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qui plus est, remarque Lacan, il s'agit dans les deux cas
de l'angoisse de castration. Lacan ne dit pas quel est le
rapport entre l'objet qui surgir sur un fond d'angoisse et
celui qui ne se trouve jamais (ou ne se trouve que) dans
la trouvaille. Mais en posant la question de savoir s'il y a
quelque chose de commun entre l'objet phobique et le
fétiche, il trouve dans les phénomènes mêmes le point
de départ d'un examen critique de la relation d'objet.
L'objet est-il ou non le réel, au sens où l'entendent
les tenants de la relation d'objet? Lacan répond en évo-
quant ce point saillant de l'expérience : que la dialec-
tique d'une analyse tourne autour d'un objet majeur, le
phallus, qu'il ne faut pas confondre avec le pénis. C'est
de leur distinction qu'il s'agissait au fond, dans le débat
qui a occupé la communauté psychanalytique autour des
années 1920-1930, au sujet de la notion de phallicisme.
Au vrai, le séminaire sur la relation d'objet constitue l' in-
tervention de Lacan dans ce débat même. Selon lui, «la
notion de phallicisme implique d'elle-même le dégage-
ment de la catégorie de l'imaginaire » (p. 31). Mais,
peut-on se demander, s'agir-il du même imaginaire que
celui qui est en jeu dans la relation avec le semblable,
l'imaginaire spéculaire? La difficulté qu'aura Lacan à
frayer son chemin sera d'autant plus grande que la ques-
tion n'est pas formulée. Celle que le lecteur aura à le
suivre ne le sera pas moins. Essayons, toutefois, de
dégager les grandes lignes de ses développements.
Les termes de «castration», «frustration » et «priva-
tion », remarque Lacan, revenaient constamment au
cours du débat relatif à la phase phallique. Pourtant, per-
sonne n'y a reconnu des variétés du manque. C'est parce
que cette notion de manque leur manquait que les
auteurs ont pu rapprocher jusqu'à les confondre les
objets imaginaires dits «transitionnels » de Winnicott et
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(M + <p + A) M - m + I1
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Quoi qu'il en soit, tout en faisant prendre au cheval
toutes ses possibilités significatives, Hans, dont les appels
pour que son père exerce sa fonction de père ou de dieu
jaloux (eifern) sont restés vains, ne pouvait aboutir par
cette voie, dit Lacan, qu'à un résultat fort limité. Celui
qui consiste à faire entrer en jeu, dans le plan imaginaire,
sa sœur elle-même. Il déploie autour d'elle un fantasme
qui consiste à supposer qu'elle a toujours été là de toute
éternité, et se sert d'elle «comme d'une sorte d'idéal du
moi » (p. 406). C'est ainsi qu'il se trouvera désormais,
affirme Lacan, dans une relation de maîtrise à ce qu'on
pourra appeler les filles de son rêve, et c'est ainsi que cet
objet d'un éternel retour lui frayera la voie vers cette
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