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Devoir N°6 - Fondamentaux du droit

CAS PRATIQUE

1) Tout d’abord, M. et Mme Caramel sont tous deux titulaires d’un bail commercial auprès de M.
Vernon, qui leur loue le local dont il est propriétaire. Leur volonté de transformer l’arrière-salle du
restaurant en discothèque relève de la déspécialisation ; en effet, la restauration et la discothèque
sont deux domaines qui n’ont rien en commun, et il va falloir d’importants travaux pour que cette
transformation puisse avoir lieu. Ainsi, il faut impérativement que les Caramel bénéficient de
l’autorisation du bailleur M. Vernon, et cela se fait par le biais d’une demande d’acte extrajudiciaire.
M. Vernon a ensuite trois mois pour répondre à cet acte extrajudiciaire, et donc décider si oui ou
non il accepte la demande de travaux. En revanche, si le projet n’est pas accepté, cette affaire
sera du ressort du TGI qui pourra juger de l’affaire.

2) En matière de fonds de commerce, la sûreté la plus commune est le nantissement


conventionnel. Il s’agit de l’affectation, en garantie d’une obligation, d’un bien meuble incorporel
ou d’un ensemble de biens meubles incorporels, présents ou futurs. Le nantissement
conventionnel est celui qui porte spécifiquement sur les créances. Ainsi, M. et Mme Caramel vont
pouvoir offrir leur fonds de commerce en garantie, non pas l’intégralité, mais seulement ce qui est
incorporel en échange du prêt. Cette garantie peut se faire en gage sans dépossession : cela
signifie que les Caramel ne vont pas directement remettre à M. Vernon les éléments incorporels
de leur fonds de commerce, mais il faudra un écrit et/ou des formalités de publicité pour prouver la
garantie. Ainsi, ils pourront continuer à disposer et user de l’ensemble de leur fonds de commerce
même si une partie est donnée en garantie.

3) Si les Caramel décident de vendre leur fonds de commerce, l’acquéreur doit prendre plusieurs
précautions. La première chose à faire est de vérifier la situation fiscale et sociale des vendeurs
pour éviter les mauvaises surprises, il peut donc demander à vérifier les documents comptables
pour savoir si tout est en règle et si rien ne s’oppose à la cession. De plus, il est également
important que l’acquéreur prenne connaissance du bail commercial pour savoir quelles clauses
sont appliquées dans celui-ci. Enfin, pour éviter toute concurrence, l’acquéreur peut aussi
demander à ce qu’une clause de non-concurrence soit établie.
En ce qui concerne les Caramel, ils pourraient bénéficier d’une garantie de paiement relative au
privilège, celle du privilège du vendeur de meubles (ici, le « meuble » étant associé à leur fonds
de commerce). Il s’agit en effet d’une protection pour les vendeurs en cas de non-paiement de la
part de l’acquéreur. Cela permet aux Caramel de rester en possession de la chose tant qu’elle
n’est pas entièrement réglée, et, si l’acquéreur ne paye jamais, cette protection permet également
de résoudre la vente, et ainsi de retrouver la propriété de leur fonds de commerce.

4) En sachant que le restaurant coûte 90 000€, dont 40 000€ d’éléments incorporels et 10 000€
de stock, on peut en déduire qu’il reste 40 000€ d’éléments corporels.
Selon la loi, le paiement au comptant est en premier lieu imputé sur les éléments incorporels, puis
sur les éléments corporels, et enfin sur le stock. Ainsi, l’acquéreur ayant payé au comptant
30 000€, la somme est directement imputée sur les éléments incorporels. Avant le versement à
crédit, il lui reste donc à payer 40 000€ - 30 000€ = 10 000€ d’éléments incorporels, 10 000€ de
stock, et 40 000€ d’éléments corporels.
Ensuite, l’acquéreur paye à crédit pendant 6 ans à annuités égales un total de 60 000€, cela
signifie qu’il payera 60 000/6 = 10 000€ chaque année. Selon la loi, le versement à crédit s’impute,
à l’inverse du paiement au comptant, d’abord sur le stock, puis sur les éléments corporels, et enfin
sur les éléments incorporels. On en déduit donc :

Année N+1 : stock = 10 000€ - 10 000€ = 0€ à régler ; éléments corporels = 40 000€ à régler ;
éléments incorporels = 10 000€ à régler.
Année N+2 : stock = 0€ à régler ; éléments corporels = 40 000€ - 10 000€ = 30 000€ à régler ;
éléments incorporels = 10 000€ à régler.
Année N+3 : stock = 0€ à régler ; éléments corporels = 30 000€ - 10 000€ = 20 000€ à régler ;
éléments incorporels = 10 000€ à régler.
Année N+4 : stock = 0€ à régler ; éléments corporels = 20 000€ - 10 000€ = 10 000€ à régler ;
éléments incorporels = 10 000€ à régler.
Année N+5 : stock = 0€ à régler ; éléments corporels = 10 000€ - 10 000€ = 0€ à régler ; éléments
incorporels = 10 000€ à régler.
Année N+6 : stock = 0€ à régler ; éléments corporels = 0€ à régler ; éléments incorporels =
10 000€ - 10 000€ = 0€ à régler.

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