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MAINTENANT
LA FINITUDE
Flammarion
Cet ouvrage a été publié avec le soutien du laboratoire d’excellence
TransferS (programme Investissements d’avenir ANR-10-IDEX-0001-02
PSL* et ANR-10-LABX-0099).
© Flammarion, 2019.
ISBN : 978-2-0814-5209-1
INTRODUCTION
1. ALF, p. 164.
2. Q. Meillassoux, « Iteration, reiteration, repetition, a speculative
analysis of the meaningless sign », conférence du 20 avril 2012, Freie
Universität, Berlin.
12 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid.
2. M. Bitbol, « Materialism, Stances, and Open-Mindedness », dans
B. Monton (éd.), Images of Empiricism : Essays on Science and
Stances, with a Reply from Bas C. van Fraassen, Oxford University
Press, 2007, p. 229-270.
3. V. Lénine, Matérialisme et empirio-criticisme, Éditions sociales,
1973, t. V, vol. 2.
4. Q. Meillassoux, « Iteration, reiteration, repetition, a speculative
analysis of the meaningless sign », loc. cit.
INTRODUCTION 13
1. Ibid., p. 26-31.
2. Nous y reviendrons au chapitre V.
3. Par analogie et opposition au « maître-argument » de Berkeley en
faveur de l’immatérialisme (qui n’est autre qu’une version précoce du
« cercle corrélationnel ») : « (Cela) ne montre pas que vous puissiez
concevoir la possibilité, pour les objets de votre pensée, d’exister hors
de l’esprit. Pour l’établir, il serait nécessaire que vous les conceviez
comme des existants non conçus et pensés, ce qui est une contradiction
manifeste. » G. Berkeley, Principles of Human Knowledge, §23, cité et
24 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 81.
26 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 111.
30 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 134.
2. MHS, p. 38-43. Cet argument sera également discuté dans le cha-
pitre IV consacré au « problème de Hume ».
3. M. Foucault, L’Herméneutique du sujet, Éditions du Seuil, 2001.
32 MAINTENANT LA FINITUDE
puisque tout est déjà donné à qui ouvre grand les yeux sur
ce qui se montre 1. La découverte « mystique » au sens de
Wittgenstein, c’est simplement le choc de constater la pré-
sence têtue et injustifiable du tangible.
C’est alors peut-être le matérialisme spéculatif qui a de
vraies affinités occultes avec le fidéisme, en prétendant,
comme lui, produire un discours sur l’absolu. Par double
contraste, le corrélationniste radical évolue dans une tout
autre dimension que le matérialisme spéculatif et le fidé-
isme, puisqu’il tient pour vain de statuer ou de théoriser à
propos de l’absolu. Le corrélationniste radical pourrait dire,
en paraphrasant Wittgenstein, que la solution du problème
de l’absolu, on la perçoit à la disparition de ce problème 2.
Selon lui, comme nous le verrons au chapitre VIII, ce pro-
blème s’apaise à partir du moment où il a cessé d’être un
thème de pensée ou d’espérance, parce qu’il s’est fondu
avec le flux limpide d’une forme de vie. L’opposition de la
raison et de la foi, qui suppose une dualité d’être entre
l’ordre des phénomènes et ses profondeurs cachées, est ici
remplacée par une alternance des savoirs objectifs et
contemplatifs, qui se contente de consigner les deux princi-
pales postures pouvant être adoptées dans l’unique conti-
nuum de l’apparaître : une posture d’attention focalisée, et
une posture de totalisation du champ attentionnel.
Au fil de ce réquisitoire fasciné contre le matérialisme
spéculatif, une reconfiguration alternative de l’espace des
idées et doctrines sera esquissée, avec pour ambition de
frayer une « nouvelle voie » complètement distincte de la
sienne : une voie qui ne naîtrait pas de la défaite du corréla-
tionnisme, mais au contraire de la réalisation trop long-
temps différée de son idéal le plus élevé. La nouvelle ligne
de démarcation proposée sera établie entre, d’une part, les
idées et doctrines qui surgissent d’une conscience réflexive
sans cesse en éveil, et, d’autre part, celles qui exigent le
RÉVOLUTION COPERNICIENNE
OU CONTRE-RÉVOLUTION
PTOLÉMAÏQUE ?
Le paradigme transcendantal
L’attitude réflexive et la conception transcendantale de
la connaissance se sont à partir de là répandues comme des
traînées de poudre en philosophie. Elles sont vite devenues
paradigmatiques, au sens de Kuhn, puisqu’elles fixaient un
canevas de référence à toute pensée. On pouvait progresser
dans l’ombre du geste transcendantal, ou bien tenter de
s’inscrire en faux contre lui, comme le fit dès le début du
XIXe siècle le philosophe autrichien Bernard Bolzano 4,
1. ALF, p. 164.
RÉVOLUTION COPERNICIENNE OU CONTRE-RÉVOLUTION… 55
1. Voir chapitre V.
2. ALF, p. 111 et 152.
3. ALF, p. 158.
4. M. Serres, Les Origines de la géométrie, Flammarion, 1993. Mathe-
sis, en grec, signifie littéralement l’action d’apprendre ; de là son sens
courant de « connaissance ». Voir J.-T. Desanti, « Réflexion sur le
concept de Mathesis », Figures de la psychanalyse, no 12, 2005, p. 103-
137.
RÉVOLUTION COPERNICIENNE OU CONTRE-RÉVOLUTION… 71
1. ALF, p. 90.
2. ALF, p. 94.
3. ALF, p. 90.
RÉVOLUTION COPERNICIENNE OU CONTRE-RÉVOLUTION… 73
1. Ibid., p. 62-63.
2. H. Putnam, « Brains in a vat », dans H. Putnam, Reason, Truth
and History, Cambridge University Press, 1981, p. 1-21 ; E. During
(éd.), Matrix : machine philosophique, Ellipses, 2013.
80 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 52.
2. J.W. Goethe, Traité des couleurs, Triades, 1990 ; voir également
P. Citati, Goethe, Gallimard, 1992.
98 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 30.
104 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 158.
2. ALF, p. 35.
106 MAINTENANT LA FINITUDE
L’ARGUMENT-MAÎTRE AU PRÉSENT
DE SON ÉNONCIATION
1. ALF, p. 103.
2. Anselme de Cantorbéry, Proslogion, Flammarion, 1993, p. 42 ;
J. Vuillemin, Le Dieu d’Anselme et les apparences de la raison, Aubier,
1971.
112 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 69.
2. ALF, p. 82.
3. ALF, p. 103.
4. Ibid.
5. R. Blanché, Introduction à la logique contemporaine, Armand
Colin, 1968, p. 9.
L’ARGUMENT-MAÎTRE AU PRÉSENT DE SON ÉNONCIATION 113
1. ALF, p. 83.
2. ALF, p. 80.
116 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid., p. 201.
122 MAINTENANT LA FINITUDE
Contradiction performative
et contradiction pragmatique
1. ALF, p. 72.
2. ALF, p. 75.
3. ALF, p. 78.
4. « Idéalisme subjectif » est le nom que Schelling et Feuerbach don-
naient à la doctrine de Fichte, qui ne l’a pas adopté pour sa part. Voir
A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Presses
universitaires de France, 1968, p. 439.
L’ARGUMENT-MAÎTRE AU PRÉSENT DE SON ÉNONCIATION 131
1. Ibid., p. 59.
2. Ibid.
3. Réponses aux premières objections, voir Œuvres de Descartes, AT,
IX-1, op. cit., p. 87.
136 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 76.
L’ARGUMENT-MAÎTRE AU PRÉSENT DE SON ÉNONCIATION 137
1. Ibid.
2. Ibid.
3. Ibid., p. 78.
4. Ibid., p. 76.
138 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 77.
2. P. Ricœur, Soi-même comme un autre, Éditions du Seuil, 1990.
140 MAINTENANT LA FINITUDE
« Je » en sa nécessité absolue
1. ALF, p. 101.
AUTOUR DE LA STUPÉFACTION D’ÊTRE 145
1. ALF, p. 103.
150 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid., p. 178.
2. M. Henry, Incarnation, Éditions du Seuil, 2000, p. 173.
166 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Sur ce sens existentiel du rien, voir P. Basile, Figli del nulla, Albo
Versorio, 2006, p. 49 et suiv. Cette réflexion est issue de l’enseignement
sur la philosophie heideggerienne dans la perspective de la méditation
zen, offert par F. Bertossa.
178 MAINTENANT LA FINITUDE
une angoisse par un péril. Mais dans tous ces cas, l’événe-
ment est un avènement ; il confirme sans cesse qu’à la péri-
phérie du présent se tiennent des réserves d’insu, versant
positif du « rien » qui le côtoie.
1. MHS, p. 41.
SUR LA NATURE DES LOIS 197
1. MHS, p. 43.
198 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 122.
2. ALF, p. 127-128.
3. J. Barrow et F. Tipler, The Anthropic Cosmological Principle,
Oxford University Press, 1988. Une confrontation du principe anthro-
pique avec la philosophie transcendantale peut être trouvée dans :
M. Bitbol, « From the anthropic principle to the subject’s principle »,
F. Bertola et U. Curi (éds.), The Anthropic Principle, Cambridge Uni-
versity Press, 1989.
4. ALF, p. 127.
5. E. Kant, Critique de la raison pure, A77-B103, dans Œuvres philo-
sophiques I, op. cit., p. 832-833.
SUR LA NATURE DES LOIS 199
1. Ibid.
2. M. Puech, Kant et la causalité, Vrin, 1990, p. 381.
3. E. Kant, Critique de la raison pure, B234, A195, A202, dans
Œuvres philosophiques I, op. cit., p. 926, 930 et 935.
SUR LA NATURE DES LOIS 205
1. Ibid., p. 520.
2. A. Pickering, The Mangle of Practice, University of Chicago Press,
1995.
SUR LA NATURE DES LOIS 207
1. MHS, p. 14 et 41-43.
2. « Pourquoi au juste ne peut-on imaginer des mondes insoumis à des
lois nécessaires : des mondes, donc, plutôt instables ? » MHS, p. 42.
3. B. Mates, The Philosophy of Leibniz, Oxford University Press,
1989, p. 105.
210 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid.
2. B. van Fraassen, Laws and Symmetry, Oxford University Press,
1989, p. 13 ; traduction française de C. Chevalley : Lois et symétrie,
Vrin, 1994.
SUR LA NATURE DES LOIS 213
1. Ibid., p. 36.
2. E. Kant, Critique de la faculté de juger, op. cit., première introduc-
tion XI, p. 75.
3. E. Kant, Critique de la faculté de juger, op. cit., première introduc-
tion VI, p. 45.
218 MAINTENANT LA FINITUDE
1. MHS, p. 43.
2. E. Kant, Critique de la raison pure, B232, dans Œuvres philoso-
phiques I, op. cit., p. 925.
222 MAINTENANT LA FINITUDE
1. MHS, 45-55.
224 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid., p. 105.
2. Ibid., p. 39.
230 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid., p. 40.
2. Ibid., p. 40.
3. Ibid., p. 53.
SUR LA NATURE DES LOIS 231
1. Ibid., p. 55.
232 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid., p. 88.
2. Ibid., p. 53 et 56.
SUR LA NATURE DES LOIS 233
1. Ibid.
SUR LA NATURE DES LOIS 237
1. ALF, p. 158.
246 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 72.
2. E. Kant, Critique de la raison pure, B134, dans Œuvres philoso-
phiques I, op. cit., p. 855.
3. Ibid., B68, p. 808.
SUR LA NATURE DES LOIS 247
1. ALF, p. 165.
2. ALF, p. 164.
SUR LA NATURE DES LOIS 249
1. ALF, p. 144.
2. ALF, p. 148.
3. MHS, p. 56.
254 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid.
SUR LA NATURE DES LOIS 257
1. ALF, p. 160.
286 MAINTENANT LA FINITUDE
L’auto-consistance corrélationniste I :
relation et énaction
Cet écart n’a été comblé que par une autre épistémologie
naturalisée relationnelle qui descend en droite ligne de celle
de Piaget, tout en l’excédant largement en radicalité : l’épis-
témologie énactive 1. C’est donc elle que nous allons
prendre comme référence d’une épistémologie naturalisée
en accord formel avec les épistémologies transcendantales.
On pourrait certes contester le rattachement de l’idée de
l’énaction à la lignée kantienne, en signalant que l’épisté-
mologie énactive a été historiquement dérivée de la phéno-
ménologie de l’incarnation soutenue par Merleau-Ponty 2,
et qu’elle semble donc limitée à ce cadre philosophique.
Mais à la réflexion, on s’aperçoit qu’elle est structurellement
compatible avec la variété originale, kantienne, de théorie
transcendantale de la connaissance, pour peu qu’on se rap-
pelle les ébauches de réflexion sur le corps propre et sur
son agir que Kant a proposées bien avant Merleau-Ponty à
l’époque de la formation de sa philosophie critique 3.
À l’instar de l’épistémologie transcendantale, la théorie
de l’énaction fait un usage abondant du préfixe co- qui
signe la Weltanschauung corrélationniste. Mais elle le fait
opérer dans la nature plutôt que dans une préhistoire
constitutive du concept de nature. Selon la théorie énactive
de la cognition, il y a co-formation d’un sujet sensible agis-
sant selon certaines récurrences comportementales, et des
objets de manipulation qu’il modèle par ses interventions
et qu’il stabilise par ses récurrences. Par contraste avec
l’épistémologie piagétienne qui inclut une conception réa-
liste des objets du monde, le schéma de la co-adaptation
énactive est présenté comme voie moyenne entre une théo-
rie de la connaissance idéaliste, selon laquelle le sujet pro-
jette ses structures internes sur un monde, et une théorie
1. Ibid., p. 47.
2. Ibid., p. 108.
3. M. Merleau-Ponty, Le Visible et l’Invisible, Gallimard, 1964, p. 157.
4. Voir chapitre III.
5. M. Bitbol, « Beyond panpsychism : the radicality of phenomeno-
logy », dans S. Menon, N. Nagaraj et V.V. Binoy (éds.), Self, Culture
and Consciousness, Springer, 2018.
302 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid., p. 774.
2. Ibid., p. 775.
304 MAINTENANT LA FINITUDE
L’auto-consistance corrélationniste II :
théorie de la décision contextuelle
Il reste à parcourir une étape supplémentaire de la quête
de savoir pour parachever l’édifice épistémologique du cor-
rélationnisme : étendre la clause de cohérence radicale aux
règles du faire qu’énoncent les théories de la décision.
Quelle procédure de décision est conforme au système
d’une épistémologie normative transcendantale et d’une
épistémologie naturalisée énactive ? Autrement dit, quelles
sont les règles formelles d’un faire guidé par le dire corréla-
tionniste ? Il ne suffit pas de qualifier les théories de la
décision qui répondent à cette condition de « non-clas-
siques ». Car les théories que nous cherchons ne se
contentent pas d’apporter correctif sur correctif pour com-
penser les conséquences d’un postulat de pré-détermina-
tion d’agents rationnels placés face à un ensemble de
situations elles-mêmes pré-déterminées. Les théories que
nous cherchons inversent complètement ce postulat, en
supposant que ni les préférences des agents ni les objets
entre lesquels ils optent ne sont déterminés d’avance ; que les
préférences et les objets se co-déterminent dans le contexte
de la situation de choix. Conformément au paradigme de
l’énaction, il n’y a rien de tel ici que des objets extérieurs
donnés d’avance à propos desquels des sujets certains de
leurs propres opinions ne possèdent que des renseigne-
ments fragmentaires ; et par suite, il n’y a rien de tel non
UNE GENÈSE CONTINUÉE DU TRANSCENDANTAL… 309
1. Ibid.
2. Voir le chapitre VII pour une critique de la non-localité.
LE BIG BANG VU DE MAINTENANT… 321
1. ALF, p. 24.
2. ALF, p. 30-36 et 169.
3. R. Brassier, Nihil Unbound, op. cit., p. 57-62.
4. Voir à ce propos la recension de Peter Hallward, « Tout est pos-
sible », Revue des livres, no 9, 2009, et la réponse de Nathan Brown :
https://speculativeheresy.wordpress.com/2008/11/16/on-after-finitude-
a-response-to-peter-hallward.
LE BIG BANG VU DE MAINTENANT… 325
1. ALF, p. 32.
2. ALF, p. 34-35.
3. L’accusation (incorrecte) de nier la réalité du passé est portée par
le matérialisme spéculatif contre l’ultime défense du corrélationnisme.
« Il existe indubitablement des corrélationnistes qui refusent simple-
ment de reconnaître la pertinence de l’argument de l’archi-fossile. S’il
en va ainsi, ils n’ont guère d’autre choix que de nier la réalité du
domaine ancestral ». R. Brassier, Nihil Unbound, op. cit., p. 60. Ici
LE BIG BANG VU DE MAINTENANT… 327
1. ALF, p. 30.
330 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 35.
2. ALF, p. 35.
LE BIG BANG VU DE MAINTENANT… 331
1. ALF, p. 29.
LE BIG BANG VU DE MAINTENANT… 343
1. ALF, p. 24.
2. R. Adam et al., « Planck 2015 results. I. Overview of products and
scientific results », arXiv :1502.01582 [astro-ph.CO], http://
xxx.lanl.gov/abs/1502.01582.
LE BIG BANG VU DE MAINTENANT… 345
1. ALF, p. 117-118.
2. ALF, p. 125.
3. ALF, p. 119.
4. Il ne faut pas confondre ces énoncés légaux quantitatifs avec des
énoncés factuels quantitatifs comme ceux qu’établissaient déjà les
astronomes de l’Antiquité, comme Aristarque de Samos ou Ptolémée.
LE BIG BANG VU DE MAINTENANT… 361
1. ALF, p. 168.
LE BIG BANG VU DE MAINTENANT… 363
c’est sur elle que nous prendrons appui dans les para-
graphes qui suivent.
L’interrogation d’où part l’enquête est presque trou-
blante dans sa simplicité : de quel droit chronométrique
disons-nous que l’univers est vieux de 13,79 milliards
d’années ? Que pouvait bien signifier une année, durée
actuelle de révolution de la planète Terre autour du Soleil,
aux époques reculées où ni la Terre ni le Soleil n’existaient ?
Rien ne nous empêche à première vue d’extrapoler
l’unité de temps représentée par l’année terrestre vers des
époques jouxtant le « Big Bang ». Il suffit pour cela de
transférer rétrospectivement cette unité de proche en
proche, d’un garde-temps à l’autre, en veillant à ce que le
garde-temps choisi soit disponible durant l’ère où on l’uti-
lise. Le problème est qu’à l’approche du « Big Bang » allé-
gué, les garde-temps se mettent à faire défaut les uns après
les autres, jusqu’à disparaître entièrement. Les molécules,
les atomes, les noyaux – dont les vibrations électromagné-
tiques propres, ou les durées de demi-vie, servent d’unités
de temps substitutives appréciées pour leur précision –
perdent tour à tour leur stabilité, et se désintègrent, aux
températures de fournaise caractérisant un jeune univers
ultra-comprimé. Pire encore, à l’approche de l’échelle
spatio-temporelle de Planck, la notion même qu’il y a des
distances et des durées perd toute signification opératoire,
puisqu’on peut démontrer que nulle règle et nulle horloge
capable d’évaluer ces quantités ne peut y subsister 1.
Comment donc évaluer un intervalle de temps dans ces
conditions extrêmes où les repères temporels dispa-
raissent ?
Un modèle d’horloge adapté à un environnement assez
altéré, proche de ce que l’on pense être le voisinage pas
tout à fait immédiat du « Big Bang », peut nous guider
dans notre recherche d’un étalon de temps substitutif, et
1. ALF, p. 31.
2. Ibid., p. 30.
LE BIG BANG VU DE MAINTENANT… 373
corrélation des variables mesurées sur chaque système. Or, les états
intriqués de la mécanique quantique prévoient ces corrélations indé-
pendamment de la distance entre les systèmes. On peut donc les appe-
ler des corrélations a-locales (plutôt que non-locales).
1. B. van Fraassen, Quantum Mechanics. An Empiricist View, Oxford
University Press, 1991, p. 338.
2. J.S. Bell, Speakable and Unspeakable in Quantum Mechanics, Cam-
bridge University Press, 1987 ; B. d’Espagnat, À la recherche du réel,
Gauthier-Villars, 1979. Le théorème de Bell établit l’incompatibilité de
la mécanique quantique avec certaines inégalités (les inégalités de Bell)
découlant des théories à variables cachées locales.
3. Voir la longue série de mises à l’épreuve expérimentales des inégali-
tés de Bell, dont un moment-clé a été l’expérience effectuée par
l’équipe d’Alain Aspect : A. Aspect, J. Dalibard et G. Roger, « Exper-
imental test of Bell’s inequalities using time-varying analyzers », Physi-
cal Review Letters, no 49, 1982, p. 1804-1807.
LES « FAITS » AU PRÉSENT DE LEUR RÉACTIVATION… 411
1. Ibid., p. 173.
2. E. Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie, op. cit., §49,
p. 160.
3. E. Husserl, La Crise des sciences européennes et la phénoménologie
transcendantale, op. cit., p. 164-165.
4. M. Clavelin, Galilée. Cosmologie et science du mouvement, CNRS
Éditions, 2016.
5. M. Bitbol, Mécanique quantique. Une introduction philosophique,
op. cit., §4-2-2, p. 314.
422 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid., p. 238.
426 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 70.
2. L’allusion à la caractérisation de Dieu par Blaise Pascal, dans ses
Pensées, n’est pas tout à fait fortuite : « C’est une sphère infinie dont
le centre est partout, la circonférence nulle part », Édition Brunschwig,
t. II, p. 72-73.
442 MAINTENANT LA FINITUDE
1. ALF, p. 51.
2. ALF, p. 56.
3. L. Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus, op. cit., §6.44,
p. 111.
4. M. Heidegger, postface de 1943 à Qu’est-ce que la métaphysique ?,
dans Questions I, Gallimard, 1968, p. 78 ; cité dans ALF, p. 57.
D’UN ABSOLU SANS OBJET 443
1. ALF, p. 58.
2. Ibid.
3. ALF, p. 57.
444 MAINTENANT LA FINITUDE
1. Ibid., p. 36.
2. Ibid., p. 38.
3. Ibid., p. 43.
4. Ibid.
5. Ibid., p. 41, d’après une phrase de Schelling.
D’UN ABSOLU SANS OBJET 471
1. Le mot qu’on traduit assez souvent par conscience est ici manas,
équivalent du latin mens. Le mens latin a donné en français l’adjectif
« mental », aspect du fonctionnement de l’« esprit ». En sanskrit, le
sens de manas est beaucoup plus vaste : il inclut l’intellect, la percep-
tion, la volonté, la conscience ; il peut même être assimilé à un « sens
interne » (Antahkarana), celui de l’intuition intellectuelle. Dans
l’acception de conscience, toutefois, il s’oppose à d’autres termes
comme âtman, en ce qu’il est censé être inséparable du corps, et opérer
en liaison avec ce dernier une opération réflexive de « fabrication de
l’ego » (Ahamkāra).
D’UN ABSOLU SANS OBJET 473
1. MHS, p. 74.
2. ALF, p. 72.
478 MAINTENANT LA FINITUDE
Introduction.................................................................. 7
Conclusion.................................................................... 477
Bibliographie ................................................................ 485
Index............................................................................ 507
Cet ouvrage a été mis en pages par
<pixellence>
No d’édition : L.01EHBN001022.N001
Dépôt légal : février 2019