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SOMMAIRE :

1. Le Leverage By Out (LBO): définition et fonctionnement


2. Les différents types de LBO
3. Les caractéristiques d’une opération de LBO
4. Les enjeux du LBO
5. Les conséquences des effets levier
6. Avantages et inconvénients du LBO 
7. L’importance d’être accompagné par un avocat spécialisé

1. Le Leverage By Out (LBO): définition et


fonctionnement
 
Un rachat d'entreprise par effet de levier (LBO) est l'acquisition d'une société, d'une
entreprise ou d'un ensemble d'actifs (qu’on appelle « cible ») en utilisant la dette pour
financer une grande partie du prix d'achat, la partie restante du prix étant financée par un
apport de fonds propres.

Il va donc tout d’abord être nécessaire de procéder à la création d’une société holding. En
effet, le propre d’une société holding est de détenir des parts ou actions dans une autre société
(on parle également de société-mère). Les repreneurs, au travers de la holding, vont donc
devenir actionnaires de la cible.  

Mais comment ? La société holding va financer le rachat de la cible en apportant des fonds
propres mais surtout en ayant recours à la dette. En effet, dans le cadre du LBO les acquéreurs
vont devoir emprunter (par exemple grâce à un prêt bancaire) afin de couvrir le coût de
l’opération. C’est un financement par la dette d’acquisition.

Toutefois, ces derniers seront ensuite tenus de rembourser l’emprunt. Il faut donc prévoir bien
en amont de l’opération que la société cible aura, à la suite du LBO, une rentabilité financière
supérieure au coût de l’endettement afin qu’elle puisse garantir le remboursement de
l’emprunt et des intérêts qui en découlent. On va donc estimer sa capacité à rembourser la
dette.
Ainsi, les bénéfices dégagés par la cible à l’issue de l’opération seront injectés dans le
remboursement de la dette pendant la période où la holding détient la cible. C’est pour cela
que l’on dit souvent dans le cadre d’un LBO que le rachat de l’entreprise est financé grâce à
un recours important à l’endettement.

Par exemple, une cible est acquise pour 100 millions d’euros, financés par la dette (pour 80
millions) et des apports (pour 20 millions). La cible va continuer d’exister et donc de produire
des bénéfices afin de rembourser la dette. Ainsi, au bout de trois ans, elle aura remboursé une
partie de sa dette qui sera passée à 60 millions d’euros qui seront remontés dans ses apports
pour atteindre désormais 40 millions d'euros.

La société a réalisé un effet de levier : la dette ayant été en partie remboursée, la société cible 
a pu transformer sa dette en capital et la holding réaliser un bénéfice. D’autre part, le fait de
réaliser un LBO est souvent accompagné d’objectifs de croissance de la société et de
rentabilité accrue afin de valoriser l’entreprise à un niveau supérieur et réaliser un bénéfice
additionnel. Au terme d’une période définie en amont (en moyenne 3 à 5 ans), la holding
active une stratégie de sortie (opération de fusion-acquisition, introduction en Bourse etc).

2. Les différents types de LBO


 

Une opération de LBO a différentes variantes et notamment :

 Le Leverage Management Buy Out (LMBO) : dans cette hypothèse, ce sont les dirigeants
et/ou les salariés actuels de la société cible qui vont procéder à son rachat.  Ne faisant pas
appel à des personnes extérieures qui pourraient bousculer la direction de la société, ce type
d’opération a pour avantage d’assurer une réelle pérennité dans le fonctionnement de la
société.
 Le Leverage Management Buy In (LMBI) : ici, ce sont des cadres dirigeants extérieurs à la
société cible qui vont procéder à son rachat. Les changements peuvent être importants puisque
dans cette forme de LBO, de nouveaux représentants seront placés dans l’entreprise
notamment lorsque la stratégie de l’entreprise n’est pas assez performante.
 Le Buy-In Management Buy-Out (BIMBO) : les investisseurs sont ici à la fois externes et
internes à la société cible. Il s’agit donc d’un mixte entre le LMBO et le LMBI où une partie
de la direction nouvelle va travailler avec les anciens cadres permettant ainsi d’allier
nouveauté et continuité de l’activité.
 L’Owner Buy Out (OBO) : par ce mécanisme, le propre dirigeant actionnaire de la société
cible va procéder à son rachat.
 Le Leverage Build Up (LBU) : dans ce type de LBO, une entreprise va procéder au rachat de
plusieurs entreprises du même secteur afin de développer une synergie industrielle
importante. Cette forme de LBO peut s’avérer être très stratégique car elle peut permettre
d’améliorer la compétitivité de la société dans son secteur et donc d'accroître sa force de
négociation. 

3. Les caractéristiques d'une opération de LBO 


 
Mais comment fonctionne une opération de LBO ? Il existe trois caractéristiques principales à
une opération de LBO.

La première caractéristique réside dans la prise de contrôle de la cible. Cette prise de


contrôle est possible grâce à un apport financier qui peut s’avérer parfois extrêmement
important. La première source est évidemment l’emprunt auprès de banques ou d’institutions
spécialisées. Toutefois, comme nous avons pu le voir, la cible peut également procéder à son
propre financement en apportant des fonds qui lui appartiennent. Il peut s’agir de fonds
disponibles immédiatement comme la trésorerie ou alors de fonds découlant de vente d’actifs
détenus par l’entreprise comme la vente d’un immeuble. Une autre source financière peut être
tout simplement les profits découlant de l’exploitation de l’entreprise.

Ainsi, ces différentes sources vont permettre de financer le rachat des actions ou parts sociales
de la société cible. La prise de participation dans la cible peut être totale ou alors majoritaire.

Pour procéder à ce rachat, une holding de reprise doit exister. C’est la deuxième


caractéristique de l’opération de LBO. En effet, dans ce genre d’opération financière, il existe
nécessairement une, voire plusieurs structures intermédiaires appelées holding de reprise. Il
faudra déterminer la forme sociétale la plus appropriée (SA, SAS sont souvent utilisées).

Les objectifs de cette structure intermédiaire sont multiples :

 Racheter l’ensemble des titres de la société afin de détenir (si possible) l’entièreté de son
capital. Le capital de la holding va ainsi correspondre à l’apport effectué.
 Procéder à un emprunt afin de pouvoir financer le rachat de la cible : elle va donc utiliser
l’ensemble de ses actifs afin de procéder au rachat, d’où l’effet de levier financier.
 Procéder au remboursement de l’emprunt via les bénéfices réalisés par la cible à la suite de
son rachat. Encore une fois, il est indispensable de s’assurer que la rentabilité financière de la
cible soit au rendez-vous et donc supérieure au coût de l’emprunt pour s’assurer un
remboursement.
 

4. Les enjeux du LBO


 

Les enjeux du LBO sont nombreux, à la hauteur de la complexité de l’opération résultant


notamment de l’implication d’un grand nombre d’acteurs.

Parmi les participants clé à cette opération, on retrouve notamment :

 les fonds d’investissement ;


 les équipes de management de la cible dont le rôle primordial vise à présenter l’activité de la
cible aux acheteurs potentiels ;
 les banques d’investissement ;
 les banques et les prêteurs institutionnels.

Ces acteurs sont souvent détenteurs de fonds importants qu’ils vont pouvoir mettre à la
disposition des emprunteurs afin d’aider la réalisation de l’opération, via un prêt par exemple
ou une prise de participation au capital. Ils vont cependant procéder à une analyse préalable
du risque de l’opération et vont pour cela décortiquer les résultats de la cible et les chances
que l’opération se réalise correctement. Il faut donc préparer un dossier extrêmement
solide avant d’aller proposer à une banque ou à un fond d’investissement de participer à
l’aventure.

Je vous conseille donc de procéder à un audit de la société afin de vérifier si l’ensemble des


données qui ont été communiquées sont exactes.

5. Les conséquences des effets de levier


 

L'effet de levier est donc un dispositif financier qui permet à un investisseur en fonds


propres d'augmenter son apport initial en se servant de la dette. Cette technique conjugue
quatre leviers :
 l'effet de levier juridique, qui permet d'accroître le contrôle de l'acheteur par la création
d'une société holding ou d'une succession de sociétés holding en cascade ;
 le levier financier, qui consiste à augmenter la rentabilité attendue des fonds propres investis
par le recours à l'endettement ;
 le levier fiscal, qui consiste en l'économie d'impôt induite par le mécanisme d'intégration
fiscale. En effet, le nouveau groupe constitué par la holding de rachat et sa filiale aura le choix
entre le régime fiscal classique des « sociétés mères-filles »  et le régime d’« intégration
fiscale », beaucoup plus favorable mais d’application plus restrictive ;
 le levier managérial, qui consiste à renforcer la motivation et la loyauté des collaborateurs de
la société cible par le biais de dispositifs d'intéressement garantissant un alignement d'intérêts
avec les investisseurs acquéreurs.

6. Avantages et inconvénients du LBO  


 

Les avantages pour les investisseurs sont tout d’abord financiers. Les investisseurs-acquéreurs
ne devront procéder qu’à un apport personnel limité puisque l’acquisition est largement
financée grâce à l’emprunt.

Pour la société cible, le LBO a l’avantage de lui fournir un apport financier qui va permettre
de mettre en œuvre tout un plan stratégique afin d’assurer son développement, stratégie
qu’elle n’aurait pas eu la capacité de mettre en œuvre sans le LBO.

En outre, il est possible de prévoir un plan de sortie très amont.

Toutefois, il existe également des inconvénients puisqu’il est nécessaire :

 D’obtenir une validation des banques indispensables à l’opération.


 De procéder à une remontée des dividendes : en effet dès lors que la cible aura été achetée,
celle-ci devra remonter une partie importante de ses entrées d’argent sous la forme de
dividendes.
 De rembourser l’emprunt : la plus grande priorité sera en effet de rembourser l’emprunt et
ses intérêts faisant passer au second plan les primes ou d’autres investissements en R&D par
exemple ce qui peut avoir comme double impact négatif de faire perdre la société en
compétitivité. Or l’incapacité de rembourser peut entraîner la faillite de la société.

7. L'importance d'être accompagné par un avocat


spécialisé
 
Pour rappel :

 Le LBO est une opération de rachat qui se fonde sur un effet levier.
 Cette opération est financée en grande partie grâce à la dette.
 Il existe plusieurs variantes du LBO.
 Il s’agit d’une opération complexe comportant des risques fiscaux et juridiques.

Ainsi cette opération de LBO doit être très minutieusement préparée afin d’éviter toute
mauvaise surprise. Un avocat spécialisé dans ce genre d’opération sera le professionnel le
plus à même de vous assister notamment dans la rédaction des actes juridiques et contrats qui
sont très nombreux (les sûretés, les garanties d’actif et de passif, contrats de cession…) et
vous conseillera sur les points de vigilance à avoir en tête d’un point de vue juridique comme
la prohibition de l’assistance financière. Il vous éclairera également sur les complexités liées à
la sécurisation juridique des montages financiers.
Le Leverage Buy-Out (LBO) en détails : définition et méthodes
d'acquisition

Mécanisme particulièrement apprécié des fonds d’investissement, le Leverage


Buy-Out (LBO) fait figure de montage financier privilégié lors d’une opération
de rachat d’entreprise. Cette méthode de rachat par effet de levier doit être
préparée correctement pour éviter toute mauvaise surprise, aussi bien pour
l’acheteur que pour le vendeur. Comment mettre en place un LBO ? Quels sont
les types de LBO existants ? Qui peut y prétendre ? Quels sont les avantages et
les risques d’une opération de Leverage Buy-Out ? Dans cet article, Agicap
reprend en détail les principes du LBO.

Télécharger le guide pratique LBO

Qu’est-ce que le LBO (Leverage Buy-Out)


Un rachat d'entreprise par effet de levier, également appelé LBO, est une opération
financière dans laquelle une société est rachetée en combinant capitaux propres et
dette. Dans le cadre d’un LBO, l’acquisition d’une société est permise grâce à un
emprunt souvent important de liquidités (obligations ou prêts) pour couvrir le coût
de l'acquisition. On affirme alors que le rachat est financé par la dette.

L’un des principaux arguments pour effectuer une telle opération réside dans
le faible apport personnel par l’acquéreur (un particulier, un fonds d’investissement
ou plus rarement les salariés) pour prendre le contrôle d’une entreprise. En effet :

 les actifs de la société acquise sont souvent utilisés comme garantie pour les prêts, au
même titre que les actifs de la société acquéreuse.
 l’acquisition est largement financée par un emprunt bancaire dont le coût est inférieur
au taux de rentabilité attendu de la cible.

Dans un rachat par effet de levier (LBO), le ratio est généralement de 90 % de dettes
pour 10 % de fonds propres. Bien qu'une acquisition par emprunt puisse être
compliquée et prendre du temps, elle peut profiter à l'acheteur et au vendeur si elle
est réalisée correctement.
A noter : avant 2019 (et la crise sanitaire de la Covid), la France enregistrait une
moyenne de 530 opérations de LBO (source : DAF Mag).

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Comment fonctionne le LBO


La finalité d’une opération de LBO repose sur la prise de participation totale ou
majoritaire d’une société cible en limitant sensiblement l’apport initial des
repreneurs. Ainsi, un acquéreur peut racheter une entreprise valorisée à 100 avec un
apport de seulement 40 ou 50.

Pour réaliser un montage en Leverage Buy-Out, le repreneur ou le groupement de


repreneurs créent une holding dont le capital social correspond à l’apport qu’ils
peuvent effectuer ou à leur apport plus celui de partenaires financiers. La constitution
d’une société holding possède 3 objectifs :

 racheter la société cible ;


 emprunter des fonds pour financer le rachat ;
 rembourser l’emprunt grâce aux bénéfices réalisées a posteriori par l’entreprise.

1. L'emprunt

Grâce à l’emprunt contracté par la holding et grâce à son capital social, les repreneurs
peuvent acquérir 100 % de la société cible : le rachat est effectué.

La société qui procède à l'acquisition dans le cadre d'un LBO, généralement une
société de capital-investissement, utilise ses actifs comme levier financier. Les
actifs et les flux de trésorerie de la société qui est rachetée (appelée société cible ou
vendeur) sont également utilisés comme garantie et pour payer le coût du
financement.

2. Le remboursement

La principale difficulté réside ensuite dans le remboursement de l’emprunt. Il est


donc impératif de s’assurer en amont que la rentabilité de la cible soit supérieure au
coût de l’emprunt. On parle d’effet de levier positif.

Afin de pouvoir rembourser son emprunt, la holding effectue alors des transactions
régulières de liquidités (issues des bénéfices et du cash-flow de la cible).
Progressivement, la société holding amorce son désendettement, le processus
s’étirant généralement sur plusieurs années.

3. La fusion holding-société cible

L’opération sera réussie lorsque la holding aura remboursé l’emprunt en totalité et


racheté les parts des associés minoritaires : la holding pourra alors fusionner avec la
cible et ne former qu’une seule et unique entité.

Les LBO sont réalisés pour trois raisons principales :

 pour privatiser une entreprise publique ;


 pour se séparer d'une partie d'une entreprise existante en la vendant ;
 pour transférer une propriété privée, comme c'est le cas lors d'un changement de
propriétaire d'une petite entreprise.

Les enjeux d'une opération de LBO


Selon votre position dans une opération de LBO, vous serez confrontés à différents
enjeux :

En tant que dirigeant de la société cible

 Un LBO vous permet d’éviter les fusions


 Vous avez l’obligation de mettre à plat un business plan très précis afin de répondre
aux effets de leviers escomptés
 Vous vous exposez à un défi souvent de taille qui renferme généralement un potentiel
d’enrichissement important

En tant que salarié

 Le management doit répondre aux enjeux de rentabilité exigée par les nouveaux
propriétaires
 La possibilité d’intégrer le « pool » d’investisseurs
 L’écriture d’une nouvelle page dans l’histoire de l’entreprise

En tant que vendeur

 Vous n’êtes pas nécessairement contraint de céder votre société à vos concurrents (en
vous tournant vers des investisseurs institutionnels par exemple)
 Vous avez la possibilité de léguer à des cadres déjà présents dans votre entreprise
 La procédure de LBO peut parfois s’avérer longue et fastidieuse (même si les
modalités de transactions tendent à être de plus en plus faciles.

Les différents types de LBO


Il est important d'examiner les scénarios qui sous-tendent les LBO pour comprendre
leurs effets possibles. Nous examinerons ici quatre exemples : le plan de
reconditionnement, la scission, le plan de portefeuille et le plan de sauvetage.

A lire aussi :  tout savoir sur le plan de financement

LMBO ou MBO
Dans le cas d’un LMBO (en anglais « leverage Management Buy-out »), l'équipe de
direction actuelle de l'entreprise rachète la société. Un LMBO a généralement lieu
lorsqu’une unité de production n’est plus la priorité d’un groupe industriel par
exemple. Au lieu de faire appel à des personnes extérieures, la direction propose
alors de la vendre à ses salariés (cadres et/ou employés) pour assurer sa pérennité.
En plus des salariés, des investisseurs externes peuvent se joindre à l’opération et
constituer une holding. Cette opération financière se fait à crédit, avec pour but de
générer des bénéfices suffisants pour rembourser l’emprunt et les intérêts.

Les propriétaires d'entreprise préfèrent souvent les LMBO s'ils prennent leur retraite
ou si un actionnaire majoritaire souhaite quitter l'entreprise. Les MBO présentent
de nombreux avantages, notamment la continuité des opérations. Lorsque l'équipe
de direction ne change pas, le propriétaire peut s'attendre à une transition plus
douce, l'entreprise continuant à fonctionner de manière rentable.

A noter : en France, le LMBO est traduit par RES pour « rachat d'entreprise par ses
salariés ».

LMBI ou MBI
Le LMBI (Leverage Management Buy-In) ou MBI repose sur les mêmes principes
que le LMBO, à la différence que la société est rachetée par des investisseurs
externes. Ceux-ci remplacent alors l'équipe de direction, le conseil d'administration
et les autres membres du personnel par leurs propres représentants. Les rachats par
les cadres surviennent notamment lorsqu'une entreprise est sous-évaluée ou peu
performante.

Un LMBI ne s'accompagne pas de la stabilité qui caractérise un LMBO puisque


parfois, des équipes entières sont remplacées par de nouvelles. Un LMBI peut
constituer une bonne stratégie de sortie pour les propriétaires qui souhaitent prendre
leur retraite ou qui sont dépassés par les événements.

OBO (Owner Buy Out)


L’OBO (Owner Buy Out) représente une opération pertinente pour les chefs
d’entreprise et dirigeants désireux de transformer leur patrimoine professionnel
en patrimoine personnel (c’est-à-dire en liquidités). Un propriétaire vend sa société
à lui-même, ce qui lui permet de percevoir un capital à placer sur un ou des comptes
personnels (en assurance vie par exemple).

Grâce à cet argent judicieusement placé, il peut ensuite bénéficier de revenus


complémentaires à la retraite tout en favorisant la transmission de son patrimoine à
ses proches.

L'entreprise est transmise en 2 temps dans le cas d'un OBO :

 un apport partiel des parts de l'entreprise à céder à la société holding, en


échange duquel le fondateur de l'entreprise participe au capital de la holding. Cette
participation lui permet de conserver la qualification de biens professionnels au
regard de l'ISF (exonération). En parallèle, la holding emprunte afin d'acheter la
majorité des parts du fondateur. L'emprunt est remboursé par les dividendes issus de
l'entreprise ainsi rachetée progressivement ;
 au bout d’un certain temps, l__e fondateur vend sa participation au capital de la
holding__. Les dernières parts cédées sont d'une valeur supérieure à celles cédées
dans la première étape car son entreprise a, entre temps, acquis de la valeur.

En ayant recours à un OBO, le cédant transmet progressivement sa société tout en


conservant la gestion. Le repreneur quant à lui obtient des facilités pour racheter les
parts cédées à la holding, dès lors qu'il participe au capital de celle-ci. Il arrive parfois
que la holding nouvellement créée (donc la holding de reprise) soit revendue à un
tiers : on appelle cette opération une "vente à double détente". L'entreprise cible
d'une opération d’OBO est valorisée à terme par un investisseur financier qui
l'accompagne.

A noter : Le montage d'un OBO doit faire l'objet d'une analyse juridique, fiscale,
patrimoniale poussée.
LBU (Leverage Build-Up)
En réalisant un montage en LBU (Leverage Build-Up), l’investisseur cherche
généralement à asseoir sa position dans un secteur d’activité via l’acquisition d’une
nouvelle société.

Dans ce cadre spécifique, le LBU représente un pari sur l’avenir : l’entreprise lève
encore plus de dettes pour acquérir les entreprises du même secteur afin de
renforcer les positions stratégiques. L'investisseur prend un risque lorsqu'il s'engage
dans ce type de transactions car il n'y a aucune garantie que le prix des actions
augmente.

In fine, l’acquéreur espère développer des synergies industrielles. La concentration


de plusieurs entreprises opérant dans un même domaine peut améliorer le poids de
l'entreprise dans ce secteur, et donc sa capacité de négociation auprès des
fournisseurs. La productivité peut aussi être améliorée notamment dans certains
départements tels que les ressources humaines.

BIMBO
La dernière option en LBO repose sur la méthode dite « BIMBO » (Buy-In
Management Buy-Out). Ici, l'équipe de repreneurs est composée à la fois de cadres
de la société cible et de dirigeants extérieurs. En cela, le BIMBO est un type de
rachat par effet de levier combinant les caractéristiques du LMBO et LMBI.

En pratique, le BIMBO associe une nouvelle équipe de direction externe à l'équipe


de direction interne déjà en place afin d'insuffler des nouvelles innovations et
méthodes d'organisation dans une entreprise pour en faciliter le fonctionnement. Les
managers externes acquièrent l'entreprise, mais ne se débarrassent pas des directeurs
qui étaient déjà dans la société. Cette stratégie offre les avantages à la fois d'un
rachat et d'une reprise.

Ce transfert de fonctions et de responsabilités a généralement lieu de


manière efficace et seamless, puisqu’une partie de la nouvelle équipe de direction
connaît déjà l'entreprise. Ce mélange de management buy-in et management buyout
positionne les dirigeants dans le domaine dans lequel ils s'insèrent efficacement, qu'il
s'agisse du développement d'un tout nouveau produit ou service, des finances, de la
comptabilité ou des opérations.

La nouvelle équipe de direction apportera un vent de fraîcheur et des idées


novatrices tandis que les cadres « historiques » seront garants de la continuité de
l’activité durant l’opération notamment. Au sein de cette nouvelle direction hybride,
les décisions s’articulent en principe autour de la stratégie à adopter afin de
maximiser les profits et de rembourser les dettes contractées (voir ci-dessous).
Les statistiques montrent que les processus MBI échouent souvent plus que les MBO.
C'est pourquoi les BIMBO sont de plus en plus courants.

Les principaux acteurs


La complexité des opérations de LBO détermine la nécessité de faire intervenir de
multiples acteurs, chacun d'entre eux jouant un rôle spécifique. Les principaux acteurs
d'une opération de LBO sont : les sponsors financiers, les banques d'investissement,
les banques, les prêteurs institutionnels et le management de la cible.

Pour s'y retrouver plus facilement :

 L : Leverage (ou effet de levier), c’est-à-dire l’endettement


 B : Buy (achat)
 O : Out, l’acheteur provenant de l’extérieur
 I : In, le repreneur est issu de la société cible
 M : Management (achat par les dirigeants)

Les équipes de management / dirigeants


Les dirigeants ou chefs d’entreprise sont au cœur d’une opération de Leverage
Buy-Out. Ce sont eux qui présentent l’activité et la vertu de la société cible aux
acheteurs et aux prêteurs. Ils traitent à la fois avec les potentiels investisseurs qu’avec
le principal souscripteur (vision, documents financiers et marketing, etc.). Une équipe
de direction solide augmente la valeur de la cible du LBO car elle peut générer des
conditions de prix et de financement favorables.

Selon leurs souhaits et désirs, il est fréquent que les équipes de management
existantes acquièrent une participation significative dans l'entreprise post-
LBO, alignant ainsi leurs intérêts sur ceux de l’acquéreur.

Les investisseurs financiers


Le ou les acheteurs désignent les investisseurs financiers dans une opération de LBO.
Le plus souvent, l’investisseur transmet le capital levé à des fonds établis sous
forme de sociétés en commandite. Il peut s’agir d’un fonds de capital-investissement
classique, mais aussi de fonds spéculatifs, de divisions de banques d'investissement
ou de fonds de capital-risque.

La société en commandite prend généralement la forme d'un véhicule


d'investissement dans lequel les commandités gèrent les activités quotidiennes et les
commanditaires (le ou les acquéreurs) jouent un rôle passif, fournissant du capital
lorsque les commandités y font appel pour des investissements spécifiques.
Les banques
Les banques se concentrent principalement sur l'entreprise cible et le profil de crédit,
portant une attention particulière aux flux de trésorerie.

Le modèle des banques consiste à s’assurer de la capacité de la société cible à


payer l’intégralité des intérêts. Elles prêtent également attention aux garanties ou
aux clauses restrictives afin de se protéger contre d'éventuels déconvenues.

Dans la plupart des cas, les parties prenantes d’un LBO se tournent auprès de
banques d'investissement pour jouer deux rôles spécifiques :

 celui de conseiller en fusions et acquisitions ;


 celui de fournisseur de financement.

Les banques d'investissement fournissent des conseils tant du côté de l'achat que de
la vente, en apportant leur réseau et leur expertise. Du côté de l'achat, les banques
d'investissement recherchent des transactions et délivrent une expertise, des relations
ou même des solutions internes. En ce qui concerne la vente, les banques
d'investissement prennent en charge le processus de vente complet, en dénichant les
futurs acquéreurs par exemple.

Les banques suggèrent notamment la structure de financement la plus adaptée et


énoncent les modalités auxquelles l’acquéreur doit se conformer. Après l'approbation
du comité de crédit, la banque d'investissement peut souscrire l'engagement de
financement qui comprend : une lettre d'engagement, une lettre de mission et une
lettre d'honoraires :

 La lettre d'engagement fournit l'engagement pour le financement par emprunt ;


 La lettre d'engagement indique la décision du promoteur d'engager la banque
d'investissement pour souscrire les obligations au nom de l'émetteur ;
 La lettre d'honoraires établit les différents frais que le promoteur paiera à la banque
d'investissement, y compris les coûts liés au financement relais.

Les banques et prêteurs institutionnels


Les prêteurs institutionnels, eux, fournissent un financement sous la forme de prêts à
amortissement limité. Leur mission s’articule autour de l’apport du montant
nécessaire pour réaliser l’opération suite à des « analyses crédit ». On peut citer les
fonds de pension, les compagnies d’assurances ou les hegde funds.

Les conseils et intermédiaires : les conseils en fusions acquisition


Dernier acteur important d’une opération de LBO, les sociétés de conseil en fusion-
acquisition (M&A). Leur poids dans le processus peut s’avérer considérable dans la
mesure où ils apportent un réel savoir-faire et peuvent fortement influer sur les
conditions de l’opération. Parmi ces acteurs, on retrouve :

 Les conseils en fusions acquisition : leur objectif premier est d’évaluer la valeur de la
société à racheter. Généralement bien implantés sur les territoires, ils ont également
la charge de présenter et proposer l’opération auprès des différents intervenants
(dans le mémorandum d’information). Enfin, ils jouent le rôle de conseiller au moment
de la valorisation et de la négociation, aussi bien auprès des vendeurs que des
acheteurs.
 Les avocats spécialisés : certains cabinets d’avocats se spécialisent dans la rédaction
des actes relatifs à la cession (contrats de prêt, convention de nantissements…). Parce
qu’une opération de LBO contient de nombreux documents juridiques sensibles, leur
appui est primordial.
 Les audits : leur mission s’organise autour de la vérification des informations
communiquées. Les audits recoupent par exemple les documents financiers transmis
par le vendeur afin de confirmer le bien-fondé de la valorisation de la société. Pour
une opération de LBO d’envergure (chiffrée en milliards d’euros), ils sont également
amenés à donner leur avis sur les aspects commerciaux de l’entreprise, sur la qualité
des dirigeants, évaluent les systèmes d’information et de gestion en place, le
positionnement de l’entreprise, les évolutions du marché, les risques
environnementaux, juridiques, fiscaux… On parle alors de « due diligence ».

Les effets de levier du LBO


Dans le cadre d’un LBO, on distingue 4 effets de levier : financier, fiscal, juridique et
social.

L’effet de levier financier


On parle d’effet de levier financier à propos de la capacité de la holding à rembourser
la dette. La société cible est la seule à supporter le remboursement de l’emprunt. En
tant que montage financier, le LBO doit permettre de dégager des plus-values à
moyen ou long terme. In fine, la rentabilité de l’entreprise doit s’accroître grâce à
l'endettement. Plus la différence entre le taux interne de rentabilité de la cible et le
taux d'emprunt de la holding est élevée, plus l’effet de levier financier est important.

Afin que la société cible puisse faire face aux coûts de l’opération, elle devra respecter
deux critères :

 avoir un rendement suffisant pour générer la distribution de dividendes à la société


holding ;
 avoir un taux de retour sur investissement (TRI) de la société cible supérieur au taux
d’intérêt bancaire.

L’effet de levier fiscal


Un rachat par effet de levier fait souvent partie d'une stratégie de fusions et
d'acquisitions (M&A). Elles sont aussi parfois utilisées pour acquérir la concurrence
et pour pénétrer de nouveaux marchés afin d'aider une entreprise à diversifier son
portefeuille. Mais la raison pour laquelle un rachat par effet de levier intéresse de
nombreux hommes d’affaires et de sociétés spécialisées en capital-investissement
reste l’aspect fiscal.

En effet, une réduction du revenu imposable d'une entreprise peut découler à la


suite d’un LBO. De cette manière, le futur acquéreur bénéficie d'avantages fiscaux
dont il ne disposait pas auparavant. Ces avantages fiscaux se déclinent :

 sous la forme d’une __déduction fiscale des intérêts d’emprunt __au niveau de la
holding ;
 via le régime des sociétés mère-fille : rendu possible dès l’instant où une société
détient plus de 5% dans le capital d’une autre société (à travers la distribution de
dividendes sans imposition entre la cible et la holding). Cette opportunité est connue
sous le terme de « neutralisation des doubles taxations ». Lors de la réception des
dividendes, la société holding n’est imposée qu’à hauteur de 5% (représentant les
frais et charges) ;
 par le régime d’intégration fiscale : rendu possible à partir du moment où une
société détient plus de 95% du capital d’une autre société. Ce mécanisme permet de
ne déclarer qu’une imposition unique à l’échelle du groupe en faisant la somme des
résultats de chaque société. On parle dans ce cas de « fusion rapide ». Les pertes
enregistrées par certaines sociétés permettent d’équilibrer les bénéfices des autres
sociétés, diminuant ainsi le poids de l’impôt sur les sociétés (distribution des
dividendes sans taxation, imputation des déficits, etc.)

A noter : ces trois effets ne peuvent pas s’additionner ou être utilisés de façon
simultanée.

Le levier juridique
Troisième levier dans le cadre d’un LBO : le levier juridique. Celui-ci consiste en
une prise de contrôle de la société cible sans en détenir la majorité des titres.
Pour contrôler la société cible, il suffit de disposer de 51% du montant du capital de
la holding par laquelle s’opère le rachat (soit 26% de la société cible). Une acquisition
directe en aurait demandé le double.

Plus le nombre de repreneurs est important dans une opération de LBO, moins leurs
parts (prise de participation) sont importantes. Ainsi, la multiplication des
intermédiaires peut permettre de réduire le coût par acquéreur, à l’inverse d’une
prise de participation directe dans la société cible. On observe donc indirectement
une réduction du montant des capitaux nécessaires pour conserver le contrôle de la
société.

Levier social et humain


Il existe enfin un dernier levier sans doute moins évident que les autres qu'il convient
de citer : le levier social. Cette notion souligne l’importance du rôle des repreneurs
dans une opération de LBO. Pour faire face aux fortes contraintes financières qui
pèsent sur une opération de LBO, il est primordial que l’équipe de direction
rassemble des gestionnaires expérimentés et motivés.

Ils sont de fait les seuls à être garants du succès ou de l’échec du montage à


travers leurs actions et leurs choix. C’est pourquoi les institutions financières et les
investisseurs prennent largement en compte l'évaluation de l'équipe de repreneurs
dans leur analyse (motivation, compétences et complémentarité).

Qu’ils soient apporteurs de fonds ou non, ils s’engagent à gérer de manière efficace
la société cible, pendant et après la transition. S’ils sont apporteurs de capitaux, ils
sont encore davantage incités à agir dans une logique de propriétaire et sont
impliqués davantage dans l'opération.

Comment financer un LBO ?


Rappelons-le : une opération de rachat par effet de levier repose sur l’octroi d’un
emprunt bancaire. Mais contrairement à une opération de financement classique,
avoir recours à un LBO offre la possibilité de multiplier les sources de financement. Il
est donc fréquent de réaliser l’acquisition d’une société cible en apportant seulement
30 à 50 % du prix de cession.

Or, la contraction de dettes implique nécessairement une hiérarchie de


remboursement au sein des investisseurs (on ne parle pas ici des investisseurs en
capitaux propres). Il est très important de se souvenir que la dette senior est toujours
prioritaire aux dettes subordonnées.

Voici les différentes formes de financement pour effectuer une opération de LBO.
Les fonds propres
Lors d’une opération LBO, il est de coutume que les liquidités apportées en fonds
propres s’établissent entre 30% à 50% (capital-investissement). Les 50% à 70%
restants du montant sont contractés sous forme de dettes (via des emprunts
bancaires). A noter que ces pourcentages ne valent pas pour tous les montages ; ils
fluctuent en fonction de l'opération et des conditions du marché à l’instant T.

La détermination du prix de vente pouvant être source de désaccord entre le vendeur


et l’acquéreur, les parties disposent de plusieurs moyens qui représentent de
véritables leviers complémentaires.

La dette senior
La dette senior correspond à un emprunt souscrit par la holding auprès d’une ou
plusieurs banques pour acquérir la société cible. L’emprunt bancaire fait figure de
source principale de financement, qu’il est possible de rembourser sous 5 à 9 ans
(selon les conditions). La dette senior comporte généralement deux clauses de
remboursement :

 une tranche amortissable, c’est-à-dire qu’elle pourra être remboursée au fil des
remontées de dividendes ;
 une tranche remboursable, qui devra être remboursée à l’échéance du prêt.

Par ce mécanisme, la holding ne subit pas de pression trop importante en matière


de gestion de trésorerie afin de rembourser la dette. Il peut malheureusement
arriver que les remontées de dividendes ne soient pas à la hauteur escomptée. Si
c’est le cas, la dette senior fait office de garantie par les actifs spécifiques de
l'entreprise. Le prêteur acquerra les actifs de la société si l'entreprise est incapable de
rembourser la dette.

Bon à savoir : cette dette est très sécurisée, permettant d’obtenir des taux d'intérêt
relativement bas.

Le financement de « second lien »


Ce financement LBO « de second lien » correspond à un produit intermédiaire
entre la dette senior et la mezzanine senior. Parfois dénommée « dette
subordonnée », elle se différencie tant par sa durée d’échéance que par ses modalités
de remboursement. Vous pouvez ainsi contracter cette dette pour une période de 7 à
10 ans mais vous êtes dans l’obligation de la rembourser en un seul versement à
échéance. On parle de remboursement de type « bullet ».

En termes contractuels, les prêteurs de second lien sont subordonnés aux prêteurs
seniors dans les droits sur le produit de la réalisation des sûretés. De ce fait, le
remboursement du financement de second lien ne pourra avoir lieu que si le prêt
senior aura été lui-même remboursé.
L’un des inconvénients de cette dette réside dans le taux d’intérêt élevé établi par
les prêteurs. Puisqu’elle n'est pas aussi sûre que la dette senior, le risque d’impayés
est généralement plus élevé.

La dette mezzanine
Afin de bénéficier d’un financement complémentaire à celui des banques pour
augmenter l’effet du levier financier, il est possible de recourir à une dette « junior »
ou « mezzanine ». Sa durée s’échelonne de 8 à 10 ans mais présente le plus de
risques pour les prêteurs. A l’image du financement de second lien, la dette
mezzanine est subordonnée à la dette senior ; il ne sera possible à l’entreprise
d’opérer le remboursement qu’après avoir remboursé la dette senior. Ce levier
financier prend souvent la forme d’obligations à bons de souscriptions d’actions
(OBSA) ou d’une émission d’obligations convertibles (OC).

Repreneurs Dans une opération de LBO, les équipes de management sont souvent


des parties prenantes. Leurs fonctions impliquent que les repreneurs sont chargés de
la gestion opérationnelle de la cible. Par conséquent, ils s’associent dans la plupart
des cas au montage financier puisqu’ils ont la possibilité d’apporter leurs propres
capitaux.

A noter : les repreneurs peuvent aussi bien être des équipes déjà en place avant
l’opération que des dirigeants ou managers externes recrutés pour la transaction.

Financement mezzanine et PME familiales Depuis quelques années, le financement


mezzanine est davantage utilisé par les PME familiales grâce à des facilités de
modalités dont elles peuvent disposer. Dans ce cas, le financement a lieu sous forme
de prêt subordonné (en anglais « junior debt »). Il s’étale sur une durée moyenne de
5 ans et présente l’avantage d’avoir un taux d'intérêt fixe sur toute la durée.

Il existe également des variantes, dont un droit de conversion ou une participation


aux résultats. Grâce à ce complément, l’acquéreur peut obtenir plus facilement un
financement bancaire auprès des prêteurs pour la dette senior. Pour les PME
familiales, le financement mezzanine est donc un atout de taille dans la finalisation de
l'opération.

A noter : le financement mezzanine étant plus risqué, il coûte en moyenne 4% à 7%


plus cher que le crédit bancaire.

Le crédit revolving
Le crédit revolving est une forme de dette bancaire senior qui fonctionne comme
une carte de crédit pour les entreprises. Il est en principe utilisé pour aider à financer
les besoins en fonds de roulement d'une entreprise. On dit qu’une entreprise « tire »
sur le revolver jusqu'à la limite de crédit lorsqu'elle a besoin de liquidités. Elle
s’engage par la suite à rembourser le revolver une fois qu’elle dispose de liquidités
excédentaires (sans aucune pénalité de remboursement).

Le revolver offre aux entreprises une certaine souplesse dans leurs besoins en


capitaux, leur permettant d'accéder à des liquidités sans avoir à rechercher un
financement supplémentaire par emprunt ou par actions. Il y a deux coûts principaux
associés aux lignes de crédit renouvelables :

 le taux d'intérêt appliqué au solde utilisé du revolver ;


 une commission d'engagement non utilisée, servant à rémunérer la banque pour
s'être engagée à prêter jusqu'à la limite du revolver.

Les High Yield Bonds


La dette à haut rendement, que l’on peut traduire en anglais par « high yield bonds
», est appelée ainsi en raison du taux d'intérêt élevé qui la caractérise. Il permet de
compenser auprès des investisseurs pour le risque qu'ils prennent en détenant une
telle dette.

Ce type de dette est souvent nécessaire pour augmenter le niveau


d'endettement au-delà de ce que les banques et les autres investisseurs principaux
sont prêts à fournir. La dette à haut rendement peut en principe être refinancée
lorsque l'emprunteur lèvera de nouvelles dettes à moindre coût. Cette dette
subordonnée est assortie d'un remboursement in fine (versement en une seule fois)
et possède généralement une échéance de 8 à 10 ans.

Une entreprise conserve une plus grande souplesse financière et opérationnelle avec
la dette à haut rendement grâce à l'existence de clauses restrictives. Il existe par
ailleurs des options de paiement anticipé (après 4 à 5 ans pour les titres à haut
rendement). A l’instar de la majorité des dettes subordonnées, les taux d'intérêt des
high yield bonds sont plus élevés que ceux de la dette senior.

La ligne de Capex
La ligne de Capex (pour Capital Expenditure) en tant que financement s’apparente au
crédit revolving. Le Capex doit permettre à l’entreprise de financer certains
investissements durant l’opération de LBO tels que l’apport de certains moyens
nécessaires à l'exploitation.

La remontée exceptionnelle de dividende


En tant qu’outil de production en activité, la société cible dispose sans aucun doute
d’un fonds de trésorerie. Selon sa santé financière, le repreneur est en droit
d’envisager de se servir de cette trésorerie pour financer l’opération, sans impacter
l’activité. Autrement dit, il ne doit pas utiliser la partie de la trésorerie qui sert à
financer le cycle d’exploitation. C’est pour cette raison qu’il est possible de financer
une partie d’un LBO en utilisant des réserves distribuables, à savoir les dividendes
exceptionnels.

Le crédit vendeur
Le crédit vendeur, également appelé paiement différé, permet au vendeur
d’accepter une facilité de paiement au profit de l’acquéreur, consistant en un différé
de paiement partiel ou total du prix de cession. Cette créance octroyée est
certaine et n’est soumise à aucune condition ou aléa. Ainsi, le risque de non-
paiement est couvert par une caution ou garantie bancaire à première demande.

Cette méthode a un intérêt particulier pour l’acheteur car elle lui permet d’impliquer
le vendeur dans le processus de reprise. En effet, si l’opération finit par échouer, ce
qui se traduirait par une incapacité de la société à rembourser les emprunts
contractés, l’acquéreur ne serait donc plus en mesure de rembourser le prêt concédé
par le vendeur.

Pour le vendeur, le paiement différé offre l’avantage de fixer un prix plus élevé
puisqu’il accorde à l’acquéreur des facilités de financements. Plus la durée du prêt est
longue, plus le vendeur supporte un risque important. C’est un moyen d’influer sur le
prix de l’acquisition, tout comme le taux d’intérêt. Les préteurs aguerris souhaitent
généralement que le crédit vendeur soit subordonné aux dettes seniors.

Les financements hybrides


En plus de ces techniques de financements bien connues par les sociétés spécialisées
en fusion-acquisition, les opérations de LBO recourent de plus en plus à des
financements hybrides. La titrisation fait figure de méthode privilégiée dans le cadre
d’un montage en Leverage Buy-Out. Cette technique repose sur la transformation
des actifs non liquides en titres liquides.

Concrètement, la société lève des capitaux sous la forme d’émissions de titres, en se


basant sur les flux financiers prévisionnels générés par les actifs. Ce sont ces
émissions de titres qui permettront à l’entreprise de rembourser une partie des dettes
encourues.

Autre tendance dans le financement d’un LBO : avoir recours à des portefeuilles de


crédits hypothécaires ou à des droits liés à des opérations de location. Ce
mélange des techniques est particulièrement apprécié des repreneurs car ils
permettent d'obtenir un effet de levier plus important tout en limitant le coût
inhérent à la transaction. Ainsi, les marges de titrisation (entre 0,8% et 1%) ou de
prêts hypothécaires (entre 1% et 1,2%) sont largement inférieures aux marges d’un
crédit revolving à 2% ou aux marges des dettes seniors.
Les avantages du LBO
En cas de difficultés (financières ou opérationnelles) pour une entreprise, il arrive que
ses dirigeants soient contraints de prendre des décisions parfois irréversibles, telle
que la vente de la société. Or, revendre une entreprise qui n'est peut-être pas au
maximum de ses performances peut s’apparenter comme une mission
périlleuse. C’est là tout l’intérêt d’un LBO. Non seulement sa position sur le marché
est améliorée, mais ce type de montage financier permet également la préservation
d’une faillite qui pourraient impacter les actionnaires et les salariés. Pour peu
que la société dispose encore de liquidités et d'un potentiel de croissance, elle devrait
trouver un repreneur prêt à relever le challenge.

Un LBO peut profiter ainsi :

 A la direction actuelle : dirigeants et managers sont davantage engagés et


contribuent activement aux objectifs de développement ;
 Aux salariés : ils peuvent eux aussi participer à l’opération financière, signe de leur
attachement pour leur entreprise ;
 Au vendeur : il peut fixer son prix tout en s’assurant de quitter l'entreprise avec un
plan solide en place. Le rachat par endettement est une stratégie de sortie idéale pour
les propriétaires d'entreprise qui cherchent à faire le plein de liquidités à la fin de leur
carrière.
 Aux acquéreurs : ils négocient le rachat en profitant des effets de leviers.

Les avantages fiscaux du LBO


On l’a vu, le LBO possède 3 principaux avantages fiscaux : sous la forme d’une
déduction fiscale des intérêts d’emprunt au niveau de la holding ;

 via le régime des sociétés mère-fille ;


 par le régime d’intégration fiscale.
 En regroupant les différentes sociétés sous le régime d’intégration fiscale de groupe,
il est également astucieux de mettre en place d’autres procédés tels que :
 la mise à disposition des biens immobiliers (marques, brevets…) ;
 une centralisation de la trésorerie ;
 une participation à la gestion comptable, administrative, financière et juridique.

En plus d’entraîner une exonération au titre de l’ISF (sous conditions), ce type de


montage offre la possibilité de récupérer la TVA et d’établir une remontée des
recettes vers la société holding afin d’imputer les déficits fiscaux provenant des
intérêts d’emprunts.

Enfin, il existe un régime fiscal spécifique en cas de rachat de l’entreprise par les
salariés (RES). Pour bénéficier de ces avantages, les droits de vote attachés aux
actions ou aux parts de la holding doivent être détenus par au moins 15 personnes
salariées ou par au moins 30 % des salariés si la société compte moins de 50 salariés.

A noter : ces différentes modalités de déductibilité fiscale sont strictement encadrées


par la loi. Ainsi, l’article 212 du Code Civil apporte une limite concernant la
déductibilité fiscale des prêts entre sociétés du même groupe. En parallèle,
l’amendement « Charasse » vise à limiter la possibilité de déduire les charges de
financement, lorsque la société cible acquise est détenue par une personne qui
contrôle le groupe.

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Les limites du LBO
On l’a vu, un rachat par effet de levier possède de nombreux avantages aussi bien
opérationnels que fiscaux. Bien qu’elle ait le vent en poupe depuis une quinzaine
d’années, il est néanmoins essentiel de souligner certaines limites à cette technique
de rachat.

1. Les remontées obligatoires de dividendes Il s’agit d’une des principales


contraintes d’un LBO. Une fois rachetée, l’entreprise cible est dans l’obligation de
remonter une part importante de son cash flow sous la forme de dividendes.

2. La nécessaire approbation des banques C’est simple : sans l’accord d’une


banque, l’opération de rachat par effet de levier ne peut pas avoir lieu. Pour cela, les
prêteurs bancaires passent au peigne fin l’historique et les besoins d’investissement
de l’ensemble des parties prenantes. Ils valident ou non le montage financier. Les
banques peuvent néanmoins faire preuve de compréhension en matière de
remboursement, si la holding rencontre occasionnellement une difficulté.

3. Le remboursement, priorité financière absolue Pendant toute la période de


remboursement de la dette, ce sont bien les résultats financiers qui serviront de
liquidités. De ce fait, les primes, la formation ou les investissements passeront
probablement au second plan.

4. Les investissements limités à court terme A la fin de la période de


remboursement, la holding a en principe fini de rembourser l’emprunt souscrit pour
acquérir la société cible ; la première devient donc propriétaire de la seconde. En
revanche, il est fort possible que la société cible n’ait eu suffisamment d’entrées pour
investir dans des outils de productions plus modernes ou dans la formation des
salariés. Un travail de mise à niveau commence alors.

5. Une possible perte de compétitivité Limitée dans sa capacité d’investissement, la


société cible peut subir une perte relative de sa compétitivité. Dans ce cas, seules les
activités jugées suffisamment lucratives continueront de perdurer. Les autres entités
pourront faire face à une nouvelle opération de rachat (LBO ou non).

6. Une très faible marge d’erreur Dans un LBO, le même effet de levier qui permet
une plus grande récompense s'accompagne également d'un plus grand risque. Pour
l'acheteur, la marge d'erreur est faible, et s'il n'est pas en mesure de rembourser la
dette, il n'obtiendra aucun rendement. Selon la façon dont l'acheteur définit le risque
et son degré de tolérance au risque, cette situation peut être attrayante ou source
d'anxiété. Il faut donc à tout moment monitorer son suivi de trésorerie, ainsi que
mesurer et analyser les écarts : Agicap représente une solution adaptée à ce type de
contraintes :
7. La faillite comme épée de Damoclès Les risques d'un rachat par endettement
pour l'entreprise cible sont également élevés. Les taux d'intérêt sur la dette qu'elle
contracte sont souvent élevés et peuvent entraîner une baisse de sa cote de crédit. Si
elle n'est pas en mesure d'assurer le service de la dette, le résultat final est la faillite.
Les LBO sont particulièrement risqués pour les entreprises présentes sur des marchés
très concurrentiels ou volatils.

8. Une passation mouvementée Un changement au niveau de la direction entraîne


parfois des instabilités au niveau interne et externe. Il n’est pas rare de perdre une
partie de sa clientèle lors d’un rachat d’entreprise, d’où l’importance prépondérante
des profils qui constitueront la nouvelle équipe dirigeante.

9. L’incapacité de payer les échéances Enfin, le risque majeur d’un LBO est lié à des
bénéfices de la filiale plus faibles que ceux escomptés lors du rachat de celle-ci. Cela
créera des difficultés, voire ne permettra pas de payer les échéances du prêt souscrit
par la société holding dans le cadre du rachat de la filiale.

Les contraintes juridiques du LBO


Le rachat par effet de levier se base sur le droit des sociétés et sur le droit du travail
pour mettre en place un cadre propice à la rentabilité du montage financier. Il
apparaît donc important de faire mention de quelques règles et principes juridiques
avant d’embrasser une telle stratégie de reprise de société.

1. L’audit d’acquisition L’audit d’acquisition regroupe l’intégralité des informations


récoltés par les parties prenantes sur la société cible Analyse des comptes de
résultats, du prévisionnel, des raisons de la vente, état du marché et du potentiel de
croissance : rien ne doit être mis de côté ! L’audit d’acquisition comprend également
la situation sociale (syndicalisation, politique et gestion des ressources humaines, etc),
la situation fiscale ou encore le business plan. C’est grâce à ce document clé que le
futur repreneur entamera ses démarches auprès de partenaires financiers pour le
soutenir dans le rachat.

2. La garantie du passif Lors d’un montage LBO, la garantie de passif permet au


repreneur de limiter les risques inhérents à la cible. Ici, les parties prenantes rédigent
un contrat attestant la véracité des éléments comptables à partir desquels la
valorisation de la société cible a été réalisée. Afin d’assurer ses arrières, le repreneur a
la possibilité de demander une clause de “garantie de passif”. Cette clause a pour but
de garantir le repreneur contre les risques d’un accroissement du passif.

3. La garantie de l’endettement La garantie de l’endettement contraint la holding à


consentir aux prêteurs banquiers des sûretés adossées sur les titres de la société cible
par l’intermédiaire.
Utilité économique et sociale du LBO
L’une des critiques émises à l’encontre des montages en LBO provient du fait que la
société cible tend à réduire les coûts une fois le rachat acté. Le but : rembourser
la dette le plus rapidement possible. Or, cet encadrement des coûts s’accompagne
parfois par des réductions d'effectifs ou de licenciements.

En parallèle, des porte-paroles se font l’écho d’une utilisation abusive d’un LBO. Il


arrive qu’une direction mette en place un rachat par effet de levier pour la revendre à
cette même direction afin d’en tirer des profits personnels à court terme. Ces «
prédateurs » ciblent parfois même d’autres sociétés en difficulté en les privatisant,
puis en les démantelant. Ils peuvent dès lors vendre les actifs et se déclarer en faillite
tout en obtenant un rendement élevé.

Dans la majorité des cas néanmoins, les opérations de LBO rencontrent un succès et
sont bénéfiques à l’entreprise cible.

La sortie de LBO
Tout bon investisseur le sait : établir des stratégies de sortie est aussi important que
le moment de l’entrée en capital. En effet, la revente des participations détermine en
grande partie le rendement d’un investissement. En France, une opération de LBO
(de son officialisation à la fin du remboursement) s’étire sur 5 ans en moyenne. Pour
opérer la sortie suite à une opération de rachat par effet de levier, il est nécessaire de
prendre en compte des facteurs tant endogènes qu’exogènes, tels que :

 les caractéristiques propres de la société cible ;


 les conditions de marché ;
 l'environnement macroéconomique.

Il existe différentes possibilités de sorties d’un fonds d’investissement à la fin d’un


financement par LBO :

L’introduction en bourse
En plus d’apparaître comme un rachat couronné de succès, l’introduction en bourse
fait figure d’option la plus intéressante pour l’équipe dirigeante. La croissance a
été au rendez-vous, le pari est gagné : l’investisseur réalise son rendement avec
satisfaction. Bien sûr, certaines conditions doivent être propices pour permettre une
valorisation de la société. A noter : de nombreuses contraintes nouvelles (taille
minimum, communication des informations financières, etc.) découlent d’une
introduction en bourse.

Les LBO secondaires, tertiaires, quaternaires


Un LBO secondaire consiste à faire appel à d’autres actionnaires que ceux d’origine
pour réaliser une nouvelle opération de LBO. Si cette opération se renouvelle une
troisième fois, on évoque alors un LBO tertiaire. Il en va de même pour une quatrième
opération, dénommée quartenaire.

Cette solution est envisageable uniquement dans le cas où l’entreprise


est suffisamment rentable ou bénéficie de bonnes perspectives de croissance. Le
premier LBO ayant normalement permis d’assainir les finances, le LBO secondaire doit
offrir des conditions encore plus avantageuses aux nouveaux investisseurs. Lors de ce
nouveau LBO, le montant de l’ancienne dette senior est refinancé.

Cependant, la croissance des taux de rentabilité n’est pas infinie et certains


considèrent qu'une multiplication d’opérations de LBO entraîne un accroissement du
risque pour les investisseurs.

En France, un tiers des opérations de LBO sont actuellement des LBO secondaires.

La vente à un industriel
La revente à un corporate représente une dernière alternative de sortie. Celle-ci
permet généralement d’obtenir un meilleur prix de vente dans la mesure où les
synergies potentielles sont valorisées et donc intégrées dans le prix de vente.
Acquisition stratégique pour l’entreprise repreneuse, un tel rachat permet d’assurer la
pérennité de la société. La vente à un industriel est en principe la solution la plus
rémunératrice.

Cependant, l’équipe dirigeante est généralement opposée à ce type d’opération. Elle


perd le contrôle du groupe et, in fine, une partie de son indépendance.

Pour maîtriser vos besoins de trésorerie et éviter tout frein majeur dans le
développement de votre entreprise, il existe une solution performante : vous équiper
d’un logiciel de gestion de trésorerie.

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Concept phare en finance d’entreprise, le Leveraged Buy-Out (plus couramment
appelé « LBO ») est un mécanisme financier très utilisé par les fonds
d’investissements. Lors d’un processus d’acquisition, ce montage permet
généralement à l’acheteur d’être plus compétitif et de proposer un prix plus élevé
qu’avec un financement classique. Dans cet article, nous allons étudier cette
méthode de financement si particulière et en percer tous les mystères !
SOMMAIRE

 Qu’est-ce que le LBO (Leveraged Buy Out) ?


 Qu’est-ce qu’un effet de levier ?
 Les différentes variantes de LBO
 Les acteurs en LBO
 Les différents types de dettes pour mener un LBO
 Les portes de sortie d’un LBO
 Les plus gros LBO de l’histoire
 La réputation controversée du LBO
 Picard Surgelés, un exemple de réussite du LBO
 Leveraged Buy-Out : un modèle destructeur d’entreprises
Qu’est-ce que le LBO (Leveraged Buy
Out) ?
Le LBO est un montage financier permettant d’acquérir une entreprise par effet de
levier en apportant des fonds propres (Equity) et contractant un emprunt bancaire
(Debt). Pour ce faire, l’investisseur crée une société holding qui sera chargée de
rembourser l’emprunt bancaire (principal + intérêts) grâce aux bénéfices réalisés
par l’entreprise cible.
Une société holding est une société qui n’a que pour objectif de détenir des titres
financiers (actions).
En pratique, l’investisseur apporte 25% de la valeur de l’entreprise cible et
emprunte les 75% restants. L’entreprise, grâce à son exploitation, remonte des
dividendes à la holding créée, qui permettent de rembourser l’emprunt. Par
conséquent, c’est bien la société rachetée qui rembourse la dette bancaire. La
solidité de ce modèle dépend donc de la capacité de l’entreprise cible à générer du
cash. 
Illustration ci-dessous avec un exemple simplifié et fictif selon lequel un fonds
d’investissement « A » souhaite acquérir l’entreprise « B » par LBO. L’entreprise
« B » est valorisée à 100M€. Nous supposerons que cette même entreprise « B » est
capable de générer un dividende annuel stable de 20M€. Nous supposons
également que la banque nous propose des conditions financières très avantageuses.
Elle nous prête 75M€ remboursables en 5 ans par échéances annuelles.
Afin de ne pas complexifier notre exemple, nous omettons volontairement les
hypothèses de taux d’intérêts. Mais gardez bien à l’esprit que la société holding, au
cours de son prêt, devra rembourser annuellement le principal qui sera égal à 15M€
(75M€ / 5 ans). Si nous avions pris en considération des hypothèses d’intérêts,
l’échéance annuelle aurait été supérieure à 15M€.    

 Etape 1 : notre fonds d’investissement injecte 25M€ dans la société holding ;
 Etape 2 : la société holding souscrit un prêt à hauteur de 75M€ auprès d’une
banque ;
 Etape 3 : la société holding achète l’entreprise cible pour 100M€ ;
 Etape 4 : l’entreprise cible remonte des dividendes annuels de 20M€ ;
 Etape 5 : la société holding repaye son échéance annuelle de 15M€ grâce aux
dividendes précédemment remontés.  

Qu’est-ce qu’un effet de levier ?


L’effet de levier est un mécanisme financier permettant à un investisseur en fonds
propres d’accroitre son investissement initial en ayant recours à l’endettement.
Ci-dessous, 2 exemples simplifiés afin d’illustrer l’effet de levier. 
Exemple 1 : nous reprenons l’exemple, ci-dessus, où notre fonds d’investissement
acquiert une entreprise dont la valeur est égale à 100M€ (« valeur entreprise »).
Nous supposons cette fois-ci que les dividendes remontés annuellement sont égaux
à 10M€. Ainsi, au terme des 5 années de crédit, les cash-flows ont permis de
repayer 2/3 de la dette totale de 75M€, soit 50M€. Notre fonds d’investissement
parvient à vendre l’entreprise B au prix auquel il l’avait achetée 5 ans auparavant,
soit 100M€.
Sur les 100M€ reçus, le fonds d’investissement rembourse la dette restante de
25M€. Cette opération aura donc permise à notre fonds de multiplier son Equity
apporté en année 0 par 3 et ainsi de bénéficier d’un effet de levier quand bien même
la valeur entreprise est restée identique en 5 ans.

 Exemple 2 : nous reprenons les hypothèses de l’exemple 1, à savoir que les
dividendes annuels sont égaux à 10M€. Cette fois-ci, nous avons la possibilité de
repayer la dette en une seule fois à la fin de la cinquième année. Par conséquent, les
dividendes sont réinvestis dans l’entreprise B, permettant ainsi d’augmenter la
valeur entreprise de 100M€ à 150M€. Notre fonds d’’investissement parvient à
trouver un acheteur pour 150M€.
Sur les 150M€ reçus, nous repayons entièrement la dette de 75M€. Cette opération
nous aura permise, comme dans l’exemple 1, de bénéficier d’un effet de levier en
multipliant par 3 nos fonds propres investis.
Les différentes variantes de LBO
Le Leveraged Buy-Out peut présenter certaines variantes que nous allons identifier
ci-dessous :
Le Management Buy-Out (« MBO »)
Le Management Buy-Out désigne le rachat par dette bancaire d’une entreprise par
ses cadres dirigeants et / ou par ses salariés.
Le Management Buy-In (« MBI »)
Le Management Buy-In désigne, quant à lui, le rachat par dette bancaire d’une
entreprise par des cadres dirigeants extérieurs à l’entreprise. 
L’Owner Buy-Out (« OBO »)
L’Owner Buy-Out est un rachat par dette bancaire d’une entreprise par son propre
dirigeant actionnaire.
Le Build-up
Le Build-up est une variante du LBO selon laquelle une entreprise rachète plusieurs
entreprises de son secteur afin de créer des synergies industrielles.
Les acteurs en LBO
Une multitude d’acteurs animent un processus de Leveraged Buy Out. Cette partie
de l’article est dédiée à la description de ces derniers.
Les fonds d’investissement (Private Equity) , acteurs
majeurs des LBO
Le LBO est vraiment une fonction à part entière où nous retrouvons des fonds
d’investissement spécialistes de ce financement. D’ailleurs, la plupart du temps,
lorsque les gens parlent de « Private Equity », ils font principalement référence aux
fonds d’investissement spécialisés dans le Leveraged Buy-Out.
Les fonds d’investissement en LBO sont à la recherche d’une rentabilité très élevée
(c’est-à-dire un TRI aux alentours des 20%) afin de contrebalancer les risques
inhérents au mécanisme à effet de levier.
Les investissements effectués par les Private Equity sont structurés grâce à des
véhicules d’investissements (qu’on appelle des « fonds de placement »). Ces
véhicules sont en réalité des sociétés qui permettent de rassembler l’argent
accordée par les actionnaires du fonds d’investissement. C’est par le biais de ces
fonds qu’un Private Equity réalise ses investissements. La rémunération des
actionnaires d’un Private Equity est exprimée en pourcentages du montant total
investi dans les fonds.
Les fonds de placement ont des structures juridiques qui diffèrent en fonction de
l’objectif du fonds. Quelques exemples de fonds de placement : OPCVM
(Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), SICAV (Société
d’Investissement à Capital Variable), FCP (Fonds Commun de Placement), FIA
(Fonds d’Investissement Alternatif), etc…
Les entreprises cibles des LBO
Toutes les entreprises ne sont pas adéquates pour un financement par Leveraged
Buy-Out. En effet, pour que celui-ci se déroule correctement, le fonds
d’investissement devra sélectionner une entreprise qui :

 Est capable de générer un cash-flow stable et prévisible dans la mesure où il


servira à repayer le service de la dette ;
 Détiendra un véritable potentiel de croissance ;
 Disposera de qualités intrinsèques créant des barrières à l’entrée de son marché ;
 Se démarquera par un management motivé et compétent ;
 Présentera des risques opérationnels maîtrisés. Pour ce faire, les fonds
d’investissement opèrent une grosse partie Due Diligence.
En conclusion, le LBO s’adapte parfaitement à des « cash machines », c’est-à-dire
des entreprises capables de générer des excédents de trésorerie conséquents. La
solidité financière de la cible est vraiment le talon d’Achille de ce modèle.
Les banques d’affaires Leverage Buy Out
Les banques de financement et d’investissement peuvent intervenir dans un
Leveraged Buy-Out, notamment en tant que conseiller M&A auprès des fonds
d’investissement pour :

 Identifier des opportunités d’investissement en Buy Side ;


 Aider les fonds d’investissement à vendre les entreprises qu’ils ont en
portefeuille en Sell Side.  
Les banques prêteuses et les prêteurs
institutionnels des opérations de LBO
Les banques prêteuses et les prêteurs institutionnels apportent le montant demandé
pour permettre le financement LBO.

 Le terme de « banque prêteuse » englobe des acteurs comme les banques


commerciales, les entreprises financières ou encore les banques
d’investissement. 
 Le terme de « prêteurs institutionnels » regroupe des acteurs comme les Hedge
Funds, les fonds de pension ou encore les compagnies d’assurance.
Avant d’accorder l’argent demandé, ces établissements effectuent des analyses en
internes afin d’estimer les risques liés à l’entreprise cible (analyse crédit). Ils
cherchent à s’assurer de la capacité de la cible à rembourser le crédit accordé. Pour
diminuer les risques inhérents à la transaction, les prêteurs demandent bien souvent
des garanties.
Les différents types de dettes pour mener
un LBO
Comme évoqué plus haut, le LBO repose sur l’octroi d’un emprunt bancaire. Avant
d’aborder les trois types de dettes qu’un fonds peut lever, nous rappellerons à notre
lecteur qu’une entreprise doit respecter un certain ordre lorsqu’elle doit repayer ses
investisseurs. Les investisseurs en dettes seront toujours prioritaires face aux
investisseurs en capitaux propres.
Il y a également une hiérarchie de remboursement au sein des investisseurs en
dettes. En effet, la dette sénior est prioritaire à la dette subordonnée.
La dette senior en Leverage Buy Out
La dette senior est une dette bancaire classique empruntée auprès d’une banque.
Elle est remboursée en priorité par rapport à la dette subordonnée et aux fonds
propres. Le remboursement s’effectue en cascade. C’est seulement une fois la dette
senior remboursée que le remboursement de la dette subordonnée se déclenche.
Une fois la dette subordonnée satisfaite, si elle en a la capacité, l’entreprise verse
des dividendes à ses actionnaires. Aussi, le financement par dette senior requiert
des garanties bien spécifiques, notamment sur les titres de la cible, à la différence
de la dette subordonnée.
On distingue plusieurs tranches de dette senior avec des caractéristiques
différentes :

 Tranche A : cette tranche a un horizon de 6-7 ans (c’est-à-dire qu’elle doit être
remboursée en totalité au bout de 6-7 ans).
 Tranche B & C : la tranche B a une échéance de 8 ans tandis que la tranche C
doit être repayée au bout de 9 ans. 
La dette subordonnée des LBO
La dette subordonnée, également appelée dette junior, se situe entre la dette senior
et l’Equity. On distingue deux types de dette subordonnée :

 Dette high yield : la dette high yield est en réalité une émission d’obligations
high yield, c’est-à-dire, une obligation à haut rendement. Ce type d’obligation
est émise sur les marchés financiers dans le but d’attirer des investisseurs. Elle a
pour caractéristique d’être remboursable « in fine » qu’au bout de 7 – 10 ans
(i.e. le principal est remboursée en une fois à la fin du prêt). Le montant
emprunté ne dépasse généralement pas 200M€.
 Dette mezzanine : la dette mezzanine est également une dette subordonnée
mais qui n’est pas émise sur les marchés financiers. Elle est apportée par des
fonds de dettes spécialisés en dette mezzanine. Compte tenu du risque pris avec
ce type de dette, les rendements attendus sont élevés et se décomposent comme
suit : 1) intérêts classiques ; 2) intérêts capitalisés & 3) une participation à la
plus-value. L’horizon de la dette mezzanine est supérieur à 10 ans. La dette
mezzanine est la dette la plus risquée (elle se situe juste avant l’Equity dans
l’échelle de remboursement d’une entreprise).
Ci-dessous, un schéma pour récapituler les priorités de remboursements / paiements
d’une entreprise.
La dette unitranche en LBO
La dette unitranche est un financement plutôt adapté aux petits et moyens LBO.
Son remboursement s’effectue en une seule fois à la fin de l’échéance. Elle se
substitue aux dettes senior et subordonnée. Elle est principalement obtenue auprès
des fonds d’investissement en dettes. Les caractéristiques de cette dette sont plus ou
moins variables. En effet, les premiers financements unitranche s’apparentaient, en
réalité, à de la dette mezzanine. Puis, au fur et à mesure, ce moyen de financement
a évolué pour finalement se rapprocher des financements seniors.
Les entreprises qui se prêteront le mieux au financement unitranche sont les
entreprises en phase de développement qui cherchent à avoir qu’un seul
interlocuteur bancaire. Par ailleurs, son montage financier est plus simplifié,
permettant ainsi d’obtenir les fonds plus rapidement que dans un schéma de dette
classique. Cela représente un réel avantage pour les jeunes entreprises qui ont une
croissance rapide et qui ont besoin d’avancer rapidement.
Les portes de sortie d’un LBO
Quelles sont les portes de sortie d’un Leveraged Buy-Out ? C’est une question qui
est peu abordée lorsque le sujet LBO est évoqué. C’est la raison pour laquelle nous
souhaitons vous présenter les possibles opportunités de sorties d’un fonds
d’investissement à la fin d’un financement par LBO. 

 La cession à un Corporate : l’entreprise sous LBO est cédée à une entreprise


industrielle pour différentes raisons comme par exemple l’opportunité de
développer certaines synergies.
 La cession à un autre fonds : un autre Private Equity effectue un autre
financement par LBO pour racheter la cible.
 L’introduction en bourse : cette sortie dépend réellement des caractéristiques
de l’entreprise sous Leveraged Buy-Out. Cette opportunité est, en tout cas, la
plus intéressante pour l’équipe dirigeante.
 La prise de contrôle par les créanciers : ce cas particulier peut arriver lorsque
l’entreprise sous LBO n’arrive plus à faire face aux remboursements de la dette.
Dans ce cas bien précis, les prêteurs peuvent transformer une partie de leur dette
en fonds propres, permettant aux dirigeants d’éviter la faillite. Généralement, les
établissements créanciers procèdent à cette option lorsqu’ils décèlent un réel
potentiel dans l’entreprise. 
 La faillite de la cible : en effet, l’entreprise cible peut faire faillite lorsqu’elle
n’est plus capable de remonter assez de dividendes pour l’entreprise holding
qui, par conséquent, ne peut rembourser la dette contractée. Ces entreprises
peuvent être reprises par des fonds spécialisés en capital-retournement.
Les plus gros LBO de l’histoire
Si vous souhaitez voir les milliards pleuvoir alors vous êtes au bon endroit. En
effet, dans le prochain passage, nous vous proposons un échantillon de 5 Leveraged
Buy Out aux proportions colossales.
Il y a eu de nombreux LBO tous aussi importants les uns que les autres. C’est la
raison pour laquelle nous proposons qu’un simple échantillon de 5 exemples. 
Note : bn = milliards
1 – TXU Energy – LBO de 45bn$ en 2007
TXU Energy est l’un des plus gros opérateurs de centrales électriques au charbon
au Texas (USA). En 2007, KKR, TPG et Goldman Sachs s’allient pour racheter
l’entreprise pour un montant de 45bn$ ! A l’époque, les prix du gaz naturel étaient
faibles mais les prévisions étaient favorables à une remontée des prix.
Malheureusement, les prix ne remonteront jamais, ce qui conduira TXU à la faillite
7 ans plus tard. Le cas TXU est un cas d’école considéré comme le plus gros fiasco
de l’histoire des LBO. 
Source : https://www.lesechos.fr/2007/10/txu-kkr-tpg-et-goldman-sachs-signent-le-
plus-gros-lbo-au-monde-542591
2 – Equity Office – LBO de 39bn$ en 2006
Equity Office est une société d’investissement immobilier qui fut rachetée par
Blackstone pour la modique somme de 39bn$ en 2007. Blackstone coiffa sur le
poteau Vornado Reality Trust, un sérieux concurrent qui souhaitait également
s’offrir l’entreprise Equity Office. Par ailleurs, Blackstone réalisera un coup de
génie en revendant tout de suite certains actifs d’Equity Office. Ce LBO
contribuera fortement à la notoriété acquise par le fonds d’investissement
Blackstone.
Source : https://www.lesechos.fr/2007/02/blackstone-boucle-le-plus-gros-lbo-de-
lhistoire-549635

3 – HCA – LBO de 33bn$ en 2006


En 2006, le groupe Hospital Corporation of America acceptera le rachat proposé
par le consortium Bain Capital, KKR et Merrill Lynch à un prix de 33bn$. HCA fut
une véritable réussite car c’était une entreprise bien établie sur un marché où elle
était leadeur. De plus, elle générait un cash-flow stable et ne nécessitait que peu
d’investissements pour continuer son activité. Hospital Corporation of America ira
jusqu’en 2011, permettant au consortium de percevoir un dividende exceptionnel
de 4.5bn$.
Source : https://www.latribune.fr/archives/2006/entreprises/
id6bdbe2da60e6927cc12571b500550138/lbo-de-33-milliards-de-dollars-dans-le-
secteur-hospitalier-americain.html
4 – Harrah’s Entertainment – 28bn$ en 2006
En 2006, Harrah’s Entertainment accepte d’être racheté par les fonds
d’investissement Apollo Management et Texas Pacific Group pour 27.8bn$.
Harrah’s Entertainment est à l’époque le leader mondial sur le marché des casinos.
Source : https://www.latribune.fr/archives/2006/
IDC999CB2F578358F8C125724A001CC57C/tpg-et-apollo-emportent-la-mise-a-
278-milliards-de-dollars-pour-les-casinos-harrahs.html

5 – Heinz – 23 bn$ en 2013


Le consortium Berkshire Hathaway – 3G Capital rachètera en 2013 le fabriquant de
Ketchup Heinz pour 23.3bn$. Arrivant peu de temps après le rachat de Dell,
également par financement LBO, le rachat de Heinz confirmera le réveil des méga-
deals LBO aux USA après quelques années timides.  
Source : https://www.agefi.fr/financements-marches/actualites/quotidien/
20130215/rachat-heinz-confirme-reveil-lbo-grande-taille-aux-112269
La réputation controversée du LBO
Le Leveraged Buy Out est un financement très controversé dans notre société.

 Pour certains, c’est une véritable baguette magique qui permet de créer de la
valeur pour les actionnaires, d’éviter les dépenses inutiles et de faire en sorte
que l’entreprise soit focalisée sur son développement et uniquement son
développement. 
 Pour d’autres, le Leveraged Buy Out est un modèle qui asphyxie l’entreprise
pour satisfaire la rentabilité de ses investisseurs. Un modèle où l’entreprise
épuise toutes ses ressources pour faire face à une dette beaucoup trop élevée.
Qui a raison ? Qui a tort ? L’histoire a prouvé que cela dépend ! Certaines
entreprises ont parfaitement réussi leur financement par LBO. D’autres ont fait
faillite. Au cours des prochains chapitres, nous revenons sur un cas de réussite et un
cas d’échec du Leveraged Buy Out. Nous tenterons également d’analyser les
facteurs déterminants pour chaque cas étudié.
Leveraged Buy-Out : un modèle de réussite
Le Leveraged Buy-Out est un modèle qui présente bien des avantages, à la fois
pour les investisseurs que pour l’entreprise elle-même.
Le LBO pour les investisseurs
Le principal avantage pour l’actionnaire investisseur est avant tout financier. En
effet, comme étudié précédemment, le Leveraged Buy Out lui permet de bénéficier
d’un effet de levier et par conséquent d’accroitre de manière significative son
investissement initial.
Le LBO pour l’entreprise
L’entreprise, quant à elle, reçoit un apport aussi bien financier qu’opérationnel. En
effet, l’apport financier lui permet de mettre en œuvre une réelle stratégie de
développement qu’elle n’aurait pas pu mettre en place seule. Grâce à une remontée
de dividendes imposée, l’entreprise évite les dépenses inutiles et se focalise
uniquement sur le développement de son activité. Le fonds d’investissement, grâce
à son équipe expérimentée, apporte un soutien opérationnel au quotidien. En clair,
le LBO est un vecteur de croissance important pour l’entreprise.
Picard Surgelés, un exemple de réussite
du LBO

Un peu d’histoire pour ce Leverage Buy Out


Picard Surgelés est une entreprise française spécialisée dans la vente de produits
alimentaires surgelés. Créée en 1906 par deux frères, l’entreprise s’appelle « Les
Glacières de Fontainebleau » et est spécialisée dans la fabrique de pains de glace.
L’entreprise sera rachetée 14 ans plus tard, en 1920, par Raymond Picard qui
décidera d’en changer l’activité. Les Glacières de Fontainebleau changent donc de
nom et deviennent « Les Etablissements Picard ». L’entreprise se positionne sur le
commerce au détail de produits surgelés.
En 1973, Monsieur Picard revend sa société à Armand Decelle. Le développement
de l’entreprise continue jusqu’à atteindre le seuil des 300 enseignes en 1994. Cette
année-là fut charnière pour la famille Decelle qui, soucieux d’assurer la pérennité
de l’entreprise, décida de vendre 79% de son capital au Groupe Carrefour pour
590M€. Et c’est au cours des années suivantes que les financements par LBO vont
commencer pour Picard Surgelés.

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