place des citations, se laisse entraîner par elles en des
méandres où l'on oublie le point de vue de la procession pour repartir vers celui de l'opération ; ainsi, nous l'avons vu, de l'interchangeabilité entre le rôle de légat et celui de consolateur, §121-123 ; ainsi encore de la présence du Fils et de l'Esprit aux prophètes, § 126-129. Malgré tout, il y a là une théologie implicite. Entre les § 133-143, nous arrivons aux expressions les plus achevées sur la Trinité que Didyme ait pu formuler jusqu'à présent dans ce Traité.
Doute sur le vocable , E.n $133: " si uce . n'est, pas
de « personne » Jerome ^UI s est substltue a Dl- dyme pour forger l'expression (v. plus loin p. 98-99) — on peut admettre que la « propriété des personnes » est formellement reconnue et exprimée. D'abord en ce qui concerne le Fils. Le nom de Fils, en effet, attribué au Sauveur est, selon Didyme, une indi cation de sa personne. Mais Didyme, qui exprime ici pour la première fois ce mode d'être, a quelque peine à le dégager notionnellement de la substance environnante à laquelle il se rattache. Il le confond volontiers avec elle, puisqu'il dit que le nom de Fils manifeste « la communauté de nature », avant d'ajouter : « et, pour ainsi dire, (ut ita dicam), la propriété des personnes ». Le Père Th. de Régnon (IV, p. 134) a bien vu la confusion, mais il lui a donné, dans la traduction qu'il a faite de ce passage, un relief excessif et un tour affiné qu'elle n'a pas. Il écrit en effet : « Ce mot [de Fils] signifie à la fois et la communauté de nature et la propriété personnelle ». C'est trop dire. Didyme n'a pas encore affiné sa notion par une distinction des deux aspects, nature et personne, mais il se hasarde simplement à dire, comme une excuse, ut ita dicam, que « la nature » lui semble prendre ici un sens différent qu'il serait mieux de désigner par le mot