Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ÉPREUVE D’ENTRETIEN
Le concours externe............................................................................... p9
Le concours interne................................................................................ p 27
CARRIÈRES PUBLIQUES 3
Fiche n° 21 - Service public et droit européen ................................................ p 159
Fiche n° 22 - Les sources de la légalité .......................................................... p 163
Fiche n° 23 - Le système juridictionnel : principes d’organisation .................. p 165
Fiche n° 24 – Le statut de la fonction publique territoriale :
principes d’organisation .................................................................................. p 169
Fiche n° 25 - Le système de la carrière .......................................................... p 173
Fiche n° 26 - La structure de la fonction publique territoriale : notions
essentielles ..................................................................................................... p 175
Fiche n° 27 - La carrière des fonctionnaires ................................................... p 177
Fiche n° 28 - Les droits des fonctionnaires .................................................... p 179
Fiche n° 29 - Les obligations et responsabilités des fonctionnaires ............... p 181
Fiche n° 30 - La modernisation de la fonction publique territoriale ................. p 185
Fiche n° 31 - Service public et neutralité ........................................................ p 189
Fiche n° 32 - Le système normatif européen.................................................. p 191
Fiche n° 33 - Les institutions politiques décisionnelles ................................... p 193
Fiche n° 34 - L’évolution de l’Union européenne ............................................ p 195
4 CARRIERES PUBLIQUES
Présentation de l’ouvrage
Pour préparer l’épreuve d’entretien avec le jury, cet ouvrage vous propose une
double approche.
La seconde approche doit vous conduire, sinon à maîtriser du moins à acquérir les
informations qui permettront de démontrer au jury votre intérêt, votre connaissance
du monde territorial sous un double aspect : les données sur l’environnement
juridique territorial, les données relatives à la gestion des ressources humaines, au
positionnement comme futur cadre de la fonction publique territoriale.
CARRIÈRES PUBLIQUES 5
PARTIE 1
CARRIÈRES PUBLIQUES 7
Le concours externe
CARRIÈRES PUBLIQUES
9
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Le cadre réglementaire
L’épreuve se déroule sur la base d’un échange entre les membres du jury et le
candidat. Ce jury est composé d’élus, de cadres supérieurs de l’administration
territoriale et de personnalités qualifiées (par exemple des magistrats des juridictions
administratives et/ou des professeurs d’université, formateurs CNFPT). En fonction
du nombre de candidats, les candidats admissibles peuvent être interrogés par le
jury dans son entier ou constitué en sous-groupes (en principe 3 personnes).
B - Un entretien de recrutement
Le jury vous évalue en s’attachant généralement à cerner quatre aspects :
- votre profil, votre personnalité
- votre motivation et projet professionnel
Outre ces attentes traditionnelles, le jury sera également sensible à votre capacité
à réagir dans une situation donnée, parfois imprévue voire déstabilisante (les
questions avec mises en situation professionnelle seront systématiques), à
argumenter et défendre votre point de vue, ou le nuancer. La maîtrise de la langue
(richesse du vocabulaire, respect de la syntaxe) et des techniques d’expression orale
(intonation, débit, gestuelle), la capacité à communiquer avec vos interlocuteurs ne
pourront bien entendu que constituer un atout supplémentaire.
CARRIÈRES PUBLIQUES 11
Remarque
Le but du jury n’est pas de vous piéger mais de tester votre personnalité, votre
capacité de réaction, de savoir si vous faites preuve de présence d’esprit, de
curiosité intellectuelle et professionnelle. Les questions posées ne sont ni perfides, ni
volontairement compliquées. Ne voyez pas les membres du jury comme des
personnes souhaitant vous prendre en défaut ou vous faire perdre vos moyens !
À votre entrée dans la salle, dirigez-vous vers le jury, que vous allez saluer par un
courtois « Bonjour madame (s), bonjour monsieur (messieurs) ». Ne serrez pas la
main de vos interlocuteurs.
Approchez-vous de votre chaise, et attendez que l’on vous invite à vous asseoir.
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Si vous êtes émotif, évitez de « jouer » avec un objet, stylo, montre ou bijoux… : le
« trac », l’émotivité constituent des réactions normales aux yeux du jury. Ne vous
raidissez pas, respirez profondément, souriez pour vous détendre.
12 CARRIERES PUBLIQUES
Ayez constamment à l’esprit que vous devez conserver courtoisie et réserve. Soyez
par conséquent agréable et souriant, sans jamais être familier avec le jury. Une
juste mesure est à trouver.
Vous avez le droit, voire même le devoir de défendre votre point de vue, bien
sûr en l’argumentant et en l’illustrant. Vous pouvez même adopter une attitude
critique, mais constructive, face à certaines remarques. En tout état de cause, vous
ne devez pas apparaître comme un candidat qui se contente d’un discours convenu,
qui refuse l’engagement, le conflit, acquiesce à la moindre objection sans chercher à
argumenter une position personnelle.
Soyez honnête
Dans le cas où cependant vous seriez en difficulté, préférez le banal « je ne sais
pas » aux affligeants « c’est une bonne question » ou « je le sais pourtant, mais… ».
Une réponse fuyante est également déconseillée : évitez « peut-être », « vous avez
sûrement raison… ».
La liste des questions potentielles est inépuisable, mais le candidat a le droit à
l’erreur. On ne saurait exiger de votre part un savoir encyclopédique ! Mais ne bluffez
pas : si vous n’êtes pas sûr d’un point, abstenez-vous et passez à autre chose : l’à
peu près se repère très facilement.
Dans la mesure du possible, essayez cependant de ne pas donner l’image d’un
candidat ignorant. Un aveu répété d’ignorance ne peut que produire un effet négatif.
CARRIÈRES PUBLIQUES 13
grandeur. Vous ne pouvez pas traduire le signe RGPP (révision générale des
politiques publiques), mais vous pouvez en expliciter la finalité, etc.
Restez sincère
Il vaut mieux mentir par omission (ne pas révéler un défaut peu flatteur, une
expérience professionnelle difficile, exposer une opinion extrémiste…) que de vouloir
enjoliver son parcours (s’attribuer des qualités non possédées…). Ne vous risquez
pas à inventer un personnage qui ne vous ressemble pas. Le jury, par des questions
plus précises, sera facilement en mesure de vous piéger.
Regardez le jury
Évitez d’avoir un regard fuyant, cette attitude peut être mal interprétée ou génératrice
de perturbations. Le jury peut y voir un manque d’assurance ou bien le signe d’un
refus de communication. Vous devez regarder vos interlocuteurs dans les yeux et
soutenir leur regard. Si vous éprouvez une gêne, fixez un point entre les sourcils
pour que votre regard soit situé au niveau des yeux. Regarder dans les yeux permet
une qualité d’écoute, de compréhension. Pour être en situation d’écoute, vous devez
être concentré sur le message que veut faire passer votre interlocuteur.
Ne pratiquez pas d’exclusion : regardez chacun des membres du jury, y compris
celui qui ne parle pas ou celui qui semble se désintéresser de votre prestation. Vous
ne devez pas fixer un seul interlocuteur, celui ou celle qui vous semble le plus
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
sympathique, ou le plus attentif à vos propos. Votre regard doit partir de votre
interlocuteur direct et se poser, de manière panoramique, dans le désordre, sur les
autres membres du jury.
14 CARRIERES PUBLIQUES
Faites sourire le jury
L’humour représente un atout indéniable qu’il faut cependant manier avec
précaution, à petite dose sans en systématiser l’utilisation !
Privilégiez les formulations positives : « Avec des moyens limités en personnel, j’ai
cependant réussi à… » plutôt que « je n’avais pas les moyens de… ».
CARRIÈRES PUBLIQUES 15
Prévoyez l’alternance, non systématique, du style personnel vous impliquant, vous
rendant actif et du style impersonnel en évitant le trop impersonnel « on » ou le trop
narcissique « moi je ».
Remarque
En tout état de cause, n’oubliez jamais qu’un jury voit s’exprimer de nombreux
candidats tout au long de la journée, souvent difficiles à départager. Il s’agit donc de
le « marquer ». Le jury doit se sentir intéressé, interpellé par une personnalité
affirmée dont il se souviendra au moment de la délibération.
16 CARRIERES PUBLIQUES
personnalité. Ces questions paraissent parfois abruptes. Elles désarçonnent d’autant
plus que le candidat pense, à tort, qu’elles touchent pour certaines à des domaines
presque privés qui n’ont pas à être pris en compte dans une évaluation de ce type.
Or même apparemment déconnectées du champ professionnel, elles y reviennent
malgré tout. Elles attendent des réponses où le candidat dévoilera les aspects de sa
personnalité qui entrent ou non en phase avec ses futures fonctions : capacité de
recul, affirmation de soi, aptitude à l’adaptation, opiniâtreté, optimisme, maîtrise,
humour…
Ne négligez en aucun cas la lecture de la presse quotidienne. Gardez un œil sur
l’actualité nationale, voire internationale, notamment européenne.
. Quels sont les enjeux de la réforme des collectivités territoriales, quelles en sont les
principales dispositions ?
. Qu’est-ce que la LOLF, CAP 22 ?
. Où en est la réforme territoriale de l’État ?
. Citez deux réformes récentes ayant affecté l’administration territoriale (ou votre
domaine professionnel) : enjeux et principales dispositions ?
. Parlez-nous de la métropolisation
. La mutualisation des services : notions et enjeux ?
. Le contrôle de légalité doit-il être supprimé ?
. Les collectivités territoriales sont-elles autonomes financièrement ?
. Comment optimiser la gestion des finances locales ?
. Quelles différences faites-vous entre une collectivité territoriale et un établissement
public ?
. Quel est l’impact du droit européen sur l’administration locale ?
. Qu’est-ce qu’un fonctionnaire ?
Il est important que vous ayez une bonne culture administrative générale,
notamment de l’administration territoriale, qu’elle soit décentralisée ou d’État, des
acteurs du monde local avec lesquels vous pourriez travailler. Il s’agit de prouver que
vous vous intéressez à votre environnement professionnel de manière globale,
preuve supplémentaire de votre motivation. Les candidats très spécialisés devront
être particulièrement attentifs à cette attente des jurys.
L’ouverture d’esprit, le désir de connaître, de découvrir et d’apprendre constituent
des qualités qui ne pourront que favorablement impressionner le jury. Il ne s’agit pas
d’apparaître comme un esprit clos, un candidat dont l’horizon se limite à son
environnement immédiat. Les jurys attendent de vous que vous vous montriez
comme un citoyen curieux possédant l’essentiel des connaissances d’un adulte
CARRIÈRES PUBLIQUES 17
responsable, titulaire du droit de vote, habilité à s’exprimer sur la vie de son pays et
de sa collectivité. Lorsque vous êtes déjà en poste dans la fonction publique, vous
devrez en outre démontrer que vous êtes conscient des réalités qui sortent du
champ d’exercice quotidien de vos fonctions, être en mesure de porter un jugement
éclairé, personnel et professionnel sur les politiques publiques.
Pour autant, il ne s’agit pas d’un oral où seront exigées des connaissances
approfondies, un savoir encyclopédique. Bien entendu, la qualité de vos réponses
sera appréciée en fonction de votre parcours personnel (niveau d’études) et
professionnel (fonctions exercées), de la spécialité choisie.
NB : Sur ce dernier point, les examinateurs pourront poser des questions pour
apprécier vos connaissances du secteur dans lequel vous exercez ou souhaitez
exercer. Ils seront légitimement plus exigeants sur la qualité et précision de vos
réponses. Rappelez-vous qu’il ne s’agit pas de valider un parcours et/ou des
connaissances mais d’apprécier vos aptitudes à exercer des fonctions de
cadre A, donc potentiellement transversales.
La revue Pouvoirs locaux propose quant à elle une analyse plus complète, plus
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
théorisée (outre des articles spécifiques, chaque numéro est consacré à un dossier
traité sous différents angles : historique, politique, économique, financier…).
18 CARRIERES PUBLIQUES
spécifique, mais les fiches qu’il contient constituent d’utiles et pertinents supports de
synthèse sur les thèmes porteurs de l’actualité des collectivités locales.
CARRIÈRES PUBLIQUES 19
. Le manager doit-il aller jusqu’à la sanction ?
. Un fonctionnaire doit-il faire preuve d’initiative ?
. Un attaché est-il un cadre ?
. Faut-il noter ou évaluer ?
. Comment concevez-vous la relation élu-fonctionnaire ?
. Quelle doit être la place des usagers, des associations dans le pilotage des
politiques publiques ?
. Une collectivité doit-elle être gérée comme une entreprise ?
…
Ces questions sont destinées à tester votre capacité de réaction, à vérifier si vous
possédez les compétences attendues : sens du service public, capacité à encadrer,
conscience des droits et obligations des fonctionnaires.
La note de cadrage du concours indique les principaux thèmes sur lesquels le
candidat peut être interrogé pour apprécier ses aptitudes à l’encadrement ainsi que
son intérêt pour les techniques et outils utilisés en la matière : le recrutement,
l’évaluation, la conduite d’entretien, la communication, la capacité à rendre compte,
la gestion de conflit, la capacité à motiver, déléguer, proposer, conduire, la capacité
d’organisation, la conduite du changement, la connaissance du statut en matière de
gestion des ressources humaines (GRH) (carrière, mobilité, formation,
rémunération…).
NB : Remarque
Cette liste de questions est loin d’être exhaustive. Elle balaye cependant l’essentiel
des thématiques évoquées par les examinateurs. Les candidats auront en outre
intérêt à consulter sur internet les forums consacrés aux concours, sites où les
candidats échangent leurs expériences. Peut notamment être citée : www.forum-
concours.cap-public.fr
Pour vous entraîner et pour chaque question proposée, préparez une réponse
comme si vous étiez face au jury en n’oubliant pas d’être précis, concret et en
argumentant votre propos.
20 CARRIERES PUBLIQUES
B - Réalisez des simulations
Outre l’intérêt d’une évaluation en situation, ces simulations serviront à dédramatiser
l’épreuve en vous la rendant plus familière. N’oubliez pas qu’il s’agit avant tout d’une
épreuve de communication, d’un échange au cours duquel votre parole, votre
comportement et vos réactions vont être analysés. Savoir détecter ses défauts, ses
tics de langage ou gestuels permet ensuite de les corriger par un entraînement
régulier : maîtriser son corps, améliorer sa voix, dominer son impulsivité, cela
s’apprend, se travaille.
Lisez à haute voix un texte et enregistrez-vous pour apprécier votre débit, votre
intonation, vous permettre de rendre votre parole plus intelligible et plus affirmée.
Sollicitez des proches pour jouer le rôle d’un jury : un jury fictif mais jouant le
jeu, avec vouvoiement, pouvant poser des questions déstabilisantes, vous mettre à
difficulté. Cette mise en situation doit se faire dans les conditions de l’épreuve,
notamment en terme de durée. Vous apprendrez ainsi à maintenir votre
concentration pendant toute la durée de l’épreuve et à maîtriser votre comportement
en situation difficile.
L’idéal est de se filmer et de faire ensuite une évaluation collective pour disposer du
regard des autres sur votre prestation. Si vous en avez l’occasion, jouez également
le rôle de membre de jury. Vous pourrez ainsi observer le candidat en pensant à ce
que vous auriez fait ou dit à sa place, vous constaterez que ce sont les réponses qui
suscitent les questions et appréhenderez avec un autre regard les questions du jury.
Sans excès de présomption, vous devez convaincre le jury que votre parcours vous
qualifie naturellement pour occuper l’emploi d’attaché. Les informations doivent donc
être mûrement réfléchies et sélectionnées.
Cette sélection doit s’accompagner d’une réflexion anticipant les réactions, les
questions du jury : cette information est-elle en ma faveur ? Suis-je en mesure de
justifier mes affirmations, d’expliciter mes choix ?
CARRIÈRES PUBLIQUES 21
A - État civil et vie privée
Si l’on excepte le nom du candidat, son âge, éventuellement le nombre de ses
enfants et son origine géographique, les seules informations utiles relatives à la vie
privée sont celles qui expliquent une rupture dans une éventuelle chronologie fournie
au jury, sans pour autant rentrer dans des détails inutiles.
Dans l’hypothèse par exemple d’une entrée tardive dans le monde du travail,
précisez les raisons de ce choix.
Les questions sur les qualités et les défauts constituent un passage classique de
l’entretien. Certes non originales, comme souvent d’ailleurs les réponses proposées,
ces questions permettent au jury de juger la perception que vous avez de votre
propre personnalité. À vous de vous différencier intelligemment. Personne n’est
parfait et ne le sera jamais.
Savoir reconnaître ses points forts et ses points faibles nécessite un minimum de
réflexion personnelle sur soi mais aussi et surtout une prise en compte de l’image
que vous renvoyez à votre entourage. N’hésitez pas à interroger vos proches. Un
regard extérieur, même s’il ne fait pas toujours plaisir à entendre, apportera un
complément indispensable pour que vous ayez une vision globale de vos qualités et
surtout de vos défauts : défauts qu’il s’agira de minimiser en montrant ce que vous
faites pour vous en débarrasser.
La mise en valeur des qualités attendues d’un fonctionnaire, d’un cadre, qualités
intellectuelles (rigueur, franchise, sens de la mesure, ouverture d’esprit…) ou
comportementales (générosité, capacité à hiérarchiser les priorités, disponibilité,
esprit d’initiative, sens des responsabilités…) ne pourra qu’être un atout.
N’oubliez pas également de vous interroger sur vos valeurs. Cette notion renvoie à
des repères que vous estimez importants pour guider une vie, ce qui vous fait agir ou
réagir, ce que vous trouvez « beau » ou au contraire inadmissible dans le
comportement humain : la justice (in), la générosité, la tolérance (in), la solidarité, le
respect d’autrui, l’honnêteté (mal) représentent autant de données que vous devrez
22 CARRIERES PUBLIQUES
savoir expliciter et justifier, soit lors de votre présentation, soit en réponse à des
questions.
Il vous faudra également savoir expliquer vos centres d’intérêt si le jury vous
interroge sur ce point : analyser ses passions, être capable de réfléchir sur soi, sur
ce que cela apporte, révèle de votre personnalité, prouvera au jury que vous êtes
une personne qui se questionne. Sans rechercher systématiquement le lien avec les
fonctions postulées, soyez apte cependant à expliquer ce que révèle votre passion
pour les échecs (qualités d’attention, de réflexion et d’anticipation…), ce que vous
apportent les longues randonnées que vous affectionnez (se déstresser, s’éloigner
du tumulte ambiant…).
Vous devez donner un sens à votre parcours, ne pas donner l’impression au jury que
le temps, les événements ont commandé, mais qu’au contraire, vous avez choisi,
voulu les temps forts de votre carrière.
Sachez enfin anticiper les questions du jury en expliquant votre parcours sans pour
autant prévoir de longs développements sur ces questions. Il s’agit simplement de
donner envie ensuite au jury de vous interroger plus en profondeur sur ces aspects.
CARRIÈRES PUBLIQUES 23
Lors du recensement des informations, vous devez noter des données concrètes :
positionnement dans l’organigramme, interlocuteurs du service, nombre d’agents
encadrés, nombre d’utilisateurs du service, budget géré, contraintes spécifiques…
Ces informations, bien choisies et sans excès, sont essentielles pour donner la
dimension et l’importance du poste, mettre le jury en situation d’apprécier vos
activités réelles.
Vous pouvez éluder les périodes courtes, peu concluantes. Pour autant, n’écartez
pas d’office tout incident de parcours : tout le monde a droit à l’erreur, l’essentiel
étant d’en faire l’analyse, d’en tirer des enseignements. Votre souci de réflexion,
d’authenticité peut notamment se manifester en évoquant et expliquant les difficultés
éprouvées, les réponses apportées pour les surmonter.
Mais ne profitez pas de l’occasion pour régler des comptes avec une administration,
un supérieur ou des collègues. Le jury pourrait avoir l’impression que vous rejetez
toujours la faute sur les autres et cherchez à fuir vos responsabilités.
Sachez distinguer :
. Savoirs : les connaissances théoriques, techniques => Connaissance du statut de
la fonction publique, du droit des marchés publics…
. Savoir-faire : les compétences, la capacité à réaliser une tache donnée, à mettre
en œuvre une procédure spécifique => Élaborer un projet, sécuriser une procédure
contractuelle, réaliser un audit…
. Savoir-être : les qualités personnelles, les modes de comportement => Capacité à
diriger, travailler en équipe, réagir face une situation délicate, sens des
responsabilités, de l’esprit d’initiative…
24 CARRIERES PUBLIQUES
V • Préparer un éventuel exposé
Le libellé réglementaire de l’épreuve ne prévoit pas explicitement de temps de
présentation au contraire du concours interne ou du troisième concours. Pour autant
la plupart des jurys ont, lors des premières éditions du concours, demandé aux
candidats de se présenter en quelques minutes (2, 3 ou 5 minutes selon les centres
de gestion organisateurs). Il faut donc préparer un exposé de présentation avec trois
versions de timing pour ne pas être surpris le jour de l’épreuve. Tous les points
évoqués dans le recensement ne pourront être mentionnés dans l’éventuel exposé
préalable. À vous de sélectionner les informations donnant envie au jury d’en savoir
plus sur certains points.
1 – L’introduction
L’entrée en matière doit être brève. Elle vous permettra de vous présenter en
précisant notamment votre état civil (nom, prénom, âge…, statut actuel). Dans
l’hypothèse d’un emploi, précisez la nature de cet emploi et la nature de la structure
d’emploi. S’il s’agit d’une administration, donnez les indications qui permettent au
2 – Les développements
CARRIÈRES PUBLIQUES 25
Un plan chronologique peut être envisagé dans l’hypothèse d’un parcours avec
deux ou trois postes successifs. Il doit être écarté dans l’hypothèse d’une longue
carrière dans la mesure où les développements risquent d’être monotones.
Adoptez cependant de préférence et en priorité un plan thématique qui permet de
prendre de la hauteur, de donner du sens à votre parcours. « L’idéal » est d’identifier
deux ou trois thèmes/idées autour desquels vous allez organiser votre exposé,
expliquer l’évolution professionnelle et, préciser l’intérêt de votre parcours, les
compétences acquises et développées au cours des expériences successives, les
qualités mises au service de l’administration.
Vous pouvez également combiner approche chronologique et thématique :
chronologique dans un premier temps dans l’hypothèse d’un parcours ne multipliant
pas les expériences professionnelles, thématique dans un second temps pour mettre
en valeur ce parcours.
La motivation, le projet professionnel peuvent faire l’objet d’une partie spécifique des
développements ou être intégrés dans une conclusion.
3 – La conclusion
Brève, la conclusion doit être conçue pour redonner la parole au jury, lui ouvrir
éventuellement des pistes de questionnement.
Pour « passer le relais » au jury, n’oubliez pas d’indiquer par une formule (en
conclusion, pour conclure…) que vous êtes parvenu au bout de votre exposé. Une
formule telle que « Je suis prêt à répondre à vos questions » est également
admissible. En revanche, il est inutile de conclure par « Je vous remercie pour votre
attention ».
NB : N’oubliez pas que le jury trouve souvent l’inspiration pour ces questions
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
dans les propos que vous avez tenus. N’abordez pas des thèmes sur lesquels
vous pourriez être mis en difficulté, sélectionnez soigneusement les pistes où
vous souhaitez conduire le jury !
26 CARRIERES PUBLIQUES
Le concours interne
CARRIÈRES PUBLIQUES
27
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Le cadre réglementaire
L’épreuve se déroule sur la base d’un échange entre les membres du jury et le
candidat. Ce jury est composé d’élus, de cadres supérieurs de l’administration
territoriale et de personnalités qualifiées (par exemple des magistrats des juridictions
administratives et/ou des professeurs d’université, formateurs CNFPT). En fonction
du nombre de candidats, les candidats admissibles peuvent être interrogés par le
jury dans son entier ou constitué en sous-groupes (en principe 3 personnes).
L’entretien est précédé d’une présentation par le candidat de son parcours. Cet
B - Un entretien de recrutement
Le jury vous évalue en s’attachant généralement à cerner quatre aspects :
- votre profil, votre personnalité ;
- votre motivation et projet professionnel ;
- votre connaissance de l’environnement professionnel, votre curiosité pour le
milieu d’emploi ;
- vos aptitudes professionnelles à exercer des fonctions d’attaché, cadre
territorial de catégorie A.
Outre ces attentes traditionnelles, le jury sera également sensible à votre capacité
à réagir dans une situation donnée, parfois imprévue voire déstabilisante (les
questions avec mises en situation professionnelle seront systématiques), à
argumenter et défendre votre point de vue, ou le nuancer. La maîtrise de la langue
(richesse du vocabulaire, respect de la syntaxe) et des techniques d’expression orale
(intonation, débit, gestuelle), la capacité à communiquer avec vos interlocuteurs ne
pourront bien entendu que constituer un atout supplémentaire.
CARRIÈRES PUBLIQUES 29
Il s’agit ainsi d’un véritable entretien de recrutement par un employeur et vous
devez l’appréhender comme tel. Au-delà de votre aptitude à répondre aux
questions posées, c’est votre comportement général, en tant que personne et en tant
que cadre territorial, éventuel collaborateur, qui va être examiné.
Remarque
Le but du jury n’est pas de vous piéger mais de tester votre personnalité, votre
capacité de réaction, de savoir si vous faites preuve de présence d’esprit, de
curiosité intellectuelle et professionnelle. Les questions posées ne sont ni perfides, ni
volontairement compliquées. Ne voyez pas les membres du jury comme des
personnes souhaitant vous prendre en défaut ou vous faire perdre vos moyens !
À votre entrée dans la salle, dirigez-vous vers le jury, que vous allez saluer par un
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Approchez-vous de votre chaise, et attendez que l’on vous invite à vous asseoir.
Si vous êtes émotif, évitez de « jouer » avec un objet, stylo, montre ou bijoux… : le
« trac », l’émotivité constituent des réactions normales aux yeux du jury. Ne vous
raidissez pas, respirez profondément, souriez pour vous détendre.
30 CARRIERES PUBLIQUES
Évitez la passivité mais également l’agressivité : ne vous montrez pas aigri,
désabusé, désinvolte, arrogant ou ironique. Apprenez à respecter vos interlocuteurs
en évitant les déclarations péremptoires ne souffrant aucune réplique : le jury a le
droit de s’exprimer ! Vous devez tenir compte de ses remarques, opinions qui ont
généralement pour objectif de tester vos réactions.
Ayez constamment à l’esprit que vous devez conserver courtoisie et réserve. Soyez
par conséquent agréable et souriant, sans jamais être familier avec le jury. Une
juste mesure est à trouver.
Vous avez le droit, voire même le devoir de défendre votre point de vue, bien
sûr en l’argumentant et en l’illustrant. Vous pouvez même adopter une attitude
critique, mais constructive, face à certaines remarques. En tout état de cause, vous
ne devez pas apparaître comme un candidat qui se contente d’un discours convenu,
qui refuse l’engagement, le conflit, acquiesce à la moindre objection sans chercher à
argumenter une position personnelle.
Soyez honnête
Dans le cas où cependant vous seriez en difficulté, préférez le banal « je ne sais
pas » aux affligeants « c’est une bonne question » ou « je le sais pourtant, mais… ».
Une réponse fuyante est également déconseillée : évitez « peut-être », « vous avez
sûrement raison… ».
La liste des questions potentielles est inépuisable, mais le candidat a le droit à
l’erreur. On ne saurait exiger de votre part un savoir encyclopédique ! Mais ne bluffez
pas : si vous n’êtes pas sûr d’un point, abstenez-vous et passez à autre chose : l’à
peu près se repère très facilement.
CARRIÈRES PUBLIQUES 31
Dans la mesure du possible, essayez cependant de ne pas donner l’image d’un
candidat ignorant. Un aveu répété d’ignorance ne peut que produire un effet négatif.
Soyez capable de rebondir, de donner une image positive en procédant par
exemple par association d’idées en élargissant le champ de la question. Vous ne
connaissez peut-être pas un chiffre exact, mais vous pouvez donner un ordre de
grandeur. Vous ne pouvez pas traduire le signe RGPP (révision générale des
politiques publiques), mais vous pouvez en expliciter la finalité, etc.
Restez sincère
Il vaut mieux mentir par omission (ne pas révéler un défaut peu flatteur, une
expérience professionnelle difficile, exposer une opinion extrémiste…) que de vouloir
enjoliver son parcours (s’attribuer des qualités non possédées…). Ne vous risquez
pas à inventer un personnage qui ne vous ressemble pas. Le jury, par des questions
plus précises, sera facilement en mesure de vous piéger.
Regardez le jury
Évitez d’avoir un regard fuyant, cette attitude peut être mal interprétée ou génératrice
de perturbations. Le jury peut y voir un manque d’assurance ou bien le signe d’un
refus de communication. Vous devez regarder vos interlocuteurs dans les yeux et
soutenir leur regard. Si vous éprouvez une gêne, fixez un point entre les sourcils
pour que votre regard soit situé au niveau des yeux. Regarder dans les yeux permet
une qualité d’écoute, de compréhension. Pour être en situation d’écoute, vous devez
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
être concentré sur le message que veut faire passer votre interlocuteur.
Ne pratiquez pas d’exclusion : regardez chacun des membres du jury, y compris
celui qui ne parle pas ou celui qui semble se désintéresser de votre prestation. Vous
ne devez pas fixer un seul interlocuteur, celui ou celle qui vous semble le plus
sympathique, ou le plus attentif à vos propos. Votre regard doit partir de votre
interlocuteur direct et se poser, de manière panoramique, dans le désordre, sur les
autres membres du jury.
32 CARRIERES PUBLIQUES
Pour autant, il ne s’agit pas de scruter la moindre réaction ou d’analyser
systématiquement chaque mimique ou chaque geste :
- un bâillement peut signifier qu’un membre du jury a une fatigue passagère,
bien compréhensible en fin de journée ;
- un membre du jury consulte son téléphone portable pendant que vous parlez :
cela ne signifie pas obligatoirement que votre discours est sans intérêt mais
qu’il vient de recevoir un message professionnel de la première importance !
N’oubliez pas qu’il s’agit d’un entretien, non d’un interrogatoire. Rien ne vous interdit
de demander éventuellement des précisions sur un terme, une partie de la question :
« Qu’entendez-vous par… ? » plutôt que « Je n’ai pas compris votre question. » ou
« Pourriez-vous répéter votre question ? ».
CARRIÈRES PUBLIQUES 33
F - Soignez votre sortie
C’est le jury qui va vous indiquer que le temps imparti à l’épreuve s’est écoulé. Vous
prenez donc congé, après avoir calmement rassemblé vos affaires, en vous
contentant d’un « Au revoir Messieurs-Mesdames ». Évitez de demander au jury de
vous donner son sentiment sur votre prestation.
Remarque
En tout état de cause, n’oubliez jamais qu’un jury voit s’exprimer de nombreux
candidats tout au long de la journée, souvent difficiles à départager. Il s’agit donc de
le « marquer ». Le jury doit se sentir intéressé, interpellé par une personnalité
affirmée dont il se souviendra au moment de la délibération.
34 CARRIERES PUBLIQUES
personnalité qui entrent ou non en phase avec ses futures fonctions : capacité de
recul, affirmation de soi, aptitude à l’adaptation, opiniâtreté, optimisme, maîtrise,
humour…
Ne négligez en aucun cas la lecture de la presse quotidienne. Gardez un œil sur
l’actualité nationale, voire internationale.
. Quels sont les enjeux de la réforme des collectivités territoriales, quelles en sont les
principales dispositions ?
. Qu’est-ce que la LOLF, CAP 22 ?
. Où en est la réforme territoriale de l’État ?
. Citez deux réformes récentes ayant affecté l’administration territoriale (ou votre
domaine professionnel) : enjeux et principales dispositions ?
. Parlez-nous de la métropolisation
. La mutualisation des services : notions et enjeux ?
. Les communes ont-elles un avenir ?
. Le contrôle de légalité doit-il être supprimé ?
. Les collectivités territoriales sont-elles autonomes financièrement ?
. Quelles sont les principales étapes de l’élaboration et de l’exécution, les principales
composantes du budget d’une collectivité ?
. Comment optimiser la gestion des finances locales ?
. Quelles différences faites-vous entre une collectivité territoriale et un établissement
public ?
. Quel est l’impact du droit européen sur l’administration locale ?
. Qu’est-ce qu’un fonctionnaire ?
. Quelles sont les principales obligations d’un fonctionnaire ?
. La formation est-elle un droit ou un devoir ?
Il est important que vous ayez une bonne culture administrative générale,
notamment de l’administration territoriale, qu’elle soit décentralisée ou d’État, des
acteurs du monde local avec lesquels vous pourriez travailler. Il s’agit de prouver que
vous vous intéressez à votre environnement professionnel de manière globale,
preuve supplémentaire de votre motivation. Les candidats très spécialisés devront
être particulièrement attentifs à cette attente des jurys.
L’ouverture d’esprit, le désir de connaître, de découvrir et d’apprendre constituent
des qualités qui ne pourront que favorablement impressionner le jury. Il ne s’agit pas
d’apparaître comme un esprit clos, un candidat dont l’horizon se limite à son
environnement immédiat. Les jurys attendent de vous que vous vous montriez
comme un citoyen curieux possédant l’essentiel des connaissances d’un adulte
responsable, titulaire du droit de vote, habilité à s’exprimer sur la vie de son pays et
de sa collectivité. Lorsque vous êtes déjà en poste dans la fonction publique, vous
CARRIÈRES PUBLIQUES 35
devrez en outre démontrer que vous êtes conscient des réalités qui sortent du
champ d’exercice quotidien de vos fonctions, être en mesure de porter un jugement
éclairé, personnel et professionnel sur les politiques publiques.
Pour autant, il ne s’agit pas d’un oral où seront exigées des connaissances
approfondies, un savoir encyclopédique. Bien entendu, la qualité de vos réponses
sera appréciée en fonction de votre parcours personnel (niveau d’études) et
professionnel (fonctions exercées), de la spécialité choisie.
NB : Sur ce dernier point, les examinateurs pourront poser des questions pour
apprécier vos connaissances du secteur dans lequel vous exercez. Ils seront
légitimement plus exigeants sur la qualité et précision de vos réponses. Rappelez-
vous qu’il ne s’agit pas de valider un parcours mais d’apprécier vos aptitudes
à exercer des fonctions de cadre A, donc potentiellement transversales.
La revue Pouvoirs locaux propose quant à elle une analyse plus complète, plus
théorisée (outre des articles spécifiques, chaque numéro est consacré à un dossier
traité sous différents angles : historique, politique, économique, financier…).
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
36 CARRIERES PUBLIQUES
spécifique, mais les fiches qu’il contient constituent d’utiles et pertinents supports de
synthèse sur les thèmes porteurs de l’actualité des collectivités locales.
Références complémentaires par spécialité
Spécialité sanitaire et sociale
Le Journal de l’Action Sociale et La gazette santé-social pour le suivi de la gestion
des politiques publiques ;
Actualités sociales hebdomadaires, pour le suivi de l’actualité juridique.
www.sante.gouv.fr
www.lagazette-sante-social.com
www.lien-social.com
www.tsa-quotidien.fr
Spécialité animation
La lettre de la DIV pour les actions en lien avec la politique de la ville ;
Les cahiers de l’animation, Anim’Magazine et le Journal de l’animation pour le suivi
des thèmes d’actualité.
www.education.gouv.fr
www.ville.gouv.fr
www.lien-social.com
www.cemea.asso.fr
Spécialité urbanisme et développement des territoires
Le moniteur pour le suivi de l’actualité juridique ;
Diagonal et Études foncières pour le suivi des politiques publiques.
www.environnement.gouv.fr
www.ville.gouv.fr
www.gridauh.fr
www.urbanisme.fr
CARRIÈRES PUBLIQUES 37
. Un fonctionnaire doit-il faire preuve d’initiative ?
. Un attaché est-il un cadre ?
. Faut-il noter ou évaluer ?
. Comment concevez-vous la relation élu-fonctionnaire ?
. Quelle doit être la place des usagers, des associations dans le pilotage des
politiques publiques ?
. Une collectivité doit-elle être gérée comme une entreprise ?
…
Ces questions sont destinées à tester votre capacité de réaction, à vérifier si vous
possédez les compétences attendues : sens du service public, capacité à encadrer,
conscience des droits et obligations des fonctionnaires.
La note de cadrage du concours indique les principaux thèmes sur lesquels le
candidat peut être interrogé pour apprécier ses aptitudes à l’encadrement ainsi que
son intérêt pour les techniques et outils utilisés en la matière : le recrutement,
l’évaluation, la conduite d’entretien, la communication, la capacité à rendre compte,
la gestion de conflit, la capacité à motiver, déléguer, proposer, conduire, la capacité
d’organisation, la conduite du changement, la connaissance du statut en matière de
gestion des ressources humaines (GRH) (carrière, mobilité, formation,
rémunération…).
Remarque
Cette liste de questions est loin d’être exhaustive. Elle balaye cependant l’essentiel
des thématiques évoquées par les examinateurs. Les candidats auront en outre
intérêt à consulter sur internet les forums consacrés aux concours, sites où les
candidats échangent leurs expériences. Peut notamment être citée : www.forum-
concours.cap-public.fr
Pour vous entraîner et pour chaque question proposée, préparez une réponse
comme si vous étiez face au jury en n’oubliant pas d’être précis, concret et en
argumentant votre propos.
38 CARRIERES PUBLIQUES
B - Réalisez des simulations
Outre l’intérêt d’une évaluation en situation, ces simulations serviront à dédramatiser
l’épreuve en vous la rendant plus familière. N’oubliez pas qu’il s’agit avant tout d’une
épreuve de communication, d’un échange au cours duquel votre parole, votre
comportement et vos réactions vont être analysés. Savoir détecter ses défauts, ses
tics de langage ou gestuels permet ensuite de les corriger par un entraînement
régulier : maîtriser son corps, améliorer sa voix, dominer son impulsivité, cela
s’apprend, se travaille.
Lisez à haute voix un texte et enregistrez-vous pour apprécier votre débit, votre
intonation, vous permettre de rendre votre parole plus intelligible et plus affirmée.
Sollicitez des proches pour jouer le rôle d’un jury : un jury fictif mais jouant le
jeu, avec vouvoiement, pouvant poser des questions déstabilisantes, vous mettre à
difficulté. Cette mise en situation doit se faire dans les conditions de l’épreuve,
notamment en terme de durée. Vous apprendrez ainsi à maintenir votre
concentration pendant toute la durée de l’épreuve et à maîtriser votre comportement
en situation difficile.
L’idéal est de se filmer et de faire ensuite une évaluation collective pour disposer du
regard des autres sur votre prestation. Si vous en avez l’occasion, jouez également
le rôle de membre de jury. Vous pourrez ainsi observer le candidat en pensant à ce
que vous auriez fait ou dit à sa place, vous constaterez que ce sont les réponses qui
suscitent les questions et appréhenderez avec un autre regard les questions du jury.
CARRIÈRES PUBLIQUES 39
L’EXPOSE PRÉALABLE DU PARCOURS
Cette entrée en matière mérite d’être préparée avec soin. L’exposé préalable offre
en effet au jury une première grille d’analyse du candidat, conditionne l’échange qui
suit, constitue un point d’appui pour les premières questions. Il convient donc de
rigoureusement sélectionner les informations que vous allez fournir pour éviter des
questions pouvant vous mettre en difficulté et/ou inciter les examinateurs à
approfondir un thème.
En outre il s’agit du seul moment où vous aurez la maîtrise totale de la situation
permettant ainsi de mieux contrôler l’émotion toujours présente en début de
prestation. En principe, le candidat n’est pas interrompu pendant sa présentation
initiale. Cependant, un examinateur peut demander une précision immédiatement
utile pour comprendre la suite de la présentation et/ou tester votre capacité à faire
face à l’imprévu.
NB : La gestion du temps de l’exposé (10 minutes maximum) est l’un des critères
d’appréciation de la prestation du candidat. Vous devez exploiter au maximum votre
temps de parole.
- dépasser le temps imparti : vous serez interrompu, plus ou moins sèchement, par
le jury, induisant ainsi une inévitable perturbation qu’il vous faudra savoir dominer.
N’oubliez pas de jeter un œil sur votre montre. En fonction du temps restant, vous
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
- faire une présentation trop courte (5/6 minutes ou moins) : s’ensuivra une
appréciation négative doublée d’un temps supplémentaire donné au jury pour vous
confronter à une succession des questions.
Pour autant, il ne s’agit pas de remplir ce temps d’épreuve. Un exposé de 7/8
minutes mais cohérent et structuré est préférable à un délayage pour « tenir le
chrono ». Les questions posées par la suite peuvent vous aider à préciser votre
pensée, à vous remémorer des points négligés.
40 CARRIERES PUBLIQUES
I • Recenser et hiérarchiser les informations utiles
Le temps imparti pour votre présentation préalable est relativement bref. La
restitution des données ne peut et ne doit pas être exhaustive. Il vous faut donc
procéder avec méthode.
Vous pouvez éluder les périodes courtes, peu concluantes. Pour autant, n’écartez
pas d’office tout incident de parcours : tout le monde a droit à l’erreur, l’essentiel
étant d’en faire l’analyse, d’en tirer des enseignements. Votre souci de réflexion,
d’authenticité peut notamment se manifester en évoquant et expliquant les difficultés
éprouvées, les réponses apportées pour les surmonter.
Mais ne profitez pas de l’occasion pour régler des comptes avec une administration,
un supérieur ou des collègues. Le jury pourrait avoir l’impression que vous rejetez
toujours la faute sur les autres et cherchez à fuir vos responsabilités.
Cette première étape peut prendre la forme d’un tableau devant comporter plusieurs
entrées que vous compléterez en tant que de besoin sur la base des indications
CARRIÈRES PUBLIQUES 41
Structure Motivation Statut
. CDD ou CDI / non titulaire ou
1. Période . Secteur : privé ou . Pourquoi cette fonctionnaire
d’emploi public collectivité, emploi ?
. Progression de carrière :
. Principales . Pourquoi cette mobilité, passage de concours et/ou
caractéristiques de interne ou externe ? d’examen professionnel
l’administration ou de
l’entreprise
Emploi Formation Apports
Nature des fonctions, Formations suivies : . Difficultés rencontrées et
des activités nombre de jours, objet solutions apportées
exercées : et nature (théorique ou
- principales missions pratique)… . Apports sur le plan du
- responsabilités développement personnel
confiées
- degré d’autonomie . Les aptitudes professionnelles
- réalisations mises en pratique, acquises ou
- publics visés… développées : savoirs, savoir-
faire, savoir-être…
2. Période ….. ….
d’emploi
Notions
Savoirs : les connaissances théoriques, techniques => Connaissance du statut de la
fonction publique, du droit des marchés publics…
Savoir-faire : les compétences, la capacité à réaliser une tache donnée, à mettre en
œuvre une procédure spécifique => Élaborer un projet, sécuriser une procédure
contractuelle, réaliser un audit…
Savoir-être : les qualités personnelles, les modes de comportement => Capacité à
diriger, travailler en équipe, réagir face une situation délicate, sens des
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
42 CARRIERES PUBLIQUES
Vous devez prendre de la hauteur par rapport au travail effectué au quotidien,
donner du sens à vos activités, votre carrière. Il vous faut construire un exposé
traduisant la logique d’un parcours, ses lignes de force.
Beaucoup plus que le détail des missions de vos différentes fonctions, c’est la mise
en valeur de vos capacités personnelles et professionnelles, de votre volonté de
progresser qui est essentielle : n’hésitez pas à montrer l’importance des
responsabilités qui vous ont été confiées, que vous avez pris des initiatives, que
vous avez participé à des missions délicates, à la mise en œuvre de réorganisation
de services. Mettez, si nécessaire, l’accent sur les formations suivies et leur
adéquation avec les fonctions exercées et/ou le projet professionnel. Sur ce point la
consultation du référentiel des métiers de la fonction publique se révélera un atout
non négligeable : www.cnfpt.fr
Vous devez donner un sens à votre carrière, ne pas donner l’impression au jury que
le temps, les événements ont commandé, mais qu’au contraire, vous avez choisi,
voulu les temps forts de votre carrière.
Sachez enfin anticiper les questions du jury en expliquant votre parcours sans pour
autant prévoir de longs développements sur ces questions. Il s’agit simplement de
donner envie ensuite au jury de vous interroger plus en profondeur sur ces aspects.
CARRIÈRES PUBLIQUES 43
C - Complétez votre parcours en intégrant des données plus
personnelles
L’exposé préalable peut, voire doit être l’occasion d’intégrer des données
considérées a priori comme inutiles, étrangères au parcours professionnel mais s’y
rapportant en définitive car elles vont permettre de valoriser vos capacités
professionnelles
44 CARRIERES PUBLIQUES
respect d’autrui, l’honnêteté (mal) représentent autant de données que vous devrez
savoir expliciter et justifier, soit lors de votre présentation, soit en réponse à des
questions.
Exemple
« Jean Portier, j’ai 35 ans et je suis rédacteur-chef dans une commune de 9 500
habitants située en zone rurale où j’exerce depuis 1 an les fonctions de DRH. Mon
parcours professionnel, débuté en 1999 après l’obtention d’un DUT carrières
juridiques, se caractérise par une mobilité territoriale choisie, dans un domaine
unique mais élargie progressivement en termes d’expérience, celui de la gestion des
CARRIÈRES PUBLIQUES 45
ressources humaines (GRH). Ces deux caractéristiques constitueront la trame de ma
présentation. »
NB : Il est conseillé, au nom du principe de neutralité des épreuves, de ne pas citer
le nom de la (ou des) collectivité(s) d’emploi, sauf si le jury vous le demande.
Précisez alors simplement s’il s’agit d’une commune (rurale ou urbaine, le nombre
d’habitants), d’un département, d’une région ou d’un établissement public. Donnez
les indications qui permettent au jury de situer la nature et les caractéristiques de la
collectivité.
Exemple
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
« Ce poste actuel est donc le quatrième d’un parcours diversifié sur le plan des
collectivités employeurs. Après mon DUT, j’ai réussi le concours de rédacteur en
1998. Le choix de la fonction publique territoriale résulte au départ d’une opportunité
offerte dans le cadre de mes études. Mon stage de découverte du milieu
professionnel s’est en effet déroulé dans une commune de 15 000 habitants au
service du personnel.
Mon premier poste a été dans un CDG du Nord tout d’abord dans le service en
charge de l’organisation des concours et examens professionnels où je suivais plus
particulièrement les filières administrative et technique, puis dans celui de la gestion
des instances paritaires. En 2002 la création d’une communauté de communes
(regroupant 17 communes et 35 000 habitants) dans ma région d’origine (la Savoie)
m’a donné l’occasion d’élargir mon expérience en GRH aux thèmes du dialogue
social et de la formation. En 2007, nommé rédacteur chef, j’ai alors muté dans une
communauté d’agglomération (23 communes et plus de 80 000 habitants) du même
département où j’ai été chargé de la gestion des carrières (du recrutement à la
cessation des fonctions) des filières administrative, sportive et culturelle. Enfin
depuis 1 an, j’occupe donc les fonctions de DRH dans une commune de 9 500
habitants employant 87 agents dont 20 % de non titulaires.
Après ce rappel des étapes de mon parcours et des choix opérés, je souhaite revenir
sur ce qui en fait le sens (transition et annonce de la 2° partie).
46 CARRIERES PUBLIQUES
Ce parcours m’a conduit, dans des collectivités de nature et de taille différentes, à
aborder l’ensemble des thématiques liées à la gestion des ressources humaines et à
élargir progressivement le champ de mes responsabilités (annonce des deux sous-
parties).
=> Développements sur le choix du domaine : intérêt du champ de la GRH
(exemples : fonction transversale au cœur de la gestion d’une collectivité, en
constante évolution donnant l’occasion de formation, mettant en rapport en
relation/confrontation l’individuel et le collectif, la rigueur du droit et la souplesse de
la gestion, un outil de gestion du présent du futur (gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences)…
=> Développements sur les responsabilités : extension en lien avec la carrière
(dernier grade après réussite à examen professionnel), extension et diversité des
tâches confiées (+ illustration sur les différentes postes) / capacité à encadrer (notion
et illustrations), à gérer un budget / participation aux travaux de l’équipe de direction
(proximité du politique, capacité accrue d’autonomie)… »
Une conclusion est indispensable. Elle peut rappeler l’idée-force que vous
souhaitez que le jury retienne de vous. En tout état de cause, vos derniers
développements doivent donner une image positive.
Elle peut être l’occasion d’exposer votre motivation du présent (le passage du
concours) et de l’avenir (évolution professionnelle) si vous avez choisi de ne pas
intégrer ces données dans vos développements.
Pour redonner la parole au jury, n’oubliez pas d’indiquer par une formule (en
conclusion, pour conclure…) que vous êtes parvenu au bout de votre exposé. Une
formule telle que « Je suis prêt à répondre à vos questions » est également
admissible. En revanche, il est inutile de conclure par « Je vous remercie pour votre
attention » ou encore moins par « J’ai fini » !
Exemple
« Unité et diversité caractérisent ainsi mon parcours professionnel, parcours qui m’a
donné récemment l’occasion d’accéder à un emploi de responsabilité. Ma collectivité
connaissant un accroissement démographique important, le maire souhaite nommer
des cadres A aux postes de direction. Mon positionnement en tant que directeur
n’est pas remis en cause mais cette évolution interne représente pour moi
l’opportunité de mettre en adéquation grade et responsabilités et d’envisager
d’autres postes à responsabilités dans des collectivités plus importantes. En effet, et
CARRIÈRES PUBLIQUES 47
pour conclure, j’indiquerai qu’à moyen terme, j’envisage, après formation, une
évolution vers un poste de DGS de collectivité de taille moyenne (+ rapide
explication)
Ou Pour autant, et pour conclure, je ne sais pas encore si je resterai dans le
domaine des RH dans des collectivités comme le département ou la région ou si
j’évoluerai vers un poste de DGS de collectivité de taille moyenne (+ rapide
explication).
NB : N’oubliez pas que le jury trouve souvent l’inspiration pour ces questions
dans les propos que vous avez tenus. N’abordez pas des thèmes sur lesquels
vous pourriez être mis en difficulté, sélectionnez soigneusement les pistes où
vous souhaitez conduire le jury !
48 CARRIERES PUBLIQUES
Méthodologie de l’exposé du parcours professionnel
Chronologie indicative pour une durée de 10 minutes
Objectifs :
• Mettre en valeur les compétences acquises et développées au cours de ses
expériences successives
• Valoriser ses différences
CARRIÈRES PUBLIQUES 49
Le troisième concours
CARRIÈRES PUBLIQUES
51
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Le cadre réglementaire
L’épreuve se déroule sur la base d’un échange entre les membres du jury et le
candidat. Ce jury est composé d’élus, de cadres supérieurs de l’administration
territoriale et de personnalités qualifiées (par exemple des magistrats des juridictions
administratives et/ou des professeurs d’université, formateurs CNFPT). En fonction
du nombre de candidats, les candidats admissibles peuvent être interrogés par le
L’entretien est précédé d’une présentation par le candidat de son parcours. Cet
exposé préalable constitue ainsi un point de départ pour la discussion, le « jeu » des
questions/réponses.
B - Un entretien de recrutement
Le jury vous évalue en s’attachant généralement à cerner quatre aspects :
- votre profil, votre personnalité
- votre motivation et projet professionnel
- votre connaissance de l’environnement professionnel, votre curiosité pour le
milieu d’emploi
- vos aptitudes professionnelles à exercer des fonctions d’attaché, cadre
territorial de catégorie A.
Outre ces attentes traditionnelles, le jury sera également sensible à votre capacité
à réagir dans une situation donnée, parfois imprévue voire déstabilisante (les
questions avec mises en situation professionnelle seront systématiques), à
argumenter et défendre votre point de vue, ou le nuancer. La maîtrise de la langue
(richesse du vocabulaire, respect de la syntaxe) et des techniques d’expression orale
(intonation, débit, gestuelle), la capacité à communiquer avec vos interlocuteurs ne
pourront bien entendu que constituer un atout supplémentaire.
CARRIÈRES PUBLIQUES 53
Il s’agit ainsi d’un véritable entretien de recrutement par un employeur et vous
devez l’appréhender comme tel. Au-delà de votre aptitude à répondre aux
questions posées, c’est votre comportement général, en tant que personne et en tant
que cadre territorial, éventuel collaborateur, qui va être examiné.
Remarque
Le but du jury n’est pas de vous piéger mais de tester votre personnalité, votre
capacité de réaction, de savoir si vous faites preuve de présence d’esprit, de
curiosité intellectuelle et professionnelle. Les questions posées ne sont ni perfides, ni
volontairement compliquées. Ne voyez pas les membres du jury comme des
personnes souhaitant vous prendre en défaut ou vous faire perdre vos moyens !
À votre entrée dans la salle, dirigez-vous vers le jury, que vous allez saluer par un
courtois « Bonjour madame(s), bonjour monsieur (messieurs) ». Ne serrez pas la
main de vos interlocuteurs.
Approchez-vous de votre chaise, et attendez que l’on vous invite à vous asseoir.
Si vous êtes émotif, évitez de « jouer » avec un objet, stylo, montre ou bijoux… : le
« trac », l’émotivité constituent des réactions normales aux yeux du jury. Ne vous
raidissez pas, respirez profondément, souriez pour vous détendre.
54 CARRIERES PUBLIQUES
Évitez la passivité mais également l’agressivité : ne vous montrez pas aigri,
désabusé, désinvolte, arrogant ou ironique. Apprenez à respecter vos interlocuteurs
en évitant les déclarations péremptoires ne souffrant aucune réplique : le jury a le
droit de s’exprimer ! Vous devez tenir compte de ses remarques, opinions qui ont
généralement pour objectif de tester vos réactions.
Ayez constamment à l’esprit que vous devez conserver courtoisie et réserve. Soyez
par conséquent agréable et souriant, sans jamais être familier avec le jury. Une
juste mesure est à trouver.
Vous avez le droit, voire même le devoir de défendre votre point de vue, bien
sûr en l’argumentant et en l’illustrant. Vous pouvez même adopter une attitude
critique, mais constructive, face à certaines remarques. En tout état de cause, vous
ne devez pas apparaître comme un candidat qui se contente d’un discours convenu,
qui refuse l’engagement, le conflit, acquiesce à la moindre objection sans chercher à
argumenter une position personnelle.
Soyez honnête
Dans le cas où cependant vous seriez en difficulté, préférez le banal « je ne sais
pas » aux affligeants « c’est une bonne question » ou « je le sais pourtant, mais… ».
Une réponse fuyante est également déconseillée : évitez « peut-être », « vous avez
sûrement raison… ».
La liste des questions potentielles est inépuisable, mais le candidat a le droit à
l’erreur. On ne saurait exiger de votre part un savoir encyclopédique ! Mais ne bluffez
CARRIÈRES PUBLIQUES 55
pas : si vous n’êtes pas sûr d’un point, abstenez-vous et passez à autre chose : l’à
peu près se repère très facilement.
Dans la mesure du possible, essayez cependant de ne pas donner l’image d’un
candidat ignorant. Un aveu répété d’ignorance ne peut que produire un effet négatif.
Restez sincère
Il vaut mieux mentir par omission (ne pas révéler un défaut peu flatteur, une
expérience professionnelle difficile, exposer une opinion extrémiste…) que de vouloir
enjoliver son parcours (s’attribuer des qualités non possédées…). Ne vous risquez
pas à inventer un personnage qui ne vous ressemble pas. Le jury, par des questions
plus précises, sera facilement en mesure de vous piéger.
Regardez le jury
Évitez d’avoir un regard fuyant, cette attitude peut être mal interprétée ou génératrice
de perturbations. Le jury peut y voir un manque d’assurance ou bien le signe d’un
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
refus de communication. Vous devez regarder vos interlocuteurs dans les yeux et
soutenir leur regard. Si vous éprouvez une gêne, fixez un point entre les sourcils
pour que votre regard soit situé au niveau des yeux. Regarder dans les yeux permet
une qualité d’écoute, de compréhension. Pour être en situation d’écoute, vous devez
être concentré sur le message que veut faire passer votre interlocuteur.
Ne pratiquez pas d’exclusion : regardez chacun des membres du jury, y compris
celui qui ne parle pas ou celui qui semble se désintéresser de votre prestation. Vous
ne devez pas fixer un seul interlocuteur, celui ou celle qui vous semble le plus
sympathique, ou le plus attentif à vos propos. Votre regard doit partir de votre
interlocuteur direct et se poser, de manière panoramique, dans le désordre, sur les
autres membres du jury.
56 CARRIERES PUBLIQUES
Pour autant, il ne s’agit pas de scruter la moindre réaction ou d’analyser
systématiquement chaque mimique ou chaque geste :
- un bâillement peut signifier qu’un membre du jury a une fatigue passagère,
bien compréhensible en fin de journée ;
- un membre du jury consulte son téléphone portable pendant que vous parlez :
cela ne signifie pas obligatoirement que votre discours est sans intérêt mais
qu’il vient de recevoir un message professionnel de la première importance !
N’oubliez pas qu’il s’agit d’un entretien, non d’un interrogatoire. Rien ne vous interdit
de demander éventuellement des précisions sur un terme, une partie de la question :
« Qu’entendez-vous par… ? » plutôt que « Je n’ai pas compris votre question. » ou
« Pourriez-vous répéter votre question ? ».
CARRIÈRES PUBLIQUES 57
F - Soignez votre sortie
C’est le jury qui va vous indiquer que le temps imparti à l’épreuve s’est écoulé. Vous
prenez donc congé, après avoir calmement rassemblé vos affaires, en vous
contentant d’un « Au revoir Messieurs-Mesdames ». Évitez de demander au jury de
vous donner son sentiment sur votre prestation.
Remarque
En tout état de cause, n’oubliez jamais qu’un jury voit s’exprimer de nombreux
candidats tout au long de la journée, souvent difficiles à départager. Il s’agit donc de
le « marquer ». Le jury doit se sentir intéressé, interpellé par une personnalité
affirmée dont il se souviendra au moment de la délibération.
58 CARRIERES PUBLIQUES
personnalité qui entrent ou non en phase avec ses futures fonctions : capacité de
recul, affirmation de soi, aptitude à l’adaptation, opiniâtreté, optimisme, maîtrise,
humour…
Ne négligez en aucun cas la lecture de la presse quotidienne. Gardez un œil sur
l’actualité nationale, voire internationale.
. Quels sont les enjeux de la réforme des collectivités territoriales, quelles en sont les
principales dispositions ?
. Qu’est-ce que la LOLF, CAP 22 ?
. Où en est la réforme territoriale de l’État ?
. Citez deux réformes récentes ayant affecté l’administration territoriale (ou votre
domaine professionnel) : enjeux et principales dispositions ?
. Parlez-nous de la métropolisation
. La mutualisation des services : notions et enjeux ?
. Les communes ont-elles un avenir ?
. Le contrôle de légalité doit-il être supprimé ?
. Les collectivités territoriales sont-elles autonomes financièrement ?
. Quelles sont les principales étapes de l’élaboration et de l’exécution, les principales
composantes du budget d’une collectivité ?
. Comment optimiser la gestion des finances locales ?
. Quelles différences faites-vous entre une collectivité territoriale et un établissement
public ?
. Quel est l’impact du droit européen sur l’administration locale ?
. Qu’est-ce qu’un fonctionnaire ?
. Quelles sont les principales obligations d’un fonctionnaire ?
. La formation est-elle un droit ou un devoir ?
Il est important que vous ayez une bonne culture administrative générale,
notamment de l’administration territoriale, qu’elle soit décentralisée ou d’État, des
acteurs du monde local avec lesquels vous pourriez travailler. Il s’agit de prouver que
vous vous intéressez à votre environnement professionnel de manière globale,
preuve supplémentaire de votre motivation. Les candidats très spécialisés devront
être particulièrement attentifs à cette attente des jurys.
L’ouverture d’esprit, le désir de connaître, de découvrir et d’apprendre constituent
des qualités qui ne pourront que favorablement impressionner le jury. Il ne s’agit pas
d’apparaître comme un esprit clos, un candidat dont l’horizon se limite à son
environnement immédiat. Les jurys attendent de vous que vous vous montriez
comme un citoyen curieux possédant l’essentiel des connaissances d’un adulte
responsable, titulaire du droit de vote, habilité à s’exprimer sur la vie de son pays et
de sa collectivité. Si vous êtes déjà en poste dans la fonction publique, vous devrez
CARRIÈRES PUBLIQUES 59
en outre démontrer que vous êtes conscient des réalités qui sortent du champ
d’exercice quotidien de vos fonctions, être en mesure de porter un jugement éclairé,
personnel et professionnel sur les politiques publiques.
Pour autant, il ne s’agit pas d’un oral où seront exigées des connaissances
approfondies, un savoir encyclopédique. Bien entendu, la qualité de vos réponses
sera appréciée en fonction de votre parcours personnel (niveau d’études) et
professionnel (fonctions exercées), de la spécialité choisie.
NB : Sur ce dernier point, les examinateurs pourront poser des questions pour
apprécier vos connaissances du secteur dans lequel vous exercez. Ils seront
légitimement plus exigeants sur la qualité et précision de vos réponses. Rappelez-
vous qu’il ne s’agit pas de valider un parcours mais d’apprécier vos aptitudes
à exercer des fonctions de cadre A, donc potentiellement transversales.
La revue Pouvoirs locaux propose quant à elle une analyse plus complète, plus
théorisée (outre des articles spécifiques, chaque numéro est consacré à un dossier
traité sous différents angles : historique, politique, économique, financier…).
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
60 CARRIERES PUBLIQUES
spécifique, mais les fiches qu’il contient constituent d’utiles et pertinents supports de
synthèse sur les thèmes porteurs de l’actualité des collectivités locales.
Spécialité animation
La lettre de la DIV pour les actions en lien avec la politique de la ville ;
. Vous encadrez une équipe : comment gérez-vous la situation d’un agent qui arrive
en retard tous les jours / d’un agent en état d’ébriété / d’un agent qui n’accomplit pas
correctement ses missions / d’un agent qui conteste votre autorité / d’un agent qui
refuse toute formation / d’un agent qui arbore un signe religieux distinctif ?
. Un usager agressif s’en prend à l’un de vos subordonnés / Un usager vous
demande un passe-droit / Un usager vous propose un cadeau pour vous remercier
de votre aide dans la résolution d’un dossier délicat : comment réagissez-vous ?
. Votre supérieur (DGS ou élu) vous demande de commettre une illégalité : que
faites-vous ? Vous êtes chef de service et gérez une équipe de 4 personnes. En
raison des restrictions budgétaires, vous devez vous séparer d’un agent. De quelle
façon procédez-vous ?
. Vous faites l’objet d’une mutation non souhaitée : comment réagissez-vous ?
. Quelles sont les qualités d’un bon manager, les erreurs à éviter ?
. Quelles différences entre un cadre et un manager ?
. Quelle est la composante du management qui vous pose le plus de problème ?
. Comment motiver les agents d’un service ?
CARRIÈRES PUBLIQUES 61
. Le manager doit-il aller jusqu’à la sanction ?
. Un fonctionnaire doit-il faire preuve d’initiative ?
. Un attaché est-il un cadre ?
. Faut-il noter ou évaluer ?
. Comment concevez-vous la relation élu-fonctionnaire ?
. Quelle doit être la place des usagers, des associations dans le pilotage des
politiques publiques ?
. Une collectivité doit-elle être gérée comme une entreprise ?
…
Ces questions sont destinées à tester votre capacité de réaction, à vérifier si vous
possédez les compétences attendues : sens du service public, capacité à encadrer,
conscience des droits et obligations des fonctionnaires.
La note de cadrage du concours indique les principaux thèmes sur lesquels le
candidat peut être interrogé pour apprécier ses aptitudes à l’encadrement ainsi que
son intérêt pour les techniques et outils utilisés en la matière : le recrutement,
l’évaluation, la conduite d’entretien, la communication, la capacité à rendre compte,
la gestion de conflit, la capacité à motiver, déléguer, proposer, conduire, la capacité
d’organisation, la conduite du changement, la connaissance du statut en matière de
gestion des ressources humaines (GRH) (carrière, mobilité, formation,
rémunération…).
Remarque
Cette liste de questions est loin d’être exhaustive. Elle balaye cependant l’essentiel
des thématiques évoquées par les examinateurs. Les candidats auront en outre
intérêt à consulter sur internet les forums consacrés aux concours, sites où les
candidats échangent leurs expériences. Peut notamment être citée : www.forum-
concours.cap-public.fr
Pour vous entraîner et pour chaque question proposée, préparez une réponse
comme si vous étiez face au jury en n’oubliant pas d’être précis, concret et en
argumentant votre propos.
62 CARRIERES PUBLIQUES
B - Réalisez des simulations
Outre l’intérêt d’une évaluation en situation, ces simulations serviront à dédramatiser
l’épreuve en vous la rendant plus familière. N’oubliez pas qu’il s’agit avant tout d’une
épreuve de communication, d’un échange au cours duquel votre parole, votre
comportement et vos réactions vont être analysés. Savoir détecter ses défauts, ses
tics de langage ou gestuels permet ensuite de les corriger par un entraînement
régulier : maîtriser son corps, améliorer sa voix, dominer son impulsivité, cela
s’apprend, se travaille.
Lisez à haute voix un texte et enregistrez-vous pour apprécier votre débit, votre
intonation, vous permettre de rendre votre parole plus intelligible et plus affirmée.
Sollicitez des proches pour jouer le rôle d’un jury : un jury fictif mais jouant le
jeu, avec vouvoiement, pouvant poser des questions déstabilisantes, vous mettre à
difficulté. Cette mise en situation doit se faire dans les conditions de l’épreuve,
notamment en terme de durée. Vous apprendrez ainsi à maintenir votre
concentration pendant toute la durée de l’épreuve et à maîtriser votre comportement
en situation difficile.
L’idéal est de se filmer et de faire ensuite une évaluation collective pour disposer du
regard des autres sur votre prestation. Si vous en avez l’occasion, jouez également
le rôle de membre de jury. Vous pourrez ainsi observer le candidat en pensant à ce
que vous auriez fait ou dit à sa place, vous constaterez que ce sont les réponses qui
suscitent les questions et appréhenderez avec un autre regard les questions du jury.
CARRIÈRES PUBLIQUES 63
L’EXPOSE PRÉALABLE DU PARCOURS
Cette entrée en matière mérite d’être préparée avec soin. L’exposé préalable offre
en effet au jury une première grille d’analyse du candidat, conditionne l’échange qui
suit, constitue un point d’appui pour les premières questions. Il convient donc de
rigoureusement sélectionner les informations que vous allez fournir pour éviter des
questions pouvant vous mettre en difficulté et/ou inciter les examinateurs à
approfondir un thème.
En outre il s’agit du seul moment où vous aurez la maîtrise totale de la situation
permettant ainsi de mieux contrôler l’émotion toujours présente en début de
prestation. En principe, le candidat n’est pas interrompu pendant sa présentation
initiale. Cependant, un examinateur peut demander une précision immédiatement
utile pour comprendre la suite de la présentation et/ou tester votre capacité à faire
face à l’imprévu.
NB : La gestion du temps de l’exposé (10 minutes maximum) est l’un des critères
d’appréciation de la prestation du candidat. Vous devez exploiter au maximum votre
temps de parole.
- dépasser le temps imparti : vous serez interrompu, plus ou moins sèchement, par
le jury, induisant ainsi une inévitable perturbation qu’il vous faudra savoir dominer.
N’oubliez pas de jeter un œil sur votre montre. En fonction du temps restant, vous
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
- faire une présentation trop courte (5/6 minutes ou moins) : s’ensuivra une
appréciation négative doublée d’un temps supplémentaire donné au jury pour vous
confronter à une succession des questions.
Pour autant, il ne s’agit pas de remplir ce temps d’épreuve. Un exposé de 7/8
minutes mais cohérent et structuré est préférable à un délayage pour « tenir le
chrono ». Les questions posées par la suite peuvent vous aider à préciser votre
pensée, à vous remémorer des points négligés.
64 CARRIERES PUBLIQUES
I • Recenser et hiérarchiser les informations utiles
Le temps imparti pour votre présentation préalable est relativement bref. La
restitution des données ne peut et ne doit pas être exhaustive. Il vous faut donc
procéder avec méthode.
Vous pouvez éluder les périodes courtes, peu concluantes. Pour autant, n’écartez
pas d’office tout incident de parcours : tout le monde a droit à l’erreur, l’essentiel
étant d’en faire l’analyse, d’en tirer des enseignements. Votre souci de réflexion,
d’authenticité peut notamment se manifester en évoquant et expliquant les difficultés
éprouvées, les réponses apportées pour les surmonter.
Mais ne profitez pas de l’occasion pour régler des comptes avec une institution, un
supérieur ou des collègues. Le jury pourrait avoir l’impression que vous rejetez
toujours la faute sur les autres et cherchez à fuir vos responsabilités.
Cette première étape peut prendre la forme d’un tableau devant comporter plusieurs
entrées que vous compléterez en tant que de besoin sur la base des indications
CARRIÈRES PUBLIQUES 65
Structure Motivation Statut
. CDD ou CDI / non titulaire ou
1. Période . Secteur : privé ou . Pourquoi cette fonctionnaire
d’emploi public collectivité, emploi ?
. Progression de carrière :
. Principales . Pourquoi cette mobilité, passage de concours et/ou
caractéristiques de interne ou externe ? d’examen professionnel
l’administration, de
l’association ou de
l’entreprise
Emploi Formation Apports
Nature des fonctions, Formations suivies : . Difficultés rencontrées et
des activités nombre de jours, objet solutions apportées
exercées : et nature (théorique ou
- principales missions pratique)… . Apports sur le plan du
- responsabilités développement personnel
confiées
- degré d’autonomie . Les aptitudes professionnelles
- réalisations mises en pratique, acquises ou
- publics visés… développées : savoirs, savoir-
faire, savoir-être…
2. Période ….. ….
d’emploi
Notions
Savoirs : les connaissances théoriques, techniques => Connaissance du statut de la
fonction publique, du droit des marchés publics…
Savoir-faire : les compétences, la capacité à réaliser une tache donnée, à mettre en
œuvre une procédure spécifique => Élaborer un projet, sécuriser une procédure
contractuelle, réaliser un audit…
Savoir-être : les qualités personnelles, les modes de comportement => Capacité à
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
diriger, travailler en équipe, réagir face une situation délicate, sens des
responsabilités, de l’esprit d’initiative…
Une fois recensées les données de votre parcours, vous allez devoir retravailler
celles-ci en les sélectionnant et les hiérarchisant pour mieux vous mettre en valeur,
révéler votre personnalité. Sans excès de présomption, vous devez convaincre le
jury que votre parcours vous qualifie naturellement pour occuper l’emploi d’attaché.
Les informations doivent donc être mûrement réfléchies et sélectionnées.
Cette sélection doit s’accompagner d’une réflexion anticipant les réactions, les
questions du jury : cette information est-elle en ma faveur ? Suis-je en mesure de
justifier mes affirmations, d’expliciter mes choix ?
66 CARRIERES PUBLIQUES
le plan du développement professionnel, car cette approche induirait inévitablement
des répétitions inutiles.
Vous devez prendre de la hauteur par rapport au travail effectué au quotidien,
donner du sens à vos activités, votre carrière. Il vous faut construire un exposé
traduisant la logique d’un parcours, ses lignes de force.
Beaucoup plus que le détail des missions de vos différentes fonctions, c’est la mise
en valeur de vos capacités personnelles et professionnelles, de votre volonté de
progresser qui est essentielle : n’hésitez pas à montrer l’importance des
responsabilités qui vous ont été confiées, que vous avez pris des initiatives, que
vous avez participé à des missions délicates, à la mise en œuvre de réorganisation
de services. Mettez, si nécessaire, l’accent sur les formations suivies et leur
adéquation avec les fonctions exercées et/ou le projet professionnel. Dans
l’hypothèse d’une carrière entièrement accomplie dans le secteur privé, il conviendra
de sélectionner avec soin les informations en lien avec les fonctions susceptibles
d’être confiées à un attaché. Sur ce point la consultation du référentiel des métiers
de la fonction publique se révélera un atout non négligeable : www.cnfpt.fr
Vous devrez, en outre, donner un sens à votre parcours, ne pas donner l’impression
au jury que le temps, les événements ont commandé, mais qu’au contraire, vous
avez choisi, voulu les temps forts de celui-ci.
Sachez enfin anticiper les questions du jury en expliquant votre parcours sans pour
autant prévoir de longs développements sur ces questions. Il s’agit simplement de
donner envie ensuite au jury de vous interroger plus en profondeur sur ces aspects.
CARRIÈRES PUBLIQUES 67
C - Complétez votre parcours en intégrant des données plus
personnelles
L’exposé préalable peut, voire doit être l’occasion d’intégrer des données
considérées a priori comme inutiles, étrangères au parcours professionnel mais s’y
rapportant en définitive car elles vont permettre de valoriser vos capacités
professionnelles
68 CARRIERES PUBLIQUES
N’oubliez pas également de vous interroger sur vos valeurs. Cette notion renvoie à
des repères que vous estimez importants pour guider une vie, ce qui vous fait agir ou
réagir, ce que vous trouvez « beau » ou au contraire inadmissible dans le
comportement humain : la justice (in), la générosité, la tolérance (in), la solidarité, le
respect d’autrui, l’honnêteté (mal) représentent autant de données que vous devrez
savoir expliciter et justifier, soit lors de votre présentation, soit en réponse à des
questions.
CARRIÈRES PUBLIQUES 69
Exemple
« Jean Portier, j’ai 35 ans et je suis contractuel dans une commune de 7 500
habitants située en zone rurale où j’exerce depuis 1 an les fonctions de DRH. Mon
parcours professionnel, débuté en 1998 après l’obtention d’un DUT carrières
juridiques, et essentiellement accompli dans le secteur privé, se caractérise par une
mobilité professionnelle choisie, dans un domaine unique mais élargie
progressivement en termes d’expérience, celui de la gestion des ressources
humaines (GRH). Ces deux caractéristiques constitueront la trame de ma
présentation. »
NB : Il est conseillé, au nom du principe de neutralité des épreuves, de ne pas citer
le nom de la (ou des) structure(s) d’emploi, sauf si le jury vous le demande. Précisez
alors simplement les indications qui permettent au jury de situer la nature et les
caractéristiques de la structure : taille, nature…
Exemple
« Ce poste actuel est donc le quatrième d’un parcours diversifié sur le plan des
employeurs. Après mon DUT, j’ai opté dans un premier temps pour l’intérim : un
choix délibéré pour me donner l’occasion d’une part d’une première expérience
professionnelle et d’autre part de pouvoir me familiariser avec les différentes facettes
de la GRH.
Mon premier emploi en CDI en 1999 a été dans une entreprise de 150 salariés où je
secondais la personne en charge de la gestion du personnel en ayant plus
particulièrement la responsabilité de la paie et de la formation. Souhaitant un retour
dans ma région d’origine (la Savoie), j’ai en 2002 eu l’opportunité d’être recruté dans
une entreprise de 630 salariés, ou tout en conservant le secteur de la formation, j’ai
assisté le DRH dans la gestion du dialogue social. En 2007, suite au suivi d’un cycle
70 CARRIERES PUBLIQUES
de formation, j’ai été promu DRH adjoint de cette entreprise. Toujours soucieux
d’élargir mon expérience professionnelle, j’ai alors envisagé une mobilité dans la
fonction publique. Depuis 1 an, j’occupe donc les fonctions de DRH dans une
commune de 7 500 habitants employant 57 agents dont 20 % de non titulaires. Ce
choix de la fonction publique s’explique pour deux raisons. J’ai tout d’abord eu
l’opportunité dans le cadre de mes études d’effectuer un stage de découverte du
milieu professionnel dans une commune de 10 000 habitants au service du
personnel. J’ai ensuite retrouvé la fonction publique lors de mon cycle de formation
où j’ai côtoyé deux DRH territoriaux. Lors de nos échanges, je me suis rendu compte
que le droit et les « modes » de gestion de la fonction publique, tout en gardant leur
spécificité, empruntaient de plus au plus au secteur privé.
Cette expérience d’un an au service d’une collectivité territoriale s’est révélée très
intéressante (+ explications) et je souhaite la poursuivre. Le statut, et le contrôle de
légalité particulièrement strict dans le département, imposent cependant une
évolution de mon statut de contractuel à fonctionnaire ce qui me conduit à présenter
le concours d’attaché.
Après ce rappel des étapes de mon parcours et des choix opérés, je souhaite revenir
sur ce qui en fait le sens (transition et annonce de la 2° partie).
Mon parcours m’a ainsi conduit, dans des structures d’emploi de nature et de taille
différentes, à aborder l’ensemble des thématiques liées à la gestion des ressources
humaines et à élargir progressivement le champ de mes responsabilités (annonce
des deux sous-parties).
=> Développements sur le choix du domaine : intérêt du champ de la GRH
(exemples : fonction transversale au cœur de la gestion d’une structure d’emploi
qu’elle soit privée ou publique, en constante évolution donnant l’occasion de
formation, mettant en rapport en relation/confrontation l’individuel et le collectif, la
rigueur du droit et la souplesse de la gestion, un outil de gestion du présent et du
futur (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences)…
CARRIÈRES PUBLIQUES 71
Une conclusion est indispensable. Elle peut rappeler l’idée-force que vous
souhaitez que le jury retienne de vous. En tout état de cause, vos derniers
développements doivent donner une image positive.
Elle peut être l’occasion d’exposer votre motivation du présent (le passage du
concours) et de l’avenir (évolution professionnelle) si vous avez choisi de ne pas
intégrer ces données dans vos développements.
Pour redonner la parole au jury, n’oubliez pas d’indiquer par une formule (en
conclusion, pour conclure…) que vous êtes parvenu au bout de votre exposé. Une
formule telle que « Je suis prêt à répondre à vos questions » est également
admissible. En revanche, il est inutile de conclure par « Je vous remercie pour votre
attention » ou encore moins par « J’ai fini » !
Exemple
« Unité et diversité caractérisent ainsi mon parcours professionnel, parcours qui m’a
donné l’occasion d’accéder à des emplois de responsabilité. Je crois qu’au regard
des évolutions de la GRH publique, mon expérience du privé peut se révéler un
atout non négligeable même si je suis conscient qu’il convient d’adapter ses outils
aux spécificités du secteur public.
Pour conclure, et ce qui a également suscité ma candidature au concours, je
souhaiterais profiter de la distinction du grade et de l’emploi pour évoluer, après
formation, vers un poste de DGS de collectivité de taille moyenne (+ rapide
explication).
NB : N’oubliez pas que le jury trouve souvent l’inspiration pour ces questions
dans les propos que vous avez tenus. N’abordez pas des thèmes sur lesquels
vous pourriez être mis en difficulté, sélectionnez soigneusement les pistes où
vous souhaitez conduire le jury !
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
72 CARRIERES PUBLIQUES
Parlez avec naturel, authenticité et spontanéité pour donner du relief à
l’exposé.
Ne récitez pas un exposé appris par cœur mot à mot : outre une prestation
monocorde, vous courrez le risque d’un trou de mémoire, certes non rédhibitoire,
mais toujours déstabilisant et ne pouvant qu’accentuer le stress. Apprenez, en
revanche, par contre par cœur l’introduction et la conclusion (moments qui vont
marquer le jury), le plan et points clés des développements.
Objectifs :
• Mettre en valeur les compétences acquises et développées au cours de ses
expériences successives
• Valoriser ses différences
CARRIÈRES PUBLIQUES 73
L’examen professionnel d’attaché principal
CARRIÈRES PUBLIQUES
75
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
LE CADRE FORMEL
Le cadre réglementaire
L’épreuve se déroule sur la base d’un échange entre les membres du jury et le
candidat. Ce jury est composé d’élus, de cadres supérieurs de l’administration
territoriale et de personnalités qualifiées (par exemple des magistrats des juridictions
administratives et/ou des professeurs d’université, formateurs CNFPT). En fonction
L’entretien est précédé d’une présentation par le candidat de son parcours. Cet
exposé préalable constitue ainsi un point de départ pour la discussion, le « jeu » des
questions/réponses.
B - Un entretien de recrutement
Le jury vous évalue en s’attachant généralement à cerner quatre aspects :
- votre profil, votre personnalité ;
- votre motivation et projet professionnel ;
- votre connaissance de l’environnement professionnel, votre curiosité pour le
milieu d’emploi ;
- vos aptitudes professionnelles à exercer des fonctions pouvant être confiées à
un attaché principal, cadre territorial de catégorie A.
Outre ces attentes traditionnelles, le jury sera également sensible à votre capacité
à réagir dans une situation donnée, parfois imprévue voire déstabilisante (les
questions avec mises en situation professionnelle seront systématiques), à
argumenter et défendre votre point de vue, ou le nuancer. La maîtrise de la langue
(richesse du vocabulaire, respect de la syntaxe) et des techniques d’expression orale
CARRIÈRES PUBLIQUES 77
(intonation, débit, gestuelle), la capacité à communiquer avec vos interlocuteurs ne
pourront bien entendu que constituer un atout supplémentaire.
Remarque
Le but du jury n’est pas de vous piéger mais de tester votre personnalité, votre
capacité de réaction, de savoir si vous faites preuve de présence d’esprit, de
curiosité intellectuelle et professionnelle. Les questions posées ne sont ni perfides, ni
volontairement compliquées. Ne voyez pas les membres du jury comme des
personnes souhaitant vous prendre en défaut ou vous faire perdre vos moyens !
n’existe pas.
À votre entrée dans la salle, dirigez-vous vers le jury, que vous allez saluer par un
courtois « Bonjour madame (s), bonjour monsieur (messieurs) ». Ne serrez pas la
main de vos interlocuteurs.
Approchez-vous de votre chaise, et attendez que l’on vous invite à vous asseoir.
78 CARRIERES PUBLIQUES
B - Maîtrisez votre nervosité, votre corps, vos réactions spontanées
Adoptez une attitude correcte, tenez-vous bien assis, le dos contre la chaise.
Croisez les mains sur le rebord de la table, ainsi vous gommerez vos éventuels
tremblements. Pour autant, l’utilisation du corps, des mains en particulier peuvent,
voire doivent servir à renforcer une parole, à ponctuer un échange.
Si vous êtes émotif, évitez de « jouer » avec un objet, stylo, montre ou bijoux… : le
« trac », l’émotivité constituent des réactions normales aux yeux du jury. Ne vous
raidissez pas, respirez profondément, souriez pour vous détendre.
Ayez constamment à l’esprit que vous devez conserver courtoisie et réserve. Soyez
par conséquent agréable et souriant, sans jamais être familier avec le jury. Une
juste mesure est à trouver.
Vous avez le droit, voire même le devoir de défendre votre point de vue, bien
sûr en l’argumentant et en l’illustrant. Vous pouvez même adopter une attitude
critique, mais constructive, face à certaines remarques. En tout état de cause, vous
ne devez pas apparaître comme un candidat qui se contente d’un discours convenu,
qui refuse l’engagement, le conflit, acquiesce à la moindre objection sans chercher à
argumenter une position personnelle.
CARRIÈRES PUBLIQUES 79
positions, en évitant cependant un extrémisme radical. La prise de risque fait partie
de toute activité personnelle et professionnelle.
Soyez honnête
Dans le cas où cependant vous seriez en difficulté, préférez le banal « je ne sais
pas » aux affligeants « c’est une bonne question » ou « je le sais pourtant, mais… ».
Une réponse fuyante est également déconseillée : évitez « peut-être », « vous avez
sûrement raison… ».
La liste des questions potentielles est inépuisable, mais le candidat a le droit à
l’erreur. On ne saurait exiger de votre part un savoir encyclopédique ! Mais ne bluffez
pas : si vous n’êtes pas sûr d’un point, abstenez-vous et passez à autre chose : l’à
peu près se repère très facilement.
Dans la mesure du possible, essayez cependant de ne pas donner l’image d’un
candidat ignorant. Un aveu répété d’ignorance ne peut que produire un effet négatif.
Soyez capable de rebondir, de donner une image positive en procédant par
exemple par association d’idées en élargissant le champ de la question. Vous ne
connaissez peut-être pas un chiffre exact, mais vous pouvez donner un ordre de
grandeur. Vous ne pouvez pas traduire le signe RGPP (révision générale des
politiques publiques), mais vous pouvez en expliciter la finalité, etc.
Restez sincère
Il vaut mieux mentir par omission (ne pas révéler un défaut peu flatteur, une
expérience professionnelle difficile, exposer une opinion extrémiste…) que de vouloir
enjoliver son parcours (s’attribuer des qualités non possédées…). Ne vous risquez
pas à inventer un personnage qui ne vous ressemble pas. Le jury, par des questions
plus précises, sera facilement en mesure de vous piéger.
Mettez-vous en valeur
La qualité de l’expression (correction du style, précision des termes, discours vivant
et expressif, voix audible, débit équilibré, corps et gestuelle servant à renforcer le
discours) constitue un critère important d’appréciation.
Regardez le jury
Évitez d’avoir un regard fuyant, cette attitude peut être mal interprétée ou génératrice
de perturbations. Le jury peut y voir un manque d’assurance ou bien le signe d’un
refus de communication. Vous devez regarder vos interlocuteurs dans les yeux et
soutenir leur regard. Si vous éprouvez une gêne, fixez un point entre les sourcils
pour que votre regard soit situé au niveau des yeux. Regarder dans les yeux permet
une qualité d’écoute, de compréhension. Pour être en situation d’écoute, vous devez
être concentré sur le message que veut faire passer votre interlocuteur.
Ne pratiquez pas d’exclusion : regardez chacun des membres du jury, y compris
celui qui ne parle pas ou celui qui semble se désintéresser de votre prestation. Vous
ne devez pas fixer un seul interlocuteur, celui ou celle qui vous semble le plus
sympathique, ou le plus attentif à vos propos. Votre regard doit partir de votre
interlocuteur direct et se poser, de manière panoramique, dans le désordre, sur les
autres membres du jury.
80 CARRIERES PUBLIQUES
Analysez les réactions du jury
Tout comme votre regard, votre posture, vos gestes vous révèlent, voire vous
trahissent, il en est de même pour vos interlocuteurs. Sachez tirer parti
d’informations visuelles, restez attentif à tout ce qui révèle les sentiments, vous
renseigne sur la manière dont votre message est perçu. Écoutez ce que l’on vous dit
mais ne vous privez pas d’observer les réactions des membres du jury. Ces signaux
seront autant de repères pour modifier votre attitude en conséquence :
- un froncement de sourcils, une moue, un hochement de tête peuvent signifier
la surprise et ainsi vous conduire à préciser vos propos ;
- un regard sur la montre, des yeux qui se lèvent au ciel peuvent être signes
d’impatience et vous inciter à conclure votre propos.
CARRIÈRES PUBLIQUES 81
prolongé pouvant conduire à un jugement négatif sur votre capacité à réagir.
Alternez, lorsque cela est possible, réponses immédiates et réponses réfléchies.
Vous pouvez également réfléchir à haute voix, permettant ainsi au jury de suivre et
d’apprécier votre raisonnement.
N’oubliez pas qu’il s’agit d’un entretien, non d’un interrogatoire. Rien ne vous interdit
de demander éventuellement des précisions sur un terme, une partie de la question :
« Qu’entendez-vous par… ? » plutôt que « Je n’ai pas compris votre question. » ou
« Pourriez-vous répéter votre question ? ».
Remarque
En tout état de cause, n’oubliez jamais qu’un jury voit s’exprimer de nombreux
candidats tout au long de la journée, souvent difficiles à départager. Il s’agit donc de
le « marquer ». Le jury doit se sentir intéressé, interpellé par une personnalité
affirmée dont il se souviendra au moment de la délibération.
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
82 CARRIERES PUBLIQUES
L’EXPOSE PRÉALABLE DU PARCOURS
Cette entrée en matière mérite d’être préparée avec soin. Même si son évaluation
chiffrée ne représente qu’une part minoritaire de la notation, l’exposé préalable offre
en effet au jury une première grille d’analyse du candidat, conditionne l’échange qui
suit, constitue un point d’appui pour les premières questions. Il convient donc de
rigoureusement sélectionner les informations que vous allez fournir pour
éviter des questions pouvant vous mettre en difficulté et/ou inciter les
examinateurs à approfondir un thème.
En outre il s’agit du seul moment où vous aurez la maîtrise totale de la situation
permettant ainsi de mieux contrôler l’émotion toujours présente en début de
prestation. En principe, le candidat n’est pas interrompu pendant sa présentation
initiale. Cependant, un examinateur peut demander une précision immédiatement
utile pour comprendre la suite de la présentation et/ou tester votre capacité à faire
face à l’imprévu.
- dépasser le temps imparti : vous serez interrompu, plus ou moins sèchement, par
le jury, induisant ainsi une inévitable perturbation qu’il vous faudra savoir dominer.
N’oubliez pas de jeter un œil sur votre montre. En fonction du temps restant, vous
CARRIÈRES PUBLIQUES 83
essentielles pour donner la dimension et l’importance du poste, mettre le jury en
situation d’apprécier vos activités réelles.
Vous pouvez éluder les périodes courtes, peu concluantes. Pour autant, n’écartez
pas d’office tout incident de parcours : tout le monde a droit à l’erreur, l’essentiel
étant d’en faire l’analyse, d’en tirer des enseignements. Votre souci de réflexion,
d’authenticité peut notamment se manifester en évoquant et expliquant les difficultés
éprouvées, les réponses apportées pour les surmonter.
Mais ne profitez pas de l’occasion pour régler des comptes avec une administration,
un supérieur ou des collègues. Le jury pourrait avoir l’impression que vous rejetez
toujours la faute sur les autres et cherchez à fuir vos responsabilités.
Cette première étape peut prendre la forme d’un tableau devant comporter plusieurs
entrées que vous compléterez en tant que de besoin sur la base des indications
fournies dans le tableau proposé ci-dessous. Cette présentation formelle permet de
repérer ensuite plus facilement les caractéristiques majeures de votre parcours.
Notions
Savoirs : les connaissances théoriques, techniques => Connaissance du statut de la
fonction publique, du droit des marchés publics…
Savoir-faire : les compétences, la capacité à réaliser une tache donnée, à mettre en
œuvre une procédure spécifique => Élaborer et conduire un projet, sécuriser une
procédure contractuelle, réaliser un audit…
Savoir-être : les qualités personnelles, les modes de comportement => Capacité à
diriger, travailler en équipe, réagir face une situation délicate, sens des
responsabilités, de l’esprit d’initiative…
84 CARRIERES PUBLIQUES
B - Sélectionnez et hiérarchisez les informations
La restitution ne peut − au regard du temps de l’exposé −, ne doit − au regard de
l’intérêt des informations − pas être exhaustive. L’exposé professionnel n’est pas
l’exposé d’un CV.
Une fois recensées les données de votre parcours, vous allez devoir retravailler
celles-ci en les sélectionnant et les hiérarchisant pour mieux vous mettre en valeur,
révéler votre personnalité. Sans excès de présomption, vous devez convaincre le
jury que votre parcours vous qualifie naturellement pour occuper l’emploi
d’attaché principal, « porte d’entrée » au grade de directeur territorial. Les
informations doivent donc être mûrement réfléchies et sélectionnées.
Cette sélection doit s’accompagner d’une réflexion anticipant les réactions, les
questions du jury : cette information est-elle en ma faveur ? Suis-je en mesure de
justifier mes affirmations, d’expliciter mes choix ?
Beaucoup plus que le détail des missions de vos différentes fonctions, c’est la mise
en valeur de vos capacités personnelles et professionnelles, de votre volonté de
progresser qui est essentielle : n’hésitez pas à montrer l’importance des
responsabilités qui vous ont été confiées, que vous avez pris des initiatives, que
Vous devez donner un sens à votre carrière, ne pas donner l’impression au jury que
le temps, les événements ont commandé, mais qu’au contraire, vous avez choisi,
voulu les temps forts de votre carrière.
Sachez enfin anticiper les questions du jury en expliquant votre parcours sans pour
autant prévoir de longs développements sur ces questions. Il s’agit simplement de
donner envie ensuite au jury de vous interroger plus en profondeur sur ces aspects.
CARRIÈRES PUBLIQUES 85
professionnelle gérée et donc réussie fait apparaître des capacités d’adaptation, une
curiosité et une volonté de connaître des domaines nouveaux et d’acquérir des
compétences complétant celles précédemment détenues.
L’hypothèse d’un parcours caractérisé par un « immobilisme professionnel » peut
vous faire apparaître comme un spécialiste possédant une réelle capacité
d’expertise mais avec le risque d’une étiquette marquant un profil difficile à perdre.
Deux éléments vont alors être particulièrement appréciés par le jury :
- la mise en valeur de responsabilités croissantes confiées au sein d’un même
service, démontrant la confiance de l’employeur quant à vos capacités d’évolution ;
- la démonstration d’une capacité d’ouverture, permettant de réutiliser des fonctions
de spécialiste dans un contexte plus large en vous projetant dans l’avenir, ce qui est
particulièrement important pour des personnes n’ayant pas eu ou peu de fonction
d’encadrement.
86 CARRIERES PUBLIQUES
Savoir reconnaître ses points forts et ses points faibles nécessite un minimum de
réflexion personnelle sur soi mais aussi et surtout une prise en compte de l’image
que vous renvoyez à votre entourage. N’hésitez pas à interroger vos proches. Un
regard extérieur, même s’il ne fait pas toujours plaisir à entendre, apportera un
complément indispensable pour que vous ayez une vision globale de vos qualités et
surtout de vos défauts : défauts qu’il s’agira de minimiser en montrant ce que vous
faites pour vous en débarrasser.
La mise en valeur des qualités attendues d’un fonctionnaire, d’un cadre, qualités
intellectuelles (rigueur, franchise, sens de la mesure, ouverture d’esprit…) ou
comportementales (générosité, capacité à hiérarchiser les priorités, disponibilité,
esprit d’initiative, sens des responsabilités…) ne pourra qu’être un atout.
CARRIÈRES PUBLIQUES 87
1 - Une introduction
Elle vous permettra de vous présenter en précisant notamment votre état civil (nom,
prénom, âge, situation familiale éventuellement), votre statut, la structure d’emploi et
vos fonctions actuelles. Ce peut être également l’occasion de mentionner votre
niveau d’étude (le parcours scolaire et/ou universitaire pouvant également être
intégré dans les développements). L’introduction annonce également le plan de
l’exposé : une annonce qui peut être faite simplement (« j’évoquerai dans un premier
temps… puis… enfin… »).
Exemple
« Bonjour
Je m’appelle…., j’ai 35 ans et je suis attaché dans une communauté de commune de
35 500 habitants, communauté regroupant 17 communes et située en zone rurale.
J’exerce depuis 2 ans les fonctions de DRH dans cette collectivité employant 250
agents dont 40 % de non titulaires. Mon parcours professionnel, débuté en 2001
après l’obtention d’une licence en droit, se caractérise par une mobilité territoriale
choisie, dans un domaine unique mais élargie progressivement en termes
d’expérience, celui de la gestion des ressources humaines (GRH). Ces deux
caractéristiques constitueront la trame de ma présentation. »
2 - Les développements
Un plan chronologique peut être envisagé dans l’hypothèse d’un parcours avec
deux ou trois postes successifs. Il doit être écarté dans l’hypothèse d’une longue
carrière dans la mesure où les développements risquent d’être monotones.
88 CARRIERES PUBLIQUES
également en deux ou trois voire quatre sous-parties que vous annoncerez
explicitement.
Vous pouvez également combiner approche chronologique et thématique :
chronologique dans un premier temps dans l’hypothèse d’un parcours ne multipliant
pas les expériences professionnelles, thématique dans un second temps pour mettre
en valeur ce parcours.
Exemple
« Ce poste actuel est donc le quatrième d’un parcours diversifié sur le plan des
collectivités employeurs. Après une licence de sociologie des organisations, j’ai
réussi le concours d’attaché en 2000. Le choix de la fonction publique territoriale
résulte au départ d’une opportunité offerte dans le cadre de mes études. Un stage
de découverte du milieu professionnel d’un mois s’est en effet déroulé dans une
commune de 15 000 habitants au service du personnel. Il m’a permis de découvrir le
statut de la FPT et m’a conduit tout d’abord à m’intéresser puis à me passionner (le
mot n’est pas trop fort) pour le droit public.
Mon premier poste m’a conduit en 2000 dans un CDG du Nord tout d’abord comme
adjoint au responsable du service en charge de l’organisation des concours et
examens professionnels où je suivais plus particulièrement les filières administrative
et technique. J’ai ensuite été chargé de la gestion des instances paritaires. En 2004,
j’ai muté dans une communauté d’agglomération (23 communes et près de 100 000
habitants) d’un département voisin où j’ai été chargé de la direction du service
gestion des carrières (du recrutement à la cessation des fonctions). En 2007,
souhaitant revenir dans ma région d’origine (la Savoie), j’ai été recruté comme DRH
d’une commune de 9 500 habitants. La montée en puissance de la commune de
communes du territoire, conjuguée à la désignation du maire de ma commune
comme président de cet EPCI, élu souhaitant développer la mutualisation des
services, m’ont conduit en 2010 à occuper le poste de DRH de la communauté.
CARRIÈRES PUBLIQUES 89
NB : un autre plan plus « élaboré » était possible avec ce parcours.
1. Les caractéristiques du parcours
. Une mobilité territoriale : différentes collectivités d’emploi et justification du choix de
la mobilité (atouts de la mobilité)
. Une unité du domaine d’emploi (explication du choix de la GRH) mais une diversité
des champs d’intervention avec en parallèle une extension progressive des
responsabilités exercées, un positionnement différent au sein des organigrammes,
un rapprochement avec le politique
2. Un parcours riche d’expériences et de compétences acquises (+ illustrations à
partir d’expériences et formations suivies)
. Capacité à traduire concrètement le caractère souvent théorique du droit : rigueur
et inventivité au service des collectivités et des usagers
. Connaissance du statut et des outils de gestion des ressources humaines
. Capacité de manager en particulier l’aptitude à la négociation, au dialogue.
3 - La conclusion
Elle est indispensable. Elle peut rappeler l’idée-force que vous souhaitez que le jury
retienne de vous. En tout état de cause, vos derniers développements doivent
donner une image positive.
Elle peut être l’occasion d’exposer votre motivation du présent (le passage de
l’examen) et de l’avenir (évolution professionnelle) si vous avez choisi de ne pas
intégrer ces données dans vos développements. En tout état de cause, vous devrez
intégrer l’exposé de votre motivation/projet à l’exposé préalable.
Pour redonner la parole au jury, n’oubliez pas d’indiquer par une formule (en
conclusion, pour conclure…) que vous êtes parvenu au bout de votre exposé. Une
formule telle que « Je suis prêt à répondre à vos questions » est également
admissible. En revanche, il est inutile de conclure par « Je vous remercie pour votre
attention » ou encore moins par « J’ai fini » !
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Exemple
« Unité et diversité caractérisent ainsi mon parcours professionnel, parcours qui m’a
donné l’occasion d’accéder à des emplois de responsabilité. Ma collectivité
connaissant un accroissement important (nouveaux transferts en cours et
développement de la mutualisation), le président souhaite nommer des cadres A+
aux postes essentiels de direction. Mon positionnement en tant que DRH n’est pas
remis en cause mais cette évolution interne représente pour moi l’opportunité de
mettre en adéquation grade et responsabilités et d’envisager d’autres postes à
responsabilités dans des collectivités plus importantes. En effet, et pour conclure,
j’indiquerai qu’à moyen terme, j’envisage, après formation, une évolution vers un
poste de DGS de collectivité de taille moyenne (+ rapide explication)
Ou Pour autant, et pour conclure, je ne sais pas encore si je resterai dans le
domaine des RH dans des collectivités comme le département ou la région ou si
j’évoluerai vers un poste de DGS de collectivité de taille moyenne (+ rapide
explication).
NB : N’oubliez pas que le jury trouve souvent l’inspiration pour ces questions
dans les propos que vous avez tenus. N’abordez pas des thèmes sur lesquels
vous pourriez être mis en difficulté, sélectionnez soigneusement les pistes où
vous souhaitez conduire le jury !
90 CARRIERES PUBLIQUES
B - Une présentation sans notes
L’absence de notes rend l’exercice particulièrement difficile. Afin de « marquer »
positivement le jury, vous devrez préalablement maîtriser votre parole et respecter
quelques principes simples.
CARRIÈRES PUBLIQUES 91
Méthodologie de l’exposé du parcours professionnel
Chronologie indicative pour une durée de 5 minutes
Objectifs :
• Mettre en valeur les compétences acquises et développées au cours de ses
expériences successives
• Valoriser ses différences
92 CARRIERES PUBLIQUES
L’ENTRETIEN
Les retours d’expériences des examens illustrent la diversité des pratiques des jurys,
y compris dans un même centre de gestion organisateur : questions posées
uniquement sur l’expérience professionnelle du candidat / questions posées
uniquement sur la culture territoriale ou l’aptitude au management / questions de
connaissances ou de réflexion / questions avec mise en situation ou non…
Il convient donc de se préparer à tout !
CARRIÈRES PUBLIQUES 93
B - Votre connaissance de l’administration, votre intérêt pour le
milieu professionnel
. Quels sont les enjeux de la réforme des collectivités territoriales, quelles en sont les
principales dispositions ?
. Qu’est-ce que la LOLF, CAP 22 ?
. Où en est la réforme territoriale de l’État ?
. Citez deux réformes récentes ayant affecté votre domaine professionnel : enjeux et
principales dispositions ?
. Citez les principales dispositions de la loi NOTRe ? Que pensez-vous de cette loi ?
. Qu’est-ce qu’une métropole, un pole métropolitain ?
. La mutualisation des services : notion et enjeux ?
. La métropolisation : notion et enjeux ?
. La commune a-t-elle un avenir ?
. Le contrôle de légalité doit-il être supprimé ?
. Les collectivités territoriales sont-elles autonomes financièrement ? Cette
autonomie est-elle remise en cause par la disparition de la taxe professionnelle ?
. Comment optimiser la gestion des finances locales ?
. Quelles différences faites-vous entre une collectivité territoriale et un établissement
public ?
. Quel est l’impact du droit européen sur l’administration locale ?
. Qu’est-ce qu’un fonctionnaire ? Peut-il y avoir une fonction publique sans
fonctionnaire ?
. La formation est-elle un droit ou un devoir ?
. Peut-on licencier un fonctionnaire ?
. Doit-on rémunérer les fonctionnaires au mérite ?
. Quel sens donnez-vous à l’expression service public ?
. Quelles sont les valeurs que le service public doit incarner ?
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Il est important que vous ayez une bonne culture administrative générale,
notamment de l’administration territoriale, qu’elle soit décentralisée ou d’État, des
acteurs du monde local avec lesquels vous pourriez travailler. Il s’agit de prouver que
vous vous intéressez à votre environnement professionnel de manière globale,
preuve supplémentaire de votre motivation. Les candidats très spécialisés devront
être particulièrement attentifs à cette attente des jurys.
L’ouverture d’esprit, le désir de connaître, de découvrir et d’apprendre constituent
des qualités qui ne pourront que favorablement impressionner le jury. Il ne s’agit pas
d’apparaître comme un esprit clos, un candidat dont l’horizon se limite à son
environnement immédiat. Les jurys attendent de vous que vous vous montriez
comme un cadre curieux apte à s’exprimer sur la vie de son pays et de sa
collectivité. Vous devez vous montrer conscient des réalités qui sortent du champ
d’exercice quotidien de vos fonctions, être en mesure de porter un jugement éclairé,
94 CARRIERES PUBLIQUES
personnel et professionnel sur les politiques publiques. Sur ce point, les questions
posées sont moins des questions de connaissances « pures » que des questions où
le jury attend un point de vue, la démonstration d’une capacité de réflexion.
Pour autant, il ne s’agit pas d’un oral où seront exigées des connaissances
approfondies, un savoir encyclopédique. Bien entendu, la qualité de vos réponses
sera appréciée en fonction de votre parcours personnel (niveau d’études) et
professionnel (fonctions exercées).
NB : Sur ce dernier point, les examinateurs pourront poser des questions pour
apprécier vos connaissances du secteur dans lequel vous exercez. Ils seront
légitimement plus exigeants sur la qualité et précision de vos réponses. Mais
rappelez-vous qu’il ne s’agit pas de valider un parcours mais d’apprécier vos
aptitudes à exercer des fonctions de cadre A + (le grade d’attaché principal est
la (seule) voie d’accès au grade de directeur territorial), donc potentiellement
transversales.
Références
La revue Pouvoirs locaux propose quant à elle une analyse plus complète, plus
théorisée (outre des articles spécifiques, chaque numéro est consacré à un dossier
CARRIÈRES PUBLIQUES 95
C - Vos aptitudes professionnelles, vos capacités à exercer les
missions notamment d’encadrement
. Vous encadrez une équipe : comment gérez-vous la situation d’un agent qui arrive
en retard tous les jours / d’un agent en état d’ébriété / d’un agent qui n’accomplit pas
correctement ses missions / d’un agent qui conteste votre autorité / d’un agent qui
refuse toute formation / d’un agent qui arbore un signe religieux distinctif ?
. Un usager agressif s’en prend à l’un de vos subordonnés / Un usager vous
demande un passe-droit / Un usager vous propose un cadeau pour vous remercier
de votre aide dans la résolution d’un dossier délicat : comment réagissez-vous ?
. Votre supérieur (DGS ou élu) vous demande de commettre une illégalité : que
faites-vous ?
. Vous êtes DGS et vous êtes en conflit avec le Directeur de cabinet, que faites-
vous ?
. Vous êtes chef de service et gérez une équipe de 15 personnes. En raison des
restrictions budgétaires, vous devez vous séparer d’un agent. De quelle façon
procédez-vous ?
. Vous faites l’objet d’une mutation non souhaitée : comment réagissez-vous ?
. Quelles sont les qualités d’un bon manager, les erreurs à éviter ?
. Quelles différences entre un cadre et un manager ?
. Quelle est la composante du management qui vous pose le plus de problème ?
. Comment motiver les agents d’un service ?
. Que faire pour diminuer l’absentéisme ?
. Quel est votre style de management, quelle est votre plus-value en management ?
. RH : ressources humaines ou richesses humaines ?
. Le manager doit-il aller jusqu’à la sanction ?
. Un fonctionnaire doit-il faire preuve d’initiative ?
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Ces questions sont destinées à tester votre capacité de réaction, à vérifier si vous
possédez les compétences attendues : sens du service public, capacité à encadrer,
conscience des droits et obligations des fonctionnaires.
Les retours d’expérience des premières sessions de l’examen permettent de
préciser les principaux thèmes sur lesquels le candidat peut être interrogé pour
apprécier ses aptitudes à l’encadrement ainsi que son intérêt pour les techniques et
outils utilisés en la matière : le recrutement, l’évaluation, la conduite d’entretien, la
communication, la capacité à rendre compte, la gestion de conflit, la capacité à
motiver, déléguer, proposer, conduire, la capacité d’organisation, la conduite du
96 CARRIERES PUBLIQUES
changement, la connaissance du statut en matière de gestion des ressources
humaines (GRH) (carrière, mobilité, formation, rémunération…).
Nota bene
Le libellé de l’épreuve ne prévoit pas explicitement la possibilité d’une mise en
situation professionnelle. Pour autant, ce type de questionnement revient souvent et
doit en conséquence être préparée. Cette partie de l’entretien s’apparente à un jeu
de rôle, un cas pratique dans lequel vous devez gérer une situation, un problème
que vous pourriez être amené à rencontrer dans votre domaine d’activité ou vos
fonctions.
La (les) question (s) de mise en situation pourront porter sur le management
(aptitudes transversales recherchées pour tous les candidats), être brèves ou plus
élaborées avec un contexte précisé (pour exemple voir fiche 24 partie GRH).
Il ne s’agit pas ici de valider une expérience mais de se projeter dans l’avenir. Serez-
vous en mesure de remplir correctement les missions confiées, de réagir avec
rapidité, efficacité dans des situations déterminées précisées par le jury ? Avez-vous
conscience des problèmes et modes de fonctionnement, chaînes de responsabilités
des collectivités ? Êtes-vous en mesure de proposer des solutions techniques,
opérationnelles et managériales appropriées, concrètes, réalistes et argumentées ?
Remarque
Cette liste de questions est loin d’être exhaustive. Elle balaye cependant l’essentiel
Pour vous entraîner et pour chaque question proposée, préparez une réponse
comme si vous étiez face au jury en n’oubliant pas d’être précis, concret et en
argumentant votre propos.
CARRIÈRES PUBLIQUES 97
II • Réaliser des simulations
Outre l’intérêt d’une évaluation en situation, ces simulations serviront à dédramatiser
l’épreuve en vous la rendant plus familière. N’oubliez pas qu’il s’agit avant tout d’une
épreuve de communication, d’un échange au cours duquel votre parole, votre
comportement et vos réactions vont être analysés. Savoir détecter ses défauts, ses
tics de langage ou gestuels permet ensuite de les corriger par un entraînement
régulier : maîtriser son corps, améliorer sa voix, dominer son impulsivité, cela
s’apprend, se travaille.
Lisez à haute voix un texte et enregistrez-vous pour apprécier votre débit, votre
intonation, vous permettre de rendre votre parole plus intelligible et plus affirmée.
Sollicitez des proches pour jouer le rôle d’un jury : un jury fictif mais jouant le
jeu, avec vouvoiement, pouvant poser des questions déstabilisantes, vous mettre à
difficulté. Cette mise en situation doit se faire dans les conditions de l’épreuve,
notamment en terme de durée. Vous apprendrez ainsi à maintenir votre
concentration pendant toute la durée de l’épreuve et à maîtriser votre comportement
en situation difficile.
L’idéal est de se filmer et de faire ensuite une évaluation collective pour disposer du
regard des autres sur votre prestation. Si vous en avez l’occasion, jouez également
le rôle de membre de jury. Vous pourrez ainsi observer le candidat en pensant à ce
que vous auriez fait ou dit à sa place, vous constaterez que ce sont les réponses qui
suscitent les questions et appréhenderez avec un autre regard les questions du jury.
aient prévu une marge horaire importante et/ou que les jurys prennent du retard :
une bouteille d’eau peut également être très utile pendant l’épreuve s’il vous arrive
d’avoir la gorge sèche (demandez cependant l’autorisation au jury !).
98 CARRIERES PUBLIQUES
PARTIE 2
CARRIÈRES PUBLIQUES
99
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Fiche n° 1 - Les collectivités territoriales
Un statut constitutionnel
En plus de vingt ans la France a rompu avec une tradition centralisatrice séculaire.
1982 constitue l’axe majeur et le début d’une profonde réforme de l’administration
ayant conduit l’État a transféré progressivement une large part de ses missions aux
collectivités territoriales : évolution consacrée par la réforme constitutionnelle de
2003.
Exécutif régional et départemental assuré par une autorité élue par l’organe
collégial et non plus par le préfet
La région collectivité territoriale à part entière : élection au suffrage universel
direct de l’organe délibérant à partir de 1986.
Le transfert de compétences
Un statut spécifique de l’élu local reconnu pour démocratiser l’accès aux fonctions
électives
Un constat unanime
- une fiscalité locale caractérisée par l’injustice, l’opacité, la complexité et
l’archaïsme des dispositifs
- des ressources fortement dépendantes des transferts de l’État, des
dépenses conditionnées par l’intervention normative de l’État
- des transferts de compétences, donc de charges réalisés dans des
domaines représentant des charges parfois colossales conduisant à un
creusement excessif des disparités d’une collectivité à l’autre
Des solutions diverses
- des pistes consensuelles : de nouveaux éléments d’assiette et la révision
des valeurs locatives cadastrales pour les taxes directes locales, de
nouvelles formes de péréquation des ressources des collectivités
- des pistes innovantes mais controversées comportant notamment le risque
d’un accroissement des inégalités territoriales : spécialisation,
territorialisation des impôts par niveau de collectivités.
Des conseillers (désignés en mars 2014 pour 6 ans) siégeant à la fois dans
les départements et les régions.
Une élection dans un cadre cantonal redécoupé au scrutin uninominal
majoritaire à 2 tours.
L’intercommunalité
Les autorités locales sont élues pour assurer le règlement des affaires propres de la
collectivité qu’elles représentent. Sans remettre en cause les compétences
traditionnelles des collectivités, la décentralisation de 1982 a sensiblement accru
leurs domaines d’intervention. La mise en œuvre de ces compétences révèle
cependant de nombreuses difficultés qui justifient la poursuite de la décentralisation,
objectif mis en œuvre par de multiples lois successives, parmi lesquelles les lois sur
les responsabilités locales du 13 août 2004, la loi du 16 décembre 2010 de réforme
des collectivités territoriales et la dernière en date, la loi NOTRe du 7 août 2015.
Cette dernière entend notamment relancer le processus de rationalisation de l’action
publique, mis à mal par la multiplicité des acteurs et l’enchevêtrement des
compétences.
financiers attractifs.
NB : une fiche qui ne prétend pas à l’exclusivité, qui met l’accent sur les
domaines et actions essentiels
Le développement économique
La formation et la culture
L’État est d’abord une institution politique. Mais c’est aussi une institution
administrative dotée de la personnalité juridique. Le pouvoir politique dispose ainsi
des moyens, nécessaires à la mise en œuvre de ses décisions. Au sein des
administrations civiles de l'État une distinction doit être opérée entre une
administration centralisée disposant de compétences à l’échelon national et une
administration territoriale déconcentrée intervenant à l’échelon local.
Un contrôle interne réalisé par des fonctionnaires placés hors hiérarchie sous
l’autorité directe du ministre, garantie d’indépendance à l’égard de
l’administration active
Des corps à vocation ministérielle (IGAS…), plus rarement interministérielle
(IGA, IGF).
Une nécessaire cohérence des actions pour des politiques publiques de plus
en plus transversale : des instances pour la plupart rattachées au Premier
ministre
Des institutions spécifiques de coordination horizontales : des administrations
de missions (études, conception…) dans un secteur déterminé => exemples :
délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité
régionale (DATAR) / centre d’analyse stratégique (ex-commissariat au plan) /
délégation interministérielle à la ville (DIV).
Le pouvoir hiérarchique
Autonomie et tutelle
Spécialité et exclusivité
Diversité du régime juridique marqué par une part croissante du droit privé :
une distinction classique entre établissement public administratif et
établissement industriel et commercial
Création par la loi NOTRe d’un conseil de développement dans les EPCI à
fiscalité propre de plus de 20 000 habitants : une instance consultative
composée de représentants de la « société civile » (milieux économiques,
sociaux, culturels, éducatifs, scientifiques, environnementaux et associatifs)
NB1 : Possibilité offerte à l’ensemble des EPCI à fiscalité propre de demander aux
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Le succès des syndicats mixtes : environ 2 800 (chiffre 1er janvier 2017)
- des syndicats regroupant des collectivités de nature différente : exemple
des parcs naturels régionaux formés des communes, départements,
région et EPCI du territoire
- le développement des pôles métropolitains : 19 créés au 1er janvier 2018
(Sillon Lorrain, Nantes-Saint-Nazaire, Lyon-Saint-Etienne…) et une
vingtaine d’autres en projets.
NB : des chiffres d’EPCI qui ont connu connaître une forte évolution avec la mise en
œuvre des nouveaux schémas de coopération intercommunale au 1er janvier 2017
et les processus de fusion mis en œuvre => 1 263 EPCIFP en 2018 contre 2 061 au
1er janvier 2016.
Les métropoles à statut particulier : des dispositions spécifiques pour les trois plus
grandes agglomérations
La métropole de Lyon
- création au 1er janvier 2015, regroupe 59 communes et une population
d’environ 1 350 000 habitants
- une métropole qui n’est pas un EPCI, une métropole au sens strict, mais
une collectivité territoriale à statut particulier
- sur le plan territorial et institutionnel, la métropole s’est substituée à la
communauté urbaine de Lyon et au département du Rhône, pour la partie
de territoire comprise dans l’espace de la communauté
- une gouvernance classique à laquelle s’ajoutent les conférences
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
La métropole d’Aix-Marseille-Provence
- création au 1er janvier 2016, regroupe 92 communes et une population
d’environ 1 845 000 habitants
- sur le plan territorial et institutionnel, la métropole résulte de la fusion de six
collectivités : communauté urbaine de Marseille, communautés
d’agglomération du Pays d’Aix-en-Provence, Salon Étang de Berre
Durance, Pays d’Aubagne, Pays de Martigues et syndicat d’agglomération
nouvelle Ouest Provence
- une gouvernance classique avec en outre une division en territoires, des
espaces non dotées de la personnalité morale, administrés par un conseil
de territoire composé des délégués des communes au conseil
métropolitain : des conseils disposant de compétences consultatives voire
de pouvoirs décisionnels (élaboration des PLUI) et dans les domaines de
compétences délégués par le conseil métropolitain.
Le service public, une activité gérée par une personne publique, mais pouvant
l’être également par une personne privée
Une personne publique cependant toujours présente : le service public étant
soit pris en charge directement par la collectivité soit assumé sous son
contrôle : un rôle prédominant pour les pouvoirs publics, un large pouvoir
reconnu pour fixer les buts, le champ de l’intervention, les moyens et
conditions de fonctionnement.
Le principe de continuité
- un fonctionnement assuré de manière régulière, selon une périodicité
conforme aux besoins, sans interruptions autres que celles prévues par la
réglementation
- de multiples applications : théorie des circonstances exceptionnelles / de
l’imprévision dans les contrats administratifs / pouvoir de réquisition des
agents pour assurer un service minimum voire interdiction du droit de
grève / inaliénabilité du domaine public…
Une distinction reposant sur trois critères selon que l’activité est exercée sur le
mode d’une administration ou d’une entreprise
- l’objet du service : l’activité du service est-elle comparable à l’activité d’une
entreprise ou se rattache-t-elle aux fonctions « naturelles » d’une
administration ? => enseignement (indice SPA), distribution d’eau (indice
SPIC)
- l’origine des ressources : proviennent-elles en totalité ou en majeure partie
d’un prix payé par les usagers (indice SPIC) ou de subventions et de
recettes fiscales (indice SPA) ?
- les modalités de fonctionnement du service : le fonctionnement (statut du
personnel, règles de comptabilité…) du service est-il comparable à celui
d’une entreprise du secteur privé (indice SPIC) ?
Le choix des modes de gestion, définis comme les techniques juridiques permettant
la mise en œuvre de ces compétences apparaît déterminant notamment pour la
qualité du service offert à l'usager. Exception faite des situations monopolistiques
(justice, maintien de l’ordre public…), les choix sont de fait multiples : non-
intervention, exception faite d’un encadrement normatif (tourisme…), prise en charge
partielle, soit principale (enseignement…) soit complémentaire (santé, culture…) au
secteur privé. Ce choix connaît depuis quelques années des évolutions significatives
se traduisant par une diversification des modes de gestion dans un cadre juridique
qui oscille entre autonomie et contraintes.
La gestion par une personne publique : une autonomie plus ou moins affirmée
Un principe de libre choix du mode de gestion, y compris pour les SPA tempéré par
quelques contraintes
Des hypothèses d’interdiction de gestion déléguée : fonctions régaliennes
(justice, police…) ou missions comportent l'exercice d'une prérogative de
puissance publique pour les collectivités territoriales (cantines scolaires pour
la surveillance des enfants, exercice du droit de préemption…).
Des hypothèses d’obligation de gestion déléguée : gestion des casinos…
NB : un site pour faire le point sur la réforme du droit des délégations mise en
œuvre dans un cadre européen
https://www.lemoniteur.fr/article/nouveau-droit-des-concessions-1-3-la-
delegation-de-service-public-survit-a-la-reforme-31281630
Une notion consacrée par le traité d’Amsterdam (1996) et précisée par le droit
dérivé et la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne
(distribution d’eau, gestion des déchets, énergie, télécommunications,
transports…)
Une notion absente des traités, mentionnée dans le droit dérivé : un secteur
d’activité économique où l’environnement concurrentiel ne doit pas entraver la
mise en place d’un service minimum de base, malgré sa non-rentabilité
Un service mis à disposition de tous avec un égal accès sur tout le territoire, à
un niveau de qualité standard et un prix abordable
Une intervention publique, étatique admise pour instaurer des mécanismes
dérogatoires de financement (subvention, budget général) destinés à
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Acception large : ensemble des décisions rendues par les juges ou les
tribunaux
Une décision n’a en principe, aucune portée générale (impossibilité d’annuler
une décision administrative pour sa contrariété avec une décision de
jurisprudence déjà rendue), n’a qu’une valeur relative à l’affaire jugée : mais
l’examen des motifs de la décision permet de dégager la règle, le
raisonnement qui ont été appliqués au cas particulier, règle et raisonnement
qui serviront de “modèle” pour des litiges ultérieurs portant sur des problèmes
identiques ou similaires.
Le juge ne peut ainsi se contenter d’appliquer les règles de droit, il est appelé
à combler les lacunes du droit écrit, à compléter ou interpréter une règle de
droit imprécise.
dans des textes, révélés par le juge et rattachés à l’esprit général des valeurs
d’un État de droit
- liste non limitative de PGD plus ou moins généraux : respect des droits de
la défense, obligation de rémunération des agents publics au SMIC, droit à
la dignité de la personne humaine…
- principes pour la plupart créés par le Conseil d’État dotés alors d’une
valeur « supra décrétale » (supérieure au décret y compris autonome) et
“infra législative” (inférieure à la loi)
- PGD parfois consacrés par le Conseil constitutionnel, dotés alors d’une
valeur constitutionnelle : continuité des services publics.
Des raisons historiques (Révolution 1789) : une volonté de mise à l’écart des
tribunaux judiciaires, les Parlements de l’ancien régime se montrant
conservateurs et hostiles aux autorités et idées nouvelles de la Révolution.
Une raison juridique : une conception rigide de la règle de la séparation des
pouvoirs => Juger l’administration, c’est aussi administrer, s’immiscer dans les
fonctions d’autorité.
Loi 1790 : interdiction faite aux tribunaux judiciaires de judiciaires de “troubler
de quelque manière que ce soit” l’activité administrative
=> Une interdiction ayant conduit progressivement à l’institution de juridictions
spécifiques chargées de contrôler administration : création du Conseil d’État
en 1800.
Un contrôle tardif ?
- constat d’une explosion contentieuse (multiplication des textes, droit
européen, décentralisation…) et des délais de jugement longs.
- des réformes : développement des procédures précontentieuses, des
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Des règles communes traduites dans la loi du 13 juillet 1983 portant droits et
obligations des fonctionnaires
Adoption du système de la carrière : principe d’accès par concours /
distinction du grade et de l’emploi / carrière au sein d’un cadre d’emplois
La diversité des statuts particuliers : le statut général est complété par les
statuts particuliers des cadres d’emplois, cadre réglementaire spécifique à un
cadre d’emplois, précisant les modalités d’application du statut général
(conditions de recrutement, nature des fonctions, modalités du stage
probatoire et de la carrière et de rémunération…)
La multiplicité du statut des agents
- des statuts dérogatoires : fonctionnaires à temps non complet /
fonctionnaires de la ville de Paris => une hétérogénéité source de
complexité de gestion pour les collectivités.
- un imposant ensemble de non titulaires en CDD ou CDI de droit public :
une loi récente (12 mars 2012) pour développer les droits de ces agents,
permettre leur titularisation (sous conditions).
Deux illustrations
- les rémunérations (régime indemnitaire notamment) : “l’assemblée
délibérante fixe les régimes indemnitaires dans la limite de ceux dont
bénéficient les différents services de l’État” (Décret 6 septembre 1991)
- l’aménagement et la réduction du temps de travail : “les règles… sont
fixées par la collectivité, dans les limites applicables aux agents de l’État,
en tenant compte de la spécificité des missions exercées par ces
collectivités” (Décrets du 25 août 2000 FPE / 12 juillet 2001 FPT)
Exclusion du contrat : des règles pouvant être modifiées à tout moment : « nul
n’a de droits acquis au maintien du statut »
Une unilatéralité tempérée : possibilité pour l’agent de refuser une nomination,
initiale ou dans le cadre d’une promotion.
Définition par décret d’un cadre statutaire général, limitant ainsi les
stipulations contractuelles négociées à la durée, la définition de l’emploi et la
rémunération
Une sélection qui n’est pas fonction des spécificités de l’emploi à pourvoir,
mais d’une aptitude générale à occuper les emplois potentiels attachés au
grade
Volonté cependant de professionnaliser les épreuves de concours
parallèlement au développement de spécialités ou d’options ouvertes aux
candidats et de diversifier l’origine des candidats (création d’un troisième
concours ouvert sur la base d’une expérience de droit privé)
Des dérogations au concours : un recrutement direct en catégorie C pour les
corps ou cadres d’emplois de début de carrière complété par une politique de
discrimination positive en faveur des personnes handicapées (toutes
catégories) et les jeunes en situation d’échec scolaire (catégorie C) et la
procédure du « tour extérieur » (FPE)
Un exemple de structuration
Tout fonctionnaire occupe un emploi, est titulaire d’un grade, appartient à un cadre
d’emplois, fait partie d’une catégorie, relève d’une filière.
La filière
Une filière regroupe les cadres d’emplois compte tenu de la nature des
fonctions exercées par l’agent et des technicités requises. Cette notion ne
résulte pas d’un texte législatif ou réglementaire, mais d’une classification
fonctionnelle. Le choix de la filière conditionne les projets de carrière à plus ou
moins long terme.
7 filières
La catégorie
Un positionnement hiérarchique
3 catégories
Le cadre d’emplois
Le grade
Le grade est le titre qui confère à son titulaire vocation à occuper un certain
nombre d’emplois. Il correspond au niveau hiérarchique au sein du cadre
d’emplois. Le grade, peut parfois être subdivisé en classes.
Le nombre de grades est fixé par le statut particulier de chaque cadre
d’emplois : conseiller des activités physiques et sportives (2 grades), attaché
(3 grades), adjoints administratifs (3 grades)
L’emploi
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Un double sens
Un même emploi (sens fonctionnel) peut être occupé par des fonctionnaires titulaires
de cadres d’emplois et de grades différents : l’emploi de directeur des ressources
humaines peut ainsi être occupé par un membre du cadre d’emplois des rédacteurs
ou des attachés.
Une mobilité institutionnelle : une double mobilité permise par une définition
unique de la notion de fonctionnaire et de ses droits pour les trois fonctions
publiques (loi du 13 juillet 1983)
- à l’intérieur de chaque fonction publique : système des mutations externes
pour la FPT
- entre fonctions publiques : deux dispositifs => le détachement suivi
éventuellement d’une intégration, qui permet désormais également une
mobilité élargie aux fonctions publiques des États de l’Union européenne
ou l’intégration directe.
La loi du 13 juillet 1983 est le premier texte qui dresse, de manière quasi exhaustive
la liste des droits. Le fonctionnaire se voit naturellement reconnaître des droits en sa
qualité de citoyen et de salarié. Il dispose également de droits spécifiques à sa
qualité d’agent public.
Des droits parfois limités par les nécessités de service, le statut particulier de
certains fonctionnaires, destinés à garantir la continuité du service public :
- pouvoir de réquisition en cas de grève : un droit reconnu aux exécutifs
locaux conditionné par l’atteinte grave porté à l’ordre ou à la sécurité
publique, ne pouvant être mise en œuvre que pour assurer un service
minimum
- des dispositions spécifiques à la FPE : interdiction du droit de grève pour
la police nationale, droit syndical refusé aux préfets…
NB : loi du 19 août 2006 sur le dialogue social et la continuité du service public dans
les transports terrestres réguliers de voyageurs.
Tout en organisant la prévention des conflits, la loi autorise la définition d’un service
minimum (dessertes prioritaires) et oblige notamment les agents (publics ou salariés)
à déclarer 48 heures à l’avance leur participation ou non au mouvement de grève.
Cette obligation de déclaration préalable a été étendue aux enseignants dans les
écoles primaires par la loi du 20 août 2008 instituant un service minimum d'accueil à
la charge des communes.
L’obligation de servir :
- exercice personnel et correct des attributions dont l’agent a été investi
- activité professionnelle consacrée exclusivement à l’exercice des fonctions
correspondant à son emploi : initialement assouplies par la loi de
modernisation du 2 février 2007, les possibilités de cumul ont été réduites
par la loi déontologie du 20 avril 2016 Les agents publics ne pourront plus
cumuler notamment un temps complet avec le statut d’auto-entrepreneur
ou la création ou la reprise d’une entreprise immatriculée. Le temps partiel
de droit pour créer ou reprendre une entreprise est, par ailleurs, supprimé.
L’obligation au silence :
- obligation de discrétion professionnelle (relative aux informations
concernant le service) et de secret professionnel (protection des secrets
des particuliers)
- une limite dans l’obligation d’information du public dans le cadre
notamment des règles de transparence (accès aux documents, aux
fichiers…) ou de la justice (dénonciation de crimes et délits).
-
Deux obligations complémentaires pour assurer un service de qualité :
informer la hiérarchie (la remontée de l’information constituant une condition
de l’efficacité et de la légalité de l’action) et se former (imposée par les statuts
ou l’employeur).
Le droit à carrière
Développement de la mobilité
- à l’intérieur de la fonction publique entre filières, entre fonctions publiques
y compris européenne : suppression des conditions restrictives au
détachement et institution d’un mécanisme d’intégration directe (2009)
- entre secteur privé et fonction publique : mise à disposition auprès
d’entreprises désormais autorisée, assouplissement des règles de contrôle
de l’exercice d’activités privées par des fonctionnaires ayant cessé
temporairement ou définitivement leur activité publique
Le droit à protection
Dans l’exercice de ses fonctions, l’agent public a interdiction de faire état de ses
opinions philosophiques, politiques, syndicales ou religieuses, de se livrer à des
actes de propagande, de prosélytisme. La neutralité politique est ainsi essentielle
pour éviter les conflits entre une administration permanente et un pouvoir politique
changeant. La neutralité religieuse, traduite dans le principe de laïcité, interdit le port
dans l’exercice de ses fonctions de tout signe d’appartenance. La sanction
éventuelle doit être définie en fonction du caractère distinctif, voire ostentatoire du
signe d’appartenance et de la nature des fonctions, notamment en cas d’exercice de
prérogatives de puissance publique ou de fonctions de représentation.
Ces dispositions doivent s’appliquer avec une rigueur particulière dans les services
publics dont les usagers sont dans un état de fragilité ou de dépendance.
Des droits qui peuvent, doivent être conciliés avec les impératifs propres aux
services publics. La loi peut imposer des restrictions aux libertés, notamment pour
protéger les droits et libertés d’autrui, le caractère démocratique d’une société
(CEDH).
La laïcité, volet religieux : Jurisprudence Conseil d’État (avis 3 mai 2000. Mlle
Marteaux). Le respect du principe de laïcité est désormais inscrit dans la loi
du 13 juillet 1983 par la loi déontologie du 20 avril 2016
- Interdiction pour un agent de manifester ses convictions, ce qui l’empêche
de porter un signe par lequel il entendrait manifester ses croyances
religieuses
- Un principe s’appliquant à l’ensemble des services publics et pas
seulement dans l’éducation
- Un principe s’appliquant en priorité pendant le temps de service mais
pouvant, au nom du devoir de réserve, s’imposer hors service => principe
de modération des propos.
- Possibilité de refus des autorisations d’absence pour nécessités de service
(CE. 16 février 2004).
La neutralité est également une obligation active pour l’administration. Chaque agent
public, en sa qualité de citoyen, jouit d’une double liberté consacrée par la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la convention européenne
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
La neutralité ne peut être exigée que pendant le service. Pour autant, dans sa vie
privée, l’agent ne dispose pas d’une totale liberté. Le devoir de réserve, défini par la
jurisprudence du Conseil d’État, vient limiter la liberté d’expression. L’agent doit
observer une certaine retenue, mesure dans l’expression de ses opinions
notamment politiques. Si son comportement porte atteinte au fonctionnement normal
du service, s’il est incompatible avec les fonctions exercées ou susceptible de porter
un discrédit sur la fonction publique exercée ou sur la collectivité l’agent peut en effet
faire l’objet d’une sanction disciplinaire. Ainsi il doit s’abstenir d’émettre une opinion
critique sur le service et ses représentants en des termes excessifs, outranciers.
Pour apprécier la violation de ce devoir de réserve, le juge prend en compte la forme
de l’expression, la nature des fonctions exercées, le positionnement hiérarchique et
la publicité, la portée des propos.
L’Union européenne, qui s’est substituée au 1er décembre 2009 aux communautés
européennes constitue une organisation internationale particulière, originale du point
de vue de la production normative.
Dans les organisations internationales classiques, les institutions élaborent des
propositions de normes auxquelles les États membres demeurent libres d’adhérer
par un acte de ratification expresse. Dans le cas de l’union européenne au contraire,
l’activité normative a directement vocation à s’imposer aux États membres.
NB : des actes dits non législatifs ne liant pas leurs destinataires => Les avis et
recommandations
Des normes écrites, conventionnelles qui s’imposent aux actes dérivés : une
triple source : la charte des droits fondamentaux, les traités conclus par
l’Union européenne avec des États ou des organisations internationales
(Convention de Lomé pour la coopération avec les États de la Zone
Afrique/Caraïbe/Pacifique) et les accords conclus entre États membres (droits
de brevets…)
Des sources non écrites : la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union
européenne avec notamment le recours aux principes généraux du droit,
normes non expressément formulés dans les traités, mais qui en découlent
(libre circulation des personnes et des marchandises…) et assurent le respect
des droits fondamentaux des personnes (droits de la défense, droit de
propriété, droit à la protection de la vie privée…)
Un exécutif collégial
L’institution politique européenne dont les pouvoirs ont été les plus renforcés
depuis l’origine notamment, des pouvoirs qui demeurent cependant réduits en
comparaison de ceux d’un Parlement national.
L’ensemble composite des traités signés depuis 1957 a été remplacé par deux
textes substituant l’Union européenne, désormais dotée d’une personnalité juridique
propre, aux Communautés européennes. Le projet d’un traité unique, d’une
constitution européenne ayant été rejeté par référendum par la France et les Pays-
Bas en 2005, le traité de Lisbonne (2007). Deux traités régissent désormais le
nouveau système institutionnel : l’un sur l’Union européenne, l’autre sur le
fonctionnement de cette Union.
L’Irlande avait dans un premier temps refusé par référendum de ratifier le traité de
Lisbonne modifiant les institutions existantes, bloquant ainsi le processus d’entrée en
vigueur prévue en principe le 1er janvier 2009. Un nouveau référendum organisé en
2009 et la ratification par l’ensemble des États membres ont permis l’entrée en
vigueur au 1er décembre 2009.
CARRIÈRES PUBLIQUES
197
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Fiche n° 1 - Les employeurs territoriaux
« Les dispositions de la présente loi s'appliquent aux personnes qui, régies par le
titre 1er du statut général des fonctionnaires de l’État et des collectivités locales, ont
été nommées dans un emploi permanent et titularisées dans un grade de la
hiérarchie administrative des communes, des départements, des régions ou des
établissements publics en relevant ».
*En 2016, la France comptait 15 métropoles : Nice Côte d’Azur, Grand Paris, Aix-
Marseille-Provence, Lyon (statut particulier), Lille, Bordeaux, Toulouse, Nantes,
Rouen, Strasbourg, Grenoble Montpellier, Rennes, Brest, et Nancy. L’article 70 de la
loi n° 2017-257 du 28 février 2017 relative au statut de Paris et à l'aménagement
métropolitain permet à Metz, Orléans, Tours, Dijon, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne
et Toulon de prétendre au statut de métropole. En 2018, la France devrait ainsi
compter 22 métropoles.
le Conseil de discipline de recours : statue sur les dossiers qui ont fait
l’objet d’une saisine d’un conseil de discipline de 1 re instance
Ces organes ont un rôle purement consultatif. L'autorité territoriale doit les consulter
dans tous les cas prévus par les textes. Les délégués du personnel sont soit élus sur
des listes présentées par les organisations syndicales (CAP, CTP, CHSCT), soit
désignés par ces mêmes organisations (CSFPT, Conseil de discipline de recours).
EPA local, le CNFPT comprend un siège dont l'action est relayée au niveau local par
28 délégations régionales et 66 antennes départementales. Ses missions ont été
redéfinies par la loi du 19 février 2007, recentrant ses compétences sur la formation
et la mise en œuvre des procédures de reconnaissance de l'expérience
professionnelle (REP) et de validation des acquis de l'expérience (VAE). Le CNFPT
conserve l'organisation des concours des fonctionnaires de catégorie A+ relevant du
statut d'élèves du CNFPT (administrateur, ingénieur en chef, conservateur du
patrimoine, conservateur des bibliothèques). Le CNFPT a également pour objectif
d’être un centre d’étude et d’observation de la vie publique locale à l’appui de
l’Observatoire de l’emploi, des métiers et des compétences territoriales ainsi que du
Répertoire des métiers territoriaux.
Les trois fonctions publiques totalisent 5,65 millions d'agents, soit plus d’un
cinquième de la population active en France. Parmi elles, la fonction publique
territoriale représente environ 35 % de l’emploi public soit près d’1,98 million
d’agents. Parmi eux, 1,47 million sont titulaires, 356 000 sont contractuels, 94 900
disposent d’un contrat aidé et 61 000 relèvent d’autres statuts (apprentis,
collaborateurs de cabinet…).
L’année 2015 a été marquée par le recul inédit de l’emploi hors contrats aidés dans
la FPT, cette baisse de 0,3 % intervenant dans un contexte de diminution de la
dotation globale de l’État aux collectivités locales. Si l’emploi reste toujours
dynamique dans les EPCI et les régions, les effectifs diminuent légèrement dans les
communes (-1,3 % 2015/2014). Le taux d’administration s’établit à 25,9 agents
territoriaux pour 1 000 habitants en moyenne.
Les filières technique (46 %), administrative (23,1 %), sociale et médico-sociale
(14,3 %) représentent plus de 83 % des effectifs permanents, les autres se
répartissent entre les filières culturelle, animation, incendie et secours, police
municipale et sportive. Des disparités sont aussi à noter selon le type d’employeurs :
ainsi la filière technique représente 75 % des effectifs régionaux.
cette proportion est la plus élevée. La FPT est le versant le plus âgé de la fonction
publique et l’âge moyen s’est accru de 1,4 an depuis 2010 pour s’établir à 44,9 ans.
Le taux d’emploi des travailleurs handicapés dans les 3 fonctions publiques s’élève à
5,17 % en 2015. La fonction publique territoriale affiche le meilleur taux : 6,22 %.
Loin d'être un lieu commun, l'intérêt général demeure une motivation forte pour les
agents du service public.
La proximité décisionnelle
Sont officiellement recensés 248 métiers dans la fonction publique territoriale (selon
le répertoire des métiers du CNFPT), avec autant de déclinaisons locales. Des
métiers qui évoluent avec les demandes des usagers, les nouvelles technologies et
La mobilité géographique
Métropole, Corse, DOM, chaque agent territorial titulaire peut muter sur l'ensemble
du territoire français et changer d'employeur tout en conservant son grade.
L'évolution de carrière
Un recrutement au choix
Possibilité de prêts à taux réduits, aide à la garde de jeunes enfants, prise en charge
de séjours de vacances, tickets restaurant, loisirs… l'action sociale en faveur du
personnel n'est pas nouvelle mais sa mise en œuvre revêt désormais un caractère
obligatoire depuis la loi du 19 février 2007. Elle y est même décrite comme "un outil
supplémentaire permettant d'accroître l'attractivité de la fonction publique territoriale"
(circulaire du 16 avril 2007). Elle vise à améliorer les conditions de vie des agents et
de leur famille, et à les aider à faire face à des situations difficiles. C’est ainsi que la
loi mobilité du 3 août 2009 prévoit les modalités dans lesquelles les collectivités
peuvent participer financièrement à la protection sociale complémentaire de leurs
agents.
L'inscription sur liste d'aptitude ne vaut pas recrutement… et le temps peut paraître
long aux lauréats d'un concours de la fonction publique territoriale, avant d'être
recrutés. En cause : l'âge, l'inexpérience et pour le recruteur, le manque de
compétences transférables dans le secteur public. Et chaque mobilité implique de
remettre en question sa candidature devant de nouveaux employeurs.
Une définition
Répondant à des objectifs politiques définis, le management public s’appuie sur des
pratiques et des techniques de gestion, parfois issues du secteur privé en les
adaptant ou créées dans le secteur public pour mieux répondre à ses spécificités. En
cela, les techniques de management ne se substituent pas aux modes de gestion
publique traditionnels mais les complètent.
On peut trouver les premières théories du management -même si le nom n’est pas
encore prononcé- chez Max WEBER. Sa conception de la bureaucratie est
managériale au sens où il considère le premier les administrations comme des
organisations. On attribue aussi à Henri FAYOL la connaissance des processus de
management par sa représentation de la fonction de direction (1916).
Les travaux de Michel CROZIER dans les années 1960 enfoncent le clou de l’image
d’une « société bloquée » par les dysfonctionnements de son administration. À cette
époque est développée la RCB (rationalisation des choix budgétaires), expérience
de planification d’objectifs et de moyens pour le contrôle des réalisations
budgétaires, menée pendant 15 ans avec peu de succès. Une prise de conscience
se fait qui conduira au mouvement de modernisation de l’administration, fin des
années 1980, concomitamment à l’emprunt croissant d’outils du secteur privé dans
les modes de gestion publique : projet d’entreprise, cercles de qualité, management
participatif, contrôle de gestion, tableaux de bord, évaluation, etc. Le double objectif
est alors la motivation de l’agent et la satisfaction de l’usager-client, dans une
perspective d’efficacité du service public.
La RGPP
La révision générale des politiques publiques (RGPP) a été lancée par décision
gouvernementale à l’été 2007, avec pour cadre la nécessité d’une « refonte de notre
Les inspecteurs soulignent cependant que la RGPP, très décriée par les syndicats,
« a été novatrice par sa volonté de s’interroger sur la pertinence des politiques
publiques ». Au crédit de cette réforme, ils notent la profonde réforme des services
territoriaux des administrations centrales pendant cette période : réforme de
l’administration territoriale de l’État (RéATE), réforme de la carte judiciaire, création
des agences régionales de santé (ARS), constitution du réseau unifié de la direction
générale des finances publiques (DGFIP), création des bases de défense… Avec un
objectif d’économies à réaliser de 15 Mds€ entre 2009 et 2013, le montant est
estimé à 11,9 Mds€ à la fin 2012. Les suppressions d’emplois réalisées sur la
À côté de ces constats, le rapport émet des critiques fortes tant sur la méthode que
sur le fond. La RGPP a été perçue comme imposée par les administrations et la
gestion des ressources humaines a été déficiente au regard des enjeux, alors que
150 000 postes ont été supprimés pendant le quinquennat. Le rapport souligne le
recours coûteux aux audits de consultants (46 M€ par an) et regrette que la RGPP
se soit limitée à la seule sphère étatique, sans pour autant porter de réflexion sur le
périmètre de ses missions qu’elle n’a pas contribué à diminuer.
La MAP
d’application de droit des sols, la fin de l’aide technique fournie par l’État pour des
raisons de solidarité et d’aménagement du territoire (Atesat). Et la RéATE mise en
œuvre depuis 2010 se poursuit, achevant la prééminence du pilotage régional des
politiques publiques avec le transfert des budgets opérationnels de programme aux
préfets de région en 2014.
« manager » ;
contractualisation des rapports entre organisations (ex. contrats de projet
Etat-région, contrat local de sécurité, etc.), avec la sphère privée (ex.
conventions d’objectifs avec les associations percevant des subventions ;
partenariats publics privés) ;
territorialisation de l’action publique : les projets deviennent de plus en plus
partenariaux car issus de négociations entre opérateurs multiples, permettant
d’optimiser les coûts. Les actions et synergies s’inscrivent sur des « territoires
de projets », et appellent de fait une organisation de travail en transversalité.
développement durable, etc.
Celle-ci découle notamment des rôles attendus entre l’élu et le fonctionnaire. Et dans
cette relation, c’est le cadre qui est en première ligne. Plus on « descend » dans la
hiérarchie, moins le lien avec le politique est prégnant.
Classiquement, le cadre met en œuvre le projet politique défini par l’élu. L’élu attend
du cadre qu’il l’aide à la déclinaison en actions de ses orientations politiques, qu’il
l’assiste techniquement dans la réalisation du projet. Il doit appliquer avec loyauté et
obéissance les décisions prises en contrôlant leur mise en œuvre. Le cadre quant à
Si on sait que l’appartenance politique peut influer certains modes de gestion (par
ex. externalisation de certains services, en les plaçant sous gestion privée), il est
possible que la façon d’administrer plus politisée des élus influe sur la gestion des
ressources humaines, notamment en ce qui concerne le recrutement : un maire
pourrait donner une préférence au recrutement local, logiquement.
Autre difficulté : le temps de l’action politique, le mandat électoral, n’est pas celui de
l’administration, qui a pour devoir d’inscrire sa gestion dans le long terme.
Les cadres de proximité : ils sont souvent en charge d’une partie d’un secteur
d’activité, par exemple, les responsables des espaces verts, au sein de la
Direction des services techniques. Ces agents, qui peuvent être de catégorie
A, B ou C (agents de maîtrise), sont en prise directe avec la gestion du
personnel voire en contact quotidien avec les administrés.
Partenaires essentiels de l’action publique aux côtés des élus, les cadres territoriaux
sont au cœur d’enjeux importants et connaissent des contraintes particulières par
rapport aux autres cadres du secteur public :
Plusieurs facteurs ont émergé dans les années 1980 et continuent à prospérer qui
ont conduit à une politisation accrue de la fonction publique territoriale :
- une nouvelle génération d’élus locaux, plus jeunes, mieux formés, parfois
issus du monde de l’entreprise ;
- un accroissement de la décentralisation, accordant plus de pouvoirs aux
élus locaux, mais aussi à leurs administrations ;
- des élus soumis au contrôle des usagers-électeurs : l’obligation de résultat
pousse beaucoup à s’entourer d’experts sur qui ils pourront se reposer en
confiance ;
- la modernisation des modes de gestion publique : les élus mieux formés
s’impliquent dans leur mise en œuvre, en partenariat avec les cadres qui
apprécient de développer ces nouveaux modes de management ;
L’élu attend du cadre dirigeant une implication complète dans le projet défini par
l’équipe politique : c’est vrai pour le directeur général des services, mais aussi pour
les autres directeurs généraux adjoints ainsi que les directeurs, dans une moindre
mesure.
Les emplois fonctionnels sont des emplois de direction placés auprès de l’exécutif,
en responsabilité des services de la collectivité : directeur général des services,
directeur général des services techniques, directeur général adjoint. Ils sont
accessibles par la voie du détachement pour les fonctionnaires. L’élu a toute liberté
pour pourvoir cet emploi mais aussi pour mettre fin au détachement, dès lors que la
confiance est rompue. Un système de « dépouilles » à la française semble se mettre
en place : chaque échéance électorale locale conduit à un grand mouvement de
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
rotation dans les emplois fonctionnels, les DGS restant rarement à leur poste en cas
de changement de majorité. Soit ils recherchent une nouvelle mutation, soit ils sont
placés en surnombre puis en prise en charge par le centre de gestion ou le CNFPT.
L’agent recruté sur un emploi fonctionnel sait qu’il s’agit d’un travail « précaire » et
doit assumer cette donne. Avec le risque d’un marquage politique fort, à plus forte
raison en position de prise en charge : avoir été « déchargé de fonction » par un élu
suppose –à tort ou à raison- des antagonismes idéologiques importants.
L'entrée dans une véritable gestion des ressources humaines s'appuie sur une
démarche innovante, partant des besoins de l'organisation. Si l'évolution a pu se
faire par l'introduction d'outils issus du monde de l'entreprise, elle se fait surtout par
la construction de méthodes créées par l'expérience et le savoir-faire des agents
territoriaux. La GRH continue à avoir une fonction de gestion (accompagner l'agent
dans sa carrière et sa rémunération) mais vise également à rechercher la meilleure
adéquation entre les besoins de la collectivité et les ressources humaines en
présence. L'objectif de la GRH peut alors également être considéré comme "une
démarche de recherche de la performance, par l'amélioration de la productivité des
organisations et de la qualité du service rendu, en partant du principe que plus
l'individu est en phase avec son emploi, plus il est efficace dans son travail" (in Ch.
BATAL).
Des assouplissements nombreux ont été apportés au fil des ans, notamment par la
loi de modernisation de la fonction publique du 2 février 2007 :
- formation professionnelle tout au long de la vie et valorisant l'expérience
professionnelle ;
- en favorisant les passerelles entre secteurs public et privé : mise à disposition
possible de salariés du privé auprès de collectivités ; cumul d'activité possible pour le
fonctionnaire souhaitant créer une entreprise ;
- en matière de recrutement et de carrière, l'expérience professionnelle est prise en
compte par les épreuves des concours d'entrée mais aussi pour la promotion
interne.
Et par la loi du 19 février 2007, les ratios d'avancement de grade des agents sont
désormais laissés à l'appréciation des collectivités.
La loi sur la mobilité et les parcours professionnels du 3 août 2009 vise à faciliter la
mobilité entre fonctions publiques, en renforçant les possibilités de détachement, de
mise à disposition et d’intégration directe des fonctionnaires sur des emplois ne
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Enfin les évolutions des conditions d’emploi des agents non titulaires amènent à
gérer de nouveaux parcours professionnels et à faire appel à encore plus de
prévision dans la gestion des ressources humaines (loi du 12 mars 2012 et décret du
29 décembre 2015 relatif aux agents contractuels de la FPT).
L'évolution démographique
En 2016, plus du tiers des agents territoriaux sera en retraite, avec pour
conséquences :
une perte de compétences et de mémoire des dossiers dans les collectivités,
qui doivent conduire à organiser la transmission des savoirs en interne ;
des recrutements à anticiper dans un contexte budgétaire contraint, qui
devront amener à réfléchir sur les postes à remplacer.
L'approfondissement de la décentralisation
L'intercommunalité
Ces dispositions font partie d'un mouvement législatif dont certains ont pu en dire
qu'il dessinait "les contours d'un droit public du travail qui se substitue
progressivement au vieux droit statutaire" (sénateur PORTELLI).
Les évolutions de la loi du 3 avril 2009 et celles sur les conditions d’emploi des
agents contractuels (cf. infra) confirment cette tendance.
Dans un contexte de budgets contraints et sous la pression des usagers avec leurs
nouvelles demandes sociales et d'investissements, les budgets de personnel sont
sous surveillance, leur accroissement devant aussi être le reflet d'un service rendu
de qualité.
Cette loi vise à fluidifier les mobilités d’une fonction publique à une autre. Consacrant
un droit à la mobilité (ou au départ), la loi assouplit les conditions de détachement
d’une administration à une autre. Elle institue la possibilité d’une intégration directe
d’un fonctionnaire dans un autre corps ou cadre d’emplois sans détachement
préalable.
Le recours à l’intérim est désormais possible afin de pourvoir à des vacances
momentanées d’emploi ou des besoins occasionnels.
Enfin, les agents à temps non complet dont la durée de temps de travail n’excède
pas 24 h 30 peuvent exercer parallèlement une activité privée. Notons par ailleurs la
création du statut d’auto-entrepreneur, accessible aux fonctionnaires sous réserve
de respecter les règles relatives au cumul d’emploi et de rémunération.
De fortes évolutions dans la fonction publique d’État qui ont des incidences
dans la FPT
La loi du 3 août 2009 encourage la mobilité des fonctionnaires d’État vers les autres
FP : elle organise le remboursement partiel de la mise à disposition d’un agent de
l’État dans une autre administration ainsi que la possibilité d’une indemnité
d’accompagnement à la mobilité pour pallier un différentiel de régime indemnitaire.
Certains ministères ont mis en place des plans de restructuration importants couplés
à une incitation au départ : militaires, seconde carrière des enseignants, par
exemple.
Les évolutions successives des conditions d’emploi des contractuels
Jusqu'en 2005 n'existait que la possibilité des contrats à durée déterminée (CDD)
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
La loi du 19 février 2007 prévoit une mobilité possible de l'agent en CDI, à l'intérieur
de la collectivité. De même, une évolution de la rémunération a ensuite été prévue
pour ces mêmes personnels. Enfin, les agents sous CDI se voient offrir la possibilité
d'une mise à disposition, sous conditions, ainsi que d’un congé de mobilité, leur
permettant d’être recrutés par un employeur en CDD.
Ces modalités créent un début de carrière pour ces agents au statut dérogatoire,
que semblent confirmer les évolutions récentes.
Ces dispositions, renforcées par le décret du 29 décembre 2015 relatif aux agents
contractuels, posent la question pour certains de l’instauration d’un « statut bis » et
amènent des questionnements sur les moyens des collectivités pour les mettre en
œuvre et les contraintes éventuelles.
Cette loi s’applique pour les trois fonctions publiques. Seront ici déclinées les
principales mesures applicables à la fonction publique territoriale.
Ces mesures sont valables pour une durée de 4 ans, soit jusqu’au 13 mars 2016.
- organisées par chaque collectivité pour ses agents ou, par convention, par le
centre de gestion
- effectuées par une commission d’évaluation professionnelle, qui procède à
l’audition des candidats et se prononce sur leur aptitude à exercer les
missions du cadre d’emplois ; elle dresse une liste de candidats aptes à être
intégrés ;
- l’autorité nomme les candidats déclarés aptes en qualité de fonctionnaires
stagiaires
- les agents candidats à l’intégration dans les grades des cadres d’emplois de
catégorie C accessibles sans concours seront nommés selon les modalités
prévues dans le programme pluriannuel d’accès à l’emploi titulaire de leur
collectivité.
2016. Les recrutements réservés sans concours donneront lieu à des nominations
stagiaires. Les sélections professionnelles, organisées par la collectivité ou par le
centre de gestion, par convention, permettront l’audition des candidats déclarés
recevables par une commission d’évaluation professionnelle, par catégorie. Celle-ci
établit une liste des candidats déclarés aptes. La nomination stagiaire intervient au
plus tard le 31 décembre de l’année de la sélection.
Au 13 mars 2012, les agents non titulaires remplissant les conditions ci-dessous se
voient obligatoirement proposer la transformation de leur CDD en CDI :
- Agents en fonction et recrutés selon les motifs prévus par l’ancien article 3 de
la loi du 26 janvier 1984, y compris les remplacements momentanés de
fonctionnaires et les besoins occasionnels et saisonniers
- Pour les agents âgés de moins de 55 ans : justifier de 6 années de services
effectifs, continus ou discontinus, dans la même collectivité
- Pour les agents âgés de 55 ans et plus : justifier de 3 années de services
effectifs, continus ou discontinus, dans la même collectivité
Des modifications sont apportées à cet article qui fonde le recrutement des agents
non titulaires, sur les motifs du recours à l’emploi non titulaire et sur la durée des
contrats.
Sont maintenus et étendus les cas de CDIsation possibles depuis 2005 : tout contrat
conclu ou renouvelé sur un emploi permanent avec un agent qui justifie auprès de sa
collectivité d’au moins 6 ans de services est conclu pour une durée indéterminée.
Sont inclus dans le calcul les contrats passés en cas d’accroissement temporaire ou
saisonnier d’activité. De plus, les services accomplis à temps non complet sont
assimilés à des temps complets. Enfin, les collectivités souhaitant recruter un agent
en CDI pourront maintenir cette durée indéterminée du contrat par décision
expresse. Cette décision permet donc désormais à un employeur territorial de
recruter directement un agent en CDI.
Des précisions apportées dans la gestion des non titulaires vont dans le
sens d’une plus grande sécurisation :
- L’agent non titulaire inscrit sur une liste d’aptitude se voit proposer une
nomination stagiaire au plus tard au terme de son contrat
Le dernier point a reçu des clarifications par le décret du 29 décembre 2015 portant
diverses dispositions relatives aux agents contractuels de la fonction publique
territoriale. Quant aux CCP, le projet de loi « déontologie des fonctionnaires » devrait
apporter des précisions et permettre leur mise en fonctionnement.
Autres dispositions
Le rapport annuel 2015 sur l’état de la fonction publique publié en décembre 2015
présente un premier bilan de la mise en œuvre de la loi du 12 mars 2012.
Sur les trois fonctions publiques, 125 000 contractuels susceptibles d’être titularisés
sont potentiellement concernés, dont 43 000 dans la FPT : 31 % en catégorie A,
25 % en catégorie B et 27 % en catégorie C. Depuis 2013, 30 000 agents
contractuels des trois fonctions publiques ont été titularisés à l’issue des sélections
professionnelles dont près de 20 000 en territoriale. Concernant la CDIsation, près
de 20 000 agents territoriaux ont pu en bénéficier en deux ans. Le rapport sénatorial
de suivi de la mise en œuvre de cette loi souligne qu’elle est diversement mise en
œuvre selon les employeurs tandis que certains candidats se désintéressent de la
titularisation, pouvant entraîner une perte de rémunération. Si, selon les sénateurs,
la loi devrait remplir les objectifs assignés, « le stock de contractuels,
conjoncturellement résorbé par cette loi, se reconstitue inéluctablement ».
À noter : Ce dispositif devait s’éteindre le 13 mars 2016. Il a été reconduit par la loi
du 20 avril 2016 jusqu’en 2018 pour un certain nombre d’agents contractuels des
trois fonctions publiques.
La démarche de GPEEC
On retrouve cette démarche, soit en totalité, soit en application ciblée : mise en place
d'un schéma directeur du recrutement, d'un plan de formation accompagnant une
évolution organisationnelle, d'une démarche mobilité en interne, d’une réflexion sur
un métier, etc. Elle doit être menée avec l'ensemble des acteurs : élus, direction
générale, encadrement, agents, DRH et partenaires sociaux (syndicats).
Les étapes
état des lieux de l'existant : besoins de la collectivité et ressources
humaines
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
mise en œuvre des plans d'action pour réduire ces écarts : formation,
recrutement, promotion, mobilité interne et externe, organisation des
services… ainsi que la prévision des moyens "contingents"
nécessaires : budget, communication autour de la démarche, partage
et professionnalisation de la fonction RH, management, partenaires
sociaux.
Le principe de la carrière
Le système de la carrière est celui dans lequel les fonctionnaires sont recrutés pour
travailler dans l’administration de façon permanente et y faire carrière. L’agent n’est
pas recruté pour un emploi particulier ni en fonction de son aptitude à occuper tel
emploi mais dans un corps ou cadre d’emplois. Il a vocation à occuper différents
emplois, selon les besoins de l’administration : on dit que le fonctionnaire est
propriétaire de son grade mais pas de son emploi. Dans ce système, le fonctionnaire
est recruté sur le principe du concours, le plus souvent, n’est pas placé dans une
situation juridique contractuelle puisque recruté par voie unilatérale et sa situation
aura un caractère évolutif.
La fonction publique française connaît un système mixte puisque les agents non
titulaires de droit public relèvent du système de l’emploi : l’agent est recruté pour un
emploi précis, au moyen d’un contrat et pour une durée déterminée. Tout
changement d’emploi devra s’accompagner d’un nouveau recrutement.
la part des agents contractuels dans la FPT est la plus forte des trois fonctions
publiques (18,8 % des agents de la FPT en 2015, contre 15,8 % pour la FPE
et 17,6 % pour la FPH).
Attendons, pour évaluer les effets de la loi du 12 mars 2012 sur la résorption de
l’emploi précaire, de voir si elle atteint l’objectif affiché de titularisation et de
déprécarisation des agents contractuels (voir fiche n° 12).
Enfin, malgré la promesse de donner une chance aux jeunes sans qualification et
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
peu préparés aux techniques de concours de disposer d'un emploi public, le PACTE
n’a pas rencontré le succès escompté, contré par la contrainte d'une procédure de
recrutement complexe, concurrencé par la possibilité du recrutement direct dans la
FPT puis par la mise en œuvre des emplois d’avenir en 2012.
Principes
Éléments constitutifs
S’y ajoutent :
La rémunération des agents publics est différente des salaires du privé en ce qu’elle
n’est pas fixée par contrat, résultat de négociations individuelles entre le salarié et
l’employeur.
Dans les limites imposées par le principe de parité et par les textes institutifs, les
critères d’attribution individuelle sont votés par délibération de l’autorité territoriale et
des arrêtés fixent individuellement le montant attribué à chaque agent. Ainsi chaque
employeur territorial dispose d’une réelle liberté de mettre en œuvre son propre
régime indemnitaire. Celui-ci est devenu de fait un outil d’attractivité fort mais qui
creuse les écarts entre collectivités et établissements selon leurs moyens financiers.
Aux collectivités les plus riches le privilège d’offrir un régime indemnitaire
conséquent et donc d’attirer et de fidéliser les agents. Cette autonomie de décision
se fait aussi peut-être au détriment d’une certaine transparence des rémunérations,
tant dans les critères d’attribution que dans les montants alloués.
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
L’évolution de la masse salariale dépend bien sûr de l’effectif global mais aussi du
À noter, la synthèse des bilans sociaux 2011 fait apparaître que le régime
indemnitaire représente 19,4 % de la rémunération totale des agents titulaires et
12,9 % de celle des non titulaires, chiffres en légère progression. Avec des variations
selon les employeurs : de 6 % dans les communes de moins de 1 000 habitants à
plus de 35 % dans les SDIS.
(1) GVT : hausse mécanique de la masse salariale liée aux avancements des agents
et à leur ancienneté.
En 2014, les frais de personnel atteignent 58,95 Mds€, progressant de 4,1 % par
rapport à 2013 :
Budget 2014 (Mds €)
Communes 36,41
Départements 12,15
Régions 3,19
Gr. à fiscalité propre 7,21
En 2015, le salaire net mensuel moyen des agents de la FPT s’élève à 1 891 €
contre 2 477 € dans la fonction publique d’État, (source : rapport annuel sur la
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
La monétisation du CET est une disposition prévue pour la FPT depuis la loi du
3 août 2009, dont les conditions ont été fixées par un décret du 20 mai 2010, sous
forme d’indemnisation ou d’épargne retraite.
Avec une stagnation du point d’indice, seules les titularisations et les promotions,
voire des négociations locales ou individuelles sur des revalorisations des régimes
indemnitaires, dans les limites réglementaires, permettent des gains de
rémunération. S’ajoutent également des mesures sectorielles. Ainsi, des décrets du
29 janvier 2014 organisent une revalorisation des carrières et de la rémunération des
fonctionnaires de la catégorie C dans les trois fonctions publiques, avec une mise en
œuvre en deux phases : 01/02/2014 et 01/01/2015.
Les conditions générales d'accès, communes aux trois fonctions publiques, sont au
nombre de cinq :
Quant à l’égalité des sexes dans l’accès aux emplois publics, elle a été consacrée
par le Conseil d‘État en 1936 et confortée par la loi du 9 mai 2001 relative à l’égalité
professionnelle entre les hommes et les femmes. De même la loi du 19 février 2007
prévoit qu’une négociation au sein de la collectivité avec les organisations syndicales
doit conduire à promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
en matière de recrutement, de rémunération, de fonction, de promotion et de
mobilité. Un plan pluriannuel devra y être consacré.
2) rendre effective l’égalité entre les femmes et les hommes dans les
rémunérations et les parcours professionnels de la fonction publique
4) prévenir toutes les violences faites aux agents sur leur lieu de travail et lutter
contre le harcèlement sexuel et moral
Une circulaire du 8 juillet 2013 précise certaines modalités de mise en œuvre des
dispositions de ce protocole qui s’applique aux agents des trois fonctions publiques.
Un rapport annuel de situation comparée des conditions de formation et d’emploi
des femmes et des hommes devra être intégré au bilan social.
Le recrutement de fonctionnaires
Le concours
La promotion interne
Le détachement
La mobilité entre les trois fonctions publiques est garantie par la loi du 13 juillet 1983
portant droits et obligations des fonctionnaires, par le biais du détachement et depuis
la loi du 2 février 2007, par la voie de la mise à disposition.
La mutation
Seuls les agents titulaires ont accès à la mutation, qui est un changement
d'employeur, à l'intérieur de la fonction publique territoriale, dans le même cadre
d'emplois.
L'accès direct
L'accès direct sans concours est possible pour les premiers grades des cadres
d'emplois de la catégorie C : adjoint administratif 2e classe, adjoint technique 2e
classe, adjoint d'animation 2e classe, adjoint du patrimoine 2e classe, par exemple
La loi du 13 juillet 1983 pose le principe que les emplois permanents doivent être
pourvus par des agents fonctionnaires. Des dérogations sont cependant prévues par
la loi du 26 janvier 1984 autorisant les collectivités et établissements publics à
recruter des agents non titulaires de droit public par contrat à durée déterminée,
sous conditions. C’est le décret du 15 février 1988 qui fixe les conditions d’emploi
des agents non-titulaires.
La loi du 12 mars 2012 (voir fiche) a procédé à une nouvelle rédaction de l’article 3
de la loi du 26 janvier 1984 et élargit les cas de CDisation.
Afin de favoriser leur insertion, le recrutement contractuel est ouvert aux personnes
reconnues handicapées pour une période correspondant à la durée du stage prévue
par le statut particulier du cadre d'emplois et sous condition de diplôme. À l’issue du
contrat, une titularisation peut intervenir.
- le PACTE
les apprentis
les emplois-jeunes
les contrats uniques d’insertion (depuis le 01/01/2010)
Les emplois d’avenir : mesure phare du 1er gouvernement Ayrault afin de
lutter contre le chômage des jeunes avec un objectif – atteint - de 150 000
embauches d’ici 2014, elle a été mise en place par la loi du 26 octobre 2012.
Ces contrats, essentiellement dans le secteur non marchand, concernent les
jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas diplômés. Les jeunes résidant dans une
zone urbaine sensible, une zone de revitalisation régionale ou en outre-mer
peuvent également accéder à un emploi d’avenir jusqu’au niveau bac +3 et
s’ils sont à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an. L’État subventionne
leur embauche pour une durée de 1 à 3 ans, à hauteur de 75 % du SMIC.
Focus
La loi du 3 août 2009 fixe un cadre légal au recours à l’intérim dans les trois
fonctions publiques. Selon l’exposé des motifs du projet de loi, il s’agit de
« permettre à l’administration de garantir la continuité du service public lorsqu’il n’est
pas possible d’avoir recours à des fonctionnaires » et de « prévoir le même cadre
juridique pour le recours à l’intérim par les employeurs publics que celui qui existe
pour les employeurs privés, réserve faite de quelques adaptations ». Ce recours
s’entend si et seulement si le centre de gestion du département n’a pu proposer de
personnel dans le cadre de sa mission de remplacement.
La procédure de recrutement
Selon le rapport sur l’état de la fonction publique paru en 2015, les effectifs
territoriaux ont progressé de 31 % depuis 2002, soit 2,8 % en moyenne annuelle, du
fait notamment des transferts de compétences de l’acte II de la décentralisation.
Hors transfert, l’évolution moyenne annuelle serait de + 2 %. Après un pic en 2008
(+5,7 %), cette croissance de l’emploi n’a cessé de ralentir, pour repartir à la hausse
en 2011 ; elle est de +1,7 % en 2012.
Selon une enquête CSA (publiée par AMF/FNCDG/CNFPT) sur les tendances de
l’emploi 2015, 74 % des employeurs interrogés estiment que la baisse des dotations
va toucher leur politique RH. Dans ce contexte, moins d’une collectivité sur 5 a pour
projet de recruter en 2016. Parmi celle-ci, principalement parmi les communes et les
EPCI, la moitié envisage de recruter pour pallier des départs. Et seuls 20 % des
potentiels recruteurs envisagent des créations de poste.
plus grande des besoins de recrutement, appel plus fréquent à la mobilité interne
pour pourvoir des postes vacants, exigences plus fortes sur les candidats à des
postes à responsabilité, soin apporté à la procédure de recrutement, mise en avant
des avantages et de la dynamique de projet de la collectivité auprès des candidats,
etc.
C'est aussi un enjeu politique. Ces collectivités, ces établissements sont des
"employeurs comme les autres" confrontés aux problématiques de recrutement
similaires à celles du privé ou du reste du secteur public, jouant un rôle non
négligeable dans l'emploi local. N'oublions pas que certaines communes
représentent le premier employeur de leur territoire.
Pour chaque candidat, il s'agit de trouver un poste qui correspond le mieux à son
profil ou dans lequel il souhaite développer de nouvelles compétences. C'est un acte
de construction du plan de carrière. C'est pourquoi chaque acte de candidature sera
d'autant plus recevable pour un employeur qu'il sera étayé par un projet
professionnel clair et assumé.
La loi du 3 août 2009 instaure un véritable « droit à la mobilité » (ou droit au départ) :
tout fonctionnaire peut demander, avec l’accord du service, de l’administration ou de
l’organisme d’accueil, à être détaché, mis en disponibilité ou placé en position hors
cadre, ou à être intégré directement dans une autre administration. Le refus ne peut
être motivé qu’en cas de nécessité de service ou d’un avis d’incompatibilité de la
commission de déontologie.
L’article 54 de la loi du 26 janvier 1984 précise que sont examinées en priorité les
demandes de mutation concernant les fonctionnaires séparés de leur conjoint pour
des raisons professionnelles, les fonctionnaires séparés pour raisons
professionnelles du partenaire avec lequel ils sont liés par un PACS et les
fonctionnaires reconnus travailleurs handicapés.
Aussi, le décret du 19 juillet 2001 ouvre droit, sous conditions, à une indemnité de
changement de résidence pour le déménagement de l’agent et sa famille.
À titre individuel, tout fonctionnaire tire profit de la mobilité, dès lors qu’elle est
soigneusement préparée. La réalisation de différents postes permet la construction
d’un parcours professionnel enrichissant et diversifié. C’est un moyen de faire
évoluer sa carrière, à la fois statutairement mais aussi en termes de compétences et
d’intérêt au travail. De même, les employeurs territoriaux « gagnent » à faire jouer la
mobilité pour dynamiser les équipes, apporter du « sang neuf » dans l’organisation
qui s’enrichira de l’expérience professionnelle de ces agents.
Outre la mise à disposition possible entre fonctions publiques, les évolutions des lois
de 2007 prévoient plusieurs modalités propres à favoriser directement ou
indirectement la mobilité :
La loi du 12 mars 2012 prévoit également des mesures assouplissant les conditions
de détachement et d’intégration directe, avec possibilité de détachement entre corps
et cadres d’emplois de niveaux différents, tandis que le fonctionnaire détaché se voit
offrir les mêmes droits à la carrière que les membres du cadre d’emplois dans lequel
il est détaché.
La mobilité peut représenter une obligation pour les cadres territoriaux qui
souhaitent obtenir des responsabilités nouvelles ; des freins existent
cependant dans les seuils démographiques appliqués pour le recrutement
d’agents sur certains grades d’avancement. Globalement, la mobilité est liée à
la problématique du recrutement.
Sans qu’il soit besoin de faire des statistiques, on peut affirmer ici qu’un agent
qui aura connu peu de formations professionnelles, exerce des fonctions
inférieures à celles requises par son grade et n’a connu de toute sa carrière
qu’un seul et unique employeur, est un candidat plus réticent à la mobilité. Et
il en existe encore de nombreux dans la fonction publique : là aussi, la
politique de ressources humaines menée par la collectivité doit viser à
diminuer ce constat. Et le manque de compétences est un frein évident à la
mobilité. Or, au vu de l’évolution des métiers territoriaux, il est désormais peu
probable de passer toute sa carrière au même poste.
Il s’ensuit une nouvelle typologie des actions composant la formation tout au long de
la vie, dont on peut distinguer les formations obligatoires (décrets modifiés du 29 mai
et du 1er juin 2008) et facultatives (décret du 26 décembre 2007).
Nombre de jours de formation suivis par agent et par an, au 31 décembre 2011 :
- catégorie A : 3,8 jours
- catégorie B : 3,6 jours
- catégorie C : 2,4 jours
Au-delà d’un droit pour l’agent territorial et d’une simple obligation financière, la
formation est devenue un véritable outil de l’accompagnement au changement, tant
de l’organisation que des agents.
Où l’on voit que la formation, comme outil accompagnant l’agent tant dans
l’accomplissement de ces missions que dans son évolution de carrière, favorise
l’amélioration des prestations rendues par la collectivité et du fonctionnement des
services.
Le décret du 6 mai 2017 est venu préciser les modalités d’un compte personnel
d'activité (CPF) dans la fonction publique. Les agents de la FPT bénéficieront
ainsi d'un crédit annuel d'heures de formation professionnelle qu'ils pourront utiliser
à leur initiative pour accomplir certaines formations (acquisition d'un diplôme, d'un
titre, d'un certificat de qualification professionnelle…). Le CPF ne concerne pas les
actions de formation relatives à l'adaptation aux fonctions exercées, il s’inscrit dans
un projet d'évolution professionnelle : préparation d'une future mobilité, d'une
promotion ou d'une reconversion professionnelle. L'agent pourra faire valoir ses
droits déjà acquis auprès de tout nouvel employeur public ou privé. À partir de 2018,
les droits devraient être consultables sur le portail moncompteactivite.gouv.fr.
Définition et caractéristiques
Norme ISO : « un projet est un processus (qui peut être décliné en phases) qui
consiste en un ensemble d’activités coordonnées et maîtrisées, comportant des
dates de début et de fin, entrepris dans le but d’atteindre un objectif conforme à des
exigences spécifiques telles que contraintes de temps, de coût, de ressources et de
qualité. »
1) Prévision
2) Conception
= définir les grandes étapes du projet et les actions à réaliser, avec mise en
évidence des moyens nécessaires, des outils, des contraintes et d’un calendrier
= définir le mode de gouvernance (comité de pilotage, comité technique) et
déterminer les membres de l’équipe projet
3) Réalisation
4) Exploitation
5) Évaluation
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
Les acteurs
Une autre limite consiste dans son essence même : composée d’acteurs variés, la
démarche projet doit composer avec les enjeux cachés, et s’inscrire dans un
contexte et une temporalité parfois peu maîtrisables.
La méthode SMART. Les objectifs fixés par le projet doivent être Simples,
Mesurables, Acceptables, Réalistes et Temporels.
La méthode SWOT. C’est un outil d'analyse stratégique qui combine l'étude des
Éléments de définition
Le conflit est partie prenante de la vie sociale et fait partie de la vie normale d’une
organisation vivante.
Typologie et origine
Au cours d’une carrière, vous pouvez être amené à gérer des conflits de différentes
natures et de différentes origines : conflits interpersonnels, au sein d‘une même
équipe, entre groupes qui ne partagent pas les mêmes valeurs ou ne poursuivent
pas les mêmes objectifs. Il s’agit également souvent de conflits organisationnels :
mauvaise compréhension des objectifs, du rôle de chacun, du partage des
responsabilités, difficulté à réaliser des missions par inadéquation de l’organisation,
etc. Les situations de changement, entraînant de la résistance, peuvent aussi être
La gestion de conflits fait partie des expériences d’un encadrant, qui mettra à
l’épreuve sa capacité à manager. Pour ce point comme pour d’autres, pas de
recettes toutes faites, chaque situation étant unique et nécessitant une analyse de la
situation, du contexte, des enjeux. Cette gestion de conflits, qui doit aboutir à une
résolution, nécessite cependant de maîtriser les fondamentaux de la communication
et du management, et passe aussi par la connaissance de son propre mode de
fonctionnement.
prendre du recul
développer sa capacité d’écoute
faire preuve de bon sens et d’équité
respecter les personnes : la discussion porte sur le problème, pas sur la
personne
respecter la hiérarchie : la gestion d’un conflit ne peut court-circuiter
l’encadrement intermédiaire, sauf à ce que l’arbitrage soit partagé
réagir à chaud
faire preuve de partialité dans le jugement
Le rôle du manager face à une situation de conflit interpersonnel, par exemple, sera
de :
inviter les deux parties à se rencontrer en leur expliquant leur intérêt dans
cette démarche ;
faire exposer par chacun ses ressentis afin d’évacuer les émotions pour
pouvoir aborder le fond du problème, en définissant le cadre d’entente :
respect mutuel des personnes, les critiques portant sur une difficulté liée à
l’activité professionnelle et non sur les personnes elles-mêmes ;
Là encore, pas de méthode toute prête… Le meilleur moyen de prévenir les conflits
reste encore de créer les conditions aptes à les anticiper, en appliquant un
management actif et attentif :
COHÉRENCE
Entre les paroles et les actes, entre les objectifs assignés et les moyens alloués,
dans les décisions entre elles
COURAGE
Prendre des décisions. Faire preuve de volonté, de ténacité et de persévérance
CLARTÉ
Clarifier les missions, les règles du jeu. Préciser les objectifs poursuivis, les écueils à
éviter. Communiquer sur les résultats, les obstacles surmontés, le chemin parcouru.
CONSIDÉRATION
Écoute et respect pour les personnes. Considération pour le travail, les idées et
opinions des collaborateurs.
Votre équipe vous paraît moins mobilisée par les objectifs du service. Vous
réfléchissez aux moyens de susciter une nouvelle motivation.
Un de vos collaborateurs n’est pas d’accord avec l’évolution de ses missions que
vous proposez.
Trois des quatre agents de votre service veulent prendre leurs congés d’été aux
mêmes dates, mettant en jeu la continuité du service.
Vous remarquez que deux agents de votre service ne s’adressent plus la parole,
alors qu’ils partagent le même bureau.
L’élu adjoint de votre secteur vous demande d’effectuer un achat de matériels sur
lequel vous connaissez l’opposition farouche du maire.
Vous êtes attaché exerçant les fonctions de DGS dans une commune rurale de
5 000 habitants : un camp de gens de voyage vient de s’installer sans autorisation
sur un terrain appartenant à la commune, terrain non équipé pour recevoir cette
population : que proposez-vous comme action à votre maire ?
Les demandes, pour motifs religieux, de dérogations aux menus proposés par la
cantine scolaire se multiplient : quelle attitude conseillez-vous à l’élu en charge de
cette question ?
L’accueil d’un nouveau collaborateur est une phase importante qui mérite d’y
consacrer du temps et une attention particulière. Il est un premier « test »
d’évaluation réciproque entre l’agent et son nouvel employeur : le candidat évalue
l’adéquation entre ce qui lui a été annoncé en entretien et la réalité ; l’employeur
vérifie la motivation et l’engagement dans ce nouveau poste : à lui d’ancrer ces
aptitudes par un accueil soigné puis une intégration réussie qui favorisera la
fidélisation de l’agent à la collectivité.
Des entretiens réguliers dans les semaines suivant l’arrivée ainsi qu’un bilan après
quelques mois s’avèrent également utiles et constructifs.
II • La délégation
Une nouvelle mission incombe à votre service que votre charge de travail ne permet
pas de prendre en direct. Vous pensez à un de vos collaborateurs pour mener cette
mission.
Cette situation pose la question de la délégation, exercice d’autant plus difficile que
beaucoup d’encadrants considèrent souvent être les seuls à savoir ou savoir faire
les tâches complexes. Ce qui amène beaucoup d’entre eux à se retrouver débordés
La délégation suppose de :
expliquer la mission à effectuer, indiquer à l’agent qu’il a été choisi pour ses
compétences et son potentiel et obtenir son accord
convenir d’une feuille de route : actions, calendrier, moyens
Vous dirigez le service des ressources humaines d’une collectivité de 70 agents qui
note ses agents. L’exécutif vous demande de conduire un projet de refonte du
régime indemnitaire, désormais basé sur le mérite, la performance individuelle et
collective. Quelle démarche proposez-vous ?
2. La conception du projet
. Un projet concerté, partagé :
- création d’un comité de pilotage composé de l’élu référent, du DGS, DRH, et d’un
représentant du personnel : une instance d’impulsion des orientations, de
Réussir le concours d’attaché et l’examen professionnel d’attaché principal
négociation des décisions et de validation des étapes avec le DRH comme référent
du projet ;
- réunion de services pour expliquer le projet, associer les agents à la définition des
critères d’évaluation, des objectifs de performance et indicateurs de résultats.
. Un projet élaboré, résultat de la concertation, mettant en évidence :
- le cadre proposé pour le nouveau régime indemnitaire et son corollaire,
l’évaluation ;
- l’évaluation des ressources, l’estimation des coûts intégrant notamment les moyens
à mettre en œuvre pour la réalisation du projet (exemple de la formation des agents
à l’évaluation, de la réalisation de fiches de postes…) ;
- le calendrier, la planification de l’action : par exemple une mise en œuvre
progressive permettant une expérimentation avant généralisation (1 re année cadres
A, 2e année cadres B et extension aux agents de catégorie C la 3 e année).
. Un projet soumis au CTP pour validation dans le cadre du dialogue social.
3. La mise en œuvre
. Une communication sur la démarche, l’avancée du projet, l’explication des
incidences : fiche de paie accompagnée d’une note d’explication, article dans le
journal interne…
. Une évaluation, un bilan à programmer en fin de première année d’application pour
corrections éventuelles.
IV • la gestion de conflit
Commentaire
Ce type de question peut être démultiplié : comment gérer le problème posé par un
agent en état d’ébriété, n’accomplissant pas correctement ses missions, contestant
votre autorité, refusant toute formation, arborant un signe religieux distinctif ? (voir
fiche 31)
N’hésitez pas à envisager toutes les hypothèses sans attendre d’éventuelles
questions du jury.
Bilans sociaux 2011 – synthèse nationale des rapports au CTP sur l’état des
collectivités territoriales au 31 décembre 2011, CSFPT, DGCL et CNFPT, avec la
participation des centres de gestion, juin 2014
Rapport annuel sur l’état de la fonction publique, édition 2016, site de la Direction
générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) – Les collectivités
locales en chiffres – 2016
Les salaires dans la fonction publique en 2015, Insee, Informations Rapides n° 81,
mars 2017
Revues