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Royaume du Maroc ‫اﻟﻣﻣﻠﻛﺔ اﻟﻣﻐرﺑﯾﺔ‬

Ministère de la Santé
‫وزارة اﻟﺻﺣﺔ‬
Institut Supérieur des Professions
Infirmières et Techniques de Santé
‫اﻟﻣﻌﮭد اﻟﻌﺎﻟﻲ ﻟﻠﻣﮭن اﻟﺗﻣرﯾﺿﯾﺔ وﺗﻘﻧﯾﺎت اﻟﺻﺣﺔ‬
Al Hoceima ‫اﻟﺣﺳﯾﻣﺔ‬

Cycle Licence
Option : IP/S4

La Réanimation et soins
intensifs
Mr. Abderrahim Boufrikeche
Lauréat du 2ème cycle des études paramédicales
DEFINITION
C’est une technique qui consiste à approvisionner artificiellement le corps
d’une concentration plus grande que celle de l’aire ambiant. Elle est
particulièrement utile dans les traitements des états d’hypoxie qui résultent d’une
baisse d’O2 dans le sang. Le but de l’oxygénothérapie est de traiter l’hypoxie tout en
diminuant le travail du système respiratoire et le stress myocardique.
Tout le transport de l’oxygène aux tissus dépend de plusieurs facteurs :
• Du débit cardiaque
• La quantité d’O2 artérielle
• La concentration d’hémoglobine
• Le besoin du métabolisme
INDICATIONS
Tout état pathologique caractérisé par la baisse de
pression partielle en oxygène dans le sang d’où un
manque d’O2 au niveau des cellules, à savoir:
A / Insuffisance de la saturation de l’hémoglobine en O2 :

• Baisse de la pression de l’O2 dans l’air ambiant


• Obstruction des voies respiratoires, ex : pondaison, corps étrangers, spasme
laryngé, noyade
• Insuffisance des muscles respiratoires par atteinte des centres nerveux ou
paralysie, ex : tétanos
Toute affection broncho-pulmonaire entraînant une ventilation insuffisante,
ex : asthme-Pneumopathie - Insuffisance respiratoire aigue- Insuffisance
respiratoire chronique / -broncho-pneumopathie chronique obstructive
(BPCO)…
• Emphysème
B / Insuffisance de l’hémoglobine nécessaire au transport de l’O2 :

• Hypoxémie anémique ex : anémie


• En cas d’hémorragie massive
• En cas d’intoxication au CO2
C /Circulation ralentie ce qui entraîne un mauvais transport de l’O2
dans le sang :

• Insuffisance cardiaque
• Etats de choc (hémorragique, anaphylactique, cardiogénique,
infectieux)
• Collapsus
• Embolie pulmonaire
• OAP
D/ Origine mécanique :

traumatisme thoracique (fracture de côtes, volet costal),


trouble de la mobilité diaphragmatique (intervention chirurgicale
abdominale, ascite, distension abdominale…)
E/ Causes centrales:
- Intoxication (monoxyde de carbone, …)
- Accident vasculaire cérébral
- Coma
F/ Au niveau tissulaire : (anoxie histotoxique)
• C’est le cas des intoxications aux barbituriques, cyanure, alcool.
• Cette situation est due à une malabsorption de l’oxygène par les
cellules.
Matériel
Source d’oxygène :
• L’oxygène peut se présenter sous
forme :
• Liquide.
• Gazeuse.
• Les sources d’alimentation peuvent
être :
• La prise d’oxygène murale (blanc = oxygène,
vert ou jaune = vide, Noir= Air).
• La bouteille portable ou obus d’oxygène sous
pression de 200 bar.
• Le concentrateur d’oxygène.
• L’extracteur.
Le concentrateur • Concentrateur ou extracteur,
• Fonctionne sur l’électricité,
• Produit de l’oxygène extrait de l’air
ambiant et sépare l’oxygène (O2),
atmosphérique de l’azote ( N2),
• Fournit de l’oxygène à une
concentration allant de 90 à 95 %,
• Fournit un débit allant jusqu’à
5l/min
• C'est un dispositif qui fournit de
l'oxygène à usage médical
• Association avec un compresseur
pour remplir les bouteilles d’O2
Le concentrateur

Avantages Inconvénients
• source permanente d’oxygène à • électricité indispensable (il est
domicile parfois nécessaire ou obligatoire
• utilisation facile de laisser aux patients des
• pas de stockage d'oxygène bouteilles d’oxygène gazeux en
cas de coupure d’électricité)
• appareils +/- bruyants
• il ne permet pas la déambulation
* Vérifier la date de péremption, l’intégrité
du matériel, son fonctionnement

• Système de connexion : prise à 3 crans.


• Un manomètre gradué de 0 à 15 l/min
• Une olive
• Débitmètre
• Un kit d’humidification: il est indiqué pour un débit en 02
inférieur à 6l/min et pour les malades
dont les muqueuses respiratoires sont
lésées ou sensibles
• Tuyau souple de raccordement (Tuyau prolongateur)
reliant le tuyau à la sonde ou au masque
• Eau stérile
• Sparadrap,
• Nécessaire pour assurer la propreté et la perméabilité des fosses nasales.
Dispositifs de distribution d’oxygène
• Le débit est de 6 à 8 l/min chez l’adulte et de 3 à 6l/min chez l’enfant
sauf complications
L’O2 doit être humidifiée par passage dans un flacon barboteur
rempli au ¾ d’au distillée
L’O2 est distribué par différents appareils, tous ont le même
principes :

• Les lunettes : conviennent aux patients qui nécessitent une


oxygénothérapie à faible débit et de longue durée (insuffisant
respiratoire chronique).
• Les sondes : sont les plus utilisées pour des débits moyens
• Les masques: avec ou sans valve à expiration utilisés pour les débits
élevés

• Les tentes à O2 : réalise une atmosphère contenant 50 à 60% d’O2 après


¼ d’heures de mise en marche. Certaines personnes claustrophobes
éprouve une angoisse sous la tente.

• Les couveuses : S’utilisent chez les enfants et ont le même principes que
les tentes chez les adultes
• Autres moyens d’oxygène : Mexapie
- Chambre à oxygène (enrichissement simple de l’air ambiant ou pratiquer une
oxygénothérapie large)
- Ventilation artificielle par un appareil respirateur.
Utilisation des différentes
sources d’Oxygène
Silence! Ça tourne
Lunettes à oxygène
• Mise en place : s’assurer que les deux petits embouts sont placés en regard
des narines, l’oxygène arrivant par ces embouts se mélange a l’air inspiré
pour enrichir la concentration en oxygène.
• L’oxygène arrive par le nez, expliquer au patient qu’il ne doit pas inspirer par
la bouche.
• Faire moucher le patient régulièrement.
• Faible débit 0.5 à 3 l/min avec FiO2 20 à 40%
• Si débit important > 6 l/min, inefficace car il n’augmente plus la FiO2 et
devient inconfortable pour le patient
• Beaucoup de perte
Sonde nasale Déroulement du soin
• Repérer la longueur de la sonde à
introduire dans la narine (distance
• Plus invasive que les lunettes, débit plus narine/lobe de l’oreille)
élevé • Demander au patient de mettre la tête en
• Changer la sonde à oxygène tout les jours arrière (permet de libérer les voies
aériennes)
• Débit 1 à 8l/min
• Lubrifier la sonde avec de l’eau stérile
• FiO2 30 à 50 %
• Introduire la sonde: elle se situera à
l’extrémité inférieur du palais
• Raccorder la sonde nasale à oxygène
avec le système d'oxygénation avec un
raccord biconique.
• Fixer la sonde avec un ruban adhésif et
faire une marque au feutre afin de
faciliter la vérification de sa position
• Inscrire le soin
• Faire moucher le patient régulièrement
Masque
simple
Masque sans réservoir muni d’ouverture latérale sans valves souples
qui permettent l’évacuation du gaz expiré (CO2).
• Débit minimum 6 l/min pour éviter les risques des gaz expirés.
• Pour une bonne utilisation du masque simple :
• Débit > 6L/min
• Si débit < 4 l/min risque de réinhalation du gaz expiré contenu dans le masque dont
le taux de CO2 est élevé
• FiO2 > 60 %
Le masque à haute concentration en oxygène (
masque à réserve)
Débit > à 8l/min
• FiO2 100%
• Il est muni d’un réservoir en O2 souple avec une valve unidirectionnelle et
d’ouverture latéral à clapets, qui permet un enrichissement à 100% en oxygène de
l’air inspiré.
• Ne pas installer de système d’humidificateur,
• Remplir le réservoir en O2 en obturant la valve
• Veillez à ce qu’il n’y ait pas de fuite lors de la mise en place du masque

Le masque à haute concentration


ne doit être utilisé que dans les
phases aigues
• Changer le masque toutes les 24h
Rôle infirmier
Dans la réalisation du soin: • Prévenir le patient,
• Vérifier la prescription • Vérifier la prescription,
médicale: le débit • Avertir le malade et lui expliquer l’acte à accomplir.
d’oxygène (en L/min), le • Mettre le patient en position assise ou demi-assise,
mode d’administration • Faire moucher le patient, (Nettoyer si nécessaire
(lunette, masque à haute les fosses nasales)
concentration…), en • Adapter le système au patient
continu ou discontinu, • Afficher le débit d’O2
• Vérification du • Fixer les moyens d’administration sonde à
oxygénation en particulier
branchement d’O2, réglage
du débit , mise en place du • Enregistrer le soin sur la fiche de surveillance
dispositif de délivrance
d’O2 et d’humidification
Dans l’information au patient:
- L’oxygène qui est un comburant, avive la
flamme et donc la combustion des matières
inflammables. Le risque de brûlures,
d’explosion et d’incendie est réel
.Il est donc interdit :
▪ De fumer dans la chambre,
▪ D’utiliser des corps gras (pommade, vaseline, sur tout le trajet de la sonde ou à
proximité de la source) car il y a un risque de brûlures
▪ D’user des bombes aérosols sur l’appareillage ou à proximité
▪ La prise d’oxygène doit être refermée et contrôlée
▪ après toute oxygénothérapie. Une concentration d’oxygène trop élevée dans une pièce
est nocive et dangereuse
▪ Tenir éloignée de toutes flammes, étincelles ou sources
de chaleur
•Manipuler les sources d’Oxygène avec précaution et délicatesse
Le tabagisme du patient constitue un des principaux risques d’accident à
domicile (brûlures graves, incendie...), une mise en garde immédiate est nécessaire,
Surveillance et évaluation
▪ Surveillance générale
Coloration des téguments : peau rosé/recherche d'une cyanose, absence de sueurs.
Etat de conscience : agitation, Obnubilation, somnolence, céphalées (score de glasgow à
15)
Fonction respiratoire : fréquence respiratoire, rythme, amplitude, bruit, saturation pulsée
en oxygène. Reflexe de toux présent. Respiration silencieuse et spontanée.
- Recherche de signe de lutte respiratoire : tirage, balancement thoraco-abdominal,
fréquence cardiaque : tachycardie ?
Langage oral possible sans gène.
Fonction cardio-circulatoire :
fréquence (tachycardie),
pression artérielle (hypertension): hypercapnie
• Saturation : désaturation ?
• Gaz du sang : hypoxémie, hypercapnie ?
• NB : effet nocif de l’oxygène :
• Chez l’insuffisant respiratoire chronique.
• Ne pas dépasser un débit de 3 l/min avec la possibilité de mise sous ventilation
assistée immédiate en cas de besoin
• Chez le nouveau né
• Toxicité de l’oxygène si administration d’une FiO2 élevé pendent quelques heures
seulement (toxicité neurologique avec convulsion, toxicité pulmonaire, toxicité
ophtalmologique avec risque de cécité)
Critère d'efficacité

• Vérifier l’efficacité du traitement par des gaz du sang (sur prescription


médicale) (attention GDS sous O2 ou NON, à préciser par le médecin et
sur le bon de biochimie)

Diminution et absence des signes de l'hypoxie

Diminution et absence des signes de l'hypercapnie

Absence de tirage
Surveillance du matériel

Le maintien de la perméabilité de l’ensemble du branchement pas de


fuite, tubulures non coudées
Pour les masques à haute concentration : que le sac soit gonflé et soit
animé de légers mouvements
Les prolongateurs ne trainent pas à terre
Contrôle du débit
Gestion des risques : tracer tout événement indésirable et le prévenir
Risques et complications

▪Masque : gêne si trop serré,


▪ Effets nocifs de l'oxygène pur impression d'étouffement ou
(Narcose à l’oxygène chez les
grands insuffisants d'oppression
respiratoires, cécité chez les ▪Etat buccal (risque de dessèchement),
nourrissons, desquamation soins de bouche, hydratation à
alvéolaire par l’Oxygène
pur…) renouveler
▪ Lunette : irritation muqueuse, ▪Absence de rougeur de la face
nécrose aile du nez, irritation ▪Risque d’allergie au sparadrap (le
de la face postérieur des changer régulièrement, doit être en
oreilles et du cou, épistaxis
permanence propre),
▪ Sonde nasale : irritation de la
muqueuse, nécrose du nez,
gene si sonde trop enfoncée
Un peu de vocabulaire
Gaz du sang
C’est une prise de sang qui est faite dans une artère, souvent au poignet
et parfois au pli du coude. Sur ce prélèvement artériel, on peut mesurer
différents paramètres (Pa02, PaCO2, pH et SaO2) permettant de fournir
des renseignements sur l’efficacité des échanges gazeux.
Gaz du sang AA= Air Ambiant:

• Ph: 7,35 –7,45


• PaO2: 75 - 95 mmHg
• PaCO2: 32 – 45mmHg
• Bicarbonates: 21,8 – 26,2 mmol/l
• SaturationO2 : 95-99%
La FiO2
C’est la fraction d’oxygène dans les gaz inspirés. Autrement
dit, c’est la proportion d’oxygène dans le mélange apporté
au patient. Elle est exprimée en pourcentage, ou en fraction de
1 (norme internationale). La FiO2 de l’air ambiant est 0,21
(21 %).
La PaCO2 (pression artérielle en CO2)
C’est la pression partielle exercée par le gaz carbonique
dissout dans le sang artériel.
La PaO2 (pression artérielle en oxygène)
C’est la pression partielle exercée par l’O2 dissout dans le
sang artériel. Elle se mesure en unité de pression (millimètre
de mercure : mmHg).
Merci

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