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Cours 6

1 . Parménide: la nature, l’être et l’immobilisme (suite et fin)

2. Révision en vue de l’examen


Parménide 1
L’enjeu, le « problème » de la critique que Parménide adresse à
la conception « pan mobiliste » de la nature?

Comment peut-on connaître RATIONNELLEMENT et


SCIENTIFIQUEMENT quelque chose, une réalité, la réalité qui est
en perpétuel changement, en perpétuel mouvement, en
perpétuel devenir?
Parménide 2
UNE CHAÎNE DE CAUSE ET D’EFFET:

Un principe, une lois, une chaîne causale veut dire ceci:

Pour un effet B, j’identifie une cause A, et à chaque fois qu’il y


a l’effet B, je peux remonter à la cause A.

C’est en ce sens que l’on peut qualifier une lois d’universelle


et d’invariable.
Parménide 3
Comment « résoudre ce problème auquel aboutit Héraclite,
selon Parménide, Platon, Aristote et d’autres?

Premièrement:

Pour Parménide, Platon et Aristote, la conception d’Héraclite


aboutit à un tel relativisme, car elle fait une « confusion »
entre la notion de mouvement et celle de devenir
(changement).

Rappelons-nous, pour Héraclite, TOUT ce qui existe est


mouvement et devenir
Parménide 4
Deuxièmement:

 Pour Parménide, Platon et Aristote, Héraclite est contraint à


soutenir une théorie relativiste de la connaissance, car sa
thèse sur la nature est trop radicale.

Héraclite (à leurs yeux),

 soutient une position radicale qui n’est pas justifiable en


maintenant que TOUT dans la nature est mouvement, devenir
et changement.
Parménide 5
Pour Parménide (Platon et Aristote),

Il y a dans la nature:

1) du mouvement, du changement, du devenir.

2) mais aussi du stable, du fixe et de l’être.


Parménide 6
Troisièmement:

Pour Parménide, le pan mobilisme,

1) en raison de sa confusion entre mouvement et devenir

2) en raison de la radicalité de sa thèse sur le mouvement (PAN


MOBILISME)

Est mené à défendre une conception de la nature qui est fondée


sur des contradiction TOUT SIMPLEMENT INSOLUBLES.
Parménide 7
Selon Parménide, la conception d’Héraclite semble impliquer
que:

L’être peut passer dans le non-être et inversement


( mouvement et devenir).

Donc: l’être est, mais aussi l’être n’est pas / le non-être n’est
pas et le non-être est. L’est n’est pas/ le non-être est.

Ce qui, pour Parménide (Platon et Aristote) est la


contradiction la plus « brutale » qui soit: l’être n’est pas et le
non-être est.
Parménide 8
Qu’est-ce que l’être?

Seul l’être est – le non-être n’est pas

Seul l’être peut revêtir l’attribut de l’existence; seul l’être peut


être considéré comme existant.

Par conséquent, le non-être est rien; il n’existe pas; il est


néant, le rien, le non-existant.
Parménide 9
Deuxièmement:

L’être n’est pas engendré:

Si l’être est et le non-être n’est pas, alors on peut en déduire que


l’être n’est pas le résultat du devenir, D’un DEVENIR.

Par exemple: l’être viendrait du non-être et le non-être deviendrait


être.

Autrement dit, donc, l’être n’est pas né de son autre, de son


contraire (le non-être); il n’est pas engendré.
Parménide 10
Troisièmement:

Si l’être est et s’il n’est pas engendré à partir du non-être, de


son autre, alors, il n’est aucunement soumis au « devenir », à
quelque devenir que ce soit, qui le transformerait en son autre.

Autrement dit,

s’il n’est pas engendré, il ne naît pas. Mais s’il ne naît pas, alors
il ne meurt pas, non plus.

En somme, l’être ne nait pas, il ne meurt pas, il n’est pas


engendré, il n’est pas créé.
Parménide 11
Quatrièmement:

l’être est éternel.

De cette conception selon laquelle l’être n’est pas engendré,


n’est pas né, n’est pas créé…

On peut en déduire que l’être a comme attribut d’être éternel.


Parménide 12
Cinquièmement:

Si l’être est éternel, s’il n’est pas créé, n’est pas engendré et ne
meurt pas, alors on peut en déduire aussi que l’être est
IMPÉRISSABLE OU INCORRUPTIBLE.

.
Parménide 12
Sixièmement:

Si l’être est existant, s’il n’est pas engendré, s’il ne naît ni ne
meurt, s’il est éternel et incorruptible, alors, on peut en
déduire, soutient Parménide, que l’être est immobile.
Parménide 13
Septièmement:

l’être est indivisible.

Si l’être est, n’est pas engendré, n’est pas créé, est éternel,
incorruptible, immobile, on peut rajouter qu’il est INDIVISIBLE.

Car pour qu’une chose soit divisible, il faut qu’elle soit


perméable au mouvement, au devenir, il faut qu’elle soit
périssable. L’être est indivisible – il est UN
Parménide 14
Huitièmement:

l’être est fini.

Si l’être n’est pas engendré, s’il est éternel, s’il est
incorruptible, s’il est immobile (et immuable), s’il est
indivisible (et un), on peut rajouter qu’il est fini.

En ce sens qu’il forme un tout bien délimité, bien défini, un


tout absolument plein (qui n’a pas de manque ou de « trou »)
Parménide 15
Neuvièmement:

l’être peut être connu (pensé).

Étant donné que l’être est, qu’il n’est pas rien, alors il en
résulte qu’il peut être « dit », pensé et connu.

On peut parler de quelque chose et le connaître si cette chose


et existe; et non si elle n’est pas et n’existe pas.
Parménide 16
Résumé:

Héraclite soutenait que la nature était mouvement et devenir


et la pensée ou la connaissance devait entreprendre de
« connaître » le mouvement et le devenir.

Parménide répond:

Cette conception conduit à des contradictions insolubles.

Et en fait, la nature n’est pas d’abord et avant mouvement et


devenir, mais être.
Parménide 17
Pour Parménide:

la connaissance, la philosophie, la science porte sur l’être pas


le mouvement et le devenir (non-être).

Et partant de cela, il en vient à définir les principaux attributs,


les principales caractéristiques de l’être:

(Existence, immobilité, immuabilité, éternité, incorruptibilité,


indivisibilité, finité, etc.).
Parménide 18
En contrepartie,

le mouvement, le changement, le mobile est: périssable,


muable, divisible, corruptible, infinie, etc.

Tout ceci, pour Parménide, est non-être, néant et ne peut être


l’objet de la connaissance et de la vérité.

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