Vous êtes sur la page 1sur 1

82 INTRODUCTION

puisque le fait qu'il subsiste et qu'il parle lui vient du


Père et de moi. C'est moi qui dis la vérité, c'est-à-dire
que j'inspire ce qu'il dit, étant entendu qu'il est l'Esprit
de vérité », § 153. Il y a dans ce texte l'affirmation de
l'inséparabilité substantielle des Personnes et la recon
naissance de l'opération de chacune. Cette opération
appartient à chacune, mais ne peut pas ne pas être en
harmonie totale avec celle des autres qui agissent elles-
mêmes selon leur identité propre.

p , Une des difficultés de notre lecture,


, ., , ici, peut venir de ce que le terme de
de dependance , . . .
■ t • 'j.' personne n est pas employé ; mais les
en la Trinite £ • c -i ♦ c ■♦
Personnes Pere, Fus et Esprit, sont
nommées à leur place et selon l'activité qui leur convient.
Car cette phrase est habile. Le langage humain de Di-
dyme, s'appliquant autant qu'il le pouvait à faire
connaître une action commune des Personnes en respec
tant leur unité substantielle et leur propriété personnelle,
a marqué dans sa logique discursive l'entrée en scène
sans succession temporelle du Père, du Fils et de l'Esprit,
chacun tenant son rôle dans sa caractéristique, rôle de
volonté pour l'accord, d'envoi et de procession pour
l'origine, d'inspiration pour l'action.
Le Saint Esprit paraît ici en dernier, comme au bout
de la chaîne, envoyé par le Père, passant par le Fils mais
« recevant » aussi du Père, agissant enfin comme s'il était
subordonné. Didyme tient à enlever cette impression :
sur ce point il est très net. Partant du Fils, car il va
servir de paradigme pour l'Esprit, Didyme dit : « Voyant
agir le Père, le Fils agit lui-même, et son action n'est ni
de second ordre ni postérieure. En vérité, les œuvres du
Père et celles du Fils se mettraient à être différentes si
elles ne se produisaient pas sur un mode d'égalité » §161.
Et un peu plus loin : « L'opération du Père et du Fils,

Vous aimerez peut-être aussi