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prouver ? (III)
Grands Repères
Question de synthèse 27
Glossaire 28
Références 30
Argumenter, est-ce prouver ?
Argumenter, est-ce
prouver ? I
Objectifs
distinguer argumentation (qui joue sur les émotions) et démonstration (qui engage la
logique).
une fois cette distinction établie, voir quelles interférences sont possibles entre les deux.
dans les productions personnelles, être conscient des moyens que l'on peut utiliser.
Dans les deux parties précédentes, vous avez vu que l'on prouvait une vérité avant tout par la
logique, puis que cette activité, indispensable dans tout travail intellectuel, pouvait avoir des
conséquences réelles ; dans un tribunal, elle peut aller jusqu'à peser sur la vie d'un être humain.
Nous allons maintenant nous intéresser au fait que dans la vie de tous les jours, ou dans les sciences
que l'on ne qualifie pas d'"exactes", il n'est pas toujours possible, ni optimal d'utiliser la stricte
logique.
L'argumentation est un art de l' adaptation. Sa spécialité n'est pas de prouver, mais de
persuader. Dans ce but, elle s'adapte en particulier à deux données du réel :
certaines vérités ne sont pas démontrables, et pourtant, il faut tout de même se faire un avis
à leur sujet.
les publics auxquels on s'adresse ne sont pas toujours prêts à se laisser convaincre par la pure
logique.
L'objet de ce cours est de vous montrer comment l'argumentation répond à ces contraintes, et de
vous conduire à vous demander dans quelle mesure elle peut intervenir dans vos travaux
universitaires. Il s'agit de vous donner des outils en tant que lecteurs et/ou producteurs
d'argumentations.
Nous observerons d'abord en quoi consiste le recours aux preuves plausibles (1), puis comment
fonctionne le recours à l'émotion (2). Nous verrons qu'un troisième élément caractérise
l'argumentation, l'image que l'orateur donne de lui-même dans son discours (3). Dans ce parcours,
nous nous demanderons si l'argumentation est un art de la tromperie. Nous verrons enfin que la
logique y joue un rôle important, et qu'elle peut parfois être exhibée dans un but persuasif (4). Nous
finirons par une présentation sommaire des figures argumentatives et des principaux types
d'arguments (5), suivie par quelques exercices testant votre compréhension du cours (6-7).
3
Argumenter, est-ce prouver ?
Fondamental
Telle est la nature du débat, qu'il soit démocratique, juridique ou scientifique : l'argumentation
permet de confronter les arguments les plus plausibles, de manière à ce que le parti le plus crédible
l'emporte.
4
Argumenter, est-ce prouver ?
5
Argumenter, est-ce prouver ?
Pourquoi faire intervenir le pathos ? Parce que l'on ne parle pas à de purs esprits
mathématiques ; parce que l'on cherche à convaincre des personnes qui résistent à notre opinion
(des juges, des électeurs, des consommateurs...).
C'est aussi une question d'intensité dans la preuve établie. La démonstration permet de montrer
qu'une opinion est absurde ; mais il faut l'argumentation pour suggérer qu'elle est
révoltanteDescotes.
Nous allons observer les rapports entre logos et pathos chez un penseur qui veille
particulièrement à leur équilibre : l'auteur des Pensées, Blaise Pascal.
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Argumenter, est-ce prouver ?
2.1.2. La répétition.
Il paraît qu'une anaphoreanaphore- p.28 § peut faire gagner une élection présidentielle. Vous
*
rendez-vous compte ! Le langage conserve donc quelque chose de la puissance des formules
magiques, des incantations que les sorciers clament dans les sociétés tribales, et qui sont
censées agir directement sur le réel V. S. Duval-M. Martinez,: oui, parfois, dire c'est faireQuand dire, c'est faire
- p.32 ¤ . Et dans ce but, les figures les plus simples sont souvent les plus efficaces. Quoi de plus
*
simple qu'une répétition ? Ici, ce n'est pas tout à fait une anaphore : c'est plutôt ce que les
spécialistes de la rhétorique appellent une antanaclaseantanaclase- p.28 § , et pour aller plus loin,
*
c'est même une antanaclase externe. Un même mot, le mot « raison », est employé deux fois,
mais avec un sens différent :
la première fois, il signifie "motivations" , « inspirations profondes, cachées,
mystérieuses » (comme dans l'expression : « j'ai mes raisons »). On est dans le domaine
de l'affectif.
la deuxième fois, il désigne au contraire la raison, notre capacité de jugement et de
réflexion.
Ainsi le mot « raison » est employé deux fois, mais pour désigner deux principes antagonistes,
les deux forces contraires qui dirigent l'Homme : le rationnel et l'irrationnel. Il y a dans ce jeu
de contraste une énergie sémantique que l'on ressent, même si l'on n'est pas conscient du
mécanisme en cause.
Fondamental
Anaphore, antanaclase, sont des termes spécialisés de linguistique et de stylistique. Ils ne sont pas à
retenir.
Il faut retenir que la répétition est un procédé efficace pour rendre une formulation frappante et lui
injecter de l'émotion, du pathos, des sentiments ; elle sera encore plus forte si elle s'accompagne d'un
jeu de contraste sémantique entre les deux moments de la répétition.
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Argumenter, est-ce prouver ?
Remarque
Pascal, lui, est conscient du mécanisme, sait très bien ce qu'il fait. La preuve ? Il le dit. Il le dit dans
cette autre « pensée », où il explique que la répétition est à éviterLa répétition à l'âge classique- p.31 ¤ en
*
général, mais qu'elle doit être pratiquée quand elle est nécessaire, expressive :
« Quand dans un discours se trouvent des mots répétés, et qu'essayant de les corriger, on les trouve
si propresSens en français classique- p.32 ¤ qu'on gâteraitSens en français classique- p.32 ¤ le discours, il les faut
* *
laisser, c'en est la marqueSens en français classique- p.32 ¤ [...] ». Pensées,fr. 48.
*
2.1.3. La brièveté
Plus simple encore que la répétition, la brièveté permet de concentrer la puissance de
signification de la phrase (à condition qu'elle existe : toutes les phrases brèves ne sont pas
vouées à passer à la postérité...). Avec la première phrase d'un discours : « Je vous ai compris »,
le président de Gaulle met fin à la guerre d'Algérie. J'exagère à peine (mais l'exagération fait
aussi partie des figures de persuasion) ; c'est en tout cas la manière dont la mémoire collective
se représente cet événement.
Ici, cette force de condensation donne toute sa puissance à l'articulation logique de la phrase.
Quel est le raisonnement ? Il consiste à articuler deux idées :
La raison, la partie intellectuelle de l'homme, croit être celle qui fixe les règles, suivant
les principes de la logique ;
Mais le cœur (c'est-à-dire les sentiments, la partie passionnelle de l'homme) a ses règles,
ses motivations, et il suit son chemin.
Ici encore, Pascal est conscient de ce qu'il fait. Une phrase brève, contenant une petite énigme,
une apparente contradiction, oblige le lecteur à interpréter. Or le premier principe du discours
de persuasion, c'est qu'il faut faire participer l'auditoire. Il ne faut pas tout dire :
« On se persuade mieux, pour l'ordinaire, par les raisons qu'on a soi-même trouvées, que par
celles qui sont venues dans l'esprit des autres ». Pensées, fr. 10.Pensées- p.31 ¤ *
Cette propriété est souvent utilisée par les messages publicitaires, notamment lorsqu'elle
dissimule un contenu licencieux.
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Argumenter, est-ce prouver ?
Publicité Energizer : "Never let their toys die. The world's longest lasting battery" ("Ne laissez
jamais leurs jouets mourir. La pile la plus durable au monde"). Energizer » DDB – 2007
Méthode
Dans vos devoirs, en revanche, on ne s'attend pas à ce que vous laissiez votre lecteur deviner ce que
vous voulez dire... C'est au contraire une tendance courante à éviter. Le correcteur n'est pas un
lecteur ordinaire. Il doit lire vite beaucoup de choses : elles doivent donc être parfaitement claires. A
la rhétorique de l'énigme s'oppose celle de la clarté. Une fois encore, la rhétorique est un art de
l'adaptation. Il faut prendre en compte le contexte, et votre public.
2.1.4. L'image
Y a-t-il des figures de style dans cette phrase ? Il y en a au moins une, discrète certes, car
commune : la métaphore qui consiste à utiliser le mot « cœur » pour désigner les sentiments.
Elle est commune, usée, peu surprenante, et pourtant, ne participe-t-elle pas à la force de cette
phrase ? On peut lui prêter au moins deux effets :
toute usée qu'elle soit, cette métaphore appartient au langage galant, au langage des
romans d'amour qui fleurissent en ce 17e siècle, mariant bergères et princes dans un
décor bucolique, et qui plaisent énormément au public ; il appartient aussi au langage de
la tragédie, dans laquelle il symbolise toutes les contradictions qui conduisent l'homme à
se déchirer lui-même. Juste après Pascal, Racine montrera que l'homme gouverné par son
cœur finit par y planter une épée.
en même temps, l'emploi de ce mot permet de dresser face à face deux forces s'opposant
en l'homme. Le cœur, mot singulier, masculin, affronte la raison, qui apparaît comme son
inversion symétrique. La métaphore engage ici une discrète personnification de "cœur" et
"raison". L'effet est plus fort que si Pascal avait dit « les sentiments », « l'émotion » ou
« la/les passion(s) ». On pourrait rattacher cette mise en scène aux grandes
"psychomachies" antiques et médiévales dans lesquelles s'affrontent les grandes entités
qui gouvernent l'âme humaine, "Passion", "Vertu", "Courage", sous une forme
allégorique.
On pourrait ajouter que cette phrase suit un rythme poétique : elle est composée de vers blancs,
une moitié d'alexandrin ("Le coeur a ses raisons, 6 syllabes) et un octosyllabe (que la raison ne
connaît pas, 8 syllabes). Aucun doute, si cette phrase a traversé le temps, c'est qu'elle est un
condensé de signification, sous une formulation frappante.
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Argumenter, est-ce prouver ?
Voilà donc une phrase qui dit que pour convaincre, il faut savoir utiliser d'autres moyens que
ceux qui parlent à la raison...et qui en le disant applique ce principe, confrontant son lecteur à
une étrange répétition, laquelle cache une apparente contradiction, le tout en quelque mots bien
calibrés.
Complément
Marnix de Sainte-Aldegonde, satiriste protestant du XVIe siècle certes peu connu, a inventé un mot,
« argumenterieTableau des différends de la religion- p.32 ¤ », pour dénoncer cette union naturelle entre
*
10
Argumenter, est-ce prouver ?
2.2.4. Un équilibre
Eloge du logos
Lorsque l'on oppose démonstration logique et argumentation, on établit des jugements de valeur
pour dire la quelle est la meilleure.
Notre tendance "naturelle" (mais en réalité assez culturelle) est de dire que l'argumentation
est :
moins honnête,
plus manipulatrice,
et moins rigoureuse que la démonstration.
Elle serait une sorte de démonstration impressionniste, dégradée.
Eloge du pathos
A l'inverse, on peut dire que la démonstration purement logique manque d'efficacité. Elle
établit des vérités de manière indiscutable, mais pas toujours communicative ; elle cherche à
prouver , non à convaincre . Ses moyens sont bien plus pauvres que ceux de
l'argumentationDominique Descotes, : moins riches en procédés, moins littéraires. Si les hommes étaient
tous des mathématiciens, la démonstration suffirait peut-être, mais les hommes sont tous des
hommes, et donc elle ne suffit pas.
Alors, l'argumentation est-elle menteuse ? Elle peut l'être, car le menteur argumente volontiers.
Mais dans son usage honnête, elle ne cherche pas à tromper. Son but n'est pas de tromper, mais
de frapper. Ce qu'elle recherche, c'est une efficacité plus stable que celle du mensonge.
Observons un cas simple, celui de l'entraîneur dans un vestiaire de football. Comment
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Argumenter, est-ce prouver ?
Le commentaire du journaliste montre les liens de ce « bon mot » avec notre sujet ; la gouaille
ne serait-elle pas une version populaire et quotidienne de la rhétorique ?
Autour de cet exemple facile à comprendre, nous pouvons nous interroger sur la place de la
vérité. L'entraîneur au parler rugueux dit-il la vérité à ses joueurs ? Imaginons que l'un d'entre
eux manque de distance critique : on risquerait de le retrouver aux toilettes avec un adversaire,
et les conséquences seraient potentiellement brutales. Il pourrait accuser son entraîneur d'avoir
menti. Mais il ne devrait normalement pas trouver beaucoup de camarades pour le soutenir. Les
autres auraient bien compris qu'il ne fallait pas prendre son ordre au pied de la lettre, que
c'était une exagération. Peut-être certains pourraient-ils lui donner le nom rhétorique de cette
figure ?
a. La métaphoreMétaphore- p.28 § *
b. La paraboleParabole- p.28 §
*
c. L'hyperboleHyperbole- p.28 § *
d. L'euphémismeEuphémisme- p.28 § *
Cette figure de style est-elle un mensonge ? Non, car un mensonge a pour but que
l'interlocuteur croie à la lettre ce qui est dit, sans se rendre compte de l'écart pris par rapport à
la réalité. Ici, c'est le contraire : l'entraîneur ne veut pas que ses joueurs prennent ses paroles au
pied de la lettre, mais qu'ils mesurent au contraire la part d'exagération qui y entre, afin de
comprendre ce qu'il veut réellement dire.
Au fait, que veut-il réellement dire ? Qu'il faut « marquer » les joueurs adverses sans faille, les
harceler, ne pas les quitter d'une semelle (pardon, cette hyperbole vient de m'échapper).
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Argumenter, est-ce prouver ?
Pourquoi ne le dit-il pas ainsi alors ? Il éviterait des méprises toujours possibles.
Pourquoi R. Goethals utilise-t-il cette hyperbole, au lieu de dire simplement à ses joueurs de
"marquer" leurs adversaires ? Parce qu'il sait, intuitivement, par expérience, que l'hyperbole est
plus efficace qu'un langage purement informatif, neutre et descriptif.
Qu'en disent les rhétoriciens ? Voici l'avis de Fontanier, l'auteur de l'un des grands recueils de
figures de rhétorique du XIXe siècle :
Non seulement l'hyperbole ne ment pas, mais elle dit la vérité mieux que ne l'aurait fait un
langage neutre, sans figure.
Si Goethals avait dit à ses joueurs : « marquez vos adversaires de près, sans relâche », il
n'aurait pas vraiment exprimé sa pensée. Dans un match à très fort enjeu, ce qu'il demande à
des sportifs de haut niveau, c'est de dépasser leur attitude habituelle, d'effectuer leur tâche de
façon diabolique.
L'hyperbole de Goethals dit beaucoup plus de choses que ne l'aurait dit une phrase neutre,
plate, descriptive, sans en avoir l'air. Elle les dit indirectement : si Goethals avait détaillé tout
le sens de son hyperbole, ses joueurs n'auraient pas gagné la Coupe d'Europe (
on les aurait retrouvés endormis dans le vestiaireOh ! Vous exagérez.- p.31 ¤ ).
*
Goethals applique le principe rhétorique énoncé par Pascal : on se persuade mieux par les
raisons qu'on a trouvées soi-même que par celles qui nous viennent des autres. Il oblige ses
joueurs à un petit effort de déchiffrement ; cet effort est au bénéfice de l'entraîneur : en faisant
l'effort de déchiffrer ce qu'il dit, ils sont déjà sur le chemin de la persuasion. Certes, il ne
faut pas en abuser - surtout dans un devoir universitaire.
Remarque
Les joueurs n'ont pas besoin de comprendre le fonctionnement de l'hyperbole pour en saisir le
sens. C'est même le contraire. Un joueur très éduqué, qui n'aurait pas été retiré des études
secondaires dans ses jeunes années, et pourrait déchiffrer les mécanismes de l'hyperbole, serait moins
sujet à sa force de fascination.
Nous parlions plus haut des pouvoirs magiques du langage ; ils sont nécessairement moins forts
quand on connaît le « truc ». Celui qui connaît le truc du prestidigitateur est plus à même
d'apprécier son art, son adresse, mais il est moins captif du spectacle. Il est plus libre. Ce n'est sans
doute pas ce que Goethals attend de ses joueurs, en cette circonstance en tout cas.
C'est en revanche ce que l'on attend de vous. En tant qu'étudiants et citoyens, vous devez acquérir
des repères qui vous aident à ne pas être captifs des différents discours auxquels vous pouvez être
confrontés, qu'il s'agisse des discours du savoir, des médias, ou, pourquoi pas, du quotidien.
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Argumenter, est-ce prouver ?
Fondamental
On appelle Ethos l'image que l'orateur communique de lui-même à travers son discours. Logos,
pathos et ethos sont les trois pôles du discours.
Il est possible d'élaborer un ethos ponctuel, pour un discours particulier. Voyez les vœux
présidentiels : selon la circonstance, le chef d’État donnera de lui-même une image de complicité, de
compassion, d'autorité ou de pugnacité.
L'ethos est en général positif. Selon les rhéteurs anciens, l'orateur doit en général communiquer
une image de vir bonus dicendi peritusVir bonus...- p.32 ¤ . Mais l'exemple de R. Goethals montre
*
Méthode
Dans vos devoirs universitaires, vous communiquez une image de vous-mêmes, qu'il est bon de
maîtriser. L'idée n'est pas de laisser transparaître des indices de votre personnalité : ce n'est pas le
lieu adéquat. Vous devez plutôt communiquer une image de rigueur, de neutralité scientifique. Clarté
de l'expression, de la présentation, correction de la langue et de l'orthographe sont les premiers
éléments de cet autoportrait implicite. Les enseignants sont sensibilisés à certains troubles tels que la
dysorthographie, mais dans l'usage commun, si l'on fait tant d'efforts pour suivre les règles de la
langue, c'est aussi parce que notre expression véhicule une image de nous-mêmes. L'honnêteté du
raisonnement, l'aptitude à reconnaître certaines hésitations peuvent aussi faire partie d'une démarche
scientifique rigoureuse. Dans les devoirs universitaires, il ne faut pas faire du Goethals.
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Argumenter, est-ce prouver ?
dominés par la raison, les autres par le cœur. Il faut parler aux deux, et toujours partir de la
raison géométrique. Ses "pensées" ont souvent une forme géométrique.
Voici un exemple de pensée très géométrique, dans un fragment qui examine les rapports entre
la justice et la force :
Justice, force.- II est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire
que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est
impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans
force est contredite, parce qu'il y a toujours des méchants ; la force sans
la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ;
et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit
juste.
La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable et sans
dispute. Ainsi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force a
contredit la justice et a dit que c'était elle qui était juste. Et ainsi ne
pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût
juste ». Pensées, fr. 48.- p.31 ¤
*
Avez-vous tout compris ? L'idée est la suivante : la justice a besoin de la force pour s'imposer,
et la force a besoin de la justice pour se légitimer. Il faut donc qu'elles s'allient. L'idéal serait
que la force se mette au service de la justice. Mais la force est forte : c'est donc elle qui
s'impose. Et c'est donc la justice qui s'est mise au service de la force. La logique peut aussi
insuffler une critique acerbe de la monarchie absolue en train de se construire.
Révolution française :
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Argumenter, est-ce prouver ?
Le plan de cet Écrit est assez simple. Nous avons trois questions à nous
faire :
1° Qu'est-ce que le Tiers-État ? Tout.
2° Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique ? Rien.
3° Que demande-t-il ? À y devenir quelque chose.
L'effet frappant de cet argument est qu'il place sur une balance,
qui apparaît comme la balance de la justice, deux faits,
l'existence réelle du tiers-état, et sa représentation
politique, en leur donnant une valeur contradictoire :
tout/rien.
L'injustice politique est traduite en des termes purement
quantitatifs, suivant une logique qui ressemble au langage
binaire utilisé par les ordinateurs ; la dénonciation prend la
forme de la mesure d'une disproportion : dans la réalité, le
tiers-état est tout, mais dans la représentation politique, il n'est
rien. C'est un avertissement aux puissants de l'ordre féodal :
vous avez fait parler l'autorité et la force, apprêtez-vous à
affronter la force du nombre.
Le coup de force de ce dispositif est qu'il donne le sentiment
que la revendication du tiers-état est modérée : il ne demande
pas à être tout, mais seulement quelque chose. Cette conclusion
est mise en valeur par le rythme ternaire, qui contribue souvent
à donner à un raisonnement une forme aboutie, géométrique,
bien ficelée (on serait tenté de dire : « carrée », même si le Le pamphlet de 1789
terme qui convient est plutôt : « triangulaire »).
Cette modération est vraiment un effet rhétorique : en
réalité, cette revendication est extrêmement forte, par rapport à
la tradition politique de la monarchie française.
Méthode
Dans vos travaux universitaires, la première marque de la présence du logos, de la raison qui
ordonne, est le plan qui organise votre réflexion. La rhétorique antique a beaucoup réfléchi à cette
question. La plupart des auteurs se sont entendus pour distinguer 4 parties :
16
Argumenter, est-ce prouver ?
Fondamental
La logique peut apparaître comme une forme plus pauvre que l'argumentation, dans la mesure où
elle ne fait pas intervenir tous les procédés de persuasion qui touchent au pathos. Mais à l'inverse,
une argumentation qui ne prendrait pas appui sur la logique serait vide de sens : nous serions dans
la situation absurde mise en scène par le petit traité de Schopenhauer cité plus haut.
L'argumentation n'a de justification que si elle se place au service d'une démonstration, qu'elle
s'attache à rendre plus persuasive. Pour persuader, la première règle est de tenir un
discours logique.
5. Méthodologie et exercices
5.1. Figures et procédés
L'argumentation se distingue de la démonstration dans la mesure où, sans exclure le
raisonnement logique, elle lui ajoute divers procédés qui visent à la persuasion de l'auditoire, son
but étant avant tout l'efficacité. Dans les sous-parties précédentes, nous avons vu qu'elle
pouvait utiliser des tournures logiques ou paralogiques (induction, raisonnement par l'absurde...)
ou des figures de style (métaphore, comparaison...). Dans cette dernière partie nous allons
observer ces différents éléments, les distinguer, et insister sur les principaux types d'arguments.
17
Argumenter, est-ce prouver ?
Est-il bon que les communications entre les hommes soient devenues
aussi faciles ? Les nations ne conserveraient-elles pas mieux leur
caractère en s'ignorant les unes les autres, en gardant une fidélité
religieuse aux habitudes et aux traditions de leurs pères ?
J'ai vu dans ma jeunesse de vieux Bretons murmurer contre les chemins
que l'on voulait ouvrir dans leurs bois
- p.31 ¤ ,
*
alors même que ces chemins devaient élever la valeur des propriétés
riveraines.
- p.31 ¤
*
touchantes : le bon vieux temps a sans doute son mérite ; mais il faut se
souvenir qu'un état politique n'en est pas meilleur parce qu'il est caduc
(ancien) et routinier ; autrement
il faudrait convenir que le despotisme de la Chine et de l'Inde, où rien n'a
changé depuis trois mille ans, est ce qu'il y a de plus parfait dans ce
monde.
- p.31 ¤
*
à
s'enfermer pendant une quarantaine de siècles avec des peuples en
enfance et des tyrans en décrépitude.
Le goût et l'admiration du stationnaire- p.28 § viennent des jugements
*
faux que l'on porte sur la vérité des faits et sur la nature de l'homme :
sur la vérité des faits, parce qu'on suppose que les anciennes mœurs
étaient plus pures que les mœurs modernes, complète erreur ; sur la
nature de l'homme, parce qu'on ne veut pas voir que l'esprit humain est
perfectible.
- p.31 ¤
*
18
Argumenter, est-ce prouver ?
part parce qu'il ne s'adresse pas à des spécialistes de la rhétorique, d'autre part, parce que ces
catalogues sont particulièrement desséchants, et enfin, parce que, vous commencez à le
comprendre, le point de vue défendu ici est que l'argumentation peut faire feu de tout bois. Mais
il est bon de savoir repérer les grands types de raisonnement. En voici cinq que l'on rencontre
fréquemment.
5.2.1. Induction
Elle consiste à tirer une règle générale d'une situation particulière.
Le Renard tire par déduction une règle du tour qu'il vient de jouer au Corbeau ( "je vous ai
bien eu, il ne faut pas écouter les flatteurs, ce sont des profiteurs"). L'induction s'oppose à la
déduction, qui reste sur le terrain de la logique et des principes : on tire la conséquence d'une
cause. Logiquement, la déduction est un peu plus solide que l'induction, mais elle peut aussi être
faussée.
5.2.2. Concession
Je reconnais qu'une partie des arguments de l'adversaire sont justes, mais je ne le fais que pour
mieux attaquer sa thèse générale.
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Argumenter, est-ce prouver ?
Il est vrai qu'il y aura la queue pour aller voir ce film. Mais c'est parce
qu'il est exceptionnel !
Elle est en relation avec l'ethos. Par la concession, je donne de moi l'image d'une personne
équilibrée, modérée, et non colérique ou extrémiste.
Elle est introduite par : certes, il est vrai, il est indéniable, j'admets..., en général suivi
de : mais, pourtant, néanmoins...(qui introduisent une réfutation).
20
Argumenter, est-ce prouver ?
Lorsque l'on n'attaque plus les discours de l'adversaire, mais lui-même, sa manière de vivre, cela
devient un argument ad personamAd personam. On arrive sur la pente périlleuse de la diffamation.
« Vu la manière dont il traite ses enfants, il n'a pas de conseils éducatifs à nous donner ».
La rigueur logique peut être contestée : on peut imaginer qu'un individu qui traite mal ses
enfants puisse avoir par ailleurs de bonnes idées pédagogiques.
Sans rire, j'ai tout ! Même beaucoup trop ! Tu trouves pas, papa, qu'on a
trop de choses, d'objets, d'habits, d'engins électroniques ? On a trois
ordinateurs à la maison, quatre téléphones portables, une ligne fixe avec un
combiné sans fil dans chaque pièce, un réfrigérateur qui fait des glaçons !...
Quand on pense que les trois quarts de la population mondiale crèvent de
faim et de soif !
– Ah ! Nous y voilà.
– Mais oui, nous y voilà ! Dans ma classe, ils seraient prêts à tuer père et
mère pour la dernière paire de baskets fabriquées en Asie !
– Et tu ne crois pas que dans ces pays d'Asie où, justement, la vie est dure,
ils sont bien contents de trouver du travail dans les usines qui fabriquent ces
baskets à la mode ici !
Je n'étais pas d'humeur à me laisser déstabiliser, ni même à ne serait-ce
qu'écouter les arguments de qui que ce soit.
– Sauf que les ouvriers de ces usines sont sous-payés ! Qu'ils n'ont pas le
droit aux heures sup ! C'est dégueulasse !
C'est dégueulasse !
Mickaël Ollivier, Tout doit disparaître (2007) Ed. Th. Magnier.
La société occidentale croule sous des richesses superflues alors que la moitié du monde vit dans
le besoin
La société de consommation mondialisée crée des déséquilibres insupportables entre les pays.
21
Argumenter, est-ce prouver ?
Sans rire, j'ai tout ! Même beaucoup trop ! Tu trouves pas, papa, qu'on a
trop de choses, d'objets, d'habits, d'engins électroniques ? On a trois
ordinateurs à la maison, quatre téléphones portables, une ligne fixe avec un
combiné sans fil dans chaque pièce, un réfrigérateur qui fait des glaçons !...
Quand on pense que les trois quarts de la population mondiale crèvent de
faim et de soif !
– Ah ! Nous y voilà.
– Mais oui, nous y voilà ! Dans ma classe, ils seraient prêts à tuer père et
mère pour la dernière paire de baskets fabriquées en Asie !
– Et tu ne crois pas que dans ces pays d'Asie où, justement, la vie est dure,
ils sont bien contents de trouver du travail dans les usines qui fabriquent ces
baskets à la mode ici !
Je n'étais pas d'humeur à me laisser déstabiliser, ni même à ne serait
qu'écouter les arguments de qui que ce soit.
– Sauf que les ouvriers de ces usines sont sous-payés ! Qu'ils n'ont pas le
droit aux heures sup ! C'est dégueulasse !
Mickaël Ollivier, Tout doit disparaître (2007) Ed. Th. Magnier.
Sans rire, j'ai tout ! Même beaucoup trop ! Tu trouves pas, papa, qu'on a
trop de choses, d'objets, d'habits, d'engins électroniques ? On a trois
ordinateurs à la maison, quatre téléphones portables, une ligne fixe avec un
combiné sans fil dans chaque pièce, un réfrigérateur qui fait des glaçons !...
Quand on pense que les trois quarts de la population mondiale crèvent de
faim et de soif !
– Ah ! Nous y voilà.
– Mais oui, nous y voilà ! Dans ma classe, ils seraient prêts à tuer père et
mère pour la dernière paire de baskets fabriquées en Asie !
– Et tu ne crois pas que dans ces pays d'Asie où, justement, la vie est dure,
ils sont bien contents de trouver du travail dans les usines qui fabriquent ces
baskets à la mode ici !
Je n'étais pas d'humeur à me laisser déstabiliser, ni même à ne serait-ce
qu'écouter les arguments de qui que ce soit.
– Sauf que les ouvriers de ces usines sont sous-payés ! Qu'ils n'ont pas le
droit aux heures sup ! C'est dégueulasse !
Mickaël Ollivier, Tout doit disparaître (2007) Ed. Th. Magnier.
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Argumenter, est-ce prouver ?
Métaphore
Hyperbole
Liste
Elle sert à reproduire de manière concrète, dans le texte, l'entassement inutile d'objets.
Le fils est soucieux de donner la liste exacte de tous les objets concernés par sa critique, car il
aime être précis.
Sans rire, j'ai tout ! Même beaucoup trop ! Tu trouves pas, papa, qu'on a
trop de choses, d'objets, d'habits, d'engins électroniques ? On a trois
ordinateurs à la maison, quatre téléphones portables, une ligne fixe avec un
combiné sans fil dans chaque pièce, un réfrigérateur qui fait des glaçons !...
Quand on pense que les trois quarts de la population mondiale crèvent de
faim et de soif !
– Ah ! Nous y voilà.
– Mais oui, nous y voilà ! Dans ma classe, ils seraient prêts à tuer père et
mère pour la dernière paire de baskets fabriquées en Asie !
– Et tu ne crois pas que dans ces pays d'Asie où, justement, la vie est dure,
ils sont bien contents de trouver du travail dans les usines qui fabriquent ces
baskets à la mode ici !
Je n'étais pas d'humeur à me laisser déstabiliser, ni même à ne serait
qu'écouter les arguments de qui que ce soit.
– Sauf que les ouvriers de ces usines sont sous-payés ! Qu'ils n'ont pas le
droit aux heures sup ! C'est dégueulasse !
Mickaël Ollivier, Tout doit disparaître (2007) Ed. Th. Magnier.
Une métaphore
Une hyperbole
Une liste
Une exagération
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Argumenter, est-ce prouver ?
Sans rire, j'ai tout ! Même beaucoup trop ! Tu trouves pas, papa, qu'on a
trop de choses, d'objets, d'habits, d'engins électroniques ? On a trois
ordinateurs à la maison, quatre téléphones portables, une ligne fixe avec un
combiné sans fil dans chaque pièce, un réfrigérateur qui fait des glaçons !...
Quand on pense que les trois quarts de la population mondiale crèvent de
faim et de soif !
– Ah ! Nous y voilà.
– Mais oui, nous y voilà ! Dans ma classe, ils seraient prêts à tuer père et
mère pour la dernière paire de baskets fabriquées en Asie !
– Et tu ne crois pas que dans ces pays d'Asie où, justement, la vie est dure,
ils sont bien contents de trouver du travail dans les usines qui fabriquent ces
baskets à la mode ici !
Je n'étais pas d'humeur à me laisser déstabiliser, ni même à ne serait-ce
qu'écouter les arguments de qui que ce soit.
– Sauf que les ouvriers de ces usines sont sous-payés ! Qu'ils n'ont pas le
droit aux heures sup ! C'est dégueulasse !
Mickaël Ollivier, Tout doit disparaître (2007) Ed. Th. Magnier.
"On a trois ordinateurs à la maison, quatre téléphones portables, une ligne fixe avec un combiné
sans fil dans chaque pièce"
Courage
Raillerie
Juste indignation
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Argumenter, est-ce prouver ?
Vous êtes trop bon, père Moïse, fit-il, et vous croyez que les autres vous
ressemblent [...]. Si l'on vous écoutait, nous péririons de faim dans cette
bicoque ; les paysans nourriraient les Russes, les Autrichiens, les Bavarois à
nos dépens ; ce tas de gueux se gobergeraient matin et soir, et nous autres,
nous aurions les dents longues comme des rats d'église.
Erckmann-Chatrian Le Blocus Episode de la Fin de L'empire, Paris, 1867, p.
63.
Une concession
Luc 11
12. Ou, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion? 13. Si donc,
méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos
enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le
Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.
Attaque ad hominem
Concession
Preuve a fortiori
25
Argumenter, est-ce prouver ?
Sensibilité.
Clarté tranchante.
Poésie
* *
*
La persuasion se divise en deux branches, la démonstration, qui est du côté de la logique, et l'
argumentation, qui recherche le maximum d'efficacité. Ces deux branches correspondent à des
méthodes très différentes, et il est nécessaire de les distinguer. Mais dans la pratique, elles peuvent
coopérer, car l'argumentation fait feu de tout bois.
On peut distinguer 3 catégories d'arguments :
l'argument logique, mathématique, qui prouve définitivement un fait, mais ne correspond pas à
toutes les vérités, et n'est pas toujours expressif
L'argument semi-logique, qui consiste à utiliser les outils de la logique pour raisonner sur une
matière qui ne peut pas être résolue uniquement par elle.
la figure de style, qui ne prouve pas de manière rigoureuse mais peut avoir une force de conviction
importante.La connaissance des différents types d'arguments vous aidera à vous situer dans les
discours de type argumentatif.
La compréhension du fonctionnement des figures de style vous aidera à rester lucides face à l'emploi de
ces procédés – et éventuellement à en apprécier la plus ou moins grande subtilité.
Dans vos productions universitaires, il n'est pas question d'utiliser de grands effets rhétoriques.
L'essentiel est de raisonner avant tout de manière logique, en veillant à ce qu'une cause mène à une
conséquence, et en évitant tout argument de mauvaise foi, ou tout argument forcé. Il est bon en revanche
d'avoir une vision claire des grands types d'arguments, afin d'être conscients de vos pratiques.
Il est également utile d'être conscient de votre ethos, de l'image de vous que vous renvoyez en écrivant.
A l'écrit, la correction du langage, le soin de la présentation en sont les premiers éléments. Ils ne
surpasseront pas la rigueur du raisonnement et la finesse des connaissances, mais ils permettent de les
transmettre avec plus ou moins d'efficacité. Dans la plupart des productions universitaires, toutes les
inscriptions personnelles (récit d'expérience, conviction intime, goût ou dégoût...) nuisent à l'image de
rigueur et de neutralité que vous devez communiquer.
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Ressources annexes
Question de synthèse
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Glossaire
Glossaire
anaphore
une anaphore est la répétition d'un même terme, par exemple au début des vers d'un poème.
antanaclase
Elle consiste à employer un même mots dans plusieurs sens (en général, sens propre et sens figuré).
Ex. : Les étudiants séchent, le linge aussi. (Coluche) "Plus Néron (tyran) que Néron lui-même (que
l'original, l'empereur romain).
Constantin
Constantin Ier (272-337) mit fin à la persécution des chrétiens au sein de l'empire romain, et
favorisa son expansion comme religion unifiée de l'Europe (v. le cours sur l'histoire de l'écriture).
Euphémisme
NON. L'euphémisme est une figure d'atténuation, qui consiste à dire les choses de manière adoucie.
R. Goethals aurait pu dire : "n'hésitez pas à les suivre un peu de temps en temps"... On place
souvent dans un QCM les réponses contraires.
Faust
Selon ce conte populaire allemand, adapté au 19e s. par Goethe, mais très connu au 16e s., Faust,
savant insatisfait des résultats de son travail, conclut un pacte avec le diable : il accepte de lui
livrer son âme, et accédera en échange à une vie de plaisirs.
Hyperbole
OUI. L'hyperbole est une exagération. En demandant à ses joueurs de suivre leurs adversaires
jusque dans les toilettes, R. Goethals exagère volontairement. C'est une figure d'insistance.
Métaphore
NON. Il n'y a pas d'image ici, l'entraîneur ne compare pas le match de football à autre chose.
Parabole
NON. La parabole est une histoire imagée servant à illustrer une leçon morale. Ce terme est
proposé ici car il ressemble à la bonne réponse.
Plausible
Synonymes de plausible : probable / vraisemblable.
Saint Barthélémy
On désigne ainsi le massacre des chefs du parti protestant puis des simples protestants à Paris puis
en province, le 24 août 1572 (jour de la saint Barthélémy) et les jours qui suivirent. Cet événement
fut sans doute initié par le roi Charles IX, puis aggravé par la fureur des catholiques parisiens les
plus radicaux. C'est le point culminant des guerres fratricides qui opposèrent catholiques et
protestants français au 16e s.
Scolastique
Doctrine et méthode d'étude développée autour du 12e siècle, afin d'approfondir l'interprétation
des Écritures saintes. Elle naît en même temps que les universités, et est nourrie par les efforts de
Thomas d'Aquin pour réaliser une synthèse entre la religion chrétienne et la philosophie grecque
(notamment aristotélicienne). Elle subira les critiques des humanistes, qui lui reprochent d'être
trop "scolaire", technique, chargée de néologismes (mots latins inventés pour décrire les différentes
méthodes de réflexion mises en place).
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Glossaire
Stationnaire
Ce qui ne change pas.
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Références
Références
a fortiori
Le sens de cet argument est : "si même les femmes sont instruites, c'est vraiment que l'instruction s'est
répandue"... Vous trouverez une explication du fonctionnement de cet argument dans le cours sur la
Preuve (6e partie).
antithèse antithèse
C. Perelman
La référence en la matière est C. Perelman L'Empire rhétorique, Paris, Vrin, 1977 ; mais on peut
consulter avec profit le classement de M. Angenot, La Parole pamphlétaire, Typologie des discours
modernes, Payot, 1982, 1995, qui a un abord plus pratique.
comparaison
dévalorisante
comparaison dévalorisante : l'être ou l'objet qui permet la comparaison introduit implicitement des
connotations négatives. Ici, les esprits conservateurs qui brisent la liberté sont comparés à un dompteur
plutôt barbare.
concession concession
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Références
Donation de Constantin
Ce document, « connu de toute l'Europe tout au long du Moyen Âge, [...] certifiait que l'empereur
Constantin, par gratitude pour le pape Sylvestre qui l'avait miraculeusement guéri de la lèpre, s'était
converti au christianisme et avait fait don à l'Église de Rome d'un tiers de son empire [...]. La plupart
des historiens sont aujourd'hui d'accord pour considérer que le document a été rédigé vers 750 [soit
quatre siècles après la mort de Constantin Ier en 337] (Carlo Ginzburg, Rapports de force. Histoire,
rhétorique, preuve, Feltrinelli, 2000, trad. Paris, Gallimard, 2003, p. 56).
François-René de
Chateaubriand
(1768-1848)
Écrivain français de la période romantique et homme politique , qui évoque dans ses romans ( René,
Atala) et dans ses Mémoires d'outre-tombe les mouvements du moi, les correspondances entre l'homme
et la nature, et montre des paysages imposants, propices à la méditation.
La répétition à l'âge
classique
Pascal écrit au moment où se mettent en place les règles du français classique : nous trouvons la
répétition disgracieuse, et nous cherchons des synonymes, ce qui n'est pas du tout le cas des
anglo-saxons par exemple.
Les langages de
programmation
On la retrouve, avec quelques légères différences de syntaxe dans le langage C, JAVA, php,python, et
sous la syntaxe if then else dans Visual Basic...et Pascal, l'un des premiers langages informatiques, qui
a pris le nom de l'auteur des Pensées, en hommage à ses travaux mathématiques. Il y a décidément
plus de Pascal chez Goethals qu'on ne l'aurait cru.
liste liste
Logos
Du grec λόγος lógos « parole, discours », et par extension, « raison » ; terme que vous connaissez bien
puisqu'il entre dans la formation de tous les mots désignant un savoir : astro-logie, zoo-logie,
physio-logie... Il forme aussi le mot "logique".
opposition opposition
opposition opposition
Pathos
Du grec πάθος, pathos, "expérience subie, malheur", qui entre dans la composition des mots
"sympathie" (fait de souffrir avec autrui) , "empathie", "apathie", "homéopathie", "pathétique", et
dans tous les mots de la famille de "pathologie".
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Références
Période de l'humanisme
La période est assez clairement délimitée au moins pour sa fin : la fin du 16e siècle, qui marque le
passage au classicisme. Pour le début, on parle d'humanisme en France surtout pour le 16e s., mais en
Italie on le voit s'épanouir dès le début du 15e s.
R. Goethals
Raymond Goethals, 1921-2004, entraîneur de football belge, qui mena l'Olympique de Marseille à son
titre de champion d'Europe en 1993, devenant ainsi le premier et le seul entraîneur à remporter la
Ligue des champions avec un club français.
Réponse...
Deux faits apparemment simples donnent toute sa force à cette formulation : la répétition, et la
brièveté.
sarcasme sarcasme
Sens en français
classique Ici "propres" signifie "appropriés".
Sens en français
classique Ici "gâter" signifie "abîmer".
Sens en français
classique Ici "marque" signifie "signe".
Sieyès (Emmanuel
Joseph, dit l'abbé
Sieyès)
Homme politique français (1748-1836). Adepte des philosophes des Lumières, il publie à la veille de la
Révolution française son essai Qu'est-ce que le Tiers Etat ?, qui connaît un grand retentissement. Il
joue un rôle décisif dans la transformation des Etats généraux en Assemblée nationale en juin 1789.
Vir bonus...
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Références
"Homme de bien qui sait manier le verbe, qui est expérimenté dans l'art de la parole" ; cette définition
de l'orateur, attribuée à Caton, a été reprise par plusieurs rhéteurs, tels Cicéron et Quintilien
notamment.
Vitruve
Il vécut au 1er sièce avant Jésus-Christ. Vous trouverez un plan du De architectura sur
http://fr.wikipedia.org/wiki/De_architectura
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