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Figure 2 : La valeur de la firme en tenant compte des couts de faillite et de fiscalité (Brealey
et al. Principe de gestion financière des sociétés, éditions McGraw-Hill, Montréal, 2000) .... 22
Figure 4 : Tableau des soldes intermédiaires de Gestion (SIG) base d’analyse financière ...... 37
Figure 15 : Etapes de conduite de l’approche de valorisation par les multiples .................... 104
Figure 24 : Quel est le degré d’implication de votre expert-comptable dans le suivi comptable
de votre société ? ................................................................................................................ 182
Figure 25 : Quel est le degré d’implication de votre expert-comptable dans le suivi juridique
de votre société ? ................................................................................................................ 183
Figure 26 : Quel est le degré d’implication de votre expert-comptable dans le suivi fiscal et
social de votre société ? ...................................................................................................... 183
Figure 33 : Votre société sera-t-elle ouverte à une levée de fonds propres auprès de tiers en
vue d’une meilleure capitalisation ? .................................................................................... 187
Introduction générale
Par sous-capitalisation, on entend l’insuffisance des Capitaux Propres des Entreprises à faire
face aux emplois de cette dernière entre actifs immobilisés et les composantes du Besoins en
Fonds de Roulement.
Une entreprise est créée pour une mission particulière ; une stratégie est arrêtée pour ce faire
et des moyens financiers doivent être levés en conséquence. Cette mobilisation de
financement est assurée par deux voies : la levée des Capitaux Propres et/ou la levée de la
dette. Choisir entre l’une ou l’autre option de financement ou leur combinaison dépend
théoriquement de plusieurs considérations, entre autres, le cout de chaque source de
financement, l’effet de levier financier …
Toutefois, dans la pratique, l’entreprise tunisienne n’a généralement pas le confort de choisir
sa structure financière. En effet, cette structure se fait marquer par une culture d’endettement
qui n’est qu’une conséquence d’une politique Economico financière du pays adoptée par la
Tunisie depuis les années 70 et 80. Les circulaires régissant les règles prudentielles de la
banque centrale ont toujours fixé le schéma de financement des investissements à 30% en
Fonds Propres et 70% en Crédits à Moyens Termes ; une disposition certes efficace pour
relancer une économie post indépendance mais a régné pour longtemps. Outre le financement
de l’investissement, le secteur banquier accorde les crédits de gestion pour l’entreprise suivant
d’autres règles prudentielles sans recours à une quotepart de fonds propres. Ceci expliquerait
le niveau d’endettement du tissu économique tunisien qui est entrain, aujourd’hui, de souffrir
d’un coût financier élevé causé par un niveau important de l’endettement et des taux d’intérêts
élevés facturés en comparaison aux coûts à l’internationale.
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Introduction générale
Selon les dernières statistiques publiées par le CJD, seulement 21% des demandes de
financement de Petites et Moyennes Entreprises déposées auprès des banques ont été
satisfaites, 34% ont obtenu un financement partiel, 29% ont été refusées en raison de
conditions non acceptées et 14% ont été automatiquement rejetées.
De nos jours quelques solutions sont mises à la disposition de l’entreprise pour renforcer ses
capitaux propres et avoir un meilleur équilibre financier et ce en dehors d’un apport classique
des fonds par les actionnaires historiques : une Introduction en Bourse, une ouverture de
capital au profit d’un Capital Investisseur ou d’un Investisseur Stratégique… L’expert-
comptable, par sa formation pluridisciplinaire, est une pièce maitresse dans la réussite de ces
opérations. Il intervient à cet égard sous deux casquettes, une légale et l’autre contractuelle.
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Introduction générale
fiscal et du conseil juridique dans une démarche compliquée mais essentielle à la pérennité de
l’entreprise.
L’accompagnement des entreprises dans leurs restructurations financières est la mission, par
excellence, réservée aux experts comptables pour leur polyvalence et expertise. Ils
interviennent à cet effet pour consolider la pérennité et le développement de l’entreprise et
donc de l’économie nationale.
La première partie détaille les travaux préalables à l’engagement d’une quelconque forme
de levée de fonds; ces travaux étant indispensables pour la prise de décision quant au choix
d’une modalité de capitalisation par rapport à une autre. Avant de se lancer dans la
démarche des travaux préalables à la capitalisation, il est opportun d’exposer des généralités
sur la capitalisation : la structure de financement de l’entreprises notamment les capitaux
propres et l’endettement, les facteurs de choix entre ces deux modes de financement et
l’incidendes de la structure de finnacement sur l’entreprise.
Ces généralités étant exposés, intervient la première pierre angulaire dans les travaux
préparatoires à la capitalisation soit la conduite du Diagnostic Stratégique et Financier. Les
conclusions de ce diagnostic permettrait à l’Expert Comptable d’assister l’entreprise en
matière d’établissement de Business Plan. Une fois, le Business Plan finalisé, l’Expert
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Introduction générale
La troisième partie présente une deuxième forme de capitalisation soit la levée de fonds
auprès d’un capital investisseur. Les métiers, les acteurs et les objectifs du capital
investissement seront exposés en premier lieu. Dans un deuxième temps, seront étudiées les
différentes formes de l’intervention de l’Expert Comptable depuis la préparation des outils
de proespection des fonds d’investissement jusqu’au closing de l’opération.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
La première partie de ce mémoire vise à identifier et recueillir les travaux préparatoires que
l’Expert-Comptable est appelé à effectuer au préalable de toute forme de levée de fonds pour
capitaliser la société. Ces dits travaux permettraient à l’Expert-Comptable d’appréhender le
contexte de l’entreprise, sa performance financière et l’adéquation de sa structure financière
par rapport à son contexte.
Relever les défis auxquels fait face la société, se traduira in fine au niveau de la structure
financière de la société ; cette structure financière reposant certainement sur des fonds
propres en totalité ou en partie (un mix de fonds propres et de la dette). D’ailleurs, c’est là où
réside la valeur ajoutée de l’intervention de l’Expert-Comptable qui conseillera à la société
une forme de financement reposant sur de la dette et/ou des capitaux propres. Ce choix sera
certainement conditionné d’une part par la structure financière actuelle marquée par une sous-
capitalisation ou non et le plan de développement de la société.
Le mot capitalisation a différents sens et pourra être utilisé dans plusieurs circonstances.
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http://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_2_Les_investisseurs_et_la_logique_des
_marches_financiers/Chapitre_17_Valeur_et_taux_d_interet.html
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Cette notion de capitalisation n’est pas celle qui, nous intéresse dans le cadre du présent
mémoire.
En effet, dans le cadre du présent travail, par capitalisation on fait référence au renforcement
des capitaux propres de la société.
Cette notion de capitaux propres est fondamentale dans la vie d’une entreprise ; elle est
définie et traitée différemment selon que l’on se situe d’un angle comptable (système
comptable des entreprises tunisien et normes internationales), d’un angle légal (droit des
sociétés), d’un angle fiscal, d’un angle bancaire (réglementation bancaire) et d’un angle
financier (théorie financière).
Les différents éléments composant les capitaux propres sont inscrits aux comptes de 10 à 14
de la nomenclature comptable du système comptable tunisien et ont été définis par cette
norme comme étant « l’intérêt résiduel dans les actifs de l’entreprise après déduction de tous
ses passifs. Ils comportent :
Selon la même norme les diverses catégories de capital « visent les postes de capital pour la
société » soit les différentes formes d’apport soit capital social, fonds de dotation et compte de
l’exploitant.
Les compléments d’apports font référence aux différentes primes liées au capital notamment
les primes d’émission et de fusion.
Les réserves sont les résultats des exercices antérieurs affectés en réserves. La NCT 2
distingue entre deux catégories de réserves. La première est celle affectée « suite à une
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Les résultats reportés sont les reliquats des résultats des exercices antérieurs qui n’ont pas été
affectés en réserves ou n’ont pas été distribués aux actionnaires.
Les résultats positifs ou négatifs désignent les résultats nets dégagés pendant le même
exercice.
Cette norme comptable dans sa définition apportée des capitaux propres a omis de citer une
composante importante des capitaux propres à savoir les « autres capitaux propres » bien que
prévue au niveau de la nomenclature des comptes. En effet, les autres capitaux propres logent
les éléments suivants considérés comme des capitaux propres du fait de leur caractère
permanent à l’instar des titres participatifs, des certificats d’investissements, des subventions
d’investissements, des réserves spéciales de réévaluation et les autres réserves soumises à des
régimes fiscaux particuliers.
La norme IAS 32 Instruments financiers présentation définit les capitaux propres comme
étant « Tout contrat mettant en évidence un intérêt résiduel dans les actifs d’une entité après
déduction de tous ses passifs ».
Les éléments composants les capitaux propres en normes internationales IFRS divergent du
système comptable Tunisien. En effet, certains éléments prévus par la NCT 2 ne font pas
partie des capitaux propres au sens des IFRS : les subventions d’investissement et les écarts
d’évaluation. D’autres éléments à l’instar des réserves de couvertures (IFRS 9 : instruments
financiers), les écarts actuariels et les variations des justes valeurs des actifs financiers
disponibles à la vente font partie intégrante des capitaux propres de la société au sens des
normes comptables internationales ; ce qui n’est pas le cas de celles tunisiennes.
1.1.3. Conclusion
Quoique les normes comptables internationales aient dynamisé davantage les capitaux
propres, ces derniers relèvent fondamentalement d’un concept patrimonial qui tend à cerner le
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
montant des fonds investis par les actionnaires en évaluant les différents actifs et passifs de
l’entreprise ». (Vernimmen, 2012) C’est à cet égard qu’on parle « la situation nette
comptable » ou encore « actif net comptable » de la société permettent au lecteur du bilan
comptable d’évaluer rapidement d’une manière non affinée la société à partir de ses états
financiers tout en intégrant son potentiel passif et en déduisant les actifs qui n’ont pas de
valeur.
Le code des sociétés commerciales tunisien n’a pas défini les capitaux propres mais a focalisé
sur la notion du capital social.
En effet, le capital social est une notion très importante dans le droit des sociétés
commerciales où des dispositions légales spécifiques accompagnement les mouvements du
capital social en termes de création d’entreprises, de libération du capital social,
d’augmentation de capital, de fusion …
Les droits rattachés au capital à savoir les droits pécuniaires et les droits de votes sont
importants et régissent (droits de vote surtout) l’organisation des sociétés commerciales en
Tunisie en termes des règles de quorum et de prises de décisions.
D’un angle fiscal, on s’intéresse aux dispositions fiscales tunisiennes relatives aux capitaux
propres mais également aux évolutions en fiscalité comparée française ayant touché les
capitaux propres.
Les codes fiscaux tunisiens n’ont pas apporté des définitions à la notion des capitaux propres
de la société bien qu’elle soit aussi fondamentale ; d’ailleurs elle a été au cœur de la
législation fiscale et ce à différents égards.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Par exemple pour les sociétés opérant dans dans le secteur de l’agriculture et de la pêche, la
loi susvisée a prévu que : « nonobstant le minimum d’impôt prévu par la loi 89-114 du 30
décembre 1989, sont totalement déductibles de l’assiette de l’impôt sur le revenu des
personnes physiques ou de l’impôt sur les sociétés, les revenus ou les bénéfices réinvestis
dans la souscription au capital initial ou à son augmentation des entreprises, et ce, dans la
limite du revenu ou du bénéfice soumis à l’impôt. »
- la tenue d’une comptabilité conformément à la législation comptable des entreprises pour les
personnes exerçant une activité industrielle ou commerciale ou une profession non
commerciale,
- la non-cession des actions ou des parts sociales qui ont donné lieu au bénéfice de la
déduction, avant la fin des deux années suivant celle de la libération du capital souscrit,
- l’affectation des bénéfices ou des revenus réinvestis dans un compte spécial au passif du
bilan non distribuable sauf en cas de cession des actions ou des parts sociales ayant donné lieu
au bénéfice de la déduction, et ce, pour les sociétés et les personnes exerçant une activité
industrielle ou commerciale ou une profession non commerciale,
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- la non-stipulation dans les conventions conclues entre les sociétés et les souscripteurs de
garanties hors projet ou de rémunérations qui ne sont pas liées aux résultats du projet objet de
l’opération de souscription,
- le dépôt d’une déclaration d’investissement auprès des services concernés par le secteur
d’activité conformément à la réglementation en vigueur,
- la non-réduction du capital souscrit pendant une période de cinq ans à partir du 1er janvier
de l’année qui suit celle de la libération du capital souscrit, sauf en cas de réduction pour
résorption des pertes.
Hormis le dégrèvement financier, les capitaux propres ont été au centre d’autres dispositions
fiscales n’ayant pas trait à la capitalisation des entreprises. C’est le cas des :
La note commune n°3/2019 commentant les dispositions de l’article 24 la loi des finances
pour l’exercice 2019 précise que les sociétés tunisiennes sont autorisées à déduire à hauteur
de 50% la plus-value provenant de la cession des éléments d’actifs immobilisés affectés à
leurs activités principales tout en respectant les conditions suivantes dont certaines ont trait
aux capitaux propres de cette dernière :
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’article 48-VII du code de l’IRPP et de l’IS a prévu comme l’un des critères pour le calcul
de la déductibilité des intérêts des comptes courant le capital social. En effet, les intérêts
servis aux associés à raison des sommes qu’ils versent ou qu'ils laissent à la disposition de la
société en sus de leur part dans le capital social sont déductibles dans la limite du taux de 8%
à condition que le montant des sommes productives d’intérêts n’excède pas 50% du capital et
que ce dernier soit entièrement libéré.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
En droit fiscal français, une société est sous-capitalisée « lorsque son endettement auprès des
entreprises liées au sens de l’article 39,12 du Code Général des Impôts excède 1.5 fois ses
fonds propres appréciés. » (PricewaterhouseCoopers 2019). Ainsi pour ces entreprises sous-
capitalisées, la déductibilité des charges financières est réduite par rapport au droit commun et
des règles spécifiques de déductibilité sont énoncées.
Certes ce dispositif fiscal français a été instauré dans le but de dissuader l’évasion fiscale par
la création d’entreprises sous capitalisées dans les pays à forte fiscalité qui soient financées
par des crédits intergroupe accordés par les sociétés établies dans les pays à fiscalité
privilégiée, mais il permettre également une recomposition de la structure financière du tissu
économique français par sa capitalisation.
Ceci exposé, il convient de souligner que la Tunisie mettra surement en place un dispositif
fiscal qui règlementera les capitaux propres des sociétés tunisiennes surtout au regard de la
conformité par rapport aux règles internationales de lutte contre l’évasion fiscale et ce par
analogie avec les prix de transferts.
D’un angle financier simpliste « les capitaux propres sont les apports de fonds faits par les
actionnaires qui leurs confèrent des droits de propriété sur l’entreprise, suivis généralement de
débours prenant la forme de dividendes. Le compte de résultat mesure la création de richesse
de l’entreprise et se termine naturellement par le résultat net ; que celui-ci soit versé en
dividendes ou mis en réserves n’est qu’une décision de trésorerie prise par l’actionnaire »
(Vernimmen, 2012)
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Depuis longtemps, deux formes de financement ont toujours été opposées l’une l’autre : une
augmentation des capitales propres « capitalisations » ou une augmentation des dettes
« endettement ». Ainsi, les dirigeants ont historiquement été confrontés au dilemme du choix
entre :
Dans le cadre du présent travail nous nous intéressons à la compréhension des caractéristiques
du financement par les fonds propres via une augmentation de capital, les caractéristiques du
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
financement par endettement (toute forme confondue) et enfin un exposé détaillé des
financements hybrides.
2.2. Endettement
- Leur rémunération est définie préalablement via les contrats et aucune indexation
sur la performance de la société ;
- Leur échéance est prédéfinie d’une manière contractuelle ; le non-paiement à
échéance est un cas de défaut.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- Ces ressources sont moins risquées que les capitaux propres à deux égards : elles
bénéficient d’une garantie réelle sur le patrimoine de la société d’une part et d’un
remboursement prioritaire aux capitaux propres en cas de liquidation.
- Une rémunération exigée des actionnaires la moins importante en comparaison
avec les autres sources de financement et ce au regard du niveau maitrisé du
risque encouru.
- Aucun changement dans le contrôle de la société
2.3.1. Caractéristiques
Ces instruments sont appelés hybrides car ils combinent à la fois les caractéristiques du
financement par action et par endettement ; ainsi ils sont souvent qualifiés de quasi fonds
propres.
A noter que ces instruments, du fait de leur pluralité et des innovations perpétuelles,
présentent des caractéristiques différentes les uns des autres, dont voici les plus importantes :
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Le financement hybride compte une panoplie d’instruments. Nous exposerons ci-après les
instruments hybrides les plus usuels permettant le financement des entreprises.
Ce sont des obligations qui offrent au souscripteur pendant une période déterminée appelée
période de conversion l’option de l’échanger contre une ou plusieurs actions de la société et
ce moyennant une base de conversion définie dès l’émission de l’obligation en question.
C’est un instrument qui offre à l’émetteur une grande flexibilité en termes de rémunération
(taux fixes, variables, révisables) et de remboursement (différentes techniques
d’amortissement).
Les ORA sont obligatoirement converties en capitaux propres et ce contrairement aux OCA
qui offrent l’option de conversion.
Les prêts participatifs ont vu le jour en France en 1980 pour accompagner les sociétés
fraichement nationalisées tout en conservant le contrôle.
C’est un instrument hybride permettant à la société de se capitaliser sans pour autant octroyer
une partie au capital et céder les droits de vote. Ces prêts participatifs sont rémunérés par une
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
rémunération fixe et une autre variable qui est calculée sur la base des performances de la
société financée (Pourcentage du chiffre d’affaires, de l’EBITDA2 , du Résultat Net…).
En effet, dans certaines réglementations à l’instar de celle tunisienne, les prêts participatifs
sont des quasis-fonds propres logés au niveau des autres capitaux propres de la société.
Les détenteurs de ces titres sont subordonnés à tous les créanciers de la société. Ainsi en cas
de liquidation de la société, les détenteurs des titres participatifs sont les derniers créanciers à
être désintéressés suivis par la suite des actionnaires de la société.
Ces instruments ont connu leur plein essor post crise financière quand les institutions
financières, en vue de se capitaliser, ont émis les titres subordonnés qui ont été souscrits par
l’état.
Les TTS sont des obligations émises pour une durée généralement supérieure à cinquante
années et parfois indéterminée et l’émetteur a le choix de rembourser ou non ces obligations.
La rémunération associée au TTS est flexible : habituellement les détenteurs des TTS
perçoivent des intérêts tout au long de la durée de vie de ces titres. Dans certaines émissions,
les intérêts ne sont pas perçus tant que la société ne paie pas de dividendes. Dans d’autres
émissions, les intérêts peuvent augmenter en fonction de l’avancement dans la durée de
détention pour pousser l’émetteur à rembourser ces titres.
Les détenteurs de ces titres sont subordonnés aux autres créanciers à l’instar des prêts
participatifs.
Les actions de préférence offrent à leurs émetteurs une grande flexibilité leur permettant de
modéliser un produit adapté à leurs attentes en termes de :
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EBITDA : Earnings Before Interest, Tax, Deperciation and Amortization
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
« Un bon de souscription (BSA) est en titre financier permettant de souscrire pendant une
période donnée, dans une proportion et à un prix fixé à l’avance, à un autre actif financier
(action, obligation, voir un autre bon…) Les BSA ne sont autres que des options d’achats. »
( Vernimmen, 2012)
Une Obligation à Bon de Souscription d’Actions « OBSA » est une obligation classique à
taux fixe qui offre à son souscripteur au bout d’une certaine période définie une option
d’acquisition d’une action à un prix donné et suivant une parité bien déterminée. Le
souscripteur à une OBSA est certes un créancier obligataire mais aussi un potentiel
actionnaire. Pour les sociétés cotées, une fois les titres introduits, l’obligation et le bon de
souscription sont cotés séparément.
Une Action à Bon de Souscription d’Obligations « ABSO » est une action ordinaire qui offre
à son souscripteur au bout d’une certaine période définie une option d’acquisition
d’obligations nouvelles à un prix donné et suivant une parité bien déterminée. Le souscripteur
à une ABSO est certes un actionnaire mais aussi un potentiel créancier obligataire. Pour les
sociétés cotées, une fois les titres introduits, l’obligation et le bon de souscription sont cotés
séparément.
Quels sont les éléments à considérer pour arbitrer entre endettement et capitalisation ? Quel
impact ont la capitalisation et l’endettement sur la performance de l’entreprise ? Une structure
financière optimale, Existe-t-elle ?
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Les questions précédentes ont été au cœur des travaux de plusieurs chercheurs depuis les
années 60 et les réflexions correspondantes étaient très diverses. Quoique, ces conclusions
soient disparates, leur synthèse permet de dresser un ensemble de critères de choix d’une
forme de financement par rapport à une autre.
Cette partie du travail se focalisera dans un premier temps sur les conclusions des principaux
travaux de recherche relatifs à l’impact de la structure financière sur l’entreprise. La deuxième
partie traitera des critères d’arbitrage dans la pratique entre endettement et capitalisation.
La valeur de l’actif économique n’est autre que la somme des flux de trésoreries futurs
générés actualisés au cout moyen pondéré du capital de l’entreprise.
CMPC= Kd * + KCP*
Avec
Kd : le Cout de la dette
A ce stade de réflexion, il est opportun de rappeler le principe selon lequel le cout d’une
source de financement est dépendant du risque encouru correspondant. Les actionnaires de la
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
société, étant les derniers à être remboursés en cas de liquidation de la société encourent un
risque plus important que les créanciers. De ce fait, le Cout des capitaux propres (KCP ) est
plus élevé que le cout de la dette (Kd ). D’un angle simpliste, la société a intérêt de financer
son actif économique en privilégiant la dette par rapport aux capitaux propres en vue de
minimiser son cout moyen pondéré du capital et augmenter ainsi la valeur de son actif
économique.
De ce fait, selon les partisans de cette approche traditionnelle, il existe une structure
financière optimale se basant sur un niveau d’endettement acceptable qui permettrait de
réduire le cout moyen pondéré du capital et maximiser la valeur de l’entreprise.
Cette approche développée par Modigliani et Miller (1958) place l’entreprise dans un marché
parfait exempt de tout impôt. Cette théorie fonde ses conclusions en observant le
comportement des actionnaires des sociétés dont les performances économiques sont
identiques et les structures de financement sont différentes. Ces derniers arbitreront entre les
différents titres pour rétablir l’équilibre de manière à neutraliser tout impact de la structure
financière sur l’entreprise.
Par marché en équilibre, plusieurs hypothèses ont été définies dont les suivantes :
Ces hypothèses aussi bien que l’absence de l’impôt ont assis les évolutions des théories
suivantes.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
3.1.3. Les coûts de faillite et la fiscalité : leviers d’évolution de l’approche des marchés
en équilibre
La théorie des marchés en équilibre constitue le cadre conceptuel des travaux suivants de la
recherche de la structure financière optimale. La prise en compte des couts de faillite et la
fiscalité constituent les éléments majeurs de l’évolution de cette approche.
Ainsi, partant du fait que les frais financiers soient déductibles de l’assiette de l’imposition de
l’entreprise et que les dividendes soient imposables, Modigliani et Miller ont démontré que
l’endettement est préférable du moment où il procure à la société endettée une valeur
supplémentaire. Cette valeur n’est autre que l’actualisation de ces économies d’impôt au cout
moyen pondéré des capitaux propres.
Toutefois, il existe un biais à l’endettement des sociétés : de plus en plus une entreprise
s’endette, de plus en plus elle risque de ne pas pouvoir faire face à ses engagements ; auquel
cas on parle des couts de disfonctionnement qui peuvent conduite dans certains cas à faillite et
de dépôt de bilan. Le graphique suivant met en évidence cette réflexion.
Il en ressort donc que la valeur d’une entreprise endettée est donnée par l’égalité suivante
(Vernimmen, 2012)
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
On retrouve donc les fondamentaux de l’approche traditionnelle stipulant qu’il existe une
structure financière optimale se basant sur un niveau d’endettement modéré.
Cette théorie base ses apports sur l’asymétrie de l’information existante entre les dirigeants ;
les pourvoyeurs de fonds disposant d’informations moins importantes que les dirigeants.
Chaque décision prise par les dirigeants de l’entreprise constitue un signal pour ses
pourvoyeurs de fonds.
Ainsi, pour le financement d’un investissement donné, un dirigeant ayant opté pour un
financement par endettement émet aux actionnaires un signal positif dans la mesure où ce
dernier est confiant quant à la rentabilité de cet investissement et sa capacité à rembourser le
service de la dette. Dans le cas contraire, le dirigeant n’aurait jamais couru le risque d’un
endettement vu les conséquences d’insolvabilité sur la pérennité de l’entreprise.
Cette théorie du signal, justifie en grande partie, la préférence qu’ont les investisseurs
financiers pour un investissement en cash in (augmentation de capital) plutôt qu’un cash out
(rachat des actions existantes auprès d’actionnaire). En effet, le cash out est un signal négatif
sous entendant que l’actionnaire sortant dispose d’informations témoignant que la valeur
actuelle des flux futurs soient inférieurs au prix de la revente de ces actions.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Cette notion d’asymétrie de l’information et des signaux donnés aux tiers ont assis la théorie
de la hiérarchisation des sources de financement appelée aussi «théorie du pecking ordre ».
Dans un article publié en 1984 par Myers, les entreprises privilégient les sources de
financement suivant l’ordre croissant suivant permettant de minimiser les couts d’asymétrie
d’informations :
La théorie d’agence stipule que l’endettement est un moyen efficace de contrôle des
dirigeants. En effet, ces derniers, surtout quand il s’agit des actionnaires non dirigeants, sont
sous constante pression les poussant à maximiser la valeur des flux de trésorerie en vue de
faire face au service de la dette. Ainsi, certaines études ont démontré que les entreprises
cotées endettées sont beaucoup plus réactives que celles non endettées.
D’ailleurs, cette théorie a assis une innovation dans le monde du private equity à savoir les
Leverage Buy Out « LBO ». Ce sont des montages permettant le rachat des entreprises saines
en s’appuyant sur de la dette où les dirigeants de ces entreprises sous LBO sont appelés à
optimiser la gestion de l’actif économique en vue de faire face au service de la dette.
Les travaux de Baker et Wurgler ont montré que la structure financière d’une entreprise est
impactée par les positions qui avaient été prises au sujet des actions de l’entreprise et ce en
fonction du contexte boursier marché.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
En effet, un contexte boursier favorable incite à une émission d’actions. Sinon, dans des
conditions de marché boursier non favorables, la levée de dettes est priorisée aussi bien qu’un
rachat d’actions.
La fiscalité, les couts de disfonctionnement et de faillite sont certes des critères retenus dans
le choix d’une structure de financement par le dirigeant mais ne sont pas les seuls critères. En
effet, dans la pratique, le choix d’une structure de financement est la résultante de la panoplie
de facteurs suivants :
Une entreprise en phase de lancement est une très jeune structure dont les flux de trésorerie
sont encore volatiles. Etant donné leur profil de risque, un accès de ces jeunes entreprises à
l’endettement semble impossible ; ainsi elles sont financées par une capitalisation. Cette
capitalisation étant assurée par un investissement privé ou par capital risque.
Une entreprise en phase de croissance et de maturité est une structure dont le profil intéresse
les apporteurs de capitaux propres et également les banquiers. En effet, au fur et à mesure de
son évolution, sa création de valeur se consolide ; sa génération de cash devient prévisible et
rassurante et son patrimoine immobilier s’agrandit. Il est à préciser que les apporteurs des
capitaux propres comprennent le public étant donné que les entreprises à tel stade sont
facilement intraduisibles en bourse.
Une entreprise appartenant à un secteur dont les couts fixes sont importants privilégie une
capitalisation à un endettement en vue de ne pas alourdir davantage sa structure de cout fixes
par les charges financières tel est le cas des entreprises de télécommunication, la sidérurgie,
les cimenteries…
De facto, les entreprises opérant dans des secteurs à couts variables prépondérants peuvent
opter pour un financement par endettement.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Ainsi, faire recours aujourd’hui à un financement par endettement pourrait saturer la capacité
de future de l’endettement de l’entreprise, d’où l’obligation de faire recours à une
capitalisation pour les besoins du futur financement. Or l’accès au capital n’est toujours pas
évident.
D’un autre côté, le choix aujourd’hui d’un financement par capitalisation, permettrait à
l’entreprise d’améliorer son « Gearing financier » d’où un accès plus facile dans le futur au
financement par endettement.
Cette flexibilité financière sera à son tour impactée dans la notation de la société suite à la
décision de financement prise. En effet, le rating financier guide les choix de financement des
dirigeants dans la mesure où une dégradation de la notation financière entraine :
Les actionnaires sont influents dans le choix d’un financement. Ainsi des actionnaires averses
au risque auraient un penchant vers une capitalisation plutôt qu’un endettement. Toutefois,
n’ayant pas la capacité d’injecter des fonds dans la société, leur attitude vis-à-vis la dilution
pourrait entraver la capitalisation de l’entreprise.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
En effet, une entreprise ayant opté pour une capitalisation devra convaincre ses nouveaux
actionnaires quant à sa capacité future d’accroitre de la valeur de son actif économique et
donc de créer de la valeur. La société leur vend une histoire et les rassure quant à son avenir.
C’est dans cet ordre d’idée que l’expert-comptable est appelé à situer l’entreprise dans son
environnement (diagnostic stratégique), à comprendre l’impact de ce positionnement
stratégique sur sa performance et sa structure financière (analyse financière) et à assister
l’entreprise à chiffrer son futur dans un business plan qui devrait être cohérent avec le
positionnement stratégique et les indicateurs financiers passés.
Cette étape permettra à l’expert-comptable de cerner les facteurs de risques auxquels fait face
l’entreprise par un diagnostic de son marché, de son processus de production et l’influence de
ses parties prenantes.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- pour l’export une autre segmentation pourait être faite par zone géographique : marché
africain versus marché européen par exemple
Une fois les marchés de l’entreprise identifiés et segmentés, il y a lieu d’analyser, en premier
lieu les caractéristiques de chaque marché et en deuxième lieu la position de l’entreprise sur
ces marchés
Pour assurer ces analyses, l’expert-comptable serait appelé à collecter des études et
statistiques sectorielles à partir des sources suivantes :
Le potentiel de croissance du marché pourrait être estimé à travers l’examen sur plusieurs
années de la croissance en volume et celle en valeur de la consommation des dits produits. Par
contre, il faudrait absolument estimer la durée probable de cette croissance par le biais de la
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Pour apprécier le risque du marché, l’expert-comptable serait amené à répondre aux questions
suivantes :
29
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Suite à l’analyse des marchés de l’entreprise et du positionnement occupé par la société sur
ces marchés, il est opportun pour l’expert-comptable de comprendre l’organisation technique,
fonctionnelle et économique de la société ayant permis d’assoir son avantage concurrentiel.
Dans cet ordre d’idées, Porter en 1983 a développé la notion de la chaine de valeur qui définit
l’entreprise comme un ensemble constitué par :
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Par parties prenantes, nous visons le couple traditionnel actionnaires - dirigeants et ce en dépit
du fait de l’existence d’autres parties prenantes à l’instar des acteurs institutionnels, les
banquiers… Cette précision implique une focalisation de l’expert-comptable sur le mode de
gouvernance de la société c’est-à-dire les règles de l’organisation du pouvoir et du contrôle en
son sein.
Une analyse conduite par l’expert-comptable portant sur le profil des actionnaires, le profil
des dirigeants et la relation les unissant est un élément fondamental pour la conduite de son
diagnostic.
1.3.1. Actionnaires
Les actionnaires peuvent avoir des profils très différents : petits porteurs, des institutionnels,
des membres de famille …
31
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
La répartition du pouvoir actionnarial est importante dans la mesure où elle influence des
éléments importants dans la vie d’une société à l’instar de :
A la conclusion de cet examen, l’expert-comptable devrait avoir identifié les objectifs et les
attentes précis des actionnaires vis-à-vis de leurs sociétés.
1.3.2. Dirigeants
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Il est aussi important de comprendre le système de rémunération des dirigeants entre les
rémunérations usuelles (salaires) et les rémunérations basées sur les performances de la
société intéressement aux résultats, stock-options … Ces derniers mécanismes de
rémunération permettent de réduire l’impact des coûts d’agence.
A l’issu de cet examen, l’expert-comptable cernerait les risques relatifs aux conflits d’intérêts
potentiels.
- Internes à la société auquel cas on fait référence aux faiblesses identifiées par
l’expert-comptable dans le cadre du diagnostic de la chaine de valeur
- Externes à la société, c’est-à-dire les menaces imposées par son environnement.
Cette matrice permet certainement de détailler les facteurs de risques internes de l’entreprise
as (Weaknesses) et celles externes (Threats) mais également de les confronter par rapport aux
forces du business model de l’entreprise d’une part (Strengths) et les opportunités qu’offre
l’environnement de l’entreprise d’autre part (Opportunities).
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’analyse financière est une discipline capitale dans le fonctionnement des marchés financiers
et des marchés réels. Elle a fait l’objet de nombreuses évolutions au fil du temps et est
aujourd’hui bien normalisée ; en témoigne les normes professionnelles internationales émises
par le Chartered Financial Analyst Institute (CFA Institute).
Pour éviter de se noyer dans les données chiffrées, l’expert comptable devrait adopter une
démarche rigoureuse dans son analyse financière. Partant du fait que :
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
La génération de richesse…
Analyse du chiffre d’affaires
o Croissance interne/externe
o Croissance prix/volume
Analyse des marges :
o Structure
o Effet de ciseau
o Effet point mort
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- Analyser l’incidence, si elle existe, de la date d’arrêté des comptes sur la situation
financière analysée.
- Comprendre l’opinion des commissaires aux comptes de la société notamment les
réserves et les observations émis par ces derniers.
- Se faire communiquer et analyser tout rapport pertinent à l’égard de la
compréhension de l’activité et la performance de l’entreprise (rapports d’audits
contractuels, rapports de Due Diligence …)
- Dans le cas où la société accompagnée détient des participations dans d’autres
entités juridiques, s’assurer de l’existence des états financiers consolidés et
comprendre les différents liens de dépendance et les méthodes de consolidation
utilisées. Dans ce cas d’espèce une analyse financière conduite sur les comptes
individuels s’avère insuffisante. En effet, les comptes individuels peuvent
comporter une part significative du chiffre d’affaires réalisé avec les sociétés du
groupe, des dividendes intragroupes, des managements fees intragroupe, des plus-
values intragroupes, des avances en comptes courants associés…qui devraient être
éliminés en vue d’appréhender la profitabilité et la structure financière intrinsèque
du groupe. L’analyse financière des comptes consolidés est donc indispensable.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
En % En %
N-1 … N-
Désignation N Du Chiffre Du Chiffre
4
d'affaires d'affaires
Revenus
Chiffre d’affaires
Autres Produits d'exploitation
Production stockée
Production immobilisée
Production de l'exercice
Achats d’approvisionnements
consommés
Marge Brute
Charges externes
Valeur Ajoutée
Frais de personnel
Impôts et taxes d’exploitation
EBITDA
Dotations aux amortissements et aux
provisions
EBIT
Produits financiers
Charges financières
Résultat Courant avant impôt
Part dans les sociétés mises en
équivalence
Autres gains
Autres Pertes
Impôt sur les sociétés
Résultat Net
Résultat consolidé
Part des minoritaires dans le résultat
Figure 4 : Tableau des soldes intermédiaires de Gestion (SIG) base d’analyse financière
2.2.1. Revenus
Les revenus comptables doivent être retraités des dotations aux provisions sur créances clients
étant donné que ces provisions sont assimilées à des charges au niveau de l’analyse financière
impactant la capacité d’autofinancement de l’entreprise.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Pour l’entreprise industrielle, l’analyse de la variation des stocks des produits finis est à
conduire dans l’ordre suivant :
1- Différencier entre la variation des stocks des produits finis et des produits
encours.
2- Comprendre les méthodes de calculs des couts de revient pour chacun de des
produits
3- Sur la période d’analyse retenue, calculer :
Le taux de croissance de la production stockée ;
Le ratio Production stockée sur chiffre d’affaires ;
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- Les dotations aux provisions sur stocks de matières premières étant donné que ces
provisions sont assimilées à des charges au niveau de l’analyse financière
impactant la capacité d’autofinancement de l’entreprise.
- Les charges de sous-traitance quand l’entité analysée se positionne comme
intermédiaire entre le sous-traitant et le marché.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
2.2.6. L’EBITDA
L’Earning Before Interests, Taxes, Deppreciations and Amortizations connu sous l’acronyme
d’EBITDA constitue un indicateur primordial dans le monde de la finance de l’entreprise. En
effet :
40
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
2.2.7. L’EBIT
Le résultat financier est la différence entre les produits financiers et les charges financières, ce
résultat désigne également les charges financières nettes et permet d’apprécier la
rémunération de la politique financière entreprise par l’entité.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- Neutraliser les produits financiers de tous les produits qui n’ont pas trait à l’activité
de placement (les dividendes par exemple) et les charges financières de toutes les
charges qui n’ont pas trait à l’activité d’endettement. Ces éléments neutralisés du
résultat financier sont à reclasser par l’expert-comptable au niveau des postes formant
le résultat d’exploitation ou les postes constituant le résultat non récurrent.
- Isoler le résultat de change relatif aux comptes clients et fournisseurs des charges
financières nettes.
L’analyse des charges financières nettes retraitées se fait selon la démarche suivante :
1- Classer les charges financières entre celles relatives aux financements à court terme et
celles relatives aux financements à Long terme. Les frais financiers relatifs aux crédits
à long et moyen terme aussi bien que les frais financiers à court termes finançant la
partie stable du besoin en fonds constituent des charges fixes ; les autres frais
financiers sont des charges variables par déduction.
2- Calculer l’endettement moyen net pour chaque année sur la période étudiée.
Par endettement moyen net, on entend la moyenne des soldes au début de chaque
exercice et en fin du même exercice des emprunts non courants et des concours
bancaires nets de liquidités et de placements.
3- Sur la période étudiée, calculer et analyser la tendance d’évolution du taux effectif de
l’endettement
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Théoriquement ces deux rubriques des soldes intermédiaires de gestion devraient inclure les
postes suivants de l’état de résultat comptable : autres gains ordinaires, autres pertes
ordinaires et les éléments extraordinaires retraités.
En effet, l’expert-comptable a à balayer l’ensemble des écritures composant ces trois postes
de l’état de résultat comptable en vue de reclasser au niveau des rubriques composant
l’EBITDA les éléments ayant le caractère de récurrent.
2- Comparer le taux d’imposition apparent aux taux d’imposition de droit commun tout
en analysant les causes de disparité entre ces deux taux.
La part dans les sociétés mises en équivalences représente la quotepart du groupe dans les
résultats des sociétés consolidés par mise en équivalence. Si ces montants contribuent d’une
manière significative dans le résultat net du groupe, l’expert-comptable devrait se pencher à
défalquer cette quote part de résultat entre l’EBIT et les charges financières nettes pour
assurer une analyse pertinente des comptes consolidés.
La part des minoritaires dans le résultat net représente la part des résultats nets revenant aux
actionnaires ne détenant pas le contrôle dans les filiales consolidées par intégration globale.
L’expert-comptable devra calculer le poids des minoritaires dans le groupe,
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Deux indicateurs pertinents sont à développer à partir de l’analyse précédente des soldes
intermédiaires de gestion à savoir le point mort et le bénéfice par cation
Le point mort
Le point mort est défini comme le niveau des revenus à partir duquel la société commence à
dégager des résultats positifs. Cet indicateur est économiquement pertinent vu qu’il traduit le
compte de résultat et les états en découlant en termes de risque opérationnel.
Une entreprise dont le point mort est bas, a une probabilité élevée de l’atteindre et est donc
moins risquée.
Cette analyse du point mort de la société sur la période concernée par l’analyse permettrait à
l’expert-comptable de :
- Comprendre l’effet de la variation de l’activité sur les résultats de l’entité sur les
dernières années
- Evaluer les choix industriels et les choix financiers faits par les dirigeants de
l’entité compte tenu de la nature de l’activité et de son contexte concurrentiel. A
titre d’exemple, une entité exerçant une activité cyclique ne devrait pas engager
des investissements lourds dont les amortissements sont de nature à augmenter
son point mort. Prenons le deuxième exemple d’une fonderie de métal qui compte
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Couramment appelé PER (Price Earning ratio), le bénéfice par action est un indicateur
monétaire couramment utilisé dans les analyses financières.
Couramment appelé PER (Price Earning ratio), le bénéfice par action est un indicateur
monétaire couramment utilisé dans les analyses financières qui permet de mesurer
l’enrichissement des actionnaires et révéler la valeur intrinsèque de l’action.
De deuxième part, si la société analysée est financée par des titres hybrides à l’instar des
obligations convertibles en actions ou des titres participatifs, il conviendrait de simuler
l’impact de la conversion sur le BPA de l’exercice analysée. Ainsi on parle du BPA dilué dont
le calcul se base sur :
Le bilan financier est une pièce maitresse dans les travaux d’analyse financière. Il constitue
l’élément de base permettant l’analyse des capitaux engagés pour générer la richesse aussi
bien que leur rentabilité.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- Sa logique axée sur la trésorerie : toute rubrique du bilan constitue une potentielle
entrée ou sortie de cash ;
- Sa présentation synthétique qui n’exclut guerre son exhaustivité.
Il en découle donc que les retraitements à effectuer par l’expert-comptable touchent au fonds
et à la forme du bilan Comptable.
L’actif de l’entité analysée pourrait contenir des éléments qui n’ont pas de juste valeur et
auxquels aucune entrée de trésorerie n’est à associer. C’est le cas par exemple des frais
immobilisés à l’occasion de la création de l’entité, les charges à répartir, les actifs d’impôts
différés, les pertes de change latente sur des dettes financières en devise logées au niveau de
l’écart de conversion actif. Ainsi, l’expert-comptable supprime ces non-valeurs des actifs de
l’entité moyennant un traitement à la baisse des capitaux propres de l’entité analysée. Ce
traitement est de nature à modifier la valeur du total du bilan et changer sa structure.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Déplacements de postes
Ces déplacements de poste, ne modifiant pas le total bilan, visent à regrouper les agrégats de
nature similaire. En effet :
Partant du fait que le bilan financier est un état synthétique, permettant d’apprécier les sorties
de la trésorerie notamment pour éteindre les dettes financières, il conviendrait de :
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- « Netter » les dettes financières c’est-à-dire retrancher de leur valeur tous les
actifs financiers réalisables à court terme à l’instar des liquidités et équivalents de
liquidités, les placements aussi bien que les titres de participations liquides non
consolidées. Ce « netting » permet ainsi de mesurer le risque réel associé à
l’endettement vu que certains actifs financiers peuvent être utilisés pour le
remboursement de la dette.
Toutefois, ce « netting » doit être modéré et ne devrait pas inclure le cash relatif au
remboursement de la ressource en fonds de roulement pour les entités dont le Besoin
en Fonds de Roulement (BFR) est négatif.
Le bilan comptable arrêté à une date N, fait apparaitre parmi les capitaux propres à la date N
entre d’autres le résultat de l’exercice N avant affectation. Ce résultat devrait être affecté par
suite des décisions de l’assemblée générale des actionnaires qui pourrait décider en plus des
constitutions des réserves légales et statutaires une distribution de dividendes.
L’expert-comptable, pour les besoins de son analyse financière, devrait donc retraiter le bilan
comptable par la diminution des capitaux propres et des liquidités par le montant des
dividendes décidés. Le reliquat su résultat de l’exercice est défalqué entre réserves et résultat
reportés.
Après avoir clôturé les retraitements du bilan comptable ci-dessus expliqués, l’Expert-
Comptable est en mesure de dresser son bilan financier.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Bilan Financier
Immobilisations nettes (IN) Capitaux Propres (CP)
Le bilan comptable reflète la situation financière d’une entité à la date « t » prévue par la
réglementation comptable en vigueur. Cette date « t » pourrait correspondre à une période
normale d’activité comme à une période de sous ou sur activité pour les sociétés dont les
activités sont saisonnières. Prenons les deux cas suivants :
- Le bilan d’une entité hôtelière exploitant des unités balnéaires estivales clôturant
ses états financiers au 31 Décembre reflète une situation financière
ponctuellement favorable vu que l’entité est dans sa période de sous activité.
- Le bilan d’une entité agricole spécialisée dans la transformation et la vente des
huiles d’olives clôturant ses états financiers au 31 Décembre soit au cours de la
campagne agricole reflète une situation ponctuellement défavorable de la société.
L’expert-comptable, pour les besoins de la conduite d’une analyse objective, devrait donc
retraiter le bilan financier pour refléter l’image moyenne normative du besoin en fonds de
roulement et les dettes financières nettes qui constituent les deux indicateurs du bilan
financier impactés par la saisonnalité.
3
L’actif financier résiduel correspond aux titres de participation, qui n’ayant pas le caractère de liquide, n’ont
pas été impactées sur le solde des dettes financières aussi bien que les liquidités rattachées au BFR négatif
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Par analyse des capitaux engagés (CE), on entend les immobilisations nettes (IN) et le besoin
en fonds de roulement (BFR) engagés initialement par l’entreprise en vue de générer la
richesse et leur évolution dans le temps.
La première analyse méritant d’être faite est le poids de chaque actif dans les capitaux
engagés mesurés par les ratios de structure suivants :
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Cette structure de contribution dans les capitaux engagés de l’entreprise s’analyse par
l’expert-comptable tout en se situant dans le cadre du business model de l’entité aussi bien
que son secteur d’activité.
La deuxième analyse à faire porte sur l’adéquation entre les moyens mis en place (les capitaux
engagés) et les revenus y associés. A cet effet, le ratio de rotation des actifs permet de
comprendre l’intensité économique et commerciale de l’entité sur la période aussi bien que
son positionnement par rapport aux peers.
L’analyse par l’expert-comptable des moyens de production engagés se déroule comme suit :
Un ratio faible implique que l’outil de production de la société a vieilli et que son
avantage industriel est appelé à périr très prochainement si les investissements adéquats ne
soient pas engagés.
Un ratio poche de 1 implique que la société vient d’engager des nouveaux investissements
en outil de production qui devraient générer un avantage industriel.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Revenus
Achats de l'exercice
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Pour financer les capitaux engagés, l’entité lève des capitaux propres ou de la dette. Les
investissements en moyens de productions et en BFR sont des flux négatifs qui devraient
évoluer dans le temps et générer des flux positifs qui feront face au service de la dette et
permettront également de verser des dividendes.
Une analyse de la structure financière conduite par l’expert-comptable devrait se reposer sur
une analyse de l’état de flux de trésorerie d’une part et sur le calcul de ratios de structure
financière d’autre part.
L’analyse des flux de trésorerie sur une longue période permet à l’expert-comptable de
comprendre la dynamique de financement de l’entreprise (la période des dernières cinq
années est à retenir).
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’état de flux de trésorerie permet de séparer entre, d’une part, les opérations économiques de
l’entreprise à savoir son exploitation et ses investissements et ses opérations financières
d’autre part. L’ensemble de ces opérations sont corrélées et influencent la structure financière
de l’entreprise.
Cela dit, l’étude des flux de financement, devrait être faite en se focalisant sur les
points suivants :
55
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’analyse conduit ci-dessous sur les flux de trésorerie devrait être complétée par une analyse
des ratios suivants la figure ci-dessous :
Le ratio d’autonomie financière évalue le poids des capitaux propres dans les capitaux investis
de l’entité. Il traduit donc l’engagement des actionnaires en termes de financement aussi bien
que le contrôle leur revenant (par rapport aux banquiers de l’entité).
4
L’exigibilité des provisions spécifiques est à examiner. Si ces provisions sont exigibles, elles sont à regrouper
avec les DFn, sinon elles sont à regrouper avec les CP. Pour les besoins de calculs de ratios, nous considérons
ces Ps comme non exigibles.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
La capacité de remboursement de l’entreprise porte sur les intérêts des dettes aussi bien que
sur leur principal. L’analyse de la capacité de remboursement pourrait être conduite
conformément à la figure 9 ci-dessous.
N N- N- N- N-
1 2 3 4
Actifs Courants (AC)
Passifs Courants (PC)
EBITDA
Cash Flow (CF)
= EBITDA
- Investissements spécifiques 5
Charges Financières nettes (Int)
Dettes Financières Nettes (DFn)
Service Prospectif de la dette (DPS)6
Le Current ratio appelé aussi ratio de liquidité générale permet de vérifier que la société
dispose de suffisamment d’actifs réalisables permettant de faire face à ses échéances. L’entité
analysée est en position confortable si son current ratio est supérieur à 1.2. L’analyse du
risque d’illiquidité par le Current Ratio remplace l’approche traditionnelle de calcul du Fonds
de Roulement consistant à interpréter le signe du solde entre les actifs courants et les passifs
courants.
5
Il s’agit des investissements n’ayant pas fait l’objet de financements spécifiques
6
Il s’agit de l’échéancier des engagements de l’exercice suivant soit le principal et les intérêts des dettes à long
terme et les intérêts relatifs aux dettes à court termes.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Le ratio de couverture des Dettes Financières Nettes par l’EBITDA demeure le ratio le plus
utilisé par les analystes financiers. Un niveau confortable de ce ratio se situerait à 3 et
signifierait que si la société arrêtait tout investissement et maintient le même cours
d’exploitation, elle serait capable de rembourser ses dettes financières sur une durée de 3 ans.
Si ce ratio dépasse le niveau de 3, des doutes importants pèseront sur la capacité de
l’entreprise à rembourser ses dettes.
En pratique, les ratios de rentabilité rapportent un résultat à un stock ; ce stock pourrait être
économique (les actifs d’exploitation) ou financier (les capitaux propres). On distingue alors
la rentabilité économique et la rentabilité financière ; la différence entre ces deux rentabilités
étant appelé l’effet de levier.
Désigné également par ROCE (Return on Capital Engaged), la rentabilité économique mesure
la rentabilité des capitaux employés par l’entreprise à savoir ses immobilisations nettes et son
BFR et ce indépendamment de la manière avec laquelle ils ont été financés. La ROCE est
calculée comme suit
Soit
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
x X
Soit
Le ROE est qualifié d’un ratio de synthèse complet dans la mesure où il prend en
considération toutes les charges et tous les produits traduisant les décisions prises par
l’entreprise. Cependant, pour une analyse fiable, l’expert-comptable devrait normaliser le
résultat net en éliminant les produits et les charges non récurrentes.
Le ROE n’est autre que le produit du taux de marge nette, du ratio de rotation des capitaux
engagés et d’un ratio prenant l’endettement en rapportant les capitaux engagés aux fonds
propres de la société. Ainsi, il est évident que le ROE est lié à l’endettement de la société ;
d’où la notion de l’effet de levier.
Dans la même logique de la rentabilité financière, certains autres indicateurs peuvent être
calculés par l’expert-comptable dont notamment :
59
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Il est à rappeler que les fonds apportés par les actionnaires et les prêteurs financent l’ensemble
de l’actif économique et que le résultat dégagé par cet actif économique devrait rémunérer les
prêteurs et les actionnaires.
En comparant la ROCE et la ROE, on saisit que la différence entre ces deux ratios réside dans
l’impact de la structure financière. D’ailleurs, par définition, l’effet de levier est la différence
entre la rentabilité des capitaux propres et la rentabilité de l’actif économique.
Effet de levier
Où i est le cout de l’endettement net.
Il est de ce fait clair, que l’effet de levier peut jouer dans deux sens différents :
-il peut accroitre la rentabilité des fonds propres tant que la rentabilité des capitaux engagés
soit supérieure au cout de la dette
60
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- il peut grignoter de la rentabilité des fonds propres par rapport à la rentabilité des couts
engagés du moment où le cout de l’endettement devienne supérieur à la rentabilité des
capitaux engagés
L’effet de levier, même s’il agit positivement sur la rentabilité des fonds propres, devrait être
interprété par l’expert-comptable avec précaution dans la mesure où il augmente le risque lié à
l’entreprise. Sur la période, le gage d’une bonne rentabilité des capitaux propres est une
rentabilité économique soutenable.
Ces conclusions devraient être accompagnées par des recommandations et des pistes
d’amélioration.
Un chef d’entreprise, et indépendamment du cycle de vie de son entreprise, n’a pas le droit de
se hasarder dans la conduite des affaires de son entreprise. Ce dernier devrait traduire sa
stratégie, les exigences de son environnement, ses réalisations passées et sa vision du futur
dans un business plan (plan d’affaires) comportant des chiffres prévisionnels qui guideraient
son parcours futur.
Ce business plan est un véritable outil d’aide à la décision au dirigeant dans la mesure où il lui
permet de mesurer les écarts entre ses réalisations et ses prévisions en premier lieu et de
définir en deuxième lieu la feuille de route des actions correctives à entreprendre. Ces actions
pourraient être d’ordre stratégique, organisationnel ou financier.
Le business plan est certes un support de réflexion interne à l’entreprise, mais constitue
également un support de communication de l’entreprise avec son monde extérieur ; les
banquiers, les analystes boursiers, les petits porteurs et les investisseurs en capital
investissement en font partie.
Pour les potentiels investisseurs, le business plan constitue une base d’échange avec
l’entreprise cible sur sa vision, ses défis, son avenir et les éléments clés « Value Drivers »
susceptibles d’influencer significativement la valeur du potentiel investissement. Le business
plan est le premier support d’évaluation de l’opportunité d’investissement sur lequel s’appuie
la décision de l’investisseur d’abonner ou de continuer dans le processus d’investissement.
Les anglo-saxon qualifient le business plan de « Door Opener »
Le business plan étant au cœur de la levée des fonds propres, l’expert-comptable serait amené
soit à :
- Intervenir aux cotés de l’entreprise accompagnée pour l’assister à établir un Business Plan
répondant aux attentes des investisseurs ;
-Et/ Ou examiner le Business Plan pour les besoins de l’évaluation des capitaux propres de la
firme souhaitant se capitaliser.
62
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Un business plan pertinent devrait commencer impérativement par une note économique
traitant du
La description de l’activité de l’entreprise se focalise sur une présentation des produits/ des
services offerts par l’entreprise tout en mettant en valeur les particularités distinctives par
rapport aux offres usuelles du marché. En effet, cette présentation devrait permettre au
potentiel investisseur de comprendre clairement l’activité de l’entreprise et l’avantage
concurrentiel qu’elle a développé.
63
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
64
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’équipe du projet étant un point clé dans les processus de levée de fonds, il est primordial
que le business plan comprenne :
La partie financière du Business Plan comporte les états financiers historiques de l’entreprise
avec l’analyse financière correspondante en premier lieu suivie en deuxième temps par les
projections financières.
L’insertion d’une analyse des états financiers historiques dans le business plan permettrait au
lecteur de cerner la traduction financière du positionnement stratégique de l’entreprise.
65
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’expert-comptable devrait s’assurer à ce que les projections financières aient été construites :
Endettement 3000
Besoin en Fonds de Roulements 1000
66
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
La construction de l’état de résultat devrait être faite sur la base d’hypothèses claires
combinant entre :
67
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
68
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Ces tests de sensibilité couramment appelés « stress Test » permettent d’évaluer la capacité
d’une entité à résister à des conditions nouvelles voire exagérées.
La distinction, tout au long de la construction de l’état de résultat, entre les quantités (vente,
consommations, personnel, autres charges d’exploitation) et des prix ou couts
unitaires associés, faciliterait ces tests de sensibilité.
Prix de vente
18 878 449 70 80 90 100 110 120
200% -13 604 -9 478 -5 351 -1 225 2 902 7 028
275% -7 285 -3 158 968 5 095 9 221 13 348
Rendement de 300% -5 880 -1 754 2 373 6 499 10 625 14 752
production 350% -3 674 453 4 579 8 706 12 832 16 959
400% -2 019 2 108 6 234 10 361 14 487 18 614
500% 298 4 425 8 551 12 678 16 804 20 931
69
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- Présenter en plus des soldes de marges (Marge brute, EBITDA, EBIT, Net profit),
les taux de marge correspondants ;
- Comprendre une à deux des dernières années de réalisation historique pour
apprécier la soutenabilité des hypothèses de construction de l’état de résultat
prévisionnel par rapport aux performances historiques de l’entreprise.
L’expert-comptable devrait veiller à ce que cet état de flux de trésorerie prévisionnel soit
alimenté des données et des prévisions financières issues du :
70
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Le bien prévisionnel n’est que la genèse des états prévisionnels précédents à savoir l’état de
résultat prévisionnel et le cash-flow statement prévisionnel.
En effet, avant de s’engager dans le processus de capitalisation, le client devrait être averti de
la valeur de ses capitaux propres qui est de nature à impacter le pourcentage de contrôle des
actionnaires historiques aussi bien que le montant à percevoir si l’opération de capitalisation
est accompagnée par un Cash Out.
71
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- La méthode de valorisation par les Discounted Cash Flow (DCF) basé sur
l’actualisation des flux de trésorerie prévisionnels de l’entreprise
- La méthode de valorisation par l’actualisation des dividendes.
- La méthode patrimoniale se proposant d’évaluer les actifs et les passifs de
l’entreprise tout en prenant en considération la valeur du Fonds de Commerce.
72
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Dans le cadre du présent mémoire, nous exposerons la méthodologie de l’évaluation par les
Discounted Cash-Flow de la famille intrinsèque, la méthodologie de la valorisation par les
comparables et la méthodologie de la valorisation patrimoniale qui n’est qu’une combinaison
entre la famille intrinsèque et la famille comparative des méthodes d’évaluation.
o Si oui, une évaluation par les DCF est appropriée couplée avec la méthode
des comparables
o Si non, il conviendrait d’utiliser les comparables en se basant sur les
agrégats passés si l’expert-comptable a une assurance que les
performances passées sont extrapolables dans le futur, sinon la méthode
patrimoniale serait appliquée.
Il est également à préciser que dans la pratique, quoiqu’une méthode soit plus pertinente pour
le cas de l’entreprise à évaluer, plusieurs méthodes d’évaluation sont retenues en vue de
pouvoir comparer les résultats obtenus des différentes approches. Pour la détermination de la
valeur de l’action, les résultats de ces différentes méthodes d’évaluation sont retenus par le
calcul de :
Ces retraitements préalables sont applicables pour toute méthode d’évaluation confondue.
L’expert-comptable évaluateur, n’a pas pour mission d’auditer les données communiquées
pour les besoins de l’évaluation ; toutefois sur la base des conclusions de diagnostic qu’il
avait conduit, il serait amené à effectuer certains retraitements des données financières.
74
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’expert-comptable évaluateur cherche à s’assurer que les éléments d’actifs conservent bel et
bien leur valeur comptable. Les points suivants sont à examiner prudemment par l’évaluateur
car ils sont généralement liés à des situations affectant la valeur des actifs :
75
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
rotation et les stocks périmés non antérieurement provisionnés sont considérés des
non valeurs.
- Les clients et compte rattachés : les soldes clients non mouvementés et non
provisionnées présentent des sérieux doutes quant à leur recouvrement et sont
donc considérés des non valeurs.
- Les liquidités et équivalents de liquidité : L’expert-comptable évaluateur, suite à
son diagnostic financier, jugerait si une normalisation de ces liquidités devrait
avoir lieu notamment pour les entreprises à activité saisonnière.
L’expert-comptable doit user de toutes ses diligences en vue de s’assurer que les passifs de
l’entreprise sont intégralement recensés et présentés avec leur valeur réelle.
76
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
générateur correspondant. Ainsi, si cette probabilité est faible, ces provisions sont
à reclasser au niveau des capitaux propres de l’entreprise sinon elles sont
maintenues au niveau des passifs de la société. Pour les provisions maintenues au
passif, un ajustement à la hausse ou à la baisse de ces provisions pour risque et
charge pourrait être prévu par l’expert-comptable évaluateur.
- Les honoraires comptabilisés en charges de l’exercice par la société sur les trois
derniers exercices qui peuvent guider l’expert-comptable quant à l’existence de
litiges fiscaux, juridiques, sociaux ou environnementaux qui constituent de
potentiels passifs à la charge de l’entreprise. Si c’est le cas, l’expert-comptable
demanderait tous les éléments lui permettant d’asseoir une valorisation de ces
potentiels passifs.
- Les engagements de retraite : si la société ne provisionne pas ses engagements
relatifs à la départ à la retraite, l’expert-comptable devrait estimer et tenir compte
au niveau de ses passifs retraités d’une provision pour départ à la retraite.
Une fois tous les passifs recensés pour la valeur réelle, l’expert-comptable devrait effectuer un
deuxième recensement des dettes financières parmi ces passifs. La technique de la
détermination des dettes financières nettes de l’entreprise à évaluer sont détaillées dans le la
partie intitulé La conduite de la valorisation par les Cash-Flow de ce document.
De même, des reclassements entre les différentes lignes de l’état de résultat pourraient être
faites notamment dans le cas d’une évaluation se basant sur les multiples et donc des agrégats
de résultats.
Valeur des Fonds Propres = Actif Net Comptable Corrigé Réévalué + Goodwill
- Entreprises patrimoniales
- Entreprises évoluant dans des secteurs matures et fortement capitalistiques
- Entreprises enregistrant des résultats faibles voire négatifs
- Entreprises en liquidation.
La mise en œuvre de cette méthodologie de valorisation des capitaux propres est résumée par
la figure suivante :
2.2.1. Les retraitements comptables sur les actifs et les passifs de l’entreprise
Ces retraitements comptables visent à assurer une élimination de tous les actifs n’ayant pas de
valeur et le recensement de tous les passifs de l’entreprise. Ces retraitements étant communs à
toutes les approches de valorisation, ont été présentés dans le paragraphe a du présent titre.
Les capitaux propres comptables de l’entreprise, ne sont que la traduction des évolutions des
actifs et des passifs de l’entreprise évalués suivant les normes comptables en la matière.
78
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Nous proposons de balayer les postes bilanciels les plus significatifs au regard de l’approche
patrimoniale de valorisation tout en exposant la méthode comptable suivant les normes
comptables tunisiennes, la méthode comptable suivant les normes internationales et la
méthode d’évaluation à retenir.
79
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Frais de Recherche et Ce sont les frais engagés à Selon NCT 20, les frais de Selon IAS38, les frais de L’expert-comptable
développement R&D l’occasion de la création de recherches sont à passer en recherche sont à passer en devrait estimer les
nouveaux produits charges. Les frais de charges. Les frais de avantagés économiques
développement sont à développement sont à futurs liés à ces frais de
immobiliser au cout immobiliser si des R&D.
historique sous réserve de avantages économiques Si ces avantages dont nuls,
respect de certaines futurs sont attendus et sont ces frais sont à
conditions et sont amortis à amortir sur la durée de comptabiliser dans les
sur une période ne ces avantages. charges de l’exercice.
dépassant pas 5 ans.
Brevets Ces brevets peuvent être Selon NCT 06, les brevets Selon IAS 38, ces brevets Deux choix de méthode
développés en interne ou sont comptabilisés au cout sont amortis sur la durée d’évaluation :
acquis. historique et sont amortis d’utilisation et font l’objet Capitalisation du profit
sur la durée du prévilège y de tests de dépréciation net dégagé par le
associé annuels. brevet sur la durée du
privilège y associé
Valeur de cession du
brevet
Marques Ces marques peuvent être Selon NCT 06, les Selon IAS 38, les marques L’expert-comptable a le
développées en interne ou marques acquises sont générées en interne ne sont choix entre
acquise. comptabilisées au cout pas comptabilisées. Effectuer la
historique et sont amortis Celles acquises, sont Valorisation de la
sur la durée du privilège y inscrites parmi les marque par ses propres
associé immobilisations soins en utilisant la
incorporelles et ne font pas méthode du super-
l’objet d’amortissements si profit7
la durée d’utilité est Désigner un expert en
7
C’est exactement le même principe d’application de la méthode de « la rente abrégée du goodwill » qui fera l’objet du Paragraphe 5 du présent titre ;
80
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
81
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
(loyer)
Prêts et créances accordées Selon NCT 07, les Selon IFRS 09, les prêts et L’expert-comptable
placements sont évalués au les créances accordées par devrait actualiser les flux
cout d’acquisition et font l’entreprise sont évalués au de trésorerie futurs liés à
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Stocks Les stocks comprennent : Selon NCT 04, les stocks Selon IAS 02, les stocks L’expert-comptable
Les matières premières de marchandises, de sont évalués au plus faible devrait :
et fournitures utilisées matières premières et entre le cout et la valeur de Valoriser les stocks de
dans le cadre de la autres fournitures sont réalisation nette. produits finis au prix
production. évalués à leur cout de vente
Les stocks de d’acquisition. Valoriser les stocks de
marchandises Les stocks des produits produits semi finis à la
Les stocks de produits finis et des produits valeur de la vente nette
finis et des encours de encours sont évalués au des couts à encourir
production cout de production. pour préparer le
Ces stocks font l’objet de produit à la vente.
provisions si leur valeur de Réévaluer à la hausse
réalisation nette est ou à la baisse les
inférieure à la Valeur stocks si ces derniers
comptable Nette sont relatifs à un cours
de marché (Huiles, Or,
Pétrole)
Clients et comptes Les créances clients sont Selon IFRS 09, les L’expert-comptable
rattachés comptabilisées à leur créances clients sont à devrait :
valeur nominale et font comptabiliser au cout Retenir la Valeur de
l’objet de provisions si la amorti (suite respect de Réalisation Nette des
valeur comptable est certains critères). créances
inférieure à la valeur Une comptabilisation de Estimer la valeur
recouvrable dépréciation doit être faite actuelle de la créance
pour refléter les pertes si son recouvrement est
83
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
84
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Les Passifs
L’expert-comptable devrait s’assurer que l’ensemble des passifs ont été recensés et ont été correctement évalués.
A ce stade l’expert-comptable aurait déterminé son Actif Net Réévalué (ANR) comme suit :
ANR = Valeur de l’Actif Immobilisé (VAI) + BFR – Valeur Dettes Nettes (VDN)
85
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Les ajustements comptables et les réévaluations effectuées peuvent engendrer des lors du
dénouement des plus ou moins-values susceptibles de causer des impôts à payer ou de faire
bénéficier de crédits d’impôts. De ce fait, la fiscalité latente devrait être calculée et ce en
calculant :
- Les impôts latents sur les plus-values latentes (fiscalité différée passive)
- Les économies d’impôt latentes sur les moins-values latentes (fiscalité différée
active)
L’ANCC n’est autre que l’ANR de l’entreprise corrigé par l’impact fiscal lié à la réévaluation
et aux retraitements comptables ci-dessus expliqués.
85
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Valeur
Impa
corrigée Plus
ct
Valeur des Valeur ou
Fisca
compta retraiteme économiq moin
l
ble nts ue suite s-
différ
d’origin comptable réévaluati value
é
Poste e s ons
Immobilisations
Actifs Incorporelles
Immobilis Immobilisations Corporelles
és Immobilisations Financières
Autres Actifs Non Courants
Total
Stocks
Clients
Fournisseurs
BFR
Autres Actifs Courants
Autres Actifs Courants
Total
Emprunts
Concours Bancaires
Provision pour risque et
charge
Endettem
Placements et autres actifs
ent Net
financiers
Liquidités et équivalents de
liquidité
Total
Le goodwill est défini comme étant la survaleur que paierait un investisseur en sus de la
valeur économique de l’actif net de l’entreprise. Le goodwill mesure le surplus de bénéfice
que l’entreprise génèrerait dans le futur par rapport au bénéfice normalement dégagé par son
actif économique ci haut recensé.
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
RNCE
= Résultat d’exploitation
+ Charges d’exploitation non liées à l’activité
Autres produits d’exploitation non liées à
- l’activité
- Intérêts sur concours bancaires
+ Produits des Valeurs mobilières de Placement
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Où :
- EV : valeur de l’entreprise
- FCF : Free Cash Flow
- t : une année au niveau du business plan de la société qui d’étend de l’année 1 à
l’année n.
- VT : Valeur terminale des flux à la date n.
- WACC : C’est le cout moyen pondéré du capital (Wight Average Cost of Capital)
VCP = EV - VDN
Où :
L’approche par les DCF est l’approche la plus pratiquée dans la valorisation des capitaux
propres de la firme par les analystes financiers, les banquiers d’affaires, les investisseurs et les
consultants financiers car elle s’appuie d’une part sur les données stratégiques et économiques
de l’entreprise, ses possibilités de développement et d’autre part sur la rentabilité attendue des
bailleurs de fonds compte tenu du niveau du risque associé à leurs investissements dans la
firme.
L’utilisation de la méthode des DCF est appropriée dans les situations suivantes :
- Les sociétés ayant développé l’habitude d’établir des business plan à moyen terme
soutenables et fiables et dont les business sont caractérisés par une certaine
stabilité.
- Les activités industrielles caractérisées par des investissements significatifs
- Les start up, si et seulement si des prévisions cohérentes puissenet être établies.
89
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Il est à préciser que cette méthode permet une évaluation de l’actif net générant les résultats
d’exploitation et ne prend en considération dons pas les actifs hors exploitation. Ces actifs
hors exploitation doivent donc être évalués séparément.
La mise en œuvre de l’approche de valorisation par les DCF se fait suivant les étapes
suivantes :
Nous avions insisté au niveau de l’introduction au Chapitre 3 du présent mémoire que la mise
en œuvre de toute méthode d’évaluation devrait être précédée par des préalables essentiels
soit :
90
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Les travaux devant être mis en œuvre relatifs aux deux points ci-dessus ont été détaillés au
niveau du chapitre 2 du présent document.
Le Free Cash-Flow to Firm (FCFF) est le flux de trésorerie disponible après impôt et avant
remboursement du service de la dette (intérêts compris). Ces FCFF servent à rémunérer :
- Les pourvoyeurs de fonds soit les actionnaires par le biais des dividendes et des
résultats mis en réserves ;
- Les créanciers financiers de l’entreprise à travers le remboursement du principal
et des charges financières des dettes financières.
Ces FCFF mesurent le cash généré par l’exploitation après financement de la variation du
Besoin en Fonds de Roulement et financement des investissements de l’exercice ayant permis
d’assurer ce niveau d’activité.
FCFF N
Résultat d’exploitation N
- Impôt théorique sur Résultat D’exploitation N
= Résultat d’exploitation après Impôt N 8
+ Dotation aux amortissements et provisions N
- Variation du BFR (BFR N - BFR N-1)
= Flux Opérationnel N
- Investissements Nets de L’exercice N
= Free Cash-Flow To Firm N
8
Communément appelé NOPAT : Net Operating Profit After Taxes
91
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Le WACC est l’abréviation du Weight Average Cost of Capital soit le cout moyen pondéré du
Capital. Il mesure le cout global encouru par l’entreprise en vue de lever les ressources sous
formes de capital ou de dettes financières.
Pour calculer la valeur de l’entreprise, les FCFF sont actualisés au WACC en vue de :
Le WACC se présente comme la moyenne pondérée en valeur de marché des coûts financiers
des différentes sources de financement.
WACC =
Où :
Dans la pratique, le choix du WACC est parmi les éléments les plus sensibles dans la mise en
œuvre de la méthode des DCF et ce au regard du détermination du cout des fonds propres K
CP , la détermination du cout de la dette nette K DN et le choix des pondérations.
Le cout des fonds propres K CP mesure le taux de rendement exigé par les actionnaires de la
société compte tenu du risque associé à leur investissement au sein de cette dernière. Cet
actionnaire est confronté à deux risques : le risque systémique lié à l’ensemble du marché
auquel s’ajoute le risque intrinsèque lié à l’activité spécifique de l’entreprise.
92
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
A cet effet, le Modèle d’Equilibre des Actifs Financiers (MEDAF) exprime la rémunération
exigée par les actionnaires comme suit :
Où :
KF
Le
Il mesure la corrélation de l’action par rapport à son marché soit la sensibilité de l’action par
rapport au mouvement du marché des actions. Ainsi un titre ayant un βCP inférieur à 1 est
moins sensible que la moyenne du marché au risque systématique. Par contre, un βCP
supérieur à 1 implique que le titre amplifie les fluctuations du marché. Les paramètres pesant
sur le βCP d’une entreprise sont la structure de cout de l’entreprise d’une part et sa structure
financière. En effet, une société ayant un point mort élevé est naturellement très sensible à la
conjoncture du marché. Il en est de même, pour une société très endettée où sa structure
financière ne fait qu’amplifier sa sensibilité au risque systématique.
93
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
l’action par rapport au cours du marché sur une longue durée suivant la
formule suivante
βCP =
Βe =
Valeur des
Béta des Béta de
Capitalisation dettes
capitaux Taux d'IS V D/ V CP l'actif
Sociétés de boursière financières
propres économique
l’échantillon nettes
Société A 1 6500 2500 25% 38,46% 0,776
Société B 1,3 5000 3500 33,33% 70,00% 0,886
Société C 0,9 8500 3000 33,33% 35,29% 0,729
La prime de risque
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
rapport à un créancier qui avait choisi d’investir ses fonds dans des actifs sans risque;
l’actionnaire courant plus de risque, sa rémunération devrait être supérieure.
La prime de risque est généralement calculée par les banques ou les bureaux d’études
financières. Il peut s’agir d’une prime de risque historique déterminée suite à l’observation de
l’écart entre l’évolution des actions et la rémunération des actifs les moins risqués sur une
longue période ou bien une prime de risque prospective tenant compte des prospections des
investisseurs. L’expert-comptable pourrait donc consulter les bases de données constituées par
ces spécialités. Nous citons dans ce cadre la base de données gratuite de Aswath Damodaran.
Accesible sur l’URL suivant « http://pages.stern.nyu.edu/~adamodar/ »
Ce coût correspond au coût moyen auquel l’entreprise pourrait refinancer l’intégralité de son
passif financier compte tenu d’une part des conditions actuelles du marché et d’autre part de
sa notation financière actuelle compte tenu de son risque de contrepartie. Les charges
financières liées à l’endettement permettant une économie d’impôt, il est impératif de calculer
un coût de la dette après impôt.
Le Cout des dettes financières nettes devrait être systématiquement inférieur au cout des fonds
propres vu que le risque encouru par les créanciers financiers est moins important que celui
des actionnaires.
Le choix de la pondération
95
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Une lecture rapide de la formule du WACC, fait penser qu’une société a intérêt à s’endetter
d’avantages en vue de faire baisser son WACC ; cette lecture est économiquement non
soutenable car l’endettement fait augmenter mécaniquement le risque de l’entreprise et donc
les actionnaires aussi bien que les créanciers financiers augmentent leurs exigences de
rémunération en conséquence.
Il est également à préciser que la pondération devrait reposer sur les valeurs de marchés et
non sur les montants comptables.
Valoriser la société sur la base de son business plan établi sur un horizon explicite n’implique
pas que la valeur de la société soit nulle au-delà de cet horizon ; en effet la société continue
toujours à exister et à créer de la valeur. Cette création de valeur au-delà de l’horizon
explicite, dans le cadre de la mise en œuvre de la méthode des DCF, est mesurée par la valeur
terminale.
La valeur terminale est au cœur des débats des professionnels de la valorisation vue que cette
dernière représente souvent une part importante de la valeur de l’entreprise.
Pour les besoins du calcul de la valeur terminale deux options s’offrent à l’expert-comptable :
celle implicite ou explicite. Dans les deux options, l’expert-comptable devrait être vigilent et
s’assurer que cette valeur calculée ne dépasse pas les deux tiers de la valeur d’entreprise
obtenue par les DCF. Sinon, la méthode DCF est vidée de son sens.
96
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
VTN =
Où :
Le FCF Normalisé de N+1 doit refléter au mieux une activité courante et extrapolable
reflétant, au-delà de l’horizon explicite de prévisions, la performance économique
prévisionnelle tout en finançant les investissements y afférents en immobilisations et en BFR.
Il est exprimé comme suit :
Où :
Finalement, la valeur terminale suivant la méthode implicite est exprimée comme suit
VTN =
97
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
En supposant que l’entreprise pourrait être revendue ou être introduite en bourse à l’issue de
l’horizon explicité de prévisions, la méthode de valeur finale explicite consiste à choisir un
multiple à appliquer à l’agrégat (EBIT, EBITDA, chiffre d’affaires) de la dernière année de
l’horizon de prévision comme suit :
La valeur terminale est calculée sur la dernière année de l’horizon du prévisionnel ; de ce fait
une actualisation de cette valeur terminale au même titre que le FCFF de l’année
98
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
VCP = VE - VDN
Pour déterminer la valeur des dettes nettes, les diligences de l’expert-comptable évaluateur
consistent à :
99
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Certains éléments de ces immobilisations sont retenues dans le calcul de la dette financière
nette si et seulement si ces actifs soient négociés sur un marché actif et qu’il existe une
perspective de cession de ces immobilisations. Ainsi, la valeur de la revente de ces
immobilisations nettes des frais sur ventes et de l’imposition différée vient alléger les dettes
financières nettes. L’expert-comptable évaluateur devrait veiller à retraiter en conséquence
l’état de résultat (historique et prévisionnel ) de l’entreprise en éliminant tout produit associé à
l’utilisation de ce bien (loyer perçu) ou en considérant toute charge qui sera engendrée par la
cession de cet actif ( loyer à décaisser par exemple si ce bien est un actif d’exploitation).
Les créances à long terme et les titres de participation sont considérés comme des éléments de
la dette financière nette.
Pour les créances à long terme, l’expert-comptable a à retenir la valeur actuelle nette de ces
créances.
Pour les immobilisations financières, elles sont évaluées à leur valeur réelle soit la valeur de
marché pour les titres côtés sinon une évaluation de la participation suivant les méthodes
d’usage. A cet égard, et si les titres de participation en question constituent des titres mis en
équivalence, l’expert-comptable évaluateur devrait veiller à retraiter l’état de résultat de
l’impact de ces titres mis en équivalence.
Tout élément d’actif courant ne faisant pas partie du Besoin en Fonds de Roulement pourrait
être considéré comme de la trésorerie pour les besoins du calcul de la dette financière nette.
100
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Ces instruments à l’instar des titres participatifs, des obligations convertibles en actions, des
obligations remboursables en actions … présentent à la fois des caractéristiques de fonds
propres et de la dette. L’analyse à mener par l’expert-comptable évaluateur à cet égard est
d’examiner la probabilité d’un remboursement en cash. Cette probabilité étant importante, cet
instrument devrait être considéré comme élément de la dette financière nette pour la valeur de
remboursement estimé ; sinon cet instrument est à considérer comme élément de fonds
propres et son impact dilutif notamment pour la détermination de la valeur par action devrait
être considéré par l’expert-comptable évaluateur.
Les comptes courants associés sont considérés comme éléments de la dette financière nette
pour la valeur actualisée des échéances de remboursement en fonction du taux d’intérêt
associé.
Dans la discipline de valorisation des entreprises, les intérêts minoritaires font partie de la
dette financière nette de l’entreprise pour la valeur comptable retenue lors de la valorisation.
Dans le cas où ces intérêts minoritaires sont cadrés par des pactes d’actionnaires, la valeur à
retenir pour les besoins de calcul de la dette financière nette devrait être égale à la valeur telle
que cadrée par ce pacte.
Les concours bancaires font partie évidemment de la dette financière nette. Pour les autres
passifs courants même ceux relevant du BFR, l’expert-comptable évaluateur devrait conduire
une analyse pour relever les passifs courants déguisés en dettes d’exploitation ou hors
exploitation. A cet égard, les échéanciers fiscaux ou sociaux, quoique figurant au niveau du
Besoin en Fonds de Roulement sont considérés lors de l’évaluation comme de la dette
financière nette. Cette même considération est à appliquer pour les dettes des fournisseurs
d’immobilisations.
101
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Les provisions pour risques et charges faisant face à un décaissement probable devraient être
considérées comme élément de la dette financière nette. L’expert-comptable évaluateur
devrait s’assurer que ces décaissements futurs n’ont pas été considérés dans les cash flow
prévisionnels de l’entreprise.
La valeur des capitaux propres n’est autre que le résultat de la déduction des dettes financières
nettes de la valeur de l’entreprise.
La valeur des capitaux propres déterminé, la valeur par action est également calculée et ce en
divisant par le nombre d’actions composant le capital. A cet égard, l’expert-comptable
évaluateur devrait être vigilent quant à la présence des instruments hybrides considérés
comme des capitaux propres et considérer un nombre d’actions proforma c’est-à-dire prenant
en considération l’effet de la dilution suite conversion de l’instrument en actions.
102
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Tel qu’il appert de la démarche de la mise en œuvre de la méthode des DCF, la valeur des
capitaux propres obtenue s’est basée sur plusieurs paramètres dont la variation impacte
significativement la valorisation obtenue d’où la pertinence de l’étude de la sensibilité de la
valeur obtenue par rapport à ces paramètres se rapportant aux :
- Hypothèses du business plan à l’instar des taux de croissance des quantités, des
prix de vente, du taux de marge brute, des taux d’augmentation des charges …
- Hypothèses de calcul du WACC à l’instar de la prime de risque et du
- Hypothèse de croissance des Cash Flows à l’infini g qui constitue la base
fondamentale du calcul de la valeur terminale.
Ces tests de sensibilité permettent d’avoir des intervalles de valeur des capitaux propres avec
une valeur minimale et une valeur maximale.
La valorisation par les DCF permet d’attribuer à l’entreprise sa valeur intrinsèque dans la
mesure où elle se base sur les performances économiques de la société et non pas sur des
données issues du marché boursier ou celui transactionnel qui ne sont pas des marchés
parfaits. De même, cette méthode est applicable notamment pour les entreprises dont les
103
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
La valorisation par les multiples permet d’apprécier la valeur de l’entreprise sur la base d’une
comparaison avec d’autres entreprises évoluant dans des secteurs d’activités proches et
présentant des caractéristiques comparables de croissance, de rentabilité et de risque.
Une valorisation basée sur la méthode analogique consiste à appliquer aux principaux soldes
comptables historiques ou prévisionnels de l’entreprise à évaluer, des multiples calculés à
partir d’un échantillon d’entreprises comparables comme suit :
104
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Les entreprises composant l’échantillon sont soit des entreprises cotées en bourse soit des
entreprises dont les actions ont fait l’objet de transactions. C’est d’ailleurs, pourquoi on
distingue au sein de la méthode des multiples deux sous méthodes :
Qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre sous méthode des multiples, il s’agit de la même
démarche de mise en œuvre (figure 14 ci-dessus).
Avec le développement des métiers de fusion acquisition dans le monde, tout un marché
d’information financière a été développé à cet effet.
105
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
La création d’un échantillon homogène est l’un des points sensibles de la méthode des
comparables à deux égards. La première difficulté réside dans la complexité d’activités de
certaines entreprises opérant sur des domaines d’activité stratégiques différents ce qui fait
qu’il n’existe pas de comparables évidents et où l’évaluateur devra dresser un échantillon de
comparables pour chaque segment d’activité. La deuxième difficulté porte sur les critères de
choix des comparables s’articulant autour du:
- Secteur d’activité
Le secteur dans lequel évolue l’entreprise a un impact direct sur son chiffre d’affaires, sa
marge opérationnelle et sa rentabilité. Ces indicateurs étant d’importance capitale dans cette
approche de valorisation, il convient de retenir comme comparables des sociétés appartenant
au même secteur ou des secteurs différents mais présentant des caractéristiques communes.
- La zone géographique
106
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
quant à l’impact des différences entre les référentiels comptables sur l’agrégat à retenir. A cet
effet, des retraitements d’homogénéisation devraient être opérés par l’expert-comptable.
- La taille
La taille est un critère primordial dans la construction de l’échantillon des entreprises
comparables et ce en raison de la liquidité de l’action qui croit avec l’importance de la taille
de l’entreprise et qui impacte la valeur de l’action.
Une taille homogène des entreprises composant l’échantillon est appréciée par la combinaison
de plusieurs de ces critères : le chiffre d’affaires, l’effectif, le total des actifs et la
capitalisation boursière.
- La croissance d’activité
- Pour les multiples boursiers : L’analyse se base sur le dernier cours boursier, les
derniers états financiers arrêtés et également les plus récentes notes d’analyses
financières traitant des prévisions financières.
- Pour les multiples transactionnels : l’analyse se base sur les toutes dernières
transactions sans dépasser en tout état de causes celles remontant à plus de cinq
années.
Si l’expert-comptable évaluateur juge que les plus récentes informations financières sont
biaisés par une conjoncture particulière notamment une baisse des taux d’intérêts ou une
instabilité du marché des actions, il pourrait étendre son analyse sur des périodes passées
jugées normales.
107
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
A cet effet, on distingue les multiples de la valeur de l’entreprise et les multiples de la valeur
des capitaux propres.
Les multiples de la valeur de l’entreprise se basent sur les agrégats avant frais financiers à
l’instar du chiffre d’affaires, de l’EBITDA… et permettent donc de valoriser la société avant
prise en compte de sa structure financière ; laquelle valeur serait partagé entre les différents
apporteurs de capitaux soit les actionnaires et les créanciers.
Il permet d’évaluer l’entreprise sur la base d’un coefficient multiplicateur de son chiffre
d’affaires. L’utilisation de ce multiple est appropriée pour les sociétés dont les autres agrégats
de résultats sont négatifs ; sinon son utilisation est limitée étant donné qu’elle suppose que
toutes les sociétés ont le même niveau de rentabilité et qu’elles ne courent ni de risque
opérationnel ni de risque financier.
- Multiple de l’EBITDA
Ce multiple, couramment utilisé dans la pratique, permet de comparer les entreprises entre
elles et de les valoriser sur la base de leurs performances d’exploitation abstraction faite de
108
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
leurs politiques d’investissements et celle des amortissements. Ce multiple est le mieux adapté
pour les comparaisons internationales.
Multiple d’EBITDA=
- Multiple de l’EBIT
Multiple d’EBIT=
Cette catégorie de multiples satisfait aux objectifs de valorisation des actionnaires dans la
mesure où elle sert à déterminer directement la valeur des capitaux propres. Ces multiples
sont dépendants de la structure financière de l’entreprise.
Les multiples usuels de la Valeur des Capitaux Propres sont les suivants :
PER =
PBR =
Lors de la mise en œuvre de la méthode des multiples certains retraitements comptables sont à
effectuer obligatoirement. Il s’agit du :
Les produits et les charges n’ayant pas trait aux opérations ordinaires de l’entreprise devraient
être éliminés de l’agrégat du résultat correspondant (EBITDA, EBIT ou Résultat Net) en vue
de considérer pour la valorisation que la partie récurrente du résultat.
110
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Amortissement du Goodwill
L’imposition différée
Les impôts différés générés par les retraitements relatifs à la détermination de la dette
financière nette telles que exposées dans la partie 3 du présent chapitre ainsi que les impôts
différés générés par les différences temporaires doivent être déduits de l’actif et des capitaux
propres de l’entreprise.
Les intérêts minoritaires correspondent à la quote part des capitaux propres et des résultats
revenant aux actionnaires minoritaires des filiales consolidées par intégration globale. Ces
actionnaires minoritaires n’appartenant pas au groupe, il convient d’isoler la performance et la
valeur des capitaux propres leur revenant. Ainsi, au niveau du calcul de :
Pour assurer la cohérence des travaux d’évaluation, et partant du fait que les agrégats de
résultat ne tiennent pas en considération de la part de l’entreprise consolidante à évaluer dans
les résultats de la société consolidée par mise en équivalence, il convient de retraiter la valeur
de l’entreprise en éliminant de la valeur de l’entreprise (VE), la valeur des titres mis en
équivalence.
111
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’expert-comptable évaluateur s’est reposé dans le cadre de l’évaluation sur deux ou plusieurs
multiples. A cet effet, il convient de s’assurer de la cohérence des valorisations issues de
chacun des multiples sinon identifier l’origine de la disparité des résultats.
Les résultats des différents multiples étant homogènes, l’expert-comptable évaluateur est en
mesure de déterminer une fourchette de valeur avec une valeur plancher, une valeur médiane
(ou moyenne) et une valeur maximale.
La méthode de valorisation par les comparables est d’apparence simple mais incarne des
limites tout au long de son application relatives aux difficultés dans le choix des comparables,
le choix des multiples et l’impact de la disparité des référentiels comptables sur les agrégats
clés de valorisation.
5. Conclusions de l’expert-comptable
112
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- Justifiant le choix des méthodes utilisées et les raisons pour lesquelles d’autres
méthodes n’ont pas été retenues.
- Détaillant exhaustivement pour chaque méthode d’évaluation retenue les
hypothèses de travail, les ajustements opérées, les sources des différentes
données, les paramètres clés susceptibles d’influencer la valeur obtenue et les
avantages et inconvénients y associés.
- Expliquant le champ d’intervention d’autres experts (si applicable) et les
conclusions de leurs travaux.
113
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Ensuite, l’expert-comptable évaluateur devrait conclure son rapport par un bref rappel du
contexte de l’entreprise, les conditions du déroulement de la mission et des limites des
modèles d’évaluation mis en œuvre.
114
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
114
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
L’introduction en bourse est un vecteur de développement pour les entreprises car en plus de
la levée de fonds escomptée, l’entreprise bénéficierait d’une meilleure notoriété auprès de ses
parties prenantes d’une part et d’un accès aisé aux sources de financement d’autre part.
Quoiqu’intéressante, cette alternative de capitalisation est compliquée et pourrait avoir de
lourdes conséquences en termes de résultat (capitalisation en deçà des attentes) qu’en termes
de couts (couts directs et indirects d’introduction en bourse.
L’Expert-Comptable a certainement dans son portefeuille une entreprise qui émet un besoin
d’aller en bourse ou qui a été démarchée pour l’être. Il est indispensable à cet effet que ce
dernier puisse la conseiller quant à l’opportunité d’introduction en bourse en premier temps et
de l’accompagner si l’opportunité d’introduction a été confirmée. C’est en effet, le profil
pluridisciplinaire des experts comptables qui fait qu’ils soient parties prenantes dans le
processus de l’introduction en bourse.
Ainsi, cette partie du mémoire au niveau de son deuxième chapitre, a pour objectif de donner
à l’expert-comptable un guide pratique pour l’exécution des missions confiées à l’expert-
comptable conseiller dans le cadre de cette levée de fonds sur le marché boursier. L’expert-
comptable devrait, sans pour autant que l’entreprise se lance dans la démarche de préparation
de l’introduction en bourse, être capable d’exposer à son client les informations nécessaires
quant aux contextes et motivations d’introduction, l’organisation du marché boursier tunisien
et les parties prenantes dans le cadre de la démarche d’introduction. C’est d’ailleurs l’objet du
premier chapitre de la présente partie.
115
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’introduction en bourse est la première vente des actions de l’entreprise auprès du public et
ce par levée de fonds permettant de renforcer le fonds de roulement de la société par la
création de nouvelles actions au profit du public ou bien la vente d’actions existantes au
public ce qui laisse sous-entendre par excellence une motivation financière. Toutefois,
l’impact financier n’est qu’une conséquence et les vraies motivations de l’introduction en
bourse sont les deux suivantes :
En vue de se doter des moyens pour l’achèvement de leurs business plan, certaines entreprises
décident d’aller en bourse. C’est en effet le cas des entreprises innovantes, les entreprises en
quête des opportunités de fusion acquisition, les entreprises souhaitant s’internationaliser.
Ainsi ces entreprises seraient capables de financer leur stratégie d’une manière saine d’une
part et d’avoir un accès plus facile aux financements d’autre part.
116
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
- Un accès permanant aux marchés financiers pour lever les fonds nécessaires à la
réalisation de la stratégie et ce soit sur le marché des actions ou le marché
obligataire.
- La liquidité des actions de l’entreprise et une évaluation permanente à leur juste
valeur.
- Une meilleure crédibilité auprès des partenaires de l’entreprise : clients,
fournisseurs, marques …
- L’opportunité d’offrir aux éléments clés de l’entreprise des plans d’intéressement
aux résultats de l’entreprise (stock-options).
- Le bénéfice de certaines incitations fiscales pour dynamiser le fonctionnement des
marchés boursiers. En Tunisie, il a été prévu ce qui suit :
o Pour les entreprises ouvrant leur capital en bourse avant le 31 Décembre
2024 : une réduction du taux de l’IS pendant les cinq premières années
suivant l’introduction en bourse de 35% à 20 % et de 25% à 15% à
condition d’ouvrir au moins 30% au public (Articles 37 & 38 de la loi de
finances 2020). Il est à préciser que la loi de finances pour l’exercice 2021
a revu le taux d’imposition de 25% à 15% ; la disposition fiscale ci-dessus
expliquée n’est donc plus attractive pour les entreprises imposables à 15%.
Si une société est côtée sur le marché alternatif de la bourse, il a été prévu
en plus de l’avantage fiscal ci-haut décrit et ce nonobstant le minimum
d’impôt prévu à l’article 12 de la loi 89-114 du 30/12/1989, un abattement
des bénéfices provenant de l’exploitation pendant les quatre premières
années comme suit : 100 % pour la première année, 75% pour la deuxième
année, 50% pour la troisième année et 25% pour la quatrième année.
o La déduction du bénéfice imposable, la plus-value provenant de l’apport
d’actions et de parts sociales au capital de la société mère ou de la société
holding et la déduction du bénéfice imposable la plus-value sur cession
117
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
L’expert-comptable devrait mettre l’accent sur les Pour et les Contres de l’introduction en
bourse auprès de son client en vue de l’éclairer au mieux sur les challenges de ce processus
d’introduction en bourse.
118
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
C’est une institution mise en place par la loi 94-117 du 14 Novembre 1994 portant
réorganisation du marché financier. C’est une autorité administrative indépendante jouant le
rôle de régulateur du marché financier tunisien et veillant sur :
Organisée sous la forme d’une société anonyme dont les actions sont détenues par les
intermédiaires en bourse, elle a pour principale attribution la gestion des marchés des valeurs
mobilières en veillant sur leurs fonctionnements, leurs sécurités et leurs développements. Il
est à préciser que la bourse tunisienne est organisée en deux côtes : La cote de la bourse
abritant des titres ayant satisfait les conditions d’admission et la hors cote englobant les titres
qui n’ont pas été admis à la cote de la bourse. Notons aussi que la cote de la bourse comporte
trois types de marché :
119
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- Le marché des titres de capital : réservé à l’échange des titres de capital des entreprises
ayant répondu aux conditions d’admission. Ce même marché se subdivise en marché principal
(comportant les titres des entreprises les plus performantes) et le marché alternatif (où
s’échangent les titres des PME à fortes perspectives de réussites).
Elle joue le rôle de dépositaire central en assurant la comptabilité des valeurs mobilières. Elle
prend en charge du dénouement des opérations passées en bourse par la livraison des produits
financiers contre le règlement.
Organisés en sociétés, les intermédiaires en bourse sont les seuls acteurs habilités à placer des
ordres sur la bourse.
En vue d’être coté sur l’un ou l’autre des marchés des titres de capital, la société devrait
remplir certaines conditions fixées par le règlement général de la bourse. Ces conditions sont
classées en conditions communes pour les deux marchés et les conditions spécifiques pour
chacun des marchés.
Conditions communes
- Publication des états financiers certifiés des deux exercices précédant l’introduction
en bourse, qui comprennent notamment les états financiers individuels et consolidés, les états
financiers PROFORMA individuels et consolidés. Si le dernier exercice est clôturé depuis
plus de huit mois, il y a une obligation de publier les comptes du premier semestre
accompagnés de l’avis du commissaire aux comptes.
120
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
-Présentation d’un rapport d’évaluation des actifs de la société, effectué par un expert
membre de l’OECT ou par tout autre expert dont l’évaluation est reconnue par le CMF.
-Justifier de l’existence :
121
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Conditions spécifiques
3. L’équipe Projet
La réussite de l’introduction d’une entreprise en bourse, comme tout projet d’ailleurs, est
conditionnée par la qualité des personnes formant l’équipe projet et prenant en charge ce
dossier.
122
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
L’équipe projet est formée par des personnes internes à l’entreprise et par des personnes
externes à l’entreprise chacun jouissant d’une expertise dans leurs domaines de compétence et
fournissant du conseil à l’entreprise.
Une entreprise cotant ses titres en bourse devrait rassurer les potentiels investisseurs par la
qualité de son de management gage d’atteinte des résultats prévisionnels : Président Directeur
Général (CEO), Directeur Administratif et Financier (CFO), Auditeurs internes, Contrôleur de
Gestion, Chefs Comptables, Directeur marketing … D’ailleurs, ce management, grâce à son
expérience et à sa capacité de coordination entre les différentes parties, est une pièce
maitresse dans le processus d’introduction en bourse.
123
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Le choix des parties suivantes est déterminant dans la réussite du projet de l’introduction en
bourse :
124
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
En vue de protéger l’épargne publique, nous avons listé au niveau de la partie précédente, les
conditions nécessaires pour l’admission des actions de l’entreprise au niveau du marché
boursier. Hormis ces conditions, le conseil du marché financier veille à ce que l’entreprise
objet de cotation ait une certaine lisibilité sur le plan juridique, comptable et financier.
125
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Organigramme juridique
- L’objet social
- La forme juridique
- La nature des titres composant son capital : actions ordinaires, actions à
dividendes prioritaires, actions sans droit de vote …
- La structure de capital permettant de cerner le lien capitalistique entre elles.
126
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Des séances de travail sont entreprises avec le management de la société pour décider des
sociétés à inclure dans le périmètre de consolidation de la société à introduire en bourse.
Ainsi, des décisions relatives à la sortie d’un actif du périmètre à proposer au public, des
décisions de fusion de certaines sociétés, de scission, d’apport partiel d’actifs et la création
éventuelle d’une nouvelle holding dont les titres seraient proposés au public sont prises.
Le capital Social
Le mode de gouvernance
« Article 215 (paragraphe premier nouveau) - Les statuts de la société peuvent comporter la
dissociation entre les fonctions de président du conseil d’administration et celles de directeur
général de la société. La dissociation entre lesdites fonctions est obligatoire pour les sociétés
cotées en bourse ». (Loi n° 2019-47 du 29 mai 2019 - Chapitre V Renforcement de la
gouvernance des sociétés commerciales)
127
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Ainsi l’Expert-Comptable serait d’un grand support pour l’entreprise, certes pour
l’élaboration de la documentation juridique nécessaire, mais surtout pour l’accompagnement
dans le cadre de cette réorganisation fonctionnelle et la défalcation des attributions du
directeur général et du président du conseil d’administration.
La société devenant une entité d’intérêt publique interceptant les investissements du publique,
l’Expert-Comptable devrait analyser les conventions unissant la société avec les autres
sociétés du groupe d’une part et les conventions unissant la société avec ses dirigeants,
administrateurs et actionnaires d’autre part. L’expert-comptable s’assurerait du respect des
dispositions des articles 200 et suivants et l’article 475 du Code des Sociétés Commerciales
relatives aux conventions réglementées, sinon des propositions pour le toilettage de ces
conventions devraient être formulées par l’expert-comptable.
Les litiges
Le dénouement des litiges auxquels l’entreprise est parti pourrait avoir un impact important
sur la vie boursière de l’entreprise. C’est à cet égard que L’expert-comptable devrait recenser
exhaustivement ces litiges, collecter des éléments probants quant à leur potentiel impact et
présenter un rapport aux dirigeants de la société sur le statut de ces litiges et leur potentiel
impact financier. Des solutions devraient être pensées par le management de la société en vue
de limiter au plus l’exposition à ces risques.
Le patrimoine de la société
128
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Conclusion
Rappelons que l’introduction en bourse est une opération de vente au public d’actifs dont le
futur est prometteur. Ainsi, ces investisseurs doivent disposer à temps des informations
financières fiables et pertinentes pour apprécier les réalisations financières de l’entreprise et
être suffisamment informés sur son potentiel futur de création de valeur et ce Pré introduction
en bourse et post introduction en bourse.
A cet égard, l’Expert-Comptable devrait s’assurer d’une que l’entreprise est suffisamment
outillée pour être à la hauteur des attentes des potentiels investisseurs. Son intervention
consiste en un diagnostic de l’ensemble du processus de production et de communication de
l’information comptable et financière aboutissant à la production des informations destinées
au public.
129
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
130
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
131
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
- Des contrôles réguliers sont faits sur les différents processus opérationnels et les
enregistrements en découlant ; des recommandations sont apportées pour
améliorer l’efficacité et l’efficience des différents processus ;
- Une attention particulière est apportée au processus de la production de
l’information comptable, la prise en charge des risques afférents et la procédure
de l’arrêté des comptes.
- Une veille est apportée en vue de garantir la conformité légale et règlementaire
des dispositifs mis en place ;
Rappelons à cet effet, que le CMF en Tunisie, a conditionné l’introduction en bourse par
l’existence d’auditeur interne au sein de la structure.
Conclusion
La présentation d’un rapport de Due Diligence établi par un expert-comptable est l’une des
conditions de l’introduction en bourse. Notre expert-comptable jouant le rôle de conseiller de
l’entreprise dans le cadre de l’introduction en bourse, ne pourrait pas exécuter cette mission
de Due Diligence (incompatibilité). Toutefois, en tant que conseiller ce dernier assisterait
l’entreprise pour la préparation des informations pertinentes faisant l’objet de l’audit
d’acquisition et l’organisation de la data-room en conséquence.
La Due Diligence est un audit approfondi de la situation de la cible qui va au-delà de l’audit
financier du moment où son objectif ne se délimite pas à l’ajustement des comptes du moment
où mais s’étend également à :
132
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
éléments créateurs de valeur chez l’entreprise aussi bien que les risques potentiels
auxquels ces values drivers sont confrontés. Ces informations qualitatives
permettent aux investisseurs de comprendre les éléments clés de l’affaire et les
enjeux y afférents.
- L’identification des différents risques auxquels l’entreprise est exposée et leur
quantification en terme monétaire : Il y a lieu de noter que la Due Diligence
comprend en plus de celle comptable et financière :
o La due diligence juridique consistant en une analyse de l’ensemble des
contrats de l’entreprise, ses litiges en cours et sa conformité par rapport à
son cadre réglementaire.
o La due diligence fiscale consistant en un audit du degré de respect de la
cible de la règlementation fiscale qui lui est applicable.
o La due diligence sociale consistant en une analyse de l’évolution
quantitative et qualitative de la masse salariale de l’entreprise tout en se
focalisant sur le degré de respect de la réglementation sociale y afférente.
o La due diligence environnementale permettant de cerner les risques
environnementaux lié aux opérations de l’entreprise.
En effet, les investisseurs doivent avoir l’assurance que les fonds levés par l’entreprise
seraient alloués à la création de valeur et non pas à l’extinction de risques non identifiés au
moment de l’introduction en bourse. Le rapport de Due Diligence permettrait de valoriser ces
risques communément appelés « Ajustements de Due Diligence » qui viendraient en
déduction de la valeur des capitaux propres de l’entreprise.
L’expert-comptable conseiller de l’entreprise devrait à cet effet anticiper les travaux de la due
diligence, effectuer les analyses nécessaires et dégager les risques auxquels l’entreprise fait
face.
133
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Section Opérationnelle
134
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Section financière
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Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
Section juridique
Un autre volet est à approfondir par l’Expert-Comptable à savoir la tenue des valeurs
mobilières donnant accès au capital. Seront ainsi examinés le registre du mouvement des
actions, les fiches individuelles des actionnaires ; le registre des nantissements des actions.
Une attention particulière est portée aux nantissements inscrits sur les actions de la société qui
s’introduirait en bourse pour en informer d’une part les potentiels investisseurs et d’autre part
pour les besoins de calcul des montants à lever en cash out.
Section sociale
La data room est une salle d’information à accès limité contenant les documents juridiques,
sociaux, fiscaux, comptables, financiers, opérationnels de la cible …nécessaires pour entamer
l’audit d’acquisition et mis à la disposition de l’investisseur.
136
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Les data rooms se font de plus en plus de manière électronique en faisant recours à des sites
spécialisés en la matière et ce pour préserver la confidentialité des informations.
En effet, ces sites d’hébergement de data room permettent à la société de gérer les
autorisations d’accès à la plateforme, de retracer les dates de connexion par utilisateur, de
mettre certains documents en mode consultation et d’empêcher toute sauvegarde ou
impression.
L’expert-comptable ayant engagé les analyses préalables ci-haut décrites, est le mieux placé
pour assister la société dans l’alimentation de cette data room. L’annexe 1 de ce mémoire
décrit l’organisation de cette data room.
Il convient de préciser qu’en plus des informations émanant de la data room, la due diligence
pourrait être alimentée des informations provenant des :
La valeur de l’action pourrait être perçue comme la récompense des efforts des fondateurs de
la société lors de la mise initiale du capital et tout l’apport et le suivi qu’ils n’ont cessé de
fournir en vue d’assurer la création de valeur au sein de la société.
Ceci étant, cette valeur serait déterminée par l’intermédiaire en bourse sur la base des
éléments suivants :
Le PER
Le PER (Price Earning Ratio) est un des indicateurs les plus utilisés dans la communauté
financière. L’expert-comptable a à calculer le PER théorique se basant sur la valeur fournie
par l’intermédiaire en bourse comme suit :
PER théorique =
Le résultat net consolidé est celui prévisionnel ; à défaut serait retenu celui du dernier exercice
clôturé.
138
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
- Les PER des dernières introductions en bourse sur le même marché financier vue
qu’il s’agit du même contexte du marché.
- Les PER des entreprises cotées en bourse appartenant au même secteur voire des
secteurs d’activité proche en bourse vue que ses entreprises présentent des
caractéristiques en commun.
Un PER théorique proche des PER développées dans les deux points ci-dessus est de nature à
réconforter l’Expert-Comptable quant à la cohérence de la valeur fournie par l’intermédiaire
en bourse.
La Valeur de Rentabilité
Cette méthode considère que l’entreprise est un investissement et que l’attention est focalisée
sur les bénéfices que la société dégagerait dans le futur tout en considérant les risques
associés.
La valeur de rentabilité=
Nous avons jusque-là toujours parlé de la valeur de l’action déterminée par l’intermédiaire en
bourse pour les besoins de la levée de fonds. Toutefois, il convient de préciser que cette
valeur n’est que le tremplin pour la détermination de la valeur d’émission.
En effet, comme dans toute transaction commerciale, les remises accordées ne peuvent que
rendre l’offre plus attractive et maximisent la probabilité de conclusion de la transaction.
Cette remise n’est autre que la décote d’introduction qui se situe généralement dans
l’intervalle 15%-25% de la valeur de l’action.
139
Partie 1 : Les Préalables à la Capitalisation de l’entreprise : Missions de l’Expert-Comptable
La décote d’introduction est donc le sacrifice sur le prix d’introduction par rapport à la valeur
que consent la société (ou l’actionnaire réalisant un cash out). Cette décote compense
l’asymétrie d’informations entre l’ancien actionnaire et le nouvel actionnaire et garantit le
bouclage du placement du titre.
Le choix de l’un ou de l’autre des marchés de cotation pour le marché financier tunisien
dépend de l’historique de cette dernière (nouvelle constitution) et ses performances passées
(résultats réalisées). A l’encontre des autres marchés financiers, où chaque compartiment a en
plus des conditions relatives au pourcentage d’ouverture de capital (intimement lié au prix
d’émission et le montant à lever), le marché financier tunisien est accessible pour ses deux
cotes sous réserve de l’ouverture d’au moins 10% du capital et un montant supérieur à un
million de dinars.
- La partie qui servira au rachat des actions existantes des anciens actionnaires
appelée Cash In
- La partie qui servira au financement du projet de développement de la société et
qui serait rémunéré par une augmentation de capital réservée au public appelée
Cash Out ;
140
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
141
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
141
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Le renforcement des capitaux propres des entreprises par la levée de fonds en vue du
financement de leur stratégie est important et ce pour les différents stades de vie de
l’entreprise.
La levée des fonds auprès des actionnaires historiques n’est pas toujours envisageable.
L’accès au marché boursier permet le financement d’un nombre limité d’entreprises vu les
conditions d’admission d’une part et le cout du processus d’introduction d’autre part. A défaut
de moyens, ces entreprises en quête de capitalisation peuvent ouvrir leur capital pour des
investisseurs privés et/ou institutionnels organisés sous la forme d’un fonds d’investissement.
Les retours d’expérience sur le capital investissement sont très mitigés pour les promoteurs
des projets. Certains promoteurs ont eu du mal à trouver leur équilibre dans la relation avec le
capital investisseur post investissement. Ceci est compréhensible du fait que le prometteur
s’est inséré dans une dynamique de travail participative avec le nouvel investisseur qu’il ne
maitrise forcément pas.
Le métier du capital investissement, quoiqu’il soit historique, n’est pas assez connu par les
chefs d’entreprises tunisiennes. L’expert-comptable conseiller de l’entreprise devrait
expliquer à son client la notion de capital investissement, les différents segments composant
ce métier, les acteurs existants sur le marché et les motivations de rapprochement avec ces
fonds d’investissements.
142
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Capital-risque, capital développement, capital retournement … sont tous des métiers relevant
du capital investissement pour des entreprises en différents stades de vie. Il convient donc de
définir le capital investissement d’une manière générale et de comprendre les spécificités de
ses segments.
1.1. Définition
Le capital investissement appelé aussi Private Equity est un investissement négocié en fonds
propres et en quasi fonds propres à durée maximale définie impliquant des risques spécifiques
et espérant une rentabilité élevée, réalisé pour le compte d’investisseurs qualifiés pour
accompagner des entrepreneurs.
Le Private Equity consiste en une prise de participation en capital des entreprises pour
financer leur démarrage ou leurs croissances, leur transmission ou leur survie. Il s’agit ainsi
de financer des sociétés en création ou des PME à un moment critique de leur histoire en
palliant au manque de moyens de leurs fondateurs historiques et en leur procurant les fonds
qu’ils n’ont pas pu les chercher auprès des marchés financiers et que les banques refusent de
leur les procurer en raison de leurs risques élevés.
Une prise de participation est généralement effectuée d’une durée allant de 3 à 7ans. Ceci veut
dire que depuis l’entrée en capital, l’investisseur en capital devrait avoir prévu une durée au
terme de laquelle il se désinvestira de sa participation et comment se désinvestissement aura
lieu.
Tout investissement présente un couple (rentabilité/risque). Le risque est plus important pour
le cas du Private Equity en raison du risque inhérent de certaines entreprises en situations
particulières (la création, la restructuration …)
143
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
L’objectif du capital investissement est de d’obtenir une rentabilité supérieure à celle que
l’on pourrait obtenir à travers un placement sans risque (obligations de l’état, bons de trésor
…). Le Private Equity obéit à une règle simple : Plus l’investissement est risqué, plus la
rentabilité espérée doit être élevée.
De même, l’investisseur espère tirer une rentabilité plus élevée que celle des titres des
comparables cotés en bourse. En effet, l’immobilisation de l’investissement à long terme
représente un risque spécifique qui se rémunère par la prime d’illiquidité.
Ces acteurs confient au capital investisseur le soin d’investir une partie des fonds dont ils
disposent tout en augmentant la rentabilité de leurs portefeuilles et en minimisant les risques
associés.
Le Private Equity permet de financer l’entrepreneur ayant besoin de fonds pour le projet dont
il est porteur, qui est prêt à ouvrir le capital de l’entreprise et à partager son pouvoir et qui a
pu convaincre le capital investisseur de ses qualités d’entrepreneur (Leadership, vision,
intégrité, ouverture d’esprit, persévérance, bon sens, imagination)
144
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Le capital investissement est une chaine de financement qui accompagne les entreprises non
cotées tout au long de leur cycle de vie. Chaque phase dans le cycle de vie de l’entreprise se
caractérise par un niveau de risque particulier et lui correspond de ce fait une attente de
rentabilité d’investissement particulière et donc un segment particulier du capital
investissement comme le montre la figure suivante.
Source : AFIC
145
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Capital Risque
L’entreprise est en phase de création ou tout au début de son activité. Elle n’a pas
commercialisé son produit. Le financement est destiné au développement du produit et à sa
première commercialisation.
Le taux de sinistralité pour le capital risque est de 30% à 40% ; le TRI escompté de ce fait par
le fonds d’investissement est supérieur à 30%.
Capital Développement
L’entreprise a atteint son seuil de rentabilité et dégage des profits. Les fonds seront employés
pour :
-Le Rachat de positions minoritaires : l’investisseur rachète les actions détenues par
des actionnaires familiaux ou éventuellement par d’autres opérateurs en capital
investissement
Les capitaux sont destinés à l’acquisition par la direction existante ou par une nouvelle
équipe, accompagnée de leurs investisseurs, d’une société en phase de maturité et dégageant
d’importants flux de trésorerie. Cette acquisition sera financée en combinant un montant
important de la dette avec les capitaux propres en vue de profiter de l’effet de levier.
Le taux de sinistralité pour le capital transmission est de 20% en moyenne ; le TRI escompté
de ce fait par le fonds d’investissement se situe entre 20% et 30%.
146
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Capital retournement
Les capitaux propres investis par le fonds d’investissement servent à financer une entreprise
en difficulté économique pour la redresser.
Le taux de sinistralité pour le capital transmission est de 20% en moyenne ; le TRI escompté
de ce fait par le fonds d’investissement se situe entre 20% et 30%.
La Tunisie est le premier pays arabe à avoir introduit le capital investissement comme une
alternative de financement de son économie et ce depuis les années 90.
L’exercice 2021 a enregistré 154 transactions de capital investissement en Tunisie pour une
valeur de 335 millions de dinars soit un ticket moyen de 2,175 millions de dinars.
147
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Les investisseurs en capital sur le marché tunisien sont averses au risque. En effet, la majorité
des investissements a été toujours faite dans le capital développement ; les investissements en
capital-risque demeurent timides. Toutefois, l’exercice 2021 a enregistré des investissements
en capital retournement qui devrait être analysé à la lumière des incitations fiscales
accompagnant les sociétés dans le cadre de leurs restructurations.
Instruments financiers
Les investisseurs en capital sur le marché tunisien souscrivent en majeure partie à l’émission
des actions ordinaires et ce en comparaison avec la souscription en obligations et l’injection
de comptes courants associés
148
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
L’activité du capital investissement en Tunisie est assuré via quatre types de véhicules à
savoir les Sociétés d’Investissement à Capital Risque « SICAR », les Fonds Communs de
Placement à Risque « FCPR », les fonds d’amorçage et les fonds non-résidents.
La décision de l’ouverture de capital auprès des fonds d’investissement est une décision
courageuse de la part du management et est souvent prise pour :
149
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
L’ouverture de capital à un investisseur financier est un projet qui devrait être réussi par
l’entreprise. Ainsi, le manager doit
L’appui de l’expert-comptable dans le cadre de ce projet ne peut que maximiser les chances
de sa réussite du fait de son profil pluridisciplinaire. Ainsi, l’expert-comptable évalue
préalablement l’éligibilité de l’entreprise au capital investissement, l’assiste pour
l’établissement des documents de référence en matière de levée de fonds, l’accompagne dans
l’audit d’acquisition et finalement dans la négociation des termes de la transaction.
150
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Pour apporter une réponse à cette interrogation, l’expert-comptable se focaliserait sur deux
éléments d’analyse : le management et le projet
1.1. Le management
Le profil du management constitue un élément décisif pour les fonds d’investissement pour la
prise de décision de financement du projet.
Evoquer ces questions avec le management ne peuvent que le sensibiliser davantage par
rapport aux enjeux de l’ouverture du capital à un investisseur financier ; c’est d’ailleurs
l’intérêt d’être assisté par un professionnel maitrisant le processus de levée de fonds.
151
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
1.2. Le projet
Rappelons que le principe de Private Equity est une mise initiale avec un objectif de cession à
moyen terme avec la réalisation d’une plus-value. Cette plus-value ne pourrait être réalisée
que suite création de valeur par l’entreprise.
A noter que cette même démarche serait engagée par le fonds d’investissement pour
l’évaluation de l’opportunité d’investissement et l’Expert-Comptable ne fait qu’anticiper les
analyses et les interrogations à poser par le fonds d’investissement.
152
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
L’organisation du projet
Le financement du projet par le capital investisseur est fait dans l’optique de tirer une plus-
value à moyen terme. Pour ce faire, le capital investisseur doit surveiller de très près les
réalisations de la société à travers des états de gestions mensuels et un arrêté au moins
trimestriel des comptes. Ces informations financières lui permettent de juger les réalisations
par rapport aux attentes, de proposer des actions correctives et suivre leurs réalisations.
- Quel est le système d’information exploitée par l’entreprise et quel est son degré
d’intégration ?
- Quel est la fréquence actuelle de l’arrêté des comptes chez la société
(trimestrielle, semestrielle, annuelle) ?
- Quelles sont les pratiques poursuivies par l’entreprise en terme de budgétisation
(annuelle, trimestrielle, mesure des écarts et actions correctives) ?
- Est-ce que la société dispose d’un auditeur interne ?
- Comment est structurée la cellule de contrôle de gestion chez l’entreprise ?
- Quels sont les contenus et les avis des commissaires aux comptes au niveau de
leurs lettres de contrôle interne et leurs rapports général et spécial ?
153
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Ci-après, dans l’ordre, la structuration type d’un mémorandum d’informations et les points
clefs considérés par les potentiels investisseurs.
Il s’agit en effet des éléments de base de l’dentification de l’entreprise : raison sociale, objet
social, date de création, forme juridique, fondateurs, structure de l’actionnariat, filiales/
société mère si existe …
Cette partie comporte une description de l’offre proposée par l’entreprise et sa particularité. Il
s’agit en effet de la partie la plus importante au niveau du mémorandum d’information vu
154
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Tous les moyens doivent être utilisés par l'entreprise en vue de bien présenter son offre par
des supports photos, vidéos, article de presse …
Le projet du fonds d'investissement au sein de l’entreprise est motivé par une plus-value à la
sortie donc la création de valeur pendant la période d’investissement. L'équipe dirigeante de
l'entreprise étant partie prenante dans cette création de valeur, le mémorandum d'information
devrait inclure une présentation des membres clés de l'équipe dirigeante, leurs formations,
leurs expérience professionnelle leurs fonctions et leur ancienneté au sein de l'entreprise.
Réalisations financières
Cette note d’analyse serait interprétée par le fonds d’investissement à la lumière des
conclusions de la partie traitant de l’avantage concurrentiel.
155
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Perspectives
Cette partie présente les objectifs chiffrés à moyen termes de l’entreprise : part de marché,
chiffre d’affaires prévisionnel, rentabilité d’exploitation, rentabilité financière prévisionnelle,
investissement prévisionnel …
Synthèse
Avec l’existence d’une multitude d’acteurs dans le capital investissement et en vue de garantir
l’efficience et la confidentialité de l’opération de levée de fonds, il est important que la
société frappe à la bonne porte du capital investisseur.
A cet égard, l’expert-comptable examinerait les critères suivants pour un bon ciblage des
fonds à contacter :
156
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
157
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
2.3. Le teaser
Les fonds d’investissement cibles étant identifiés, il convient de préparer le support servant au
premier contact à savoir le teaser.
Le teaser n’est qu’un résumé du mémorandum d’information qui traitera de l’Investment case
d’une manière anonyme. Ce teaser serait envoyé aux fonds d’investissement pour un premier
démarchage.
Suite à l’analyse du teaser, une lettre de confidentialité (Annexe 3) serait envoyée par
l’Expert-Comptable pour le compte de la société, aux fonds d’investissement ayant confirmé
leur intérêt pour l’Invest Case anonyme.
Quoiqu’elle a un caractère non liant, La lettre d’intention couramment appelée LOI (Letter of
Intent - Annexe 4) est la première pierre du potentiel montage juridique qui se mettrait en
place entre les deux parties.
Ce document, précédé par des pourparlers entre les deux parties , est remis par le potentiel
acquéreur au vendeur manifestant son intention d’investir au sein de l’entreprise sous réserves
de la réalisation de certaines conditions. Ce document résume les grandes lignes
d’investissement envisagées par le fonds d’investissement.
158
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
La lettre d’intention fait souvent l’objet de négociation entre les deux parties. L’expert-
comptable pourrait à ce stade accompagner l’entrepreneur dans l’analyse et l’évaluation de/
des offres reçues.
Plus que la lettre d’intention soit détaillée mieux c’est pour la compréhension de l’offre et
l’efficacité de la transaction.
159
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Conditions suspensives
L’investissement décrit au niveau de la lettre d’intention serait réalisé sous réserve des points
suivants :
Tout d’abord, L’Expert-Comptable s’assurerait que cette offre est cohérente avec les
pourparlers entre son client et le fonds d’investissement et qu’elle reprenne tous les points
importants convenus. L’Expert-Comptable ne devrait pas hésiter pour poser toutes les
questions qu’il juge nécessaire au fonds d’investissement en vue d’appréhender les termes de
l’offre d’investissement.
Il est important de noter que plusieurs LOIs pourraient être reçues si différents investisseurs
ont été contactés. A cet égard, l’Expert-Comptable a à dresser une grille comparative des
160
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
différentes offres reçues. Les critères de comparaison figurant sur la grille de l’Expert-
Comptable porteraient sur :
Le prix de la transaction est certes un critère important dans la décision de choix du potentiel
partenaire financier mais n’est pas unique élément déterminant ; s’agissant d’une
recomposition de la structure de l’actionnariat pour une durée conséquente, le profil de
l’actionnaire et les règles de gestion suggérées par ce dernier ont également un aspect
significatif dans le choix en question.
La LOI retenue serait signée par la société et retournée au fonds d’investissement. Ce dernier
engagerait les travaux de Due Diligence incessamment.
Il convient de noter que plus qu’une offre pourrait être retenue donc différents investisseurs
seraient mis en compétition si et seulement si les LOI correspondantes ne prévoient pas des
clauses d’exclusivité.
161
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Une deuxième négociation est à entreprendre par suite de la clôture des travaux de Due
Diligence. C’est la négociation la plus importante du moment où c’est la dernière étape avant
la concrétisation de l’investissement.
Il est à noter, tout d’abord, qu’un consensus préliminaire sur le prix de la transaction et le
pourcentage de dilution des anciens actionnaires existait entre les parties et était matérialisé au
niveau de la LOI.
Un rapport de Due Diligence serait remis aux deux parties détaillant principalement les
éléments de risque identifiés par les auditeurs avec leurs quantifications.
162
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Des discussions en interne sont à engager par l’Expert-Comptable avec son client pour lui
exposer les risques qui vont entraver la valeur de son entreprise.
Des discussions pourraient être engagées également avec les professionnels ayant opéré la due
diligence pour des éclaircissements mais également pour défier si besoin, certains
ajustements, surtout que l’Expert-Comptable conseiller est bien placé pour juger de la
pertinence des risques (donc ajustements) proposées par la Due Diligence.
163
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Ces ajustements étant fait dans le but de se prémunir contre un ou plusieurs risques qui
peuvent se dénouer ou non dans le futur, l’Expert-Comptable conseillerait son client pour
négocier avec le futur actionnaire des clauses de révision de prix comme expliqué ci-après.
Une fixation du prix de la transaction « locked box » implique la fixation d’un prix de vente
ferme au moment de la transaction vu que le nouvel actionnaire s’est déjà couvert à cette date
contre les risques futurs par les ajustements de la Due Diligence. Ce nouvel actionnaire
profitera donc post investissement de la non-réalisation de ces risques au dépend de
l’actionnaire historique qui a sacrifié au moment du closing une partie de la valeur de son
entreprise.
C’est pour palier à la fixation d’un prix de vente ferme au moment du closing que le
mécanisme de complément de prix couramment appelé « Earn Out » a vu le jour. L’earn Out
permet de segmenter le prix de rachat en deux montants : le premier payable à la date du
closing de la transaction et le deuxième payable post closing suite à la levée des risques
identifiés par la due diligence.
Ce mécanisme d’Earn Out pourrait également être proposé par l’Expert-Comptable à son
client s’il est en différend avec le fonds d’investissement quant aux réalisations
prévisionnelles de la cible. Ce mécanisme permettrait d’augmenter le prix de la transaction
suite réalisation de la performance future telle que budgétisée.
La fixation de prix de vente basé sur le modèle d’Earn-out est un outil intéressant mis à la
disposition de l’Expert-Comptable permettant de réduire l’asymétrie d’informations entre les
deux parties du deal. Toutefois, l’Expert-Comptable devrait être conscient que cet outil ouvre
164
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Les cessions des actions par les actionnaires historiques à un fonds de capital investissement
sont communément appelées Cash Out. Dans le lexique de corporate finance, les
professionnels opposent souvent les notions de Cash In et Cash Out quoiqu’ils soient
combinés dans le cadre d’un même montage ;
Cash In
L’investissement réalisé par le capital investisseur sert à financer une nouvelle étape de
développement de l’entreprise. Ainsi, l’investissement du nouvel actionnaire se fait via une
augmentation de capital réservée à ce dernier.
Cash Out
Les opérations de Cash Out consistent en un rachat par l’investisseur financier de titres
détenus par les actionnaires historiques.
Dans les montages d’ingénierie financière, ce mécanisme de Cash Out permet généralement
de :
165
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
166
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Il est à rappeler que le capital investissement est réalisé au sein de l’entreprise cible pour une
période prédéterminée en vue de réaliser une plus-value à la sortie. Le fonds d’investissement
devrait de ce fait avoir toute l’assurance sur son désinvestissement et la liquidité de sa
participation (la sortie).
La sortie est un élément crucial dans l’ingénierie de l’opération d’investissement et fait l’objet
de négociation préalables entre les deux parties dont les intérêts divergent du moment où :
Le pacte d’actionnaires régissant la relation entre les deux parties définirait donc les modalités
de sortie dans des conditions normales et prévoirait également des mécanismes protecteurs
pour le fonds d’investissement pour assurer sa sortie.
Modalités de sortie
Les deux parties vont arrêter d’un commun accord avant concrétisation de leur partenariat, les
grandes lignes de la sortie du fonds d’investissement à savoir :
167
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Le client à ce stade avancé de la transaction est souvent impatient pour le closing et pourrait
ne pas accorder autant d’importance pour la négociation des critères de sorties ci-dessus
exposés. L’Expert-Comptable devrait sensibiliser son client sur les enjeux des conditions de
sortie à convenir notamment :
Les modalités de sortie arrêtées entre les parties seraient ainsi détaillées au niveau du pacte
d’actionnaires régissant la relation entre les deux parties tout au long de la durée de vie du
partenariat.
Les deux parties doivent user de tous les efforts pour clôturer la sortie. Toutefois, certaines
difficultés pourraient survenir et entraver le bon déroulement de la sortie du fonds
d’investissement. Ceci n’est surement pas une surprise et c’est un vécu au niveau des
transactions de Private equity ; d’ailleurs ces difficultés font toujours l’objet de débats pré
closing et des mécanismes de protection de la sortie sont toujours envisagées au niveau du
pacte d’actionnaires.
168
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Si malgré tous les efforts déployés, les parties n’arrivent pas à assurer la sortie dans les
conditions initialement arrêtées, les pactes d’actionnaires prévoient généralement l’option
donnée au fonds d’investissement d’enclencher la vente de la totalité des titres composant le
capital de la cible. Ainsi serait mandaté un professionnel de « fusion acquisition – M&A »
(banque d’affaires, Expert-Comptable, cabinet d’ingénierie financière …) pour gérer le
processus de vente.
L’Expert-comptable devrait à cet égard anticiper et identifier les risques associés à la mise en
jeu d’une vente collective. Il conseillerait, à cet effet, son client de négocier un droit de
priorité sur le rachat des actions par un nouveau investisseur. Ainsi, si ce droit de priorité a été
insérée au niveau du pacte d’actionnaires, les actionnaires historiques offriraient à
l’investisseur financier de racheter sa participation suivant la valorisation déterminée par le
professionnel mandaté. L’investisseur financier aurait le choix d’accepter ou non ce prix. Si
cette offre est non acceptée, le professionnel mandaté continuera son processus de recherche
d’acheteurs intéressés. Si l’offre initialement formulée par les actionnaires historiques est plus
élevée que celles reçues suite à la prospection faite par le professionnel mandaté, les
actionnaires historiques mettraient en jeu leur droit de priorité.
Cette partie présentera les éléments clés de ces documents juridiques aussi bien que
l’intervention de l’Expert-Comptable conseiller de l’entreprise dans le cadre de leur mise en
place.
169
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
Le pacte d’actionnaires est un document contractuel liant les parties dès la finalisation de
l’opération. Il est complémentaire aux statuts de l’entreprise et est destiné à organiser les
relations entre l’investisseur financier, les actionnaires historiques et la société cible tout au
long de la période d’investissement et a même anticiper les solutions à des situations
conflictuelles qui pourraient survenir.
170
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Il est à rappeler que dès le stade de la lettre d’intention, l’investisseur financier a exposé ses
souhaits en termes d’organisation et mode de fonctionnement de la société. Ces souhaits ont
été discutés entre les deux parties et un accord de principe a été fait impliquant l’avancement
dans le processus de la levée de fonds.
L’investisseur financier cherche à protéger son épargne au sein de la société et à réaliser une
plus-value à la sortie. Il mettra de ce fait, au niveau du pacte d’actionnaires, les garde fous
nécessaires pour ce faire à l’instar des :
171
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
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Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
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Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
un tiers qu’il n’agrée pas sous réserve de les acquérir lui-même ou les faire
acquérir par quelqu’un d’autre.
o La clause de préemption : qui permettra à l’investisseur financier
d’acquérir au prorata de son pourcentage de contrôle les actions qui
seraient cédés par un autre actionnaire. Cette clause a aussi pour finalité le
contrôle de la configuration du capital.
o La clause de sortie conjointe : permettant à l’investisseur financier de
céder ses actions aux mêmes conditions que l’actionnaire majoritaire.
Les dispositions ci-dessus évoquées sont certes contraignantes pour l’entrepreneur. L’apport
de l’Expert-Comptable est d’arriver à convaincre l’entrepreneur que ces nouvelles règles de
gestion et de gouvernance, quoiqu’elles entraineraient des changements majeurs au niveau de
la gestion et des équipes, permettraient l’institutionnalisation de l’entreprise qui en soit est un
grand pas pour la préparation à une éventuelle introduction en bourse.
La convention de garantie est un acte juridique entre l’investisseur financier et les actionnaires
historiques permettant de garantir les bases de détermination de la valeur de l’entreprise et du
montant libéré par l’investisseur.
- La survenance d’un passif occulte dont le fait générateur est antérieur à la date
d’acquisition et qui n’a pas été identifié au moment de l’acquisition (dettes
fournisseurs, litiges, dettes fiscales, sociales …) ;
- La dépréciation d’un actif par rapport à sa valeur déterminée au moment de
l’acquisition (Créance irrécouvrable, avance fournisseurs irrécouvrable, stocks
rossignols …) ;
- Une inexactitude des déclarations.
La convention de garantie d’actifs et de passifs est structurée en deux parties : les déclarations
et l’indemnisation.
174
Partie 2 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de l’Entreprise
dans son Introduction en Bourse
Les déclarations
Il s’agit d’un inventaire des différents éléments significatifs se rapportant à la cible et une
déclaration sur l’exactitude de ces éléments dont notamment :
L’indemnisation
Cette partie traite des cas mettant en exécution la convention de garantie d’actifs et de passifs
et la méthodologie de calcul du montant de l’indemnité due par les garants à cet effet.
175
Partie 3 : Capitalisation de l’Entreprise : L’Expert-Comptable Accompagnateur de
l’Entreprise dans l’ouverture de son Capital au profit d’un Capital Investisseur
électronique pourrait faire partie des annexes avec la conservation d’une copie
électronique.
L’objectif est de démontrer à l’investisseur financier que l’information objet de la
mise en jeu de la convention de garantie était disponible au moment du closing et
consignée dans la convention d’actifs et de passifs.
De même devrait faire partie de ces annexes, un état exhaustif des différents
risques identifiés à l’occasion des travaux de Due Diligences et autres qui avaient
certainement été pris en considération pour la détermination du prix de la
transaction : litiges en cours, les risques fiscaux et sociaux identifiés …
- Conditions de la convention de garantie : L’Expert-Comptable assisterait son
client pour la négociation de certains éléments permettant de limiter l’impact de la
convention de garanties d’actifs et de passifs à savoir :
o La durée : mise à part les risques sociaux et fiscaux ayant une durée de vie
rattachée à la durée de prescription, une durée de vie de la garantie devrait
être négociée. Dans la pratique cette durée va d’une à trois années.
o Le montant minimum : En vue d’éviter de faire souffrir le partenariat pour
des montants insignifiants, un montant minimum pourrait être défini entre
les parties pour la mise en jeu de garantie. Tout montant inférieur à ce
montant minimum ne serait pas pris en compte pour la garantie en
question.
o Le seuil d’activation : les montants des réclamations cumulées doivent
atteindre un certain seuil pour l’enclenchement de la garantie en question ;
o La franchise : dans le cas de mise en jeu de la garantie, le montant de la
franchise serait déduit du montant des réclamations.
o Le plafond : c’est le montant maximum que les actionnaires historiques
sont tenus de verser.
176
Partie 4 : Etude Pratique
177
Partie 4 : Etude Pratique
La question qui se pose, à ce stade, Ces entrepreneurs ont-ils pris suffiseament du recul pour
analyser les causes de cette course contre la montre pour satisafaire les besoins de « la
banque » ? Ces entrepreneurs sont ils conscients de la vraie cause de leur problématique ?
L’Expert Comptable étant toujours été le conseiller par excellence des entreprises, joue-t-il
convenablement son rôle pour palier à cette problématique de sous-capitalisation ?
Partant de ce fait, nous avons jugé utile de comprendre la perception des entreprises des
services fournies par l’Expert Comptable lors d’un processus de levée de fonds. Pour ce
faire un questionnaire a été adressé à un échantillon d’entreprises. L’analyse des résultats de
ce questionnaire permet d’appréhender l’état des lieux de la mission de conseil fourni par
l’Expert Comptable dans le processus de capitalisation et pourra éventuellement soulever
des pistes d’amélioration pour le métier.
178
Partie 4 : Etude Pratique
1. Objet de l’enquête
Les objectifs recherchés par l’enquête élaborée sont principalement les suivants :
- Faire un état des lieux des différents types de missions conduites par l’Expert-
Comptable au sein de l’entreprise ;
- Analyser le degré d’implication des Experts Comptables dans le suivi de l’état de
santé finnacière de l’entreprise et l’évaluation de son taux de capitalisation ;
- Tirer des conclusions sur l’efficacité des conseils prodigués par les Experts
Comptables et leurs preceptions par l’entreprise.
2. Méthodologie
Cette enquête a été menée à l’aide d’un questionnaire que nous avons adressé à un échantillon
d’entreprises appartenant à différents secteurs d’activités et à des stades de vie différents.
Le questionnaire
- La deuxième partie est destinée à faire un état des lieux des missions usuellement
exercées par l’Expert Comptable ;
L’échantillon
Cette enquête a été menée à l’aide d’un questionnaire que nous avons adressé par voie
éléctronique en utilisant Google Form à un échantillon de 153 entreprises appartenant à
différents secteurs d’activités et à des stades de vie différents. 36 réponses à ce questionnaire
ont été reçues soit un taux de réponse de 23,5%.
179
Partie 4 : Etude Pratique
Les analyses des résultats de ce questionnaire se fera en suivant la même structuration que le
questionnaire, soit l’analyse du profil des répondants, l’analyse des missions généralement
confiées aux Experts-Comptables et l’analyse de l’implication de l’Expert Comptable dans les
missions de l’ingénierie financière.
On s’attarde sur le profil des entreprises ayant répondu au questionnaire et le profil de leurs
représentants d’autre part.
o Commerce international
o Commerce des produits agricoles
o Commerce des pièces de rechange
o Commerce de pièces autos et agricoles
o Industrie du textile et de l’habillement
o Industrie des chaussures
o Industrie des emballages plastiques
o Industrie métallurgique
o Industrie de conditionnement des produits agricoles
180
Partie 4 : Etude Pratique
- Effectif moyen: les entreprises questionnées sont segmentées par nombre d’effectif
comme suit :
181
Partie 4 : Etude Pratique
40% des personnes ayant répondu à ce questionnaire occupent des fonctions de direction
générale et 50% occupent des fonctions de direction Administrative et financière.
11% des personnes ayant répondu à ce questionnaire sont des femmes versus 89% hommes.
Les missions usuellement connues pour les Experts Comptables se rapportent à l’audit légal,
la comptabilité et le juridique et fiscal. Ce questionnaire permettrait de comprendre la
perception des entreprises pour la qualité des missions confiées à l’Expert-Comptable.
Un peu moins que la moitié des entreprises interrogées font appel aux services d’un Expert-
Comptable en qualité de commissaires aux comptes ; ce qui parait assez étonnant surtout que
la SARL a l’obligation de faire appel à un commissaire aux comptes, outre les SA, et le fait
que les indicateurs retenus par le législateur sont obligeants. L’entreprise tunisienne est
pratiquement astreinte à nommer un commissaire aux comptes Expert-Comptable.
182
Partie 4 : Etude Pratique
Les difficultés généralement rencontrées par la quasi-totalité des entreprises tunisiennes liées
à leurs structures financières et l’absence de diversité de produits financiers sur le marché font
de l’Expert Comptable outillé dans ce domaine un élément incontournable pour l’entreprise.
183
Partie 4 : Etude Pratique
C’est ainsi que du questionnaire il appert que la quasi-totalité des entreprises tunisiennes se
fait accompagner à plusieurs stades de sa vie et pour diverses interventions par un Expert
Comptable.
L’analyse financière
Près de 90% des sociétés interrogées se font accompagner par un Expert Comptable pour les
analyses de leurs situations financières dont la majeure partie plusieurs fois durant un
exercice. C’est pratiquement une mission permanente de l’Expert Comptable au sein de
l’entreprise qui prépare le livrable de l’analyse ou exploite les travaux efffectués par les
structures internes de l’entreprise à cet effet.
184
Partie 4 : Etude Pratique
La budgétisation
Près de 90% des sociétés intérrogées s’appuient sur les services de leurs Experts Comptables
pour l’établissement ou le contrôle des budgets établis par l’entreprise , dont une bonne partie
avec suivi tout au long de l’année.
185
Partie 4 : Etude Pratique
La valorisation
L’Expert Comptable est le mieux outillé pour procéder à cette évaluatio ; 75% des sociétés
interrogées ont fait appel à ce professionnel.
186
Partie 4 : Etude Pratique
Les sociétés interrogées ont répondu à 60% favorables à l’ouverture de leur capital ; ceci est
principalement motivé par des besoins de consolidation de leurs fonds de roulement et
d’amélioration de leur structure financière outre des développements et investissements à
déployer.
Figure 33 : Votre société sera-t-elle ouverte à une levée de fonds propres auprès de tiers
en vue d’une meilleure capitalisation ?
187
Partie 4 : Etude Pratique
4. Conclusion du questionnaire
Les sociétés interrogées confirment cette règle. L’expert-comptable dispose en effet de toute
la maitrise du domaine comptable, du domaine juridique, du domaine fiscal et social, du
domaine organisationnel et de gestion, du domaine de contrôle de l’information et de son
assurance, du domaine financier se trouve indispensable aux dirigeants d’une entreprise.
188
Conclusion générale
Conclusion générale
Toutefois, cette mission demeure une mission délicate et lourde vue les conséquences,
l’importance et l’irréversibilité des décisions à prendre par l’entreprise qui pourraient toucher
non seulement la composition de la structure de son capital et la valorisation du patrimoine
des actionnaires mais même la continuité de l’exploitation de l’entreprise dans certains cas.
Ces opérations étant délicates et d’une valeur inestimable pour l’entreprise et pour l’économie
nationale, la profession d’Experts- Comptables en Tunisie gagnerait à établir un guide
pratique sur les missions de l’Expert-Comptable dans le cadre d’un processus de capitalisation
servant comme doctrine mise à la disposition du professionnel.
190
Conclusion générale
Le présent mémoire à travers ses quatre premières parties pourrait modestement contribuer au
guide de la profession des Experts Comptables dans la cadre d’une mission de restructuration
et d’accompagnement de capitalisation.
191
Bibliographie
Bibliographie
Ouvrages
Brealey et al., Principe de gestion financière des sociétés, éditions McGraw-Hill, Montréal,
2000
Centre International de Formation Continue, « Comment conduire une analyse des états
financiers ».
Centre des jeunes dirigeants d’entreprise « Guide de financement des PME » , 2017
Gilles Mougenot « Tout savoir sur le capital investissement 5éme édition », Gualino éditeur,
Lextenso Editions, 2014.
Jean Baptiste Tournier et Jean Claude Tournier « Evaluation d’entreprises », Eyrolles 4ème
édition
Jean Etienne Palard et Frank Imbert « Guide pratique d’évaluation d’entreprise », Eyrolles
Juin 2013
Lionel Melka et Amit Shabi « Arbitrage sur Fusions Acquisitions », Economica, Janvier 2012
Ordre des Experts Comptables France « Mission d’évaluation Guide Pratique », 2012
Pascal Quiry et Yann Le Fur, « Pierre Vernimmen Finance d’entreprises »,Dalloz, 2012
192
Bibliographie
Loi de finances 2019: Réforme des règles de déduction des charges financières (Loi art. 34)-
PriceWaterHouseCoopers 04/01/19
Pierre Vernimmen- Finance d’entreprises – Pasqual Quiry et Yann Le fur – Editions Dalloz
2012
Les membres du Réseau Transmettre & Reprendre « Le guide du cédant au repreneur » -2015
Ernest Young « Guide to going public strategic considerations before during and post ipo »
2018
Mémoires
Samir Ait Elhadj « L’accompagnement de l’entreprise par l’expert-comptable lors d’une lévée
de fonds auprès d’un capital investisseur : aspects juridiques, comptables et fiscaux », Mai
2014
Sandrine Renée Bougain « Développer les missions liées à l’introduction en bourse des PME
sur le second marché, le nouveau marché ou le marché libre – Rôle actif de l’expert-
comptable dans le diagnostic et l’accompagnement de cette introduction », Novembre 1999
Pognot Agnès « Nouvelles méthodes de renforcement des fonds propres des entreprises »,
Novembre 1993
193
Partie 4 : Etude Pratique
Cours
Mounir Ben Sassi et Youssef Zekri « Cours marché financier et évaluation des actifs »
ISCAE Tunis 2009
Papier de recherche
Hebattallah Aboulmaaty, Pascal Braneto, Joel Keiser, Stéphane Ouvrard, Yves Rannou
« titres hybrides et référentiels comptables : une comparaison internationale »
Codes et réglementations
194
Bibliographie
Normes professionnelles
ISAE 3420 Assurance engagements to report on the compilation of pro forma financial
information included in a prospectus
Sites Internet
https://www.sage.com/fr-fr/blog/glossaire/capitalisation-definition-de-la-capitalisation-en-
finance-dentreprise/
http://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_2_Les_investisseurs_
et_la_logique_des_marches_financiers/Chapitre_17_Valeur_et_taux_d_interet.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Actif_net_comptable
https://www.ebourse.info/obsa.html
https://blog.avocats.deloitte.fr/introduction-en-bourse-la-checklist-juridique-pour-bien-
anticiper-son-ipo
http://www.jeausserand-audouard.com/croissanceplus-magazine-6/
https://capitalfinance.lesechos.fr/analyses/dossiers/les-clauses-dajustement-de-prix-
pourraient-faire-leur-grand-retour-1193267
https://www.alumneye.fr/ma-quest-ce-que-la-locked-box/
195
Annexes
Annexes
Détail du chiffre d’affaires en quantité et en montant pour 2020 et 2021 réparti par Client
et par produit ;
IV. Stocks
Description des modalités d’inventaire (fréquence, lieux, personnel impliqué, etc.) pour
chacune des sociétés du groupe ;
Inventaires détaillés des exercices 2020 et 2021 incluant les quantités, les prix unitaires,
la valorisation et la date des derniers mouvements ;
V. Achats-Fournisseurs
Description des achats par natures (matières premières, énergie, etc…) et par activité au
cours de la période examinée ;
Description des contrats d’achat avec clause d’exclusivité et de tout contrat engageant la
société sur une durée supérieure ou égale à 1 an et leurs impacts dans les états financiers ;
197
Annexes
VI. Immobilisations
Détail des investissements pour chaque exercice répartis par nature (croissance,
renouvellement, mise en conformité, etc.) ;
Organigramme détaillé ;
198
Annexes
Liste détaillée des effectifs incluant les informations suivantes (Excel si possible) :
Salaires bruts,
Salaire de base
Date de naissance,
Poste occupé
Déclaration d’existence ;
Livres légaux ;
199
Annexes
X. Autres Documents
N.B : Cette liste n’est pas exhaustive et sera complétée éventuellement en fonction de
l’avancement des travaux de la Due Diligence.
200
Annexes
Acteur
Africaininvest
Alternative Capital Partners
Amen Capital
ATD SICAR
Attijari SICAR
BH Equity
BIAT Capital Risque
BT SICAR
BTE SICAR
CAP Invest SICAR
CAPSA CAPITAL PARTNERS
CDC
CDC GESTION
FAT6LABS
FRDCM
GABES INVEST SICAR
GAT INVESTMENT SICAR
INTERNATIONAL SICAR
MAGHREBIA FINANCIERE
MAXULA GESTION
SAGES CAPITAL
SICAR AMEN
SIDCO SICAR
SMART CAPITAL
SODEK SICAR
SODESIB
SODIK SICAR
SODINO SICAR
SODIT SICAR
SODOS SICAR
STB MANAGER
STB SICAR
TECH’INVEST
TSPP
UBCI CAPITAL DEVELOPPMENT
UGFS NORTH AFRICA
UNIVERS INVEST SICAR
WIFAK SICAR
ZITOUNA CAPITAL
201
Annexes
Je tiens tout d'abord à vous remercier au temps que vous allouerez pour répondre au
questionnaire ci-après.
Vos précieuses réponses me permettraient d'enrichir mon travail de recherche sur le conseil
prodigué par les Experts-Comptables aux entreprises dans leurs chantiers de capitalisation.
Rym Makhloufi
Votre réponse
Votre réponse
202
Annexes
5-Le total des Capitaux Propres individuels ou consolidés de votre entreprise au 31 Décembre
2021 est de:
Votre réponse
6-Le total bilan individuel ou consolidé de votre entreprise au 31 Décembre 2021 est de :
Votre réponse
Directeur général
Directeur Administratif et Financier
Autre
Votre réponse
9- Vous êtes :
Homme
Femme
203
Annexes
11- Si vous avez coché "Autre professionnel" au niveau de la question 10, veuillez préciser de
qui s'agit il ?
Votre réponse
Votre réponse
Votre réponse
14- Quel est le degré d’implication de votre expert-comptable dans le suivi comptable de
votre société ?
Tenue de la comptabilité
Assistance comptable
15- Quel est le degré d’implication de votre expert-comptable dans le suivi juridique de votre
société ?
Autres.
Autre :
16- Si vous avez coché "Autres" au niveau de la question 15, veuillez préciser les autres
travaux de suivi juridique assurés par votre Expert-Comptable :
Votre réponse
17-Quel est le degré d’implication de votre expert-comptable dans le suivi fiscal et social de
votre société ?
Oui
Non
19- Si vous avez répondu "Oui" à la question 18, à quelle fréquence, se déroulent ces travaux
d’analyse ?
205
Annexes
20- Si vous avez répondu "Oui" à la question 19, les analyses sont faites sur la base de
documents préparés par :
L’Expert-comptable lui-même ;
Les structures internes de la société.
Oui
Non
22- Si vous avez répondu oui à la question 21, à quelle fréquence, se déroulent ces travaux de
budgétisation ?
23-Si vous avez répondu "Oui” à la question 22, les budgets et business plan sont élaborés sur
la base de documents préparés par :
L’Expert-comptable lui-même ;
Les structures internes de la société.
24- Votre société, a-t-elle fait l’objet d’une évaluation permettant de déterminer la valeur de
son action/ part sociale ?
Oui
Non
25- Si vous avez répondu OUI à la question 24, veuillez préciser qui a conduit la mission
d’évaluation :
Expert-Comptable de la société
Un autre expert-comptable
Autre professionnel
206
Annexes
26- Votre société sera-t-elle ouverte à une levée de fonds propres auprès de tiers en vue d’une
meilleure capitalisation ?
Oui
Non
27- Si vous avez répondu oui à la question 26 veuillez préciser la/ les raisons de votre choix :
Votre réponse
28- Si vous avez répondu oui à la question 26, votre société ferait-elle appel à :
Son Expert-Comptable
Un autre Expert-Comptable
Un autre professionnel
29- Est-ce que vous considérez que l’intervention d’un Expert-Comptable pour
l’accompagnement de votre société au niveau financier est :
Indispensable
Utile
Inutile
207
Table des matières
1.2. Les Capitaux Propres suivant le code des sociétés commerciales .................................... 9
3.1. Exposé des principaux travaux de recherche portant sur la structure financière............. 20
3.1.3. Les coûts de faillite et la fiscalité : leviers d’évolution de l’approche des marchés
en équilibre ..................................................................................................................... 22
2.2.6. L’EBITDA................................................................................................................ 40
2.2.1. Les retraitements comptables sur les actifs et les passifs de l’entreprise ..................... 78