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Pierre Thulliez

Terminale 2

      Blaise Pascal, “préface pour un traité du vide”

Blaise Pascal est un mathématicien, statisticien, physicien et philosophe français. Il est né


le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand. Il provient d’une famille bourgeoise d’Auvergne. Il est un
mathématicien extrêmement connu et respecté, mais ce n’est pas seulement dans ce
domaine que Pascal est présent. Son orientation vers ce domaine est due à l’influence de
son père, Etienne Pascal, il était très intéressé par les mathématiques et les sciences. Blaise
Pascal s’est beaucoup intéressé au vide. Il est à l’origine de plusieurs expériences
notamment l'expérience du Puy-de-Dôme. Cette dernière lui a permis de démontrer que le
vide existe, grâce au fait que la pression atmosphérique agisse sur le tube. Ce résultat remet
en question des principes de l'Église et cela provoque une polémique lorsqu’il publie ses
Expériences nouvelles touchant le vide en 1647. Il est souvent connu pour ses
mathématiques, en effet, à 19 ans, il inventa la première machine à calculer, il donna son
nom au triangle de Pascal ( « outil » de probabilité ), possède un théorème à son nom, il est
le premier utilisateur du raisonnement par récurrence dans les calculs infinitésimaux en
d’autres termes Pascal est un mathématicien géomètre et statisticien. Mais il est connu pour
sa philosophie également, il est le précurseur de la philosophie existentialiste.

B) Questions sur le texte :

1. Quelle distinction essentielle Pascal propose-t-il de faire entre les différents


type de connaissances ? (lignes 1-12)

Pascal distingue deux types de connaissances. La première est régente de la mémoire, elle
est purement historique, elle utilise le savoir des anciens. La seconde, elle, est régente de la
raison, soumise à un raisonnement entièrement dogmatique. Son objectif est de chercher et
de découvrir les vérités cachées. Un dogme est une affirmation considérée comme
fondamentale, incontestable et intangible formulée par une autorité politique, philosophique
ou religieuse. Selon Pascal, le deuxième type de connaissances se base sur des dogmes
rationnels et intangibles. Alors que le premier type se base lui, uniquement sur l’autorité des
anciens.

2. En quoi cette distinction est-elle justifiée ?

Cette distinction est justifiée, car le premier type de connaissances est borné, il s’enferme
dans une réalité qui n’évolue pas, sur des découvertes passées et sur des contraintes d’un
autre temps. Pascal soutient même que le respect que l’on accorde aux sciences antiques,
nous contraint dans un rôle d’oracle sans réfléchir en fonction des avancées et découvertes
de son temps. Le premier type de connaissance est donc biaisé tandis que, la connaissance
de deuxième type, elle obéit aux, et utilise les progrès techniques en accord avec son temps,
pour se maintenir en perpétuelle évolution.

3. Quelle attitude juste et légitime faut-il établir avec ceux que Pascal nomme
“les anciens” ? Quelle forme paradoxale de “respect” leur devons-nous, et
pourquoi ?

Dans les matières ou l’usage du passé se justifie, dans les matières où, il est fait mention de
l’homme ou d’une quelconque institution divine, il faut s’en référer aux anciens, car le seul
support d’étude réside dans les textes passés. Les connaissances sont dans les livres, donc
pour ces domaines, comme l'histoire, la géographie et les langues, on doit respecter le
passé, car ce sont les anciens qui sont à la base de ces sciences, l'homme ne peut les
inventer, les modifier ni les nier. L’attitude juste avec les anciens, mêle le respect des propos
des découvertes, des pensées et expériences, mais aussi, la remise en question des
savoirs. Un respect toutefois paradoxal, car selon Pascal, même si elles font preuve d’une
certaine autorité inébranlable qui leur donne toute la légitimité, notamment dans la théologie,
ou elle est indissociable de la vérité, ces connaissances qu’il nomme du premier type sont
bornées et figées. Leur caractère figé nous oblige à “régler” le respect dû.

4. Quelle représentation générale de l’histoire de la connaissance humaine ce


texte propose-t-il ? (Les “Anciens”: en quoi sont-ils en réalité “jeunes” ? Et en
quoi nous, qui sommes "jeunes'', sommes-nous en réalité “anciens” ?)

Ce texte propose une représentation de l’histoire comme une connaissance du premier type,
c'est-à-dire une connaissance figée, borné qui s’appuie uniquement sur le respect des
savoirs des anciens. C’est parce que les anciens ont conservé leurs pensées et leurs
expériences que l’Homme y a par la suite accès de tout temps et peut bénéficier lorsqu’il le
souhaite. De l’expérience des anciens, il peut tirer des conclusions, et même dépasser cette
expérience pour en faire quelque chose de plus grand, de plus abouti et de nouveau, de
sorte que les Hommes sont aujourd’hui en quelque sorte dans le même état où se
trouveraient ces anciens philosophes s’ils pouvaient avoir vieilli jusqu’à "présent”. C’est-à-
dire que s’ils avaient eu accès à tous les progrès ayant été faits depuis leur mort jusqu’au
moment où écrit l’auteur, les anciens auraient eu le même état d’esprit que les hommes de
l’époque. La condition humaine d’une époque donnée correspond en fait à un état d’esprit, à
une culture, à des événements historiques et à des découvertes, lesquels reportés sur les
anciens auraient sur eux un impact qui les ferait correspondre au monde "moderne”.

5. Quelle serait notre faute "inexcusable" vis-à-vis de ce que les Anciens nous
ont apporté ? Comment avons-nous pu corriger, depuis, leurs erreurs
“inexcusables” ? (Grâce à quelle invention technique du XVIIe siècle en
astronomie notamment ? Vous pouvez trouver d’autres exemples.)

Pascal poursuit en mentionnant quelques erreurs dans l’histoire de la connaissance du


monde, corrigées depuis. D’abord, le fait que la voie lactée n’est pas une partie solide du
ciel, mais qu’elle est constituée d’étoiles, comme l’a révélé son observation plus détaillée
grâce à de nouveaux instruments d’optique. D’autre part, on a longtemps pensé que les
corps célestes situés au-delà de la lune étaient incorruptibles, ce qui a été démenti par
l’observation de comètes, qui apparaissent et disparaissent. Dans ce contexte, nous serions
« inexcusables » (p. 597) de maintenir des croyances que nous savons fausses. Les
anciens, leurs fautes sont excusables, ne disposant pas des outils d’observation moderne, ils
ne peuvent pas avoir les mêmes réflexions que nous. Les normes et mœurs de la société de
l’époque les enfermaient dans des croyances erronées, qui ont tout de même posé la base
des réflexions d’aujourd’hui. Aujourd’hui, nous savons que ces croyances sont erronées
mais à l’époque, la logique et la méthode suivie ne permettaient pas de réfuter ces
découvertes. En effet, en science, lorsqu'une hypothèse est émise, elle est vrai tant qu'elle
n'est point réfutée. C'est exactement pour cette raison que les connaissances des Anciens
était tout de même vrai pour l'époque. C'est pour cette même raison que nous pouvons
corriger ces affirmations aujourd’hui, les progrès techniques permettent de réfuter les
anciennes croyances. Prenons l’exemple de la conjecture de Tait en mathématique,
conjecture formulée en 1884 par P. G. Tait et réfuté par W. T. Tutte en 1946. Tutte construit
alors un contre-exemple de la conjecture c'est-à-dire une figure avec 25 faces 69 arêtes et
46 sommets. Cette conjecture impliquait pourtant, le théorème des couleurs, théorème selon
lequel on pouvait colorier n’importe quelle carte en utilisant seulement quatre couleurs de
façon à ce qu’aucune région adjacente ne partage la même couleur. Cela nous prouve bien,
que même sur une courte durée, les hypothèses peuvent toujours être réfutées, il en est de
même pour les connaissances plus lointaines. 

6. A). Quelle thèse Pascal entendait-il questionner, voire réfuter ? Que voulait-il
démontrer ?

Dans un premier temps, Pascal réfute la thèse sur l'inexistence du vide dans la nature lors
d’expériences en 1647. Thèse formulée par Étienne Nöel, jésuite, théologien catholique et
grammairien. Nöel avait donc formulé la thèse selon laquelle la nature n’aime pas le vide,
c'est-à-dire que le vide ne peut pas y exister. Or, Pascal lui non seulement réfute la thèse, il
formule une autre hypothèse selon laquelle le vide existe bien à l'état naturel. C’est le début
de la polémique du vide qui oppose l'Église et ses vérités à la science. Nöel après avoir
appris pour les expériences de Pascal, lui adresse une lettre virulente critiquant son
hypothèse et sa méthode. Pascal lui répond dans une lettre très détaillée où il retrace son
expérience et sa méthode scientifique qui l’a amené à ce résultat. Par la suite, Pascal
s’adressant à un autre mathématicien, analyse les textes du Jésuite, il y trouve des
incohérences et des présuppositions. Le père de Pascal s’adressera par la suite à Nöel,
dans un courrier à nouveau virulent ou il critiquera le ton ironique et peu scientifique employé
par l'homme d’église. La polémique s’estompe lorsque, comme nous l’avons expliqué en
introduction, en réalisant l’expérience du Puy-de-Dôme, Pascal remarque la présence
irréfutable du vide dans la nature.  Cette polémique fut l'occasion pour Pascal de définir
précisément sa conception de la méthode scientifique. Dans la lettre de Pascal à Étienne
Noël, considérée comme un chef-d'œuvre littéraire et scientifique, figure en effet un des
principes fondateurs de la méthode scientifique au xvii siècle.
e

6.B). Quelles ont été «les nouvelles expériences» décisives menées sur cette
question ? Que démontre Pascal -avec d’autres- grâce à cette expérience ?
 
Les seuls principes de la physique, affirme Pascal, sont les expériences. Ce sont elles qui
révèlent les effets, observations dans un temps et lieu déterminés. Elles donnent naissance
à ce que Roberval appelle des propositions sensibles singulières ; en s’appuyant sur leurs
résultats, le physicien formule des propositions sensibles générales comme « l’eau éteint le
feu », « tout animal est vivant », c’est-à-dire des hypothèses qui doivent être mises à
l’épreuve par d’autres expériences. En revanche, Pascal ne conçoit pas l’expérience comme
ce qu’on nomme en rhétorique un exemple, c’est-à-dire un fait particulier et isolé qui illustre
une affirmation générale. Pour lui, les effets ne sont pas des faits élémentaires bruts, ni ces
observations ordinaires dont Descartes pense qu’elles suffisent au début des recherches. Il
s’agit d’observations de phénomènes naturels déjà intégrés dans une structure complexe,
composée de plusieurs éléments qui font apparaître un paradoxe étonnant, parfois
incompréhensible. Elles sont toujours construites de manière à appeler une raison.

6.C) Quelle distinction essentielle ce passage permet-il d’établir entre «  Vérités


d’expérience » et « Vérités démonstratives » ?

Pascal ne bannit pas la logique du corps, mais celle du cœur est plus abyssale, plus forte,
plus intense. L'expérience profonde de notre humanité se situe sur ces deux axes-là
pour Pascal : la raison et le cœur. De plus, pour les «vérités démonstratives » il faut tout
définir, sauf les notions premières dont la signification est "évidente" ; il faut tout démontrer,
sauf les principes premiers dont la vérité est "évidente".
C) Les acquis essentiels de l’étude de ce texte pour vous  :

1) J’ai compris que dans sa préface au Traité sur le vide, Pascal aborde le thème de la


raison à travers la nature humaine. Il soutient la thèse suivante : l'homme se distinguerait de
l'animal par la capacité qu'il a de se changer lui-même ; il évoque alors la notion de progrès.
Ainsi, eu une l’occasion d’effectuer quelques recherches complémentaires à la
compréhension de ce texte. Les notions abordées sont assez difficilement compréhensibles.
Néanmoins, je suis parvenu à aboutir à une finalité, donc à une bonne analyse de ses
propos afin de répondre aux questions posées.

2)
Les conflits opposant dans l'histoire, la science à l'institution religieuse ne laissent guère de
doute sur la réponse à apporter à notre question. Lorsque l'Eglise fait brûler Giordano Bruno
en 1600 pour avoir affirmé l'infinité de l'univers, lorsqu'elle condamne Galilée à renoncer à
soutenir l'option copernicienne en matière de système planétaire, il est clair que les énoncés
des deux domaines sont incompatibles car à l'opposé de la science naissante, les autorités
religieuses s'en tiennent au principe d'un monde fini et à l'option ptolémaïque. De deux
affirmations contradictoires, il est impossible qu'elles soient vraies toutes les deux. Elles
peuvent être fausses l'une et l'autre, mais s'il y en a une de vraie, l'autre est fausse.
 
Néanmoins, On peut souligner qu'elles témoignent l'une et l'autre d'un souci d'intelligibilité et
que la religion achève une quête que le savant est contraint de limiter. Il décrit
l'enchaînement des causes et des effets mais il est impuissant à dire la cause première. La
religion la formule sous le nom de Dieu.   Loin d'être incompatible avec la science, la religion
lui serait paradoxalement nécessaire pour fonder la possibilité de son objet.

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