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Support de cours
Politiques Monétaires
2017-2018
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Introduction
L’objet de ce cours est de présenter l’effet des politiques monétaires sur l’activité
économique. Pour ce faire, nous analyserons successivement, les théories relatives à
la politique monétaire, l’efficacité des politiques monétaires, les canaux de
transmission à l’activité économique et les réponses des banques centrales (via les
politiques monétaires) à la crise financière de 2008-2010.
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Chapitre I : Référence théorique de la politique monétaire
Alors que la politique budgétaire est soumise, dans les régimes démocratiques, à une
approbation directe du Parlement via le vote du budget, la politique monétaire est le
plus souvent exercée, de nos jours, par des banquiers centraux indépendants mais
tenus de rendre des comptes.
Selon les keynésiens (John Maynard Keynes (1883-1946) est le chez de file), la
politique monétaire est "fille de la politique budgétaire" puisque sa principale mission
est d'accompagner cette dernière dans le réglage fin de la conjoncture dérivé de la
grille de lecture IS-LM.
Pour eux, la politique monétaire se présente comme une politique active d’utilisation
de l’instrument monétaire dans le but de favoriser la croissance économique et de
lutter contre le chômage. Elle a également pour mission de corriger les déséquilibres
extérieurs.
Ainsi, la stabilité des prix n'est pas une priorité affichée car il existerait d'un
arbitrage inflation-chômage à court-moyen terme issu des premières lectures de la
courbe de Phillips. Keynes réfute la théorie quantitative de la monnaie et indique que
l'accroissement de la quantité de monnaie ne produit absolument aucun effet sur les
prix tant qu'il reste du chômage.
Selon les monétariste (Milton Friedman (1912-2006) est le chef de file), la politique
monétaire est plutôt passive. Elle vise avant tout à combattre l’inflation et non pas à
relancer l’activité économique. Le mal est donc l'inflation qu’ils présentent comme un
phénomène d'origine monétaire.
Selon les monétaristes, si l’on essaie de faire descendre le taux de chômage au-
dessous d’un seuil critique, qu’ils appellent taux naturel, et qu’on le maintient dans
cette position, il y aura une croissance continuelle de l’inflation (Friedman, 1968,
1977 ; Edmund Phelps, 1968). Selon cette thèse, les banquiers centraux n’avaient
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pas à effectuer d’arbitrage entre chômage et inflation. Leur tâche consistait
simplement à maintenir le chômage à son niveau naturel.
Les monétaristes défendent quelques principes que nous pouvons résumer par les
points suivants :
1°) l’offre de monnaie est déterminée par la banque centrale (elle est donc exogène au
système économique). Les banques centrales doivent rester indépendantes des
états ;
Il existe aujourd'hui un large consensus entre les banquiers centraux et entre les
économistes concernant les coûts de l'inflation et les avantages de la stabilité des
prix. En effet, les conceptions keynésienne et monétariste de la politique monétaire
ont convergé vers une troisième qui avait été décrite par Jacques Rueff dans L'Ordre
social (1945) : la politique monétaire est un instrument efficace qui consiste à doser
avec précision l'offre de monnaie pour répondre à la demande en évitant les écueils
de l'inflation et de la déflation.
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Chapitre II : Instruments de politique monétaire et Efficacité
2.1.1. Le réescompte
La politique du réescompte est une opération qui consiste, pour une banque
centrale, à acheter un effet avant son échéance à une banque ou à un organisme
financier qui l'a déjà escompté, en remettant le montant de la créance, déduction
faite du taux d'escompte officiel, appelé taux de réescompte et fixé par la banque
centrale. Il s’agit donc pour la banque de se fournir en liquidités en précédant à la
cession d'effets qu'elle détient à une banque centrale. C’est un refinancement
contrôlé des banques auprès de la banque centrale. Etant considéré comme rigide, la
politique de réescompte a été abandonnée par la plupart des pays et remplacée par
un système de mise en pension. Le refinancement désigne des opérations effectuées
par les banques qui ont un besoin de liquidités. Soit elles s’en procurent auprès de
la banque centrale, soit elles se portent demandeuses de monnaie sur le marché
monétaire en échange de titre.
Les pensions de titres représentent une des techniques les plus utilisées par la
banque centrale dans leurs interventions. La mise en pension consiste en ce que les
banques qui ont des besoins de liquidité cèdent des titres avec engagement de rachat
à un terme déterminé, à la banque centrale qui, en contrepartie, leur accorde des
liquidités. Il s’agit généralement d’opération de court terme dont les durées vont d'un
jour à un an. Au niveau européen, la prise en pension de la banque centrale
européenne à une durée de deux semaines.
Les pensions de titres permettent à la banque centrale d'influer sur le niveau des
liquidités dans le système financier et d'approvisionner l'économie en liquidités.
Selon les besoins de la politique monétaire et la situation en matière de liquidités sur
le marché monétaire, la banque centrale conclut des pensions de titres destinées soit
à injecter, soit à résorber des liquidités. Dans le premier cas, elle achète des titres à
une contrepartie et crédite la somme correspondante en francs sur le compte de
virement de cette dernière à la banque centrale. Parallèlement, la banque centrale
convient avec la contrepartie qu'elle lui revendra à l'échéance une quantité
équivalente de titres de même catégorie. L'établissement concerné verse un intérêt
(taux des pensions de titres) à la banque centrale pour ce crédit en francs d'une
durée limitée couvert par des titres. Les pensions de titres visant à résorber des
liquidités (reverse repo) fonctionnent dans le sens inverse : la banque centrale vend
des titres à l'établissement et lui débite la somme correspondante de son compte de
virement. Parallèlement, il est convenu qu'elle rachètera les titres à l'échéance. Pour
la durée de l'opération, la banque centrale verse à la contrepartie un intérêt (taux
des pensions de titres). Les banques concluent également des pensions de titres
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entre elles selon ce même principe (marché interbancaire gagé) afin d'optimiser leur
gestion des liquidités.
2.1.3. L’open-market
La politique de réserves obligatoire est très rigide. Elle consiste à imposer aux
banques de constituer des réserves liquides auprès de la banque centrale. En
général cette politique est utilisée plutôt comme base structurelle de la politique
monétaire. Elle se détermine dans des perspectives de plus long terme.
Une dévaluation est un terme employé quand la monnaie à un cours fixe (système de
change fixe), que ce soit par rapport à un métal (l’or, l’argent, voire les deux) ou par
rapport à une monnaie (la Livre Sterling, le Dollar, etc.). La parité est garantie par
l’État, qui s’engage à échanger une certaine quantité de sa monnaie contre une
certaine quantité de la référence, soit métallique soit d’une autre monnaie, à un taux
de change donné. On dit qu’il y a dévaluation quand ce taux est administrativement
baissé. Il s’agit donc d’une décision officielle des autorités monétaires consistant à
diminuer la valeur de la monnaie nationale par rapport à un étalon de référence (or,
une autre monnaie, etc.).
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très lent, à l'inverse d'une dévaluation qui est une modification brutale et officielle de
la valeur d'une monnaie.
Ainsi, la dépréciation est la baisse du taux de change d’une monnaie constatée sur
un marché des changes en l’absence d’intervention directe de l’État ou de la Banque
Centrale pour en fixer le cours.
1°) l'accroissement de l'offre de monnaie doit conduire à une baisse du taux d'intérêt
; or cette condition n'est pas toujours vérifiée en particulier dans les situations de
trappe à liquidité. Il s’agit d’une situation où le taux d’intérêt est à son niveau
plancher (le plus bas possible) et ne plus baisser. A ce taux, la demande de monnaie
est parfaitement (infiniment) élastique par rapport au taux d’intérêt : les agents
pensent alors tous que le taux va augmenter, et leur préférence pour la liquidité est
alors absolue. Une politique monétaire de baisse du taux d'intérêt est alors
totalement inefficace dans le cadre d'une relance.
2°) la baisse des taux d'intérêt doit se traduire par une reprise de l'investissement.
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stabilité des prix, dans le souci de préserver la valeur interne et externe de la
monnaie.
La politique monétaire est délicate à mettre en œuvre : une action par trop
expansionniste peut se traduire par une perte de crédibilité auprès des marchés et
par un relèvement des anticipations d'inflation, tandis qu'une action par trop
restrictive sera accusée de brimer la croissance et l'emploi.
Ainsi, une politique qui se veut contra-cyclique peut in fine s'avérer procyclique
(c'est-à-dire qu'elle va amplifier les fluctuations économiques plutôt que les réduire)
soit parce qu'une politique accommodante aura été décidée au moment où
l'économie a déjà touché le fond et s'apprêtait à repartir d'elle-même, soit parce
qu'une politique restrictive aura été entreprise en haut du cycle à un moment où
l'activité entamait toute seule le début d'une chute. Autrement dit, selon Friedman,
si les cycles d'activité sont courts et que les délais d'efficacité de la politique
monétaire sont longs alors une politique monétaire contra-cyclique risque de se
retrouver pro-cyclique.
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Chapitre III : Canaux de transmission de la politique monétaire
Comment les modifications de taux d’intérêt directeurs décidées par les autorités
monétaires affectent-elles l’ensemble du secteur financier et du secteur réel de
l’économie ?
Ces canaux constituent des liens spécifiques par lesquels les impulsions de la
politique monétaire se répercutent sur l’activité économique et, plus
particulièrement, sur le niveau des prix. La littérature théorique identifie trois
canaux essentiels de la politique monétaire : le canal du taux d’intérêt ou canal
monétaire, le canal du crédit et le canal des prix d’autres actifs.
Le canal du crédit met en avant l’offre de crédit des banques alors que le canal du
taux porte sur la demande de monnaie des agents non financiers.
Dans le cadre du canal du taux (ou canal monétaire), le rôle des banques se limite à
la création de monnaie. L’offre de monnaie est proportionnelle à la base monétaire.
Les variations de taux entraînent des substitutions au sein des portefeuilles d’actifs
(monnaie et titres) détenus par les agents non financiers. Ainsi, les interventions de
politique monétaire modifient les conditions monétaires et s’observent par
l’intermédiaire du passif du bilan des banques. L’actif du bilan des banques
n’intervient pas dans l’analyse. Il n’existe d’ailleurs pas de différences entre les titres
et les crédits pour le financement de l’activité économique.
Les effets des modifications de taux d’intérêt directeurs sont généralement étudiés
dans le cadre d’une analyse des comportements de dépenses des agents (ménages,
entreprises et Etat) : dépenses de consommation et d’investissement.
Dans une perspective de court terme et en supposant une baisse non anticipée des
taux d’intérêt, trois effets peuvent être mis en évidence sur les comportements de
dépenses des ménages :
1°) L’effet de substitution : les modifications de taux d’intérêt conduisent les agents à
revoir l’arbitrage entre consommation immédiate et épargne. Une baisse de taux rend
l’épargne moins attractive et incite à consommer aujourd’hui. Dans ce cas, la valeur
de la consommation future diminue.
2°) L’effet de revenu : une baisse de taux entraîne une hausse de la valeur actualisée
des dépenses de consommation anticipées pour des périodes futures. Dès lors, la
consommation future est plus coûteuse, toutes choses égales par ailleurs. Les
ménages préfèrent par conséquent épargner davantage et réduire leur consommation
immédiate pour faire face à cette situation.
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3°) L’effet de richesse : une baisse de taux d’intérêt entraîne une hausse de la valeur
actualisée des revenu futurs des ménages. Cette augmentation s’applique au capital
humain, au capital physique et au capital financier.
En ce qui concerne les effets sur l’investissement, une baisse de taux implique une
hausse de l’investissement qui se produit à travers deux effets.
1°) Une baisse de taux entraîne une baisse du coût d’usage du capital et donc une
augmentation de la profitabilité de la production et une offre supérieure de biens.
Pour Keynes, le taux d’intérêt agit principalement par l’intermédiaire des décisions
des entreprises en matière de dépenses d’investissement. Les décisions
d’investissement concernent l’investissement en logement et l’acquisition de biens de
consommation durables des ménages. Par conséquent, le schéma présenté ci-dessus
s’applique tout aussi bien à certaines dépenses des consommateurs, I représentant
alors les dépenses relatives au logement et à l’achat de biens de consommation
durables.
Une caractéristique importante du canal du taux d’intérêt est l’accent qu’il met sur
le taux d’intérêt réel plutôt que nominal, comme étant celui qui affecte les décisions
des consommateurs et des entreprises. En outre, c’est le taux d’intérêt réel à long
terme, et non à court terme, qui est souvent considéré comme ayant une incidence
majeure sur les dépenses.
Comment se fait-il que des modifications du taux d’intérêt nominal à court terme
induites par une banque centrale entraînent une variation correspondante du taux
d’intérêt réel à court et à long terme ? Cela s’explique par la rigidité des prix, de sorte
qu’une politique monétaire expansionniste qui abaisse le taux d’intérêt nominal à
court terme réduit également le taux d’intérêt réel à court terme et à long terme.
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politique monétaire. Cela a d’ailleurs encouragé la recherche d’autres mécanismes,
notamment le canal du crédit.
Dans le cadre du canal du crédit, les banques jouent un rôle déterminant dans le
processus de financement par l’intermédiaire de l’octroi de crédits. Désormais, le
système bancaire n’est plus neutre dans la transmission de la politique monétaire.
L’actif et le passif du bilan des banques doivent être considérés de façon symétrique.
En cas de durcissement de la politique monétaire, les banques vont ajuster leurs
conditions débitrices : augmentation du taux des nouveaux crédits et/ou une
diminution des crédits offerts. De plus, les crédits bancaires ne sont pas
parfaitement substituables aux émissions de titres pour financer les projets
d’investissement. Cette substituabilité imparfaite résulte des imperfections
constatées sur le marché du crédit. En effet, les emprunteurs disposent d’une
meilleure information que les prêteurs sur les caractéristiques de leurs projets
d’investissement et sur leurs situations financières (asymétrie d’information :
problèmes de sélection adverse et d’aléa de moralité). Les prêts bancaires sont
considérés comme spécifiques puisqu’ils constituent la principale source de
financement en cas d’asymétrie d’informations. Les agents économiques les plus
fréquemment touchés sont les ménages et les petites et moyennes entreprises.
Une politique monétaire expansionniste, qui suscite une baisse des taux d’intérêt,
entraîne également une amélioration des bilans des entreprises car elle accroît leur
revenu d’exploitation, réduisant par là même les problèmes de sélection adverse et
d’aléa de moralité. On en déduit le schéma suivant, pour un canal de bilan
supplémentaire : M↑ ⇒ i↓ ⇒ trésorerie↑ ⇒ sélection adverse↓ et aléa de moralité↓ ⇒
prêts↑ ⇒ I↑ ⇒ Y↑
Pour les monétaristes, l’analyse des effets de la politique monétaire sur l’économie ne
concerne par seulement le prix d’un seul actif, à savoir le taux d’intérêt, mais aussi
le prix de plusieurs actifs telles que les devises (les taux de change) et les actions qui
sont aussi essentielles dans le mécanisme de transmission de la politique monétaire.
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Compte tenu de l’internationalisation croissante des économies, et du passage aux
taux de change flexibles, la transmission de la politique monétaire peut se faire à
travers l’influence des taux de change sur les exportations nettes.
Ce canal fait également intervenir les effets du taux d’intérêt. En effet, la baisse des
taux d’intérêt réels nationaux réduit l’attrait des dépôts nationaux en dollars par
rapport aux dépôts libellés en monnaies étrangères, ce qui entraîne une chute de la
valeur des dépôts en dollars par rapport aux dépôts en devises, c’est-à-dire une
dépréciation de la monnaie nationale (figurée par E↓). La dépréciation de la monnaie
nationale abaisse le prix des biens nationaux par rapport aux biens étrangers, ce qui
se traduit par une augmentation des exportations nettes (NX↑) et donc de la
production globale. Par conséquent, le schéma du mécanisme de transmission de la
politique monétaire par le canal du taux de change est le suivant : M↑ ⇒ir↓ ⇒E↓ ⇒NX↑
⇒Y↑. Ce canal de transmission de la politique monétaire a été mis en évidence par
Bryant, Hooper et Mann (1993) et de Taylor (1993).
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Chapitre IV : Politiques monétaires et crise financière
Une crise financière se définit comme une perturbation affectant les marchés
financiers, qui aggrave sensiblement les problèmes d’asymétrie d’information, de
sorte que ces marchés ne sont plus capables d’orienter efficacement les fonds vers
les agents dont les projets d’investissement sont les plus rentables. Il s’ensuit une
forte contraction de l’activité économique.
4.1. Effet des politiques monétaire de rigueur sur les crises financières
Une contraction de la masse monétaire, qui induit une hausse des taux d’intérêt,
accentue le phénomène de sélection adverse car les agents économiques disposés à
prendre des risques plus importants, et donc à payer un taux d’intérêt plus élevé,
sont aussi les plus désireux d’obtenir des prêts. En outre, la hausse des taux
d’intérêt, qui réduit la capacité de financement des entreprises, affecte leur situation
financière, ce qui aggrave les problèmes d’aléa de moralité et de sélection adverse et
n’incite guère les marchés à leur prêter des fonds. Une contraction de la masse
monétaire entraîne également un recul des cours des actions, qui dégrade la
situation nette des entreprises et renforce, là encore, les problèmes de sélection
adverse et d’aléa de moralité sur les marchés de crédit. Par ailleurs, elle peut
également entraîner un recul non anticipé du niveau des prix qui, étant donné que la
dette est libellée en termes nominaux, aboutit, comme l’a démontré Fisher (1933), à
un scénario de déflation par la dette dans lequel la dégradation de la situation nette
des entreprises accentue les problèmes de sélection adverse et d’aléa de moralité.
L’origine de la crise se trouve aux Etats-Unis. La crise a été précédée, jusqu’en 2006,
d’une longue période d’euphorie marquée par l’accroissement rapide et massif du
crédit. Cela a entraîné une dynamique d’achat et une hausse des actifs immobiliers.
A partir de 2007, les premiers signes de la crise apparaissent. La crise résulte pour
l’essentiel du non respect des procédures traditionnelles d’octroi de crédit. Au moins
quatre raisons permettent d’expliquer la crise. Il s’agit des défauts de paiement sur
les subprimes ; la titrisation des subprimes, la dégradation de leur valeur et la
propagation de la crise du fait de la globalisation économique.
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Les subprimes sont des crédits hypothécaires destinés à diluer et à transférer les
risques du crédit à des organismes financiers appelés helges funds. Les subprimes
ont permis aux ménages modestes d’’accéder à la propriété. En septembre 2008,
Lehman Brothers, une banque d’affaires américaine a perdu 73 % de sa
capitalisation boursière. La crise est marquée par l’accroissement des défauts de
paiement sur les crédits hypothécaires, par une limitation des possibilités de crédit
aux ménages et aux entreprises, une augmentation du taux interbancaire, une chute
du cours des actions et une crise de confiance généralisée. La crise financière
devient donc une crise économique dès lors que les ménages et les entreprises voient
diminuer leur possibilité de crédit.
Les COD sont des sortes de packages de dettes que les grandes banques revendent à
des fonds de pension appelés aussi hedge Funds. Ce sont ces structures qui
prennent à la place des banques le risque associé au prêt en échange d’intérêt fourni
par le package. L’accroissement des risques de défaut a fait baisser la valeur des
créances titrisées ce qui a conduit les hedge funds à la faillite.
Quant au CDS, ils sont des sortes d’assurances contre une défaillance de
l’emprunteur. En cas de défaut de paiement, un CDS peut fournit à son détenteur
un versement égal à la perte qu’il aurait subie s’il ne s’était pas assuré. Le vendeur
de CDS s’engage à rembourser à la place de l’emprunteur en échange d’une prime
variant en fonction du marché et de la qualité de l’emprunteur.
Les agences de notation telles que Moody’s, Fitch, etc., qui initialement avaient
considéré les subprimes comme des prêts bien diversifiés et peu risqués leur
accordaient de bonnes notes (AAA). Ce qui a conduit à la vente massive de ces
produits. Mais la détérioration de la valeur des titres a amené les agences de
notation a abaissé leur note, aggravant ainsi l’illiquidité des titres et la détérioration
de leur valeur.
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1°) La banque accorde un crédit ;
3°) la créance titrisée est présentée sous forme de dérivées de crédit et vendue à des
fonds d’investissement à risque (des heldge funds) ;
4°) le heldge funds emprunte davantage auprès de la banque pour acheter d’autres
titres émises aussi par d’autres banques, profitant ainsi de l’effet de levier (qui
consiste d’emprunter plus pour gagner plus) ;
6°) le hedge funds en difficulté vis-à-vis de la banque qui lui refuse de nouveaux
crédits dont il aurait besoin pour financer ses pertes et poursuivre ses activités ;
9°) les autres établissements financiers ne sont pas non plus mieux épargnés. Ils lui
refusent le prêt ou le fait à des conditions très rigoureuses.
10°) la crise s’installe durablement et perturbe les activités interbancaires mais aussi
celles des ménages et des entreprises.
Les conséquences de la crise sur l’économie peuvent être mesurées à travers son
impact sur la croissance, sur le marché du travail et sur les politiques budgétaires.
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millions par rapport à 2007, à la veille de la crise. La baisse des investissements et
de la consommation a conduit beaucoup d’entreprises à la faillite, accentuant ainsi
le phénomène du chômage. La crise à donc provoqué sur le marché du travail
l’élévation du taux de chômage et contribué à la fragilisation des entreprises.
Les réponses à la crise émanaient des Etats et des banques centrales. Elles visaient
trois objectifs essentiels :
2°) restaurer la confiance entre les banques commerciales en vue d’assurer leur
solvabilité, soit par la recapitalisation, soit par la nationalisation ;
Par ailleurs, les Etats ont suggéré aux banques commerciales de suspendre la
distribution de dividende à leurs actionnaires en vue de disposer d’une base solide
de capital.
Par exemple, si les taux d’intérêt des banques centrales sont proches de zéro, les
méthodes conventionnelles ou classiques pour influencer le taux d’intérêt sont sans
effet sur l’activité réelle (que malgré tout l’économie ne se relève pas). L’idée d’acheter
des obligations à long terme peut faire baisser les taux d’intérêt à long terme et
donner plus de liquidités à l’économie. C’est cette démarche qu’on a appelé QE.
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Dans ce cas, les politiques QE facilitent l’activité économique et s’appliquent aux
leviers quantitatifs monétaires. Ces objectifs varient selon l’entité (banque,
entreprises, autres institutions financières, etc.) à laquelle elle s’applique.
Pour les banques, les QE visent à faciliter l’octroi de crédit en abaissant les taux
d’intérêt. Pour les entreprises, les QE servent à l’achat de titres financiers (des
obligations, principalement) de certaines entreprises en vue de leur permettre de
disposer des liquidités nécessaires au financement de leurs activités (modernisation,
recherche et développement, etc.).
Sur les autres institutions financières, les banques centrales par le biais des
politiques non conventionnelles (QE), achètent les titres financiers (bons du trésor et
titres risqués) à ces établissements financiers. Ces derniers disposent ainsi de la
liquidité nécessaire pour l’amélioration des activités.
Par ailleurs, certains pays ont adopté des plans de relance de l’économie à travers
des politiques d’austérité qui consistaient à réduire les dépenses publiques.
Les QE présentent des risques qui peuvent affecter leur efficacité. En reposant sur
l’hypothèse que le défaut de monnaie dans le système économique affecte la
demande, peut s’avérer fausse car l’insuffisance de la demande peut provenir d’un
manque de confiance ou de la faiblesse du pouvoir d’achat en terme réel et non
nominal. Dans ce cas, les QE sont inopérant.
Il y a aussi le risque d’une fuite de capitaux vers l’étranger si les taux d’intérêt sont
plus intéressant, ce qui peut entraver le passage de la sphère financière à la sphère
réelle. La monnaie créée peut ne pas servir à accroître les dépenses des biens et
services parce que les canaux de crédit alimentant les petites et moyennes
entreprises peuvent être obstrués. Enfin, les politiques QE réduisent certes le poids
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de la dette nationale, mais elles érodent aussi l’épargne de tous ceux qui ont investi
dans cette monnaie.
Par ailleurs, la faiblesse des taux d’intérêt peut avoir des effets négatifs sur l’activité
économique. En effet, la baisse des taux d’intérêt par une banque centrale
individuelle peut stimuler les exportations mais collectivement cette approche peut
s’avérer inefficace parce qu’elle peut provoquer la chute du cours des actions
bancaires (Stephen S. Roach, 2017).
De plus, des taux d’intérêt bas et surtout négatifs rendent la détention de liquidités
coûteuse, ce qui incite les investisseurs à rechercher des placements plus risqués
présentant des rendements potentiels plus élevés.
Enfin, la faiblesse persistante des taux d’intérêt peut encourager l’épargne au lieu de
la consommation. Ceci peut affaiblir la demande et ralentir les perspectives de
croissance économique.
Compte tenu de ces risques, il est recommandé de recourir aux QE qu’à titre
exceptionnel. Mieux encore, si les interventions des Etats et des banques centrales
ont permis d’atténuer les effets de la crise à court terme, en vue de prévenir une
autre crise similaire, des reformes urgentes doivent être engagées.
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La crise ouvre enfin la réflexion sur une « nouvelle donne » c’est-à-dire une nouvelle
façon de produire, de vivre, etc. (Florida Richard, 2010) qui redessinerait les
contours d’une nouvelle économie.
Les points de divergences entre les deux crises se trouvent dans les délais et les
modes de traitement des crises. En 1929, les autorités politiques ont longtemps
laissé faire le marché. Il a fallu attendre plus de quatre ans avant que le New Deal ne
soit mis en place par Franklin Roosevelt.
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Bibliographie
Roach S. Stephen (2017) The Courage to Normalize Monetary Policy, [En ligne],
disponible sur le World Wide Web : https://www.project-
syndicate.org/commentary/faster-monetary-policy-normalization-by-stephen-s--
roach-2017-09, consulté le 14 novembre 2017.
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