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: P595 V2
Caractérisation par la
Date de publication :
10 novembre 2019 détermination des masses
molaires
Mots-clés Résumé Cet article donne un aperçu général des différentes méthodes permettant
Méthodes colligatives | d’accéder à la connaissance de la masse d’une molécule. Sont abordées aussi bien des
Ultracentrifugation |
Chromatographie d'exclusion méthodes anciennes adaptées aux petites molécules telles que les méthodes colligatives
stérique | Diffusion de le (ébulliométrie, cryoscopie, tonométrie, osmométrie) que les méthodes utiles pour des
lumière
applications dans le domaine de la chimie macromoléculaire. Il s’agit de
l’ultracentrifugation, la viscosité, la chromatographie d’exclusion stérique, les méthodes
liées à la diffusion de la lumière, ces deux dernières étant le plus souvent associées pour
déterminer non seulement la masse molaire moyenne mais aussi la courbe de
distribution des masses de la substance.
Keywords Abstract This article provides a general overview of the various methods for accessing
colligative methods | the mass knowledge of a molecule. Old methods adapted to small molecules such as
ultracentrifugation | size
exclusion chromatography | colligative methods (boiling, cryoscopy, tonometry, osmometry) are discussed. Useful
light scattering methods for applications in the field of macromolecular chemistry such as
ultracentrifugation, viscosity, steric exclusion chromatography, light scattering methods
are described. The latter two are most often combined to determine not only the average
molar mass but also the distribution curve of the masses of the substance.
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sont donnés.
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J · mol–1
Enthalpie molaire de vaporisation avec μ1 (J · mol–1) potentiel chimique du solvant dans la
du solvant solution,
(J · mol–1) potentiel chimique du solvant pur,
η Pa · s Viscosité
R constante molaire des gaz (8,314 41 J · mol–1 · K–1),
θ ° Angle d’observation T (K) température.
Le potentiel chimique dépend non seulement de la composition
J · mol–1 Potentiel chimique du solvant pur de la solution, mais aussi de la température T et de la pression P :
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Pression osmotique de la
Π Pa
solution avec (J · mol–1) enthalpie molaire partielle du solvant,
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Si la solution est infiniment diluée est très classique entre l’élévation de la température d’ébullition TE du sol-
faible devant l’unité et la relation (3) s’écrit : vant pur et la masse molaire M du soluté :
(4) (5)
proportionnelles à la masse molaire, ce qui limite (on peut déjà le grammes par 1 000 grammes de solvant :
signaler) l’utilisation de ces méthodes colligatives au domaine des
faibles masses.
(7)
1.1.2 Ébulliométrie et cryoscopie
■ Considérons le cas de l’ébulliométrie : lorsqu’un liquide pur avec KF (K · kg solvant · mol–1) constante cryoscopique du
(solvant) est à sa température d’ébullition, la pression de la vapeur solvant.
est égale à la pression atmosphérique p0. Si, maintenant, on ajoute
à ce solvant un soluté non volatil, il y a diminution de la pression ■ Les deux constantes KE et KF sont reliées à des propriétés phy-
de vapeur du solvant (p1 < p0) d’une quantité directement propor- siques propres au solvant. Le tableau 1 donne les valeurs respec-
tionnelle à l’activité du solvant : p1/p0 = a1, et une augmentation ΔT tives de KF et KE pour quelques solvants intéressants.
de température est nécessaire pour ramener la pression de vapeur On peut noter que les constantes ébullioscopiques ne dépassent
du solvant dans la solution à la valeur de p0. pas quelques degrés, alors que les constantes cryoscopiques sont
Compte tenu des relations (1) et (2), on peut écrire à l’équilibre plus élevées et peuvent parfois atteindre plusieurs dizaines de
des potentiels chimiques du solvant dans les deux phases : degrés (exemple du camphre ou du cyclohexanol). Ainsi, on peut
penser raisonnablement que la méthode cryoscopique conduit à
des résultats plus précis (à masse du soluté identique) que l’ébul-
liométrie.
À la température d’ébullition TE, cette relation peut s’écrire :
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1.1.3 Abaissement de tension de vapeur Ainsi, le principe dit thermoélectrique (ou tonométrie à ten-
(tonométrie) sion de vapeur) revient à déterminer la variation ΔT résultant de
la variation de la pression de vapeur.
Considérons un soluté non volatil, en solution à faible concen-
tration, dans un solvant volatil. Le solvant dans la solution pré- En pratique (§ 3.1.1), la variation ΔT est décelée à l’aide de ther-
sente alors une pression de vapeur p1 légèrement inférieure à la mistances. À ΔT correspond une variation ΔR de résistance des
pression de vapeur du solvant pur. Puisque le soluté est non thermistances :
volatil, sa pression partielle dans la vapeur issue de la solution est
négligeable, et si l’on suppose que la vapeur se comporte comme
un gaz parfait, la relation (2) donnant la variation du potentiel avec k coefficient caractéristique des thermistances.
chimique avec la pression peut s’écrire :
Dans ces conditions, la relation entre la masse molaire du soluté
M et la grandeur physique mesurée ΔR liée à l’abaissement de
pression de vapeur s’écrit :
ce qui donne : A B A B
Cette expression est identique à la relation (5) mais relative non b le compartiment A contient le solvant et le compartiment
plus à la température d’ébullition TE du solvant mais à la tempéra- B la solution : au temps t = 0, μ10 ≠ μ1
ture T de la mesure de l’abaissement de la pression de vapeur du
solvant. Figure 1 – Principe de l’osmométrie à membrane
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compartiments, la solution est soumise à une pression p = p0 + Π Par un même raisonnement, on obtient des relations analogues
supérieure à p0, la quantité Π étant appelée pression osmotique pour les trois propriétés colligatives :
de la solution.
On sait que la variation du potentiel chimique du solvant avec la
pression s’écrit :
d’où :
(11)
avec c en g soluté / g solvant.
En introduisant la relation (4), on obtient finalement : Finalement, pour obtenir la masse molaire M, il est nécessaire
d’extrapoler les rapports (ou , etc.) à concentration nulle ;
(12) par exemple pour l’osmométrie :
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(20)
S
k (E)
q
k’ q avec ϕij angle que fait le vecteur avec le vecteur diffusant.
(E’) En notant que l’intensité à angle nul est I (0) = N 2 a 2 et en effec-
tuant la moyenne sur toutes les configurations éventuelles, la
relation (19) s’écrit :
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(26) (28)
Compte tenu de ces considérations, la relation (19) présente un 1.4 Méthodes indirectes
terme supplémentaire et s’écrit :
En plus des méthodes absolues de détermination de la masse
molaire : méthodes colligatives et méthodes de la diffusion du
(27) rayonnement à angle nul, il existe des méthodes de détermination
de la masse molaire qui sont liées directement (viscosité, sédimen-
tation, etc.) ou indirectement (chromatographie) aux propriétés
avec A constante expérimentale (analogue à k ’ des RX, c’est-à- hydrodynamiques de la particule en solution. Ces propriétés
dire dépendant de l’intensité du faisceau et de la dépendent à la fois de la masse molaire et des dimensions de la
géométrie du faisceau diffusé). particule. Ces méthodes sont dites indirectes puisqu’elles font
appel soit à un étalonnage préalable, soit à une combinaison de
Le premier terme (contribution cohérente) qui dépend du vec- deux méthodes.
teur (interférence entre noyaux) est tout à fait semblable aux
relations générales établies en diffusion de la lumière ou des RX ;
c’est ce terme qui sera considéré ici. Le second terme (contribution 1.4.1 Méthodes hydrodynamiques
incohérente) conduit à une diffusion isotrope (indépendante de
l’angle θ) et n’intervient finalement que comme un bruit de fond 1.4.1.1 Viscosité
qu’il convient de soustraire de l’intensité totale. Pour certains élé-
ments (hydrogène par exemple), cette diffusion incohérente chif-
frée en termes de section efficace peut devenir
Se reporter à l’article [R 2 350].
importante (§ 3.3.2).
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p
z
v
r
S
r + dr
Figure 5 – Représentation d’un écoulement laminaire
ᐍ
(31)
(32) (34)
(35)
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w
Consulter l’article [P 1 405].
c0 concentration initiale de soluté
x* position de l’interface solvant/solution
■ Principe : en ultracentrifugation, on soumet la solution à une
force centrifuge intense. En pratique, la solution (homogène au La partie hachurée représente le volume de la cellule occupé
temps initial t0) se trouve dans une cellule placée dans un rotor par la solution au temps t > t0.
tournant à haute vitesse. Sous l’effet de la force centrifuge, les
molécules de soluté vont se déplacer avec une vitesse du/dx qui Figure 7 – Principe de la vitesse de sédimentation
est fonction non seulement de la masse molaire mais aussi du
coefficient de frottement f qui dépend des dimensions de la parti-
cule. Le mouvement de la particule peut être perturbé par la diffu- ■ Propriétés hydrodynamiques et masse molaire : comme
sion propre des molécules (mouvement brownien) qui tend à pour la viscosité, il est nécessaire d’éliminer les effets de concen-
redistribuer le soluté de façon homogène dans la cellule. À faible tration en extrapolant, à concentration nulle, les données
vitesse, il peut y avoir un équilibre entre sédimentation et diffusion expérimentales :
(§ 1.2). Si la vitesse de rotation ω est élevée (entre 36 500 et
100 000 tr/min), la sédimentation l’emporte sur la diffusion et la
particule migre vers le fond de la cellule : la figure 7 indique la
position de l’interface solvant/solution du fait de cette migration à
un temps t > t0 début de l’ultracentrifugation. La loi fondamentale (41)
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(38)
avec P constante universelle égale à 5,11,
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Le principe de la GPC consiste à éluer la solution sur un support c volume d’élution en fonction des masses molaires
constitué par un gel poreux organique ou naturel, comme les billes M1 et M2
de silice poreuses de 2,7 à 5 μm, dont la taille des pores peut être
différente de 100 à 1 000 Å, par exemple suivant le type de gel. On
peut définir plusieurs caractéristiques pour une telle colonne. Son
C
volume total VT peut être décomposé en : 1 2’
– un nombre mort ou volume interstitiel V0 ;
– un volume poreux total Vp ; Ve
– un volume occupé par les billes Vg.
d concentation C en espèces 1 et 2 en fonction du volume
Ces trois volumes sont schématisés sur la figure 8a . Si on élue d’élution
une solution contenant des particules de masse molaire M1 (parti-
cules de masse moléculaire élevée et de grandes dimensions) et Figure 8 – Principe de la séparation en chromatographie d’exclusion
stérique
des particules de masse molaire M2 (petites molécules), les parti-
cules de plus grande taille sont exclues d’une grande partie des
pores et prennent le chemin interstitiel en migrant plus rapide-
ment que les petites molécules (de masse M2) pour lesquelles la Remarque
plupart des pores sont accessibles (figure 8b). La séparation est
donc fondée sur la taille des molécules (ou plus exactement le
Si le volume Ve devient supérieur à V0 + Vp c’est-à-dire si
volume hydrodynamique qui est en relation avec la masse). Ainsi,
k > 1, au mécanisme de séparation par taille, il se superpose
pour une substance isomoléculaire de masse M, on peut définir un
des phénomènes d’adsorption du soluté sur le support, ce qui
volume de rétention ou volume d’élution Ve comme le volume
rend très aléatoire la relation entre Ve et la masse molaire.
d’éluant nécessaire pour amener la particule en sortie de colonne :
(44)
1.4.2.2 Détermination de la masse molaire.
Courbes d’étalonnage
avec k coefficient de partage, représentant la proportion du
volume poreux accessible Va au soluté : k = Va /Vp . La détermination de la masse molaire d’une substance par GPC
nécessite un étalonnage préalable de la colonne ; comme il a été
Dans le cas du soluté de masse M1, le volume accessible est
montré dans le paragraphe 1.4.2.1, les particules isomoléculaires
plus faible que pour les particules de masse et de dimensions plus
ayant respectivement des masses molaires M1 et M2 (M1 > M2)
faibles M2 : k1 < k2 et par conséquent Ve (1) < Ve (2). Il y a en sortie
ont des valeurs d’élution bien définies Ve (1) et Ve (2) avec
de colonne séparation des espèces 1 et 2 comme l’indique la
Ve (1) < Ve (2). Le premier étalonnage consiste donc à déterminer
figure 8d .
le volume d’élution Ve (i ) d’une série de standards (échantillon iso-
Si k = 0, aucun pore n’est accessible à la molécule, on obtient moléculaire) de masse Mi parfaitement connue. La courbe d’éta-
Ve = V0, c’est-à-dire la limite de séparation dans le domaine des lonnage est alors obtenue en portant ln (Mi ) = f [Ve (i )] ; on obtient
grandes masses : exclusion des grandes masses. Pour k = 1, on a une variation pratiquement linéaire dans le domaine de
Ve = V0 + Vp : tous les pores sont accessibles au soluté : c’est le perméation : V0 – Vp (figure 8c). Ce type d’étalonnage n’est valable
volume de perméation (volume de rétention) des solvants que pour un système solvant-soluté donné (par exemple :
[P 1 465]. polystyrène linéaire – tétrahydrofurane). En effet, on peut conce-
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voir deux types de molécules qui ont même masse molaire mais elles-mêmes (composé isomoléculaire). Dans la pratique, la subs-
des tailles très différentes : molécule compacte et molécule étirée. tance peut contenir des impuretés en quantité plus ou moins
Pour la molécule compacte, le volume poreux accessible est plus grande (système hétérogène) ; cela peut être des composés de
important, d’où un volume d’élution plus grand. Pour rendre faible masse molaire : impuretés, additif, trace de catalyseur, sels
compte de cette séparation en dimensions, il a été proposé un éta- minéraux, etc., ou des composés mal définis, mais de masse
lonnage faisant intervenir le volume hydrodynamique repré- élevée : microcristaux, agrégats, microgels, etc. Ces impuretés
senté par la quantité [η] M [relation (35)]. Ainsi, la courbe ayant une influence plus ou moins grande sur les résultats suivant
d’étalonnage obtenue en portant ln [η] M en fonction de Ve est la méthode utilisée, il convient de les éliminer le plus possible par
indépendante de la nature chimique de l’échantillon et de sa forme une purification de la substance.
ou de sa structure.
Néanmoins, la détermination de la masse molaire n’est possible 2.1.1 Purification par cristallisation
que si la viscosité [η] de l’échantillon à analyser est connue ; cet ou par précipitation
étalonnage dit étalonnage universel demande donc en sortie de
colonne un dispositif viscosimétrique (capillaire, mesure de la La méthode de purification de l’échantillon dépend de la masse
perte de charge par capteur de pression, etc.). molaire de la substance et de ses propriétés physiques. Dans le
Cette méthode de séparation est couplée à des détecteurs tels cas des substances bien définies et cristallisables (généralement
que le viscosimètre, très sensible, mesure des masses molaires des substances de faible masse molaire), il est primordial d’élimi-
aussi faibles que 200 Da. et surtout au détecteur de lumière diffu- ner toute trace d’impuretés qui pourraient avoir une influence
sée MALLS. Le couplage SEC-MALLS devient alors un outil très importante sur la détermination de M par les méthodes colliga-
performant permettant l’accès sans étalonnage à la masse molaire tives.
absolue et à la taille via le rayon de giration. Ce détecteur permet
des mesures de masses de 103 à 107 g/mol. Exemple
Si une substance de masse 2 000 contient 5 % en masse d’une
impureté de masse 5 fois plus faible, cette dernière va contribuer, en
1.5 Méthodes particulières tonométrie par exemple, pour 20 % à la pression de vapeur et de ce
fait la masse de la substance sera sous-estimée de 15 %.
Il existe également quelques autres méthodes particulières per-
mettant la détermination de la masse molaire, mais cela , soit dans Avec de telles substances cristallisables, la purification peut
des domaines de masse bien restreints, soit dans des conditions s’obtenir par cristallisation simple ou répétée [18]. Notons que
particulières et nous ne les citons que pour mémoire. cette purification est essentielle pour les échantillons pris comme
référence en cryométrie, ébulliométrie ou tonométrie (anthracène,
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Jusqu’à maintenant, il a été supposé que la solution (après une La grandeur physique mesurée X (abaissement cryoscopique ΔTF
éventuelle purification) était constituée de n particules ayant toutes ou ébulliométrique ΔTE , ou variation de pression de vapeur Δp1 et
la même masse molaire : substances isomoléculaires comme les pression osmotique Π) est inversement proportionnelle à la masse
composés bien définis de basse masse molaire ou certaines molé- molaire M. Prenons l’exemple de la pression osmotique : la frac-
cules naturelles. tion i ayant pour masse Mi et pour concentration ci apporte à la
En fait, de très nombreuses substances dans le domaine de la pression osmotique une contribution :
chimie des composés de haute masse molaire présentent une
répartition des masses molaires.
Les n molécules de la solution peuvent avoir des masses
molaires différentes comprises de part et d’autre d’une valeur
moyenne : un tel échantillon, caractérisé par une distribution des et la pression totale est alors :
masses avec différentes moyennes est dit polymoléculaire ou
polydispersé.
(46)
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(47)
2.3.2 Relation entre moyennes et courbes
de distribution
C’est par définition la masse molaire moyenne en poids.
Remarquons, pour mémoire, que, dans quelques cas bien particu- 2.3.2.1 Caractérisation de l’hétérogénéité
liers, il est possible de remonter à la masse en nombre Mn par Pour caractériser parfaitement l’hétérogénéité en masse d’une
l’analyse du comportement asymptotique du rapport k ’c/I (θ) substance, il est nécessaire de connaître la courbe de distribution
(étude aux grands angles) [21]. des masses molaires. Elle peut être obtenue en portant en fonction
de la masse Mi de l’espèce i (ou de la fraction i contenant les molé-
2.3.1.3 Ultracentrifugation (équilibre de sédimentation) cules de masse Mi + dM) :
et différentes moyennes – soit la fraction en nombre : on obtient alors la dis-
Lorsque l’échantillon à étudier est polymoléculaire, la détermina- tribution dite numérale ;
tion expérimentale des masses molaires est très délicate et cela – soit la fraction en poids : (avec mi = ni Mi), ce qui
pour deux raisons : conduit à la distribution dite pondérale.
– les molécules sédimentent en fonction de leur taille ; il est Ces deux types de distribution sont montrés sur la figure 10a.
donc nécessaire d’effectuer les mesures (détermination des
concentrations) aux deux extrémités de la solution ; Cependant, on préfère déterminer la courbe intégrale de distri-
– les solutions ne sont généralement pas idéales ; les coefficients bution qui est généralement normalisée :
d’activité ai de chaque espèce i ne sont pas indépendants. – soit à partir de la fonction de distribution numérale :
Cependant, dans le cas de la solution idéale (ou proche du cas
idéal : faibles interactions thermodynamiques), l’équation de
l’équilibre de sédimentation [relation (16)] peut s’écrire pour
l’espèce de masse molaire Mi sous la forme : avec g (M) dM nombre de molécules dont la masse est comprise
entre M et M + dM ;
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(48)
ni
wi
Mn Mp Mz Mi Mi M
+ dM
Dans ces conditions, la relation d’équilibre de sédimentation a courbes de distributions numérale (trait continu)
s’écrit : et pondérale (trait en tiretés)
wi
cumulé
(49)
1
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(50)
avec la relation générale : Mn < Mp < Mz , etc. solution n’est pas idéale, il est nécessaire d’extrapoler à concentra-
tion nulle le rapport ΔT/c.
Si Mn = Mp = Mz = ..., la substance est dite isomoléculaire :
l’échantillon est constitué de molécules ayant toutes la même La description des dispositifs expérimentaux pour la détermina-
masse molaire. tion des variations ΔTE et ΔTF , qui sont d’une manière générale
assez complexes, n’est pas donnée dans cet article.
Dans le cas particulier où Mn, Mp, Mz sont dans le rapport 1, 2 et
3, la distribution est appelée distribution la plus probable. ■ La troisième méthode, ou tonométrie, est plus délicate à mettre
en œuvre. Elle consiste à mesurer l’abaissement de tension de
■ Notion d’indice de plurimolécularité : l’hétérogénéité de la
vapeur Δp1 du solvant dans la solution diluée :
substance peut être également caractérisée par le rapport Mp /Mn,
les masses molaires étant obtenues soit par les méthodes directes
(osmométrie, diffusion de la lumière), soit par les méthodes indi-
rectes (chromatographie d’exclusion, équilibre ou vitesse de sédi-
mentation). Cet indice de polymolécularité (égal à 1 pour les avec pression de vapeur du solvant pur,
échantillons isomoléculaires : cas idéal) peut atteindre des valeurs
élevées : 10 à 30. volume molaire partiel du solvant pur.
La méthode classique dite de distillation isotherme a des appli-
2.3.2.2 Masse molaire viscosimétrique cations limitées et on lui préfère une méthode plus précise dite
La détermination de la viscosité intrinsèque [η] est une méthode thermoélectrique. Cette méthode consiste à disposer une goutte de
rapide pour caractériser la substance dans la mesure où l’on solvant et une goutte de solution sur deux thermistances dans une
connaît sa loi de viscosité [relation (36)]. Si l’échantillon est poly- enceinte saturée en vapeur de solvant. Le transfert osmotique du
moléculaire, on peut écrire pour la viscosité spécifique de la solvant pur entraîne une différence de température entre les deux
substance : gouttes par suite de l’enthalpie de vaporisation du solvant. Cet
écart de température qui est directement lié à Δp1 donc à M –1 est
mesuré à l’aide des thermistances (cette méthode est également
appelée osmométrie de pression de vapeur). Certains appareils
ou encore :
commerciaux, comme le tonométre Knauer, fonctionnent sur ce
principe ; la méthode demande toutefois un calibrage à l’aide de
substances très pures et de masse bien connue (exemple : naphta-
lène, cholestérol ou encore tristéarate de glycérol).
d’où : ■ Des différentes méthodes colligatives, l’osmométrie (ou
mesure de pression osmotique) est la plus employée surtout dans
(51) le domaine des composés macromoléculaires. Cette méthode est
fondée sur le phénomène d’osmose à travers une membrane
semi-perméable : perméable aux seules molécules de solvant et
Cette valeur moyenne dite moyenne viscosimétrique est fonc- imperméable à toute molécule de soluté en principe. Si le solvant
tion de l’exposant a de la loi de viscosité ; la masse Mv peut être soit et la solution sont en contact par l’intermédiaire d’une telle
inférieure, soit supérieure à Mp suivant les valeurs de l’exposant a. membrane, le système n’est pas en équilibre thermodynamique et
Dans le cas particulier où a = 1, il y a identité entre Mv et Mp. du fait de la différence du potentiel chimique du solvant dans les
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Cette extrapolation n’est possible que lorsque le produit du vec- En diffusion de la lumière, le facteur de contraste est repré-
teur diffusion par les dimensions (RG), c’est-à-dire quand la senté par l’incrément d’indice de réfraction dn/dc de la solution qui
quantité : peut se calculer, en première approximation, à partir de la diffé-
rence d’indice de réfraction du soluté et du solvant, divisée par la
masse volumique du soluté (relation de Gladstone et Dale) :
(53)
est petite devant l’unité. Le domaine pour lequel cette condition
est vérifiée, appelé domaine de Guinier, dépend non seulement
des dimensions de la particule (dimensions qui sont en relation Les valeurs de dn/dc doivent être au moins de 0,05 (en mL · g–1) ;
avec M) mais aussi de la longueur d’onde. Plus la longueur d’onde des valeurs généralement comprises entre 0,1 et 0,2 sont tout à fait
est grande, plus la condition du domaine de Guinier est respectée favorables pour une bonne détermination de M. Signalons qu’il est
par des molécules de grandes dimensions donc de masse élevée. possible d’obtenir des valeurs très importantes (0,4 ou même 0,8)
Ainsi, la diffusion de la lumière (avec λ variant de 436 à 632 nm) résultant de la dispersion anormale de l’indice de réfraction de la
permet la détermination de la masse molaire dans un grand solution due à la présence d’une bande d’absorption proche du
domaine de masse : de 1 000 à 5 × 107 avec cependant deux visible [24].
difficultés : Il existe des tables donnant un grand nombre de valeurs de dn/
– dans le domaine des petites masses molaires : M < 5 000, il dc en fonction de certaines conditions : températures, longueurs
peut être nécessaire de faire des corrections de dépolarisation (fac- d’onde, etc. [7] [12].
teur de Cabannes) dues à l’anisotropie de la molécule [23] ; Dans le cas des neutrons, le contraste est donné par la diffé-
– dans le domaine des grandes masses molaires : M > 5 × 106, rence des longueurs de diffusion cohérente du soluté b1 et du sol-
l’extrapolation à angle nul de la quantité c/I peut être délicate sur- vant b2 :
tout avec les appareils conventionnels limités à 30° ou 15° au mini-
mum.
Dans le cas de la diffusion des neutrons ou des RX (longueurs (54)
d’onde de l’ordre de 10–1 nm), ces méthodes sont moins accessibles
pour les substances de masse molaire élevée M = 300 000. Pour avec V1 et V2 volumes molaires des deux composants.
atteindre le domaine de Guinier, il est nécessaire d’effectuer des
mesures pour des angles très faibles, ce qui est cependant possible Dans le cas de substances macromoléculaires, la longueur de
avec les dispositifs expérimentaux existants mais très délicat. diffusion cohérente b1 est celle de l’élément répétitif ou mono-
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Les développements technologiques permettent de ne considé- Polystyrène hydrogéné benzène C6H6 0,13
rer que le troisième paramètre.
Polystyrène hydrogéné benzène deutéré C6D6 73,70
Notion de facteur de contraste : l’intensité diffusée est
d’autant plus élevée (donc précision accrue) que le facteur de Polystyrène hydrogéné cyclohexane C6H12 8,1
contraste est important. Cela est d’autant plus vrai qu’il intervient
au carré dans les relations générales de la diffusion. Polystyrène hydrogéné polystyrène deutéré 70,2
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La valeur du contraste électronique obtenue pour le lysozyme substance. C’est une méthode rapide et simple fondée sur le prin-
(93 électrons/nm3) peut situer son ordre de grandeur [27]. Pour cipe d’exclusion par un support poreux [P 1 465]. Si l’échantillon
augmenter le contraste, il existe une méthode élégante qui est polymoléculaire, la GPC permet un fractionnement analytique
consiste à incorporer dans un des deux constituants des atomes efficace et une détermination rapide de la courbe de distribution
ou molécules lourds : plomb, iode, ferrocyanure, etc. des masses molaires et des différentes masses moyennes. Mais
c’est une méthode indirecte qui demande un étalonnage préalable
du jeu de colonnes chromatographiques.
3.3.3 Précision et difficultés
La précision que l’on peut espérer sur la détermination de la 3.4.2.1 Courbes d’étalonnage
masse molaire par les méthodes du rayonnement dépend de plu-
sieurs facteurs et en particulier du domaine de masse. Pour la diffu- Comme déjà indiqué (§ 1.4.2), l’exploitation d’un chromato-
sion de la lumière, la masse molaire peut être obtenue avec une gramme demande un étalonnage préalable du jeu de colonnes
précision de l’ordre de 3 à 5 % (en masse) dans les conditions maxi- pour faire correspondre à toute valeur du volume d’élution Ve la
males (lorsque la clarification des solutions est parfaite, valeur de valeur de la masse molaire correspondante.
dn/dc) pour un domaine de masse comprise entre 104 et 106 ; pour
les masses les plus faibles, cette précision peut être moindre en rai- L’étalonnage le plus simple est obtenu en déterminant dans les
son de la détermination supplémentaire du facteur de dépolarisa- mêmes conditions expérimentales (solvant, débit, etc.) le volume
tion. Si M est supérieure à 5 × 106, la précision peut parfois se d’élution Ve au pic (maximum de concentration) d’échantillons
chiffrer à 10 et même 20 % résultant d’une imprécision dans standard isomoléculaires et de masse bien connue. Ces standards
l’extrapolation à angle nul (c’est une autre difficulté de la méthode : sont généralement une série de polystyrènes (PS) dans un
voir par exemple [28]). Pour les deux autres méthodes (diffusion des domaine de masse le plus large possible (1 000 à 8 × 106). D’autres
rayons X aux petits angles et diffusion des neutrons), la précision standards sont évidemment possibles. On obtient une courbe
est de l’ordre de 5 à 10 % dans leur domaine d’utilisation. d’étalonnage dite en masse molaire du type :
(56)
3.4 Méthodes hydrodynamiques
3.4.1 Viscosité qui est généralement linéaire dans une grande partie du volume
poreux. Si l’on veut préciser l’étalonnage, surtout au voisinage du
La détermination de la viscosité intrinsèque [η] est généralement volume d’exclusion des grandes masses ou du volume de réten-
assez précise (de 2 à 5 %) de sorte que la précision sur la masse tion du solvant (Ve ou V0 + Vp ), il est préférable de représenter
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molaire déduite de [η] (masse viscosimétrique Mv) dépend essen- l’étalonnage à l’aide d’un polynôme du troisième degré (figure 8) :
tiellement de la relation viscosimétrique :
Pour établir cette loi de viscosité, il est nécessaire d’avoir une Cet étalonnage a l’inconvénient de n’être valable que pour le
série d’échantillons standard aussi isomoléculaires que possible de couple solvant-soluté correspondant à celui de l’étalonnage (même
masse molaire parfaitement connue (à 2 ou 5 % près) et cela dans solvant, même nature chimique et aussi même structure du
un domaine de masse aussi large que possible. En effet, la varia- soluté).
tion de In [η] en fonction de ln M n’est pas toujours linéaire soit
dans le domaine des faibles masses, soit dans le domaine des Devant cette restriction, il a été proposé (§ 1.4.2.2) un second
grandes masses. L’exposant a de la loi de viscosité est connu pour type d’étalonnage appelé étalonnage universel [29]. Ce dernier est
un grand nombre de systèmes soluté-solvant [6] et peut prendre fondé, non plus sur la masse molaire, mais sur le volume hydrody-
des valeurs entre 0,5 (parfois légèrement inférieures) et 1,6 comme namique de la particule, c’est-à-dire le produit [η] M [défini par la
l’indique le tableau 4. relation (35)], d’où un étalonnage de la forme :
(57)
3.4.2 Chromatographie d’exclusion
La chromatographie d’exclusion (GPC) est une des méthodes les Cette calibration universelle est facilement réalisée à partir des
plus utilisées pour caractériser les paramètres moléculaires d’une mêmes standards PS dont il faut connaître la masse molaire et la
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Ainsi, si la viscosité [η]i de la fraction de volume est mesurée Diamètre des pores Domaine de masses molaires
en sortie de colonne (après le détecteur de concentration) par (nm) (en polystyrène)
capillaire ou capteur de pression, il est possible de remonter pour
toute fraction à la masse molaire Mi et par conséquent à la courbe 5 1 000
de distribution et aux différentes moyennes.
Si un dispositif viscosimétrique n’est pas disponible, il est pos- 50 500 à 2 × 104
sible de calculer la courbe d’étalonnage en masse molaire :
100 1 000 à 4 × 104
Pour l’échantillon x dans la mesure où l’on connaît sa loi de vis- 104 4 × 104 à 4 × 106
cosité et la loi de viscosité des étalons standards (polystyrène). À
partir de la relation (58) et des deux lois de viscosité, on peut mélange 50-100-104 500 à 4 × 106
écrire :
(59)
3.5 Possibilités des principales méthodes
3.4.2.2 Domaine de masse La figure 11 résume les possibilités des principales méthodes de
Le domaine de masse accessible par GPC est essentiellement détermination de la (ou des) masse(s) molaire(s). Certaines de ces
fonction des caractéristiques du jeu de colonnes et plus spéciale- méthodes peuvent être directes et conduire à des masses molaires
ment du choix des porosités du support. L’utilisation d’un jeu de de moyennes différentes, d’autres sont indirectes (nécessité d’une
colonnes contenant des gels de différentes porosités allant de 5 à loi d’étalonnage, couplage de deux de ces méthodes entre elles),
105 nm permet une bonne séparation des molécules dans un large quelques-unes, enfin, permettent l’établissement de la distribution
domaine de masse : 500 à 107. Toutefois, la séparation risque des masses molaires et par conséquent le calcul de l’ensemble des
masses molaires moyennes (moyenne en nombre, poids,
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MÉTHODES DIRECTES
⎫
⎪
Ébulliométrie et cryoscopie ΔTE, ΔTF .............. Mn ⎪
⎪
⎪ Délicat à mettre en œuvre
Tonométrie ou osmométrie ⎬
⎪
de préssion de vapeur ........... Δp1 (ou ΔT) ......... Mn ⎪ Domaine de masse molaire
⎪
⎪ très restreint
Méthodes
colligatives
⎭
Osmométrie (à membrane) Π .......................... Mn Domaine de masse molaire
limité
(diffusion des petites masses)
du rayonnement
Diffusion des RX .................... ⎪
.............................. Mp ⎪
Méthodes de diffusion
⎪
⎭
Ultracentrifugation (équilibre) ......... ∂c/∂x...................... Mn, Mp, Mz , etc. Mesure peu rapide
MÉTHODES INDIRECTES
Figure 11 – Récapitulatif des méthodes de détermination de la masse molaire et de leurs domaines d’application
⎪ ⎪
Couplage a et c ........................... [h] – s 0 ................. ⎪ ⎪
⎭ ⎭
P 595v2 – 21
________________________________________________________________________ CARACTÉRISATION PAR LA DÉTERMINATION DES MASSES MOLAIRES
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température : entre 125 et 150 °C suivant leur taux de cristallinité. recte, une détermination de la masse molaire apparente dans au
Ainsi la principale difficulté d’analyse de ces substances réside moins trois solvants d’indice de réfraction différent est nécessaire.
dans la mise en œuvre des méthodes à cette température élevée : Il est bien évident que l’analyse de la distribution des masses
préparation des solutions et mesures. En fait, les principales tech- molaires à partir de la chromatographie d’exclusion est également
niques d’analyse sont parfaitement adaptées aux mesures à haute compliquée du fait de ces facteurs de contraste différents dans la
température. mesure où la détection des concentrations est réalisée par réfrac-
Une autre caractéristique spécifique à ce type de polymères est tométrie différentielle.
l’indice de polymolécularité. Ces polymères, lorsqu’ils ne sont pas
fractionnés, ont généralement une distribution des masses très
large. Cela nécessite en chromatographie d’exclusion un choix 4.4 Polymères en mélanges de solvants
judicieux du jeu de colonnes (longueur de colonnes et grande et polymères hydrosolubles
variété de la porosité du support) afin d’obtenir une bonne sélecti-
vité dans tout le domaine des masses. La figure 12 représente, à
titre d’exemple, la courbe de distribution des masses d’un 4.4.1 Polymères de synthèse en mélanges
polyéthylène linéaire obtenue à partir de l’analyse GPC et montre de solvants
l’importance d’une bonne sélectivité dans le domaine des faibles
Pour certains polymères, il est assez courant d’effectuer leur
masses (1 000 à 10 000).
analyse en les mettant en solution dans un mélange de solvants.
Un autre point important à prendre en considération dans l’ana- C’est le cas de certains polyesters linéaires par exemple. L’utilisa-
lyse des polyoléfines est la présence éventuelle de ramifications tion des mélanges de solvants entraîne toutefois quelques compli-
plus ou moins longues. Ces ramifications peuvent résulter d’un cer- cations d’interprétation particulièrement en diffusion de la lumière
tain procédé de fabrication : polyéthylène basse densité. Pour ces [A 3 060] [F 1 095]. Pour obtenir la masse molaire exacte, il y a lieu
substances ramifiées, à la distribution en masses s’ajoute une distri- de déterminer le facteur de contraste (c’est-à-dire l’incrément
bution en taux de ramification, ce qui complique l’analyse par GPC. d’indice de réfraction pour cette méthode) après avoir effectué un
Pour cette dernière méthode, il est nécessaire de faire appel à l’éta- équilibre des potentiels chimiques des solvants entre la phase ter-
lonnage en volume hydrodynamique et de coupler à la GPC une naire et le solvant binaire, cela afin de tenir compte du phénomène
détection viscosimétrique afin de remonter à la véritable distribution de solvatation préférentielle. Ce même phénomène complique
des masses molaires. Notons que ce problème se rencontre sur également l’analyse des résultats par les méthodes
toute substance ramifiée : certains polydiènes par exemple [36]. hydrodynamiques : vitesse de sédimentation.
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5. Conclusion
En conclusion, la détermination de la masse molaire est une
étape incontournable de la caractérisation d’un composé qu’il
s’agisse de molécules à bas poids moléculaire ou de macromolé-
200 cules. La compréhension des différentes méthodes permet de faire
(mL/g)
I
c
0 0,1 0,2
c × 103 (g/mL)
6. Glossaire
Macromolécules ; macromolecules
I eau pure II 5 × 10–4 M en NaCI III 5 × 10–2 M en NaCI
La notion de macromolécules est introduite en 1922 par un
chimiste allemand. Hermann Staudinger qui les définit comme des
enchaînements d’unités équivalentes ou monomères liés entre eux
Figure 13 – Effet polyélectrolyte en viscosité : variation de la par des liaisons covalentes. Elles sont caractérisées par masse
viscosité réduite en fonction de la concentration du polyélectrolyte molaire élevée. Il existe des macromolécules d’origine
pour trois teneurs en sel (NaCl) synthétique : matières plastiques, caoutchouc, polymères ou des
biopolymères : protéines, acides nucléiques, virus, etc.),
sur l’intensité diffusée (diffusion de la lumière) que sur la visco- Spectrométrie de masse ; mass spectrometry
sité réduite (viscosimétrie) ; de plus, ces interactions varient avec Il s’agit d’une technique de caractérisation et d’analyse basée
la concentration de la substance. L’influence de cet effet polyélec- sur les différences de rapports masse/charge m/z de fragments
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trolyte sur les mesures de la viscosité réduite par exemple, est chargés issus de la molécule mère et produits par fragmentation
illustrée sur la figure 13. ou ionisation. Les méthodes d’ionisation sont choisies en fonction
Pour obtenir des informations correctes sur les molécules indivi- de la nature du composé à analyser. Pour les macromolécules bio-
duelles, on doit écranter ces interactions à longue distance par logiques par exemple, les méthodes d’ionisation les plus utilisées
addition d’un sel comme NaCl (typiquement à une force ionique de sont l’électronébulisation (électrospray) (ESI) et la désorption-ioni-
10–2 à 10–1 M). On est alors ramené, dans le cas de la diffusion de sation laser assistée par matrice (MALDI).
la lumière, à un système ternaire (mesure de l’intensité diffusée et Réfractomètre différentiel ; differential refractometer
surtout de l’incrément d’indice de réfraction à potentiel chimique
constant). Le réfractomètre différentiel est un détecteur universel de chro-
matographie très utilisé en chromatographie d’exclusion stérique.
En chromatographie d’exclusion, le problème réside essentielle- Son principe s’appuie sur la différence d’indice de réfraction d’un
ment dans le choix du support chromatographique afin d’éviter les éluant pur et de l’éluat contenant l’échantillon. Il n’est pas très sen-
interactions spécifiques entre le gel et la substance et par consé- sible et doit toujours être thermostaté en raison de l’influence de la
quent l’adsorption du biopolymère sur le gel. température sur le résultat.
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P
O
U
Caractérisation par la détermination R
des masses molaires
E
par Claude STRAZIELLE
Ancien Maître de recherches
Centre de recherches sur les macromolécules de Strasbourg (CNRS), France
N
Auteur de la version originale de l’article de 1984 et de la version actualisée
de l’article de 2003
et Gwenola BURGOT
Professeur Honoraire des Universités
S
Université de Rennes1, France
Autrice de la version actualisée de l’article de 2019 A
V
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with substances of biological interest in di- (L.). – Co-elution effects can influence molar
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11 - 2019
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Constructeurs
V
Appareils de mesure de tension de vapeur ou osmomètre à tension Appareils de réfractométrie
O de vapeur
GONOTEC, GSG-Hof, Reuchlinstrasse 10-11, Berlin, Allemagne
KERN, Frommern, Allemagne
http://www.kern-sohn.com
I http://www.gonotec.com
KNAUER, Hegauer Weg 38 14163, Berlin, Allemagne
http://www.knauer.net
Mettler Toledo, 18/20 Avenue de la Pépinière, Viroflay, France
http://www.mt.com
R Appareils d’Ultracentrifugation
ThermoFisher Scientific, Waltham, États-Unis
Appareils de chromatographie d’exclusion stérique
Agilent Technologies, les Ulis, France
http://www.thermofisher.com
http://www.agilent.com
Beckman coulter, Bréa, États-Unis
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