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Diana Defta

Le destin du peuple de la vallée de l’Omo

Chère Sophie,
Je me souviens que tu restes toujours une passionnée de la culture
africaine, surtout de cela reliée aux pays de la Corne de l’Afrique. Sachant que tu
cherches en permanence à trouver des choses extraordinaires agissant de ce
sujet, j’ai décidé de t’écrire.
J’ai appris récemment que dans le sud-est de l’Ethiopie il y a une civilisation
qui vit encore d’une manière primitive en se connectant complétement avec la
nature. Je te parle des peuples de l’Omo qui habitent dans la vallée de ce fleuve
dont ils dépendent pour leur survie. Tu te demandes peut-être pourquoi – le
réponse ce qu’ils pratiquent une agriculture de décrue, leur vie quotidienne se
déroulant autour du fleuve Omo où ils cultivent des récoltes diverses et élèvent
des bétails d’une façon très particulière tout en se unissant avec la nature.
Je t’envoie aussi quelques photos illustrant comment les habitants de cette
région représentent en fait une vraie patrimoine cultural-artistique avec leurs
corps et visages grimés, en portant des couronnes de fleurs absolument
fascinantes. Ces images montrent parfaitement leur liaison surprenante avec la
nature au-delà de l’idée de nécessité, mais plutôt dans une espace de convivialité
entre les deux.
Néanmoins, comme toutes les choses pures de cette époque mises en péril
par les activités humaines, le destin du peuple de l’Omo est aussi menacé par des
initiatives visant à transformer la région en vue de développer le tourisme et en
même temps d’exploiter son potentiel énergétique.
Outre les deux parcs nationaux thématiques déjà créés dans la région, le
gouvernement éthiopien envisage l’opportunité de construire un grand barrage
hydroélectrique sur le fleuve Omo avec le grand objectif d’éradiquer la pauvreté
d’Ethiopie. En parlant d’un pays avec des graves déficits comme l’Ethiopie, on
face à un dilemme social s’agissant de la hiérarchie d’importance entre la vie de
100000 habitants indigènes exposés au risque de famine et l’amélioration des
conditions de vie peut-être pour les autres éthiopiens.
Selon moi, la réponse est simple – chaque vie compte et c’est aussi
l’opinion de l’ONG Survival qui a le désir d’empêcher la construction de ce barrage
sur le fleuve et dont les actions de soutien aux peuples de l’Omo ont déjà conduit
au retrait de deux banques importantes finançant le projet. L’ONG a aussi rendu
Diana Defta

public qu’un des objectifs envisagés par les autorités éthiopiennes s’agit de signer
des contrats d’exportation avec d’autres pays, autrement dit d’encaisser
beaucoup d’argent en échange de la vie de plus de 100000 personnes.
D’un côté, le destin de ces peuples me rend triste et impuissante face à une
situation sur laquelle on ne peut pas intervenir pour la changer, mais d’un autre
côté, je ressens une forte frustration et colère pour le gouvernement éthiopien
dont l’opinion sur l’impact social de ce projet reste « négligeable ». Mais, il faut
qu’on soit toujours optimiste parce que grâce aux ONGs comme Survival, le
monde pourra être mieux.
Sophie, je promette que je te tiendrai au courent sur ce sujet et comme je
te l’ai déjà dit, tu trouveras des belles photos avec cette lettre. J’espère que ce
sujet a attiré ton attention et que tu feras des recherches supplémentaires à
l’égard de la vie aux berges d’Omo.

A bientôt,
Diana

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