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: J2251 V1
Résumé Cet article traite des matériaux solides divisés qui sont mis en oeuvre dans
l’industrie chimique et qui sont utilisés comme moyen de contrôle, d’analyse et
d’amélioration. Plus précisément, sont introduites ici les notions de base des propriétés
du grain. Les caractéristiques intrinsèques des particules (leur taille, leur masse
volumique, leur forme, leur porosité, leur hygroscopicité, leur point de ramolissement,
etc), mais également les propriétés relatives à une population de particules (la distribution
de taille, la masse volumique en vrac, l’homogénéité, etc) sont passées en revue.
Abstract This article deals with divided solid materials which are implemented in the
chemical industry and used as a means of control, analysis and improvement. It
introduces in particular the basic notions of the properties of grain. The intrinsic
characteristics of particles (size, density, form, porosity, hygroscopicity, softening point,
etc.) are reviewed together with the properties related to a particle population (size
distribution, bulk density, homogeneity, etc.).
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es matériaux solides divisés présentent une part non négligeable des pro-
L duits, finis ou intermédiaires, mis en œuvre dans l’industrie chimique et
sont omniprésents dans notre vie quotidienne. Dans ce dossier, on introduit
les notions de base nécessaires à la caractérisation des milieux granulaires :
des propriétés du grain [J 2 251] aux propriétés comportementales [J 2 252]
des poudres en passant par les caractéristiques collectives des particules.
L’objectif est de permettre au lecteur de comprendre et de visualiser les bases
scientifiques et les techniques de caractérisation des solides divisés qui
3 - 2009
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1. Taille, forme, distribution ristiques géométriques (surface, volume, surface spécifique, etc.).
Toutefois, la définition d’une taille caractéristique de particules se
de taille
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Analyse morphologique
Diamètre
Figure 1 – Complexité d’analyse de la taille des milieux divisés. Impact de la forme et du nombre des entités présentes dans le système
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absolu que pour les formes bien définies. Par conséquent, la taille 1.1 Diamètres équivalents et facteurs
et la forme des particules sont deux paramètres indissociables
qu’il convient de traiter conjointement. Ce constat est valable
de forme
même pour les formes les plus simples : n’avons-nous pas précisé Comme nous venons de le préciser, la notion de taille n’a pas de
la forme des particules en parlant de sphère ? sens physique absolu dès que l’on s’éloigne d’une sphère. La pra-
tique courante pour contourner ce problème consiste à représenter
Or, en pratique, les poudres sont composées de particules la taille d’une particule par un diamètre équivalent.
solides présentant une hétérogénéité de taille et de forme
(sphérique, angulaire, aiguille, filiforme, fractale, etc.). À Le diamètre équivalent correspond au diamètre qu’aurait
défaut de pouvoir traiter l’information à l’échelle de chaque une sphère hypothétique, appelée sphère équivalente, ayant
particule individuelle, il convient de définir tout d’abord des soit une même caractéristique (surface, volume, surface spéci-
paramètres pertinents pour exprimer la taille et la forme des fique, etc.), soit un même comportement (à la sédimentation
particules (diamètre équivalent, facteur de forme, sphéricité, par exemple) que la particule en question.
convexité, etc.) puis de recourir aux analyses statistiques pour En fonction de la caractéristique choisie, il est possible de
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déterminer les caractéristiques moyennes de la population à définir plusieurs diamètres équivalents dont les principaux sont
partir de leur distribution. résumés dans le tableau 1.
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De surcroît, pour compléter l’information apportée par le dia- selon leur taille puis on affecte à chaque classe la fraction de par-
mètre équivalent, il est nécessaire de lui associer la forme des par- ticules lui correspondant (les particules dont la taille est comprise
ticules. Cette notion est souvent exprimée par le facteur de forme, entre les bornes inférieure et supérieure de la classe). La distribu-
un nombre sans dimension qui peut être défini par rapport à la tion granulométrique peut être présentée sous forme d’un tableau,
surface ou par rapport au volume : d’un histogramme ou, dans certains cas, par des lois dites de dis-
tribution. Par ailleurs, selon la technique employée, la fraction de
– le facteur de forme volumique, φV , tel que : chaque classe peut s’exprimer en nombre, en surface ou en
V = φV d 3 (1) volume (ou masse). On obtient alors :
– la distribution de taille en nombre, fN (d ), si on dénombre les
– le facteur de forme surfacique, φS , tel que : particules ;
– la distribution de taille en surface, fS (d ), si on mesure la sur-
S = φS d 2 (2) face des particules ;
où d présente, de manière générique, le diamètre équivalent choisi. – la distribution de taille en volume ou en masse, fM (d ), si l’on
choisit la fraction pondérale pour exprimer l’importance relative de
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D’autres facteurs analogues à ceux-ci peuvent encore être définis chaque classe.
(par rapport à la surface spécifique ou à celle projetée, par exemple).
De même, chacune de ces distributions peut être présentée en
On peut également définir la sphéricité des particules en cumulé retenu (plus grand que) ou passant (moins grand que)
comparant leurs caractéristiques géométriques à celles d’une (figure 2). Par ailleurs, en supposant que la forme des particules
sphère. À titre d’exemple, Wadell [2] a donné la définition suivante : est indépendante de leur taille, on peut passer d’une présentation
à une autre.
surface de la sphère de même volume que le grain
ΨV = (3) En disposant de la distribution en nombre d’une population de
surface du grain
particules on a :
D’autres facteurs de sphéricité ont été proposés dans la littéra-
ture, comme par exemple : Vi V Ni φV d i3 Ni d i3 f N d3 f d3
fVi = = i = = = Ni T i = Ni i (7)
VT ∑ Vi ∑ Ni φV d i3 ∑ Ni d i3 ∑ fNi NT d i3 ∑ fNi d i3
volume de la sphère de même surface que le grain
ΨA = (4)
volume du grain De la même manière, on peut démontrer que :
Exemple : un appareil fonctionnant sur le principe de compteur à avec p et q nombres entiers, p > q.
variation de résistance mesure le volume de la particule et le diamè- Cette équation est aussi très utile pour la conversion des diffé-
tre donné est celui de la sphère ayant le même volume, tandis qu’une rents diamètres moyens obtenus à partir d’une même distribution
mesure par analyse d’image effectuée sur la même particule donne granulométrique.
d’autres informations : diamètre de Feret, surface projetée, etc.
La définition donnée par la relation précédente n’est autre que le
rapport entre le moment d’ordre p/(p – q) et celui d’ordre q/(p – q)
de la distribution de taille des particules. Selon la valeur accordée
1.2 Répartition granulométrique aux nombres p et q, le diamètre moyen dq,p n’a pas la même signi-
et expression des résultats fication car il ne met pas l’accent sur la même caractéristique de la
particule.
L’analyse granulométrique d’une poudre consiste à déterminer
la taille d’un ensemble significatif et représentatif de particules, Exemple : le diamètre d3,2 appelé aussi le diamètre surface-volume
puis à présenter les résultats obtenus sous la forme d’une distribu- ou encore le diamètre de Sauter est représentatif de la surface spéci-
tion ou d’une répartition granulométrique. Dans une telle présen- fique des particules. Par conséquent, il est plus sensible aux fines
tation, les particules sont réparties en classes granulométriques particules et leur accorde donc plus d’importance.
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500 à 630 565 1,0 99,7 0 100 200 300 400 500 600 700 800
Total 100
Enfin, il est d’usage d’utiliser, parfois, une loi de distribution – les techniques optiques (diffraction, diffusion dynamique, sta-
pour décrire la répartition granulométrique des particules. À l’ins- tique ou multiple, absorption, rétrodiffusion de la lumière, temps
tar de l’analyse statistique des données granulométriques où de transition, temps d’extinction, ...) ;
l’information est réduite à deux paramètres (diamètre moyen et – le compteur à variation de résistance ;
écart-type), la plupart de ces lois utilisent aussi deux paramètres, – la sédimentation ;
le premier étant un indicateur de la taille moyenne et le second de – les méthodes acoustiques ;
sa dispersion autour du premier. Les lois de distribution les plus – les autres techniques : classification/séparation (cyclone,
couramment utilisées sont les lois normale, log-normale et zig-zag, élutriation, chromatographie hydrodynamique, etc.), per-
Rosin-Rammler (tableau 2). méamétrie.
Le choix d’une technique de mesure se fait en fonction de la
Quels que soient la technique de mesure employée et le gamme de taille à mesurer, de l’information recherchée (type de
mode de présentation choisi, il convient d’éviter de : diamètre requis, distribution en nombre ou en masse), de l’état de
– comparer deux tailles (ou distributions de taille) obtenues la phase dispersée (poudre sèche, suspension, émulsion, spray),
avec deux méthodes différentes ; de sa concentration, de la quantité d’échantillon à analyser dispo-
– combiner les répartitions granulométriques d’une poudre nible, du coût de l’investissement de l’appareil, du niveau de for-
obtenues sur deux gammes de taille différentes, cela même mation requis du personnel, ainsi que des contraintes d’hygiène et
pour des mesures réalisées avec la même technique (à de sécurité relatives à la manipulation de la poudre. Le tableau 3
l’exception du tamisage et de l’analyse d’image) ; donne un aperçu des techniques existantes et de leur domaine
– déterminer une distribution en nombre d’une population à d’utilisation. À l’exception du tamisage, l’ensemble des techniques
partir de sa distribution en volume (ou en masse) car ce traite- présentées dans ce tableau nécessite un investissement relative-
ment peut conduire à des erreurs importantes. La masse d’une ment important et un personnel qualifié. Un inventaire des appa-
particule diminuant avec le cube de son diamètre, une erreur reils existants sur le marché et de leurs principales caractéristiques
sur la masse a un impact beaucoup plus grand sur le nombre peuvent être trouvés dans la référence [4].
des fines particules que sur celui des grosses particules. Exemple
On veut calculer la chute de pression dans une colonne d'adsorp-
tion à lit fixe, cylindre circulaire de 0,5 m de diamètre, rempli par
1.3 Techniques d’analyse granulométrique 825 kg de poudre sur une hauteur de 6 m. Le garnissage est constitué
de particules de silice active ayant une porosité interne de 56 %
De multiples méthodes et principes existent pour déterminer la (χ = 0,56) et une masse volumique vraie, ρs , de 2 620 kg · m–3. Les
granulométrie des systèmes dispersés dont la description détaillée résultats de l’analyse granulométrique effectuée par tamisage sont
peut être trouvée dans plusieurs ouvrages de référence (cf. [3] et regroupés dans le tableau ci-dessous. Quant à l’effluent gazeux traver-
dossiers spécialisés de notre collection). Les principales techni- sant la colonne, il est essentiellement constitué d’air avec des traces
ques sont : de polluants. Dans les conditions de l’opération, son débit volumique
– le tamisage ; est de 0,001 m3 · s–1, sa viscosité µf = 2,0 × 10–5 Pa · s et sa masse
– la microscopie et l’analyse d’image ; volumique ρf = 1,1 kg · m–3.
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50 56,5 9 0,1
U= = 5,1× 10−3 m ⋅ s−1
π × 0, 52
40 45 –
4
En appliquant la relation d'Ergun et Orning [équation (18)], on obtient :
∆ P = 64 622 Pa
Pour une distribution granulométrique exprimée en masse, le diamè-
tre moyen surface-volume peut être calculé à partir de l’expression :
100
d sv =
f 2. Caractérisation
∑ di
i de la structure poreuse
avec fi pourcentage massique
granulométrique i,
de solide dans la classe
des poudres
di diamètre moyen de cette même classe.
Dans l'exemple traité, on a : La caractérisation de la structure des poudres est essentielle
pour comprendre et maîtriser leurs interactions (physiques,
100
d sv = = 93 µm chimiques, physico-chimiques ou encore électrostatiques) avec
5 15 25 29 17 9 toute autre phase, solide ou fluide, avec laquelle elles entrent en
+ + + + +
180 142,5 112,5 90 715
, 56,5 contact.
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Information en 2D
Technique peu onéreuse
Ne nécessite pas de person-
%
nel qualifié
Tamisage > 40 µm x x x dt masse
Nécessite une quantité plus
(% vol)
importante d’échantillon
> 20 g
Sédimenta- 100 nm % Mesures relativement
x dST
tion à 300 µm masse longues
Centrifuga- 10 nm %
x x dST ?
tion à 30 µm masse
Diffraction % vol
0,1 à
de la x x x x ? (% Mesures répétables, rapides
2 000 µm
lumière masse)
Diffusion
% vol Limite supérieure de la taille
dynamique/ 0,5 nm
x x (% dépendant de la densité du
statique de à 6 µm
masse) solide
la lumière
Diffusion % vol Permet la mesure des
0,1 à (< 95 %
multiple de x x (% milieux concentrés (jusqu’à
1 000 µm vol)
la lumière masse) 95 % vol)
Rétrodiffu- % vol
0,5 à X (< 40 % Mesure en milieu concentré
sion de la x x x x (%
2 500 µm vol) jusqu’à 40 % vol
lumière masse)
Temps de 0,5 < 109 par Technique basée sur l’interac-
x x x % nb
transition à 3 600 µm t/cc tion antre-faisceaux lumineux
Variation Il faut un rapport de 30 entre
de résis- la limite supérieure et infé-
0,4
tance ou x x dV % nb rieure de la gamme de
à 1 200
d’impé- mesure. Par exemple : 0,4 à
dance 12 µm ou 40 à 1 200 µm
Spectromé- % vol
10 nm X (< 80 %
trie acous- x x (%
à 1 mm vol)
tique masse)
0,5
Spectromé- x % vol
à 20 µm
trie aérody-
(%
namique
masse)
Classifica- %
0,5 Nécessite l’électrisation
tion électro- x masse
à 500 µm de la poudre
statique % vol
Classifica- % vol
10 nm
tion hydro- x x x (%
à 3 µm
dynamique masse)
% vol
Corrélation 1 nm
x dS (%
de photon à 100 µm
masse)
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Par le mot structure, nous entendons ici l’ensemble des pro- Rugosité
priétés qui déterminent la façon dont la matière solide et les
vides associés se répartissent au sein du milieu granulaire, tant
Solide
à l’échelle microscopique que macroscopique.
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Huile
Eau
0 5,00 µm
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100 nm
1,18 µm
1,12 µm
1 000 nm
0 5,00 µm
Cette équation peut également s’appliquer au cas des particules 2.5.2 Porosimétrie à intrusion de mercure
non sphériques, en considérant comme diamètre de particules, le
diamètre surface-volume équivalent. Cette technique est basée sur le fait que le mercure ne mouille
Pour les vitesses plus importantes de fluide (régime turbulent), pas et qu’il ne dissout pas la surface des solides. L’angle de contact,
on peut utiliser une forme modifiée de la loi de Kozny-Carman, avec pratiquement tous les solides, étant supérieur à 90o (135 à
proposée par Ergun et Orning [9] : 140o), il est nécessaire d’exercer une pression pour faire pénétrer le
mercure dans les pores. La relation de Washburn [10] permet de
∆P 150 µf (1− ε )2 1, 75 ρf U (1− ε ) relier la pression nécessaire pour contrebalancer le refoulement
=U + (18) capillaire qui s’exerce dans les pores au rayon effectif des pores et
L d 2 ε2 d ε3 ainsi à introduire le mercure à l’intérieur du volume poreux. Pour
Dans cette équation, le second terme à droite tient compte de la un pore cylindrique, ce bilan de force conduit à l’équation suivante :
contribution de l’écoulement turbulent. Ce terme n’est significatif
que pour les nombres de Reynolds particulaire (Re = ρ U d/µf ) f σ lv cosθ
∆P = − (19)
supérieurs à 2000. Les coefficients 150 et 1,75 sont des paramètres rp
ajustables obtenus de manière semi-empiriques. En ce qui
concerne la première constante, la différence par rapport à l’équa- avec rp rayon équivalent des pores,
tion de Kozney-Carman (150 au lieu de 180) provient de la prise en σlv tension superficielle du mercure (0,485 N · m–1 à 298 K),
compte de la tortuosité du milieu poreux.
θ angle de contact liquide/solide (120o < θ < 150o, fonction
du solide étudié et supposé indépendant de la pression),
2.5 Techniques de caractérisation f facteur de correction géométrique dépendant de la forme
de la texture des poudres des pores ; pour des pores de forme cylindrique f = 2.
2.5.1 Microscopie Selon cette équation, les pores les plus grands sont remplis en
premier, puis progressivement les petits.
La technique la plus directe pour caractériser la texture d’un maté-
riau solide est la visualisation par microscopie. Le microscope élec- Exemple : la tension superficielle du mercure étant de
tronique à balayage (MEB) permet de visualiser les particules 0,48 N · m–1, avec un angle de contact de 140o, on peut facilement
jusqu’à un grossissement très élevé. La structure interne du maté- vérifier qu’à la pression atmosphérique seuls les pores de taille supé-
riau peut être appréciée par le microscope électronique à transmis- rieure à 75 µm sont remplis.
sion (MET). Cette technique impose des contraintes physiques telles
que des échantillons de très faibles épaisseurs (50 à 100 nm) mais Une mesure de porosimétrie par mercure consiste à placer un
résistants au vide et aux électrons. Enfin, le microscope à force ato- échantillon de masse connue de poudre dans la cellule de mesure.
mique (AFM) permet d’établir la topographie de la surface des par- L’échantillon est ensuite mis sous vide pour être débarrassé des
ticules à une échelle très fine (de l’ordre du µm2) et d’en caractériser gaz qu’il contient. Puis, la cellule est remplie par le mercure qui
la rugosité de la surface. Quelques exemples de clichés obtenus enveloppe le solide sans entrer dans les pores car la pression
avec ces techniques sont rassemblés sur la figure 5. exercée est faible. Connaissant le volume de la cellule vide et celui
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0,016 0,016
Volume de mercure injecté (cm3)
0,012 0,012
0,01 0,01
0,008 0,008
0,006 0,006
0,004 0,004
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0,002 0,002
0 0
0 50 100 150 200 250 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
Pression (MPa) Taille de pore (µm)
0,75 . 109
rp (nm)
a résultat de mesure P (Pa) b distribution de taille des pores
du mercure injecté, on peut alors calculer le volume correspondant 2.5.3 Adsorption/désorption de gaz
à l’échantillon (volume du solide et pore contenus). Par la suite, la
pression exercée sur le mercure augmente par paliers successifs. Cette méthode fait appel à l’adsorption physique d’un gaz pur
À chaque palier, le volume de mercure injecté est mesuré lorsque par un solide.
l’équilibre est atteint. En général, ce volume correspond au volume
de pores dont le rayon est compris entre deux valeurs qui peuvent
être liées aux pressions correspondantes par l’équation (19). Ces En effet, on sait que toute vapeur en contact avec la surface
informations permettent d’établir la distribution de taille des pores d’un corps solide s’y fixe partiellement. Cette condensation des
(figure 6). De même, en supposant que les pores sont de forme molécules gazeuses à la surface du solide appelé adsorption
cylindrique, on peut calculer à chaque étape la surface interne des est réversible, le phénomène inverse étant la désorption.
pores concernés.
Enfin, en supposant que le volume final du mercure ayant La méthode la plus habituelle consiste à laisser entrer un gaz
pénétré dans le solide corresponde au volume poreux du solide appelé adsorbat dans une ampoule contenant l’échantillon de
(ce qui sous-entend qu’il n’y a pas de pores fermés ou inférieurs à solide de poids connu (adsorbant). Le solide doit être préalable-
3,5 µm), on peut déduire la masse volumique du solide ainsi que la ment séché, pesé et débarrassé de tout gaz issu de l’atmosphère,
porosité interne des particules. par le chauffage puis la mise sous vide de l’échantillon.
L’ensemble est plongé dans un récipient rempli d’azote liquide, de
sorte que la température du solide demeure constante et égale à
Bien que le principe physique de cette méthode ainsi que
celle de l’azote liquide. Ensuite, l’adsorbat (le plus souvent l’azote)
l’exploitation des données semblent simples, cette technique
est admis par quantités déterminées et croissantes dans la cellule
est sujette à quelques précautions :
de mesure. À chaque étape, on mesure par des techniques volu-
– tout d’abord, la méthode est basée sur une distribution métriques ou pondérales, la quantité de gaz adsorbé lorsque la
bien ordonnée des pores à savoir que les pores les plus pression de l’adsorbat dans la phase gazeuse a atteint l’équilibre.
grands sont les plus proches de la surface. Or, en pratique L’ensemble des états d’équilibre à température constante, mesurés
cette structure idéale est rarement rencontrée [11] ; pour différentes valeurs de pression, appelé isotherme d’adsorp-
– la limite habituelle de pression dans les appareils existants tion, est alors établi. Cette isotherme est une caractéristique de la
étant de l’ordre de 200 MPa, les pores de taille inférieure à surface étudiée et peut prendre, selon la complexité de la surface
3,5 nm ne sont pas accessibles par cette technique ; des formes plus ou moins compliquées. Dans le cas le plus géné-
– les propriétés mesurées sont très dépendantes de la forme ral, lorsque la surface du solide comporte à la fois des macro-, des
supposée des pores ; méso- et des micropores, les différentes étapes présentées sur la
– pour des pores de forme irrégulière de même que pour figure 7 peuvent être rencontrées :
des réseaux de pores, un phénomène d’hystérésis peut appa-
raître lorsqu’une boucle d’intrusion-extraction (par diminution – une première zone AB, à faible pression partielle de gaz, où
de pression) est appliquée. Ce phénomène s’explique par le une augmentation rapide de la quantité de gaz adsorbé pourrait
fait qu’en injectant le mercure, c’est la taille de la partie la plus avoir lieu. Cette partie correspond au remplissage des micropores
étroite du pore qui est déterminée alors qu’en l’extrayant, (< 2 nm) ;
c’est la taille de la partie la plus large que l’on mesure ; – un deuxième segment (BC) correspondant à une augmentation
– la méthode est destructive et surestime la taille des pores. linéaire et plus lente du volume adsorbé. Dans cet intervalle, l’aug-
De plus, dans le cas des particules fragiles, la pression très mentation du volume adsorbé est essentiellement due à l’épaissis-
élevée de mercure peut conduire à une déformation, voire à sement des couches déjà adsorbées ;
une destruction de la structure du solide ; – la zone CD correspond au phénomène de condensation capil-
– en raison de l’utilisation de mercure, l’implantation de laire. En effet, on sait que la vapeur d’un composé peut se
l’appareil est parfois problématique car incompatible avec condenser dans un milieu très confiné (comme par exemple dans
l’environnement de production. un pore) à une pression inférieure à sa pression de vapeur
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I II
Adsorbat :
N2, Ar, Kr, ...
Adsorbant
Quantité adsorbée
III IV
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E
DC
CD
BC
AB
D
V ads.
V VI
A
p/P0
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Ts 2σ lv V
= 1+ (22)
T0 rp ∆ H f
Méthodes
t-plot, αs avec V volume molaire du liquide,
BET BJH T0 température du point triple du liquide à l’état non
divisé,
DR HK
Ts température de solidification du liquide dans les pores,
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Solidification
Température (˚C)
Flux de chaleur (mW)
– 40 – 35 – 30 – 25 – 20 – 15 – 10 – 5 0 5 10
Fusion dans les
pores cylindriques
Rn
Solide Liquide Solide
Condensat présent dans
Fusion dans les
la structure poreuse
pores sphériques
0 10 20 30 40 50 60 70 80
rp (nm)
a phénomène de solidification dans les pores b analyse calorimétrique différentielle (DSC) c thermogrammes
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Microscopie Qualitative
Micro et mésoporosité
Technique
Physisorption
Surface spécifique
Méso et macroporosité
Porosimétrie au mercure
Surface spécifique
Thermoporométrie Mésoporosité
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P
O
U
Caractérisation et analyse des poudres R
S
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et Pierre GUIGON A
Professeur des universités
Département de génie des procédés industriels de l’Université de Technologie
de Compiègne
V
O
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O
U Événements
S
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A
Annuaire
V
Constructeurs et fournisseurs Beckman Coulter France SAS
O (liste non exhaustive) http://www.beckman.com
Retsch France
Granulométrie http://www.retsch-fr.com/fr/
I Kalytia Technology
http://www.kalytia.com
Sympatec GmbH - System-Partikel-Technik
http://www.sympatec.com
R Micromeritics France SA
http://www.micromeritics.fr
Malvern Instruments SA
Analyse de texture – Porosimétrie
Micromeritics
http://www.malvern.com http://www.micromeritics.fr
Fritsch GmbH Quantachrome Instruments
http://www.fritsch-france.fr http://www.quantachrome.com
P Angstrom Advanced Ink.
http://www.angstrom-advanced.com
Formation – Séminaires (liste non exhaustive)
Module UNIT (cours à distance à accès libre) : « Sciences et Technologies
Sequoia Scientific Office des Poudres »
L http://www.sequoiasci.com
Markus Klotz GmbH
http://nte.enstimac.fr/STP/co/STP_web.html
Caractérisation et analyse du comportement des poudres (stage annuel de 2-
http://www.fa-klotz.de 3 jours)
U CILAS
http://www.particle-size-analyzer.com
Université de Technologie de Compiègne
http://www.utc.fr/formationcontinue
S Formulaction
http://www.formulaction.com
HORIBA Jobin Yvon SAS
Archimex
http://www.archimex.com/archimex_formation.php
CPE
http://www.jobinyvon.fr http://www.cpe-formation.fr
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