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:
RlCIlE pOpULAIRE
Première Tribune et Revue lensuelle
DE FRANCOIS DUQUENNE
Ouvrier imprimeur.
PA R I S
AU BUREAU, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 75.
AU M ARAIS
1 847
PRoGRAMME
--- > <---
A NOS FRÈRES.
UCHE PoPULAIRE
(ºE # #ESB US $ $B)
*,
PRINCIPE.
« Où est l'Esprit de Dieu, là est
la Liberté. »
(S. Paul, II° Ép. aux Corinth. ,
ch. III, v. 17.)
Paul SÉBIN,
ouvrier papetier.
–= 98639
ENCORE UN SUICIDE.
–m98939
—==>3G=-
1 3
4 s
Refrain :
Honneur, honneur au frère
Pour l'Amour point de chaînes; Que la foi régénère
Propagez ses accents, Et relève toujours !
Et qu'aux plages lointaines Sous sa brillante Etoile
Retentissent vos chants. L'avenir se dévoile,
Avenir de beaux jours !
2 5
DUQUESNE.
17
CORRESPONDANCE.
-•69996•
(1) Et, à ce propos, nons faisons des vœux pour que les nombreuses
bibliothèques de Paris soient accessibles aux ouvriers. La seule biblio
thèque Sainte-Geneviève est ouverte le soir, de 8 à 10 heures. Perdue
dans le quartier latin, les trois quarts des ouvriers ne peuvent s'y rendre.
Il serait donc nécessaire que les bibliothèques Royale, Mazarine, de la
Ville, de l'Arsenal et du Conservatoire fussent aussi ouvertes le soir et le
dimanche. Il conviendrait aussi de n'exiger que la propreté dans le vê
tement,
21
-•©9889
sUITE DU sYsTÈME.
V° MIEsvILLE,
fleuriste.
BIBLIOGRAPHIE.
ALVÉOLES.
« Il faut que la politique des Français soit publique, ou
verte, vivante.... -
Le Gérant, F. DUQUENNE.
Pag
Recommandation d'infortunes Intéressantes. .. ... e • • • • * • • • • • e • • e • • • • • • 1
Principe.. ... · .. .. .. ... ... : ........... ... ... .. · . ... ... ... . • • • . .. 2
Fondation matérielle du journal....... • • • • • • • e • • • • • • • • • • • • • • • • • • . .. 2
OEuvre de fraternité. ........ • • • • • • • • e • • • • • • • • • • • • • • • • e • • • • • • • • • • • 3
Préface ; par CoUTANT, typographe. ... .. .
• • • • • • • • • • • • • • • e e e s • • • • e • • e e 5
La Pologne et ses protecteurs ; par P. SÉBIN, papetier.................... 8
Mystères des ateliers (Suite, voir les Numéros précédents)......... . . .. .. 11
Grève des ouvriers teinturiers en soie, des tanneurs et ébénistes........... 12
Encore un Suicide ; par RÉNÉ, relieur................................ 12
Les inondés ; M. de la Rochejaquelein, et M. Duchâtel , ministre de l'inté
rieur. (Mme V° Miesville).................. • • • • e e - e • • • • • • • • • e • e • • 13
MM. Ad. Crémieux et Billault, députés......... ... .................. 14
Convoi de Madame de Salvandy. (A. LEssoUR, peintre en bâtiments)....... 14
Communications à la Ruche populaire..................... . . .. .. .. .. 15
Remercîments aux journaux.. . ............................ • • • • • • • • • 15
Remercîments à M. Dramard, fabricant........................ • • • • • • • • 15
M. N. Gosse, peintre d'histoire...............................
Tableaux et autres objets d'art pour les familles........................ 16
Aux amis de la Ruche populaire; chanson ......... .......... . . .. .. .. .. 16
Correspondance. — La Société libre d'Emulation de Rouen............... 17
- Lettre de M. Ant. E., statuaire et peintre.......... ... .......... .. 17
Les Ecoles chrétiennes des Frères, et les Ecoles mutuelles fondées par le gou
Vernement. . .. .. . . . • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • - • • • • • • 9 • • • • • • • • • • • • • • • 20
Lettres aux Français. VI°. (Mme V° MIEsvILLE, fleuriste).......... ..... 23
BIBLIoGRAPHIE : Les cent Traités. ................ .. e e e • e • • e • • • • .. .. .. 31
Abonnement et concours à la Ruche populaire.. ....................... 32
Alvéoles : M. BERRYER ; — PIE IX. ... ..... - • e • • • © - - • • - º - • º • - • • • • • • • 32
-,@ G
PRIX DE L'ABONNEMENT.
(Affranchir. )
La RUCHE POPULAIRE, qui date de décembre 1839, forme tous
les ans un volume de 3 à 400 pages.
On s'abonne à Paris,
RÉDIGÉE ET PUBLIÉE
PA R DES O U V R I E R S
ºpus la directiºn
DE FRANCOIS DUQUENNE
Ouvrier imprimeur.
PA R IS
AU BUREAU, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 75,
AU MA RAIS.
1847
LP R O G R A M IM [ Ee
A NOS FRÈRES.
RUCHE POPULAIRE
(ºR# #E$B U$ $ $8)
L I E L IIVIR1E" l'.
•"->G >G-
IMPRÉvoYANCE DÉPLoRABLE.
–=>3G=--
L'oUvRIER TERRAssIER.
(1) Il serait bon que, dans les grands travaux qui s'exécutent pour son
compte, le Gouvernement supprimât ces exploiteurs en sous-ordre qui
n'offrent aucune garantie aux ouvriers qu'ils emploient et dont ils réduisent
énormément le salaire quand ils ne peuvent éviter de les payer.
(Note du Comité.)
l,0
–•98969em
Au Tribun Lamartine.
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
CORRESPONDANCE.
AssOCIATION
DEs ARTIsTEs PEINTREs, scuLPTEURs, ARCHITECrEs, GRAvEURs
ET DESSINATEURS. -
VOEU DU COMITÉ.
ALVÉOLES.
Vers la fin de mai 1846, MM. Champanhet et Boissy
d'Anglas accostèrent M. de la Rochejaquelein, à la Chambre
des Députés; et, faisant allusion à la soirée que ce dernier
avait donnée pour l'œuvre de la Ruche, l'interpellèrent ainsi :
« Qu'est-ce que nous avons entendu dire, Monsieur le mar
quis, que vous voulez laver les mains du Peuple, au risque
de salir les vôtres?...
—Je les salirais si je vous les donnais, » répondit le mar
quls.
Le Gérant, F. DUQUENNE.
lmprimerie DoNDEY-DUPRÉ, rue Saint-Louis, 46, au Marais.
TABL E.
--38 >-
PRIX DE L'ABONNEMENT.
(Affranchir.)
LA RUCHE PoPULAIRE, qui date de décembre 1839, forme tous
les ans un volume de 3 à 400 pages.
On s'abonne à Paris,
Au Bureau de la Ruche, rue Vieille-du-Temple, 75, au Marais.
Chez M. BoRDiER, libraire, même rue, n. 75 (Dépôt du journal.)
Aux bureaux de la RÉFoRME, rue J.-J.-Rousseau, 3.
Aux bureaux de la DÉMocRATIE PACIFIQUE, rue de Beaune, 2.
MM. AsTIER, libraire, rue Saint-Louis, 47, au Marais.
DAUGREILH, libraire et cabinet littéraire, faub. Saint-Honoré, 62.
GUENARD (Alex.), librairie de piété, rue Royale-Saint-Honoré, 17.
LEBLANC, libraire et cabinet littéraire, rue Rambuteau, 75.
LEGRos, salon littéraire de la Chambre des Députés, rue de Bourgogne.
Librairie théâtrale, rue de Grammont, 14.
MANSUT, libraire, rue Saint-André-des-Arcs, 30.
PERRoTIN, libraire éditeur, rue Fontaine-Molière, 41.
Aux Bureaux du 1'iLoTE GERMANIQUE, rue Saint-Antoine, 87.
H. SOUVERAIN , libraire, rue des Beaux-Arts, 5.
Au bureau de la Colonne, 22, rue Saint-Antoine.
A la Société de la Morale chrétienne, 9, rue Saint-Guillaume.
On souscrit aussi
RÉDIGÉE ET PUBLIÉE
SOUS là dlIttii0n
DE FRANÇOIS DUQUENNE
Ouvrier imprimeur.
PARIS
AU BUREAU, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 75,
AU MARA1S.
18l.7
PROG R A MIMIEe
A NOS FRÈRES.
RUCHE POPULAIRE
(# # #E$B U $ $8)
Tribunaux professionnels.
–mo 9986)e-
, SUBSISTANCES.
Nous sommes dans un moment de crise violente; les inté
rêts de tous sont en jeu, mais en sens contraire les uns les
autres, de telle façon qu'au lieu de s'entr'aider, ces intérêts se
nuisent. De toutes parts, on éprouve le besoin d'une organi
sation forte et durable.
Parmi les préoccupations du moment, les subsistances sont
de celles qui réclament l'examen le plus sérieuxetle plus immé
diat. Quand on pense à la hausse scandaleuse qui s'est produite
depuis six mois (1), on est effrayé des conséquences possibles
où l'amour du gain, l'agiotage peuvent entraîner le pays. Déjà
les contrées les plus pacifiques de la France, celles où les pas
sions politiques ont le moins d'influence, ont été le théâtre
de désordres très-graves : des scènes de pillage, de meurtre
ont eu lieu ; les fauteurs ont été arrêtés. Nous ne voulons pas
revenir sur la sévérité d'un arrêt qui a surpris beaucoup de
monde; mais nous ferons aisément comprendre les motifs de
l'exaspération quand nous dirons que, seulement à Issoudun,
le pain vaut 74 c. le kilogramme, et que, dans le départe
ment de la Creuse, le salaire le plus élevé est de 1 fr. 50
à 2 fr. par jour. Malgré les efforts des autorités, l'efferves
cence, d'abord renfermée dans le centre de la France, gagne
du terrain ; chaque jour les colonnes des journaux sont rem
plies de récits d'émeutes dont la seule cause est la cherté des
grains.
Malheureusement, cet état de choses ne peut ètre amélioré
quant à présent ; il faudrait pour cela des dispositions législa
tives qui réprimassent les abus de la propriété, c'est-à-dire
(1) A Paris, les farines qui valaient 50-40 à la date du 31 septembre
1846, étaient enlevées, au 12 mars 1847, à 73-85.
75
DÉBUTs DE M. HÉBERT.
- (Réforme.)
AboIition de I'Esclavage.
D'après une correspondance adressée aux Débats, le sultan
a fait fermer le marché aux esclaves de Constantinople, et aboli
cet odieux trafic.
D'un autre côté, nous apprenons que le Saint-Père a formel
lement interdit la mutilation qui dégrade certains être pour en
faire des sopranos.
Il n'y a pas longtemps, nous annoncions que le bey de Tunis
avait aboli l'esclavage dans ses états. -
ÉGYPTE.
Le gouvernement vient de porter à la connaissance du pu
blic l'abolition de l'esclavage, et d'accorder cinquante jours
de temps à tous ceux qui ont des esclaves pour s'en défaire.
Cette nouvelle a été différemment accueillie ici; on peut même
dire qu'elle a été mal accueillie, car le nombre de nos aboli
tionnistes est très-faible par rapport à celui des partisans de
l'esclavage. Au marché des nègres, une baisse de 60 p. 0I0 a
eu lieu ; aucune vente ne peut être faite, tout nègre ou né
gresse étant libre de rester chez son achetenr ou de chercher
ailleurs son existence après ce délai de cinquante jours. Nous
félicitons sincèrement le gouvernement de l'initiative d'une
pareille mesure.
(Impartial de Smyrne.)
OEUVRE DE FRATERNITÉ.
CORRESPONDANCE.
Nous avons reçu plusieurs lettres confirmant nos prévi
sions sur l'Association des artistes peintres, sculpteurs,
graveurs, etc., dont M. le baron Taylor s'est constitué le
président inamovible. Nous citons, entre autres, et en l'ap
prouvant de tout point, la lettre de M. A. Giroux, qui les ré
Sume tOuteS.
AU COMITÉ DE LA RUCHE PoPULAIRE.
Messieurs,
J'ai pris lecture de l'article sur les Artistes peintres, sculpteurs,
graveurs, etc., dans le N° de février de la Ruche populaire.
'ai trouvé que les sentiments modérés de l'auteur étaient par
faitement exprimés sur cette société. Il s'agit maintenant, selon
moi, d'aviser de plus en plus aux moyens de remédier aux dé
fauts signalés par M. Coutant, et d'organiser la Société des ar
tistes au moins aussi régulièrement que la société des imprimeurs
de Paris, que la Ruche nous offre avec raison pour modèle.
Il faudrait donc, selon moi, commencer par détruire la base
imposée à notre société, base entièrement fausse, que l'on a laissé
subsister jusqu'à présent, malgré les réclamations des artistes
que cette société intéresse. -
l'âme, et, comme tel, obtenir ce qui est nécessaire à ses besoins
et à sa perfection.
Après l'action dominante de l'estomac, qui s'affaiblit et se
règle à mesure que les autres parties ducorps se développent
pour concourir, à leur tour, à l'instruction de l'âme, vient
l'action dominante des poumons, qui nous fait aspirer au bon
heur : effectivement c'est vers l'âge de douze à treize ans que
cet organe se dilate, pour donner au sang une vitalité qui
éveille bientôt l'action du cœur, siège des émotions que la jeu
nesse s'étonne d'éprouver. « Les belles pensées viennent du
cœur, » a dit le Christ. -
c'est qu'ils le veulent bien ; ce n'est point parce que les salaires
sont trop réduits, comme ils ont l'habitude de s'en plaindre,
mais bien parce qu'ils veulent se nourrir trop fastueusement.
M. le député de Versailles vient de prendre place dans le
cœur des ouvriers, à côté de M. le baron Ch. Dupin, le père
des ouvriers. Qu'il reçoive ici l'expression de notre impéris
sable reconnaissance.Nous lui votons une couronne civique,
ou bien un prix Montyon.
RÉNÉ, relieur.
DIAL0GUE.
PIERnor père de famille; - PoLICHINELLE économiste.
POLICHINELL.E.
Tu deviens exigeant.
PIERROT,
BIBLIO GRAPHIE.
ALVÉOL ES.
Voilà deux mille ans déjà que des nations entières s'age
nouillent devant un gibet, adorant celui qui voulut y mourir,
le Sauveur des hommes. Et pourtant, que d'esclaves encore !
que de lépreux dans le monde moral ! que d'infortunés dans
le monde visible et sensible ! Que d'iniquités triomphantes !
que de tyrannies savourant à leur aise les scandales de leur
impunité ! Le Rédempteur est venu; mais la Rédemption,
quand viendra-t-elle ?
Louis BLANC.
(Organisation du travail. Introduction.)
Le Gérant, F. DUQUENNE.
BIBLIoGRAPHIE. Le livret c'est le servage. ... ... ......... ... ... . .. .. ... 96
ALvÉoLEs : M. Louis BLANC........................... .. .. .. ... .. ... 96
PRIX DE L'ABONNEMENT.
(Affranchir.)
O se s'a b o se sa e à Pes 2 é s
Au Bureau de la Ruche, rue Vieille-du-Temple, 75, au Marais.
Chez M. BoRDiER , libraire, même rue, n. 75 (Dépôt du journal.)
AUBERT ET Cº, édit. d'estampes et du journal les MoDEs pARIsIENNEs,
29, place de la Bourse.
ALLIANCE DEs ARTS (Agence spéciale pour expertise, collection et vente
de tableaux), 178, rue Montmartre.
Aux bureaux du SIÈCLE, 16, rue du Croissant,
Aux bureaux de la RÉFoRME, rue J.-J.-Rousseau, 3.
Au journal l'UNION MONARCHIQUE, 4, rue du Bouloy.
Aux bureaux de LA SEMAINE, 6, rue Saint-Marc-Feydeau.
Aux bureaux de la DÉMoCRATIE PACIFIQUE, rue de Beaune, 2.
Au bureau de la Colonne, 22, rue Saint-Antoine.
A la Société de la Morale chrétienne, 9, rue Saint-Guillaume.
MM. GUENARD (Alex.), librairie de piété, rue Royale-Saint-Honoré, 17.
LEGRos, salon littéraire de la Chambre des Députés, rue de Bourgogne.
PERROTIN, libraire éditeur, rue Fontaine-Molière, 41.
H. SoUVERAIN, libraire, rue des Beaux-Arts, 5.–Et tous les autres lib.
On souscrit aussi
A LYoN, à la Tribune lyonnaise, revue politique et sociale, 53, r. S. Jean.
Id. au bureau de l'Echo de la Fabrique, à la Croix-Rousse, gr. Place.
Id. Office de correspondance, 9, rue Sirène.
ARRAs, au bureau du Progrès-du-Pas-de-Calais, et chez ToPINEAU, libr.
ANGoULÊME, au bureau de l'Indépendant, journal politique et littéraire.
BÉZIERs, au bureau du Journal de Béziers.
EVREUx, au bureau du Courrier.
VERSAILLEs, chez Mº° GUÉRIN, salon de lecture, 36, rue de la Pompe.
SAINT-OMER, au bureau de l'Eclaireur.
ORLÉANs, au Journal-du-Loiret.
RoUEN, à la Société libre d'Émulation.
SAINT-QUENTIN, au bureau du Guetteur.
Id. au bureau du Courrier.
MELUN, chez Mº° DESPLANTEs, lib., rue de la Juiverie, 12.
RoANNE, au bureau du Progrès-de-la-Loire.
AVIGNoN, au bureau de l'Indicateur.
CALAIs, au bureau de l'Industriel Calaisien.
GRENoBLE, au bureau du Patriote des Alpes.
CHARLEVILLE, au bureau du Propagateur des Ardennes.
SAINT-MALo, au bureau de la Vigie de l'Ouest.
LA CHATRE, au bureau de l'Eclaireur (Indre).
BLois, à l'Etoile-du-Peuple, chez M. Dézairs-Blanchet, libr., gr. r., 67.
ToULoN, au bureau dela Sentinelle de la Marine et de l'Algérie.
VEvEY (Suisse), au bureau de la Patrie, gazette politique et sociale.
TURIN (Savoie), au bureau de la Gazette de l'Association agricole.
MADRID (Espagne), Libreria Europea, calle de la Montera , 12. (Bul
letin bibliographique espagnol et étranger.)
LEYPsIG (Saxe), chez M. MICHELM, lib.
WAsHINGToN (Amérique), au National Intelligencer, au The Daily
Union, et à la Société typographique colombienne.
RÉDIGÉE ET pUBLIÉE
PA R DES OUVRIERS
S0us la direcli0n
DE FRANÇOIS DUQUENNE
Ouvrier imprimeur.
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PARIS
AU BUREAU, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 75,
AU MARAIS.
1847
LPROG LRA M IM I Ee
A NOS FRÈRES.
RUCHE POPULAIRE
(# # #E$BUS $ 38)
IX° ANNÉE de cette 1re tribune des ouvriers. - Avril et Mai 1847. 7
98
LE LIVRET,
ENC0RE LA TERREUR.
— Eh bien ! sait-on ici quelque chose des malheureux ou
vriers de Buzançais !
— Ma foi, non ! Les journaux se bornent à des supposi
tions; tout le monde est encore dans une cruelle incertitude.
–Cependant un journal prétend qu'ils sont guillotinés ;
l'exécution aurait eu lieu au milieu d'un grand concours de
peuple, de soldats, de gardes nationaux ; il y aurait eu aussi
des canons.
— Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! serait-il possible? Ils n'a-
vaient donc pas de confiance en leur justice, qu'ils s'entou
raient de tant de forces?
— Ces pauvres gens, que la misère a égarée, que la famine
menaçait, sont plus rigoureusement traités que les assassins ;
car sans l'exaspération, ils n'eussent fait de mal à quoi que
ce soit. -
LA GUILLOTINE A BUZANÇAIS.
OEUVRE DE FRATERNITÉ.
| --z..
#, Lorsqu'on nous signale une infortune intéressante, quel
qu'en soit le genre, comme, par exemple, un honnête ou
vrier, père de famille, depuis longtemps sans ouvrage et se
laissant périr lui et les siens plutôt que de révéler sa misère,
· nous allons le visiter nous-mêmes en qualité de camarades et
non d'inspecteurs ; puis nous mentionnons le fait sur un re
gistre en omettant le nom et l'adresse; et quand un riche a
le beau courage, en le venant consulter, de choisir une ou
plusieurs infortunes à soulager, alors, au moyen d'un carnet
à numéros correspondants , nous lui conſions les noms et
adresses, afin qu'il puisse aller lui-même répandre ses bien
faits.
-=e66986)s-
L ES LÉ C HMOs
PoÉ s I E, PA R M. P.-J. DE B É R ANGE R.
AIR :
-->eGE
CORRESPONDANCE.
-
16 mai 1847.
MATINÉE MUSICALE
DoNNÉE PAR M. F R A NÇOIS D ELSARTE
professeur de chant classique et d'art oratoire,
E N F A V E U R D E LA R U C H E P O P U L A I R E
Messieurs,
Communiquées à quelques amis, ces pensées ont excité des ré
clamations et de la controverse, on a parlé de l'orgueilleux et
de l'humble de cœur.
L'orgueilleux, qui se sent la capacité du commandement, il
faut bien le dire, sera peu flatté de fixer le choix de ce qu'on
appelle la multitude ignorante et grossière ; il ne veut pas du
suffrage de tous, c'est tout simple; mais pour que l'humble de
cœur qui le veut bien, lui, n'eût pas raison de le vouloir, il fau
drait que Dieu lui eût tendu une embûche, en lui proposant un
moyen qui ne serait pas celui dont la pratique doit le rendre
heureux, suivant cette promesse : « Si vous savez ces choses,
« vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez. » (Evan
gile selon Saint Jean, ch. XIII.) On a dit : On peut être le servi
teur de tous, sans être nommé par tous, et on a cité saint Vin
cent-de-Paule ! Si, par impossible, et sous l'administration des
1 19
G. VIDAL,
artiste peintre.
128
VOEU DU COMITÉ. - -
ALVÉOLES.
« Le pays paraît indifférent, cela est vrai ; mais où donc
la vie politique pourrait-elle se manifester sous l'empire d'une
législation ombrageuse, qui, au lieu de régler les réunions et
les associations comme dans tous les pays libres, en a étouffé
le germe? Est-ce que jamais le mouvement des esprits est né
de l'isolement et de l'individualité? L'état moral du pays
ressemble à ce qu'il était bien peu d'années avant la révolution
de 1830. Alors non plus, de 1824 par exemple à 1827, on
ne songeait pas à s'adresser au parlement, parceque la France
n'aime pas à s'épuiser en efforts stériles. Mais le calme ap
parent de cette époque était-ce l'indifférence, était-ce la
mort ? - - -
Le Gérant, F. DUQUENNE.
Discussion de principes. (G. VIDAL)... ... ..... ... ... .. ... ... , ... .. .. 118
PRIX DE L'ABONNEMENT.
(Affranchir.)
Ose s'a b ose se e à Pa r é s
Au Bureau de la Ruche, rue Vieille-du-Temple, 75, au Marais.
Chez M. BoRDIER, libraire, même rue, n. 75 (Dépôt du journal.)
AUBERT ET C°, édit. d'estampes et du journal les MoDEs PAR'sIENNEs,
29, place de la Bourse.
ALLIANCE DEs ARTs (Agence spéciale pour expertise, collection et vente
de tableaux), 178, rue Montmartre.
Aux bureaux du SIÈCLE, 16, rue du Croissant,
Aux bureaux de la RÉFORME, rue J.-J.-Rousseau, 3.
Au journal l'UNIoN MoNARCHIQUE, 4, rue du Bouloy.
Aux bureaux de LA SEMAINE , 6, rue Saint-Marc-Feydeau.
Aux bureaux de la DÉMOCRATIE PACIFIQUE, rue de Beaune, 2.
Au bureau de la Colonne, 22, rue Montmartre, 148.
Au MÉMoRIAL PoLoNAIs, quai Malaquais, 15.
A la Société de la Morale chrétienne, 9, rue Saint-Guillaume.
A LA LANTERNE nU QUARTIER LATIN , rue Hautefeuille , 12.
. GUENARD (Alex.), librairie de piété, rue Royale-Saint-Honoré, 17.
LEGRos, salon littéraire de la Chambre des Députés, rue de Bourgogne.
PERRoTIN, libraire éditeur, place du Doyenné, 3.
H. SoUvERAIN, libraire, rue des Beaux-Arts, 5.-Et tous les autres lib.
On souscrit aussi
LYoN, à la Tribune lyonnaise, revue politique et sociale, 53, r. S. Jean.
Id. au bureau de l'Echo de la Fabrique, à la Croix-Rousse, gr. Place.
Id. Office de correspondance, 9, rue Sirène.
ARRAs, au bureau du Progrès-du-Pas-de-Calais, et chez Topineau, libr.
ANGoUI ÊME, au bureau de l'Indépendant, journal politique et littéraire.
BÉZIERs, au bureau du Journal de Béziers.
EvREUx, au bureau du Courrier. -
RÉDIGÉE ET PUBLIEE
DE FRANÇOIS DUQUENNE
Ouvrier imprimeur.
1847
PROG LRA MIM IEe
A NOS FRÈRES.
RUCHE POPULAIRE
(ºR# #E$B US $ $3)
IX° ANNÉE de cette 1re tribune des ouvriers. — Juin - Juillet 1847. 9
130
SOUVERAINETÉ NATIONALE.
Moyens de gouvernement.
Commencée avec calme par un débat sur les subventions
et souscriptions littéraires auquel ont pris part successive
ment MM. Demarçai, Taillandier, Marquis, Ferdinand de 1 as
teyrie, et M. le ministre de l'instruction publique, la séance
d'aujourd'hui s'est terminée, à la suite des discussions les
plus orageuses, par un de ces Votes déplorables dont le sou
venir ne s'efface pas.
On discourait sur les biens communaux : le respectable
baron de Ladoucette donnait à ce sujet des conseils pleins de
sagesse au gouvernement, quand tout à coup une simple
question de M. de Girardin : « Sur quels fonds M, le ministre
de l'Intérieur prélève-t-il les frais d'impression des discours
qu'il envoie dans les départements ? » a ramené l'assemblée
frémissante à ce duel interrompu du 17 juin, à cette alterna
tive posée dans les mêmes termes par tout le monde et qui
restait sans solution : « Il y a dans la chambre un député
calomniateur ou des ministres coupables (1). »
Il faut courir aux résultats, il faut glisser sur la plupart
des incidens; et cependant combien il s'en est accumulé en
quelques instants qui mériteraient d'être signalés !
C'est d'abord M. de Girardin qui accuse M. le ministre de
l'Intérieur d'avoir répandu aux frais du budget, dans toutes
les communes de France, une séance tronquée, et d'avoir
falsifié l'opinion d'un député qu'il voulait diffamer : c'est, à
propos de la confidence de M. Duchâtel renvoyant à ses col
lègues des affaires étrangères la responsabilité de la vente
d'une promesse de pairie, un échange de démentis entre M. le
ministre de l'Intérieur et M. de Girardin, qui, au milieu
des trépignements de fureur des centres, s'est écrié : « J'en
« tends cette fois le démenti de M. le comte Duchâtel et je
«l'accepte avec toutes ses conséquences. » Ce sont les cris,
(1) Les preuves de culpabilité des ministres se multiplièrent, les jours
suivants, à la tribune. — Poursuivez donc, criait-on de toutes parts au mi
nistre de la justice, mettez donc en accusation vos collègues pervers, puisque
le député qui les accuse demande à fournir, devant les tribunaux, les preuves
matérielles de leurs attentats, de leurs concussions. — Povr poursuivre un
délit, répondit M. Hébert, il faut y croire !
138
les interpellations, les emportements de la majorité qui de
mande le rappel à l'ordre, puis les exclamations véhémentes
de M. de la Rochejacquelein et de plusieurs autres membres
indignés de ce que cette majorité prétend condamner un
membre de l'assemblée à rester impassible sous le coup d'un
démenti; c'est l'intervention impuissante du président mêlant
au tumulte de trois cents voix les sons assourdissants de sa
sonnette; ce sont enfin de nouvelles et plus énergiques af
firmations du rédacteur de la Presse, auxquelles répondent
de nouveau les dénégations formelles du ministre, bien que
celui-ci ait le soin de constater qu'en niant les faits odieux
imputés, soit à lui, soit à ses collègues, il s'abstient de donner
un démenti à la personne.
Cette scandaleuse scène de déclarations contradictoires,
dont l'une est nécessairement mensongère, menaçant de se
prolonger indéfiniment, plusieurs députés élèvent à la fois la
même réclamation : « L'enquête ! l'enquête! ou un arrêt de
« la« justice ! » l'enquête et je ne crains pas la décision des tri
Je désire
bunaux, » avait dit M. de Girardin.
« Nous ne proposons pas l'enquête, dit à son tour M. Du
châtel, et même, si elle est proposée, nous la combattrons.»
Alors des deux côtés la chambre se soulève, les clameurs se
croisent, redoublent, la séance est de nouveau interrompue.
M. de Girardin reparaît à la tribune ; il énumère les faits et
les témoignages qui depuis le 17 juin sont venus confirmer
ses accusations; il insiste pour qu'une information judiciaire,
poursuivie avec calme, le mette en état et lui fasse un devoir
de les prouver. Toujours les mêmes trépignements, les mêmes
fureurs, la même confusion.
Tout à coup il se fait un grand silence : on croit que
M. Benoît Fould tient la vérité dans sa main et qu'il va la lais
ser échapper. On l'écoute avec anxiété : il raconte alors les
sacrifices qu'il a faits à diverses reprises pour soutenir ses opi
nions ; il convient qu'il a versé et perdu 60,000 fr. comme
actionnaire du Globe ; il n'a point ignoré les bruits répandus
contre lui ; il a compris les insinuations de certains journaux
qui l'on désigné comme le riche banquier qui avait payé au
prix de 80,000 fr. une promesse de pairie; mais il déclare
que jamais il n'a sollicité la pairie, que jamais elle ne lui a
été promise, que jamais il n'a offert de l'acheter, ni à prix
d'argent ni à aucune autre condition.
M. le ministre de l'intérieur prend acte de ces paroles, qui
l'encouragent à entrer sur d'autres faits, notamment sur l'af
faire du privilége de théâtre, dans des explications peu con
cluantes et dont chacune se trouve d'avance infirmée par des
139
témoignages contraires. - L'enquéte ll'enquête l ou le renvoi
des coupables devant la justice du pays l répète l'opposition.
M. Duchâtel repousse l'enquête parce qu'elle établirait sur
le-champ une présomption de culpabilité contre le cabinet ;
il repousse l'appel à la justice, sous prétexte que la question
qui s'agite est une question politique et que la chambre seule
est compétente pour la juger.
M. de la Rochejacquelein atteste l'impartialité de l'opposi
tion et fait vainement appel à l'équité, à l'honneur du minis
tère.
M. Chambolle déclare que la justification de M. Benoît Fould
était nécessaire et opportune; que c'était lui, en effet, dont le
nom circulait depuis quinze jours sur tous les bancs de la
chambre et était partout prononcé au dehors. M. Fould a nié.
Sa dénégation doit être crue. Le ministre de l'intérieur s'en
empare; mais à l'instant M. Emile de Girardin, faisant allu
sion au même fait, vient répéter que ce fait était constant,
qu'il en avait une connaissance précise, « tellement précise,
qu'il ne lui était pas venu à la pensée qu'on pût songer à le
contredire. » Il ya donc quelqu'un quien impose à la chambre ;
cependant tous les membres de l'assemblée doivent sentir
le besoin de s'estimer l'un l'autre et de respecter d'honnêtes
gens dans leurs adversaires politiques. Il faut que la vérité
soit connue, il faut qu'elle sorte d'un aveu, d'un jugement
ou d'une enquête.
M. Emile de Girardin, invité à s'expliquer sur l'incident,
répond qu'il n'a rien à retrancher de ses précédentes affima
tions.
Alors le débat recommence et se ranime : M. Odilon Barrot
reproche au ministère, qui recule devant une information ju
diciaire, de faire injure à la justice du pays. Il s'attache
particulièrement au fait des cent mille francs qu'il a fallu ver
ser dans la caisse de l'Epoque pour obtenir un privilège de
théâtre; il en expose toutes les circonstances de manière
à rendre irrésistible la preuve de l'existence d'un délit. Ce
délit est certain, il a été non seulement dénoncé et maintenu
à la tribune, mais établi devant les tribunaux ; il tombe ma
nifestement sous l'application des lois pénales. Pourquoi
n'est-il pas poursuivi ? — Il y a donc une complicité secrète
entre les ministres et les coupables; on aime donc mieux
rester sous le poids d'un doute accablant, ou provoquer un
vote de parti qui laissera subsister ce doute, que d'aller loya
lement à la recherche de la vérité.
L'opposition applaudit; la majorités'agite.M. Duchâtel s'ef
force de démontrer que les tribunaux ne peuvent intervenir
dans une question qui est de sa nature toute parlementaire.
140
OEUVRE DE FRATERNITÉ.
L'LES CLAAVAAG E.
Nous extrayons du discours de M. Ledru-Rollin les pas
sages suivants :
« Parlons du droit des colons. La Convention avait aboli l'es
clavage ; le premier Consull'a rétabli par un décret de l'an X,
et ce décret n'a pas été inséré au Moniteur ; il n'a donc aucune
force de loi : voilà le titre de propriété des colons! ils n'ont aucun
droit sur la question d'indemnité. Nous pouvons leur venir en
aide, rechercher si, dans certains intérêts maritimes et poliques,
il ne nous couvient pas de garder nos colonies, mais un droit
pour l'esclavage, non ! »
Après avoir établi la futilité des arguments qui voudraient
présenter la propriété des esclaves comme une propriété or
dinaire légalement acquise et susceptible d'indemnité, M.
Ledru-Rollin a tracé le tableau des cruautés des colons, des
souffrances des esclaves.
145
–•©t>e69 --
LE (lllE\ El I'll0llllE,
FABLE.
Après avoir exposé les causes et les faits qui ont modifié tem
porairement la nature humaine, il importe de jeter un coupd'œil
sur l'état présent des sociétés, comme conséquences et résultat des
principes que nous avons émis, afin de bien comprendre quelle est
la position respective de la France, de l'Europe et du monde ;
car pour établir l'ordre convenable dans une réforme qui doit
embrasser et modifier tous les points de la société, depuis l'in
dividu, la famille et les mœurs, jusqu'aux institutions et aux
pouvoirs législatifs, politiques et religieux, il faut d'abord con
naître ce qui est, et pourquoi cela est tel ; puis ce qui doit être,
enfin comment passer de l'un à l'autre sans secousses violentes,
et en satisfaisant à tous les intérêts légitimes.
151
Banquet réformiste.
Une importante démonstration a eu lieu, le 9 juillet 1847,
au Château-rouge, en faveur de la réforme électorale. Douze
cents personnes assistaient à ce banquet; il y avait grand
nombre de députés, des pairs de France, des journalistes de
Paris et des départements , et d'autres personnes occupant
diverses positions dans la société.
Les toasts suivans ont été portés :
M. de LAsTEYRIE père : A la souveraineté nationale !
M. RECURT : A la révolution de 1850 !
M. ODILoN BARRor a répondu à M. Recurt.
parlementaire
M. PAGNERRE : A la réforme électorale et
M. DuvERGiER DE HACRANNE a répondu à M. Pagnerre.
M. SÉNART : A la ville de Paris !
M. MARIE a répondu à M. Sénart.
M. GRIsIER : A l'amélioration du sort des classes laborieuses !
Tout se fait par le peuple, rien ne se fait pour lui; il donne
139
BIBLIOGRAPHIE.
ALVÉOLES.
« Chaque nationalité véritable remplit une fonction essentielle
dans la vie de l'humanité. Si les nationalités pouvaient dispa
raître, l'humanité, dépouillée de ses organes nécessaires, ren
trerait, non pas dans l'unité, mais dans le chaos. »
HENRI MARTIN.
VOEU DU COMITÉ.
PRIX DE L'ABONNEMENT.
A PARIs : 6 francs par an. — DÉPARTEMENTs : 7 fr.
HoRs FRANCE : 10 fr. par an.
(Affranchir.)
O sa s'a b o se se e à Pa r i s
Au Bureau de la Ruche, rue Vieille-du-Temple, 75, au Marais.
Chez M. BoRDIER , libraire, même rue, n. 75 (Dépôt du journal.)
AUBERT ET Ce, édit. d'estampes et du journal les MoDES PARISIENNES,
29, place de la Bourse.
ALLIANCE DEs ARTs (Agence spéciale pour expertise, collection et vente
" ' de tableaux, etc. ), 178, rue Montmartre.
Aux bureaux du SIÈCLE, 16, rue du Croissant,
Aux bureaux de la RÉFoRME, rue J.-J.-Rousseau, 3.
Au journal l'UNIoN MoNARCHIQUE, 4, rue du Bouloy.
Aux bureaux de LA SEMAINE , 6, rue Saint-Marc-Feydeau.
Aux bureaux de la DÉMoCRATIE PACIFIQUE, rue de Beaune, 2.
Au bureau de LA PATRIE (journal du soir), 26, rue du Bouloi.
A la REVUE BRITANNIQUE, 1, rue Grange-Batelière.
Au MÉMORIAL PoLoNAIs, quai Malaquais, 15.
A la Société de la Morale chrétienne, 9, rue Saint-Guillaume.
Au Cercle catholique de la rive droite, rue Saint-Honoré, 350.
A LA LANTERNE nU QUARTIER LATIN, rue Hautefeuille , 12.
MM. GUENARD (Alex.), librairie de piété, rue Royale-Saint-Honoré, 17.
LEGRos, salon littéraire de la Chambre des Députés, rue de Bourgogne.
PERRoTIN, libraire éditeur, place du Doyenné, 3.
H. SoUvERAIN, libraire, rue des Beaux-Arts, 5.-Et tous les autres lib.
On souscrit aussi
LYoN, à la Tribune lyonnaise, revue politique et sociale, 53, r. S. Jean.
Id. au bureau de l'Echo de la Fabrique, à la Croix-Rousse, gr. Place.
ARRAs, au bureau du Progrès-du-Pas-de-Calais, et chez Topineau, libr.
ANGoULÊME, au bureau de l'Indépendant, journal politique et littéraire.
BÉZIERs, au bureau du Journal de Béziers.
EvREUx, au bureau du Courrier.
VERSAILLEs, chez Mme GUÉRIN, salon de lecture, 36, rue de la Pompe.
SAINT-OMER, au bureau de l'Eclaireur.
ORLÉANS, au Journal-du-Loiret.
RoUEN, à la Société libre d'Émulation.
SAINT-QUENTIN, au bureau du Guetteur.
Id. au bureau du Courrier.
MELUN, chez Mme DESPLANTEs, lib., rue de la Juiverie, 12.
RoANNE, au bureau du Progrès-de-la-Loire.
AVIGNON, au bureau de l'Indicateur.
CALAIs, au bureau de l'Industriel Calaisien.
GRENoBLE, au bureau du Patriote des Alpes.
CHARLEvILLE, au bureau du Propagateur des Ardennes.
SAINT-MALo, au bureau de la Vigie de l'Ouest.
BLoIs, à l'Etoile-du-Peuple, chez M. Dézairs-Blanchet, libr., gr. r., 67.
ToULON, au bureau dela Sentinelle de la Marine et de l'Algérie.
VEvEY (Suisse), au bureau de la Patrie, gazette politique et sociale.
TURIN (Savoie), au bureau de la Gazette de l'Association agricole.
MADRID (Espagne), Libreria Europea, calle de la Montera , 12. (Bul
letin bibliographique espagnol et étranger.)
LoNDREs, au journal l'Europe.
LEYPSIG (Saxe), chez M. MICHELM, lib.
SMYRNE (Turquie), à l'Impartial de Smyrne, j. politique, commercial
et littéraire.
WAsHINGToN (Amérique), au National Intelligencer, au The Daily
Union, et à la Société typographique colombienne.
On reçoit au bureau de la Ruche les abonnements à tous les journaux
ci-dessus mentionnés.
RÉDIGÉE ET pUBLIÉE
Nºus la dittiion
DE FRANCOIS DUQUENNE
Ouvrier imprimeur.
PA R IS
AU BUREAU, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 75,
AU MAR AIS.
1847
LP R O G LR AA M IN [ Ee
A NOS FRÈRES.
RUCHE POPULAIRE
(ºR# #ESB , $ $3)
LA FAMILLE.
La famille est une institution aussi ancienne que le monde;
elle est indispensable aux hommes; sans elle, il n'est pas pos
sible de fonder une nation; elle en est le premier élément,
ou plutôt la base, la base éternelle, parce qu'elle est selon la
nature humaine.
Le peuple qui prononcerait la dissolution de ces groupes
signerait son arrêt de mort ; car la famille est la source des
vertus, des mœurs et de l'honneur; c'est dans la famille que
l'enfant sefortifie le cœur, s'initieaux usages, à l'esprit, à la ci
vilisation de la patrie. Ailleurs, ce que voit, ce qu'entend l'en
fant détruit presque toujours l'éducation morale qu'il a reçue
au sein de la famille.
Rien donc de ce qui touche à la famille ne doit être indiffé
rent aux hommes, surtout au peuple dont toute la vie est,
pour ainsi dire, exclusivement consacrée au foyer domestique.
Mais, pour que la famille soit, il ne suffit pas que le maire
enregistre deux serments, et que la loi force à l'observation
de ce double engagement ; il faut encore que toutes les con
ditions de la vie se rapportent à l'institution de la famille.
Sommes-nous dans ce cas, et le principe de la famille est-il
toujours respecté?
Il existe, dit-on , une opinion qui demande l'abolition de
la famille. Nous ne savons pas s'il faut accepter comme vrai
ce bruit ; mais à coup sûr, l'opinion n'est pas populaire. Si
»lle s'est produite ailleurs qne dans le peuple avec succès,
nous l'ignorons. Quant à nous, nous n'avons nul souci d'une
opinion aussi extravagante, en supposant qu'elle existe et
qu'elle ait trouvé des propagateurs.
Le danger n'est pas là.
Oui, la famille, la famille du peuple est menacée de dis
solution. Comment? Par qui? C'est ce que nous nous propo
sons d'examiner ici.
Quelles sont les conditions nécessaires au maintien de l'ins
titution de la famille dans le peuple ?
En ce qui touche l'homme, on doit considérer première
ment le travail, secondement la rémunération de ce travail.
163
–=s69986)s-
–-69986 -
TROUBLES A LIZIEUX.
« Enrichissez-vous ! ! »
(Le ministre GUIzoT, aux électeurs de Lisieux.
(Banquet électoral. — 1846.)
aux dépens du peuple. Il n'en faut pas tant pour soulever une
émeute. La foule se rue sur le boulanger, en criant : Mort à
Degron ' le pain à trois sous la livre ' Degron parvient à s'é-
chapper dans un café. De toutes parts les pierres volent contre
les vitres.
RÉFORME ÉLECTORALE.
PÉTITIoN.
Monsieur le rédacteur,
Vous avez bien voulu toucher deux mots, dans votre ga
zette, de la malheureuse position où nous sommes. Si vous
en connaissiez la cause vous prendriez feu comme la poudre.
Nos maîtres emploient de préférence les calfats de la ri
vière, pour leur vendre le boire et le manger, voilà tout.
Les ouvriers du bord de l'eau étant à deux ou trois lieues
de leurs familles sont bien oBLIGÉs de dépenser chez les
maîtres une partie de leur salaire, tandis que nous dépensons
le nôtre avec nos femmes et nos enfants.
Si des règlements pour nous porter secours ne sont pas
faits prochainement, nous mourrons de faim, la chose est
sûre.
Nous avons bien adressé aux gros bonnets de l'endroit des
réclamations, mais comme nous ne pouvons donner à per
sonne cent mille francs pour nous appuyer, on nous promet
plus de beurre que de pain, et nous sommes oubliés aussitôt
que nous avons viré de bord.
Ceux-là qui disent que le soleil se lève pour tout le monde,
n'ont pas menti; mais il vaudrait mieux que le blé se levât
pour tous les hommes qui sont sur la terre du bon Dieu ;
12
176
nous n'aurions pas à dire que le temps est dur pour le pauvre
monde, et la cherté du pain ne nous ferait pas peur.
Tâchez s'il vous plaît, monsieur, de parler bien haut pour
qu'on vous entende, et dites que c'est une pitié, dans un pays
riche comme celui-ci, de laisser des gens crier la faim.
PLUSIEURS CALFATS.
( Publicateur de Saint-Malo-Saint-Servan. )
CONTRASTE
OEUVRE DE FRATERNITÉ.
REPRODUCTI0N.
DÉPARTEMENTS.
ETRANGER.
sieurs , ce n'est pas d'une nouvelle loi des pauvres que nous
avons besoin, mais d'une législation tout entière ! Ma loi des
pauvres, à moi, dit : Donnez au peuple ce qui lui appartient!—
seigneurs de la terre, rendez ce que vous avez pris !— Église,
restituez ce que vous avez dérobé ! -Couronne, dégorgez ce que
vous avez absorbé ! (Tonnerre de bravos). Ma loi des pauvres,
à moi, dit : Millocrates, donnez un bon salaire pour une bonne
journée de travail ! sinon nous travaillerons pour nons mêmes.
Ma loi des pauvres dit : Donnez-nous la charte du peuple, et
nous n'aurons pas besoin d'une seule bastille dans toute l'étendue
de l'Angleterre. (Applaudissements prolongés.) Nul homme n'a
le droit de gaspiller quand un autre est dans le besoin ; voilà
la véritable loi des pauvres ! Nul homme n'a droit a une chambre
superflue, quand son frère n'a pas où reposer sa tête ! voilà la
loi des pauvres dans sa justice. Nul homme n'a droit à un mets
au-delà du nécessaire , quand son frère meurt de faim. Nul
homme n'a droit d'habiter un palais tant que des malheureux
n'ont qu'une bastille où s'abriter. Voilà la loi des pauvres de
venue chrétienne.
« Assez longtemps on nous a trompés par de brillantes pro
messes et des mesures mesquines. Quand un parti a besoin de
se rendre populaire, il se met à crier : Bill de dix heures, ou
Education du peuple, Réforme sanitaire, ou loi des pauvres.
Qu'on ne croie plus endormir le peuple anglais avec ces misé
rables narconiques. Ce n'est point là la charte qu'il attend. »
(Tonnerre d'applaudissements.)
–->sPG
CORIR ESPONDANCE.
L'AUMONE ET LE TRAVAIL.
l'on m'a refusé asile ce soir; par votre protection je vais pou
voir v passer la nuit.
- Qu'a fait cethomme?—Vagabond, trouvé couchésurlavoie
publique. — N'est-ce pas vous qui m'avez demandé dans la
soirée à passer la nuit ici?—Oui, lieutenant; mais, me dîtes-vous,
la con igne s'y oppose. - C'est vrai; maintenant, amené par
mn agent de police, je puis vous recevoir; je pense qu'il est
imutile de vous enfermer, vous n'avez pas envie de vous sau
ver; seulement, quand il viendra une ronde, vous entrerez dans
le violon, et demain onvous conduira à la Préfecture. — Mais,
lientenant, est-ce que vous ne pourriez pas m'y envoyer de
suite je recevrais des vivres, je n'ai pas mangé depuis hier?
— Non, demain matin il fandra vous conduire d'abord chez le
commissaire de police et ensuite à la prison.
— Je vois que je ne mangerai pas avant demain midi. —
Tenez, vieux, nous allons vous domner un morceau de pain,
nous-autres, cela vous aidera à attendre la julienne du préfet ;
c'est bien sec et bien dur, mais nous n'avons que cela à vous
offrir; demain matin nous ferons l'appel, et s'il y a de quoi boire
la goutte, vous la boirez avez nous.
— Merci, mes amis, merci ; j'ai servi aussi, moi, je vois que
le soldat est toujours le même, pauvre, mais toujours bon cœur!
vous n'avez rien de trop, mes amis, eh bien ! c'est cependant
de vous que je reçois mon unique repas de la journée; hier,
c'était à la Salpétrière; vous ne comnaissez sans doute pas cette
providence de quelques malheureux : à cet hospice de vieiHes
femmes, on donne des vivres qu'elles ne peuvent pas consommer
entièrement, non pas qu'elles ayent du superffu, mais parce
que la viande est trop dure pour leurs mauvaise dents. (1) Les
légumes secs, fournis au rabais, sont trop vieux et indigestes pour
des estomacs affaiblis : alors on ramasse les restes de leurs repas
et on les distribue à des malheureux du dehors, qui viennent
plusieurs fois par semaine à ces distributions de débris, qu'ils
(t) On nous a expliqué pourquoi cette viande est si dure : en la tirant
de la marmite on la trempe de suite dans de l'eau froide, afin de la raffermir
pour la couper plus facilement ; c'est ce qui la rend coriace au point de ne
pouvoir être mangée par bon nombre de ces pauvres femmes.
Au séminaire de Saint-Sulpice on fait des distributions semblables; mais
là, ce sont les restes plus confortables d'une table mieux servie.
187
#
188
prouvent, toujours par leurs chiffres, que les salaires sont dimi
nués, les denrées augmentées et aussi les loyers; puis, enfin,
qu'autrefois il n'y avait que trois millions d'indigents et qu'au
jourd'hui il y en a huit millions; comment donc allier tout cela
avec la prospérité qu'ils nous vantent? Vous medites, camarades,
que si les ouvriers sont si malheureux les secours ne manquent
pourtant pas; cela est vrai, on donne de toute part et de toute
façons; il n'est pas de plaisir public qui ne paie son tribut à
l'indigence; depuis les Funambules jusqu'à l'Opéra, on perçoit
le denier du pauvre; dans les églises, dans les mairies on fait
appel à la commisération publique, on fait des sermons, des as
semblées de charité et des quêtes à domicile ; ailleurs, des bals
et des tombola, etc.
Enfin depuis le centime jusqu'au billet de banque,tout concourt
à emplir les caisses destinées au soulagement des malheureux,
et cependant la misère augmente, ses ravages sont effrayants,
Dieu sait ce qu'il en adviendra.... !
Si tous ces capitaux, ces monceaux d'or, qui ne préservent
pas la société de la misère, n'empêchent pas le paupérisme de
marcher à pas de géant ; si tout cet or et bien d'autre encore
était employé à organiser le travail et à le rémunérer de ma
nière à ce que l'aumône disparaisse de nos mœurs, ne serait-il
pas mieux employé? Si les savants et les hommes politiques s'oc
cupaient à rechercher les moyens de guérir notre pauvre société
de tous les maux qui l'accablent, ne se rendraient-ils pas plus
utiles que de venir nous étaler tous leurs calculs, vides de sens
pour le plus grand nombre manquant de tout. Espérons enfin
qu'ils ouvriront les yeux et répondront aux cris de détresse qu'on
entend de toute part; car l'aumône, toujours insuffisante, n'est
pas ce qu'il faut pour rendre un peuple heureux : C'est du tra
vail qu'il lui faut et un salaire suffisant. L'aumône est un fléau ;
elle entretient une plaie déshonorante pour la société ; l'au
mône avilit l'homme qui la reçoit et le dégrade à ses propres
yeux ; mais le travail, au contraire, l'élève et le rend l'égal de
tous les honmes utiles. Tenez, moi, avec la force et le courage
dont je suis encore capable, n'aurais-je pas lieu d'être fier en
vous donnant la main de sentir que je puis être un citoyen utile
comme vous. Au lieu que je viens de partager votre pain, offert
189
ALVÉOLES.
(National de l'Ouest. )
—=©3669
VOEU D U C O MITÉ.
Le Gérant, F. DUQUENNE.
Prospérité croissante(Réforme.).. .. . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - | 70
Opinion des Anglais sur le ministère en France.. . , , , , , , , , , , , , ,, ,. 17 1
M. Kriéger et ses ouvriers . , , , , - - - , , , , , , 171
RÉroRME ÉLECToRALE Pétition. ( Le Comité ). , , , , , , . - | 72
MvsTEREs pEs ATELIERs. - Les ouvriers calfats. - Contraste . . , , , , , , 175
OEuvre de fraternité . . , , , , , , , , , , , , . , , , , , , , , ,, , , , , , , , , ,, , , , . 1 76
PRIX DE L'ABONNEMENT.
A PARIs : 6 francs par an - DÉPARTEMENTs : 7 fr.
HoRs FRANcE : 10 fr. par an.
(Affranchir .
O sa s'a b ose aa e à Pa r i s
Au Bureau de la Ruche, rue Vieille-du-Temple, 75, au Marais.
Chez M. BoRDIER , libraire, même rue, n. 75 (Dépôt du journal.)
AUBERT ET Ce, édit. d'estampes et du journal les MoDEs PAR'sIENNEs,
29, place de la Bourse.
ALLIANCE DEs ARTs (Agence spéciale pour expertise, collection et vente
de tableaux, etc. ), 178, rue Montmartre.
Au bureau du SIÈCLE, 16, rue du Croissant,
Au bureau de la RÉFoRME, rue J.-J.-Rousseau, 3.
Au journal l'UNIoN MoNARcHIQUE, 4, rue du Rouloy. .
Au bureau de LA SEMAINE , 6, rue Saint-Marc-Feydeau.
Au bureau de la DÉMoCRATIE PACIFIQUE, rue de Beaune, 2.
Au bureau de LA PATRIE (journal du soir), 6, rue Saint-Joseph.
A la REvUE BRITANNIQUE, 1, rue Grange-Batelière.
Au bureau du CHARIvARI , 16, rue du Croissant.
Au bureau du CoRsAIRE-SATAN, 26, passage Jouffroi.
Au MÉMoRIAL PoLoNAIs, quai Malaquais, 15.
Au bureau de l'ENQUÊTE soCIALE, 9, rue Richer.
A la Société de la Morale chrétienne, 9, rue Saint-Guillaume.
Au Cercle catholique de la rive droite, rue Saint-Honoré, 350.
A LA LANTERNE nU QUARTIER LATIN, rue Hautefeuille , 12.
MM. GUENARD (Alex.), librairie de piété, rue Royale-Saint-Honoré, 17.
LEGRos, salon littéraire de la Chambre des Députés, rue de Bourgogne.
. PERRoTIN, libraire éditeur, place du Doyenné, 3.
H. SoUvERAIN, libraire, rue des Beaux-Arts, 5.—Et tous les autres lib.
On souscrit aussi
LYoN, à la Tribune lyonnaise, revue politique et sociale, 53, r. S. Jean.
Id. au bureau de l'Echo de la Fabrique, à la Croix-Rousse, gr. Place.
ARRAs, au bureau du Progrès-du-Pas-de-Calais, et chez Topineau, libr.
ANGoULÊME, au bureau de l'Indépendant, journal politique et littéraire.
BÉZIERs, au bureau du Journal de Béziers.
EVREUx, au bureau du Courrier.
VERsAILLEs, chez Mme GUÉRIN, salon de lecture, 36, rue de la Pompe.
SAINT-OMER, au bureau de l'Eclaireur.
ORLÉANs, au Journal-du-Loiret.
RoUEN, à la Société libre d'Émulation.
SAINT-QUENTIN, au bureau du Guetteur.
Sd. au bureau du Courrier.
MELUN, chez Mme DESPLANTES, lib. , rue de la Juiverie, 12.
RoANNE, au bureau du Progrès-de-la-Loire.
AVIGNoN, au bureau de l'Indicateur.
CALAIS, nu bureau de l'Industriel Calaisien.
GRENoBLE, au bureau du Patriote des Alpes.
CHARLEvILLE, au bureau du Propagateur des Ardennes.
SAINT-MALo, au bureau de la Vigie de l'Ouest.
SAINT-MALo-SAINT-SERvAN, au bureau du Publicateur.
BLois, à l'Etoile-du-Peuple, chez M. Dézairs Blanchet, libr., gr. r., 67.
ToULoN, au bureau dela Sentinelle de la Marine et de l'Algérie.
VEvEY (Suisse), au bureau de la Patrie, gazette politique et sociale.
TURIN ( Savoie), au bureau de la Gazette de l'Association agricole.
MADRID (Espagne), Libreria Europea, calle de la Montera, 12. (Bul
letin bibliographique espagnol et étranger.)
LoNDREs, au journal l'Europe.
LEYPSIG (Saxe), chez M. MICHELM, lib, -
RÉDIGÉE ET pupLÉE
PA R DES O U V R I E RS
sous la direction
DE FRANCOIS DUQUENNE
Ouvrier imprimeur.
PA R IS
AU BUREAU, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 75,
AU MA H A 1S.
18 47
LPROG LR A MIMI Ee
•-s-e<- -
* :
A NOS FRÈRES.
RUCHE POPULAIRE
(ºR # #E B U $ $8)
FORMATION DE LA SOCIÉTÉ.
Au total...... 12,000 f.
On écrira aux administrations de toutes ces villes pour s'as
surer de l'exactitude de toutes les sommes ; puis, en échange
du livret qui lui sera rendu, la Société donnera un titre de
rente viagère, calculée sur le bénéfice produit par la somme dé
pensée.
Ainsi ces 12,000 fr. de dépense ayant produit, suivant nos
prévisions, 20 p. 0/0 de bénéfice, la rente sera constituée sur
un capital de 2,400 fr. -
INSTITUTIONS ET AMÉLIORATIONS
qui pourront être successivement fondées par la Société.
PREMIÈRE ANNÉE.
DEUXIEME ANNEE ,
Il sera fondé des écoles pour les enfants des sociétaires qui
fourniront la preuve d'une dépense de 1,000 fr.
Enseignement primaire, de 8 à 12 ans.
La lecture, l'écriture, l'arithmétique , la grammaire, la
géographie, l'histoire de France, l'histoire religieuse, gym
nastique.
Enseignement secondaire , de 12 à 17 ans.
Éducation professionnelle, mathématiques, dessin , dessin
linéaire, chimie, physique, mécanique, rhétorique, philoso
phie, histoire naturelle, langues vivantes, musique, enfin les
éléments de toute chose.
205
Enseignement supérieur.
Pour les enfants qui se distingueront par leur intelligence
ou leur génie, la Société dirigera et poussera leur éducation,
suivant leur aptitude et aussi loin que possible, dans les scien
ces élevées, les beaux-arts, etc.; mathématiques transcendantes,
astronomie, géologie, peinture, sculpture, littérature, langues
anciennes, droit, médecine, chirurgie, etc.
travailler pour vivre, car elle est sujette à gâter souvent l'ou
vrage qu'on lui confie. Je l'ai recueillie , mais je suis moi-même
bien gêné, étant très-pauvre et estropié. J'aurais donc toutes
les obligations possibles aux personnes qui par leur position
pourraient faire placer la malade dans un hospice. Elle a son
acte de naissance et un certificat de M. Hamel, propriétaire et
membre de l'Académie royale de médecine. Ainsi je serais très
obligé aux personnes qui voudraient bien prendre en considé
ration ma § , ne pouvant continuer de faire ce que j'ai
fait jusqu'à présent pour cette malheureuse fille en lui faisant
partager ma nourriture qui selon mes faibles moyens est très
modique, vu que je n'ai que 200 francs qu'un parent m'a laissé.
J'ai d'ailleurs 69 ans, et je perds mes forces de jour en jour.
Je vous salue , etc.
LEMAIsTRE, journalier.
-•= 98369a
CORRESPONDANCE.
OEUVRE DE FRATERNITÉ.
R E P R O D U C T I O N.
SI J'ETAIS R0THSCHILD.
Oh ! si j'étais Rothschild ! si j'avais ces trésors
Qui croulent par monceaux dans de grands coffres forts,
227
Je voudrais que mon nom fût par la voix des sages,
Porté de siècle en siècle en traversant les âges ;
Que dessillant les yeux frappés de cécité,
Il fût en tous les temps avec bonheur cité,
Et que dans deux mille ans, époque où sur la terre
Auront mûri les fruits de l'arbre trinitaire,
Le poête conteur ainsi parlât de moi :
« Dans le temps où la France avait son dernier roi,
« Il existait un homme aux richesses immenses,
« Chez qui l'or se pesait dans de vastes balances,
« Tant chez lui ce métal allait multipliant !
« Crésus auprès de lui n'était qu'un mendiant.
« Il eût fait contenir le pactole en sa coupe,
« Pour parer un plafond que l'acanthe découpe ;
« Il eût pu mettre un lustre orné de diamants
« Qui jetât aux regards des éblouissements ;
« Pour éclipser le luxe empreint aux Tuileries,
« Il eût de lingots d'or pavé ses écuries !
« Pour se faire un collier de diamants royaux,
« Il eût des empereurs acheté les joyaux !
« S'il avait habité Bagdad ou bien Golconde,
« Il aurait pu payer les princesses du monde
« Pour s'en faire un harem ! Ce qui ne prouve pas
« Qu'il eût eu des beautés aux sémillants appas ;
« Pour porter ses trésors vers de lointaines terres,
« Il aurait pu charger dix mille dromadaires,
« Et d'un souffle envoyer jusqu'à Ptolémaïs
« Cent vaisseaux à trois ponts de ses trésors remplis ;
« Enfin il aurait pu, dans un élan sublime,
« Rebâtir pour les juifs la ville de Solyme
« Détruite par le fer des soldats de Titus,
« Et relevé de Dieu les temples abattus !....
« Sa richesse était donc immense, incalculable,
« Comme au bord de la mer les vagues et le sable.
« Or, cet homme, bien plus riche que Jacques-Cœur,
« Ce roi de la finance avait un noble cœur.
« Alors ce n'était pas comme au temps où nous sommes;
« L'égoïsme et l'orgueil divisaient tous les hommes ;
« L'échelle sociale avait tant d'échelons -
228
-©8&G8g-—
Banquet typographique,
Chaque année, la typographie s'est réunie dans le mois
de septembre pour fêter l'accord qui existait entre les maîtres
et les ouvriers de cette profession dotée d'un tarif de prix
de main-d'œuvre discuté, voté et accepté par les deux par
ties.
Quatre banquets avaient eu lieu dans le plus grand ordre,
à la satisfaction de tout le monde ; les ouvriers y assistaient
en plus ou moins grand nombre chaque fois, selon que le tra
vail avait été rare ou abondant. On faisait des efforts pour se
trouver à cette réunion, où l'on espérait rencontrer d'anciens
amis, des camarades. Un jour par an consacré à la frater
nité, ce n'était pas trop, tel était notre avis, du moins. M. le
préfet de police en a décidé autrement : il a rayé ce jour.
Cette décision brutale, non motivée, nous a tous surpris,
étonnés, indignés. Quelle est la raison de ce refus? nous l'i-
gnorons ; mais il en est une, il doit en exister une. Il nous
convient de la rechercher.
Les deux premiers banquets se sont faits librement, sans
permission : pas de désordre, pas de cris.
Le troisième banquet se prépare dans les mêmes conditions.
Les ouvriers se dirigent au lieu du rendez-vous ; mais à la
porte du restaurateur sont placés des sergents de ville qui
en défendent l'entrée On se retire dans le plus grand ordre
avec la résolution de demander une autorisation, qui est ac
cordée quinze jours après, mais à la condition de soumettre
les tostes au préfet de police qui, après examen, permet de
233
LE DÉLUGE.
Toujours prophète, en mon saint ministère,
Sur l'avenir j'ose interroger Dieu.
Pour châtier les princes de la terre,
Dans l'ancien monde un déluge aura lieu.
Déjà près d'eux, l'Océan sur ses grèves
Mugit, se gonfle; il vient, maîtres, voyez !
Voyez ? leur dis-je. Ils répondent : tu rêves.
Ces pauvres rois (bis), ils seront tous noyés.
Que vous ont fait, mon Dieu, ces bons monarques ?
Il en est tant dont on bénit les lois.
De jougs trop lourds si nous portons les marques,
C'est qu'en oubli le peuple a mis ses droits.
Pourtant les flots précipitent leur marche
Contre ces chefs jadis si bien choyés.
Faute d'esprit pour se construire une arche,
Ces pauvres rois (bis), ils seront tous noyés.
Qui parle aux flots ? Un despote d'Afrique,
Noir fils de Cham, qui règne les pieds nus.
Soumis, dit-il, à mon fétiche antique,
Flots qui grondez, doublez mes revenus.
239
ALVE OL E S.
Projet d'association entre les travailleurs, par M. Isidore GRIsIER, négociant. 194
Vieil état de société..................... .................. - - - - - -
207
MYSTÈREs DEs ATELIERs. – Lettre de M. J. Maflon. - Lettre de M. Lemaistre. 208
Vol Par misère. .. .. .. ... ....................................... 210
OEuvre de fraternité. .. .. ... .. .. .. .. ... ... , ... ... ... ... .......... 217
Remercîments aux bienfaiteurs.. ... .. .. ............................ 217
Reproduction.. .. ... » . .. .. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • . .. - -
217
LETTREs AUx FRANÇAIs. IX. Madame V° Miesville. .. .. . - - - - - • - - - • • - - - - - - 218
-56G--
· PRIX DE L'ABONNEMENT.
A PARIs : 6 francs par an. — DÉPARTEMENTs : 7 fr.
HoRs FRANCE : 10 fr. par an.
· (Affranchir.)
O se s'a boss »a e à Pau • i s
Au Bureau de la Ruche, rue Vieille-du-Temple, 75, au Marais.
Chez M. BoRDIER , libraire, même rue, n. 75 (Dépôt du journal.)
AUBERT ET Ce, édit. d'estampes et du journal les MoDEs PAR'sIENNEs .
29, place de la Bourse.
ALLIANCE DEs ARTs (Agence spéciale pour expertise, collection et vente
de tableaux, etc. ), 178, rue Montmartre.
Au bureau du SIÈCLE, 16, rue du Croissant,
Au bureau de la RÉFoRME, rue J.-J.-Rousseau, 3.
Au journal l'UNIoN MoNARCHIQUE, 4, rue du Bouloy.
Au bureau de LA SEMAINE, 6, rue Saint-Marc-Feydeau.
Au bureau de la DÉMocRATIE PACIFIQUE, rue de Beaune, 2.
Au bureau de LA PATRIE (journal du soir), 6, rue Saint-Joseph.
A la REvUE BRITANNIQUE, 1, rue Grange-Batelière.
Au burcau du CHARIvARI , 16, rue du Croissant.
Au bureau du CoRsAIRE-SATAN, 26, passage Jouffroi.
TABLETTEs DE PARIs, rev. de la semaine (M. Niboyet), 34, gr. r. Verte.
Au MÉMoRIAL PoLoNAIs, quai Malaquais, 15. -
RU0HE P0PULAIRE
Première Tribune et Revue Mensuelle
RÉDIGÉE ET PUBLIÉE
DE FRANÇOIS DUQUENNE
Ouvrier imprimeur.
PARIS
AU BUREAU, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 75,
AU MARAIS,
1847
LP R O G R A M) INE[ fEe
--5-> --
A NOS FRÈRES.
--><>GE
A M. GUIZOT,
Président du conseil des ministres.
· Messieurs,
Je fais appel à votre journal, pour donner de la publicité
aux réclamations que je poursuis, toujours en vain, depuis 1818.
Je suis seul possesseur d'une pièce authentique, qui constate
la prise par l'Etat, par voie de réquisition pour cause d'utilité
publique, de 50,000 chevaux tout harnachés, et 9,000 voi
tures roulières, pour exécuter les gros transports de l'armée
française en Espagne, depuis les 7 et 9 novembre 1808 jus
qu'au 28 août 1815.
Les 50,000 chevaux et les 9,000 voitures ont été mis entre
les mains d'une agence dirigeant tous ces transports là, sous la
direction du ministère de la guerre. Il y avait un crédit ouvert,
et les fonds nécessaires pour payer tout ce matériel, chevaux,
harnais, voitures, etc. Ce crédit ouvert, et les fonds, étaient
entre les mains de l'ordonnateur en chef de l'armée d'Espagne,
M. Mathieu Favié, qui représentait le ministre de la guerre en
rsonne et sur place. Ce crédit ouvert et ces fonds étaient éga
ment destinés à payer le loyer des chevaux, à 20 francs par
chevalet parjour, ainsi que les vivres et la solde des chartiers. Il y
avait un chartierpour 2 chevaux. Ce qui n'était point payé enna
ture, en fait de vivres pour les hommes et de fourage pour les che
vaux, était porté, par ce motif, en argent, sur les états que
l'agence établissait les premiers dix jours de chaque mois, selon
la mercuriale des prix des denrées dans chaque endroit.
saurait
On neaient
service
objecter que les fonds pour cette branche de
manqué une seule fois, attendu que ces fonds
(1) M. Thiers est un des héros de Juillet....
255 #
LE CoMITÉ.
256
R E P R O D U CTI O N.
OEUVRE DE FRATERNITÉ.
UNE R EN C ONTLR E.
M. de Lamartine et le Libre-Échange.
Lors de son séjour à Marseille, M. de Lamartine, député
de Mâcon, a fait, le mois dernier, un long discours en faveur
du libre-échange, à l'encontre des journaux indépendants,
et dont la grande majorité s'est prononcée contre, il y a quel
que temps. La raison principale et sur laquelle s'appuient ces
journaux (1), est que les divers Etats sont contiguës, mais
nullement associés, et que, dans cette situation, admettre le
libre-échange, serait aggraver la perturbation, en donnant au
fort la liberté d'écraser le faible, faisant ainsi, en définitive,
retomber sur l'Ouvrier les conséquences désastreuses de cette
imprudentemesure. En vain, dans le beau discours de M. de La
martine avons- nous cherché la mention de l'objection des
journaux opposés au libre-échange, objection si grave et si
fondée ; nous sommes encore à nous expliquer cette omission.
Nous regrettons que le célèbre orateur ait dépensé, en pure
erte, une si brillante improvisation. Si le poète s'était donné
a peine de réfléchir, il aurait probablement reconnu qu'en
un pareil sujet, la discussion est le moyen loyal, le seul
moyen d'aboutir à la vérité, et, par conséquent, à la justice,
car , qui n'entend qu'une cloche, n'entend qu'un son. Voici,
à propos du malencontreux discours, le conseil que le Cour
rier de la Côte-d'Or donne à M. de Lamartine :
LE REGNE DU CHRIST.
A PIE IX.
III.
(1) A un auto-dafé ,Philippe II, roi d'Espagne, assis sur un trône dressé
devant le bucher, impatient de voir que la flamme ne se développait pas
assez vîte, descendit, et, de sa royale bouche, excita le feu qui enveloppa
bientôt les victimes. -
264
MysTÈRE
divin !
En vain
la Terre
Voudrait s'envelopper d'une profonde nuit ;
O céleste fanal, dont le feu toujours luit,
Eclaire les mortels dans leur pénible route !
Le doute
s'enfuit;
son ombre
si sombre
décroît !
on croit
au signe
puissant
que signe
ton sang
O Rédempteur du monde !
Va, le serpent immonde
Qui vint enlacer les humains
Serompt par tronçons dans tes mains !
Peuples! accourez tous sous l'arbre trinitaire ;
C'est l'arbre du salut, ô peuples de la Terre !
CORRESPONDAN CE.
NOUVELLE.
BIBLIOGRAPHIE.
VOEU DU COMITÉ.
ALVEOLES.
Le Gérant, F. DUQUENNE.
Tableaux et autres objets d'art et d'industrie pour les familles.. .. .. ..... 256
Une rencontre. (André Siclot, ouv. en jouets d'enfants.. .......... .. , .. 257
M. de Lamartine et le Libre-Echange. ................. • • • • • • • • • • • • • 259
-9G
PRIX DE L'ABONNEMENT.
A PARIs : 6 francs par an. — DÉPARTEMENTs : 7 fr.
HoRs FRANCE : 10 fr. par an.
(Affranchir.)
O sa s'a b o n m e à Pa r i s
Au Bureau de la Ruche, rue Vieille-du-Temple, 75, au Marais.
Chez M. BoRDIER, libraire, même rue, n. 75 (Dépôt du journal.)
AUBERT ET C°, édit. d'estampes et du journal les MoDES PAR'sIENNEs .
29, place de la Bourse.
ALLIANCE DEs ARTs (Agence spéciale pour expertise, collection et vente
de tableaux, etc. ), 178, rue Montmartre.
Au bureau du SIÈCLE, 16, rue du Croissant,
Au bureau de la RÉFoRME, rue J.-J.-Rousseau, 3.
Au journal l'UNIoN MoNARCHIQUE, 4, rue du Bouloy.
Au bureau de LA SEMAINE , 6, rue Saint-Marc-Feydeau,
Au bureau de la DÉMOCRATIE PACIFIQUE, rue de Beaune, 2.
Au bureau de LA PATRIE (journal du soir), 6, rue Saint-Joseph.
A la REvUE BRITANNIQUE, 1, rue Grange-Batelière.
Au burcau du CHARIVARI , 16, rue du Croissant.
Au bureau du CoRsAIRE-SATAN, 26, passage Jouffroi.
TABLETTEs DE PARIs, rev. de la semaine (M. Niboyet), 34, gr. r. Verte.
Au MÉMoRIAL PoLoNAIs, quai Malaquais, 15.
Au bureau de LA CoLoNNE, 148, rue Montmartre.
Au TRAVAIL INTELLECTUEL, (scient., litt. et artist.), rue S. Lazarre, 79.
A la Société de la Morale chrétienne, 9, rue Saint-Guillaume.
Au Cercle catholique de la rive droite, rue Saint-Honoré, 350.
A LA LANTERNE nU QUARTIER LATIN , rue Hautefeuille , 12.
MM. LEGRos, salon littéraire de la Chambre des Députés, rue de Bourgogne.
PERRoTIN, libraire éditeur, place du Doyenné, 3.
H. SoUvERAIN, libraire, rue des Beaux-Arts, 5.—Et tous l s autres lib.
On souscrit aussi
LYoN, à la Tribune lyonnaise, revue politique et sociale, 53, r. S. Jean.
Id. au bureau de l'Echo de la Fabrique, à la Croix-Rousse, gr. Place.
ARRAs, au bureau du Progrès-du-Pas-de-Calais, et chez Topineau, libr.
ANGoULÊME, au bureau de l'Indépendant, journal politique et littéraire.
BÉZIERs, au bureau du Journal de Béziers.
EvREUx, au bureau du Courrier.
VERSAILLEs, chez Mme GUÉRIN, salon de lecture, 36, rue de la l'ompe.
SAINT-OMER, au bureau de l'Eclaireur.
ORLÉANS, au Journal-du-Loiret.
RoUEN, à la Société libre d'Émulation.
SAINT-QUENTIN, au bureau du Guetteur.
MELUN, chez Mme DESPLANTEs, lib., rue de la Jt.iverie, 12.
RoANNE, au bureau du Progrès-de-la-Loire.
AviGNoN, au bureau de l'Indicateur.
CALAIs, au bureau de l'Industriel Calaisien.
GRENoBLE, au bureau du Patriote des Alpes.
CHARLEvILLE, au bureau du Propagateur des Ardennes.
BAR-LE-DUC. au journal de la Meuse, rue Rousssau, 18.
SAINT-MALo, au bureau de la Vigie de l'Ouest.
SAINT-SERvAN, au bureau du Publicateur de Saint-Malo-Saint-Servan.
CAsTREs (Tarn ), au journal de Castres, jour.-Alm. des v. et des camp.
BLoIs, à l'Etoile-du-Peuple, chez M. Dézairs Blanchet, libr , gr. r., 67.
ToULoN, au bureau dela Sentinelle de la Marine et de l'Algérie.
VEvEY (Suisse), au bureau de la Patrie, gazette politique et sociale.
TuRIN | Savoie), au bureau de la Gazette de l'Association agricole.
MADRID (Espagne), Libreria Europea, calle de la Montera , 12. (Bul
letin bibliographique espagnol et étranger.)
LoNDREs, au journal l'Europe.
LEYpsIG (Saxe ), chez M. MICHELM, lib. -
| .
DE FRANÇOIS DUQUENNE
Ouvrier imprimeur,
PAR1S
AU BUREAU, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE, 75,
AU MARAIS.
1847
•2 .
PROG | RAM IM [ Ee
A NOS FRÈRES.
RUCHE POPULAIRE
(# #& E B U $ $3)
AVIS.
ÉTAT DU PEUPLE.
« Un pauvre écrivain public, que les gens de son voisi
nage s'accordaient à citer comme un modèle d'honnêteté,
d'exactitude laborieuse et de résignation dans sa condition
plus que précaire, vient de se donner la mort dans des cir
constances bien faites pour exciter les regards et la commi
sération. Dans les vêtements dont était recouvert son cadavre,
que des mariniers ont repêché près du pont de Saint-Cloud,
on a trouvé l'écrit suivant :
BANQUETS REF0RMISTES.
Au banquet d'Annezin-les-Béthunes, M. Crémieux, député,
appartenant à l'opposition constitutionnelle, a prononcé le
discours suivant :
OEUVRE DE FRATERNITÉ.
CORRESPONDANCE.
Monsieur le gérant,
Le malheureux S....., ouvrier menuisier en fauteuil, est de
venu tout à fait aveugle il y a trois ans environ, et il en a 47.
Il ne reçoit de notre bureau de Bienfaisance que 5 fr. par
mois, et un pain bis de 4 livres ; en sorte qu'il ne peut guère
vivre que de ce que quelques bonnes âmes peuvent lui donner,
et vous sentez que parfois il manque, à la lettre, de pain.
Il a bien une demande pour être adrnis aux Quinze-Vingt,
mais il aura encore longtemps à attendre avant de l'obtenir.
Il en est même également d'une demande de secours au minis
tère de l'Intérieur; en sorte que dénué de tout aux approches
de la saison rigoureuse, sa détresse est vraiment cruelle.
S..... , toutefois , pourrait, chez un coutelier, chez un clou
tier, être employé à tourner une roue ou encore à tirer un
soufflet de forge.
Voyez donc de grâce, monsieur le gérant, si vous pouvez lui
trouver quelqu'ouvrage de ce genre, afin qu'il puisse au moins
gagner son pain, et je m'associerai de cœur, veuillez le croire,
à toute la gratitude qu'il vous en aura.
Agréez, etc.
Votre abonné, presque aussi aveugle que mon pauvre client,
- Le colonel LEGAY-DARCY.
LL* | H | LIVE #.
I.
II.
e • e e e • e e e e e e e e • • e • e • • • • • • •
Les hommes ont compris, dès les temps les plus reculés, que
l'humanité, ayant rejeté la loi divine, avait ainsi rompu le lien
qui l'attachait à Dieu ; de là l'idée de faire des religions ; et le
bon plaisir s'est donné carrière ici comme ailleurs; mais personne
ne s'est avisé, et cela parce que chacun voulait toujours orga
niser et gouverner les sociétés à sa guise, de chercher la justice
qe Dieu, cette loi qui peut seule relier réellement les hommes
au Tout-Puissant ; car nul ne soutiendra sans doute que l'erreur
282
Correspondance extérieure.
Nos confrères d'Amérique, du district de Washington,
nous ayant communiqué les statuts organiques de leur Asso
ciation, nous nous faisons un plaisir de les publier. Les lec
teurs pourront remarquer la similitude des procédés des
maîtres, à l'égard des travailleurs dans les deux pays.
291
CONSTITUTION.
II.
Tous les actes de la société seront au nom du président, sous la
raison Société typographique colombienne, seront signés par le prési
dent et attestés par le secrétaire-greffier alors en fonctions.
III. FoNCTIoNNAIREs.
Les fonctionnaires de cette société consisteront en un président, un
vice-président, un secrétaire-greffier, un secrétaire correspondant et
un trésorier, qui , chaque année, seront élus annuellement à la pre
mière assemblée régulière de la société.
IV. MoDE D'ÉLECTIoN.
Toutes les élections de fonctionnaires se feront au ballotage, et le
fonctionnaire présidant nommera les juges de l'élection dont le de
voir sera de recevoir les votes, et, lorsqu'ils seront comptés, de dé
clarer le résultat au président qui en donnera connaissance à la so
ciété; et le membre ayant une majorité du nombre entier des votes
donnés, sera proclamé dûment élu; mais, en cas où nul membre n'au
rait une telle majorité, une nouvelle élection sera faite d'après le
mode ci-dessus.
(V, VI et VII ne renferment que quelques détails d'étiquette.)
VIII. DEvoIRs DU sECRÉTAIRE-GREFFIER.
S1. Le secrétaire-greffier assistera régulièrement à toutes les assem
blées régulières et spéciales de la société ; il tiendra les minutes claires
et exactes de leurs travaux ; il recueillera de tous les membres les dûs,
amendes et confiscations ; il aura soin du sceau de la société et sera
responsable; il inscrira toutes les personnes élues comme fonction
naires, non présentes alors ; et, généralement, fera et expédiera toutes
les affaires que la société pourrait lui confier. Et, pour l'exécution
de ces devoirs, il sera exempt du paiement des cotisations mensuelles
et recevra un dollar par chaque assemblée régulière.
S 2. Tout argent recueilli par le secrétaire, en vertu de cet article,
sera immédiatement délivré au trésorier, en présence du fonctionnaire
présidant, et son reçu, pris en conséquence, sera enregistré dans un
livre tenu à ce dessein (2). En cas d'absence du secrétaire, le fonc
(1) In like manner.
(2) In a book tobe kept forthat purpose.
294
tionnaire président nommera un secrétaire temporaire, et tout argent
reçu par celui-ci sera disposé comme il est dit ci-devant. En cas d'ab
sence du trésorier, le secrétaire ou le secrétaire temporaire donnera
quittance pour les sommes reçues par lui, au fonctionnaire présidant.
IX. DEvoIRs DU sECRÉTAIRE-CoRREsPoNDANT.
Le secrétaire correspondant répondra à toutes les communications
qui pourraient être adressées à la société, demandant une réponse, et
continuera toute autre correspondance qui pourrait être jugée néces
saire aux intérêts de ladite société.Cette correspondance sera recueillie
dans un livre tenu à ce dessein, et sujet, en tout temps, à l'inspection
de la société.
(L'article X renferme les différents devoirs du trésorier.)
XI. SUPPLÉANCE AUx VACATIONS.
STATUTS.
1. Les heures des assemblées seront réglées ainsi qu'il suit : du
premier samedi d'avril au premier samedi d'octobre, inclusivement,
à huit heures du soir, et du premier samedi de novembre au premier
samedi de mars inclusivement à sept heures et demi du soir.
2. Les assemblées spéciales seront convoquées par le président, à la
requête de la majorité présente à toute assemblée régulière et spéciale ;
et dans l'intervale des réunions (recess), sur la requête écrite de cinq
membres ; le président convoquera une assemblée, et le secrétaire-gref
fier la notifiera conformément à tous les membres.
3. Aucune démission d'emploi ne sera acceptée sans qu'une noti
fication écrite ait été préalablement donnée; ni celle d'aucun sociétaire
jusqu'à ce que tous les dûs, amendes et confiscations soient payées, et
notification donnée comme il est dit ci-dessus.
4. Tout membre qui quittera le lieu de l'assemblée sans permission
du fonctionnaire présidant, ou qui, d'autre manière, blessera les règles
de la bienséance, durant la séance de la société, sera mis à l'amende,
à la discrétion de la majorité présente, d'une somme qui n'excédera
pas un dollar.
5. Toutes questions autorisant une appropriation d'argent sera dé
cidée par oui et non ; et il en sera de même de toute question toutes
les fois que ce sera demandé par trois membres.
6. Le président, ou, en son absence, le fonctionnaire présidant,
décidera de toutes les questions d'ordre , sujet, néanmoins, pour un
appel ( appeal) à la décision de la société.
7. Nul débat ne s'élèvera sur aucun sujet ou résolution qui ne sera
pas soumis par écrit ; et tout membre de la majorité peut proposer
une nouvelle délibération de toute question dans la même assemblée,
ou à la première assemblée régulière tenue après celle-ci. A
Cents. Cents.
Médium ou au-dessous de médium , -
(1) Cette table est basée sur 6 emms (m) de cicero au pouce, réglé. Le Stan
dard anglais (voyez Penny Magazine, vol. Il, pag. 422) a 71 1l2 emms (m)
au pied. Mais la plupart des fontes, dans ce pays, sont un degré plus pe
tites.
302
Toute forme excédant l'un ou l'autre de ces nombres de 300 ems
(m), comptera comme format au-dessus.
4. Toute impression moindre de quatre marques sera payé deux
cents de surcharge par marque.
5. Petits-travaux (1), 39 cents par marque lorsqu'on travaille sur
médium ou papier au-dessous de médium ; lorsque c'est sur royal et
au-dessus, sur petit-texte ou plus fort, pas moins de 43 cents ; au
dessous de petit-texte, 45 cents; quand c'est sur impérial, 50 cents
par marque.
6. Le travail fait en couleur, double prix.
7. Cartes. Pour un paquet et n'excédant pas deux paquets, on sera
payé au tarif de 16 cents par paquet.
8. Les marges seront payées doubles, conformément au format du
pier. Pour constituer une marge, la matière s'étendra à travers la
euille, sans blanc. Le papier foolscape (2) et au-dessus sera consi
déré comme marge.
9. Tout travail sur parchemin, lorsqu'il ne sera pas fait aux pièces,
sera paye 2 dollars 20 cents par jour, et nul payement ne sera pas
moins d'une demi-journée ; lorsque le travail sera fait aux pièces, un
tirage, 7 cents ; deux tirages, 14 cents.
10. Toute matière qui est employée pour être travaillée et imposée
en page est considérée comme travail de librairie (book-work.)
11. Marques. Le travail de journaux qui ne dépassera pas 10 mains
ou 240 feuilles, et tout autre travail au-dessous de 250 feuilles ou
10 mains 1l2, constituera une marque.
12. Pour démonter ou monter une presse, 20 cents par heure.
13. Pour travailler sur une nouvelle presse Ramage, 6 dollars.
14. Pour enlever une forme avant qu'elle ne soit finie, 37 cents.
15. Pour couvrir un tympan et le barreau, un dollar10 cents chacun.
16. Lorsqu'un dégât est fait dans une forme, chaque imprimeur
payera au total de 18 cents pour le temps occupé, ou 25 cents par
heure, mais seulement un imprimeur avec son rouleur.
Aucun imprimeur n'apprendra à un apprenti le travail de la presse,
sans le bénéfice de son travail pour quinze semaines ou moitié de ses
gages pour six mois, ni il n'instruira un apprenti qui aurait plus de
18 ans et qui serait engagé pour moins de 5 ans.
Aucune altération ou amendement ne sera fait à la précédente liste
de prix sans que les deux tiers des membres présents y concourussent ;
non plus sans qu'une notification préalable ait été donnée un mois
aVant.
Suit la liste des Membres de l'Association.
(1) Jobs, « corvée, petite affaire. » En termes d'imprimerie, bilboquets.
(2) Foolscape est un mot intraduisible en français comme nom de papier.
Il signifie « fou échappé. » C'est un format qui répond à notre grand-aigle
ou à peu de chose près.
303
PROPOSITION.
POssIBILITÉ DE LA RELIGION
PAR LA CONNAISSANCE PHRÉNOLOGIQUE DE L'HOMME
ET DE LA VIE,
Ouvrage dont la rédaction est collective et gratuite.
C'est un Dictionnaire de mots ayant trait directement à l'essen
tielle existence de l'Humanité, et dont les définitions doivent conve
nir à toute personne qui le lira. Il contiendra donc un aspect de
l'Unité universelle par la triple division qu'elle comporte et projette,
en moral, en positif, en analogie ou emblématisme. Il démontrera
l'urgence d'aller à cette unité par la multiplicité même, par la
variété complétant toute unité divisionnaire. Il dira pourquoi l'on
doit se mettre en rapport avec la Création, et juger en tout point
par comparaison avec la nature des choses. Il démontrera la cause
du mal ;- l'opportunité du savoir et de la connaissance exacte, pour
aborder et saisir le prochain par l'ensemble distinctif du caractère.
Il dira l'avantage qui résulte, pour des interlocuteurs, à s'exprimer
complètement et librement tour à tour; — à proposer plutôt que
d'imposer ; — les dangers de l'enthousiasme irréfléchi ou déréglé,
comme l'importance du calme et de la modestie dans la discussion
ou recherche, dans l'échange ou l'association des idées, des efforts,
en vue d'un but unitaire. Il démontrera l'obligation de se mettre
momentanément en affinité avec l'homme inculte, pour en dégager
l'âme. Il dira comment, par son contact avec les facultés du prochain,
l'intelligence individuelle se développe et se complète ;— pourquoi
les extrêmes se touchent ; — pourquoi la rivalité est plus vive et
plus intense entre les termes contiguës qu'entre les termes opposés.
Il démontrera la vanité des doctrines partielles, et pourquoi, en so
ciété, le centre résulte entièrement de la circonférence. Il dira la
nécessité, pour chacun, de subir l'Humanité, afin d'en être un des
soutiens. Il exposera les dangers de l'absorption, et la réaction vio
lente, désordonnée, qu'elle provoque. Il démontrera le mobile des
actions, l'antagonisme et la guerre intestine, fruits de l'ignorance,
de l'inappréciation réciproque des facultés respectives. Il donnera la
raison du fractionnement, de l'inclination, de la conversion à des
croyances plus en rapport avec l'individualité des natures, etc. Il don
nera une explication synthétique du moi ou personnalité, et de l'ex
pension interne ou externe, religieuse ou irréligieuse ; la raison d'être
du panthéisme, de l'ascétisme , du prosaïsme, du poétisme, etc. II
démontrera le progrès intellectuel, provoqué par l'exercice alterné ou
croisement cérébral nouveau, et la préparation, par le repos et le
retentissement extérieur, à de nouvelles impressions ou pensées, et
formules de pensées. Il parlera de la succession des tons généraux,
et de l'accession, par les progrès législatifs, anx régions supérieures
de la vie. Il offrira une méthode de direction, parlera des cultes par
lesquels on se répand, et de celui par lequel on s'élève. Il décrira
les dons de la santé et ses harmonieux avantages. Il indiquera la
normalité de mouvement et d'ascension, et les soins qui suffisent à
la constitution d'une Humanité digne et belle. Il décrira la cause de
l'impressionnabilité et de l'inertie, du fanatisme et de l'indifférence, de
l'illogisme, de l'engouement subit et de la déception qui le suit ; de
304
l'optimisme et du pessimisme; de la conviction, de l'aspiration, de
l'attrait et de la répulsion plus ou moins invincibles. Il parlera du
point de vue particulier ou distance optique, et de son exactitude
relative ;- du degré de satisfaction qui produit équilibre; - de la
mesure à garder pour l'efficacité des bonnes relations. Il dira l'irré
sistible propagande résultant de la bonne direction de l'arôme indi
viduel, et aussi de l'ensemble combiné du fond et de la forme dans
les compositions artistiques et les discours. Il donnera la raison des
différents tempéraments, et des aptitudes, vocations, contrastes, extrê
mes, contradictions, inconséquences; la cause du jugement positif,
du brillant superficiel, de l'impuissance de définir ;— de la dissem
blance, de l'homogénéité de foi et de l'hérésie. ll formulera un pro
gramme acceptable et supérieur; déterminera le devoir contemporain
et le mérite. Ainsi, entre deux expressions naturellement légitimes
et manifestement opposées, soit, par exemple, les expressions clas
sique et romantique; soit entre les expressions primitives Indoue,
Egyptienne, Israélite et leurs nombreux dérivés; soit entre les trois
expressions chrétiennes de la Romagne, de la Grèce et de l'Allemagne,
et leurs nombreux dérivés ; soit entre les deux communions protes
tantes méthodiste et rationaliste, et leurs huit cents dérivés; soit
enfin entre les interprétations orientale et occidentale du culte envers
le Créateur, se placera, pour les accorder, les relier en DIEU et en
l'Humanité, l'argument conciliateur. Et pour vaincre les †
ments rebelles, mais non blessés à mort, l'argument sera fortifié de
cent belles gravures, tableaux saisissants des milieux divers où s'é-
panche la vie, et dont l'accent vrai sera conforme ou tendra au but
désiré, la RELIGIoN.
Les artistes, les penseurs de tout caractère, les causalitaires, les
savants de tout rang comme de tout pays ; tout ceux et celles à qui la
Nature a départi l'influence, et qui sont les forces motrices, les agents
providentiels de l'évolution humaine ; toutes les personnes qui ont de
l'honneur, de l'amour fraternel et de la ferveur, ou que la Providence
à douées de l'organisation supérieure ou bien encore de la faculté
magnétique, sont invitées, tout en restant fidèles à leurs travaux frag
mentaires et de prédilection, à vouloir bien coopérer à cette œuvre
de rénovation et d'utilité universelle.
Le secrétaire provisoire de l'Association.
II° App. — nov. 47. GABRIEL , journalier.
ALVEOLE S.
Le Gérant, F. DUQUENNE.
OEuvre de fraternité. .. .. ..... ... .. ... ... ... .. ... .. .. .. ....... .. . 277
Tableaux et autres objets d'art et d'industrie pour les familles............ 276 '
Association des ouvriers imprimeurs en Amérique .... .. .. .. .. ... ... ... 298
PRIX DE L'ABONNEMENT.
A PARIs : 6 francs par an. — DÉPARTEMENTs : 7 fr.
HoRs FRANCE : 10 fr. par an.
(Affranchir.)
@ sa s'au b o »e »e e à Pa r i s
Au Bureau de la Ruche, rue Vieille-du-Temple, 75, au Marais.
Chez M. BoRDIER , libraire, même rue, n. 75 (Dépôt du journal.)
AUBERT ET C°, édit. d'estampes et du journal les MoDEs PARIsIENNEs,
29, place de la Bourse. - -
à -
SAINT-MALo,
# Id.
au bureau de la Vigie de l'Ouest.
au bureau du Publicateur de Saint-Malo-Saint-Servan.
CAsTREs (Tarn), au journal de Castres, jour.-Alm. des v. et des camp.
' BLois, à l'Etoile-du-Peuple, chez M. Dézairs-Blanchet, libr., gr. r., 67.
MoULINs, au b. de l'Indépendant, (polit. etc.), rue des grenouilles, 9"
ToULoN, au bureau dela Sentinelle de la Marine et de l'Algérie.
VEVEY (Suisse), au bureau de la Patrie, gazette politique et sociale.
TURIN ( Savoie), au bureau de la Gazette de l'Association agricole.
MADRID (Espagne), Libreria Europea, calle de la Montera, 12. (Bul
letin bibliographique espagnol et étranger.)
LoNDREs, au journal l'Europe. -