiques ne puissent donner
lieu à des occasions de fraude"
Il semble découler de cette réponse que le commissaire à
l'exécution du plan reste en fonction, même si le débiteur a
"disparu" par l'effet de la fusion, ce qui est assez singulier.
7) Le calendrier des opérations est assez
complexe