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3. ETAT DES LIEUX DU TISSU INDUSTRIEL DE L’INDUSTRIE DES COMPOSITES EN FRANCE ........................................ 20
a. Les principales applications dans l’industrie ....................................................................................................... 20
b. Analyse du marché français ................................................................................................................................ 22
c. Structure du tissu d’entreprises.......................................................................................................................... 25
6. PRECONISATIONS .................................................................................................................................................... 66
a. Adaptation de l’offre de formation..................................................................................................................... 67
b. Contribution à l’élaboration de filières collaboratives ....................................................................................... 69
c. Communication et attractivité ............................................................................................................................ 71
d. Synthèse des préconisations ............................................................................................................................... 72
1
1. CADRAGE DE LA MISSION
L’étude prospective sur les besoins en Ainsi, les enjeux de l’étude sont les
compétences, emplois et métiers des suivants :
entreprises du secteur des composites
• Réaliser un état des lieux du
s’inscrit dans la démarche menée par
secteur des matériaux
l’Observatoire de la Plasturgie.
composites ;
Dans le cadre de l’accord de
• Appréhender les évolutions du
développement de l’emploi et des
marché des composites ;
compétences (EDEC) cofinancé par
l’Etat, l’étude doit permettre • Étudier les évolutions des
d’identifier au mieux les besoins en besoins en compétences, en
compétences dans les métiers de ce emplois et métiers des
secteur, à travers les évolutions, les composites.
contraintes et tendances du marché,
et de définir les dispositifs les plus
appropriés à mettre en place pour y
répondre.
2
b. Périmètre de l’étude
Tous les marchés du secteur des L’étude traite uniquement des matériaux
matériaux composites entrent dans le composites à matrice organique (CMO),
c. Précisions méthodologiques
Pour mener cette étude à bien, le cabinet Lafayette Associés a établi une méthodologie en plusieurs
étapes :
- L’analyse documentaire pour établir un bilan se base sur la consultation de différents rapports1,
notamment élaborés par le JEC Group (2017), la Fédération de la Plasturgie et des Composites
ou encore Xerfi France (juillet 2017).
- Pour l’utilisation de données robustes, les derniers chiffres disponibles sont toujours utilisés.
1
Annexe 1 : Liste des études consultées
3
Cadrage et
pilotage de la
mission
Un questionnaire diffusé en ligne a ensuite été établi dans le cadre d’une enquête quantitative. 58
personnes ont participé à cette enquête2, dont 35 entreprises transformatrices. Enfin, 20 entretiens
ont été menés essentiellement auprès d’acteurs de la branche de la plasturgie et des composites
dont 18 entreprises (14 transformatrices) pour approfondir l’enquête3 sur les besoins en
compétences au sein des entreprises du secteur.
Répartition des entreprises participant à l'enquête selon Structure des sociétés en 2015
leur taille
>200 salariés; 7%
>200
salariés; 19; 0-9 salariés; 50-200
25% 25; 33% salariés; 17%
50-200 0-10
10-49 10-50 salariés; 43%
salariés; 18;
salariés; 14; salariés; 33%
24%
18%
2
Annexe 2 : Liste des entreprises participantes
3
Annexe 3 : Liste des entreprises contactées
4
L’enquête a visé toutes les entreprises du secteur des matériaux
composites, dans le but d’obtenir des contributions de tous les types
d’entreprises et d’identifier les besoins en compétences de toutes les
entreprises selon leur taille. Ainsi, notre échantillon est en phase avec le
panorama des sociétés du secteur.
Fonction
opérationnelle;
32; 42%
Fonction de
direction; 44;
58%
Branche; 28;
37%
Hors-branche;
48; 63%
5
Ici, les entreprises du secteur des matériaux composites de la
branche sont comprises au sens des codes suivants parmi la famille
22 « Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique » de la
nomenclature d’activités française (NAF) :
Siège situé à
l'étranger 13%
Ile-de-France
Nouvelle 13%
Aquitaine Bretagne Pays de la Loire
7% 7% 8%
6
2. ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES
COMPOSITES
a. Eléments de cadrage sur les matériaux
composites
Un matériau composite est constitué de deux ou plusieurs matériaux non miscibles et possède des
propriétés/performances meilleures que celles de chacun de ses constituants.
C’est un matériau hybride qui se différencie des matériaux macroscopiques homogènes par son
anisotropie. Cette variété de matériaux et cette anisotropie caractéristique, permettent de répondre de
manière exhaustive à un cahier des charges spécifique.
Il existe différents facteurs favorisant l’utilisation des matériaux composites, pour les ajuster aux
exigences d’une application. Leurs avantages sont nombreux :
- En ce qui concerne la sécurité, les matériaux composites permettent tenue aux chocs, au feu,
l’isolation thermique, l’isolation électrique…,
- En termes de conception, les matériaux composites présentent des avantages, ils permettent
l’allègement des structures, ou encore la réduction de pièces à assembler.
7
- D’adjuvants divers (charges, additifs, âmes) permettant d’améliorer les caractéristiques
physique, chimique, thermique et mécanique de la pièce ou de permettre la polymérisation :
o Les charges d’origine minérale, organique ou synthétique peuvent être intégrées aux
matrices. On obtient ainsi une « formulation » dont les propriétés améliorent les
caractéristiques finales de la pièce.
o Les additifs sont ajoutés aux matrices afin d’apporter des propriétés rhéologiques et ainsi
permettre le processus de polymérisation (exemples : accélérateurs, catalyseurs,
durcisseurs). D’autres types d’additifs permettent d’améliorer les propriétés finales de la
pièce (exemples : anti-oxydant, plastifiant, anti-UV).
o Les âmes, prises en sandwich entre des peaux composites permettent d’améliorer les
propriétés mécaniques tout en limitant l’apport de masse. Dans le secteur aéronautique,
on utilise très souvent du Nida (papier aramide NOMEX®) ou Nidalu (structure
aluminium). Dans le nautisme, le balsa et les mousses polymères sont utilisés.
Il existe une classification des pièces en matériaux composites, on distingue avant tout les matériaux
de grande diffusion (GD) pour un bon compromis performances/coût. Les pièces grande diffusion sont
principalement en verre/polyester et ont un taux de fibres généralement inférieur à 35%.
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On distingue les matériaux à hautes performances (HP) pour des applications de haute technologie,
avec des caractéristiques et performances élevées. Ces pièces sont principalement en carbone/époxy,
avec un taux de fibres supérieur à 50%.
Cependant, dans chaque catégorie, on peut classer les pièces selon leur structure
Parmi les fibres les plus employées dans les composites on peut citer :
Ces fibres sont composées de 80% de silice et de 20% de produits issus de carrière (marbre, craie,
kaolin…). Son faible coût de production fait de cette fibre, la plus utilisée à l’heure actuelle. Elle
représente 85 % des applications composites aujourd’hui.
Roving Tissu
Mat (non tissé)
Les fibres de verre sont utilisées sous différentes présentations commerciales (roving, mat, tissus,
unidirectionnel, tresse, multiaxiaux). Elles sont principalement utilisées pour des applications dont les
propriétés mécaniques recherchées sont moyennes et le prix de revient de ces pièces réduit.
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Les secteurs d’activité les plus consommateurs de ce type
de fibre sont les transports (automobile, ferroviaire, bus,
camion…), le bâtiment, le nautisme, l’éolien, le sanitaire,
les articles de sports et loisirs :
Elles sont obtenues par traitement pyrolyse de précurseurs (PolyAcryloNitrile (PAN) ou BRAI). Deux
catégories de fibres sont commercialisées : les fibres HR « Haute Résistance » (contrainte à la rupture
élevée) et les fibres HM « Haut Module » (rigidité élevée).
80% des applications à base de fibres de carbone sont des fibres HR, fabriquées à partir de PAN.
Les fibres de carbone sont utilisées pour obtenir une plus grande légèreté et une meilleure rigidité de
la pièce (amélioration de la résistance mécanique). Elles sont également utilisées pour des applications
haut de gamme ou pour agrémenter des produits de luxe.
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- Les fibres d'aramide :
Ce sont des fibres synthétiques à base de polyamide aromatique. Elles ont une masse volumique
inférieure aux fibres de verre et de carbone (1,3 à 1,44 g/cm3).
Roving
Les fibres d’aramide sont utilisées pour leur excellente résistance aux impacts, et pour leur capacité
d’absorption des vibrations. Cependant leur mauvaise résistance aux UV, leur forte reprise d’humidité
et leur difficulté à être usinées, limitent leur emploi au niveau industriel, impliquant trop de contrainte
à la mise en œuvre (stockage rigoureux, étuvage avant transformation et outils de découpe
spécifiques).
o Les fibres naturelles, comme le chanvre ou le lin sont utilisées pour leurs bonnes propriétés
mécaniques pour un prix relativement plus élevé que les fibres de verre.
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Elles sont particulièrement écologiques, permettent d’alléger les pièces, d’absorber les vibrations et
donnent un design « naturel » aux pièces.
Les secteurs d’activités sont principalement l’automobile (pièces non structurelles), le sport et loisir et
le decking :
La fibre de verre est la plus utilisée (près de 4 millions de tonnes) avant la fibre de carbone (42 000
tonnes) (2011 – JEC Group). Malgré des volumes encore faibles, les autres fibres de renforcement
présentées connaissent une croissance. Les fibres naturelles présentent un potentiel intéressant. En
effet, la France est le premier pays producteur de fibres de lin (100 000 tonnes en 2009) et la
production de chanvre est également importante. Leurs caractéristiques, propres aux fibres végétales,
sont la flexibilité, la faible abrasivité et la faible densité. Le lin technique présente des avantages : outre
ses propriétés mécaniques spécifiques, ressource inépuisable, il est biodégradable et demande peu
d’énergie pour être produit.
L’association FiMaLin a ainsi lancé un projet structurant de filière autour du lin technique, visant le
développement de produits par l’association du lin et du polyamide PA11 (Source FiMaLin).
Majoritairement destiné à l’industrie textile, la production de lin s’oriente donc comme matériau
composite vers d’autres industries, utilisés dans les biens de consommation et fait l’objet de projets
dans les secteurs des transports ou encore du nautisme.
Initié par Faurecia, le projet FORCE vise, lui, une fibre de carbone économique à moins de 8€ par
kilogramme, contre une moyenne actuelle de 15 à 20€ par kg, avec des performances adaptées aux
applications envisagées, en lien avec l’industrie automobile. Ainsi, un groupe constitué d’industriels
s’est mobilisé (Arkema, Chomarat, Faurecia, Kermel, Mersen, Plastic Omnium, PSA Peugeot Citroën,
Renault, Rhovyl, et Total) pour lancer ce projet piloté par l’IRT Jules Verne.
Concernant les matrices, elles sont divisées en deux familles, induisant ainsi des différences tant par
leurs caractéristiques que leur mise en œuvre :
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- Les matrices thermodurcissables (TD) : à l’état liquide, ces matrices durcissent sous l’effet d’une
réaction chimique (à l’aide d’un catalyseur ou d’un durcisseur) combinée ou non de la
température. Cette réaction est irréversible et limite la possibilité de recyclage. Les temps de
réaction sont relativement longs et permettent difficilement une production haute cadence.
- Les matrices thermoplastiques (TP) : sous forme solide, elles se ramollissent sous l’effet de la
température permettant ainsi leur mise en forme. Elles sont ainsi figées par refroidissement.
Leur recyclabilité est plus aisée. Les principaux thermoplastiques utilisés dans les composites
sont :
o Polypropylène (PP) et polyéthylène (PE) qui sont les matrices
TP standard, non techniques. Elles sont utilisées en injection
ou compression pour faire des pièces de grande diffusion.
o Polyamides (PA), ce sont des polymères techniques qui sont
principalement utilisés dans l’automobile.
o Polyesters (PET ou PBT), ils sont principalement utilisés pour les applications électriques
o Polysulfones (PPS), ce sont des polymères pouvant résister en continu à des
températures de l’ordre de 160°C à 205°C. Elles sont utilisées pour des applications
chimiques, médicales et aéronautiques.
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o Polyarylcétones (PEEK, PEAK), ce sont des polymères thermoplastiques résistants à des
températures de l’ordre de 250°C. Utilisées principalement en aéronautique, elles ont
aussi des applications dans les domaines électroniques, chimiques et automobiles
(environnement moteur).
o Polyétherimides (PEI), leur résistance thermique peut atteindre en continu 280°C. Elles
sont employées en aéronautique, électronique et automobile.
A ce jour, les matrices thermodurcissables sont largement représentées dans les différentes
applications composites, à hauteur de 70% des composites transformés en Europe. Cependant, la
répartition des applications futures devrait être plus équilibrée, s’expliquant par un besoin de montée
en cadence et productivité améliorée. Par ailleurs, la réglementation REACH condamne de nombreux
composants intervenant dans la fabrication des matrices thermodurcissables, au profit des
thermoplastiques. Outre la réglementation, la santé des salariés implique la réorientation vers de
nouvelles matières et procédés moins émissifs.
2016 2020-2025
Thermoplastiques (TP) 30% 40-50%
Thermodurcissables (TD) 70% 50-60%
Source : pluscomposites.com
Les semi-produits : Il s’agit de matériaux « prêts à l’emploi », c’est-à-dire que le mélange entre la fibre,
la matrice et les adjuvants est intimement fait.
14
➢ Les compounds ou premix TD : semi-produit composé de fibres courtes (<100 mm) intimement
mélangées avec une formulation à base de résine thermodurcissable. Il y a des compounds à
base de fibres de verre pour des applications grande diffusion, comme le SMC (Sheet Molding
Compound) ou le BMC (Bulk Molding Compound) que l’on retrouve majoritairement dans les
secteurs de l’automobile et de l’électrique. Il y a aussi des compounds à base de fibres de
carbone pour des applications semi-structurelles (aéronautique ou automobile), que l’on appelle
des SMC HP (Sheet Molding Compound Hautes Performances), ou DLF (Discontinuous Long
Fiber). Ces semi-produits sont transformés par compression à chaud ou par injection.
15
b. Les principaux procédés de transformation
des matériaux composites
La mise en forme de ces matériaux composites s’opère via des procédés de mise en œuvre multiples,
tant manuels que mécanisés. Plusieurs facteurs entrent en compte dans le choix d’un procédé, comme
les caractéristiques techniques de la pièce, le type de matière, le type de série, la cadence ou le
montant des investissements nécessaires pour utiliser un procédé. Les procédés manuels représentent
13% de la production en France. Cependant en termes de progression, il faut noter l’évolution du
procédé d’injection (+3pt/an) et des procédés de compression (+1pt/an) au détriment des procédés
manuels/petites séries (-1 pt/an).
procédés en
continu
22%
Source : JEC Group 2017
Par définition, les procédés manuels ou procédés petites et moyennes séries :
❖ La stratification ou moulage au contact
❖ Les procédés LCM (procédés de moulage par transfert de résine) : infusion, RTM (moulage par injection de
résine sur renfort), RTM light, C-RTM
❖ La projection simultanée
❖ Drapage de préimprégnés avec cuisson en étuve ou autoclave
16
Dans la catégorie « autres », on trouve les procédés suivants :
❖ Enroulement filamentaire (moulage automatisé ouvert)
❖ Centrifugation (moulage sous forme de cylindres creux)
Estampage
On retrouve des procédés de mise en œuvre plus représentatifs dans chaque secteur d’activité :
❖ Aéronautique : drapage de préimprégnés, estampage, RTM
❖ Automobile/ transports : injection TP, compression SMC, procédés LCM
❖ Construction : enroulement filamentaire, procédés LCM, pultrusion
17
En synthèse, les évolutions importantes en termes d’utilisation des fibres et matrices, ainsi que des
procédés de transformation, traduisent la croissance du secteur des composites et sa dynamique
d’innovation. Ces évolutions permettent d’augmenter la productivité et le rythme des cadences, afin de
produire des pièces aux caractéristiques et performances toujours plus élevées.
18
c. Analyse des freins et opportunités des
matériaux
FORCES FAIBLESSES
- Caractéristiques techniques - Coût élevé de production
intéressantes - Cadence encore trop faible
- Diversité des matériaux pour de la production en
- Multiplicité des applications, masse
présence d’importants - Difficultés de maintenance et
débouchés pour le secteur et réparation (détection des
hausse de la demande dans les failles)
industries - Manque de BDD matériaux
fiables pour faciliter
dimensionnement
- Manque de logiciels fiables de
simulation
OPPORTUNITES MENACES
- Existence d’écoles d’ingénieur de - Absence de standardisation des
haut niveau dans la conception de matériaux
matériaux avancés - Erosion structurelle de l’industrie
- Implantation de nombreux - Positionnement « moyen de
donneurs d’ordres de dimension gamme » de l’industrie
mondiale (Airbus, Faurecia…)
- Forte concurrence des matériaux
- Travaux de R&D pour améliorer traditionnels
la performance des résines
- Nécessité de former les personnes
- Amélioration par les travaillant dans l’industrie à
équipementiers des machines et l’utilisation de ces matériaux
moules
- Difficulté de recyclage des
- Amélioration des logiciels de matériaux composites, manque de
modélisation du comportement structuration de la filière pour la
des matériaux récupération et la revalorisation des
- Sensibilisation de la société aux composites
solutions en réponse aux enjeux - Renforcement des normes de
environnementaux sécurité rendant les certifications
- Soutien financier de l’Etat à pour les matériaux difficiles à
recherche et au développement obtenir
de matériaux composites
19
3. ETAT DES LIEUX DU TISSU INDUSTRIEL
DE L’INDUSTRIE DES COMPOSITES EN
FRANCE
biens de
consommation
10%
Energies et construction
électrique 20%
15%
Source : JEC Group 2017
Les applications des matériaux composites concernent des secteurs extrêmement divers et complexes.
En effet, les caractéristiques de ces matériaux permettent de répondre à des problématiques
techniques. Les gains de performance, de poids, de taille sont des atouts majeurs. Un tiers de la
production en volume dans l’industrie concerne le secteur du transport (filières automobile et
ferroviaire. La construction est le second secteur d’application, suivi par le secteur de l’électricité et de
l’électronique.
Les applications des matériaux composites concernent en effet de vastes marchés de l’industrie. Dans
l’aérospatial et l’aéronautique, l’utilisation des composites permet des constructions plus légères, donc
plus économes en carburant et ayant une meilleure résistance dans des conditions extrêmes. De
même, pour les transports, ces applications permettent des véhicules plus légers, économes et par
conséquent moins polluants. Dans le BTP, on fabrique des matériaux de construction innovants,
favorisant une meilleure isolation et une plus grande résistance. Les matériaux composites sont
également utilisés dans la fabrication de biens de consommation dont les caractéristiques techniques
se voient améliorées.
20
Transport - Automobile Transport - Ferroviaire Construction
Pare-chocs, éléments de Avant de motrice métro, TGV, Coffrage de béton, plaques,
carrosserie : portes, tablettes, sanitaires, sièges, bardage, parements de façade,
coque de l'Espace, voitures sans wagons frigo... sanitaires, baignoires, tubes
permis, F1... d'assainissement, mobilier urbain :
Pièces sous capot, coques de panneaux, kiosques à journaux,
sièges, carters... abribus, cabines de téléphone
En synthèse, les entreprises du secteur des composites se positionnent sur des marchés toujours plus
nombreux. Les matériaux composites y sont valorisés pour les raisons de productivité et de
performance. Des exemples d’applications sont présentés dans le tableau ci-après par ordre de taille.
21
b. Analyse du marché français
L’industrie des composites étant hétérogène, sa chaine de valeur est assez complexe…
• Les fabricants de matériaux et produits composites semi-finis (par exemple Porcher, Chomarat,
Serge Ferrari)
• Les fabricants de pièces et d’équipements en matériaux composites (par exemple Airbus et
Faurecia dans les transports, Saint-Gobain dans le BTP…)
• Les fabricants d’éléments de base des matériaux composites : producteurs de renforts (par
exemple Owens Corning, Toray, Hexcel), producteurs de matrices (par exemple Arkema, Solvay,
Ashland)
• Dimensionnement/conception/simulation
• Contrôles/caractérisation
• Utilisateurs de produits en matériaux composites
La majorité des entreprises fait partie des transformateurs. Des entreprises de toutes les tailles sont
représentées parmi ces différentes positions de la chaîne de valeur, des très petites entreprises aux
grands groupes. Certaines entreprises sont présentes dans plusieurs positions de la chaine de valeur,
notamment des entreprises à la fois fabricantes d’éléments de base et transformatrices. Aucune
donnée chiffrée ne précise la répartition exacte des entreprises, le panel de cette étude compte lui
64,5% d’entreprises qui pratiquent la transformation.
22
La problématique de ces acteurs des matériaux composites est ici d’afficher les meilleures
caractéristiques techniques, par une diversité de formes, de dimensions et de poids, tout en maitrisant
le cout élevé de la production. C’est pourquoi l’intérêt économique des matériaux composites pousse
les industriels à les privilégier pour les pièces présentant une haute valeur ajoutée, produites en petites
et moyennes séries. L’utilisation de matériaux composites s’applique dans des secteurs très divers,
visant de vastes marchés.
En 2015, on comptait 565 entreprises liées au marché des composites. Ce marché représente environ
24 000 salariés.
Les entreprises du composite regroupent un grand nombre de secteurs d’activité. 9% des plasturgistes
français fabriquent des produits en matériaux composites. Cela se traduit par un grand nombre de
codes NAF concernés (voir Annexe 3).
Les entreprises du secteur des composites sont réparties de la manière suivante sur le territoire :
23
En France, les entreprises du marché des composites sont très présentes en région Auvergne-Rhône-
Alpes (plus de 130 entreprises). Il s’agit de la région la plus représentée, devant l’Ile-de-France,
l’Occitanie et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
24
c. Structure du tissu d’entreprises
Le nombre d’entreprises dont le composite est l’activité principale est estimé à 535 (JEC 2017). Les
entreprises qui interviennent ponctuellement tout au long de la chaine de valeur viennent augmenter
considérablement ce nombre. Le tissu industriel du secteur des composites est majoritairement
composé de PME, comme beaucoup de secteurs en France. En effet, environ 90% des entreprises du
secteur des matériaux composites sont des TPE-PME.
10-50 salariés
33%
Au sein de ce demi-millier d’entreprises, le nombre de salariés est estimé à 24 000 (Source : JEC
Group 2017).
Le marché français représente environ 380 000 tonnes (2015), soit 5% de la production mondiale pour
un chiffre d’affaires de 2,68 milliards d’euros, soit 6% du chiffre d’affaires mondial.
200
100
0
2010 2015
A l’échelle européenne, le marché français représente 15% du marché en volume (l’Allemagne 28%,
l’Italie 18%, le Royaume-Uni 8%) (Source JEC Group 2017).
25
4. ANALYSE DE L’EVOLUTION DU MARCHE
DES COMPOSITES
a. Les enjeux industriels par secteur d’activités
CONSTRUCTION
Le domaine de la construction est un débouché important pour les matériaux composites. Il représente
20% du marché des composites en volume.
La hausse de la population, notamment dans les villes, ainsi que l’urbanisation permettent aux
matériaux composites de trouver une place grandissante dans l’activité du BTP en France. Les activités
de construction connaissent en effet une légère hausse depuis 2013 (Source Insee).
Les innovations dans les constructions favorisent également l’utilisation du composite, pour ses
caractéristiques techniques (gain d’espace à performance d’isolation égale par rapport aux isolants
traditionnels, résistance à la corrosion, variétés de forme, performances mécaniques).
26
S’il existe une légère reprise en termes de production des activités de construction depuis 2013 (Insee),
le nombre de salariés dans le secteur reste stable (Observatoire des métiers du BTP). La demande en
matériaux composites dans le domaine de la construction est néanmoins en augmentation continue,
malgré un coût assez élevé de ces matériaux en comparaison avec les matériaux traditionnels.
TRANSPORT AUTOMOBILE
Le transport est le domaine qui a le plus de poids dans le secteur des matériaux composites : 33% en
volume. Que ce soit dans les filières automobile, ferroviaire ou navale, la construction de matériel de
transport comprend une part de plus en plus large de matériaux composites. Le premier facteur de
cette utilisation des composites est la nécessité d’alléger les appareils et de réduire leur consommation
de carburant.
Concernant l’automobile, la part d’utilisation des matériaux composites étant encore relativement
faible, malgré son augmentation, c’est le nombre élevé de voitures construites chaque année donne
tout son poids à la filière. Les débouchés dans l’industrie ferroviaire sont plus limités, et les
constructions navales constituent un marché de niche en raison des faibles volumes de production
(bateaux de course, bateaux de plaisance, construction navale militaire).
27
Après une chute de la production de la construction automobile en 2008 (Source Insee), le rebond de
la production n’est que modéré. La part limitée des matériaux composites dans le poids des véhicules
font toutefois de l’automobile un marché à investir, car les matériaux innovants doivent permettre
d’alléger le poids des voitures et de limiter les émissions de CO2. Les temps de cycle long et les prix
des matériaux composites sont aujourd’hui les freins de ce marché.
AERONAUTIQUE
L’aéronautique est un domaine qui utilise une part de plus en plus grande de matériaux composites.
Le secteur représente une production faible en volume, mais le prix élevé de chaque pièce valorise sa
part en valeur. La part des composites dans les anciens programmes était de 5%, tandis qu’elle s’élève
à 25% dans l’A380. La part des composites dans le poids de l’Airbus A350 XWB et le Boeing 787 est
de 50% (Source Usine nouvelle).
28
Malgré la complexité de certification des pièces ou encore les difficultés de recyclage des pièces, les
matériaux composites trouvent donc leur place dans ce marché où la pression est de plus en plus forte
sur la baisse des coûts, de la part des donneurs d’ordres et sous-traitants de premier rang, puis en
répercussion sur les autres sous-traitants.
NAUTISME
L’utilisation des matériaux composites dans la construction nautique est en croissante et prend
désormais une place prépondérante. Ils servent à réaliser des formes complexes des structures comme
les ponts ou les coques.
Pour le nautisme, les matériaux s’avèrent particulièrement intéressants pour leurs caractéristiques : la
légèreté, la tenue aux agressions climatiques, la résistance en milieu marin. De ce fait, un fort
développement existe pour les bateaux de compétition. L’entreprise Heol Composites a par exemple
doublé son chiffre d’affaires et son effectif en 2015, avec le développement de foils de bateaux, dont
elle est devenue numéro 1 mondial (Journal du composite).
29
Structure produite par Héol Composites, dont la tenue et
bien supérieur à celle des liaisons colles des assemblages
traditionnels. (Source Journal du composite)
Les composites sont utilisés progressivement sur tous les types de bateaux. L’industrie nautique est
elle-même un segment dynamique. Les trois quarts de la production concerne les bateaux à moteur,
dont le chiffre d’affaires a augmenté de 19,7% entre les exercices 2014-2015 et 2015-2016.
30
b. Un secteur en croissance : Indicateurs
économiques du marché
➢ Dans le domaine de la plasturgie, les composites sont le segment à plus forte valeur ajoutée :
40% en 2013 (Source : JEC Group 2017).
➢ Les composites sont aussi le segment le plus dynamique : +5% de croissance moyenne annuelle
en volume estimés entre 2010 et 2020 (Source : JEC Group 2017).
31
c. Impact de ces évolutions sur la structuration
de la filière industrielle
32
Le pôle soutient l’innovation dans la filière
véhicules pour favoriser de nouvelles mobilités,
Transports l’électronisation des véhicules, le développement
durable, les véhicules de petites séries…
33
Le pôle favorise la mise en relation afin de
booster la compétitivité des acteurs de
Energie, TIC, transports l’économie maritime, en détectant les projets
innovants et accompagnant les porteurs de projet.
34
d. Facteurs d’évolution de l’activité des
entreprises du secteur
Le secteur des matériaux composites connait différentes tendances. Plusieurs facteurs déterminent
l’activité des entreprises et leurs besoins en compétences.
Degré d'impact sur les besoins en métiers et compétences, par facteur, pour toutes les
entreprises
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Degré d'impact sur les besoins en métiers et compétences, par facteur, pour les entreprises
transformatrices
35
Différents facteurs peuvent expliquer les besoins en métiers et compétences exprimés par les
entreprises du marché des composites. Pour elles, le premier facteur impactant le besoin en
compétences est le positionnement sur un nouveau marché. Les transformateurs insistent en
deuxième lieu sur les règlementations (par rapport à l’ensemble du panel).
Le positionnement des entreprises sur de nouveaux marchés est la première tendance impactant les
besoins en métiers et compétences. En effet, la diversité des secteurs d’application des matériaux
composites suppose l’investissement des entreprises sur des marchés toujours plus nombreux. Un
nouveau marché suppose donc une adaptation des techniques pour répondre à une commande
particulière, requérant des compétences spécifiques. La demande croissante en provenance des
transports, du BTP et de l’industrie sont notamment des déterminants importants. L’action des pouvoirs
publics est également un élément susceptible d’encourager de nouveaux positionnements.
Les réglementations liées aux composites sont un facteur prévalent impactant le secteur et les
entreprises des composites dans leurs besoins en compétences. En lien avec les problématiques
d’hygiène et de sécurité, les réglementations sont de plus en plus présentes. La réduction de
l’exposition aux émissions de styrène de manière contraignante à l’horizon 2019, la réglementation de
la mise en décharge des déchets de production sont des enjeux majeurs.
36
Les nouvelles techniques robotisées nécessitent de nouvelles compétences. Les procédés de
fabrication artisanale permettent difficilement la production de grandes pièces utilisées dans le
nautisme ou l’éolien par exemple. Le développement de technologies robotisées requiert un savoir-
faire au sein des entreprises et modifie la nature des tâches réalisées et donc le processus de
production. Les process hybrides émergent ainsi pour la production de « smart composites », ils
intègrent des fonctions nouvelles, mécaniques ou électroniques, comme dans le cas du surmoulage,
de la fonctionnalisation ou du net-shape. L’impression 3D a également investi le secteur des
composites, en prenant une ampleur importante dont témoigne le développement de pôles et de
formations adaptées, comme le F3DF à Lyon. Enfin, en termes de contrôles, l’amélioration par l’aide
de techniques et dispositifs de repérage des défauts de fabrication, car les microfailles sont très
difficiles à identifier et les risques de défauts élevés.
La transformation numérique est, comme pour beaucoup d’autres secteurs, une tendance forte, qui
touche l’ensemble des métiers, et impacte l’organisation du travail. L’introduction des « cyber systèmes
de production », le « big data », l’accès aux tablettes numériques, les solutions collaboratives, sont
autant de bouleversement qui impactent les tâches à accomplir, et les modes de communication. Cette
tendance induit une évolution des compétences attendues par les entreprises et donnent une
importance plus grande aux compétences comportementales (autonomie, réactivité, collaboration…).
En somme, relever ces défis doit permettre aux entreprises d’améliorer la compétitivité et la
performance des matériaux composites. L’amélioration de la compétitivité, est une piste
d’amélioration impliquant d’une part l’accélération des cadences de production, et d’autre part la
réduction des coûts de production et de développement. La recherche de performance des matériaux
passe par le développement de leurs caractéristiques : propriétés mécaniques, conductivité, résistance
à la corrosion, légèreté, matériaux intelligents, potentiel de recyclage. Cette amélioration se traduit par
une meilleure approche du dimensionnement, du design, de la simulation et du contrôle.
37
5. ANALYSE DES BESOINS EN
COMPETENCES
a. Etat de l’art des besoins en compétences du
marché actuel
68 % des entreprises participant à notre étude connaissent des difficultés à répondre aux besoins en
recrutement. Ce taux baisse à 62,5 % pour les transformateurs.
Motifs des difficultés de réponse aux besoins en recrutement, pour les transformateurs
Autres 0%
38
Les difficultés de recrutement sont essentiellement liées au manque de qualification des candidats et
à la technicité de l’emploi. Ce constat met en question l’adéquation de l’offre de formation avec les
besoins en compétences des entreprises. Cette offre doit répondre au manque de compétences des
entreprises, concernant à la fois les savoir-faire, par l’inadaptation aux techniques utilisées, et les
savoir-être, par manque de compétences comportementales.
Les entreprises mettent ensuite en avant la méconnaissance des métiers, par les étudiants et salariés.
Enfin, un problème de localisation géographique peut être un facteur de difficulté de recrutement,
notamment lorsque l’entreprise n’est pas en phase avec l’offre de formation, au niveau géographique.
Cela justifie certaines difficultés de recrutement de métiers de plus bas niveau, correspondant à des
profils moins mobiles en moyenne.
39
En outre, la robotisation croissante dans le secteur des composites induit des évolutions en termes de
métiers et compétences et d’organisation interne.
D’une part, la substitution de tâches manuelles par des tâches automatisées modifie en effet
l’organisation des entreprises, aux différents stades concernés, comme l’approvisionnement, la gestion
de production, le conditionnement, l’expédition…
Les besoins en compétences diffèrent selon les métiers. Les résultats de l’enquête montrent que les
domaines qui recensent le plus de besoins de recrutement sont « Recherche, Développement,
Industrialisation » et « Production ».
Plus de 50% des entreprises interrogées indiquent avoir un besoin en recrutement pour un métier, à
court ou moyen terme (horizon moins de 3 ans). En effet, les 3 métiers qui suscitent le plus de besoins
sont :
40
Les besoins dans les métiers de production sont particulièrement accentués pour les entreprises
transformatrices, comme le montrent les données quantitatives suivantes dans les différentes familles
de métiers.
41
PRODUCTION
Besoins en compétences dans les métiers de « Production » Total % besoins à
court et moyen termes
Responsable de production / chef d’atelier 37,5%
Superviseur(se) de production / chef de secteur 36%
Technicien(ne) de production 56%
Régleur(se) de machines de transformation 26%
Conducteur(trice) de machine de transformation 28%
Menuisier / Technicien de pose 12,5%
Chaudronnier(e) / Soudeur 13%
Opérateur(trice) de Production / Agent de fabrication 67%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
Besoins en compétences dans les métiers de "Production" pour les Total % besoins à
transformateurs court et moyen termes
40%
Responsable de production / chef d’atelier 36%
Superviseur(se) de production / chef de secteur 62%
Technicien(ne) de production 23%
Régleur(se) de machines de transformation 25%
Conducteur(trice) de machine de transformation 17%
Menuisier / Technicien de pose 17%
Chaudronnier(e) / Soudeur 80%
Opérateur(trice) de Production / Agent de fabrication
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
Les métiers de la production sont les plus présents dans les entreprises et sont parmi les plus
recherchés, notamment les métiers d’opérateurs et de technicien de production. De l’opérateur au
responsable de production, tous les niveaux sont concernés.
Les besoins de main d’œuvre dans les métiers de production répondent avant tout à un besoin
volumétrique, hormis pour certaines des plus petites entreprises dans lesquelles ces emplois sont
42
critiques. Les responsables de production / chefs d’atelier et les superviseurs de production / chefs de
secteur correspondent eux à un positionnement plus stratégique.
Pour les métiers de la conduite des équipements contribuant à la réalisation de la production, les
enjeux à venir concernent l’adaptation aux techniques utilisées.
L’industrie des matériaux composites connait en effet une dynamique d’automatisation avec la
progression de procédés automatisés. De plus, l’évolution réglementaire influence également les
procédés utilisés et l’adaptation des compétences mises en œuvre. En effet, la réduction des émissions
de styrène mène à la régression des technologies ouvertes, au profit des technologies fermées.
L’exemple de l’utilisation croissante des procédés RTM illustre ces évolutions qui impliquent une
évolution des besoins en compétences. La compétence du CQP Opérateur spécialisé en matériaux
composites « mettre en œuvre les techniques de fabrication de matériaux composites selon les
consignes écrites et/ou orales disponibles au poste de travail » est donc concernée. Il en est de même
pour les compétences du Certificat de Compétences Professionnelles du titre professionnel Stratifieur
Multiprocédés en Matériaux Composites.
• Les techniciens de production : les compétences requises évoluent. L’appui technique qu’ils
assurent à la production est impacté d’une part avec l’utilisation des logiciels de Gestion de
Production Assistée par ordinateur, et d’autre part par les procédés et leurs modifications
techniques, les dispositifs techniques utilisés évoluent ainsi.
43
SUPPLY CHAIN, ACHATS, LOGISTIQUE
Total % besoins à
Besoins en compétences dans le domaine "Supply Chain, Achats et Logistique" court et moyen termes
Acheteur(se) 39%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
Besoins en compétences dans le domaine "Supply Chain, Achats et Logistique", pour les
Total % besoins à
transformateurs court et moyen termes
Acheteur(se) 39%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
Dans la famille « Supply Chain, Achats et Logistique », le métier d’acheteur est le plus présent, il existe
dans 60% des entreprises de notre panel d’enquête en ligne, il n’est pas représenté dans les très petites
entreprises. Acheteur est le métier est le plus sollicité de cette famille, avec près de 40% de besoins
de recrutement à court et moyen termes dans les entreprises.
• Les acheteurs : En contact étroit avec les unités de production, les fournisseurs et les sous-
traitants, les compétences en communication et négociation commerciale sont les plus
sollicitées dans le cadre de l’évolution de leur activité. En termes de savoirs, ils doivent ainsi
maitriser les évolutions du secteur en termes de techniques, pour répondre à la stratégie
industrielle de l’entreprise.
44
• Les fonctions logistiques : la modification des processus de production a un impact limité sur
les besoins en nouvelles compétences. Cependant, le développement du numérique et de la
digitalisation conduit à la nécessité de consolider les compétences des collaborateurs afin de
s’adapter à l’évolution des outils utilisés, notamment en termes de gestion des stocks, des flux
de production et de traçabilité.
Besoins en compétences dans le domaine "Entretien, Maintenance et Outillage" Total % besoins à court
et moyen termes
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
Besoins en compétences dans le domaine "Entretien, Maintenance et Outillage" pour les Total % besoins à
transformateurs court et moyen
termes
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
45
Dans le domaine de la maintenance, les entreprises expriment des besoins en recrutement en premier
lieu en ce qui concerne la conception et la fabrication d’outillages et les profils d’opérateurs et
techniciens de maintenance. Cela concerne la maintenance des machines, en relation avec la
dynamique de l’automatisation, mais aussi en termes de réparation des pièces, avant livraison, en SAV
ou pièces en service. Les profils de métiers de la maintenance concernent d’autant plus les
transformateurs (+10 points pour les opérateurs de maintenance par rapport à l’ensemble du panel).
46
QUALITE, HYGIENE, SECURITE, ENVIRONNEMENT
Besoins en compétences dans le domaine « Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement » Total % besoins à
court et moyen termes
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
Le besoin exprimé par les entreprises en termes de recrutement profils QHSE témoigne du caractère
stratégique actuel de cette famille de métiers. En effet, dans le défi de l’amélioration de la performance
des matériaux et de leur compétitivité, les impératifs de qualité impactent les besoins en compétence.
Les enjeux de suivi, de contrôle et organisationnels font ainsi l’objet de ces besoins.
En outre, les évolutions réglementaires HSE (classification des matières selon Reach, CPL, gestion des
solvants et des COV, élimination des déchets, déclaration de stockage ICPE, ATEX …) ont nécessité
l’adaptation des entreprises. Le but étant d’assurer la protection individuelle et collective des salariés
47
(mise aux normes des ateliers), le renouvellement des processus (qualification des matières de
substitution, impact sur les étapes et temps de mise en œuvre), voire le transfert de technologie
(intégration de nouveaux procédés de mise en œuvre), et le travail sur des matières moins toxiques.
• Les contrôleurs qualité : ils suscitent le plus de besoins en compétences au sein de cette famille
est celui pour les entreprises de toutes tailles. Les compétences liées au contrôle du
déroulement des étapes de validation du process de production sont donc déterminées par
l’évolution des procédures et des consignes qualité. En effet, la maitrise des techniques
développées permet d’identifier, diagnostiquer et traiter les dysfonctionnements
• Les coordinateurs qualité : L’importance prise par les démarches RSE et la croissance des
exigences de qualité impliquent la mise en œuvre de compétences développées au sein des
entreprises. Il s’agit pour les coordinateurs qualité de prendre en compte ces enjeux dans la
conception des méthodes et systèmes qualité et dans le pilotage des projets relatifs aux enjeux
de qualité, d’hygiène, de sécurité et d’environnement.
48
MARKETING, COMMUNICATION
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
Les fonctions commerciales jouent également un rôle important dans le développement de l’activité
de l’industrie des composites. A titre d’exemple, deux tiers des entreprises interrogées comptent un
directeur commercial à part entière. Identifier les besoins des clients et les tendances dans ces
fonctions sont des compétences requises. Dans un contexte concurrentiel, le développement des
ventes repose notamment sur la maitrise efficace de la fonction commerciale, nécessitant des
qualités à la fois commerciales et techniques. Les compétences clés, tant pour la prospection, la
vente et le service après-vente sont donc relatives à la connaissance du marché et des produits, et
de leurs évolutions. Les compétences en elles-mêmes varient peu au sein de cette famille de métier.
49
RECHERCHE, DEVELOPPEMENT, INDUSTRIALISATION
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
Les métiers de la R&D sont les métiers qui font l’objet des plus grands besoins en recrutement. Ces
besoins sont moins grands pour les transformateurs, en moyenne moins impliqués à ce stade de la
chaine de valeur des composites. Les très petites entreprises sont également moins concernées. La
multiplication des projets d’innovation et l’évolution des procédés utilisés, nécessitent l’accueil de
nouveaux profils.
50
• Pour chaque métier, les enjeux environnementaux, par les évolutions réglementaires,
notamment concernant les déchets et le recyclage, doivent être pris en compte dans la
conception des solutions et le pilotage des projets. De même, les exigences de qualité prennent
une plus grande part dans les processus industriels et font évoluer les besoins en compétences.
En effet, l’amélioration de la productivité recherchée pousse les entreprises au développement
de solutions automatisées et au renforcement des contrôles qualité.
• Les techniciens bureau d’études : ils sont les plus sollicités, les besoins en compétences
concernent la définition des projets de l’élaboration des schémas au suivi des phases des
projets. Les activités de conception et de dessin, assistées par ordinateur, sont impactées par
les innovations numériques et l’utilisation des logiciels qui font évoluer les compétences
relatives à l’utilisation des outils de modélisation et de simulation.
• Les techniciens process : les méthodes développées sont impactées, dans le processus
d’industrialisation, avec les logiciels de fabrication assistée par ordinateur.
Les métiers plus qualifiés, jusqu’au responsable R&D, sont requis pour leur aspect stratégique, mais
sont moins touchés par de nouvelles compétences.
51
En synthèse, les besoins en compétences à fort enjeu pour les entreprises du secteur des composites
sont les suivants :
52
Synthèse concernant le besoin en compétences
Si les compétences en matière de Recherche, Développement et Industrialisation sont les plus
demandées sur le plan mondial, en France, les transformateurs, et notamment les TPE et PMI-
PME sont bien plus impactées par le manque de compétences adaptées ciblant les métiers de
la Production. Les innovations constantes ne font pas décliner certains métiers, mais les
opérateurs, les techniciens de production, doivent s’adapter à cette dynamique, et cela tant sur
les matières, que les procédés. Si les ressources peuvent être disponibles, compte tenu du
nombre de formations initiales visant ces métiers, elles semblent peu adaptées aux
qualifications et technicités de l’emploi requises par les entreprises. Comme nous le verrons
dans le chapitre suivant, ces constats expliquent un recours important à la formation interne des
salariés.
53
b. Etat de l’art des dispositifs de formation
existants
La cartographie de l’offre de formation regroupe les formations et titres certifiants identifiés (voir
annexe) :
Niveau I
- 17 masters
- 23 titres d’ingénieur
I
Niveau II
- 1 titre professionnel
- 31 licences professionnelles II
Niveau III
- 2 diplômes universitaires
1 BTS
-
- 1 titre professionnel
III
Niveau IV
- 2 Bac Pro
- 2 titres professionnels IV
- 4 titres professionnels
- 1 mention complémentaire
Niveau V
- 5 CAP V
- 4 titres professionnels
- 2 BEP
-
CQP
- 5 CQP ciblant les métiers des composites
La cartographie ne saurait être exhaustive, elle identifie des formations liées aux matériaux
composites. Elle repose sur les données de la Commission Nationale de la Certification Professionnelle,
par la recherche de mots-clés (« composites ») et l’analyse des certifications (codes NSF, codes ROME,
contenus de formation, débouchés) pour déterminer leur pertinence et leur correspondance aux
familles de métiers identifiées.
54
Les entreprises du secteur des composites sont réparties de la manière suivante sur le territoire
L’offre de formation peut être mise en perspective avec la localisation des entreprises sur le territoire,
afin d’en évaluer les écarts géographiques. En effet, la distance entre les établissements de formation et
les entreprises est un facteur de difficulté de recrutement. Les entreprises à la recherche de profils de
bas niveau de qualification rencontrent régulièrement ces difficultés du caractère moins mobile de ces
profils. On note une mobilité moindre pour les candidats aux formations de niveaux V, IV voire III, alors
que c’est moins le cas pour les candidats aux formations de niveaux II et I.
La comparaison de la répartition des entreprises et des diplômes permet toutefois de mettre en avant
plusieurs régions dont l’activité a déjà été soulignée : l’Ile de France, les Pays de la Loire, l’Occitanie ou
encore l’ancienne région Rhône-Alpes.
55
Les formations du secteur des composites sont réparties de la manière suivante sur le territoire
I-V :
Les chiffres indiquent le niveau
des formations proposées.
56
Famille de métiers Offre de formation identifiée
(nombre de titres)
Production Niveau I : 27
Niveau II : 29
Niveau III : 3
Niveau IV : 8
Niveau V : 10
Supply Chain, Achats, Logistique Niveau I : 5
Niveau II : 4
Entretien, Maintenance, Outillage Niveau I : 5
Niveau II : 1
Niveau V : 1
Qualité, Hygiène, Sécurité, Niveau I : 16
Environnement Niveau II : 9
Marketing, Communication Niveau I : 8
Niveau II : 4
Recherche et Développement, Niveau I : 39
Industrialisation Niveau II : 25
Niveau III : 1
L’offre de formation comprend toutes les familles de métiers des matériaux composites pour les
niveaux I et II.
L’offre de formation est plus conséquente pour les métiers de production et de recherche et
développement. Malgré le manque d’organisation d’une filière composite en France, l’offre de
formation est reconnue au niveau européen, avec la présence d’écoles renommées.
L’offre de formation s’avère plutôt complète et attractive pour les formations de niveau I (Master et
Écoles d’Ingénieurs), notamment pour des étudiants des pays limitrophes comme la Belgique.
On note cependant des difficultés d’attractivité pour les formations de niveaux V, IV, et III. Ce sont
pourtant là que les demandes en compétences sont fortes.
57
Quelques formations à fort enjeu :
Ex de formation
Métier à fort enjeu Commentaire
58
Bien que l’offre de formation soit conséquente, elle n’est pas suffisamment adaptée aux évolutions
actuelles et mutations que subissent le secteur, les métiers et les entreprises. Et ainsi les personnes
formées, pourtant spécialisées, ne répondent pas en totalité aux attentes et besoins des industriels
dans les compétences recherchées. Cela concerne avant tout les métiers de la production, par le
manque d’adaptation aux procédés, fibres et matrices. Pour le CQP Plasturgie opérateur spécialisé en
matériaux composites, la compétence « Mettre en œuvre les techniques de fabrication de matériaux
composites selon les consignes écrites et/ou orales disponibles au poste de travail » correspond aux
besoins en compétences. Plus globalement, les compétences en programmation des outils de
production et commandes numériques requièrent l’adaptation des formations.
Les formations certifiantes, sont essentiellement des formations longues (1 an et plus) et très peu sont
organisées en blocs de compétences et adaptées à la formation continue (comme peuvent l’être les
titres professionnels).
Les formations éligibles au CPF retenues par la CPNE de la transformation des matières plastiques
(Plasturgie), sont essentiellement des formations diplômantes (CAP, BP, Bac Pro, BTS, Licence, Master,
Ingénieur) et certifiante (Chef de projet en matériaux composites, titres professionnels, CQP).
Seules 3 formations courtes sont identifiées parmi la liste éditée par la Branche de la transformation
des matières plastiques :
Et pourtant la formation continue est un élément clé du développement des entreprises du marché des
composites.
59
Les entreprises du marché des composites et la formation :
74 % des entreprises ont formé des collaborateurs dans le domaine des composites depuis un an, c’est
même le cas de 80% des entreprises transformatrices.
Autres 8%
Autres 0%
Les formations concernent majoritairement les métiers des domaines de « Production » et « Recherche
et Développement et Industrialisation ».
Elles permettent le plus souvent d'appréhender de nouveaux projets et de développer des nouveaux
marchés. Elles ont également l’objectif de pallier le manque ou l’insuffisance des compétences
identifiées. Les formations ont ici permis d’adapter les compétences des salariés à l’activité des
entreprises et à leur évolution.
60
Pour les métiers de production et de maintenance, ces formations favorisent la polyvalence des
salariés recherchée par les entreprises. La majorité des formations sont dispensées en interne, en effet
73% des entreprises ont réalisées des formations en interne entre salariés dans l’année écoulée (2016-
2017). La formation professionnelle interne est un excellent outil pour faire monter en compétences
ses salariés, et transférer rapidement les compétences. La formation interne présente plusieurs
avantages mis en avant par les entreprises :
61
Modalités d'acquisition des compétences par entreprise tranforatrice concernée
90%
79%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20% 16% 16%
10%
0%
En interne entre salariés Par un organisme de formation Par un centre de formation interne
Les bénéfices à former ses collaborateurs sont importants pour les entreprises :
62
Le recours à la formation continue pour pallier une offre
de formation initiale pas totalement adaptée
Les besoins en compétences exprimés par les entreprises du marché des
composites et notamment par les transformateurs ne sont pas toujours exprimés en
termes de ressources, mais plutôt de compétences attendues. L’offre de formation
initiale est présente mais elle n’est pas totalement adaptée aux besoins des
entreprises. Le recours à la formation continue permet de pallier le manque de
compétences adaptées, mais son offre n’est pas toujours visible, accessible et
finançable.
En synthèse :
63
c. Impact des évolutions et tendances sur les
ressources humaines
D’importantes innovations sont attendues dans les prochaines années dans le secteur des composites,
pour accroître les performances, réduire les coûts et cycles de production, et développer des matériaux
et processus plus respectueux de l’environnement. Il est probable que la croissance du secteur génère
une demande significative en professionnels des composites bien formés ; techniciens, ingénieurs,
concepteurs. Les compétences requises dans les années à venir seront sans cesse modifiées en raison
de l’évolution rapide des procédés de fabrication. De plus, des outils de conception et de simulation
plus adaptés commencent à voir le jour.
Cependant, le secteur peine à attirer et former de nouveaux professionnels, notamment ceux ciblés par
les formations de niveau V et IV. Si de nouveaux cursus sont à créer dans les Établissements
d’enseignement, universités et les centres de formation, il est également urgent d’adapter les cursus
et certifications présentes (contenu, durée, découpage en bloc de compétences, certifications…).
Plusieurs défis sont donc à relever pour les acteurs du secteur des matériaux composites :
64
• En termes d’organisation des tâches, les évolutions du secteur requièrent une adaptation de
l’organisation des tâches. Cela implique un besoin de redéfinition des postes, activités et tâches dans
toute la chaîne de valeur. Si aujourd’hui la plupart des procédés matures sont manuels ou seulement
en partie automatisés, les évolutions technologiques visant la mise au point de procédés de fabrication
robustes, aux cycles inférieurs à une ou deux minutes, nécessiteront une réorganisation des tâches au
sein de l’entreprise.
65
6. PRECONISATIONS
Il ressort de cette étude un fort besoin en compétences ciblant les entreprises du marché des
composites. Ce besoin est notamment porté par les enjeux suivants :
L’ensemble des enjeux impacte fortement les compétences attendues par les entreprises du secteur.
Compétences nécessaires pour les nouveaux entrants, mais également une montée en compétences
permanente, de leurs actuels collaborateurs.
En parallèle de ces constats et enjeux, la réforme de la formation professionnelle est venue rajouter
des règles et processus, qui compte tenu de l’offre de formation disponible, a rendu plus difficile l’accès
au financement de la formation des collaborateurs.
Pour répondre aux besoins des entreprises, plusieurs pistes pourraient être mises en œuvre par la
branche :
➢ L’adaptation d’offre de formation, afin qu’elle soit plus en phase avec le besoin en formation
continue des entreprises, mais également plus adaptée en termes de contenu.
➢ La mise en œuvre de filière de formation collaborative, pour d’une part mutualiser les
investissements, et d’autres part renforcer l’attractivité des métiers.
➢ Améliorer la communication auprès des jeunes, en valorisant l’ensemble des métiers des
composites, mais également auprès des entreprises, en facilitant l’accès aux informations sur
les formations et leurs financements.
66
a. Adaptation de l’offre de formation
Si l’offre de formation initiale et continue est dans l’ensemble plutôt exhaustive, elle n’est pas
suffisamment adaptée aux besoins des entreprises et notamment des PMI et TPE. Les formations
courtes et professionnalisantes ne sont pas pour la plupart certifiantes et sont difficilement
finançables. Les formations longues et diplômantes, si elles, sont finançables, leurs pédagogies est
peu adaptée à la formation continue, tant sur le plan de la durée que de la modalité (alternance,
découpage des modules). Un public de salariés ayant peu de disponibilités et des outils et procédés
souvent spécifiques nécessitent la mise en œuvre de dispositifs de montée en compétences plus
adaptés.
Parmi les pistes qui pourraient être mise en œuvre par la branche :
Introduite par la loi du 5 mars 2014 sur la formation professionnelle, et mise en œuvre courant 2015,
la notion de « bloc de compétences », devient un outil indispensable à l’adaptation des formations
diplômantes et certifiantes au monde de la formation professionnelle.
"Les blocs de compétences se définissent comme des éléments identifiés d’une certification
professionnelle s’entendant comme un ensemble homogène et cohérent de compétences. Ces
compétences doivent être évaluées, validées et tracées. Sous ces conditions, elles constituent une
partie identifiée de la certification professionnelle." (Définition proposée par le Copanef).
Cette nouvelle possibilité facilite l’accès aux diplômes, car elle en permet le découpage et l’étalement
dans le temps, ainsi que l’accès aux financements. De plus, la validation par l’expérience d’un ou
plusieurs blocs, voir l’équivalence avec des blocs de compétences d’une autre certification, permet
l’accès plus rapide à la certification visée et favorise la mobilité.
Cependant, les certifications découpées en blocs de compétences sont encore trop peu nombreuses.
On retrouve les titres professionnels comme le titre professionnel Technicien (ne) des matériaux
composites (3 blocs de compétences), le Titre professionnel Stratifieur(se) multiprocédés en matériaux
composites (3 blocs ou le titre professionnel Opérateur (trice) Composites Hautes Performance (2 blocs
de compétences).
Nous proposons à la branche de restructurer son offre de CQP en blocs de compétences et d’inciter les
établissements d’enseignement à découper leurs certifications en blocs de compétences.
67
2. Proposer aux entreprises l’accès à des formations courtes et finançables,
menant à une certification
Les formations courtes sont souvent pour l’entreprise une façon plus souple de faire monter en
compétences ses collaborateurs. Cependant la plupart de ces formations sont rarement certifiantes,
(ou du moins sans certification identifiée par la CNCP – Commission Nationale des Certifications
Professionnelles) et donc permettent peu l’accès aux financements que proposent les OPCA.
Indépendamment de l’utilisation des blocs de compétences, qui pourrait constituer une première
réponse à ce manque, nous suggérons l’inscription de plus de certifications, dont l’accès se fait par le
dispositif de formations « courtes ». Il s’agira de mettre en place des indicateurs de sélection des
certifications éligibles, en ciblant les compétences et métiers en demande.
La plupart des formations ciblant les métiers d’opérateurs et de techniciens, si elles couvrent le besoin
en expertise techniques, il leur manque bien souvent la dimension comportementale. Or, la nouvelle
répartition des tâches induite par la robotisation, la mise en œuvre des outils digitaux de collaboration,
transmission de l’information, vont nécessiter d’intégrer l’apprentissage de compétences tant
techniques que comportementales (écoute, proactivité, flexibilité, coopération…). Si ces compétences
sont souvent clés dans les recrutements, on les retrouve peu dans les référentiels métiers, fiches de
postes, ou encore référentiels de formation.
68
b. Contribution à l’élaboration de filières
collaboratives
Confrontés tant au manque d’attractivité des métiers qu’aux difficultés de financement d’un
équipement en constante évolution, entreprises, établissements d’enseignement, et parfois
collectivités, se sont associées pour élaborer des filières « emploi-formation ». Ces projets ont pour
enjeux la collaboration entre établissements d’enseignement de différents niveaux (Lycées,
Universités, écoles d’Ingénieurs…) et de cibler l’ensemble des métiers d’une même filière (de
l’opérateur à l’ingénieur).
Pour la Branche, c’est à la fois l’occasion de mieux cibler ses investissements, et de stimuler des
initiatives dont l’objectif est de répondre aux besoins de recrutement et de montée en compétences de
ses entreprises.
69
Exemple de mise en œuvre de la préconisation à l’IRT Jules Vernes :
A partir de projets expérimentaux proposés par les entreprises, le modèle permet à tous les niveaux de
formation (de 5 à 1) de travailler ensemble et par étape, à l’élaboration de la solution attendue. La
collaboration, et la répartition des rôles sont facilitées par une mise en situation réelle, et une
production co-pilotée par les enseignants et le donneur d’ordre (l’entreprise proposant le projet).
70
c. Communication et attractivité
➢ De profiter du concept d’industrie 4.0 (usine du future) pour valoriser les métiers en tension en
mettant notamment en avant les pratiques, innovation, compétences comportementales qui
composent « l’artisanat industriel ».
71
d. Synthèse des préconisations
Adapter les formations Intégrer l’apprentissage des CPNE, OPCA Mettre à jour les
aux nouveaux enjeux de compétences DEFi, OF fiches métiers
la robotisation et de la comportementales (Soft Skill)
transformation dans les référentiels de
numérique compétences et de formations
Favoriser les échanges Participer à l’élaboration de OPCA DEFi, S’appuyer sur les
entre établissements filières formations par grandes OF, initiatives locales
Contribution à d’enseignement, pour régions allant du CAP au titre Collectivités (IRT, Pôles de
mieux flécher les d’ingénieur, pour mutualiser les compétitivité…)
l’élaboration de
financements et les équipements, et optimiser
filières collaborations. l’attractivité des métiers.
collaboratives Faciliter l’attractivité des Impliquer les entreprises dans
métiers le modèle « usine école ».
Mieux communiquer Profiter de l’industrie 4.0 pour OPCA DEFi, Mettre à jour les
auprès des jeunes sur valoriser « l’artisanat Observatoire outils de
les métiers des industriel » et mettre en avant communication
composites innovation et compétences « métiers »
comportementales.
Communication
Mieux communiquer Présenter une cartographie OPCA DEFi, Veiller à la
et attractivité auprès des entreprises emploi/formation/compétences Observatoire cohérence entre
sur les formations et Y associer les modalités de les supports de
leurs financements financement. communication et
les outils de
l’Observatoire
72
Lexique des acronymes
BMC Bulk Molding Compound – Matière à mouler en vrac
GD Grande Diffusion
HP Haute Performance
TP Matrice thermoplastique
73
Annexe 1 : Etudes consultées
➢ Xerfi Research, Les matériaux composites, mai 2017
➢ JEC Group, Les composites en France, 2015
➢ JEC Group, The Global Composites Market, 2017
➢ Panoramas Plasturgie, Fédération de la plasturgie et des composites
➢ AVK, Carbon Composites, Composites Market Report 2012
➢ Cediplast, étude du marché des composites, 2007
➢ AFPA TRANSITIONS Haute-Normandie, Diagnostic emploi/formation dans les métiers liés à la
fabrication des pales d’éoliennes en composites
➢ DIRECCTE d’Ile-de-France, Etude de la filière des matériaux composites thermoplastiques, 2014
➢ Onera, L’avion composite face à son environnement, 2008
74
Annexe 2 : Liste des entreprises participantes au
questionnaire
➢ 58 participants au questionnaire :
Position principale
Entreprise Fonction NAF Nombre de salariés dans la chaine de
valeur
Cidex Direction 2511Z 20-49 Transformateur
EBG Composite Direction 2229A 10-19 Transformateur
2221Z 20-49 Autres (conception,
Multiplast Direction usinage…)
Faurecia Opérationnel 2932Z 400-499 Transformateur
CDK technologies Direction 3012Z 20-49 Transformateur
Decision SA – Groupe 4669B 50-99 Transformateur
Carboman Opérationnel
Gepeto Composite Direction 2229B 6-9 Transformateur
GT Composites Direction 2229A 6-9 Transformateur
Compositeworks Direction 3315Z 50-99 Transformateur
Mood Collection Direction 7410Z 10-19 Transformateur
Pneumatiques 2211Z 19500-19559 Autres (conception,
Michelin Opérationnel usinage…)
Schneider Electric Opérationnel 2712Z 6100-6199 Transformateur
7112B 3-5 Autres (conception,
Polymex Direction usinage…)
7010Z 20-49 Autres (conception,
Europe Technologies Direction usinage…)
Duqueine Opérationnel 2229A 200-299 Transformateur
IDI Composites Opérationnel 2016Z 100-199 Transformateur
Hanse Groupe Opérationnel 3012Z 50-99 Transformateur
Composite Industrie Opérationnel 2229A 300-399 Transformateur
Skis Rossignol SAS Opérationnel 4649Z 300-399 Transformateur
Stelia Composites Opérationnel 3030Z 400-499 Transformateur
Erome SA Opérationnel 2399Z 1-2 Transformateur
Consultant support - 1-2 Autres (conception,
technique Direction usinage…)
Multitude 2229A 50-99 Transformateur
Technologies Opérationnel
Constructions 2229A 10-19 Transformateur
polyester marechal Direction
4676Z 1-2 Fabricant
Cobratex Direction d’éléments de base
4540Z 1-2 Autres (conception,
ID Composite Direction usinage…)
75
C3 Technologies Direction 3012Z 10-19 Transformateur
SKF Aerospace France Direction 3030Z 400-499 Transformateur
Mygale Direction 6311Z 1-2 Transformateur
2229A 6-9 Autres (conception,
RT2i Direction usinage…)
4649Z 200-299 Autres (conception,
Babolat VS Opérationnel usinage…)
Dassault Aviation Opérationnel 3030Z 8400-8499 Transformateur
Everspeed Direction 6430Z 10-19 Transformateur
Dedienne 6420Z 6-9 Transformateur
Multiplasturgy Group Direction
Toray Carbon Fibers 2399Z 400-499 Autres (conception,
Europe Direction usinage…)
7112B 1-2 Autres (conception,
GDS Composites Direction usinage…)
2562B 1-2 Autres (conception,
3D 5 axes Direction usinage…)
Audit Qualité 7022Z 1-2 Autres (conception,
Assistance Technique Direction usinage…)
Composites consulting Direction 7022Z 3-5 Transformateur
Faurecia Opérationnel 2931Z 400-499 Transformateur
Zodiac Direction 7010Z 200-299 Transformateur
TechnipFMC ITC Opérationnel 7112B 3200-3299 Transformateur
MG Composites Direction 2229A 3-5 Transformateur
Safran Composites Opérationnel 1396Z 50-99 Transformateur
- 1-2 Fabricants d’éléments
YH Opérationnel de base
7219Z 50-99 Autres (conception,
IPC Opérationnel usinage…)
7219Z 50-99 Autres (conception,
IPC Direction usinage…)
7219Z 50-99 Autres (conception,
IPC Opérationnel usinage…)
Composites Busch Opérationnel 2229A 50-99 Transformateur
7112B 100-199 Autres (conception,
Axeal Consultant Opérationnel usinage…)
Airbus Helicopters Opérationnel 3030Z 10200-10299 Transformateur
2221Z 200-299 Fabricant d’éléments
Owens Corning Opérationnel de base
2594Z 300-399 Autres (conception,
Bollhoff Opérationnel usinage…)
4941B 3-5 Autres (conception,
STL Direction usinage…)
Frappa Direction 2920Z 50-99 Transformateur
7219Z 50-99 Autres (conception,
IPC Opérationnel usinage…)
Safran Composites Opérationnel 1396Z 50-99 Transformateur
- 1-2 Fabricants d’éléments
YH Opérationnel de base
76
Annexe 3 : Liste des entreprises/contacts/organismes de
formation interviewés
➢ 18 entreprises interviewées :
Entreprise Fonction NAF Nombre de salariés Position principale
sur la chaîne de
valeur
Applications Direction 2229A 10-19 Transformateur
plastiques et
composites
77
Entreprise Fonction NAF Nombre de salariés Position principale
sur la chaine de
valeur
Apples composites Direction 2229A 10-19 Transformateur
ACP Opérationnel 4690Z 1-2 Transformateur
GDP Direction 2221Z 20-49 Autres (conception,
usinage…)
SPBI (Bénéteau) Direction 3012Z 3300-3399 Transformateur
Autres contacts :
Organismes de formation :
➢ ISPA, directeur pédagogique
➢ IRT Jules Verne, responsable de la formation
➢ Université de Bordeaux, Département Composites, responsable de formation
➢ LP Les Savarières, chef de travaux industriels
78
Annexe 4 : Répartition des entreprises interviewées
selon le code NAF (08/12/2017)
En vert sont indiqués les codes NAF représentés parmi les entreprises participant à notre enquête.
Parmi la branche de la plasturgie et des composites, pour les produits en plastiques (22.2) :
79
o Fabrication d’autres articles métalliques (2599B)
80
Autres activités Autres activités :
81
Annexe 5 : Analyse de l’offre de formation selon les familles
de métiers
1 Production
2 Supply Chain, Achats, Logistique
3 Entretien, Maintenance, Outillage
4 Qualité, hygiène, Sécurité, Environnement
5 Marketing, Communication
6 R&D, Industrialisation
Niveau I
Formation 1 2 3 4 5 6
MASTER Domaine : Sciences – Technologies – Santé
Mention : Physique (Université de Nantes), Physique
x
(Université de Rennes 1), Eco-Conception des Polymères
& Composites (Université de Bretagne-Sud) Spécialité :
Nanosciences, nanomatériaux et nanotechnologies «
CNano »
82
MASTER Chimie des matériaux et procédés pour l'énergie
et le développement durable.
x
Université Sciences et techniques du Languedoc
Montpellier II
83
Université de Nantes
84
Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’Ecole
polytechnique de l’université Paris XI, spécialité
x x x x
matériaux
Niveau II
Formation 1 2 3 4 5 6
Chef de projet en matériaux composites
Centre technique industriel de la plasturgie et des
x x
composites (CTIPC) - IPC, innovation plasturgie composite
85
Université de Lorraine
86
Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux
composites option élaboration transformation des
x x x
polymères organiques
Université Lille 1 Sciences et Technologies
87
Licence Professionnelle Gestion de la production
industrielle Spécialité Gestion de production Intégrée
x x
Ministère chargé de l'enseignement supérieur
Université de Franche-Comté - Besançon
Niveau III
Niveau IV
Maintenicien en aérostructure x
Ecole de formation des sous-officiers de l'armée de
l'air (EFSOAA)
88
styliste prototypiste, spécialité automobile x
Université de Technologie de Belfort-Montbéliard
BAC PRO Plastiques et composites x
TP Technicien(ne) des matériaux composites x
BAC PRO Plasturgie x
BP Mise en oeuvre caoutchoucs élastomères x
thermoplastiques
MC Maquettes et prototypes x
TP Technicien (ne) de production en plasturgie x
Niveau V
CAP Plasturgie x
TP Menuisier(ère) en construction nautique x
89
CQP
90