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UNIVERSITE DE DSCHANG

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ECOLE DOCTORALE
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DSCHANG SCHOOL OF LAW AND POLITICAL SCIENCE
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UNITE DE RECHERCHE EN DROIT INTERNATIONAL
HUMANITAIRE, DROITS DE L’HOMME ET LIBERTES PUBLIQUES

Appel à contributions pour un ouvrage collectif

Thème : Le Droit et les crises au Cameroun

Sous la direction de : Pr Brusil Miranda METOU

I. Présentation

Notre monde est sous pression. Les multiples crises économique, politique, sociale, sécuritaire, sanitaire
qui l’ont traversé, continuent de l’agiter. La crise, entendu comme la rupture paroxysmale d’un ordre, le désordre,
revêt désormais une acuité particulière. Elle ravage un peu plus chaque jour, des secteurs qui jusque-là étaient
restés à l’abri. Le droit se présente comme la première ressource interpellée, mais aussi appelée au secours, car
c’est lui qui a pour but de réguler et d’harmoniser les rapports en société, pour y maintenir la paix, ou tout au moins
un certain ordre. Il y a donc un lien inextricable entre droit et crise (s), soit que le droit est considéré comme la
cause des crises par son absence ou sa mollesse, soit qu’il puisse en être la solution par sa musculation, une règle
d’or nouvelle, purificatrice de la situation de crise.

Lorsqu’on parle de crise, l’Afrique se présente comme le continent le plus touché, lui qui en ce début de
21e siècle, ressemble à cet Archipel où la terre ferme de la paix fait face à l’océan d’eau mouvante des conflits. Le
Cameroun, Afrique en miniature, est illustratif de cette dérive de la paix, mais surtout des interactions entre le droit
et les crises. Il a connu dans son évolution diverses crises sécuritaire, politique, financière, et plus récemment
sanitaire. La ressource juridique, en amont ou en aval, a très souvent été mise à contribution. L’Etat du Cameroun
est né dans un contexte violent, celui des luttes indépendantistes. Ses principales évolutions politiques,
économiques, administratives et sociales, sont plus ou moins liées à des situations de crises, mais surtout, captées
par la règle de droit, car le droit évolue avec la société qu’il régit selon la formule du Roi Hassan II. La décennie
90, qualifiée à juste titre d’années de braise, est particulièrement illustrative. Elle marque à la suite d’importants
mouvements, l’ouverture du Cameroun à la démocratie et l’Etat de droit. Cette ouverture est matérialisée par une
production normative et institutionnelle conséquente, formalisée dans la constitution du 18 Janvier 1996. Par la
suite, la crise financière occasionnée par la chute des prix de matières premières, n’a pas épargné le pays, obligeant
ainsi l’Etat à un régime sec. La réforme de l’Etat, les conditionnalités et la recherche de la performance, comme
solutions, mobilisent dans une large mesure, l’instrument juridique. La crise sécuritaire dite crise anglophone, que
connait le pays depuis 2016, a de même engendré un ensemble de mesures et de réformes pour une solution
durable, sans préjudice de l’avènement d’un nouvel ordre constitutionnel. La pandémie mondiale à coronavirus
(Covid-19), particulièrement virulente et imprévue, qui n’a pas épargné le pays au cours de l’année 2020, a créée
à bien d’égards une situation exceptionnelle et urgente qui ne peut s’analyser en dehors du droit. En effet, le droit
camerounais à titre préventif, régule de telles situations. Les circonstances exceptionnelles de l’article 9 de la
constitution camerounaise du 18 janvier 1996 (état d’urgence et état d’exception) peuvent opportunément être
citées. La mise en œuvre de tels dispositifs suspend la légalité ordinaire, pour l’application d’une légalité spéciale,
celle de crise. L’objet du présent ouvrage est donc visiblement de rendre compte des interférences entre le droit et
les crises au Cameroun.

Les contributeurs doivent se sentir libre d’explorer, les aspects de toute nature, rentrant dans ces
interférences sous les diverses branches du droit, notamment du point de vue du droit constitutionnel, du droit
administratif, du droit international, des finances publiques, du droit privé dans ses différentes matières. Aussi,
considérer les crises dans leur dimension plurielle, incluant notamment, celles de nature politique, sécuritaire,
économique, sociale, environnementale, géopolitique… Sans exhaustivité, les axes suivants peuvent à titre
indicatif, faire l’objet d’une contribution.

II. Axes thématiques

A. Droit et origine des crises

D’une manière ou d’une autre, la survenance ou l’absence de crise peut trouver sa justification dans la règle
de droit. Le but de cette partie est de réfléchir sur les rapports positifs ou négatifs entre l’origine des crises et le
droit. Le droit dans son insuffisance ou son absence est-il à l’origine des crises ? permet-il de les accentuer ? peut-
on attribuer à l’absence ou la résolution rapide d’une crise, l’existence à titre préventif, d’un bon encadrement
juridique ?

B. Le traitement juridique des crises

Le propre d’un Etat de droit est que toutes les situations et relations humaines sont soumises à la règle de
droit, y compris les situations exceptionnelles. La situation de crise a ceci de particulier, qu’elle suspend en
principe temporairement le droit ordinaire, pour l’application d’un droit spécial, prévu ou produit
circonstanciellement. Les contributions pourront notamment reposer sur les concepts de réaction et d’adaptation
du droit aux situations de crise. Le droit positif camerounais est-il adapté ou efficace face aux situations de crise ?
jusqu’où la situation de crise permet-elle d’éprouver le droit camerounais ? Cette évaluation permet notamment
de voir si en situation de crise, la règle de droit est écartée ou violée. Aussi, elle permettra de dire si dans cette
situation, le droit ordinaire reste approprié fut-ce au prix de son application stricte (tolérance zéro) ou il est
nécessaire de mettre en œuvre une législation spéciale. Cela implique aussi, une nécessaire adaptation des pratiques
juridiques et judiciaires des autorités chargées de l’application des lois, qui ne doivent pas évoluer en vase clos.
Cette adaptation contributive est-elle acquise au Cameroun ?

C. Le droit post-crise

Peu importe sa durée, la crise est passagère, tandis que le droit est permanent. « La règle juridique est un
soleil qui ne se couche jamais », pour parler comme le Doyen Carbonier1. Le droit après la crise en porte-t-il les
séquelles ou la crise a-t-elle des effets sur le droit ? la crise permet-t-elle de faire évoluer le droit, ou de le
diminuer ? De quelle juridicité est le droit issu des crises ?

III. Directives pour les propositions de contribution

A. Modalités pratiques

Les résumés des propositions de contribution, de 500 mots maximum, sont attendus au plus tard le 10 mars 2021,
et doivent :

- Comporter un titre ;
- Indiquer le(s) nom(s) du ou des auteur.e.s et leur(s) institution(s) de rattachement ;

Les propositions de contribution doivent être envoyées à l’adresse brusilmirandametou@yahoo.fr et en copie


f_elong@yahoo.fr.

Ces propositions seront évaluées par un Comité scientifique constitué, et les réponses seront envoyées par mail
au plus tard, le 10 avril 2021.

Les auteurs des contributions sélectionnées seront ensuite invités à produire au plus tard le 10 juillet 2021, les
articles définitifs.

La publication de l’ouvrage en définitive, interviendra en fin 2021.

B. Protocole de rédaction des propositions et articles définitifs


Mise en page : présenter les manuscrits au format Word exclusivement, interligne 1,5 avec marge de 2,5 cm,
Times New Roman, police 12 (texte) et 10 (notes infrapaginales) ;

Citations : lorsqu’une citation a plus de quatre (04) lignes, la mettre en retrait (à la ligne). Elle doit être suivie de
l’appel de la référence. Mettre entre crochets ([…]) les lettres et mots ajoutés ou changés dans une citation, de
même que les suspensions pour l’omission d’un ou de plusieurs mots ;

Mise en relief : mettre en italique les titres des livres, revues et journaux, les mots étrangers, les mots et
expressions qui servent d’exemple dans le texte ; mettre entre guillemets (« … »), les titres d’articles et chapitres
de livres ainsi que les mots et expressions que l’on désire mettre en relief ;

Notes de bas de pages : numéroter consécutivement les notes du début à la fin de l’article. L’appel de note doit
suivre le mot avant toute ponctuation ;

- Appel des références : appeler les références dans le texte et les énoncer en note de bas de page :
 Pour les ouvrages, thèses et mémoires, écrire dans l’ordre ci-après : En petites capitales, le
nom de l’auteur suivi de la lettre initiale du (des) prénom (s), le titre de l’ouvrage, la maison et

1
CARBONIER J., Flexible droit, Pour une sociologie du droit sans rigueur, L.G.D.J, Paris, 10e édition, 2001,
p.61.
le lieu d’édition, l’année de publication et le nombre de pages. Par exemple : METOU B. M.,
Le rôle du juge dans le contentieux international, Bruylant, Bruxelles, 2012, 623p.
 Pour les articles, écrire dans l’ordre ci-après : En petites capitales, le nom de l’auteur suivi de
la lettre initiale du (des) prénom (s), le titre de l’article entre guillemets, la Revue de
publication ou l’ouvrage s’il s’agit d’un ouvrage collectif, le volume, numéro de la Revue, la
date de publication et le nombre de pages de l’article. Par exemple : METOU B. M., « La
médiation de l’Union africaine dans la résolution des crises internes de ses Etats membres »,
Revue québécoise de droit international, vol. 31, n°2-2018, pp. 39-69.

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