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Université Mohamed Cherif Messaadia Souk-Ahras Régimes transitoires des ME

Faculté des sciences et de technologie Pr.Toufouti.R


Département de Génie Electrique Master-2-2019/2020

Chapitre 3 : Régimes Transitoires de la Machine Asynchrone

1. Étude de divers régimes transitoires de la MAS


Les équations des flux et des tensions définissent le fonctionnement de la MAS dans un régime quelconque.
Dans cette partie on présente quelques régimes transitoires de la MAS à savoir : le court-circuit brusque,
l’enclenchement et le déclenchement.
Le premier régime, très exceptionnel, présente essentiellement un intérêt didactique, les deux autres
correspondent à des régimes associés à l’utilisation normale des machines. De ce fait leur étude présente un
intérêt pratique considérable.
 Phénomène transitoire pendant le démarrage et le freinage: (voir diapo cours)
1.1. Court-circuit brusque d’un moteur asynchrone
Lors d’un court-circuit direct aux bornes, subsiste. Pour déterminer la valeur initiale du courant de court-
circuit on fera les hypothèses suivantes:
 Les résistances étant petites vis-à-vis des réactances (Rs=Rr=0), ce qui revient à négliger l’amortissement.
 La machine fonctionnant normalement à des glissements très faibles (g≈0), les tensions figurant dans les
termes de tension rotoriques seront négligées.
Les équations des tensions de la MAS dans le repère de Park avec un référentiel lié au rotor sont:
 d φ sd  d φ rd
V sd = R s I sd + dt − ω s φ sq 0 = R r I rd + dt
Stator  Rotor 
V = R I + d φ 0 = R I + d φ rq
+ ω s φ sd
sq
 sq s sq
dt  r rq
dt
Dans ces conditions et à l’instant du court-circuit, les équations de Park dans un référentiel lié au rotor sont:
dψ ds dψ qs dψ dr d ψ qr
− ω sψ qs = 0.....(1) + ω sψ ds = 0 .... ( 2) = = 0....( 3)
dt dt dt dt
Les solutions de ces équations sont de la forme:
ψ ds = ψ s 0 cos(ω s t − ϕ 0 ).....(4) ψ qs = −ψ s 0 sin(ω s t − ϕ 0 ).....(5)
ψ dr = ψ r 0 cos λ.......(6) ψ qr = ψ r 0 sin λ .........(7)
En l’absence d’amortissement (Rr=Rs=0) les flux totalisés couplés avec les enroulements statorique et
rotorique restent constants du fait qu’en régime permanent de l’hypothèse d’un glissement g nul.
En désignant comme inductances transitoires statorique et rotorique les quantités:
L2sr  L2  L2sr  L2 
L∗s = Ls − = Ls 1 − sr  = σLs ....(8) L∗r = Lr − = Lr 1 − sr  = σLr ....(9)
Lr  Ls Lr  Ls  Ls Lr 
Les flux s’écrivent:
L L L Lsr
ψ ds = sr ψ dr + L∗s ids ...(10) ψ qs = sr ψ qr + L∗s iqs ...(11) ψ dr = sr ψ ds + L∗r idr ....(12) ψ qr = ψ qs + L∗r iqr ...(13)
Lr Lr Ls Ls
Des relations précédente on tire:
L L L Lsr
ψ ds − sr ψ dr ψ qs − sr ψ qr ψ dr − sr ψ ds ψ qr − ψ qs
Lr Lr Ls Ls
ids = ∗
..(14) iqs = ∗
...(15) idr = ...(16) iqr = ...(17)
Ls Ls L∗r L∗r
En remplaçant les équations de (4) à (7) dans (14) et (15) on obtient:
1  Lsr  1  Lsr 
ids = ψ s 0 cos(ωs t − ϕ0 ) − ψ r 0 cos λ ....(18) iqs = −ψ s 0 sin(ωs t − ϕ 0 ) − ψ r 0 sin λ ....(19)
L∗s  Lr  L∗s  Lr 
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Le courant de phase en court-circuit est donné par la transformation inverse:
ψ s0
iacc = ids cosωs t − ids sinωs t = ∗
[cos(ωs t − ϕ0 ) cosωs t + sin(ωs t − ϕ0 ) sinωs t] − Lsr
ψ r 0 [cosλ cosωs t + sin λ sinωs t ]
Ls Lr Ls
ψ s0 Lsr
= cosϕ0 − ψ r 0 cos(ωs t + λ)........(20)
L∗s Lr L∗s
Les flux à l’instant initial s’obtiennent à partir du régime permanent. Compte tenu des hypothèses faites, on a:
1 2U s 0
uds 0 = −ωsψ qs0 ....(21) uqs 0 = −ωsψ ds 0 .....(22)  ψ ds 0 = ψ ds2 0 +ψ qs2 0 = uds2 0 + uqs2 0 = ..(23)
ωs ωs
Rr i s 0
0 = Rr ids 0 − gω sψ qs 0 .....(24) 0 = Rr iqs 0 + gω sψ ds 0 .....(25) ψ r 0 = ψ dr2 0 + ψ qr2 0 = ......(26)
g ωs

Fig. 1 Courant de court-circuit brusque sans Fig. 2 Courant de court-circuit brisque sans
amortissement. Enclenchement à ϕo=90°et λ=102°. amortissement, Enclenchement à ϕo=0° et λ=12°.
Comme pour le transformateur, la valeur du courant de court-circuit brusque dépend de l’instant
d’enclenchement. Les figures 1 et 2 illustrent les cas limites.
Constantes de temps de l’amortissement
En l’absence de résistances, les flux ne peuvent varier et conservent la même valeur initiale après le CC. En
réalité, l’énergie magnétique emmagasinée dans les enroulements est dissipée dans les résistances de ces
enroulements et de ce fait les flux décroissent en fonction du temps avec des constantes de temps Tr et Ts
 t   t  L∗s
ψ ds = ψ s 0 cos(ω s t − ϕ 0 ) exp − 
' 
...( 27 ) ψ qs = − ψ s0 sin( ω s t − ϕ 0 ) exp − 
 T' ...( 28) Avec T s
'
=
 Ts   s Rs
 t   t  L∗ L∗'
ψ dr = ψ r 0 cos λ exp − ' ...(29) ψ qr = ψ r 0 sin λ exp − ' ...(30) Avec Tr' = τ = s
 Tr   Tr  Rr Rs
En remplaçant les équations de (27) à (30) dans les équations (27) à (30), on obtient:
1  t L  t  1  t L  t 
ids = ∗ ψs0 exp − '  cos(ωst −ϕ0 ) − sr ψr0 exp − '  cosλ et ids = ∗ −ψs0 exp − ' sin(ωst −ϕ0 ) − sr ψr0 exp − ' sinλ
Ls   Ts  Lr  Tr   Ls   Ts  Lr  Tr  

2U s 0  t  L2sr  t  
iacc =  cos ϕ 0 exp − '  − exp − '  cos(ω s t + λ )....(31)
X 's
  Ts  Ls Lr  Tr  
L’allure du courant de court-circuit instantané pour ϕo=90° et ϕo=0°. Est représentée sur les figures 3 et 4

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1.2. Déclenchement (déconnexion réseau) :
Lors d’un déclenchement, l’énergie magnétique emmagasinée est dissipé sous une forme ou sous une autre.
Si le rotor est ouvert ou fermé sur une grande résistance additionnelle, le déclenchement peut provoquer au
stator des surtensions dangereuses. La tension statorique dans un référentiel lié au stator (ωs=0) lors d’un
déclenchement à circuit rotorique ouvert on obtient:
dψ s
u s = Rs i s + ....(32)
dt
Si ∆t représente la durée du déclenchement, la tension statorique moyenne durant le déclenchement est:
∆t ∆t
1 1  
us = ∫ u s dt =  Rs ∫ i s dt + ψ s1 − ψ s 0 ....(33)
∆t 0 ∆t  0 
ψso et ψs1, désignent respectivement les flux totalisés avant et après le déclenchement. Compte tenu de l’ordre de
grandeur de Rs et de la durée du déclenchement (quelques ms) on a:
∆t
ψ −ψ s 0
Rs ∫ i s dt << ψ s1 −ψ s 0 ....(34) De sorte que: u s ≅ s1 ....(35)
0
∆t
Ls i s 0 X s i s0 U s0 2
Si le rotor est ouvert, on a: ψ s 0 = Ls i s 0 et ψ s1 = 0 d’où : us = = ≅ .....(36)
∆t ω s ∆t ω s ∆t
Uso représente la tension statorique avant le déclenchement. La fig.5 représente
la surtension au déclenchement, à rotor ouvert. Lors de l’essai effectué à 40V, la
surtension a atteint le triple de la valeur efficace de la tension d’alimentation.
Lorsque le rotor est court-circuité, le système d’équations dans un référentiel lié
dψ r
au stator s’écrit: u r = R r i r + − j ω m ψ r = 0 ....( 37 )
dt
En négligeant la résistance Rr et en admettant la vitesse constante pendant le
déclenchement, (37) devient: Fig. 5 Surtension au déclenchement à rotor ouvert.

dψ r
( ) ( ) ∆2t = 0....(39)
∆t ∆t
− jωmψ r = 0.....(38)  ∫ dψ r − jωm ∫ψ r dt ≅ ψ r1 −ψ r 0 − jωm ψ r1 −ψ r 0
dt 0 0

∆t ∆t
1 + jω m 1 + jω
Par suite: ψ =ψ 2 ......( 40 ) La durée du déclenchement est entre 1 et 3ms : m
2 ≅ 1, 0 ...( 41 )
r1 r0 ∆t ∆t
1 − jω m 1 − jω m
2 2
}=0
Lsr L2
Par conséquent : ψ r1 ≅ ψ r 0 i r1 ≅ i r 0 + i s 0 ψ s 0 = Ls i s 0 + Lsr i r 0 ψ s1 = Ls i s1 + Lsr i s1 = Ls i r 0 + sr i s 0
Lr Lr
iro et iso: les courants rotorique et statorique avant déclenchement, ir1 le courant rotorique après déclenchement.
Après le déclenchement de l’enroulement statorique, le courant rotorique s’amortit avec la constante de temps
T’or. Dans un référentiel lié au stator, le courant rotorique s’écrit pour t≥ ∆t.
ψ  t  Lr
exp  − '  exp ( j ω m t )...( 42 ) Avec ψ L sr
i r (t ) ≅ r0
s0
= (ψ r 0 − L∗r i r 0 ) ψ r0
= ψ r0 + L∗r i r 0
Lr  T0 r  L sr Ls

En portant cette valeur de ψ r 0 dans (42) il vient: i r ( t ) ≅  L sr ψ L∗r   t 


 s0
+ i r 0  exp  − '  exp ( j ω m t )....( 43 )
 Ls Lr Lr   T0 r 
Après le déclenchement, la tension induite au stator par la variation du flux créé par ir est égale à:
dψ s  L2 L L∗  1   t 
= Lsr r ≅  sr ψ s 0 + sr r i r 0  − ' + jωm  exp − '  exp( jω mt )
di
us =
dt dt  Ls Lr Lr  T0 r   T0 r 
Si le déclenchement se produit à vide, le courant rotorique iro=0.
En négligeant la chute de tension ohmique due au courant à vide, on a:
L2sr    t 
 exp ( j ω m t ) ≅ k 2U s 0 2 exp  − '  exp ( j ω m t )
t
us ≅ U s 0 2 exp  − '
Ls Lr  T0 r   T0 r 
La tension de phase ua(t) est fournie par la transformation inverse:
 t 
u a ( t ) = Re( u s ) ≅ k 2 2U s 0 cos j ω m t exp  − '  Fig. 5. Tension statorique après déclenchement rotor court-circuité.
 T 0r 

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Références bibliographique………… :

[1] Jean Chatelain “ Traité d'électricité Volume 10 : machines électriques ’’ (1ère edition) , Edition Lavoisiers.
[2] Amar Bentounsi “ Cours régimes transitoire des machines électriques’’
[3] Philippe Barret, “Régimes transitoires des machines électriques tournantes ’’, Edition Eyrolles , 1987.
[4] Guy Seguier Francis Notelet “ Electrotechnique industrielle de Francis Notelet’’. Edition Tec & Doc.
[5] J. Lesenne, F. Notelet, G. Seguir, Introduction A L'électrotechnique Approfondie’’ Edition Lavoisier

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