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Toxicologie des métaux (F.

Pons) Poly p184 - 187

Toxicologie du Plomb Feat Sovietik

I. Introduction
- Saturnisme : intoxication aigue ou chronique, professionnelle ou domestique, par le plomb,
ses vapeurs ou ses sels, qui pénètrent dans l’organisme par voie digestive ou respiratoire
- Toxicité essentiellement hématologique, neurologique et rénale
- Première maladie professionnelle indemnisée en France
- Manifestations aigues exceptionnelles
- Dépistage précoce des intoxications chroniques

II. Plomb et dérivés


 Métal : solide gris bleuté, mou et malléable
minérais : galène (PbS) cérusite(PbCO3) anglésite(PbSO4)

 Dérivés inorganiques : sels di ou tétravalents


soufre, halogénés, chrome, azote, carbone

 Dérivés organiques : di ou tétravalents


R-Pb avec R = Acétate, méthyl ou éthyl
Plomb tétra-éthyl et tétra-méthyl ( Dans l’essence jusqu’en 2000)

III. Sources d’exposition


A) Expositions professionnelles
 Nombreuses applications industrielles (cf poly)

B) Expositions non professionnelles


 Pollutions de l’air :
- Rejets industriels (fonderies primaires et de recyclage, métallurgie) = 100k tonnes en
2005
- Véhicules routiers avant le 1er janvier 2000
- Tabagisme : une cigarette contient entre 10-20 µg de plomb

 Pollution hydrique (VL = 10µg/L)


- le plomb a été utilisé pour fabriquer les canalisations des branchements publics jusqu’en
1995
→ relarguage en présence d’eau acide
→ diagnostic de l’habitat et normes hydriques européennes

C) Autres sources possibles


- alliage de cuivre et laiton,
- industries (déversement ou retombées atmosphériques)
- agriculture

Tox des métaux : Plomb 1/5


1. Plomb et aliments
Retombées atmosphériques et contamination des sols
→ en baisse : essence sans-plomb, soudure sans plomb (boites de conserves)
→ Apports alimentaire = 70µg/jour (1992-1998)

2. Cas particulier
- poteries à usage culinaire décorées avec des émaux
- capsules de bouteilles de vin

D) Expositions infantiles
 Habitat ancien non réhabilité
Utilisation de la céruse (PbCO3) comme pigment des peintures avant 1948
Maladie de Pica

 Les sites industriels pollués


Source de contamination pour jeunes enfants vivants à proximité

IV. Voies d’exposition


 Inhalation  Ingestion
- fumées - mains sales
- poussières - aliments souillés
- eau contaminée
 Contact cutané (rare)

V. Toxicocinétique

Tox des métaux : Plomb 2/5


Distribution
Le plomb est distribué dans 2 types de compartiments :
- les tissus mous : rein, fois, cerveau, moelle osseuse. Il a une demi-vie de 40 jours dans ces
tissus. Ces 4 organes cibles représentent 10% du stockage du plomb.

- Les tissus durs : os, dents. Le stockage est quasi-permanent : la demi-vie est de 7 à 10 ans.
Ces tissus durs stockent 90% du plomb.

Elimination
Elimination majoritairement urinaire (75%)
Autres voies d’élimination : cheveux, sueur, phanères et salive.
L’élimination dans la salive est une particularité des métaux : on a alors un goût métallique dans la
bouche. Autrefois, le plomb entraînait une irritation buccale chronique qui pouvait conduite à des
gingivite et à un déchaussement des dents.

VI. Plomb et biosynthèse de l’hème

3 enzymes sont inhibées par le Pb dans cette biosynthèse :


 L’ALA-D = acide delta-aminolévulinique déshydratase → ALA s’accumule alors dans les
urines. L’ALA-u est le premier marqueur que l’on dose dans une intoxication par le Pb.
 la coprogénase : accumulation de son substrat : coproporphyrinogène III dans l’urine et les
érythrocytes
 l’hème synthétase : accumulation de protoporphyrine IX dans les érythrocytes

Tox des métaux : Plomb 3/5


Toxicité aigue et sub-aigue

→ rares même en milieu de travail

→ Liée a l’inhalation de fortes concentrations de plomb


- troubles digestifs = « colique de plomb »
- troubles rénaux
- anémie hémolytique
- Encéphalopathie aigue
- crise hypertensive

Toxicité chronique

 SNC
- asthénie
- troubles du sommeil
- perte de l’appétit
- troubles de l’humeur et du comportement, performances sensori-motrices et
intellectuelles

 SNP : neuropathie périphérique surtout motrice


- paralysie des mains et des membres inférieurs

 Sang : Anémie
- inhibition de la synthèse de l’hème
- action hémolytique

 Reins : néphropathie tubulo-interstitielle = IRC

 TD
- douleurs abdominales, constipation
- goût métallique, stomatite ulcérative, liseré de Burton (Précipité de plomb au niveau
des gencives)

 Reproduction : infertilité, potentiellement tératogène

 Cancérogénicité : IARC 2B

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VII. Diagnostic de l’intoxication
A) Dosage du plomb :
- plombémie : TN <10µg/100mL
- plomburie
- plomburie provoquée par l’EDTA
- plomb dans les cheveux (anecdotique)
- plomb dans l’os in vivo (Fluorescence X)

B) Marqueurs d’action biologique


- ALA-U : marqueur le plus précoce : cf. TP
- Protoporphyrine zinc érythrocytaire (PPZ-e) Peuvent être dosés plus tardivement
- Coprophorphyrines urinaires →évolution et ancienneté de l’intoxication.

 En milieu professionnel : Plombémie, ALA-u, PPZ-e

VIII. Traitement de l’intoxication


 Chélateurs :
- B.A.L (tissus mous)
- EDTA (os)
- DMSA (tissus mous, atteint le cerveau)
 EDTA + DMSA en général

Tox des métaux : Plomb 5/5


Toxicologie des métaux (F.Pons) Poly p188 - 190
Feat Sovietik
Toxicologie du mercure
Le mercure métal est un liquide volatil à température ambiante. C’est un métal brillant très dense.
A l’état naturel dans les minerais, le mercure est sous forme de sulfure, on l’appelle le cinabre.

I. Les différentes formes de Hg


 Métal Hg0 : liquide volatil. Il sert à la fabrication des thermomètres et d’instruments de
mesure.

 Dérivés inorganiques :
Hg+ : ion mercureux
Hg2+ : ion mercurique
Ces ions forment des sels mono ou divalents :
- HgCl2 ou HgI2 : catalyseur de synthèse, antiseptique
- HgO : peinture pour bateaux responsable de pollution marine
- Hg(CN)2 : bains photographiques

 Dérivés organiques (R-Hg+) : R-Hg-X


R = radical organique : méthyl, éthyl, méthoxyéthyl, phényl
X = ion dissociable organique ou inorganique : acétate, Cl

 Méthyl mercure (CH3-Hg+) : c’est une forme particulière de dérivés organiques : c’est la
forme majeure retrouvée dans l’environnement. Elle est produite par les microorganismes à
partir de Hg0 ou Hg2+. C’est la forme la plus toxique.

II. Applications industrielles


Cf. poly page 188

Industrie chimique : 28%


Batteries électriques : 25%
Equipements électriques et équipements de mesure : 16%
Peintures : 10%
Amalgames dentaires : 7%. La législation est très stricte dans ce domaine.
Autres applications : 14% : peintures pour bateaux, pigments, matières plastiques, industrie
pharmaceutique…

III. Mercure : polluant de l’environnement


Rejet de Hg dans l’atmosphère en France (données de l’année 2000) :
Chimie : 22%
Traitement des déchets : 22%
Production d’électricité : 20%
Métallurgie : 16%
Résidentiel : 13%
Minéraux non métalliques, minéraux de construction : 5%
Chauffage urbain : 2%

Tox des métaux : Mercure 1/6


Il y a 3 formes de Hg dans l’environnement : Hg°, Hg2+ et R-Hg+. Ces formes s’accumulent dans les
sédiments. Il y a alors production de méthyl-Hg par les bactéries. Ce méthyl-Hg pose des problèmes
dans la chaîne alimentaire.
Cette transformation concerne la forme métal qui va être oxydée en ion mercurique et les formes
inorganiques.
On retrouve alors 2 formes : Hg2+ et CH3-Hg+
Hg2+ est présent alors dans les végétaux et l’eau. CH3-Hg+ est trouvé dans l’eau et les organismes
marins (surtout le thon qui est en haut de la chaîne alimentaire et qui est riche en graisse).

Phénomène identifié dans les années 1950 au Japon à Minamata :

En 1932, s’installe à Minamata une industrie chimique qui utilise pour les synthèses du chlorure
mercurique. Les rejets industriels se font alors dans la mer. Mais la ville se situe dans une baie donc
il y a une accumulation des sédiments et formation de CH3-Hg+ qui pénètre dans les organismes
marins.
Les premiers signes d’alerte apparaissent en 1950 chez des chats : maladie du chat dansant
(= « chats fous »). Puis il y a les premiers symptômes chez les humains : troubles du système
nerveux. On fait alors le lien avec le poisson et on remonte jusqu’au Hg qui a été rejeté dans la mer.
La pèche a été interdite dans cette baie jusqu’au retour d’un écosystème normal, c’est-à-dire dans
les années 2000.

A la même époque (années 1950), il y a eu des cas similaires en Irak, au Pakistan et au Guatemala
liés à l’ingestion de dérivés mercuriels utilisés comme fongicides dans les récoltes de blé. La farine
utilisée pour la fabrication du pain a donc été la cause d’intoxication au Hg.

IV. Mercure dans les aliments : origines


Poisson : 36% : principale source
Autres : 32% : céréales
Coquillages : 6%
Crustacés : 3%
Légumes et fruits : 14%
Viandes : 8%
Abats : 1% et champignons : 0,2%

Tox des métaux : Mercure 2/6


V. Mercure dans les organismes marins : origines
Données de 1999

Espèce Méthyl Hg (mg/kg)


Moules et huîtres 0,064
Coquilles Saint-Jacques 0,030
Thon rouge 4,79
Sole 0,035
Roussette 3,6

VI. Mercure en thérapeutique


 Amalgame dentaire composé d’environ 50% de Hg° (chaine de recyclage pour les dentistes)
 Antiseptiques externes et conservateurs : organomercuriels
- Mercuthiolate, Mercurescéine, Mercurobutol : antiseptiques cutanés et ophtalmiques
- Conservateur dans les vaccins (mercuthiolate) : il y a eu peu de problèmes de toxicité à part
des allergies cutanées chez certaines personnes

VII. Toxicocinétique
A) Hg°
 Mode d’exposition : inhalation (car c’est un liquide volatil), contact cutané lors de bris de
thermomètres ou en milieu industriel, ingestion (rare)

 Absorption
- pulmonaire : 80-90% : seule voie représentant un risque
- autres : négligeables (l’absorption digestive est très faible)

 Distribution :
o Cerveau surtout car Hg° est une forme non chargée et de faible poids moléculaire
o Cerveau et autres tissus : Hg° est oxydé en Hg2+ au contact des muqueuses ou au
niveau de l’organe cible.

 Organes cibles :
- poumon, peau, tube digestif : toxicité locale
- SNC, reins : toxicité systémique

 Elimination : rénale + fécale : 50/50

Toxicité aigue (la forme active est Hg2+)

Elle est due à l’inhalation de sels de métaux qui sont caustiques :

- irritation pulmonaire : toux, dyspnée, oppression thoracique


- irritation cutanée : risque théorique d’érythème
- irritation de la muqueuse buccale et de la gorge
- goût métallique dans la bouche, salivation
- nausées, vomissements, douleurs abdominales

Tox des métaux : Mercure 3/6


Toxicité chronique

Atteintes systémiques
- SNC : tremblements des doigts, des paupières et des lèvres
- Atteinte rénale : glomérule (protéinurie) et tubule
- Inflammation des gencives et de la cavité buccale, goût métallique

Toxicité locale : Acrodynie ou « Pink disease » chez l’enfant


- Maladie vasomotrice des extrémités
- mains et pieds cyanosés, érythémateux et moites
- autres atteintes : nerveuses et rénales

B) Hg2+

Cinétique
 Mode d’exposition : ingestion, contact cutané

 Absorption faible : 10 à 15 %

 Distribution : essentiellement dans les reins

 Organes cibles :
- système gastro-intestinal, peau : toxicité locale
- reins : toxicité systémique

 Elimination : rénale + fécale : 60/40

Toxicité aigue
Ulcération du tractus digestif :
- atteinte de la bouche, gorge, œsophage, estomac
- douleurs abdominales, nausées, vomissements
- hémorragies digestives lors d’intoxication massive
- goût métallique dans la bouche, salivation

Toxicité chronique
Atteinte rénale : protéinurie

C) CH3-Hg+
Les formes alkylées à chaîne courte ont la même toxicité car la chaîne est clivée.

Cinétique
 Mode d’exposition : ingestion

 Absorption : 80-90%

 Distribution : cerveau car le méthyl Hg est un forme liposoluble de faible poids moléculaire

Tox des métaux : Mercure 4/6


 Organes cibles : cerveau essentiellement

 Elimination : fécale (90%) donc on ne recherche pas le méthyl-Hg dans les urines

Toxicité chronique
Elle est bien connue grâce à l’accident de Minamata :

 Atteinte du SNC : effets sensitivo-moteurs


- céphalées, fatigue
- tremblements : membres, doigts, paupières, lèvres et langue. Il y a donc des difficultés à
la marche et à l’écriture
- troubles moteurs : incoordination des mouvements, paralysies, réflexes anormaux
- troubles de la parole, de la vision, de l’ouïe et de sensibilité
- hypercrinie : salivation et transpiration excessives

Minamata : mort ou séquelles plus ou moins importantes

 Fœtus
- traverse la barrière placentaire
- passe dans le lait maternel
- les tissus fœtaux concentrent le mercure organique

A Minamata :
- les femmes enceintes présentaient moins de symptômes
- des femmes ont donné naissance à des enfants handicapés : retards mentaux, troubles moteurs

VIII. Toxicologie comparée des dérivés du mercure


Cf. poly page 189

IX. Diagnostic de l’intoxication


Dosage du Hg : Par spectre de fluorescence ou atomique ou CPG
Hg sanguin : Taux normal (TN) < à 1μg/100mL
Taux anormal (TA) > à 10μg/100mL : taux sans incidence si l’exposition est récente car
la demi vie sanguine Hg est de 3 jours.

Mercurie : TN < à 50 μg/g de créatinine.


Il s’agit d’un dosage non adapté au méthyl-Hg car son excrétion est biliaire.

Mercurie provoquée : -Imprégnation


-DMSA (2g per os)
-Dosage positif: on compare le dosage urinaire avant et après chélation
si le taux est multiplié par 5 le dosage est positif.

Hg dans les cheveux : Imprégnation. Il s’agit d’un test utile dans le cas des dérivés alkyl CC.

VME en milieu professionnel : 50μg/m3

Tox des métaux : Mercure 5/6


X. Traitement de l’intoxication
Mesures d’urgence lors d’intoxications aiguës

Hg o : - Sortie de l’atmosphère toxique


- Apport d’oxygène ou ventilation assistée
- Surveillance car risque d’œdème pulmonaire

Hg inorganique : - lavage gastrique


- charbon activé

Traitement antidotique

Les chélateurs ne conviennent pas dans tous les cas.


On utilise le BAL en cas d’atteinte rénale.
Quand il y a atteinte du SNC, on a recours au DMSA puisque le BAL ne mobilise pas le mercure au
niveau central.

Cas du méthylmercure

La prise en charge de l’intoxication au méthyl-Hg est uniquement symptomatique. Les chélateurs


ne sont intéressants que quand l’élimination est rénale (Elimination biliaire pour méthyl-Hg)

Tox des métaux : Mercure 6/6


Toxicologie des métaux (F.Pons)
Toxicologie du cadmium
Il s’agit d’un toxique cumulatif comme le plomb et le mercure. On connaît bien la toxicité de ce
métal suite à une catastrophe environnementale des années 50 au Japon. Il existe une toxicité
chronique du Cd.

Le Cd est un métal blanc argenté, légèrement bleuté. On le retrouve dans la croûte terrestre
associé au Zn ou au Pb, il n’existe pas sous forme de minerai pur à l’état naturel.

Comme les autres métaux, il existe sous différentes formes. Il est essentiellement sous forme de
composés inorganiques : halogénés, oxydes, sulfures, sulfates.

Utilisation industrielle du cadmium


- métallisation des surfaces
- fabrication d’accumulateurs électriques
- fabrication de pigments
- stabilisant des matières plastiques
- alliages

I. Sources d’exposition
 exposition professionnelles : cf tableau p191
 pollution de l’air :
o Industrie du zinc
o cigarette
 Pollution de l’eau : VL = 10µg/L
 Alimentation : jusqu'à 30µg/jour
o Abats (rognons)
o légumes à racines (carottes)
o céréales

II. Toxicocinétique
- Absorption digestive faible (5%)
pulmonaire (50%)

- Stockage : foie, reins

- Demi-vie : 10-30ans

- Elimination : fécale (95%)

A) Toxicité aigue du cadmium

1. Ingestion accidentelle

Après une dose unique de 10mg : troubles digestifs intenses (nausées, vomissements, diarrhées)

Tox des métaux : Cadmium et Aluminium 1/4


2. Inhalation de fumées d’oxydes métalliques

- irritations intense des voies respiratoire


- signes digestifs, accompagnés de frissons, fièvre et courbatures

Les symptômes peuvent s’aggraver et conduire à un œdème pulmonaire sévère.

NB : A concentration égale, les fumées d’oxydes sont plus nocives que les poussières de métal
(valable également pour le plomb)

B) Toxicité chronique du cadmium


- atteinte pulmonaire = « rhume du Cd »
- atteinte rénale = tubulopathie proximale : fuite d’aa, de phosphore, de calcium
- atteinte osseuse : ostéoporose et ostéomalacie
- cancer (IARC 1) : poumon (rein ??)

L’association tubulopathie et ostéomalacie a été observée en premier lieu au Japon en 1950 →


病気のいたい-いたい = maladie d’itai-itai (itai veut dire « aie ! » en japonais)

Description suite à la pollution de la rivière Jinzu par les déchets d’une carrière de production de
minerais de zinc cuivre et plomb. L’eau de la rivière servait à l’irrigation des rizières (Les céréales
comme le riz, concentrent le Cd)

III. Traitement des intoxication


1. Mesures d’urgence lors d’intoxication aigues

- inhalation
Sortie de l’atm toxique
apport O2
surveillance car risque d’oedeme pulmonaire

- Ingestion : lavage gastrique

2. Traitement des intoxications chroniques

- Traitement uniquement symptomatique

- Antidote : aucun

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Toxicologie de l’aluminium

I. L’aluminium en thérapeutique

-anti acide et adsorbant : MAALOX®, PHOSPHALUGEL®


Traitement des ulcères et des gastrites par chélation

-adjuvant : TETRACOQ®, vaccin tétanique


L’hydroxyde d’aluminium stimule la réponse immunitaire en permettant la chélation des Ag.
Suppression à venir en raison de son rôle éventuel dans le développement de myopathies

-milieu de dialyse :
Il neutralise les phosphates. Le chlorure d’aluminium est remplacé par le carbonate de calcium
(généralement) car l’exposition est répétée et donc plus nocive que pour les vaccins.

II. L’aluminium et sa toxicité


Exposition « domestique »
Polluant de l’eau : - pollution naturelle par la croûte terrestre
- traitement de l’eau : La première étape dans l’épuration de l’eau est la
floculation. L’aluminium joue le rôle de chélateur et permet donc d’enlever les
grosses matières solides.

Aliments : racines (carottes : 200-400mg/kg)


Le contact des ustensiles en aluminium avec les aliments acides va permettre le relargage
d’aluminium. Le même problème existe pour le plomb.

Caractéristiques toxicocinétique
Résorption digestive : faible environ 1%
augmentée par les acides (acide citrique)
augmentée par les carences en Fe et en Mg : il y a compétition au niveau du
système de transport et de l’absorption au niveau digestif.

Distribution : poumons
Os/muscles
SNC
Organes cibles de l’aluminium : SNC et os.

Elimination : urinaire importante (95%)


Le dosage urinaire est un bon pronostic d’exposition.

Tox des métaux : Cadmium et Aluminium 3/4


Toxicité
(neurotoxicité chez les insuffisants rénaux)

L’aluminium est un neurotoxique. C’est un modèle utilisé chez la souris pour provoquer une toxicité
nerveuse. Son lien avec la maladie d’Alzheimer n’est pas établi. Cette neurotoxicité est retrouvée
chez les insuffisants rénaux dont l’eau de dialyse contient de l’aluminium.

encéphalopathie : démences, troubles de la parole, crises convulsives


anémie ferriprive : l’aluminium entre en compétition avec le Fe au niveau des protéines
plasmatiques
ostéomalacies : l’aluminium entre en compétition au niveau de l’os avec le calcium. Il altère les os.

Recommandations pour les groupes à risques (surtout les insuffisants rénaux)


- Surveiller l’eau de boisson : VL=50μg/L
- Eviter les médicaments ou les aliments contenant de l’aluminium : Maalox® contre-indiqué chez
les insuffisants rénaux
- Surveiller les solutions à administration IV ou les milieux de dialyse (VL=10μg/L)
- Ne pas cuisiner dans des récipients en aluminium
- Surveiller les carences en Fe et Mg : elles favorisent l’absorption de l’aluminium
- Eviter les médicaments contenant de l’acide citrique
- Eviter les boissons acides et la combinaison thé-jus de citron (le thé contient de l’aluminium)
- Surveiller les taux plasmatiques en aluminium chez les dialysés : taux parfois 100 fois supérieur par
rapport à la population générale.

III. Diagnostic de l’intoxication


1. Dosage sanguin
- Normal : TN < 10μg/L de sang
- Contamination excessive : > 60μg/L (seuil d’alerte)
Pour les insuffisants rénaux, VL=30μg/L
- Signes mineurs d’intoxication : > 100μg/L
- Risques d’encéphalopathie et atteinte osseuse : > 200μg/L

2. Dosage urinaire
VL en milieu professionnel en absence d’insuffisants rénaux : 1μg/L ou 150μg/g de créatinine

Traitement de l’intoxication chronique

Un des chélateurs indiqués : Desféroxamine (aussi utilisé dans les carences martiales)

Tox des métaux : Cadmium et Aluminium 4/4

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