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Réf.

: M3003 V1

Plasticité en mise en forme -


Date de publication :
10 décembre 2007 Comportement
Date de dernière validation :
11 avril 2017
rigide-plastique

Cet article est issu de : Matériaux | Mise en forme des métaux et fonderie

par Eric FELDER

Résumé Le comportement rigide-plastique est une schématisation du comportement réel


des alliages métalliques. Cette schématisation sert de base à la construction de tous les
modèles de comportement plastique plus réalistes L’objectif de cette théorie est de
décrire le comportement du matériau rigide plastique dans un état de contrainte et de
déformation plus général que celui observé dans les essais de mono-chargement,
comme la traction, la torsion ou la flexion. Pour cela, il est nécessaire de faire diverses
hypothèses et de négliger dans un premier temps des phénomènes plus fins que
présentent les matériaux réels.

Abstract Rigid-plastic behavior is a mapping of the actual behavior of metallic alloys. This
mapping serves as the basis for the construction of all the more realistic models of plastic
behavior. The objective of this theory is to describe the behavior of rigid-plastic material in
a state of stress and deformation broader than that observed in mono-load testing, such
as traction, torsion and bending. For that, it is necessary to make various assumptions
and initially disregard the finer phenomena that occur in actual materials.

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Plasticité en mise en forme


Comportement rigide-plastique
par Eric FELDER
Ingénieur civil des Mines de Paris, Docteur ès Sciences
Maître de recherches au Centre de mise en forme des matériaux (CEMEF)
École des Mines de Paris, CNRS de Sophia-Antipolis

1. Hypothèses convenues ........................................................................... M 3 003 – 2


2. Critère de plasticité................................................................................. — 2
2.1 Définition et propriétés générales.............................................................. — 2
Parution : décembre 2007 - Dernière validation : avril 2017 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051538 - cnam // 163.173.128.143

2.2 Critère de plasticité de Tresca ..................................................................... — 3


2.3 Critère de plasticité de von Mises .............................................................. — 3
2.4 Test expérimental : essais multiaxiaux ...................................................... — 4
3. Loi d’écoulement...................................................................................... — 5
3.1 Principe du travail maximal : énoncé et conséquences immédiates ...... — 5
3.2 Loi d’écoulement associée au critère de Tresca ........................................ — 6
3.3 Loi d’écoulement associée au critère de von Mises ................................. — 6
3.4 Application de la loi d’écoulement de von Mises aux essais
rhéologiques et à la déformation plastique plane .................................... — 7
3.5 Puissance dissipée par déformation plastique (critère de von Mises).... — 7
4. Théorèmes extrémaux ............................................................................ — 8
4.1 Hypothèses générales sur les conditions aux limites .............................. — 8
4.2 Théorème de la borne inférieure................................................................ — 8
4.3 Théorème de la borne supérieure.............................................................. — 9
5. Cas des discontinuités de vitesse ....................................................... — 9
5.1 Discontinuités internes................................................................................ — 9
5.2 Interface métal/outil : loi de frottement ..................................................... — 10
6. Propriétés globales de l’écoulement plastique induit par les outils — 11
6.1 Aspect chargement : surface de charge..................................................... — 11
6.2 Aspect cinématique : potentiel des vitesses ............................................. — 11
6.3 Illustration sur un exemple : le laminage de tôles minces....................... — 11
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. M 3 006

omme vu au § 4.1 du dossier [42], le comportement rigide-plastique est une


C schématisation du comportement réel des alliages métalliques. Celle-ci sert
de base à la construction de tous les modèles de comportement plastique plus
réalistes. Il est donc particulièrement instructif de le présenter en premier lieu.
L’objectif de cette théorie est de décrire le comportement du matériau RPP
dans un état de contrainte et de déformation plus général que celui observé dans
les essais de mono-chargement (traction, torsion, flexion) ainsi que de préciser
les relations entre les grandeurs mesurées dans ces divers essais. Pour cela, il
est nécessaire de faire diverses hypothèses et de négliger dans un premier
temps des phénomènes plus fins que présentent les matériaux réels.
Les notions fondamentales de la plasticité disposent d’un cadre très simple,
mais fondamental ; à savoir le corps rigide-plastique ou RPP.
Dans ce dossier, nous aborderons :
— le critère de plasticité ;

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PLASTICITÉ EN MISE EN FORME __________________________________________________________________________________________________________

— la loi d’écoulement plastique ;


— la description du frottement ;
— un énoncé des théorèmes permettant l’analyse des opérations de mise en
forme ;
— à la fin, une illustration significative à travers l’exemple du laminage avec
traction de tôles fines.
(0)

Le tableau des symboles figure en fin de dossier.

1. Hypothèses convenues En axes principaux de contraintes (§ 1.1.2 du dossier [42]), la fonc-


tion f, dite « critère de plasticité » et qui définit l’ensemble des états
de contrainte admissibles par un matériau RPP prend la forme
simple :
Certaines hypothèses nécessaires à cette théorie ont été discutées
ou adoptées. Nous supposerons ainsi :
— que la réponse à une sollicitation mécanique ne dépend pas de f ( σ I, σ II, σ III )  0 (2)
la pression hydrostatique p (§ 2.2 du dossier [42]) ;
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— que le matériau est isotrope, ce qui signifie que ses propriétés Dans l’espace des contraintes principales, le domaine plastique
mécaniques sont indépendantes de la direction de la sollicitation ; f = 0 définit une surface. Les hypothèses faites précédemment per-
— que son comportement est le même quand on change l’état de mettent de préciser les caractéristiques de cette surface dite
contrainte σ en − σ (hypothèse déjà adoptée pour interpréter l’essai « surface d’écoulement » :
de flexion au § 3.2 du dossier [42]) ;
— qu’il obéit au principe du travail maximal de Hill [30] (cf. § 3.1) ;
— que la contrainte d’écoulement est constante (§ 4.1 du ■ L’hypothèse d’invariance du comportement plastique, lorsque la
dossier [42]). pression hydrostatique varie, signifie que :

∀σ f(σI + σ,σII + σ,σIII + σ) = f(σI, σII, σIII) (3)


Notons simplement, qu’en pratique, les alliages métalliques
usuels, qui sont un assemblage polycristallin, peuvent être
Géométriquement, cela implique que la surface est invariante
considérés comme isotropes lorsque les grains sont équiaxes
dans toute translation de vecteur parallèle à I ( 1 ⁄ 3, 1 ⁄ 3, 1 ⁄ 3 ) .
(pas de texture morphologique), de petite taille et ont une orien-
C’est donc un cylindre de génératrices parallèles à I et sa forme est
tation cristallographique aléatoire (donc ne présentant pas de
caractérisée par sa section droite C par le plan (π) normal à I, pas-
texture cristallographique [27]).
Après déformation plastique, ces conditions ne sont, par con- sant par l’origine et d’équation σI + σII + σIII = 0 : sur ce plan, les trois
tre, plus forcément vérifiées (cf. [17]). axes de coordonnées se projettent selon trois axes à 120 ˚ 0 σ I′ , 0 σ II′ ,
0 σ III
′ et il contient les vecteurs de coordonnées (sI, sII, sIII)
(figure 1).

■ L’hypothèse d’isotropie permet d’affirmer que f est invariante lors


2. Critère de plasticité d’une permutation quelconque des contraintes principales : la sur-
face est donc invariante dans une symétrie par rapport aux plans
bissecteurs de ceux contenant les axes principaux et sa section
droite admet 0 σ I′ , 0 σ II′ , 0 σ III
′ comme axes de symétrie.
2.1 Définition et propriétés générales
■ L’hypothèse d’invariance du comportement, quand on change le
Nous cherchons à généraliser la notion de seuil d’écoulement signe de σ, implique que C admet également comme axes de symé-
plastique observée dans le cas monodimensionnel de l’essai de trie les bissectrices A1, A2 et A3 des axes 0 σ I′ , 0 σ II′ , 0 σ III
′ (figure 1).
traction.
Un calcul géométrique simple montre que les six points Qi (i = 1-
Dans ce cas, l’ensemble des contraintes uniaxiales σ possibles 6) de C, situés sur les axes 0 σ I′ , 0 σ II′ , 0 σ III
′ et qui représentent tous
vérifie la relation scalaire (figure 8 c du dossier [42]) : les chargements équivalents (à une pression hydrostatique près) à
σ – σ0  0 un chargement uniaxial, sont à une distance σ 0 2 ⁄ 3 du point O.

Les contraintes σ < σ0 correspondent à celles où le matériau reste ■ Enfin, l’hypothèse d’obéissance au principe de Hill [30] implique
rigide et le cas σ = σ0 définit la contrainte permettant la déformation que la frontière d’écoulement et C sont convexes, c’est-à-dire
plastique. situées au-dessus de toute corde et en dessous de toute tangente
Il nous faut donc définir tous les états de contrainte susceptibles (ou l’inverse). On en déduit que C se trouve entre les deux hexago-
de provoquer une déformation plastique. On introduit pour ça une nes réguliers HI et HT admettant respectivement pour milieux des
fonction scalaire f des composantes du tenseur des contraintes σ et côtés, ou sommets, les points Qi (i = 1-6) (figure 1).
possédant les propriétés suivantes :
On voit donc que les hypothèses faites restreignent considérable-
⎧f(σ) < 0 domaine rigide ment le choix des critères possibles. L’hexagone HT et le cercle pas-
⎪ sant par les points Qi sont deux cas possibles correspondant,
⎨f(σ) = 0 domaine plastique (1)
⎪ respectivement, au critère de Tresca et de von Mises, comme nous
⎩f(σ) > 0 est interdit allons le voir.

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__________________________________________________________________________________________________________ PLASTICITÉ EN MISE EN FORME

σ'I
2 σIII
H1 3 1
1
axe 1
Q1 σ0 3
C 1

Q2

Q6 0
σII
HT
A1
σI
a cas général

Q5 Q3 σ'II
σ'III σII
σ0
Q4
A2 A3
Les axes 0σ'I, 0σ'II, 0σ'III, sont les projections des axes de
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coordonnées. En vertu des hypothèses d'isotropie, d'invariance


_σ σ0
du comportement lorsque σ – σ et de travail maximal, la section 0 0 σI
droite C se situe dans le domaine hachuré compris entre les deux
hexagones réguliers H1 et HT (critère de Tresca) et est symétrique
par rapport aux trois axes 0σ'I, 0σ'II, 0σIII et par rapport à leurs
bissectrices A1, A2 et A2. Le cercle passant par les points Qi, _σ
0
équidistants du centre 0, correspond au critère de von Mises.

Figure 1 – Section droite par le plan (π) σI + σII + σIII = 0 de la


b contraintes planes
frontière d’écoulement

Figure 2 – Représentation géométrique du critère de plasticité de


2.2 Critère de plasticité de Tresca Tresca

C’est, historiquement, le premier critère de plasticité proposé. Il


suppose que la déformation plastique est possible au point M lors-
que la cission maximale en M atteint une valeur critique k. σIII
1
1
axe 1
Compte tenu de la représentation de Mohr (figure 1 du 3
1
dossier [42]), cette condition s’exprime facilement en introduisant
les contraintes principales σI, I = 1-3 :

f = MaxJ,K (σJ − σK) − 2k (4) 0


σII
C’est l’équation d’un prisme à six faces de génératrice parallèle à I
(figure 2) et admettant l’hexagone régulier HT pour section droite par
le plan π (figure 1). σI a cas général
En considérant la traction uniaxiale, on déduit de la figure 1 du
dossier [42] que, pour le critère de Tresca, la cission maximale vaut :
σII
σ
k = -----0- critère de Tresca (5)
2 σ0

La section de la surface d’écoulement par le plan σIII = 0 corres-


pond au cas de la contrainte plane (§ 1.1.2 du dossier [42]) où la fron-
tière d’écoulement est un hexagone non régulier, de côtés parallèles
aux axes, dans les 1er et 3e secteurs, et de côtés parallèles à la pre- _σ σ0
0 0 σI
mière bissectrice, dans les deux autres (figure 2 b).


0

2.3 Critère de plasticité de von Mises


b contrainte plane

Il correspond au cylindre de révolution d’axe I (figure 3 a) dans


lequel s’inscrit le prisme du critère de Tresca et dont la section droite Figure 3 – Représentation géométrique du critère de plasticité de
est le cercle passant par les points Qi (figure 1). von Mises

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Comme le plan (π) contient les vecteurs (sI, sII, sIII), on en déduit
qu’en axes principaux, f s’écrit : _
Γ Γ

2 + s2 ) – 2σ2
_ _
f = 3 ( s I2 + s II III 0 (6) F F F F
pi

On montre facilement qu’une forme équivalente est :


a traction avec pression interne b traction-torsion
f = ( σ I – σ II ) 2 + ( σ II – σ III ) 2 + ( σ III – σ I ) 2 – 2 σ 02 (7)
Figure 4 – Essais biaxiaux sur tubes minces
On en déduit, qu’en contrainte plane et axes principaux (σIII = 0),
le critère s’écrit :

f = 2 ( σ I2 – σ I σ II + σ II
2 – σ2) (8) L’essai de traction-pression interne engendre, avec une bonne
0
approximation, un état de contrainte plane homogène ayant pour
Dans le plan (σI,σII), c’est l’équation d’une ellipse où s’inscrit contraintes principales :
l’hexagone du critère de Tresca (figure 3 b).
F
σ I = σ zz = --------------- σ II = σ ϕϕ = p i R
---- σ III = σ rr ≈ p i << ( σ I ,σ II ) (12)
2πRe e
Un des intérêts majeurs du critère de von Mises est que, con-
trairement au critère de Tresca, il possède une forme analytique On peut donc directement déterminer la forme de la frontière
simple en axes quelconques. d’écoulement dans le 1er secteur (figures 2 b et 3 b). D’anciens
essais [3] montrent que la frontière d’écoulement est régulière, sans
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points anguleux, et proche de l’ellipse du critère de von Mises.


On montre qu’il s’exprime alors sous les deux formes
équivalentes : L’essai de traction-torsion engendre une contrainte normale et
une cission homogènes en première approximation, de valeur :
2 2 2
f = ( σ 11 – σ 22 ) + ( σ 22 – σ 33 ) + ( σ 33 – σ 11 ) + 6 σ 12
2 + 6 σ 2 + 6 σ 2 – 2 σ 2 (9)
23 13 0 F Γ
σ = σ zz = --------------- τ = σ ϕ z = ------------------ (13)
2πRe 2πR 2 e
f = 3 ( s 11
2 + 2
s 22 + 2
s 33 + 2
2s 12 + 2
2s 23 + 2 )
2s 13 – 2 σ 02 = 3s : s – 2 σ 02 (10)
L’expression des critères de plasticité correspondante s’écrit :
D’un point de vue physique, le matériau étant supposé isotrope,
la pertinence de ces expressions correspond au fait mathématique
que les deux expressions précédentes sont des invariants des ten- ⎧
⎪ f = 2 ( σ + 3 τ – σ0 ) ( von Mises )
2 2 2
seurs σ et s, c’est-à-dire qu’ils conservent la même valeur, quel que ⎨ (14)
⎪ f = σ + 4 τ – σ0 ( Tresca )
2 2
soit le choix du repère de référence.

La forme (10), en fonction du déviateur des contraintes, symétri-
que et simple, est très utile. Pour le critère de von Mises, c’est une application directe de la
De la forme (9), on déduit que, pour le critère de von Mises, la cis- relation (9). Pour le critère de Tresca, on applique (4) et (5) après
sion maximale vaut : avoir calculé les deux contraintes principales non nulles à l’aide de
la relation (11) du dossier [42]. Les frontières sont donc un quart
σ d’ellipse, la seule différence étant dans la longueur du petit axe (axe
k = ------0- critère de von Mises (11) de torsion pure). Des expériences anciennes sur matériau recuit
3 montrent que la frontière est mieux décrite par le critère de von
Mises que par celui de Tresca (figure 5).
soit une valeur environ 15 % plus grande que la valeur selon le cri-
tère de Tresca (5).

0,6
2.4 Test expérimental : essais multiaxiaux τ/Re
x x

x
Afin d’apprécier la pertinence expérimentale des critères de plas- Critère de Tresca
Critère de Misès
0,4
ticité, on peut déjà comparer directement les résultats des essais de
traction (§ 2.1 du dossier [42]) et de torsion (§ 3.1 du dossier [42]), x
puisqu’en torsion la cission mesurée s’identifie à la cission maxi-
male k.
Le cas de la flexion (§ 3.2 du dossier [42]) qui impose une défor- 0,2
x
mation plane avec une contrainte uniaxiale sera abordé au § 3.4.
La pertinence des critères est plus ou moins bien vérifiée selon
l’état du matériau (taille et orientation des grains, histoire thermo-
mécanique antérieure). Nous allons seulement évoquer des procé- 0
dures expérimentales possibles puisque nous revenons sur ce point 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
dans le dossier [17]. Une étude assez complète peut être menée en σ / Re
réalisant des essais biaxiaux sur éprouvettes tubulaires, de faible
Cuivre x Aluminium Acier doux
épaisseur e :
— traction (force F) sous pression interne pi (figure 4 a) ; Figure 5 – Test expérimental des critères de plasticité avec des
— traction (force F)-torsion (couple Γ) (figure 4 b). essais de traction-torsion d’éprouvettes tubulaires minces [30]

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3. Loi d’écoulement
ε

Après avoir spécifié quels états de contrainte peuvent engendrer


une déformation plastique, il reste à préciser comment elle (P)
s’effectue : c’est l’objet de la loi d’écoulement. σ

Si nous considérons la figure 8 c du dossier [42], nous voyons


qu’à l’état de contrainte uniaxial σ0 correspond toute la gamme pos- σ∗
f (σ) < 0
sible des déformations plastiques ε. Cela signifie que, contrairement
f (σ) = 0
au comportement élastique où la déformation (petite) et la con-
trainte sont liées de manière biunivoque (cf. relations (22) et (27) du
dossier [42]), il ne peut en être de même lors de la déformation plas- Figure 6 – Interprétation géométrique du principe du travail maximal
tique. Comme pour tout phénomène irréversible, l’état final du
matériau, après déformation plastique, doit dépendre de toute son
histoire antérieure, ce qui revient à chercher comment l’état de con- ■ La fonction f et la frontière d’écoulement sont convexes : le
trainte σ, à un instant donné, détermine le tenseur des vitesses de domaine rigide est situé d’un seul côté par rapport à tout (hyper-
déformation ε̇ au même instant. )plan tangent (P) à la frontière d’écoulement.

Pour une section plane, le domaine rigide est situé d’un même
La plasticité est donc une théorie incrémentale où il faut suivre
pas à pas l’évolution du matériau. Ce point sera encore plus mar- côté par rapport à toute tangente.
qué avec l’introduction de l’écrouissage (§ 2 du dossier [17]).
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■ La vitesse de déformation s’écrit :

∂f ( σ ) ∂f ( σ )
3.1 Principe du travail maximal : f ( σ ) = 0 → ε̇ = λ ------------- ou ε̇ ij = λ ------------- λ0 (16)
∂σ ∂σ ij
énoncé et conséquences immédiates
Cette relation traduit ce qu’on appelle couramment « la règle de
La considération des mécanismes élémentaires de déformation normalité ». λ est le multiplicateur plastique, assujetti seulement à
plastique des matériaux métalliques permet d’établir qu’ils doivent être positif ou nul, et cette condition exprime simplement que le
généralement vérifier le principe du travail maximal [30] qui, de ce vecteur vitesse de déformation est de même sens que la normale
fait, devient une méthode puissante et pertinente pour construire la extérieure à la frontière d’écoulement (figure 6).
loi d’écoulement.
Pour σ connu, ε̇ est connu à λ près. La réciproque est discutée ci-
Notons qu’il s’agit, en fait, d’un cas très particulier (et dessous.
d’ailleurs singulier, voir dossier [18]) d’application d’un forma-
lisme standard (principe de dissipativité normale dû à Lord Kel- ■ Si le critère f est indépendant de la pression hydrostatique,
vin) basé sur la thermodynamique des processus irréversibles et l’écoulement est incompressible (§ 1.1.1 du dossier T.I. [42]) :
permettant de construire les lois de comportement des maté- divv = 0, comme il se doit.
riaux [31] à [33].
On nomme « thermodynamique du milieu continu » (Conti- En outre, on montre aisément que, si f est exprimé en fonction du
nuous thermodynamics) cette branche de la thermodynamique. déviateur s, les vitesses de déformation s’obtiennent par dérivation
partielle de f par rapport au déviateur.
À un instant donné, l’état de contrainte vérifie le critère de
plasticité : f(σ) = 0. ■ Les tenseurs des contraintes et des vitesses de déformation ont
Les divers états de contrainte possibles σ*, au point M, vérifient : mêmes directions principales.
f(σ*)  0 .
Le principe du travail maximal fournit directement une estimation
par défaut de la puissance dissipée dans un écoulement plastique
Le principe du travail maximal s’énonce ainsi : pour tous les permanent [3] comme en laminage, tréfilage ou filage (figure 7) : la
champs de contrainte possibles σ*, la vitesse de déformation ε̇
vitesse y évolue de deux valeurs constantes v0 à v1 > v0, alors que
au point M associée à σ vérifie :
l’aire de la section de l’écoulement évolue de S0 à S1 < S0.
∀σ * f ( σ * )  0 → ( σ – σ * ) : ε˙ = ∑ ( σ ij – σ ij* ) ε˙ ij  0 (15)
i ,j

Cela signifie que la puissance effectivement dissipée est supé- dS


rieure, ou égale, à la puissance dissipée par le champ de vitesse, dS0
sous tout champ de contraintes possible. M0
v1
Géométriquement, cette condition est représentée sur la figure 6. v0 v
Elle signifie que, dans l’espace à 9 dimensions des tenseurs σ et ε̇ , S1
l’angle entre les « vecteurs » σ − σ* et le « vecteur » ε̇ est inférieur S0
ou égal à 90˚. En un point où la fonction f est dérivable, on en déduit Tube
que ε̇ est colinéaire à la normale extérieure à la frontière d’écoule- de courant
ment au point représentatif de l’état de contrainte σ.
Plus précisément, on déduit du principe du travail maximal les Figure 7 – Application du principe du travail maximal à un écoulement
4 conséquences suivantes : permanent de mise en forme

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PLASTICITÉ EN MISE EN FORME __________________________________________________________________________________________________________

Du fait de l’incompressibilité, on a la conservation du débit volu- On se situe sur une face du prisme de Tresca (figure 2 a) qui
mique Dv : admet un plan tangent, la face elle-même. De la relation (16), on
déduit aussitôt :
v1 S L
D v = S 0 v 0 = S 1 v 1 → ------ = -----0- = -----1- (17) ∂f
v0 S1 L0 ⎧ ε̇ I = λ -------
- = λ
⎪ ∂σ I

⎪ ∂f
Ces rapports définissent l’allongement subi par le métal lors de ⎨ ε̇ II = λ ---------- = 0 λ0 (20)
son passage dans la zone de déformation. ⎪ ∂σ II
⎪ ∂f
Considérons un point M0 de S0 et la ligne de courant associée, ⎪ ε̇ III = λ -----------
- = –λ
c’est-à-dire la ligne L(M0) passant par M0 et tangente en chaque ⎩ ∂σ III
point au vecteur vitesse v ; soit s l’abscisse curviligne le long de L ;
soit dS0 l’élément d’aire de S0 en M0 et le tube de courant corres- Il s’agit bien d’un écoulement incompressible et localement plan
pondant, c’est-à-dire la surface s’appuyant sur dS0 et tangente en (les directions des contraintes principales varient généralement
chacun de ses points au vecteur vitesse. On note dS = dS(M0,s), d’un point à un autre). La connaissance de ε̇ définit les contraintes
l’aire de la section du tube de courant le long de L(M0) par le plan de principales extrêmes à une pression hydrostatique près (ce qui est
normale v. normal), mais ne donne aucune information sur la contrainte princi-
pale intermédiaire.
Par intégration de (15) dans le volume Ω de l’écoulement, on a :
■ σI > σII = σIII → f1 = σI − σIII − σ0 ou f2 = σI − σII − σ0

∫σ ∫σ
On se situe sur une arête du prisme de Tresca (figure 2 a). On a
∀σ * f ( σ * )  0 → Ẇ = : ε˙ d V  * : ε˙ d V alors :
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Ω Ω
(18) ⎧ ∂f ∂f
=
∫ ∫ σ * : ε˙ d S d s
⎪ ε̇ I = λ -------1- + µ -------2- = λ + µ


∂σ I
∂f 1
∂σ I
∂f 2
M0 ∈ S0 L ( M0 ) ⎪
⎨ ε̇ II = λ ---------- + µ ---------- = – µ λ0 µ0 (21)
⎪ ∂σ II ∂σ II
Considérons le champ de contrainte σ*, plastiquement admissi- ⎪
ble, consistant en une simple contrainte uniaxiale selon v et de ∂f 1
⎪ ε̇ = λ ----------- ∂f 2
⎪ III - + µ ------------ = –λ
valeur σ0 ; le seul terme de vitesse de déformation dissipant de la ⎩ ∂σ III ∂σ III
puissance est dv /ds où v est le module de v. Par ailleurs, en vertu de
l’incompressibilité, on a la conservation du débit dans le tube de L’écoulement est toujours incompressible, mais n’est plus locale-
courant : ment plan, en général. Dans ce cas, la connaissance de ε̇ définit tou-
tes les contraintes principales, à une pression hydrostatique près.

∫ ∫ dv Le report de ces expressions dans l’expression de la puissance de


v 0 dS 0 = vdS → Ẇ  σ 0 ------- ds dS déformation montre qu’elle s’écrit dans tous les cas, compte tenu de
ds
M0 ∈ S0 L ( M0 ) l’expression du critère :

∫ ∫ ∫
v 0 dS 0 dv
= σ 0 dv -----------------
- = v0 S0 σ0 ------- (19) Ẇ u = 2k Max J ( ε̇ J ) (22)
v v
S0 L ( M0 ) L
v
soit Ẇ  D v σ 0 ln ⎛ -----1-⎞ 3.3 Loi d’écoulement associée au critère
⎝ v 0⎠
de von Mises
La puissance de déformation est donc au moins égale au produit
du débit volumique par la contrainte d’écoulement et le logarithme
de l’allongement du métal. On a donc un minorant de l’énergie La loi d’écoulement se déduit aisément des diverses expressions
nécessaire à la mise en forme. du critère (6) à (10). L’expression la plus simple s’obtient à partir de
la forme générale du critère en fonction du déviateur des contrain-
En l’absence de frottement, responsable d’une autre dissipation tes. On obtient alors :
d’énergie (§ 5.2), on appelle « travail redondant » le supplément
d’énergie à fournir pour une opération de mise en forme par rapport à ∂f
ce minium ; il dépend de la géométrie des outils et peut être minimisé ε̇ ij = λ --------- = λ ′s ij → ε̇ = λ ′s λ′ = 6λ  0 (23)
en optimisant la forme des outillages. Ainsi, en tréfilage avec des filiè- ∂s ij
res coniques, il décroît avec l’angle de la filière et tend vers 0 [43].
Les deux tenseurs s et ε̇ sont donc proportionnels. Pour inverser
cette relation et exprimer le multiplicateur plastique, reportons
l’expression de s en fonction de ε̇ dans le critère (10) que vérifie s.
On a alors la relation :
3.2 Loi d’écoulement associée au critère
de Tresca 3
-------- ε̇ ij ε̇ ij = 2 σ 02 (24)
λ ′2

On se place dans le repère principal des contraintes. Deux cas En définissant la vitesse de déformation généralisée :
sont à envisager : 1/2
ε = ⎛ --- ε̇ ij ε̇ ij⎞
˙ 2
(25)
■ σI > σII > σIII → f = σI − σIII − σ0 ⎝3 ⎠

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__________________________________________________________________________________________________________ PLASTICITÉ EN MISE EN FORME

On en déduit : σ33 est donc contrainte principale et égale à la demi-somme des


deux autres contraintes principales. Elle est aussi l’opposé de la
˙ ˙
3 ε 3 ε 2 σ pression hydrostatique p. Le report dans le critère de plasticité (9)
λ ′ = --- ------ et ε̇ ij = --- ------ s ij ou s ij = --- -----0- ε̇ ij (26) donne son expression en déformation plane.
2 σ0 2 σ0 3 ˙
ε
3
f = --- ( σ 11 – σ 22 ) 2 + 6σ 12
2 – 2σ 2
0 (31)
2
Les vitesses de déformation définissent de manière biunivo-
que s qui vérifie bien le critère de plasticité. La pression hydros- Les contraintes principales, en déformation plastique plane,
tatique est indéterminée et ne peut être obtenue que par vérifient donc la relation simple :
résolution de l’équation d’équilibre (16) du dossier T.I. [42], à
partir des conditions aux limites. 2
σ I – σ II = ------- σ 0 (32)
Cette possibilité d’exprimer ainsi le critère et la loi d’écoule- 3
ment résulte directement du fait que le critère de plasticité est
une fonction homogène (de degré 2) des composantes du ten- Dans le plan (σI,σII), cette relation est l’équation de deux droites
seur de contraintes. parallèles à la première bissectrice et tangentes à l’ellipse représen-
tant la frontière d’écoulement en contrainte plane (figure 3 b).
Cette relation est analogue à celle du critère de Tresca, à la valeur
du second membre près. Une application directe de cette formule
3.4 Application de la loi d’écoulement est que la contrainte mesurée en flexion (déformation uniaxiale
plane § 3.2 du dossier [42]) représente dans le domaine plastique
de von Mises aux essais rhéologiques 2σ 0 ⁄ 3 , selon le critère de von Mises.
et à la déformation plastique plane
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On montre que le critère de plasticité en déformation plane d’un


matériau RPP, vérifiant les hypothèses du paragraphe 1, a toujours
la forme (32) [3]. Le problème est un problème d’équations aux
Dans l’essai de traction (§ 2.1 du dossier [42]), le tenseur des con-
dérivées partielles hyperbolique. Une méthode de résolution basée
traintes σ, la pression hydrostatique p et le déviateur des contraintes
sur la construction des caractéristiques a été développée : c’est la
s (15) du dossier [42] s’écrivent :
méthode du « champ des lignes de glissement » (slip line field
method) [3], [30], [34].
⎛ 0 0 0 ⎞ ⎛ ⎞
⎜ ⎟ σ0 σ0 ⎜ – 1 0 0 ⎟
σ=⎜ 0 0 0 ⎟ → p = – ------ et s = ------ ⎜ 0 – 1 0 ⎟ (27)
⎜ ⎟ 3 3 ⎜ ⎟
⎝ 0 0 σ0 ⎠ ⎝ 0 0 2⎠ 3.5 Puissance dissipée par déformation
plastique (critère de von Mises)
L’application de la loi d’écoulement (23) et de la définition de la
vitesse de déformation généralisée (25) donne aussitôt :
Elle se déduit sans difficulté en reportant dans (17) du dossier [42]
ε̇ zz ˙ l’expression du déviateur des contraintes s (26) et en tenant compte
ε̇ rr = ε̇ ϕϕ = – ------- → ε = ε̇ zz = ε̇ (28)
2 de la définition de la vitesse de déformation généralisée (25). On
trouve l’expression très simple :
On en déduit, ce qui peut être établi directement comme consé-
quence de l’isotropie et de incompressibilité, que la contraction ˙
Ẇ u = σ 0 ε (33)
transversale est isotrope et les vitesses de déformation correspon-
dantes sont égales en intensité à la moitié de la vitesse de déforma- On en tire trois conséquences remarquables :
tion longitudinale. — la vitesse de déformation généralisée caractérise la puissance
En outre, on voit que la vitesse de déformation généralisée étend dissipée ;
à une déformation quelconque la notion de vitesse de déformation — la puissance dissipée par unité de volume ne dépend que du
définie en traction (21) du dossier [42]. champ de vitesse v, comme pour le critère de Tresca (relation (22)) ;
— si on revient à l’expression littérale de la vitesse de déforma-
La loi d’écoulement permet de prévoir le comportement des
tion généralisée en fonction des composantes de ε̇ , on remarque
éprouvettes sollicitées selon un mode biaxial (ce qui peut fournir
que le déviateur s’obtient par une relation analogue à (16), mais où
des éléments de vérification expérimentale).
ne figure aucun multiplicateur :
Ainsi, par exemple, en appliquant la règle de normalité (16) à l’essai
de traction-torsion, on déduit de l’expression du critère de plasticité ∂Ẇ u ( ε̇ )
(14) et de la définition de la vitesse de déformation généralisée (25) s ij = ------------------- (34)
que l’évolution de l’éprouvette suit la relation : ∂ε̇ ij

ε̇ zz ε̇ ϕz 4 2 ⎞ 1/2
ε = ⎛ ε̇ zz
˙ 2
On dit que Ẇ u ( ε̇ ) est la « fonction potentiel des vitesses »,
------
- = ------- et + --- ε̇ ϕz (29)
σ ⎝ ⎠
3τ 3 conjuguée du critère de plasticité f(σ).
Appliquons la loi d’écoulement à la déformation plane
(relations (8) du dossier [42]) pour préciser l’état de contrainte asso- Ces résultats se généralisent et permettent une description de la
cié. plasticité à chaud (§ 1.3 du dossier T.I. [18]).
En vertu de (23) et par définition de p et s ((15) du dossier [42]) : Dans le volume Ω de métal, la puissance totale dissipée vaut
donc :
⎧ ε̇ = ε̇ = 0 → s = s = 0 → σ = σ = 0
⎪ 13 23

∫ ∫
13 23 13 23
˙
⎨ 1 1 (30) Ẇ = Ẇ u dV = σ 0 ε dV (35)
⎪ ε̇ = 0 → s = σ – --- ( σ ) = 0 → σ = --- ( σ + σ ) = – p
⎩ 33 33 33 3 ii 33 2 11 22
Ω Ω

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PLASTICITÉ EN MISE EN FORME __________________________________________________________________________________________________________

On voit aisément que, compte tenu de la définition de T d et vd, la


4. Théorèmes extrémaux puissance des forces extérieures s’écrit en tout point de l’interface :

Le fait que le matériau obéisse au principe du travail maximal a Ẇ S = T . v = T d . v + T . v d (36)


des conséquences mathématiques remarquables sous la forme de
deux théorèmes établis vers 1952 et qui permettent la résolution de L’application du théorème des puissances virtuelles (18) (du dos-
manière plus ou moins approchée des équations de l’écoulement sier [42]) au couple solution (σ,v) donne donc :
plastique.

Il faut insister sur le fait que ces théorèmes, dans leur version
∫σ

: ε̇ dV =
∫S
T d . v dS +

S
T . v d dS (37)

originale, ne sont valables que sous des conditions bien


précises : la géométrie globale de l’écoulement est fixée. Après formulation de la loi de frottement (§ 5.2), nous étendrons
les résultats au cas où S contient des interfaces métal/outil où les con-
Nous supposons, en outre, le corps RPP avec une contrainte ditions aux limites sont un peu différentes (§ 1.1.4 du dossier [42]).
d’écoulement uniforme, mais la démonstration reste valable si cette
contrainte d’écoulement varie d’un point à un autre de manière
fixée.
Il faut aussi noter que leur extension avec la prise en compte des
4.2 Théorème de la borne inférieure
conditions aux limites imposées par les outils et les conséquences
du frottement ne sont généralement pas justifiées clairement.
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On considère un champ de contraintes dit plastiquement admissi-


Enfin, des travaux plus récents, accomplis notamment dans les ble σ*, engendrant T* sur S et vérifiant les conditions suivantes :
années 1990, ont permis d’étendre l’application du théorème de la
borne supérieure à des conditions moins restrictives de géométrie — l’équation d’équilibre (14) du dossier [42] ;
et de rhéologie, dites « non-standard ». Ces extensions, que nous — il ne « viole » pas le critère de plasticité : f ( σ * )  0 ;
évoquerons au § 5.2, nécessitent, toutefois, des calculs complexes
qui ne peuvent généralement être effectués que sur ordinateur. Elles — il vérifie les conditions en limite en contrainte :
sont donc devenues moins intéressantes avec le développement de
programmes de calculs par éléments finis standard et industriels T* . v = Td . v + T* . vd
[5], [6] et [13].
L’application du théorème des puissances virtuelles (18) (du dos-
sier [42]) au couple (σ*,v) donne :

4.1 Hypothèses générales


sur les conditions aux limites ∫σ

* : ε̇ dV =

S
T* . v dS (38)

Nous considérons un écoulement plastique d’un corps de volume En soustrayant l’équation (37) relative à la solution et en tenant
Ω limité par une surface S sur laquelle on suppose que s’exercent, compte du fait que σ* vérifie les conditions aux limites en con-
soit des vitesses, soit des contraintes. On définit alors sur S le vec- trainte, on obtient :
teur vd de la façon suivante (pour i = 1-3) :
— v id = composante imposée ;
— v id = 0 , lorsque la composante n’est pas imposée.
Un vecteur Td
est défini de manière analogue. Nous supposons le

S
T . v d dS –

S
T* . v d dS =


( σ – σ * ) : ε̇ dV (39)

problème classique, à savoir qu’en tout point de S et pour tout


indice i = 1-3, soit vi soit Ti est imposé, mais pas les deux ! En vertu du principe du travail maximal (15), le second membre
Il n’y a pas, en général, unicité de solution en terme de (v, σ) du est positif ou nul puisque σ* ne viole pas le critère. Donc :
système d’équations (équilibre, critère de plasticité, loi d’écoule-

∫ ∫
ment, conditions aux limites), ni même, comme nous le verrons au
§ 6.3, existence de solutions. Ψ(σ*) = T* . v d dS  T . v d dS (40)
Nous reviendrons au § 6 sur ces points qui ne posent pas de pro- S S
blème pour ce qui suit où, par abus de langage, nous parlerons de
« la » solution (en supposant implicitement qu’il en existe au moins
une). Ceci signifie que la puissance des forces extérieures associée
aux vitesses imposées est maximale pour le champ de con-
trainte solution des équations, ou encore que le champ de con-
Notons simplement ici que cette unicité n’est pas possible puis- trainte solution maximise la fonctionnelle ψ(σ*).
que, le plus souvent, la solution comporte des zones rigides où
les six composantes du champ de contrainte ne sont astreintes
qu’à vérifier les trois équations d’équilibre (14) du dossier T.I. [42]. Ce théorème est d’utilité assez réduite en général, car il est sou-
vent difficile de construire des champs de contrainte plastiquement
admissibles « performants », c’est-à-dire approchant bien le champ
Ces théorèmes servent de base à l’établissement des propriétés solution σ. Des méthodes de construction par blocs ont été toutefois
des solutions dans le cas où elles existent. Nous appelons donc ci- développées dans le cas de géométrie simple [35].
dessous v, σ, ε̇ , respectivement le champ de vitesse, de contrainte
et de vitesse de déformation solution des équations dans Ω et T la Il est également possible dans certaines situations d’utiliser la
distribution de vecteur contrainte correspondante sur S associée à théorie de l’élasticité pour construire de tels champs plastiquement
la normale extérieure de Ω. admissibles.

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4.3 Théorème de la borne supérieure


x3

On considère cette fois-ci un champ de vitesse v* dit


« cinématiquement admissible » :
h
— il est incompressible ;
— il vérifie les conditions aux limites en vitesse :

T . v* = T . vd + Td . v* 0 vt1 vt1 + ∆v x1

Étant incompressible, il définit un champ de vitesse de déforma-


Figure 8 – Modèle de discontinuité de vitesse (on introduit une couche
tion ε̇ * qui définit, en chaque point, une puissance dissipée par
de transition d’épaisseur h → 0)
unité de volume et au moins un tenseur des contraintes σ* vérifiant
le critère de plasticité f(σ*) = 0.
On applique alors le principe du travail maximal (15) aux couples
(v*, σ*) et (v*, σ). On a donc : 5. Cas des discontinuités
σ * : ε̇ *  σ : ε˙* (41) de vitesse
En intégrant dans Ω et en appliquant le théorème des travaux vir-
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tuels au couple (v*, σ) :


5.1 Discontinuités internes
∫σ

: ε̇ * dV =
∫ T . v* dS (42)
S Le comportement RPP est, sur le plan mathématique, compatible
avec l’existence de discontinuités de vitesse le long de surfaces
et en tenant compte du fait que v* vérifie les conditions aux limites,
internes au métal Sc. Physiquement, ces discontinuités de vitesse
on obtient :
schématisent des zones où le champ de vitesse présente des gra-
dients très élevés, comme on en observe, par exemple, à la limite



σ * : ε̇ * dV –

S
T d . v* dS 

S
T . v d dS =


σ : ε̇ dV –

S
T d . v dS (43) des zones « mortes » (quasi-rigides) qui se forment au voisinage des
outils en forgeage de produits massifs (« croix du forgeron »), en
laminage de tôles fortes, en filage avec filières plates [21], et dans le
La dernière égalité résulte de (37). L’inégalité exprime que le cisaillement primaire donnant naissance au copeau d’usinage [44].
champ de vitesse solution minimise la puissance des forces exté-
rieures associées aux vitesses imposées. Comme le premier terme Du fait de la conservation de la masse et de l’incompressibilité, la
ne dépend que du champ de vitesse v*, tout champ de vitesse ciné- discontinuité ne peut être que tangente à Sc et on peut toujours con-
matiquement admissible permet de calculer une valeur supérieure à sidérer que la discontinuité de vitesse est le cas limite d’une couche
la valeur exacte, d’où le terme de « borne supérieure ». de transition d’épaisseur h petite et tendant vers 0 (figure 8).
Dans le cas du critère de von Mises et de la loi d’écoulement asso- En un point M de Sc, considérons le repère orthonormé Mx1,x2,x3
ciée, en vertu de (33), on peut dire que le champ de vitesse solution
tel que Mx3 est normal à Sc et Mx1 colinéaire et de même sens que
minimise la fonctionnelle :
la discontinuité de vitesse ∆v (figure 8).

∫ ∫
˙ En première approximation, dans la couche de transition, les
Φ ( v* ) = σ 0 ε * dV – T d . v* dS (44)
composantes de la vitesse v selon Mx2 et Mx3 sont constantes et
Ω S seule la composante selon Mx1 varie. Supposons cette variation
continue et monotone. Le champ de vitesse dans la couche de tran-
Ce théorème est d’emploi plus facile que le précédent, la cons-
sition et la vitesse de déformation associée (4) (du dossier [42])
truction de champs de vitesse cinématiquement admissibles
« performants » étant assez aisée pour les problèmes de géométrie valent donc :
simple, en déformation plane ou axisymétrique [3].
Dans son acception stricte, le théorème ne fournit qu’une estima- ⎧ x3
tion par excès de la puissance des forces extérieures associée aux ⎪ v t1 + ∆vg h ⎛⎝ ------⎞⎠ ⎧0 u = 0
⎪ h gh ( u ) = ⎨
vitesses imposées, mais on admet généralement que si l’on consi- v ⎨v avec ⎩1 u = 1
dère une classe de champs cinématiquement admissibles, c’est le ⎪ t2
champ minimisant Φ qui a la « morphologie la plus proche » du ⎪ vn g h′ ( u )  0 0  u  1
champ solution et cette extrapolation heuristique du théorème ⎩
donne généralement de bons résultats (cf. § 4.1 du dossier [17]). ⎛ ⎞
∆v x3 ⎜ 0 0 1 ⎟
Par ailleurs, il est possible de dériver un champ de contrainte → ε̇ = ------- g h′ ⎛ ------⎞ ⎜ 0 0 0 ⎟
2h ⎝ h⎠⎜ ⎟
depuis un champ de vitesses. Ce qui permet une estimation du ⎝ 1 0 0 ⎠
champ de contrainte solution [37]. (45)
Nous allons ci-dessous généraliser ces théorèmes en tenant
compte de l’existence de discontinuités de vitesse internes et des La couche est donc siège d’un cisaillement intense, comme prévu,
interactions avec les outils. et la vitesse correspondante tend vers l’infini quand h tend vers 0.

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PLASTICITÉ EN MISE EN FORME __________________________________________________________________________________________________________

En ce qui concerne la puissance associée, on a donc, en vertu des ■ Cette loi satisfait le principe de dissipation normale :
relations (22) pour le critère de Tresca et (11), (25) et (33) pour le cri-
tère de von Mises : ∀τ * g ( τ * )  0 → ( τ – τ * ) . ∆v  0 (50)

h ■ La puissance dissipée par unité d’aire d’interface s’écrit


∆v x3 ∆v x3
Ẇ u = k ------- g′h ⎛ ------⎞ → Ẇ S = k ------- g h′ ⎛ ------⎞ dx 3 = k∆v
directement :
⎝ h⎠ ⎝ h⎠ (46)
h h
0 Ẇ f = mk∆v ∆v = ( ∆v 12 + ∆v 22 ) 1 / 2 (51)
La puissance dissipée par unité d’aire de surface de discontinuité
■ La relation (47) s’inverse sous la forme suivante, analogue à (34) :
est donc finie et égale au produit de la cission maximale par le
module de la discontinuité de vitesse. On démontre alors, en
∆v ∂Ẇ f ( ∆v )
décomposant le volume en sous volume où v* ou bien v est conti- g ( τ ) = 0 → τ = mk ------- = ----------------------
- (52)
nue, que les théorèmes s’appliquent toujours ; la seule modification ∆v ∂∆v
est, pour le théorème de la borne supérieure, que l’intégrale de Ẇ S
vient s’ajouter à l’expression de la fonctionnelle Φ(v*) (44). ■ Dans le plan (τ1,τ2), le critère de glissement interfacial définit un
disque circulaire. La loi de frottement stipule que le point représen-
Dans le cas de la déformation plane, cette formule est à la base de tatif de la cission doit se situer sur le cercle frontière du disque pour
l’application du théorème de la borne supérieure avec les champs que le glissement puisse se produire et la vitesse correspondante
de vitesse du type « blocs rigides » : le champ est constant dans des est dirigée suivant la normale extérieure au cercle au point consi-
triangles et la seule dissipation d’énergie s’effectue le long des côtés déré. Cette loi vérifie donc également le principe du travail maximal.
des triangles [3] [35].
On démontre alors aisément que, pour une telle interaction inter-
Pour le critère de Tresca, on démontre que, à partir de deux faciale, les théorèmes établis ci-dessus s’appliquent également,
champs cinématiquement admissibles, on peut construire par avec quelques modifications. Il faut adopter aux interfaces métal/
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superposition un champ plus performant [36]. outil, l’hypothèse que les conditions aux limites portant sur V, ω, R
et Γ sont analogues, aux discontinuités de vitesse près, à celles por-
tant sur v et T au § 4.1.
5.2 Interface métal/outil : On définit donc, à chaque interface métal/outil Sk, quatre vecteurs
loi de frottement donnés Vd, ωd, Rd et Γ d tels que :

À l’interface métal/outil, l’outil impose la composante normale de


sa vitesse (relation (19) du dossier [42]). Il existe, en général, une dis-

Sk
T . v 1 dS = –
∫τ
Sk
. ∆v dS + R kd . V k + Γ kd . ω k + R k . V kd + Γ k . ω kd (53)

continuité (tangentielle) de vitesse ∆v = v2 − v1 où les indices 1 et 2


désignent respectivement le métal et l’outil (§ 1.1.4 du dossier [42]). La démonstration des théorèmes est très proche de celles des
Le cas précédent des discontinuités internes au métal correspond § 4.2 et 4.3 et s’appuie sur la forme (20) du dossier [42] du théorème
à un contact direct et parfait, sans intermédiaire, du matériau sur lui- des puissances virtuelles et l’inégalité du travail maximal aux inter-
même et, dans ce cas, l’intensité de la cission τ qu’exerce le métal faces (50). La généralisation des théorèmes se fait comme suit :
sur lui-même est égale à la cission maximale k. L’interface métal/ ● Pour la borne inférieure, le champ de contrainte σ* doit engen-
outil correspond à un contact mécaniquement imparfait où les inte- drer aux interfaces métal/outil les composantes de la résultante et
ractions peuvent être réduites par la présence de films intercalaires du moment résultant imposés.
(lubrifiant, oxydes superficiels, rugosité...). Il est donc assez naturel
En outre, il ne doit pas « violer » la loi de frottement g ( τ * )  0 . Le
de se référer au cas précédent en schématisant l’interaction
champ σ* solution maximise alors la fonctionnelle :
mécanique entre les deux solides de la manière suivante.
Soit n la normale extérieure au métal et T le vecteur contrainte
correspondant, action de l’outil sur le métal, et de composantes nor-
male σn et tangentielle τ (12) du dossier [42] ; la loi de comporte-
Ψ(σ*) =

S′
T* . v d dS + R k*. V kd + Γ k *. ω kd

ment de l’interface selon l’idéalisation de Tresca s’énonce de la (54)


manière suivante :
Pour la borne supérieure, le champ de vitesse v* doit, à une dis-

continuité tangentielle de vitesse près, coïncider aux interfaces
⎧ < mk → ∆v = 0
∆τ ⎨ 0m1 (47) métal/outil avec la cinématique de corps rigide imposée. Il faut tenir
⎩ = mk → ∆v = λ τ λ0 compte de l’énergie dissipée sur toutes les surfaces de discontinuité
de vitesse Sc.
Le paramètre m compris entre 0 et 1 s’appelle « coefficient de
frottement de Tresca ». On note une grande similitude entre cette loi Le champ de vitesse solution minimise alors la fonctionnelle
de frottement et le comportement plastique. (pour le critère de von Mises) :

■ C’est aussi une « loi à seuil », correspondant au critère de glisse-


ment interfacial, en considérant les composantes de τ dans un
repère local d’axe 3 normal à l’interface :
Φ ( v* ) =
∫ ˙
σ 0 ε * dV +
∫ k∆v* dS +
∫ mk∆v* dS

2
Ω Sc
∑S k

g(τ) = ∑
α=1
τ α2 – m 2 k 2 (48) –

S′
Td . v* dS – R kd . V k* – Γ kd . ω k* (55)

■ Il y a proportionnalité entre vitesse de glissement et cission de Divers auteurs ont développé des méthodes pour analyser des
frottement, traduisant une interaction isotrope (τ et ∆v sont colinéai- conditions non-standard et appliquer le théorème de la borne supé-
res) et satisfaisant la règle de normalité : rieure à des écoulements plastiques permanents en prenant en
compte l’effet de l’écoulement sur la distribution de contrainte
∂g ( τ ) d’écoulement, supposée fonction de la déformation et de la vitesse
∆v = λ′ -------------- λ′  0 (49)
∂τ de déformation [38], ou la forme de la surface libre [39].

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Par ailleurs, Collins [40] a démontré un théorème de borne supé- solution et que, lorsque les conditions aux limites ne portent que sur
rieure pour le frottement de Coulomb [21], à savoir que certains v, cette valeur Φ(v) représente la puissance du chargement Q . q̇ . Le
champs de vitesse maximisent la puissance des forces associées vecteur q̇ définit les conditions aux limites sur le champ de vitesse
aux vitesses imposées, mais le champ solution n’appartient pas for- v et on peut dire qu’un champ de vitesse solution est une fonction
cément à cette classe de champs de vitesse et on ne sait pas estimer (d’ailleurs homogène de degré 1) de q̇ : v = v ( q̇ ) avec
l’écart résiduel entre cette estimation et la valeur réelle. v ( λq̇ ) = λv ( q̇ ) ∀λ.

On en déduit que la puissance du chargement s’exprime comme


une fonction positivement homogène de degré 1 de q̇ :
6. Propriétés globales Φ ( v ) = Φ′ ( q̇ ) . On démontre alors la réciproque de (57), à savoir
que le chargement Q s’obtient par dérivation de Φ′ ( q̇ ) :
de l’écoulement plastique
induit par les outils ∂Φ′ ( q̇ )
Q = ------------------ (58)
∂q̇
Nous avons déjà signalé que les deux lois fondamentales :
— la notion de seuil d’écoulement plastique ;
— la loi d’écoulement vérifiant le principe du travail maximal,
6.3 Illustration sur un exemple :
qui gouvernent le comportement plastique de l’élément de volume
découlent directement du fait que les mécanismes élémentaires de
le laminage de tôles minces
déformation plastique, à l’échelle atomique, vérifient également ces
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deux lois. Il s’agit donc de lois qui, vérifiées à une échelle, le sont À titre d’exemple, considérons le laminage de tôles minces
également à l’échelle supérieure. (figure 9). Le système est symétrique et on ne considère que sa moitié
En considérant l’écoulement plastique dans son ensemble, on supérieure constituée d’un cylindre de rayon R et de la moitié de la tôle
retrouve donc le même type de lois, sous réserve que les sollicita- dont l’épaisseur h(x) évolue de hi à hs = hi − ∆h pour x variant de 0 à  ,
tions mécaniques et les réponses en terme de vitesse d’évolution longueur de la zone de déformation.
puissent être décrites par un nombre fini de grandeurs, c’est-à-dire Le vecteur chargement Q de ce système comporte deux
deux vecteurs : le vecteur chargement Q ( Q ,  = 1 – L ) et le vecteur composantes :
vitesse d’évolution q̇ ( q̇ ,  = 1 – L ) . — le couple Γ qu’applique le cylindre et auquel est associée sa
vitesse de rotation ω ;
— la traction T exercée en sortie et à laquelle est associée la vitesse
6.1 Aspect chargement : de sortie de la tôle Vs.
surface de charge On peut d’emblée montrer que le fonctionnement nécessite un
niveau minimal de frottement et ainsi discuter l’existence de solution.
En effet, l’estimation par défaut de la puissance (19) fournit aussitôt, en
La géométrie de l’ensemble métal+outils est fixée. L’écoulement est notant b(x) la largeur de la tôle qui évolue de bi à bs entre l’entrée et la
caractérisé par deux vecteurs Q ( Q ,  = 1 – L ) et q̇ ( q̇ ,  = 1 – L ) sortie :
lorsque le métal est soumis dans un procédé à un instant donné à des
bi hi ⎞
outils supposés rigides : les Q  sont alors des composantes de Γω + TV s  σ 0 b s h s V s ln ⎛⎝ -----------
-⎠ (59)
résultantes, ou de moment résultant, les q̇  les vitesses de transla- bs hs
tion et de rotation associées.
Nous illustrerons ce point dans le cas du laminage au § 6.3. Énon- avec b i  b ( x )  b s
çons maintenant les lois globales en considérant l’aspect charge- Nous appelons α l’abscisse angulaire de la tranche de métal d’abs-
ment [41]. cisse x (figure 9), de valeur maximale αi. La valeur maximale du couple
possible est obtenue en supposant la cission motrice sur tout l’arc de
On démontre qu’il existe un domaine de chargement de frontière
contact, égale à sa valeur maximale mk .
convexe défini par une fonction scalaire h(Q) et possédant les pro-
priétés suivantes : Par ailleurs, le système ne peut fonctionner de manière stable que si
la vitesse finale Vs est au moins égale à ωR. On a donc :
h(Q) < 0 domaine rigide
σ0 hs bi hi ⎞
ωR  V s → m  m c1 ( T ) = ------ --------- ln ⎛ -----------
T
h(Q) = 0 domaine plastique (56) Γ  b s R 2 α i mk - – ------------------- (60)
k Rα i ⎝ b s h s⎠ kb s Rα i
h(Q) > 0 est impossible
h(Q) = 0 définit donc la « surface de charge », soit l’ensemble des
chargements engendrant l’écoulement plastique du métal qui obéit Cette expression montre que le niveau minimal de frottement
au principe du travail maximal et, par suite, à la règle de normalité : nécessaire est fonction décroissante de la traction appliquée en sor-
tie. On peut dire qu’en dessous de ce niveau de frottement, le pro-
∂h ( Q ) blème ne comporte certainement pas de solution.
∀Q* h ( Q* )  0 → ( Q – Q* ) . q̇  0 → q̇ = λ ---------------- λ0 (57)
∂Q
On ne connaît pas de solution exacte du problème ; nous allons
donc construire une solution cinématique approchée, en adoptant
diverses hypothèses pour simplifier l’analyse :
6.2 Aspect cinématique :
potentiel des vitesses — la longueur  est supposée petite devant la largeur de la tôle
bi :  << b i : l’écoulement peut être considéré comme plan, en pre-
mière approximation, du fait du frottement et de la grande largeur
Considérons maintenant l’aspect cinématique. À l’aide du de la tôle [21]. La variation relative de largeur est donc négligeable
théorème de la borne supérieure, il est aisé de démontrer que la bi /bs ∼ 1. Notre analyse est donc valable pour tout type de critère,
fonctionnelle Φ a la même valeur pour tout champ de vitesse même si dans l’intermédiaire, nous utilisons celui de von Mises ;

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PLASTICITÉ EN MISE EN FORME __________________________________________________________________________________________________________

vitesse de glissement et l’abscisse du point neutre xn où elles


ωR (Γ) s’annulent vérifient, compte tenu toujours de (61) :

R
h
y ∆v = ωR – t . v ≈ ωR – V s -----s- 0x y = h(x)
α h (65)
V 1/2
∆v ( x n ) = 0 → x n =  – L ⎛ -------s- – 1⎞
2hi = Vs (2T) ⎝ ωR ⎠
2 (hs+∆h) 2hs
0 x l x
Les puissances dissipées en volume (33) et (46) et à l’interface (51)
s’écrivent donc :

 h hi 

ωR (Γ)
Ẇ = b ∫∫ ˙
σ 0 ε dy dx + b ∫ k∆v dy + b ∫ mk∆v dx
0 0 0 0
Figure 9 – Laminage de tôle mince avec traction T. Géométrie du hi  (66)
système Ẇ = kb ⎛ 2V s h s ln ⎛ ------⎞ + V s h s ------- + mωR ( 2x n –  )
⎝ ⎝h ⎠ 2R
s
xn –  
— on suppose que la réduction d’épaisseur vérifie ∆h << R. Il en – mV s L 2a tan ⎛ ---------------⎞ + a tan ⎛ ---⎞ ⎞
⎝ L ⎠ ⎝ L⎠ ⎠
résulte qu’on a les relations géométriques :
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∆h Cette expression possède deux propriétés :


1 > cos α > cos α i = 1 – ------- → cos α ≈ 1
R — c’est bien une fonction homogène de degré 1 des vitesses
(compte tenu de (65)) ;
–x
sin α ≈ tan α ≈ ------------ = – h′ ( x ) h′ 2 ( x ) << 1 — elle dépend de l’abscisse du point neutre xn définie par (65)
R
(61) mais il est important de noter que sa dérivée par rapport à xn est
⎛ ( x –  ) 2⎞ ( x –  )2
 ≈ Rα i ≈ ( 2R∆h ) 1 / 2 h ≈ h s ⎜ 1 + --------------------⎟ = h s ⎛ 1 + --------------------⎞
nulle, puisque proportionnelle à la vitesse de glissement en xn nulle
⎝ 2Rh s ⎠ ⎝ L2 ⎠ aussi par définition.
L’application de la règle de normalité fournit aussitôt une estima-
L = ( 2Rh s ) 1 / 2
tion de Γ et T, soit une représentation paramétrique de la surface de
charge approchée :
— on suppose, en outre, la zone de déformation plate :
h <<  → h″h << h′ x≠ (62) ⎧ ∂Ẇ
⎪ Γ = --------- = mkbR ( 2x n –  )
⎪ ∂ω
L’ordre de grandeur n’est en effet vrai que sur la majeure partie de ⎨
la zone de déformation, puisque h′ (  ) = 0 . ⎪ ∂Ẇ ⎛ hi  xn –   ⎞
- = kbh s ⎜ 2 ln ⎛ ------⎞ + ------- – m ------ 2a tan ⎛ ---------------⎞ + a tan ⎛ ---⎞ ⎟ (67)
⎪ T = -------- L
Pour alléger les notations, nous noterons v le champ approché et ⎩ ∂V s ⎝ ⎝ h ⎠ 2R hs ⎝ L ⎠ ⎝ L⎠ ⎠
s
non v*. 1/2
Vs
On estime la composante de vitesse v1 en la supposant constante 0  x n =  – L ⎛ -------- – 1⎞ 
⎝ ωR ⎠
dans une tranche de métal d’abscisse x et en écrivant la conserva-
tion du débit selon Ox. On déduit de l’équation d’incompressibilité Ces formules permettent de discuter en détail le fonctionnement
(7) du dossier [42] ∂v 2 ⁄ ∂y qui s’intègre sans difficulté du fait de la mécanique du système selon divers modes.
symétrie (v2(y = 0) = 0).
On en déduit ensuite le champ de vitesse cinématiquement ■ Le premier mode, le plus simple, est l’étirage entre cylindres
admissible et les vitesses de déformation : libres, dits alors « galets » : le couple est nul, ce qui fixe la position
du point neutre x n =  ⁄ 2 . On en déduit la vitesse de rotation en
⎧ h ⎧ h s h′ fonction de la vitesse de traction et la force d’étirage qui est la seule
⎪ v 1 = V s -----s- ⎪ ε̇ 11 = – ε̇ 22 = – V s -----------
- charge active :
⎪ h ⎪ h2
⎨ →⎨ h (63)
⎪ h s h′ ⎪ s y
---------
- 2 --- 2 –1
-y
⎪ v 2 = V s ----------- ⎪ ε̇ 12 = ε̇ 21 = V s 2h 2 ( hh″ – 2h′ ) h → ε̇ 12 << ε̇ 11 x≠  Vs 
⎩ h2 ⎩ Γ = 0 → x n = --- et ω = ------ 1 + ⎛ -------⎞
2 R ⎝ 2L ⎠
(68)
La vitesse de cisaillement peut donc être négligée en vertu de (61) hi  L  
et (62). C’est la raison pour laquelle le champ de vitesse est appro- T = kbh s ⎛ 2 ln ⎛ ------⎞ + ------- + m ------ 2a tan ⎛ -------⎞ – a tan ⎛ ---⎞ ⎞
⎝ ⎝ h ⎠ 2R hs ⎝ 2L⎠ ⎝ L⎠ ⎠
ché, puisque la cission interfaciale associée ne peut être égale à s
± mk . Les éléments dissipation en volume sont donc :
On voit que la force d’étirage est la somme de trois termes
positifs :
⎧˙ 2 h s h′
⎪ ε = – ------- V s ------------ 0  x   0  y  h ( x ) — un terme de déformation plastique proportionnel au loga-
⎪ 3 h2 rithme de l’allongement du métal, proche de l’estimation (19) ;
⎨ h s h′ hs 
(64)
⎪ — un terme de déformation plastique dû à la discontinuité de
⎪ ∆v = v 2 = – V s ----------- 2
- ( x = 0 ) = V s ----------
- y x=0
2
0  y  hi vitesse à l’entrée de la zone de déformation, terme de travail redon-
⎩ h Rh i
dant ici faible, car  << R ;
Compte tenu de (61), un vecteur unitaire tangent à l’interface — un terme de frottement, balance entre le frottement moteur à
métal-cylindre et de même sens que la vitesse du cylindre est l’entrée et le frottement résistant au-delà du point neutre, donc
t ∼ ( 1 , h′ ) et l’élément de longueur à l’interface est ds ∼ dx. La limité.

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__________________________________________________________________________________________________________ PLASTICITÉ EN MISE EN FORME

■ Le second mode de fonctionnement « simple » est celui d’un


laminage sans traction T = 0 ; on déduit xn de l’expression de T, puis 0,06 1
le couple de laminage et la vitesse de sortie de la tôle : Γ / (kbR)
xnl
0,9
hs hi  1  xnl
T = 0 → x n =  + L tan ⎛ ------------
- 2 ln ⎛⎝ ------⎞⎠ + ------- – --- a tan ⎛⎝ ----⎞⎠ ⎞⎠ →
0,055 Γ / (kbR)
⎝ hs 2R 2 L 0,8
2Lm
⎧ Γ = mkbR ( 2x n –  ) (69)
0,05
0,7

⎨ 2
⎪ V = ωR ⎛ 1 +  – x n ⎞ 0,6
⎩ s ⎝ --------------
- ⎠
L 0,045 0,5
0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Comme x n   , on déduit des formules précédentes que le coef- m
ficient de frottement doit être supérieur ou égal à une valeur mini-
male en l’absence de traction : a influence du frottement sur le
couple de laminage réduit Γ/(kbR)
et la position du point neutre xn/
h 
2 ln ⎛ ------i ⎞ + -------
hs ⎝ h ⎠ 2R
T = 0 → m  m c2 s
= ------ -------------------------------------- (70) 0,52
L 
a tan ⎛ ----⎞ 0,5
⎝L ⎠
Γω/(kbhsVs)
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0,45
Contrairement au cas de l’étirage, la contribution des divers phé-
nomènes au couple et à la puissance de mise en forme n’est pas évi- 0,46
dente. Par exemple, il n’est pas aisé de voir comment varie le couple T/(kbhs)
avec le frottement, même si un théorème général prévoit qu’il en est 0,44
fonction croissante [21].
0,42
Nous allons l’expliciter dans un cas particulier. Toutes les observa-
tions qui seront faites à propos de cette solution approchée sont 0,04
0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
qualitativement conformes à celles que l’on attend de la solution
exacte. Quantitativement, les hypothèses géométriques faites m
( b >>  >> h ) garantissent que cette estimation est proche de la b comparaison des puissances
valeur exacte. Ce type de calcul peut s’avérer utile pour valider une spécifiques réduites en laminage
approche par éléments finis, a priori plus fine et plus précise, mais Γω/(kbh sV s) et étirage entre
dont l’efficacité numérique dépend de divers paramètres, permet- Γ = 0))
« galets fous » T/((kbhs) (Γ
tant, par exemple, de régulariser la loi de comportement dont le
choix est parfois difficile et qui peuvent biaiser les résultats.
Figure 10 – Laminage sans traction (T = 0) et étirage entre « galets
■ Application numérique fous » (Γ = 0) de tôles minces. Influence du frottement (R = 200 mm ;
hs = 1 mm ; ∆h = 0,2 mm)
Afin d’illustrer ces formules, considérons le laminage d’une tôle,
d’épaisseur finale 2hs = 2 mm, subissant une réduction d’épaisseur
2∆h = 0,4 mm entre deux cylindres de rayon R = 200 mm. La figure 11 représente la surface de charge réduite
( T ⁄ [ kbh s ] , Γ ⁄ [ kbR ] ) pour deux valeurs du frottement. Elle est très
On déduit aisément des formules précédentes que  ∼ 8 ,94 mm ,
L = 20 mm et l’angle d’attaque αi ∼ 0,044 rad ∼ 2,52 deg. On est bien légèrement bombée et convexe et son domaine intérieur se dilate
dans les conditions géométriques adoptées. lorsque le frottement augmente.
La formule (70) donne m c2 ∼ 0 ,046 ∼ tan α i et m c1 ( 0 ) ∼ 0 ,035 ,
formule classique pour décrire les conditions de non-patinage en
régime permanent de laminage [21].
Γ/(kbRl )
Au fur et à mesure que le frottement augmente, le point neutre se
déplace vers l’entrée et, en parallèle, le couple de laminage aug-
0,06
mente (figure 10 a). La courbe d’évolution est peu courbée, mais
convexe, conformément aux prévisions théoriques. 0,05
m = 0,2
On peut rapporter la puissance nécessaire Γω au débit volumique
0,04
de matière bhsVs, grandeur que l’on peut appeler « puissance
spécifique » qui, dans le cas de l’étirage entre galets, représente 0,03
exactement la contrainte d’étirage T/(bhs). Cette grandeur permet m = 0,1
de comparer les deux types d’opérations. 0,02

0,01
On note que, pour les deux opérations, cette puissance spéci-
fique est fonction croissante du frottement. Elle est un peu 0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
supérieure en laminage qu’en étirage. T/ (kbhs)
En étirage à frottement nul, elle vaut
( 2 ⁄ 3 )σ 0 ( ln ( h i ⁄ h s ) +  ⁄ ( 4R ) ) ∼ 0 ,236σ 0 , valeur effectivement Figure 11 – Laminage avec traction de tôles minces. Surface de
supérieure à la valeur minimale estimée au § 3.1 : ln(hi / charge réduite ( T ⁄ [ kbh s ] , Γ ⁄ [ kbR ] ) pour deux valeurs du coefficient
hs) ∼ 0,182σ0. de frottement (R = 200 mm ; hs = 1 mm ; ∆h = 0,2 mm).
Le vecteur normal à cette courbe est proportionnel à ( h s V s , R  ω )

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En chaque point, la normale extérieure est proportionnelle au vec- L’analyse se transpose directement : la contre-traction diminue
teur ( h s V s , Rω ) . Des calculs simples montrent que la puissance l’effet de la traction et, en l’absence de traction, la contre-traction
spécifique diminue légèrement et de manière monotone quand la est équivalente à une traction négative, ce qui correspond à une
traction augmente. extension de la surface de charge à gauche de l’axe des
Une analyse des contraintes montre, par contre, qu’en parallèle, ordonnées qui pourrait être analysée sans difficulté comme pré-
l’intensité des tractions augmente, point important pour l’endom- cédemment.
magement du métal (§ 4.1 du dossier [17]). Cette extension du côté des T négatifs correspond une remon-
tée du couple Γ (la contre-traction tend à retenir le produit)
Cette analyse s’étend sans difficulté à un laminage avec contre-
(figure 11). En outre, sur le plan des contraintes, la présence de
traction C. Il suffit de remarquer que la puissance s’écrit alors, en
contre-traction va encore accentuer le caractère dépressif ( p < 0)
vertu de l’incompressibilité :
de l’opération [45].
h h
Ẇ = Γω + TV s – CV i = Γω + ⎛ T – C -----s-⎞ V s = ω + T ′V s avec T ′ = T – C -----s- (71)
⎝ hi ⎠ hi

Notations et Indices Notations et Indices


Symboles Unités Désignation Symboles Unités Désignation
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Notations L m longueur de la partie utile de


l’éprouvette (traction, torsion)
b m largeur d’éprouvette de flexion,
de tôle en laminage m – indice de viscosité
dr – densité relative (rapport densité m – coefficient de frottement
du matériau sur densité de Tresca
maximale du matériau)
M N·m moment de flexion
c J · kg−1 · K−1 capacité thermique massique
n – indice d’écrouissage
C m−1 courbure d’une section d’une
éprouvette de flexion n (ni ) – normale unitaire définissant
une facette, normale unitaire
D – variable d’endommagement extérieure au volume Ω
ė ( ė ij ) s−1 tenseur déviateur des vitesses p Pa pression hydrostatique
de déformations
pf Pa pression de fluide
e m épaisseur de tube
q1 , q2 , q 3 – coefficients de la loi de
fp – fraction volumique de porosités comportement de Gurson-
du matériau Tvergard
E Pa module d’Young Q ( Q ) N, N · m vecteur force généralisée
F N force de traction, de laminage P N force de flexion
f(σ) – critère de plasticité q̇ ( q̇  ) m· s−1, rad · s−1 vecteur vitesse généralisée
g(τ) – critère de glissement interfacial R m rayon de la partie utile de
l’éprouvette (traction, torsion)
H (ε p) Pa évolution de la contrainte de
traction avec la déformation R (Ri) N résultante
plastique ˙
R (Rij) s−1 tenseur des vitesses de rotation
HV – dureté Vickers
rα – coefficient d’anisotropie de
k Pa cission maximale du métal Lankford (traction selon une
direction faisant un angle α
K Pa · sm consistance en cisaillement avec la direction de laminage)
Ke Pa module de compressibilité Orϕz – coordonnées polaires
élastique
Re Pa limite d’élasticité du matériau
Kσ Pa−1 index de plasticité de
transformation Rm Pa résistance du matériau
Indices Indices
e : élastique e : élastique
p : plastique p : plastique
1 : métal 1 : métal
2 : outil 2 : outil
f : frottement f : frottement
u : par unité de volume u : par unité de volume
s : par unité d’aire de surface s : par unité d’aire de surface

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Notations et Indices Notations et Indices


Symboles Unités Désignation Symboles Unités Désignation
s (sij) Pa déviateur des contraintes εn – allongement relatif de
l’éprouvette de traction
S0 m2 aire initiale de la section utile de
l’éprouvette de traction ε0 – coefficient de prédéformation (loi
de Krupkowski)
SR m2 aire de la section de rupture de
l’éprouvette de traction εR – déformation à la rupture
t s temps εp – déformation plastique en traction
T (Ti ) Pa vecteur contrainte εe – déformation élastique en traction
T K température absolue ε (εij) – tenseur des (petites)
déformations
x (xi) m vecteur position
ε – déformation généralisée
X (Xij) Pa tenseur d’écrouissage ˙
cinématique ε s−1 vitesse de déformation généralisée
U J · kg−1 énergie interne massique ε̇ ( ε̇ ij ) s−1 tenseur des vitesses de
déformation
U (Ui) m vecteur déplacement
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λ, λ′ (Pa · s)−1 multiplicateurs plastiques


v (vi) m · s−1 vecteur vitesse
µ – coefficient de frottement de
vn m · s−1 module de la composante Coulomb
normale de la vitesse
ν – coefficient de Poisson
vt (vt1,vt2) m · s−1 composante tangentielle
de la vitesse ρ kg · m−3 masse volumique
vref m · s−1 vitesse de référence ρM kg · m−3 masse volumique maximale
(vitesse d’outil) du matériau
V (Vi) m · s−1 vecteur vitesse de translation θ = ln(V/V0) – déformation volumique (∼ ∆V/V0
˙ pour petites variations)
W W puissance
σ (σij) Pa tenseur des contraintes
α K−1 coefficient de dilatation
thermique linéaire σ Pa contrainte normale
α s−m coefficient de frottement de σ0 Pa contrainte d’écoulement
Norton-Hoff plastique du matériau
β – coefficient du modèle σn Pa contrainte nominale en traction
d’écrouissage mixte de Hughes
σ1 Pa · sm consistance (en traction)
β̃ K−1 coefficient de thermodépendance
de la contrainte d’écoulement σα Pa contrainte de traction dans
la direction faisant un angle α
χ – fraction volumique de nouvelle avec la direction de laminage
phase
σb Pa contrainte d’écoulement
γ – cisaillement en bi-expansion
γ̇ s−1 vitesse de cisaillement σ Pa contrainte équivalente
Γ N·m couple de torsion, de laminage Σ % striction (en traction)
Γ (Γi) N·m moment résultant τ Pa cission
∆v (∆v) m · s−1 discontinuité de vitesse ζ – triaxialité des contraintes, − p/σ0
(intensité)
ω rad · s−1 vitesse angulaire
ε – déformation rationnelle totale
en traction ω (ωi) rad · s−1 vecteur vitesse de rotation
Indices Indices
e : élastique e : élastique
p : plastique p : plastique
1 : métal 1 : métal
2 : outil 2 : outil
f : frottement f : frottement
u : par unité de volume u : par unité de volume
s : par unité d’aire de surface s : par unité d’aire de surface

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P
O
U
Plasticité en mise en forme R

E
par Eric FELDER
N
Ingénieur civil des Mines de Paris, Docteur ès Sciences
Maître de recherches au Centre de mise en forme des matériaux (CEMEF)
École des Mines de Paris, CNRS de Sophia-Antipolis
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Bibliographie
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V
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