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DROIT PENAL DES AFFAIRES

Examen (en principe) avant les vacances de noël (début décembre).


Question de cours pendant 1h30. (période covid QCM)

Introduction

Pendant très longtemps le droit pénal des affaires n'était pas une matière autonome. Le droit pénal et
la vie des affaires entretiennent des liens très fort depuis très longtemps. Depuis l'antiquité, le dieu
des marchants est le même que le dieu des voleurs. Ils ont la même figure mythologique à l'origine ;
MERCURE.
Même si les liens sont étroits, la notion même de droit pénal des affaires reste imprécise. Première
raison ; le mot « affaire » n'est pas précis, il n'est pas juridique. Entre les auteurs, la définition n'est
pas la même, elle n'est pas uniforme. Le législateur n'intervient pas. Pas de code pénal des affaires.
Chaque auteur à une approche qui lui est propre.
Deuxième raison ; on retrouve une terminologie multiple dans cette discipline. Certaines
expressions sont dues à une façon de parler ; « affaires financière ». avec le développement du droit
pénal en matière d'affaire, on a vu apparaître l'expression « délinquance financière » ; plutôt réservé
au droit boursier.

Définition et contenu du droit pénal des affaires (DPA)

Certains auteurs proposent des critères du droit pénal des affaires, certains proposent des critères
matériels, d'autres optent pour un critère formel.

Première approche ; l'approche matérielle.


On va tenter de définir la matière par son contenu. Cela veut dire qu'on va tenter de déterminer un
ensemble d'infractions qui relève du droit pénal des affaires.
Il va falloir aller chercher dans les différents codes ces infractions. Un consensus se dégage pour
admettre les infractions qui sont dans le code du commerce, exemple type ; l'abus de bien sociaux.
Aussi toutes les infractions relatives aux comptes sociaux, et le délit de banque route.
Il y a aussi des infractions venant du code de la consommation ; délits de fraude ; tromperies sur la
marchandise, pratiques commerciales trompeuses, crédits immobilier, infractions de démarchage...
Il faudrait aussi ouvrir le code monétaire et financier ; délits boursiers, exercice illégal de la
profession de banquier.
Également le code général des impôts ; fraude fiscale, fraude à la TVA.
La question est moins certaine concernant le code du travail, car il est rempli d'infractions diverses
et variées. La même question se pose pour le code de l'environnement.

Quid du code pénal ? Infractions du droit communs qui peuvent être commise dans le cas de la vie
des affaires (escroquerie, recel, abus de confiance...), tous les auteurs ne sont pas d'accord.

Deuxième approche ; l'approche formelle


Deux approches sont possibles ;
– Certains disent qu'on peut classer les infractions en fonction de leur localisation dans les
codes
Solution simple à manier, mais elle se heurte à un double obstacle, d'abord, ce n'est pas parce que
les infractions sont dans le code pénal qu'elle ne relèvent pas de la vie des affaires, puis, vont
relever du DPA toutes les infractions extérieures au code pénal, qui ne sont pas dans la vie des
affaires.
– D'autres disent qu'il faut prendre les infractions en matière économique et financière à une
procédure spécifique et particulière
Art 704 du code de procédure pénal ; toutes une liste d'infractions qui doivent être donnés à une
juridiction spécialisée. Ce critère simplifie les choses, il est clair et précis. Le critère présente deux
inconvénients ; la liste de l'art 704 est très hétérogène. Certains auteurs reprochent au critère
d'exclure certaines délits ; le faux et usage de faux, délits du droit pénal du travail.
Il y a une difficulté ; l'article 705 du code dresse une liste d'infraction qui relève du parquet
financier.

Aucune des deux approches est incontestable.

Le DPA est l'ensemble des règles relatives aux infractions caractérisées dans le monde des affaires.
Ça concerne ceux qui font des affaires, ou tout ce qui concerne l'activité de l'entreprise.

L'évolution du DPA

Le DPA oscille constamment entre pénalisation et dépénalisation. À l'origine il s'est construit sur
des grandes affaires politico-financière.
Premiers fondement dans le code du commerce ; notion de faillite et banqueroute. On va y trouver
l'infraction de la tromperie sur les marchandises (droit de la consommation).
En 1960 on va assister à l'apparition de lois dans le domaine des affaires. On a en décembre
1970, la loi sur les délits boursiers. En 1960 le DPA tend à monter en puissance.
À partir des années 70, on va développer un droit de la consommation, on va réglementer des
contrats de consommation, on va donc y mettre des dispositions pénales.
Le droit pénal commercial est contemporain de l'évolution des droits des sociétés, le droit des
sociétés était un terrain assez propice aux infractions. On est venu truffer le code de commerce
d'infractions relatives à la vie des sociétés.
Cette pénalisation ne va pas emporter la conviction de tout le monde.
La doctrine est divisée en deux camps, les commercialistes et les pénalistes. La doctrine
commercialiste pense que le droit pénal prend trop de place en droit des sociétés, elle reproche que
cette présence entraîne trop de rigidité, ce qui s'harmonise mal avec le besoin de fluidité et de
rapidité du monde des affaires. Elle dit aussi que les textes pénaux sont trop peu appliqués, ils
peuvent donc être supprimés.
Parfois le législateur, lui-même, s'en inquiète, ce qui va entraîner des envies de dépénalisation. Ce
mouvement de dépénalisation : fin des années 1980. Quand on regarde les chiffres, le nombre de
condamnation pénale ne représente qu'un très faible pourcentage de la vie des affaires.
Ordonnance du 1er décembre 1986 marque le premier retrait du droit pénal dans le droit de la
concurrence. Retrait au profit d'autres modalités (administratives). En 1985 on va supprimer
certains cas de banqueroute.
Les années 2000 on continué ce mouvement ; loi du 15 mai 2001, loi qui contenait des dispositions
visant à supprimer des infractions. En 2003, loi de sécurité financière, on a supprimer une 15aine de
délits.
Plus récemment, toujours dans cette perspective, a été mis en place une commission chargée de
mener une réflexion sur l'ensemble des sanctions pénales dans les entreprises ; octobre 2007, c'est
Sarkozy qui demande cette commission. En Février 2008, rapport remis au garde des sceaux.
Commission Coulon ; Réduction du champ pénal dans la vie des affaires en supprimant certaines
infractions. La commission replace ces infractions par des dispositifs civils. La commission
proposait de limiter le cumul des sanctions ; cumul des sanctions adm et pénales pour un seul et
même comportement. Typiquement, certains comportements peuvent être poursuivis devant un juge
pénal, mais aussi par le conseil de la concurrence.
Elle proposait aussi la réforme de la prescription de l'action publique pour le droit des affaires, car
depuis longtemps, la chambre criminelle avait développée une théorie qui consistait à dire que
certaines infractions sont cachées. Elle avait trouvée une parade qui disait que si une infraction est
occulte, on décale le point de départ de l'infraction pour pouvoir juger l'infraction. La commission
de Coulon propose de mettre fin à la JP de la chambre criminelle sur les infractions occultes. Le
rapport dit qu'en échange, on allonge un peu les délais. Avant les délais étaient de 3 ans pour la
prescription des délits. Le rapport voulait le mettre à 7 ans. Toutes les grandes affaires politico-
financières dépassait les 7 ans. Par chance, juste après le rapport Coulon, on a eu un scandale
politico-financière, il n'était donc pas question de changer le délai de prescription pour des raisons
politiques.
Aujourd’hui, réforme de 2017, les délais ont été allongés (6 ans, avec délai buttoir). La volonté est
celle de libéralisée un secteur économique. Les sanctions adm sont tout de même moins dissuasives
que les sanctions pénales.

La fraude fiscale ; fin décembre 2019, la cour des comptes a rendue un rapport sur la fraude au
prélèvement obligatoire, la cour souligne qu'il est impossible de faire un chiffrage global de la
fraude fiscale en France. On peut le faire de manière sectoriel mais pas de manière globale.
La France a fait des progrès en matière de fraude fiscale, en 2018, la France est celle qui a donnée le
plus d’information sur des contribuables. Depuis 2013, succession de loi pour renforcer la
pénalisation et la lutte contre la fraude fiscale.
La cour des comptes note l'une des faiblesses française qui tient aux renseignements donnés à l'adm
fiscale, on constate que les professionnels du droit font peut de déclaration de soupçon. Pour les
avocats, entre 2015 et 2018, 1 seul a transmit des informations.

En 2020, le droit des affaires reste très marqué par le droit pénal. La dépénalisation opérée reste
modeste.

PARTIE I. Considérations particulières en DPA

Leçon 1. La procédure pénale en DPA

Il existe des règles procédurales générales, mais également des règles particulières qui tiennent à la
compétence juridictionnelle, à la poursuite des infractions, à la prescription de l'action publique, ou
encore à l'action civile.

Section 1. Les juridictions spécialisées

Le développement de cette délinquance met en œuvre chez les auteurs des techniques financières,
économiques, et juridiques complexes. Cela a rendu nécessaire la spécialisation de certains
magistrats, qui tient à la connaissance des textes, et à la connaissance des techniques frauduleuses.
Cette idée de spécialisation est relativement ancienne, déjà en 1945 une ordonnance est adoptée,
portant constatation poursuite et répression des infractions à la législation économique. Elle est
abrogée en 1949. C'était un premier pas vers la spécialisation à la vie des affaires. Il faut attendre la
loi du 6 aout 1975 pour voir être mis en place des juridictions spécialisées. Composition
classique, on fait le choix de créer des chambres correctionnelles dédiées au jugement des
affaires économiques et financières. A aucun moment on ne remettra en cause la nécessité de ces
chambres. On a pas moins de 9 lois qui ont apportées des modifications aux lois originelles.
Création de juridictions interrégionales spécialisées, qui ne seront plus limitées au ressort d'une
Cour d'Appel, mais de plusieurs. Ces juridictions ont fait la preuve de leur efficacité. Loi 2007,
relative à la lutte contre la contrefaçon, qui est intéressante car elle donne la possibilité de recourir à
de nouveaux moyens d'enquête.
Le législateur est venu améliorer le dispositif par 2 lois du 6 décembre 2013, l'une est relative à
la lutte contre la fraude fiscale, et l'autre instaure le procureur de la république financier.
Titre 13 code de procédure pénale. Ce titre se décompose en 3 chapitre qui portent sur les
compétences des juridictions interrégionales spécialisées, on y trouve aussi les compétences du
tribunal de grand instance instance de Paris et du procureur de la république financier, et enfin,
dernier chapitre, pour des dispositions diverses.
Vont cohabiter les juridictions de droit commun dont une juridiction ayant des compétences
particulières, des juridictions spécialisées.

Les juridictions interrégionales spécialisées

Autre terme ; pole économique et financier. Ces juridictions sont des tribunaux judiciaires dont la
compétence est étendue au ressort d'une ou plusieurs Cour d'Appel. Ces juridictions ont une
compétente concurrence à celle des juridictions ordinaires. Cela veut dire que s'il y a une petite
infraction, la juridiction de droit commun est compétente, cela n'est pas complexe. La petite
délinquance économique et financière reste de droit commun. C'est pour ça qu'on appelle ça une
compétence concurrence !

En 2013, le procureur de la république financier est créé. Il est installé très vite, le 3 mars 2014. le
cœur de sa mission est de prendre en charge certaines infractions limitativement énumérées par l'art
705 du code de procédure pénale, il est compétent en matière de lutte contre la fraude fiscale, et de
corruption de grande complexité au niveau national, européen et international.

Le tribunal de grand instance de Paris, il va être compétent en fonction de la qualification


particulière de l'infraction, sa compétence a été élaborée soit de façon concurrente vis à vis des
autres juridictions. Le critère de compétence est la nature de l'infraction.
Pour d'autres infractions, il semble que l'affaire soumise apparaisse d'une grande complexité.
Compétence exclusive très restreinte.

Section 2. L'action publique

§1. Principe de l’opportunité des poursuites

Ce principe signifie que lorsque le parquet a connaissance des faits commis, il n'est jamais
obligé de déclencher des poursuites. Il apprécie librement les suites à donner. Le parquet à le
choix de poursuivre ou non. Le parquet qui a connaissance d'une infraction il a 3 voies ;
– Il ne poursuit pas, il va adopter une décision de classement sans suite. Les faits portés ne
constituent pas une infraction pénale. Classement lié a des considérations (personne pas
douée de discernement).
– Il décide de poursuivre, cela peut consister soit dans le fait de saisir une juridiction de
jugement (tribunal correctionnel, tribunal de police...), soit la poursuite consiste à saisir le
juge d'instruction.
– Il peut choisir une alternative aux poursuites. En matière criminelle, on ne peut pas faire de
l'alternative aux poursuites, on doit saisir un juge d'instruction.

En DPA on a créé une mesure alternative aux poursuites par la loi du 9 décembre 2016. Elle vient
créer une mesure qu'on appelle la convention judiciaire d’intérêt public. Elle est réservée aux
personnes morales. Le procureur de la république va proposer de conclure une convention judiciaire
imposant une ou plusieurs obligations. Première obligation qui peut être imposée : verser une
amende d’intérêt public fixée de manière proportionnée aux manquements constatés, limite de 30%
du chiffre d'affaire annuel de la société connu à la date de la constatation des manquements.
Deuxième obligation qui peut être imposée, se soumettre pour une durée max de 3 ans, et sous le
contrôle de l'agence française anti-corruption, à un programme de mise en conformité. En pratique,
lorsque le procureur propose cette convention cela suppose que la personne morale accepte,
première hypothèse, la personne morale mise en cause donne son accord, le procureur saisi le
tribunal judiciaire au fin d'homologation. Dans la requête le procureur a pris soin de faire un exposé
précis des faits et des qualifications juridiques. Quand le président du tribunal est saisi, à cette
séance, la personne morale est présence, les victimes peuvent y être, le président va auditionner la
personne morale. À l'issu de l'audience, le président décidera ou non de valider. Si le président
valide la convention, l'homologation est signifié à la personne morale, cette décision n'est pas
susceptible de recours.
Si la personne morale refuse la convention judiciaire, la proposition du procureur devient caduque.
Alors il va poursuivre devant la juridiction de jugement.

Exemple concret de conventions judiciaires ;

Première convention signée ; entre banque HSBC et le parquet national financier. La banque
suisse a été mise en examen fin 2014 pour démarchage bancaire illicite, fraude fiscale. Convention
judiciaire d’intérêt public signé en 2017, la banque s'est engagée au paiement d'une amende d'un
peu plus de 300 millions d'euro + d'autres obligations. L'intérêt pour la banque ; pas de procès, issu
incertaine.

Convention judiciaire signé entre la société Airbus et le parquet national financier. Corruption
d'agents étrangers, abus de confiance, usage de faux... Amende de 2 milliards d'euro + un peu plus
de 8,5 millions d'euro de frais + un peu plus de 30 millions et demi de documents échangés entre
les enquêteurs et la défense d'Airbus.

Parfois en DPA il y a des formalités préalables aux poursuites à remplir. Elles sont différentes de ce
qu'on connaît en droit commun. Dans certains cas on va entraver l'action du ministère public. Le
ministère public ne pourra pas poursuivre directement. Le procureur qui voudrait poursuivre devrait
avoir le dépôt d'une plainte préalable des services fiscaux de son département, ce qui est contraire
en droit commun, pas besoin de plainte de la victime pour poursuivre.
De la même manière, parfois il lui faut un avis avant d'engager les poursuites. C'est le cas en
matière financière.
En matière de banqueroute, si le parquet veut poursuivre il faudra qu'il attendre une décision
judiciaire préalable.

La fraude fiscale ; l'administration fiscale dispose seule de l'opportunité des poursuites judiciaires.
C'est un principe très ancien. Cette entrave s'appelle « Le verrou de Bercy ». Il y une parade pour
contourner le verrou de Bercy, il suffit de poursuivre pour blanchiment au lieu de poursuivre pour
fraude fiscale afin de contourner l'administration fiscale. Arrêt 20 février 2008 ; rappelle que le délit
du blanchiment n'est pas soumis aux dispositions de l'administration fiscale, donc pas de plainte
préalable nécessaire.
Décision du CConstit du 22 juillet 2016.
Loi du 23 octobre 2018 ; loi relative à la lutte contre la fraude. On assiste à un déverrouillage partiel
du monopole de l'administration fiscale. On a obligé l'adm fiscale a dénoncer au procureur de la
république les faits de fraude fiscale les plus grave dont elle a connaissance, c'est une transmission
automatique.
Quels sont les cas grave ? Ce sont les faits qui ont conduit l'administration fiscale a établir des
redressements supérieur à 100 000 euro + pénalités de majoration grave.
Mécanisme contesté car il porte atteinte aux principes d'égalité devant la loi : le CConstit, 27
septembre 2019 ; QPC 2019804 : il déclare conforme le mécanisme de dénonciation obligatoire au
parquet des faits de fraudes fiscales. Le CC commence dans sa décision par rappeler la distinction
entre les fraudes graves et les moins graves. Le CC estime que si le législateur a procédé a une telle
distinction c'est dans le but de soumettre au procureur les faits graves. Les critère que le législateur
a choisi sont objectifs et rationnels. Conséquence pour le CC, la différenciation introduite parmi les
contribuables ne donne pas lui à une inégalité injustifiée.
§2. La prescription de l'action publique

Rappel ; la prescription en matière pénale est un mode d'extinction réel de l'action publique. Cela
signifie que le droit de poursuivre s'éteint après l'écoulement d'un certain délai, ce délai varie en
fonction de la gravité des infractions. Depuis la réforme de février 2017, en matière criminelle
elle est de 20 ans entre la commission des faits et la poursuite des faits, en matière délictuelle,
6 ans, et en matière contraventionnelle, 1 an.
Il faut fixer le point de départ du délai de prescription, il faut distinguer selon la nature des
infractions commises ;
– Infractions instantanées ; celle qui ne consomme en 1 trait de temps, dont la commission ne
se prolonge pas dans le temps → point de départ de la prescription au jour de la
commission de l'infraction.
– Infractions continues ; infraction dont les effets se prolongent dans les faits (séquestration,
recel...) → point de départ de la prescription est reporté au jour de la cessation de
l'infraction.
– Infractions d'habitudes ; infraction qui suppose la réitération du comportement pour être
constituée (exercice illégal de la médecine) → point de départ de la prescription au jour
du dernier acte permettant de caractériser cette habitude.

Dans tous les cas, le délai se calcule de quantième en quantième.


Parfois, on peut reporter ces points de départ ce report peut être l’œuvre du législateur, soit l’œuvre
de la JP.
Pour le législateur, il peut faire le choix de reporter ce point de départ ; en matière de banqueroute ;
le point de départ est au jour du jugement qui ouvre la procédure pour les entreprises en difficulté.
Pour la JP, elle a considéré qu'il était parfois impossible d'appréhender certains faits délictueux dans
le délai de prescription instauré par la loi, donc, la chambre criminelle a développée la théorie des
infractions occultes, elle a développée cette théorie en matière de délinquance économique et
financière. Pour ces infractions occultes, le point de départ est fixé à la date à laquelle les faits
ont pu être constatés dans des conditions permettant l'exercice de l'action publique.
On l'applique à l'abus de confiance, à l'abus de bien sociaux, à la tromperie, en matière de
favoritisme.
Cette JP de la cour de cass n'a pas emporté l'adhésion de tous. Le monde économique et financier
n'a pas apprécié, cette théorie était dénoncé. Le législateur en 2017 a partiellement entériné cette
théorie. Aujourd’hui cette théorie est valable pour les infractions occultes ( :infraction clandestine
en raison de la nature des faits) et dissimilées ( :infraction clandestine en raison du comportement
de l'auteur).
Le simple fait d'avoir introduit cette distinction dans le code de procédure pénal sécurise
juridiquement la théorie.
Le législateur a tenu compte des critiques adressés à cette JP : disposition transitoire ( A REVOIR )
la chambre criminelle rend une décision le 28 juin 2017 ; la différence de traitement qui résulte de
ce texte est en rapport direct avec la loi. Pas de différenciation injustifiée. Elle réitère cette position
dans une décision du même jour ; elle ajoute que puisque la question posée porte sur une disposition
législative ayant pour but d'aménager les règles relatives à la prescription, c'est une question qui ne
relève pas de l'article 8 de la DDHC. La CC dit que l'article 9 de la DDHC relative à la présomption
d’innocence n'a pas de lien avec les lois relative à la prescription.

L'interruption du délai de prescription

Le court de la prescription est susceptible d'être interrompu.


Un acte interruptif ; JP de la chambre criminelle ; en droit des affaires, elle disait que n'est pas un
acte interruptif la plainte préalable aux poursuites de l'adm fiscale. De la même manière, des
réponses apportées par une adm n'est pas un acte interruptif de prescription.
En revanche, si le procureur a donné des instructions pour enquêter, cette instruction est un acte
interruptif de prescription. Si il y une a une réquisition pour faire des comparaison D’ADN
génétique, c'est un acte interruptif de prescription.
La loi de 2017 portant réforme de la prescription a amélioré les choses, le législateur donne une
définition plus précise des actes interruptifs, définition énumérative ; article 9-2 du code de
procédure pénale.
L'interruption fait courir un délai de prescription d'un délai égal au délai initial. L’intérêt est de faire
tenir un nouveau délai plein et entier.

§3. L'extinction de l'action publique

Les causes d'extinction de l'action publique ; l'amnistie, le décès du prévenu, abrogation de la loi
pénale, exécution d'une composition pénale, la chose jugée, ou le retrait de la plainte de la victime
(la nécessite d'une plainte est l’exception).
Un cas d'extinction de l'action qui peut se retrouver en droit pénal des affaires ; la transaction. On
trouve des possibilités de transiger en droit pénal de la consommation, en droit de l'environnement,
en droit fiscal, en matière douanière.

Section 3. L'action civile

En principe, la victime d'une infraction pénale qui voudrait obtenir réparation devrait se tourner vers
le juge civil. Un même un seul comportement peut entraîner une réaction pénale et civile. Mais le
code de procédure pénal permet a ces victimes une option procédurale ; il peut demander
réparation de son dommage au juge pénal et non pas au juge civil. L'intérêt ; un seul procès sur tous
les aspects du droit. Le juge se prononce sur les intérêts civil et sur la réparation pénale.
Le législateur a encadré de manière stricte cette action civile, ces limites sont inscrites aux articles 2
et 3 du code de procédure pénale. L'encadrement de l'action civile est conditionnée par le caractère
direct et personnel du dommage subit.

Arrêt 25 octobre 1975 ; Le délit d'abus de bien sociaux cause un préjudice direct à la société et aussi
aux associés et aux actionnaires.
En 1978, application de la loi commerciale ; le CC admet qu'un associé puisse exercé devant un
juge une action sociale ut singuli. Le code de commerce permet à un associé d'agir en justice pour
demander réparation subit par la société. Qui doit agir quand la société subit un préjudice ? Le
dirigeant, mais si celui-ci a détourné les fonds de sa société, dès lors ce n'est pas lui qui va
demander réparation. Quand un associé mène une action sociale ut singuli, il vient de manière
altruiste pour les droits de la société, pas pour les siens.
En décembre 2000, la chambre criminelle va donner un coup d'arrêt ; arrêt 13 décembre 2000 ;
l'action en réparation des associés ne correspond plus aux conditions de l'article 2 du code de
procédure pénale. Ce n'est pas un préjudice direct, le préjudice est indirect. Revirement important.
Arrêt 2005 ; même décision pour un associé détenant 98% de la société.

Infractions en droit des affaires, les syndicats ne sont jamais loin, ils ont la possibilité d'exercer une
action civile devant le juge pénal. Droit acquit par la loi. Dérogation de l'article 2.

Pour les associations, elles vont tenter d'agir devant le juge pénal. Par principe, l'action des
associations est réduite. Elles défendent un intérêt collectif. En principe leur action n'est pas
recevable devant le juge pénal sauf si elles ont reçu une habilitation administrative.

Récemment (2010), une affaire a secouée le monde des affaires ; « l'affaire des droits mal-
acquis » ; une affaire ouverte visant 3 chefs d'états étrangers jugés pour abus de bien sociaux,
recel... une ONG avait fait un rapport sur les revenus des chefs d'états, 3 associations connues se
sont constituées parti civil. À l'époque ces associations n'avaient pas d'habilitation adm,
étonnamment, la chambre criminelle va déclarer recevable l'action civile de certaines associations,
considérant que les faits ont un lien direct avec l'objet des associations. REVIREMENT DE JP. Elle
assouplie grandement sa JP.
Le législateur va intervenir à la suite de cette décision, il va introduire l'article 2-23 dans le code
pénal, habilitant de manière législative les associations.
Loi du 6 décembre 2013 vient encadrer cette action. Elle va permettre a toute association agréée,
déclarée depuis au moins 5 ans, qui se propose par ses statuts de lutter contre la corruption,
d'exercer les droits reconnus à la partie civile, en ce qui concerne une liste d'infraction fixée par ces
dispositions. Notamment ; les infractions qui traduisent un manquement au devoir de probité, les
infractions de corruption et de trafic d'influence, infraction de recel et de blanchiment, les
infractions réprimées dans le code électoral.

Cette disposition a été critiqué. Les parlementaires se prévalaient de l'insuffisance des garantis, ils
en déduisaient que ça porterait atteinte à la vie privée et à la présomption d'innocence.
Le CC va apporter une réponse dans une décision du 4 décembre 2013 ; DC2013677. Le conseil va
d'abord considérer que l'exercice des associations ne met en cause ni la présomption d'innocence, ni
le droit à la vie privée. Puis, il va prendre le soin de rappeler l'ensemble des conditions de l'action.
Le conseil en déduit que la loi est conforme à la constitution.

Conséquence, l'article entre en vigueur, la chambre criminelle doit appliquer les conditions fixées
par le nouveau texte. Maintenant qu'elle a un texte, elle doit veiller à l'appliquer. Premier arrêt 11
décembre 2017.
Affaire Bigmalion, 31 janvier 2018, l'association anti-corps se porte partie civil, mais l'action est
irrecevable.

Section 4. Les règles procédurales dérogatoires en matière économique et financière

Progressivement le législateur est venu renforcer les pouvoirs d'investigation en matière


économique et financière, afin de mieux lutter contre ce type de délinquance. Cette extension par le
fait que cette délinquance s'est considérablement organisée, donc face à cela, il fallait des moyens
supplémentaires de droit commun. Si cette extension a été réalisée au fils des ans, la loi qui a fini
d'étendre ces prérogatives est celle du 6 décembre 2013 ; elle donne lieu à un titre 13 dans le code
de procédure pénale, relatif à la procédure applicable à la délinquance économique et financière. Art
706-1 et 706-1-2. Peuvent être mis en œuvre les pouvoirs d'infiltration, contrôle des conversations,
sonorisation des véhicules et lieux privés, captation des données informatiques. Il n'y a pas un
modèle unique, le législateur a opéré un dosage des pouvoirs en fonction de la nature des infractions
concernées. Quelque soit le dosage, cette extension de pouvoir a suscité des interrogation.

Le CC a été interrogé sur la conformité de ce dispositif, lorsqu'il a été saisi, les requérants
soutenaient qu'en matière de fraude fiscale, l'application des mesures appliqués à la grande
délinquance, n'est pas compatible avec le principe de nécessité. Le CC va rejeter tous les griefs pour
conclure à la conformité de ces dispositions. Le CC va tout de même rappeler que ce régime
dérogatoire doit avoir être exceptionnel, que pour les infractions d'une certaine gravité.

Leçon 2. Les sanctions en droit pénal des affaires

Les peines doivent être prévues par un texte. Mais au-delà de la nécessité d'un texte, un autre
principe est important ; celui de la nécessité des peines. Ce principe apparaît à l'article 8 du DDHC.
Le législateur ne devrait pas prévoir des peines excessives. Particularité du DPA ; certains
comportements sont à la fois réprimés par le droit pénal mais aussi par des mécanismes de
répression extra-pénal.
Extra-pénal ; c'est les sanctions de type administrative, qui aujourd’hui connaissent un succès
incontestable. Ces sanctions sont apparues dans le domaine économique. En DPA elles ont pris une
place croissante. Elles sont plus ou moins graves. Certaines sont légères ; avertissement, blâme,
amende administrative (bien plus conséquente).
On a appliqué à ces sanctions adm tous les principes du droit pénal ; principe de légalité, principe
de non-rétroactivité, principe de nécessité.

D'autant plus que la Cour EU des droits de l'Homme s'est prononcée sur ces sanctions ; ces
sanctions adm sont-elles des peines ? Si oui application des règles de droit pénal.
Décision du 18 mai 2015 ; les décision adm de l'AMF bien que hors du champ pénal présente un
caractère punitif, les principes du droit pénal doivent donc s'appliquer.

La Cour EU des droits de l'Homme a une JP plutôt constante ; arrêt 23 octobre 1995, GARDINGER
contre Autriche ; elle applique la convention et ces protocoles. Dans le protocole n°7 ; principe non
bis in dem interdisant aux états de punir 2 fois un individu.
La CJEU va être saisie au regard de la charte des droits fondamentaux article 50 de la charte des
droits. Sauf qu'elle a une conception plus souple. Elle va a moitié dans le sens de la Cour EU.

Face à toutes ces exigences, la Cour de cassation ne s'oppose pas au cumul, elle est juge de la
conventionnalité, elle se fonde sur une réserve. La CC considère que cet article 50 ne faisait pas
obstacle du cumul des sanction pénal et adm en matière financière. Arrêt 22 janvier 2014.

Arrêt Grande Stevens et autres contre Italie, 4 mars 2014 ; cumul de sanction prononcé.
Décision du 18 mars 2015 ; Le CC va condamner le principe du cumul des sanctions pénale et adm,
mais pas au regard du principe non bis in dem. Le conseil dit que cela méconnaît le principe de
nécessité des peines (art 8 DDHC). Le CC va rendre une décision parfaitement en phase avec l'arrêt
Grande Stevens.
Pourquoi le Conseil Constitutionnel prohibe ce cumul ? Il dit que ces poursuites visent a réprimer
les mêmes faits, donc, l'élément matériel des faits sanctionnés est le même. En dehors de l'identité
des faits, la finalité de ces deux dispositions est identique. Le Conseil explique que pour que le
cumul soit prohibé, il faut une identité de fait, une similitude de sanction encouru, une même
finalité. Donc, le Conseil ne prohibe pas de manière générale.

Décision du 14 janvier 2016 ; Le CC valide un cas de cumul de sanction toujours en matière


financière.

(COURS MANQUE – PAGES 10 A 17)

La CJEU, 5 mars 2015 ; une fusion par absorption entraîne la transmission à la société absorbante,
de l'obligation de payer une amende infligée après cette fusion pour des infractions commises par la
société absorbée avant la fusion.
Les requérants français ont tentés de contester la décision de la chambre criminelle, celle-ci va
rester sur ces positions ; décisions du 29 juin 2016, 25 octobre 2016. la cour de cass va maintenir sa
JP selon laquelle, l’absorption éteint la responsabilité de la société absorbée et ne permet pas de
mettre en cause la responsabilité de la société absorbante.

Une piste qui pourrait engager la responsabilité de la société absorbante ; si la société absorbante
retire un bénéfice en connaissance de cause de cette absorption ; on peut la poursuivre pour recel.
Technique juridique.
Une autre piste peut être envisagée, la chambre commerciale de la Cour de Cassation en 1999 se
réserve une hypothèse, « sauf, en en cas de fraude », cela permettrait d'engager la responsabilité de
la société absorbante.
Quid de la survie des sanctions pénales après une fusion absorption de la société condamnée ?

Pas de transfert de responsabilité pénale, il s'agit d'une question d'exécution de la sanction, qui va
l'exécuter ?
Article 133-1 CP, qui autorise le recouvrement de l'amende après le décès de la personne physique
condamnée ou après la dissolution de la personne morale. Cela ne pose pas de difficulté car il s'agit
d'une dette vis à vis du trésor public, elle a la même nature d'une amende civile.
La société absorbante devra honorer le paiement de l'amende prononcée a l'encontre de la société
absorbée.

Troisième hypothèse : le cas du groupement d'entreprise

Groupement d'entreprise ; lorsque plusieurs entreprises se regroupent au sein d'un même


groupement après l'attribution d'un marché car aucune d'elle est capable de répondre au marché
seule.
Ce groupement n'a pas la personnalité juridique.
Sauf que, souvent ce sont pour des marchés de travaux, cela suppose le respect des règles de
sécurité et d'hygiène. Le groupement d'entreprise va décider de manière commune, de donner une
délégation de pouvoir à un des salariés d'une des entreprises du groupement.

Quelle entreprise est responsable en cas d'accident ? Cour de cass ; 13 octobre 2009, 23 novembre
2010 ; elle indique que la responsabilité des personnes morales membre d'un groupement
d'entreprise ne peut pas être engagé pour l'ensemble des personnes morales, en réalité, c'est la
société employeur de la victime qui est responsable pénalement.

Si la victime est un intérimaire, l'employeur de ce dernier est ; l'entreprise de mise à disposition (la
boite d'intérim), la responsabilité de la personne morale est celle de l'entreprise utilisatrice, et pas
l'entreprise de mise à disposition = Cour de cass, 2 octobre 2012.

II. Les conditions d'imputation d'une infraction à la personne morale

Article 121-2 CP ; pour engager la responsabilité d'une personne morale, 2 conditions cumulatives ;

– infraction commise par un organe ou un représentant de la personne morale


– infraction commise pour le compte de la personne morale

1. Infraction commise par un organe ou un représentant de la personne morale

a. Les notions

Organe : Rien n'interdit de penser qu'il peut s'agir d'organe collectif ou individuel. Cela englobe
toutes les personnes qui sont chargées soit par la loi ou par les statuts de l'administration, de la
gestion ou du contrôle de la personne morale. Ex ; directeur, président, gérant...
En matière pénale, on ne distinguera pas selon que l'organe a agit dans le cadre de ses compétences
ou par excès de pouvoir.
Autre chose, on ne va pas distinguer les organes de droit des organes de fait, peu importe. On peut
très bien envisager la responsabilité d'une personne morale par un ancien PDG qui continuait a
gérer ladite société. Solutions bien plus souples.

Représentant : La personne qui a le pouvoir d'agir au nom de la personne morale. Elles détiennent
ce pouvoir de la loi, ou des statuts. Ex ; gérant, un administrateur judiciaire, un mandataire spécial
extérieur..
Si l'infraction ne peut être commise soit par un organe ou un représentant, cela veut dire que les
salariés d'une personne morale ne peuvent pas faire engager la responsabilité de la personne morale.
Exception ; si le salarié a reçu une délégation de pouvoir.

La conséquence de cette exigence : la responsabilité des personnes morale est une responsabilité
par ricochet.
Cela signifie que l'infraction doit exister, on a pas besoin de reprocher l'infraction à la personne
physique pour que la responsabilité de la personne morale soit engagée. Le responsable ne doit pas
être reconnue coupable d'une infraction pour que la responsabilité de la personne morale soit
engagée. L'infraction doit simplement exister.

Difficulté juridique : les délits non-intentionnels que l'ont reproche aux entreprises assez
régulièrement, ces infractions ont été profondément réformés par une loi du 10 juillet 2000. Avant
cette loi, pour caractériser ces infractions il fallait 3 éléments ; une faute non-intentionnelle, un
dommage, un lien de causalité. Avant de cette loi ; aucune considération de la gravité de la faute.
Le lien de causalité peut être de toute nature, la seule exigence ; la certitude du lien causal.
En réalité, ce sont bcp plaint d'être trop souvent condamné les décisions publiques ; les maires qui
se sont bcp plaint d'être trop mis en cause pour les infractions non-intentionnelles.
Le sénateur FAUCHON avait déjà organisé une réforme par la loi du 13 mai 1996 ; échec de cette
réforme. Car 2 grandes affaires arrivent après la loi en vigueur de cette loi : « L'incendie des
thermes de Barbotan  » ces thermes avaient entrepris des gros travaux et avaient accueillis du public
avant la fin des travaux. Bcp de morts et d'intoxications ; on poursuit pour homicides involontaires,
on poursuit le maire car une commission hygiène/sécurité n'a pas été validée avant la réouverture
des thermes. Maire condamné pour homicides et blessures involontaires.
La réponse des juges, par rapport à l'application de la loi de 1996, la loi n'est que déclarative, «  la
loi ne fait qu'entériner la pratique antérieure », les juges faisaient déjà une appréciation in concreto.
Autre accident dramatique, « incendie de la clinique de Bruz », la clinique n'est pas aux normes, on
met en cause le maire, il est condamné, les juges vont reprendre la même réflexion.

Réforme du 10 juillet 2000 : On va rendre plus difficile la responsabilité des personnes


physiques, le but est d'arriver à un report de la responsabilité sur la personne morale. (Il vaut
mieux condamner la commune que le maire)
On garde pour les personnes morales les 3 conditions de l'infraction. En revanche, pour les
personnes physiques ; il va falloir distinguer selon qu'elle est un auteur direct ou indirect de
l'infraction.
Pour l'auteur direct → mêmes conditions qu'avant (faute, dommage, lien de causalité).
NOUVEAU : Pour les auteurs indirects → pour engager la responsabilité pénale, il faudra
démontrer la commission d'une faute qualifiée ; soit une faute délibérée, soit une faute
caractérisée.
Les maires sont rarement les auteurs directs des dommages, ce sont des auteurs indirects.

En introduisant cette réforme, le législateur n'a pas perçu qu'il introduisait une difficulté pour la
responsabilité de la personne morale ; si c'est un auteur indirect qui n'a pas commis de faute
qualifié, mais seulement une faute simple, pas d'infraction pénale, donc pas de ricochet sur la
personne morale. Conséquence inverse !

La cour de cass se prononce sur cette question ; Arrêt 24 octobre 2000, arrêt de principe : « si la
faute du représentant de la personne morale n'est pas suffisamment caractérisée pour justifier la
condamnation de la personne physique, elle peut quand même servir de fondement à la
responsabilité de la personne morale. »
En réalité, cela signifie que c'est la seule hypothèse où on est plus sur une responsabilité en ricochet.
Il y a une autonomie qui s'installe. La chambre criminelle force les textes.
b. Identification des organes et des représentants

A partir du moment où le texte exige une infraction commise par un organe ou un représentant. Il
faut identifier l'organe ou le représentant pour caractériser l'infraction.
Avec le temps, la cour de cass va réduire son niveau d'exigence ; arrêt 20 juin 2006 ; elle admet
qu'on puisse retenir la responsabilité d'une personne morale sans identifier l'organe ou le
représentant, dès lors que l'infraction n'a pu être commise que par un organe ou un
représentant = Présomption que l'infraction a été commise par un organe ou un représentant.

Elle va récidiver dans un arrêt du 25 juin 2008 : elle indique que les juges du fond sont dispensés
d'identifier l'organe ou le représentant dès lors que l'infraction a forcément été commise par un
d'entre eux.

Finalement, a chambre criminelle va finir par entendre les critiques, et elle va revenir sur une
interprétation plus nuancée, en indiquant, que les juges du fond doivent identifier la personne
physique, organe ou représentant, auteur de l'infraction. L'identification peut résulter des
circonstances de la commission de l'infraction. Soit les juges arrivent a identifier précisément la
personne qui a commis les faits, soit les juges décrivent des circonstances qui ne laissent place
a aucun doute sur le fait que l'infraction a été commise par un organe ou un représentant.
Ex. deuxième situation : Arrêt du 18 juin 2013 : une personne trouve la mort en heurtant un arbre
lors d'une compétition de ski organisée par une association, l'association est poursuivie et
condamnée pour homicide involontaire, elle forme un pourvoi en cassation sur cette question
d'identification, la cour de cass rejette le pourvoi au motif que l'identification est réalisée ; le
président de l'association, il est responsable de la sécurité de la compétition = déduction rationnelle.

La chambre criminelle censure tous les arrêts qui ne démontrent pas l'organe ou le représentant
responsable du manquement.

2. Infraction commise pour le compte de la personne morale

« Pour le compte » : dans l'intérêt de la personne morale.


Peu importe quel est l'intérêt : gain financier, réaliser une économie, intérêt direct, intérêt moral,
intérêt intellectuel...
L'infraction doit s'inscrire dans le cadre de l'activité de la personne physique. Très peu de JP sur
cette condition.

Si l'auteur de la personne physique n'a agit que dans son intérêt personnel ; pas pour le compte de la
personne morale.

Engager la responsabilité d'une personne morale, n'empêche pas de reprocher la même infraction à
la personne physique responsable.
Possibilité de cumul entre la responsabilité de la personne morale ET physique, auteur ou complice
des mêmes faits.
En réalité, cette responsabilité ne se substitue pas à la responsabilité de la personne physique.

II. Répression des personnes morales

Compétence territoriale ; lieu où l'infraction est commise, lieu du domicile de la personne morale
(siège).
La personne morale poursuivie est représentée à tous les actes de la procédure par son représentant
légal en fonction à l'époque des poursuites. Ou toute personne, soit bénéficiant de par la loi ou les
statuts d'une délégation de représentation, soit un mandataire de justice. La désignation du
mandataire intervient sur requête au président du tribunal judiciaire. Ce représentant va être traité
comme un témoin, on ne va pas pouvoir prendre la moindre mesure coercitive. En revanche, la
personne morale, peut se voir placer sous un contrôle judiciaire ; cautionnement, interdiction
d'émettre des chèques...

Sanctions pour les personnes morales : Article 131-37 à 131-44 CP


La peine de principal = amende. Le principe est l'amende à titre principal. Le montant de l'amende
est fixée au quintuple du montant max pour les personnes physiques (peine pour répression d'un
personne physique x 5).

Problème : en matière criminelle, pas d'amende. Dans ce cas la, l'amende encourue est de 1
million d'euro. (si pas de peine d'amende prévue)

La loi prévoie aussi qu'on puisse prononcer des peines complémentaires à l'encontre des personnes
morales. Il faut vérifier infraction par infraction les peines complémentaires.

Première peine complémentaire = la dissolution ; entraîne la liquidation judiciaire. Lorsque le


juge prononce la dissolution de la personne morale, pour la liquidation on renverra la personne
morale vers un juge civil ou commercial.
La dissolution n'est pas toujours possible, pour certaines personnes morales, la dissolution est
interdite par le loi : personne morale de droit public (Université, commune...). Il est également
interdit de dissoudre un parti politique ou un syndicat. Pour les institutions représentatives du
personnel, interdiction de dissolution.
La peine de dissolution était prévue en matière d'escroquerie, puis elle a été supprimé pour
l'escroquerie par une loi de 2009. Elle a été rétablie par une loi du 29 novembre 2009.

Deuxième peine complémentaire = interdiction à titre définitif ou pour 5 ans, l'exercice d'une ou
plusieurs activités professionnelles ou sociales : placement pour une durée de 5 ans ou plus sous
surveillance judiciaire, fermeture définitif ou pour 5 ans d'un établissement ou de plusieurs
établissements, exclusion des marchés publics définitif ou pour 5 ans, (depuis 2009) possibilité
d'interdire de procéder à une offre au public au titre financier, interdiction d'émettre des chèques,
confiscation de la chose qui a servi à commettre l'infraction, l'affichage de la décision de
condamnation (presse locale, régionale, nationale).

Loi 2014 ; nouvelle peine complémentaire ; interdiction de percevoir une dette publique. (5 ans ou
plus)
Loi 9 décembre 2016 ; nouvelle peine complémentaire ; obligation de se soumettre, sous le
contrôle de l'agence française anti-corruption, à un programme de mise en conformité (5 ans ou
plus)

Dès lors qu'une personne morale est condamnée, cela est inscrit dans son casier judiciaire. Tout
comme les personnes physiques. Pas de condamnation, pas de casier. Il va donc faire mention des
condamnations prononcées envers la personne morale. Pour les personnes physiques : 3 bulletins
dans le casier judiciaire. Pour les personnes morales, pas de bulletin n°3.

Section 2. La responsabilité du chef d'entreprise

C'est celui qui prend des décisions pour l'entité économique entreprise. On peut le définir par une
qualité organique, il détient l'autorité sur une entité, il exerce les pouvoirs de direction. Cette qualité
est donnée par l'organigramme de la société.
Si on envisage le chef d'entreprise sous la qualité fonctionnel, c'est aussi celui qui détient les
pouvoirs délégués. Le mandataire ou l'administrateur sont des chefs d'entreprise, les gérants salariés
sont des chefs d'entreprise. Ainsi que l'associé majoritaire.

La responsabilité pénale est attaché à une action, celui qui agit, peu importe qu'il agisse de droit ou
de fait.
De façon pragmatique, la condamnation va pouvoir toucher de manière cumulative les dirigeants de
droit, les dirigeants de fait, sans aucune difficulté.

En matière pénale, on a aucune disposition particulière qui encadre le statut des chefs d'entreprise,
des dirigeants sociaux.
En réalité la responsabilité pénal du chef d'entreprise est très vaste, énorme quantité d'infraction.

I. L'engagement de la responsabilité du dirigeant

Le chef d'entreprise peut encourir une responsabilité à double titre ;

– il a commis personnellement les faits reprochés


– il va devoir répondre de la responsabilité CAR il est le chef d'entreprise, il n'a pas
participé aux faits reprochés, mais il endosse la responsabilité pénale

A. Le principe ; la responsabilité du fait personnel du chef d'entreprise

Cadre général de la responsabilité pénale. Art 121-1 CP.

Ex ;
– Le chef d'entreprise embauche un salarié et ne fait pas de déclaration à l'embauche, il est
responsable pénalement
– Visite de l'inspection du travail, le chef d'entreprise ne présente pas les documents demandés
– Le dirigeant confond le port-monnaie de l'entreprise et le sien : abus de bien sociaux

Ce n'est pas sa qualité de chef d'entreprise qui est en cause, c'est sa qualité d'auteur de l'infraction.

B. La responsabilité pénale ès qualités

Certains auteurs l'appellent « la responsabilité pénale du fait d'autrui ».


On part du principe que le chef d'entreprise à une certaine autorité sur ses préposés. La JP considère
que l'infraction réalisée par un préposé peut engager la responsabilité pénale du chef d'entreprise.
Si le préposé a commis l'infraction c'est à cause de la faute préalable du chef d'entreprise.

Cette responsabilité revête 2 formes ;


– Responsabilité directe = Elle va entraîner la condamnation du dirigeant, il est pénalement
responsable, il va comparaître en justice. Ça va recouvrir tous les cas où il y a des dispositifs
applicables à l'entreprise. Le chef d'entreprise à l'obligation légale de veiller aux respects des
obligations de ses préposés.
– Responsabilité indirecte = Le dirigeant va être condamné à une somme pécuniaire, il est le
garant de la sanction. Il doit payer l'amende. Il n'est pas condamné pénalement. Pas de
transfert de responsabilité pénale comme en responsabilité directe. En pratique, elle ne
s'applique pas bcp, souvent, les juges ont le choix, ils mettent l'amende à la charge de la
personne morale. (Il y a plus de chance que la personne morale soit solvable)

Parfois la loi envisage une condamnation solidaire du dirigeant au paiement de l'amende (dirigeant
+ personne morale) c'est le cas pour les infractions au code de la route.
Le principe de la responsabilité pénale des dirigeants engendre une particularité lorsque la société se
retrouve confronté à une procédure collective, car dès l'ouverture de la procédure, le principe est
qu'un liquidateur ou un administrateur va être nommé. En cas de redressement judiciaire, le juge
peut décider de confier à cet administrateur la gestion de l'entreprise. Facultatif.
En matière de liquidation, on DOIT nommer une liquidateur judiciaire qui va remplacer le dirigeant
à la gestion de l'entreprise. On va leur appliquer les mêmes règles, si une infraction est commise
pendant le temps de la liquidation ou du redressement judiciaire, le liquidateur ou l'administrateur
endosse la responsabilité pénale.

II. L'exonération de la responsabilité pénale du dirigeant = la délégation de pouvoir

Il est évidement parfois compliqué de surveiller en totalité et en permanence ce qui se passe dans
son entreprise. Le JP ne pouvais pas ignorer le phénomène de croissance des entreprises,elle a donc
consacrée le principe de la délégation de pouvoir ; le dirigeant peut déléguer ses pouvoirs à un
délégataire.

Un refus de prendre en compte cette délégation aurait produit des effets contraires à la justice
équitable.

Dès 1902, la JP va admettre la délégation de pouvoir comme mode d'exonération du


dirigeant ; chambre criminelle 28 juin 1902. A l'époque, la cour d'appel de Rennes avait relaxé un
chef d'entreprise au motif qu'il avait valablement donné une délégation de pouvoir, c'est le garde des
sceaux de l'époque estimait que ce n'était pas un mode valable et saisi la cour de cass, la cour de
cass lui donne tord.
Depuis 1902, la JP a poursuivie son œuvre, la délégation est plutôt une modalité de transfert de la
responsabilité pénale. Le délégataire devient responsable pénalement à la place du dirigeant. Le
chef d'entreprise transfert ses pouvoirs, et avec, sa responsabilité.

Rappelons = la délégation n'a pas d'effet exonératoire sur le plan civil. Sur le plan civil, si un
dommage est causé au tiers, la responsabilité personnelle du délégataire n'est jamais engagée.

En droit pénal, cette délégation peut être mise en œuvre dans le secteur public et privé, on l'analyse
comme un contrat proposé par celui qui détient un pouvoir légal ou contractuel, de transférer ce
pouvoir à un délégataire qui l'accepte.

De ce point de vue là, cela peut faire penser au mandat. Car le mandat a pour objet de transférer une
partie du pouvoir de représentation. Toutefois, à la différence du droit civil, la délégation de pouvoir
n'a pas seulement pour objet le transfert de la représentation, le but est de permettre l'exonération du
chef d'entreprise.
La délégation de pouvoir est indissociable de la délégation de responsabilité. Si les pouvoirs n'ont
pas été délégués, le délégataire ne pourra pas voir sa responsabilité engagée et elle restera sur le
chef d'entreprise.

La chambre criminelle (4 arrêts du 11 mars 1993) pose le principe selon lequel « hormis
l'hypothèse où la loi en décide autrement, la chef d'entreprise qui n'a pas participé personnellement
à la réalisation de l'infraction, peut s'exonérer de la responsabilité pénale s'il rapporte la preuve
qu'il a délégué ses pouvoirs à une personne doté de la compétence, de l'autorité, et des moyens
nécessaire  ».

Hors code pénal, on a quelques textes majoritairement dans le code du travail ou code de la sécurité
sociale qui donnent des domaines de l'application de la délégation de pouvoir. Ex : article L1253-15
CT.
Pas d'encadrement pénal. Il faut se référer aux arrêts de 1993.

a. Les conditions du délégataire

Le délégataire est nécessairement un salarié de l'entreprise, pas un tiers extérieur (différent du


mandat).
C'est une personne précisément désignée, on ne peut pas attribuer une délégation de manière
imprécise = arrêt 7 juin 2006 = délégation consentie avait été faite « au cadre » de l'entreprise =
délégation sans effet sur le plan exonératoire.

Dans le cadre d'un groupe de société, la délégation de pouvoir consentie par le chef de l'entreprise
mère pouvait-elle s'appliquer sur un salarié d'une filiale ?
Arrêt 26 mai 1994, la cour de cass dit « Rien n'interdit au chef d'un groupe de société, de
déléguer ses pouvoirs à un salarié d'une société filiale, placée sous son autorité hiérarchique ».
Ce qu'on comprend c'est que c'est le critère de l'autorité hiérarchique qui permet d'autoriser la
délégation.
Aujourd’hui la solution est certaine.

Les qualités du délégataire =


– Compétence → Il doit être capable de comprendre l'étendu de ses missions, il a des
connaissances techniques et juridiques qui vont lui permettre de faire assurer le respect des
dispositions réglementaire et législative.
– Autorité → C'est la parcelle d'autorité que le chef d'entreprise lui a confié, il va falloir
vérifier que cette parcelle est efficiente. L'autorité permet au délégataire d'avoir un pouvoir
de commandement. Cette parcelle ne va jamais jusqu'au licenciement.
– Moyens nécessaires → Il doit disposer de moyens pour pouvoir exercer les pouvoirs
délégués. Moyens financiers, durée de temps suffisante pour exécuter les missions (pas de
délai fixe, la cour apprécie au cas par cas).

Critères cumulatifs.

b. La preuve de l'acte de délégation

Il appartient au chef d'entreprise de prouver qu'il a effectué cette délégation de pouvoir. L'acte n'est
soumis à aucun formalisme, ni à titre de validité, ni à titre de preuve.
Système de liberté de la preuve = par tous moyens.
Il va falloir prouver l'existence de la délégation, si la délégation est faite à l'orale = risqué et
déconseillé, mais valide car pas de formalisme.
Souvent on retrouve la délégation dans le contrat de T ou dans un avenant au contrat de T.

Arrêt du 13 septembre 2005, délégation dans une note de service = délégation non valable, la cour
de cass avait précisée que la délégation doit être acceptée, elle n'est jamais imposée.

Quand la délégation est écrite, il faut qu'elle soit dépourvue de tout caractère ambiguë. Arrêt 22
novembre 2005 = refus de rendre efficace une délégation au motif qu'elle était imprécise donc
insusceptible d'être applicable.

Le chef d'entreprise ne peut pas déléguer l'entièreté de ses pouvoirs.

c. Subdélégation

Le délégataire va devenir à son tour un délégant. Jusqu'en 1993, la subdélégation était soumise à
une condition préalable = que le chef d'entreprise, le délégant initiale, ait autorisé le délégataire a
déléguer.
REVIREMENT, Arrêt 30 octobre 1996, la cour de cass admet que la subdélégation est valable
dès lors que les subdélégataires sont pourvus de la compétence, l'autorité et des moyens
nécessaires.

La codélégation = une même mission ne peut pas être consentie à plusieurs personnes. On considère
qu'une codélégation suppose que chacun des codélégataires ont tous une parcelle de l'autorité,
restriction de l'autorité, donc aucun effet exonératoire sur le plan pénal = Arrêt 24 novembre 2004.

Pour que cette sécurité juridique dure dans le temps, il faut être attentif à l'écoulement du temps, car
la durée est de nature à faire durée l'organisation interne de l'entreprise. Ces événements, la vie de la
société sont susceptibles de faire perdre la cohérence de la délégation de pouvoir.
La cour de cassation rend 2 décisions le 20 juillet 2011 = «  La réalisation d'une fusion de
sociétés est de nature a remettre en cause potentiellement les délégations de pouvoir, cela même si
le délégataire retrouve un poste identique dans la nouvelle structure ».

Les causes d'irresponsabilité pénale : causes subjectives, causes objectives. Les deux causes sont
très peu applicables en droit pénal des affaires.

PARTIE II. LES INFRACTIONS DE DROIT COMMUN COMMISES DANS LE CADRE


D'UNE ACTIVITE D'AFFAIRE

Leçon 1. Escroquerie et délits voisins

En droit pénal on a 3 infractions d'atteinte aux biens ; vol, escroquerie, abus de confiance.
Le vol, l'auteur soustrait frauduleusement la chose.
L'abus de confiance, la victime remet volontairement la chose.
L'escroquerie, la victime remet involontairement la chose, moyens frauduleux pour tromper la
victime.

Dans le monde des affaires, les vols sont rares. En revanche, les abus de confiance et les
escroqueries sont possibles.

L'escroquerie = Art 313-1 CP = « Le fait soit par l'usage d'un faux nom, ou d'une fausse qualité,
soit par l'abus d'une qualité vraie, soit par l'emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une
personne physique ou morale, et de la déterminer ainsi à son préjudice ou au préjudice d'un tiers, à
remettre des fonds des valeurs, ou un bien quelconque, a fournir un service, ou a consentir un acte
opérant obligation ou décharge ».

L'escroquerie c'est l'exemple qu'on donne de l'infraction complexe. Car son élément matériel se
décompose.

Section 1. Les éléments constitutifs de l'escroquerie

A. Différents procédés de tromperie

Le procédé frauduleux est un acte mensonger. Attention, tous les mensonges ne sont pas
punissables. Le mensonge devient punissable s'il constitue soit un usage de faux nom, de fausse
qualité, soit un abus de qualité vraie, soit l'emploi de manœuvres frauduleuses. Ce qui signifie qu'en
dehors de ces situations, le mensonge n'est pas suffisant a caractériser l'escroquerie. Il ne le devient,
que s'il est conforté par des manœuvres extérieures.

L'usage d'un faux nom

Employer un nom qui n'est pas le sien.


À l'usage du faux nom, la JP assimile l'usage d'un faux prénom, il faut que celui-ci soit
déterminant dans le mensonge.

L'usage d'une fausse qualité

La notion est plus délicate. Si on opte pour une conception restrictive, on considère que la qualité
serait les attribues juridiques de l'individu = son age, sa filiation, sa situation matrimonial, son
domicile, sa nationalité, ses titres, sa profession.
Conception plus large = on ajoute à la qualité tout ce qui est fausse affirmation d'un droit =
propriétaire, créancier.
La JP n'a pas tranché entre ces 2 notions. Pour savoir ce qui rentre sous le terme fausse qualité il
faut se référer à la JP.

Pour faire simple, la qualité de salarié, de commerçant, de chômeur, de mandataire, sont des fausses
qualités au sens de l'article 313-1.
Arrêt 12 novembre 2015 → individus embauchés en mars 2002 sur la base d'un CDD par leur
beau-frère dirigeant d'une entreprise de maçonnerie, alors que celui-ci est interdit bancaire depuis le
30 janvier 2002, et avait demandé a ses salariés habituels de ne plus se présenté à l'entreprise,
l'entreprise est placé en liquidation en 2002, cessation des paiements au 4 avril 2002. Les 2
individus ont saisis la juridiction prud'homal afin de réclamer une indemnité = fausse qualité de
salarié. Coupables de tentative d'escroquerie pour l'usage de fausse qualité de salarié.

Cela implique également l'usage d'un titre, titre exercé à une profession.
Arrêt = la fausse qualité de prophète et envoyé de dieu, n'entre pas dans l'usage d'une fausse qualité,
car défaut de preuve.

Limite de cette fausse qualité


La fausse qualité de créancier est insuffisante à caractériser l'élément matériel de l'escroquerie =
arrêt 18 juillet 1968.
La fausse qualité de propriétaire est également insuffisante à caractériser l'élément matériel de
l'escroquerie.
Également, fausse qualité de journaliste et de militant.

L'abus d'une qualité vraie

Ici, la qualité dont abuse l'auteur est une vraie qualité, mais il en fait un usage abusif.
Quelques exemples =
– 30 juin 1999, l'avocat abuse de sa qualité vraie lorsqu'il se fait remettre de l'argent en
assurant qu'il convient de corrompre un liquidateur judiciaire pour obtenir des décisions
favorables.
– Le médecin qui demande prise en charge pour des clients fictifs.
– Notaire qui fait signer des compromis de vente en sachant que le terrain n'est pas
constructible.

Manœuvres frauduleuses
Tout autre mensonge simple, doit être accompagné de manœuvres frauduleuses, si on veut
caractériser l'escroquerie. C'est la forme d'escroquerie la plus fréquente en droit pénal des affaires.

Le terme de manœuvre intègre un acte positif, l’abstention n'est pas possible. Ne constitue pas
une escroquerie, el fait pour un individu de contracter un emploi, en s'abstenant de dire au banquier
qu'il est en liquidation judiciaire.
La manœuvre constitue pour les indivis a présenter les faits d'une manière particulière = mise en
scène pour tromper la victime.

3 catégories de techniques =
– mise en scène
– production d'un écrit
– intervention d'un tiers

Mise en scène
La cour de cass dit que constitue une escroquerie une machination, combinaison de faits,
arrangement de stratagèmes, organisation de ruses, ayant pour but de donner crédit au mensonge.
En droit des affaires, constitue un stratagème les déclarations mensuels de chiffre d'affaire (montant
fictif de chiffre) = escroquerie à la TVA.

Également, le carambouillage = un individu simule la création d'un fond pour acheter de la


marchandise payable à terme, il les revend ensuite au comptant et bien souvent à perte, dans ce
schéma, l'achat de marchandise à terme pour une vente immédiate n'est pas une infraction, toutefois,
la mise en scène consiste à faire croire à l'existence d'une entreprise.

Également, les escroqueries par la carte bancaire, quand on utilise une carte qui n'est pas la
mienne = usage de faux nom. Mais, affaire dans laquelle un individu utilise sa propre carte sur
laquelle il n'a pas d'argent, même ça ne constitue pas une infraction pénale, sauf dans l'hypothèse où
(arrêt 13 septembre 2006) un commerçant utilise à 13 reprises sa carte bancaire à débit différé (du
1 ou 30 du mois, l'argent n'est débité qu'au 30 du mois) dans son propre commerce en simulant des
achats fictifs, il avait neutralisé sa demande préalable auprès de sa banque, conséquence = son
compte est crédité d'une somme importante en raison de cette mise en scène. Poursuivie pour
escroquerie, la cour de cass relève qu'il y avait existence d'une manœuvre frauduleuse, une mise en
scène, condamnation pour escroquerie.

Production d'un écrit


Écrit extérieur au mensonge, qui vient appuyer sur le mensonge.
On le retrouve souvent dans l'escroquerie à l'assurance, ou en matière de fausse facture.
Classiquement, la JP disait que la fausse facture ne pouvait à elle seule constituer une
infraction d'escroquerie. La cour de cass le rappelait régulièrement, arrêt 1980, arrêt 2003.
Cette JP bien installée, a été contrariée récemment par un arrêt de la chambre criminelle du 12
septembre 2006 = On avait les présidents et salariés d'un fond de commerce d'un garage
automobile (appartenant à un grand groupe), ils étaient poursuivis pour avoir tromper le
constructeur en ayant transmit des fausses factures pour recevoir des paiements. La cour d'appel
avait relaxé les prévenus, toutefois, la cour de cass déclare « La présentation de fausse facture
constitue une manœuvre frauduleuse et non pas un simple mensonge écrit » = Les fausses factures
sont auto-suffisantes pour caractériser l'escroquerie.

L'intervention d'un tiers


Cette intervention doit être provoqué par l'escroc. Le tiers est un certificateur du mensonge.
Si le tiers est de bonne foi, il a été manipulé, il ne risque rien pénalement. S'il est de mauvaise foi, il
va être poursuivi pour complicité d'escroquerie.
Exemple = Arrêt 11 juillet 2017, un médecin affirmait avoir effectué des klm dans le cadre des ses
visites, affirmation transmisse par la télétransmission qui nécessite la carte vitale des patients donc
intervention d'un tiers de bonne foi.

Pour que le délit d'escroquerie soit constitué il faut encore qu'il existe une relation de cause à effet
entre les manœuvres et la remise du bien.

B. Le caractère déterminant des procédés de tromperie

La cour de cass s'assure que les moyens employés sont bien la cause de la remise.
Arrêt 8 octobre 2003 = on avait des mouvements de fonds fictifs par émission de chèques ou de
virements sur un compte qui ne reposaient sur aucune opération réelle, afin de convaincre la banque
de lui remettre des fonds.
Sans ces manœuvres, la banque n'aurait jamais remis les fonds = relation de cause à effet.

Cette remise permet de savoir si l'infraction est consommée. Conséquence = c'est au jour de la
remise que commence à courir le délai de prescription de l'action publique.

C. L'objet de la remise

Le CP de 1994 est venu élargir le champ d'application, 3 catégories d'objets =


– Fonds, valeurs, biens quelconques = fonds et valeurs ; même chose / biens quelconques ;
toutes les choses mobilières, les immeubles (depuis l'arrêt 28 septembre 2016)
– Services = Nouveauté. Le législateur consacre une JP de la cour de cass. Escroquerie au
parcmètre ; le temps n'est pas une chose, donc le vol n'est pas caractérisé, le déplacement de
l'aiguille du parcmètre, est un acte qui opère obligation ou décharge, donc on peut attaquer
sur le terrain de l'escroquerie.
– Acte opérant obligation ou décharge = Escroquerie au jugement...

D. Le préjudice

Sous l'empire de l'ancien CP, la JP affirmait que l'escroquerie pouvait être retenu indépendamment
de tout préjudice. Avec une petite évolution à la vieille de l'entrée en vigueur du nouveau CP en
1994, arrêt 3 avril 1991 = la cour de cass opère une revirement en disant qu'en l'absence de
préjudice, l'infraction n'est pas caractérisée.
1994, dans la nouvelle rédaction du CP, art 313, l'escroquerie s'est faite au préjudice de la victime
ou d'un tiers.
Le préjudice est donc un des éléments constitutifs de l'escroquerie. Donc les juges doivent
démontrer l'existence d'un préjudice. La JP semble suivre cette nouveauté. Arrêt 16 octobre 1994,
la remise par la préfecture d'un titre de séjour frauduleux ne constitue pas une escroquerie car par de
préjudice. Pas de préjudice = pas d'infraction. Quelques mois plus tard, la JP revient en arrière, elle
assure que le préjudice se confond avec l'emploi des manœuvres frauduleuses ; arrêt 28 janvier
2015 = Dans la mesure où l'acte remis à l'escroc n'a pas été librement consenti mais obtenu par des
moyens frauduleux, l'escroquerie est caractérisée.

E. L'élément moral

L'escroquerie est une infraction intentionnelle. Elle est caractérisée par la volonté d'obtenir la
remise d'une chose qui appartient à la victime. Il faut vérifier que l'auteur avait connaissance de
cause. Il n'y a pas de dol spécial dans l'infraction d'escroquerie. Celui qui met en place toute une
mise en scène peut difficilement prétendre qu'il est de bonne foi.
La qualité de l'auteur peut être un élément pris en compte pour établir la mauvaise foi. Dans le cadre
de la poursuite d'un commissaire aux compte, il a été déduit qu'il ne pouvait ignorer la fictivité des
comptes.

Section 2. La répression de l'escroquerie

Les peines principales = art 313-1 = 5 ans d'emprisonnement, 375 000e d'amende. Sous réserve
des circonstances aggravante, montent la peine à 7 ans d'emprisonnement et 750 000e d'amende :
– La qualité de l'auteur
– Personne qui prend indûment la qualité d'une personne dépositaire de l'autorité publique ou
chargée d'une mission de service public
– Personne qui fait appel au public, entraide humanitaire ou sociale
– Qualité de la victime
– Bande organisée = 10 ans d'emprisonnement, 1 000 000e d'amende

Arrêt 8 octobre 2008 = escroquerie en bande organisée sur des objets d'art, entente parfaitement
orchestrée qui concourrait à un même but, et dans laquelle chacun avait un rôle prédéterminé sans
lequel la fraude ne pouvait se réaliser.

La tentative est punissable = art 313-3.


Arrêt 1919 = une tentative d'escroquerie est caractérisée pour un médecin qui demande le paiement
d'honoraire d'une expertise qui n'a jamais eu lieu. La compagnie d'assurance avait découvert la
fraude avant le paiement des honoraires, tentative d'escroquerie punissable.

Le point de départ du délai de prescription de l'action publique = arrêt 8 septembre 2010 = la


chambre crim dit que la prescription du délit d'escroquerie constitué par un acte unique commence a
courir du jour où cet acte a été commis, et pas au jour où cet acte aurait été connu de celui qui s'en
prétend victime.

Arrêt 26 septembre 1995 = fausses déclarations auprès de la caisse primaire de l'assurance maladie
qui lui permettent de percevoir une rente d'accident du travail, la caisse découvre l'escroquerie mais
continue pendant 10 ans a verser la rente, l'infraction n'est pas prescrite.

Lorsque les manœuvres ont provoquées la remise d'un chèque, le point de départ de la prescription
est au jour au le chèque est présenté à l'encaissement.

Section 3. Quelques infractions voisines

§1. Les filouteries

Depuis le 19ème siècle, cette infraction est aussi connue sous le nom de la grivèlerie, renvoie à
l’idée qu’une personne va aller consommer dans un restaurent/café sans avoir d’argent (resto-
basket).
Le code pénal de 1810 ignore cette infraction : la grivèlerie pour lui est une forme de vol, et non
une forme d’escroquerie. Il va falloir attendre une loi du 26 juillet 1873 pour que la première
infraction de filouterie apparaisse.

D’autres professionnels vont se plaindre : l’industrie de transports (taxi) ; professionnel de


l’hôtellerie. 1926 puis 1937.

On va ensuite venir réunir ses quatre lois, notamment trois des formes de filouterie : ancien article
401 du code pénal. La loi de 1992 réunie les quatre forme de filouterie : article 313-5.
C’est « le fait par une personne qui sait être dans l'impossibilité absolue de payer ou qui est
déterminée à ne pas payer : 1° De se faire servir des boissons ou des aliments dans un
établissement vendant des boissons ou des aliments ; 2° De se faire attribuer et d'occuper
effectivement une ou plusieurs chambres dans un établissement louant des chambres, lorsque
l'occupation n'a pas excédé dix jours ; 3° De se faire servir des carburants ou lubrifiants dont elle
fait remplir tout ou partie des réservoirs d'un véhicule par des professionnels de la distribution ; 4°
De se faire transporter en taxi ou en voiture de place. »

Le code de la route prévoit aussi une infraction de filouterie : celle du payage : article R 412-17.
Caractéristiques :

– C’est une infraction qui protège les professionnels.

La filouterie d’aliments OU de boissons : peut importe prix de la boisson.


La filouterie hôtelière : les professionnels devant présenté une note au client dans les 10 jours.
La filouterie de transport.
La filouterie de carburant : la loi vise aussi les lubrifiants, tout ce qui sert à mettre dans la voiture.

– Élément intentionnel : le texte du code pénal nous dit : conscience de ne pas pouvoir payer
ou volonté, détermination à ne pas payer. Dans les deux cas il v falloir vérifier que cette
intention est suffisamment caractérisée par les juges du fond : sinon, la cdc sanctionne,
censure les juges du fond.

CA Nancy, mars 2009 : coupable de filouterie de taxi, la prévenue qui ne paie pas la course une fois
s’être fait transportée, elle lui explique qu’elle dispose de la somme à son domicile, elle entre dans
l’immeuble et n’en sort jamais.

Concernant la répression : prescription de l’action publique : filouterie est une infraction


instantanée, sanctions sont communes au quatre cas de filouterie : punie de 6 mois
d’emprisonnement et 7 500€ d’amende.

§ 2. L’infraction de mise à disposition frauduleuse du bien immobilier d’autrui

Introduite par la loi du 18 mars 2003 : article 313-6-1 : « Le fait de mettre à disposition d'un tiers,
en vue qu'il y établisse son habitation moyennant le versement d'une contribution ou la fourniture de
tout avantage en nature, un bien immobilier appartenant à autrui, sans être en mesure de justifier de
l'autorisation du propriétaire ou de celle du titulaire du droit d'usage de ce bien »

Il fallait combler une lacune répressive liée à l’escroquerie de façon générale, car cette infraction
pendant longtemps ne protégeais pas les biens immobiliers.

Le simple fait de mettre à disposition le bien suffit à caractérisé l’infraction.


CA Paris, 18 octobre 2005 : a fait application de cet article pour un individu qui a plusieurs reprise
avait consentie un bail d’habitation, sur lequel il ne possédait aucun droit.

§ 3. L’escroquerie à la billetterie de spectacle

Elle a été introduite par la loi du 12 mars 2012 : article 313-6-2 : « Le fait de vendre, d'offrir à la
vente ou d'exposer en vue de la vente ou de la cession ou de fournir les moyens en vue de la vente
ou de la cession des titres d'accès à une manifestation sportive, culturelle ou commerciale ou à un
spectacle vivant, de manière habituelle et sans l'autorisation du producteur, de l'organisateur ou du
propriétaire des droits d'exploitation de cette manifestation ou de ce spectacle, est puni de 15 000 €
d’amende. »
L’alinéa deux précise qu’« est considéré comme titre d'accès tout billet, document, message ou
code, quels qu'en soient la forme et le support, attestant de l'obtention auprès du producteur, de
l'organisateur ou du propriétaire des droits d'exploitation du droit d'assister à la manifestation ou
au spectacle. »

Cette infraction a pour but de lutter contre un phénomène : la vente de billet sauvage. Le législateur
a créer une infraction d’habitude, un seul cet ne suffira pas à caractériser les faits ; de plus, elle peut
être commise par tout moyen, pas seulement sur internet.

Leçon 2 : L’abus de confiance et les infractions voisines

Article 314-1 du code pénal : « L'abus de confiance est le fait par une personne de détourner, au
préjudice d'autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu'elle a
acceptés à charge de les rendre, de les représenter ou d'en faire un usage déterminé. »
Souvent, c’est un comportement qui résulte de relations contractuelles, il y a le détournement de
choses remises dans un cadre consensuel, contractuel.

Ancien code pénal : l’infraction constituée que si la chose remise dans un cadre exclusivement
contractuel, dans le cadre de contrat nommé par le code pénal.

La loi de 1994 supprime cette liste limitative de contrat, on a donc étendu cette infraction,
simplifiant son régime et on peut faire rentrer bien plus de comportement.

Section 1. Les éléments constitutifs

§ 1. Condition préalable : la remise d’une chose

Objet : fonds, valeurs, biens quelconques. Ce sont des termes généraux, désirant des catégories
assez vastes. Le terme de biens quelconques doit être entendu comme tout bien de nature corporel
ou incorporel, dès lors qu’il est susceptible d’appropriation. La Cour de cassation admet qu’on
puisse détourner un numéro de carte bancaire. On peut détourner l’utilisation d’un temps de travail,
arrêt 19 juin 2013.
La question s’est posée concernant la clientèle : arrêt 16 novembre 2011 : chambre criminelle
précise que les dispositions de l’abus de confiance s’appliquent à un bien quelconque et que la
clientèle est bien un bien susceptible d’être détourné.

Arrêt 22 mars 2017 : société commerciale de télécommunication avait porté plainte à l’encontre un
des directeurs d’agence, en dénonçant des faits de détournement de clientèle.
Les immeubles : comme en matière d’escroquerie, on a une exclusion traditionnelle des immeubles,
ce ne peut être qu’un bien mobilier. Crim., 10 octobre 2001 : affaire où propriétaire prête
appartement a ami, qui refusa de quitter les lieux. Juge du fonds avait essayé de faire passe-passe,
avec détention des clés, donc bien mobilier. Mais Cour de cassation dit que l’immeuble au regard de
sa nature, ne rentre pas dans les prévisions du texte.

Mais on a eu un revirement en matière d’escroquerie, donc certains auteurs pensent que pour des
raisons de cohérence, la Cour de cassation va finir par l’étendre à l’abus de confiance.
Il faut que cette chose ait été remise à titre précaire, peut importe le fondement de cette remise.
Conséquence : n’importe quel type de contrat qui emporte remise d’une chose à titre précaire, peut
faire l’affaire. Le contrat de vente entraîne transfert de propriété de la chose, donc pas remis
précairement ; autre contrat exclus : les contrats de prêt d’argent.

La question s’est posée pour les prêts d’argent : Crim., février 2007 : contrat de prêt immobilier : la
Cour écarte abus de confiance à un contrat de prêt d’argent, considérant que ce contrat emporte pour
la banque remise des fonds en pleine propriété.

La Cour a dit la même chose pour des contrats équivalents, en matière d’honoraires de client, dans
cadre exercice activité médicale.

Autre exemple : contrat de prestation de service, la Cour de cassation va dire que l’abus de
confiance, remis à titre précaire, les fonds remis en vertu de prestation de service leur ont été remis
en pleine propriété même si à l’époque il se sait déjà dans l’impossibilité de rembourser le contrat.
Cela est logique en matière contractuelle.

La remise peut être faite en dehors du caractère contractuel, notamment lorsque la chose a été
remise dans un cadre légal ou réglementaire. La chose peut donc aussi être remise dans un avant
contrat, arrêt 18 octobre 2000.

Crim., 18 Octobre 2011 : chargé de td avait remis à l’un de ses collègues ses notes de cours, et il a
publié un ouvrage avec ses notes. Non lieu fondé sur l’absence de précarité.

L’abus de confiance comporte trois éléments constitutifs :

– Acte matériel de détournement : c’est le détournement de la chose remise à charge de la


rendre. L’acte commis caractérise une interversion de titre, Émile Garçon. Ce qui importe
est de démontrer que le détenteur va se comporter comme le prolétaire véritable, alors qu’il
ne l’est pas. Forme que peut prendre le détournement :

• Usage abusif : ça ne devrait se résoudre que sur le terrain de l’exécution contractuelle. Ici faut
établir une transgression des dispositions contractuelles, par exemple personne qui échoit somme
d’argent à charge de les distribuer mais en les gardant.

• Retard dans la restitution : parfois convenu le respect d’une échéance, le simple retard ne
constitue pas le détournement, mais par exemple ne commet pas l’infraction le mandataire d’une
compagnie aérienne qui tarde à reverser la somme des billets. Mais si retard dans la restitution
traduit une infraction délictueuse, alors ce retard devient frauduleux. Crim., 23 mars 1987 : commet
bien abus de confiance refus restitution tableaux.

• Refus de restituer : forcement refus intentionnel.

• Impossibilité de restituer : cas fortuit, force majeur, négligence : responsabilité civile mais pas
pénale. Pour que l’abus de confiance soit retenu il faut que impossibilité résulte d’actes frauduleux
volontaire de l’auteur. Crim., 23 mai 2013 : La cour indique que constitue un abus de confiance le
fait pour un avocat de déposer les fonds reçus pour le compte de ses clients sur un autre compte que
celui ouvert au nom de la CARPA, peut importe qu’une accord existe ou non.

– Préjudice : doit être causé envers autrui, c’est un élément essentiel au délit. En théorie, à
défaut de préjudice, l’infraction ne peut pas être constituée. De manière générale, doctrine et
JP admettent que le délit est constitué à partir de l’acte de détournement, peut importe que
l’auteur ait profité ou non du bien détourné. On prive de ces droits et donc préjudice envers
autrui.

L’ancien code énumérait les victimes potentiels d’un abus de confiance (propriétaire, possesseur,
détenteur, …). Cette liste a été supprimé. Crim., 6 mars 1997 : La Cour avait censuré un arrêt qui
constatait un détournement de chèque réalisé par l’employé d’un expert comptable, refusant toute
indemnité à la partie civile, car chèque n’était pas détourné à son propre préjudice. Cdc censure ce
raisonnement, il était détenteur de ses chèques, de plus le fait qu’une victime soit indemnité par son
assureur n’empêche rien.

– Élément intentionnel : auteur a connaissance caractère précaire de détention et de


l’obligation d’en faire un usage déterminé.

§ 2. Les aspects répressifs

L'abus de confiance est puni de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. Il existe
des circonstances aggravantes, articles 314-1-1 et s.

L’abus de confiance est une infraction instantanée, le point de départ de la prescription est au jour
du détournement et pas au jour de la remise. Néanmoins, une JP constante admet que le point de
départ puisse être retardé au jour où la victime a été capable de découvrir l’infraction.
Crim., 7 mai 2002 et Crim., 23 mai 2002 : président d’une association sportive pour avoir détourné
fonds de son association par moyen chèque en 1992 mais découverte en 1999.

Leçon 3 : Le recel

Sous l’ancien code pénal, pendant longtemps il a été considéré comme un cas de complicité et pas
comme une infraction autonome. Il a fallut attendre une loi du 22 mai 1915, prévu aux articles 321-
1 à 321-5 du code pénal. C’est une infraction de conséquence.

« Le recel est le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose, ou de faire o ffice
d'intermédiaire afin de la transmettre, en sachant que cette chose provient d'un crime ou d'un délit.
Constitue également un recel le fait, en connaissance de cause, de bénéficier, par tout moyen, du
produit d'un crime ou d'un délit. »

Section 1. Conditions préalables

Il faut une infraction préalable : le texte vise les crimes et les délits. En revanche, la nature de
l’infraction est parfaitement indifférente. Classiquement, ce qu’on trouve le plus couramment : vol,
escroquerie et abus de confiance. Il va falloir démontrer que cette infraction existe bien.
Il faut qualifier l’infraction d’origine, et peut importe que l’auteur ai été puni, ce qui compte est
seulement l’existence de l’infraction.

Chose objet du recel : nature de la chose importe peu et dépend plutôt de l’infraction d’origine.
On a toujours considéré que les immeubles étaient exclus du recel.
Biens incorporels : JP l’avait admis à propos d’une créance, qu’elle puis être une chose objet du
recel. La question était plus sensible de savoir si on pouvait receler une information : en 1994 elle
dit que c’est possible ; arrêt 3 avril 1995 : opérer revirement JP, violation secret de fabrication en
disant qu’une information échappe aux prévisions du code pénal. Mais si elle est matérialisée sur un
support, ça pose moins de difficulté.

Autre question : la prestation de service, en principe ça n’entre pas dans le cadre du recel-détention,
mais la JP parfois a utilisé le recel-profit.

Peut importe que cette chose ne se soit pas retrouvé en nature chez le receleur.

Section 2. Éléments constitutifs


§1. Un élément matériel

Deux hypothèses possibles selon le code :

– Recel-détention : dissimuler, détenir, transmettre ou faire office d’intermédiaire en vue de


transmettre.

Honoraires et avocat : condamné pour recel, avocat d’une société connaissant situation financière de
la société et avait pourtant accepté de recevoir somme importante, qui provenait abus de biens
sociaux.

– Recel-profit : le fait de bénéficier par tout moyen du produit de l’infraction préalable.

On sanctionne ici le receleur, profitant de l’usage de cette chose recelée.

§2. Un élément intentionnel

C’est ici la mauvaise foi de l’agent : établir que l’agent avait connaissance de l’origine délictueuse.
Pas nécessaire que cette connaissance soit précise.

Moment où il faut être de mauvaise foi : quand je profite de la chose.


Revirement JP, 1977 : Chambre criminelle dit qu’il n’y a pas de recel punissable de la part de
l’acquéreur d’un bien quand il y a régularité de l’acquisition du bien : bonne foi au moment de
l’acquisition.

Section 3. La répression du recel

L'article 321-1 puni le recel d'une peine de 5 ans d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende. En
réalité on peut élever cette amende jusqu'à la moitié de la valeur des biens recelés. Il s'agit de
frapper les receleurs professionnels.

Circonstances aggravantes : habitude, le recel commis en utilisant les facilité que procure l'activité
professionnel, le recel commis en bande organisée. Les peines sont portés à 10 ans
d'emprisonnement et 750 000 euros d'amende en cas de circonstance aggravante.
Le recel peut encore être aggravé lorsque l'infraction d'origine est punissable d'une peine privative
de liberté supérieure à celle encourue pour le recel, le receleur encoure la peine prévue pour
l'infraction d'origine.

Pour la prescription de l'action publique, le recel n'est pas une infraction instantanée, mais
continue. Ce qui veut dire que le point de départ est fixé au jour ou le délit prend fin, cad le jour ou
le receleur se débarrasse de l'objet recelé.

Leçon 4 : Le blanchiment

Le blanchiment a un point commun avec le recel, il se situe dans le sillage d'une infraction
d'origine. Les deux consistent a justifier l'origine de biens ou de revenus.

En matière de blanchiment, on fait face à une infraction générale de blanchiment et des infractions
spéciales de blanchiment.
Typiquement ; infraction spéciale ; blanchiment en matière de stupéfiant.
Sur l'infraction générale de blanchiment, bien avant de faire l'objet d'une incrimination cette
technique a été inventée par des gangs américains dans les années 20. D'où le nom « blanchiment »,
ils mélangeaient l'argent illicite avec les revenus d'une entreprise de blanchiment.

Aujourd’hui, le blanchiment est prévu à l'article 324-1 du CP issu d'une loi du 13 mai 1996.

Section 1. Les éléments constitutifs

Le blanchiment suppose l'existence d'une infraction d'origine, comme pour le recel. Il suppose d'être
lié à un profit, un produit, issu d'un crime ou d'un délit qui a préalablement existé.
L'infraction doit être un crime ou un délit, pas de contravention.
Le code ne spécifie pas plus le type d'infraction, il ne peut toutefois que s'agir d'infraction
permettant de dégager des fonds et des biens.
Comme en matière de recel, la connaissance de la qualification exacte de l'infraction d'origine est
indifférente pour l'auteur.
Classiquement c'est plutôt des vols de l'escroquerie, des abus de confiance, de la fraude fiscale, des
faits de corruption...

§1. Les élément matériels

L'article 324-1 prévoit deux formes de blanchiment ;

– le blanchiment par justification mensongère

« Le fait de faciliter par tous moyens la justification mensongère de l'origine de fonds, de bien ou
de revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit, ayant procuré à celui-ci un profit direct ou
indirect.  »

Il suffit d'établir l'existence d'une justification mensongère. Cette justification peut se faire par tous
moyens.

– le blanchiment par concours à une opération financière

« Le fait d'opérer un placement, une dissimulation ou conversion, du produit direct ou indirect d'un
crime ou d'un délit. »

C'est la forme la plus courante de blanchiment.


Placement : le fait d'investir des sommes dans la souscription d'une augmentation de capital.
Dissimulation : tout ce qui relève d'un montage juridique, le fait d'ouvrir plusieurs comptes
bancaires dans plusieurs pays.
Conversion : le principe est de transformer des biens ou des fonds en d'autres biens ou autres fonds.
Conversion de liquide en chèque.

Sur cette deuxième forme de blanchiment, la question s'est posé de savoir si on pouvait faire de
l'auto-blanchiment.
L'auteur de l'infraction d'origine est aussi l'auteur du blanchiment. En principe, on devrait avoir une
incompatibilité de qualification, l'auteur de l'infraction du blanchiment ne peut pas être l'auteur de
l'infraction du blanchiment. Sauf que la chambre crim n'a jamais fait application de cette
incompatibilité en matière de blanchiment. Régulièrement, la chambre crim affirme que cet article
est applicable à l'auteur du blanchiment qu'il a lui-même commis. Elle admet d'auto-blanchiment.
Arrêt de principe = 14 janvier 2004.

Jusqu'en 2015 la Cour de cass l'admettait sans justification précise. Mais dans un arrêt du 9
décembre 2015, la Cour fonde sa décision, elle va plus loin. Elle se sert du fait que le blanchiment
serait une infraction distincte, autonome de l'infraction d'origine, a partir de la, il n'y a aucune
difficulté a établir que l'auteur de l'infraction d'origine et l'auteur du blanchiment soit la même
personne.

§2. L'élément moral

Les faits de blanchiment sont punissables que si ils ont été commis de manière intentionnelle. Il
suffit d'établir que l'individu savait que les fonds et les biens avait une origine frauduleuse.

Le CP, sur cette question, apporte une autre précision quand on doit prouver cette intention, article
324-1-1 = présomption concernant la preuve de cette intention. L'article résulte de la loi du 6
décembre 2013. On va présumer l'origine délictueuse des faits. C'est une présomption simple : arrêt
du 9 décembre 2015, la chambre crim est venue préciser que cette présomption, pour être mis en
œuvre, suppose la réunion de conditions soit de fait, soit de droit.

En plus de cette présomption du CP, on en a une dans le code des douanes = loi du 3 juin 2016.

Section 2. La répression

Petite particularité de la prescription de l'action publique ; le blanchiment depuis la loi de 2017, s'il
est qualifié de crime ; 20 ans, qu'il est qualifié de délit : 6 ans.

Le blanchiment est puni de peine correctionnelle : 5 ans d'emprisonnement et 375 000 euros
d'amende.
3 circonstances aggravantes ; habitude, activité qui facilite le comportement, bande organisée. Le
blanchiment passe à 10 ans d'emprisonnement et 750 000 euros d'amende.
Concernant le contenu de l'amende, même principe que pour le recel.
Si l'infraction d'origine prévoit une peine supérieure à celle encourue pour le blanchiment, l'auteur
encourra de la peine de l'infraction d'origine, d'où la coloration criminelle.
Système identique au recel. Toutefois, la tentative de blanchiment est punissable.

Depuis la loi du 6 décembre 2013, on a étendu le système de la repentance qui permet d'accorder
une exemption de peine (ou de réduire de moitié la peine) à celui qui a tenté de commettre une
infraction de blanchiment si elle a avertie les autorités afin de mettre fin au délit et d'éviter la
réalisation de l'infraction.

La peine de confiscation, la loi de 2013 est venue compléter les conditions relatives à la
confiscation. Il est possible de réaliser une confiscation, avant elle ne pouvait être réalisé que sur les
personnes physiques, pas sur les personnes morales.
Cette lacune était regrettable. La loi de 2013 étend ce mécanisme à l'encontre des personnes
morales.

La déclaration de soupçon : Code monétaire et financier, L.561-1 = certaines catégories de


personne ont des obligations afin de lutter contre le blanchiment des capitaux. Le but est d'imposer
à certains professionnels une certaine vigilance afin d'éviter ces opérations de blanchiment. Ils ont
l'obligation de déclarer les infractions, déclaration de soupçon = obligation de déclarer des
opérations dès lors qu'elles ont des bonnes raisons de soupçonner qu'elles sont illicites.
Parmi ces professionnels, il y a les avocats, les banquiers. Les avocats se sont montré hostiles, dès
lors un mécanisme leur est propre.

Leçon 5 : Corruption et trafic d'influence


Rapport de l'UE : Aucun des EM de l'UE n'était épargné par la corruption, elle coûtait 120 milliards
d'euros par an.

La corruption est un mal universel qui atteint tous les pays du monde. Il suffit de se reporter au
classement, ONG qui dresse tous les ans le classement des pays en fonction de leur degré de
corruption. Pour les pays les plus corrompus ; les pays en voie de développement. En tête du
classement on y trouve des EM européens, les premiers, les moins corrompus au monde, les pays du
nord : Suède, Islande, Norvège.
Pour la France, elle se situe entre la 20ème et la 25ème place.

Au quotidien, il est très rare qu'on se trouve face à des actes de corruption (en France).
Alors que dans les pays moins développés, la corruption touche la vie quotidienne.
D'où la nécessité de lutter contre la corruption de manière générale, car elle va s'appliquer au monde
économique et va laisser des portes d'entrées aux pouvoirs mafieux vers les pouvoirs politiques.
On a des textes qui viennent lutter contre la corruption, certains sont des le CP.

Comme en matière de blanchiment, il existe une corruption générale, et des corruptions spéciales (=
subornation de témoins ; le fait d'acheter un faux témoignage, corruption en matière d'élection, en
matière de douanes, en matière de travail...)

Corruption générale : le CP réprime la corruption passive et trafic d'influence passive ; article 432-
11 et suivants, et d'autre part, la corruption active et le trafic d'influence active : article 433-1 et
suivants.

Même sur cette infraction générale, elle a fait l'objet de plusieurs modifications importantes. À
partir des années 2000 : loi du 23 novembre 2007, loi relative à la lutte contre la corruption.
Cette loi permettait d'assurer l'adéquation du droit français à nos engagements internationaux et à la
convention de 1999, ainsi qu'à la convention MERIDA convention contre la corruption de 2003.
Plus récemment, nouvelle loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la
corruption = loi sapin II. Le point le plus important de cette loi est de donner naissance à un nouvel
acteur ; l'agence française anti-corruption qui vient remplacer un autre acteur, l'ancien service
central de prévention de la corruption.
Pour mener à bien l'exercice de sa mission, elle comprend une commission chargé des sanctions ce
qui lui permet de prononcer des sanctions, elle statut par décision motivée. Par exemple, elle peut
prononcer une sanction pécuniaire dont le montant ne peut pas excéder 200 000 euros.

Section 1. Définition

La corruption est l'agissement par lequel une personne investie d'une fonction déterminée publique
ou privée, sollicite un don, une offre, une promesse, en vue d'accomplir, retarder, ou omettre un
acte entrant d'une façon directe ou indirecte dans le cadre de ses fonctions. Cela implique la
violation d'un devoir imposé dont on a la charge par celui qui commet l'acte.

Le droit français distingue 2 sortes de corruption ;

– corruption passive

Il y a corruption passive si on se place du coté de la personne qui va trafiquer de cette fonction en


sollicitant ou en acceptant une contrepartie. Il y a corruption passive si on se place du coté du
corrompu.
– corruption active
Elle va désigner celui qui obtient ou s'efforce d'obtenir, moyennant la contrepartie,
l'accomplissement, le retard, ou le non accomplissement. Il y a corruption active si on se place du
coté du corrupteur.

Le corrompu n'est pas le complice du corrupteur, et inversement.


Ces deux corruptions sont indépendantes l'une de l'autre.
Deux décisions vont venir rappeler cette indépendance, arrêt 23 juillet 2010 = l'assemblée plénière
juge que la cour de justice de la république saisie de fait de corruption passive n'est pas tenu par les
termes d'une cour d'appel statuant sur le délit de corruption active commis par les autres partis.
Peu après cet arrêt, un autre arrêt est rendu par la convention de révision de la Cour de cass, 6 juin
2011 : Une décision de relaxe du délit de corruption passive ne constitue pas un élément nouveau de
nature à faire naître un doute pour le délit de corruption active jugée par une autre juridiction.
Arrêt 4 avril 2012, affaire du premier substitue de Bobigny.

On assimile souvent corruption et trafic d'influence, même distinction ; trafic passif, trafic actif.

– Le trafic d'influence passif est imputable à une personne qui exerce une fonction, cette
personne se prévaut d'une influence réelle ou supposée pour obtenir à son interlocuteur des
avantages ou des aveux.
– Le trafic d'influence actif est le miroir du trafic d'influence passif.

La conséquence d'avoir placé ces deux infractions au même endroit dans le code pénal ; éléments
constitutifs communs, et d'autres sont différents.

Section 2. Les éléments constitutifs

§1. Les éléments communs

A. La qualité de la personne corrompue

Article 433-1 envisage la corruption des personnes dépositaires de l'autorité publique


(fonctionnaires de police, de gendarmerie, les magistrats...), les personnes investies d'un mandat
électif public (maires, conseillers municipaux,...), ou les personnes chargées d'une mission de
service public (maîtres de conférence....).
Article 445-1 on a introduit un délit de corruption pour le secteur privé, personnes privées qui
exerce dans le cadre d'une activité professionnelle ou sociale, une fonction de direction ou un travail
pour une personne physique ou morale, ou un organisme quelconque.

B. Les moyens délictueux

Deux verbes servent a désigner l'attitude reprochée aux auteurs ; il sollicite ou agréé des dons, des
présents, ou un autre avantage. Cette simple sollicitation, suffit a caractériser l'infraction. Elle est
consommée dès le moment où la sollicitation a été émise, peu importe que cette sollicitation a été
réalisé ou pas. (prof qui demande de l'argent en échange d'une bonne note, la simple demande
caractérise l'infraction)
Exemple ; infraction caractérisée pour un adjoint au maire qui autorisait des actes en échange d'une
contrepartie.
Autre exemple chambre crim, 20 mai 2009 : maire d'une commune qui réclamait à ses administrés
une somme d'argent pour administrer un permis de construire.
Lorsque le corrompu agréé, son interlocuteur lui a proposé de réaliser ou de ne pas réaliser un acte
de sa fonction. Au moment où le corrompu accepte, agréé, l'infraction est caractérisée au moment
de l'échange des consentements.

Du coté du corrupteur, le code utilise les termes ; proposer ou céder.

Il peut y avoir interposition de personnes, le code dit que la sollicitation peut se faire directement ou
indirectement. Ce tiers qui intervient, pourra se voir reprocher ce comportement, selon qu'il soit de
bonne ou mauvaise foi.

Le code nous dit que cette sollicitation, cet agrément, cette proposition, a été formulée sans droit.
Cette précision n'a aucun sens, le législateur vient ajouter une exigence qui n'a pas de sens car si on
sollicite une somme d'argent en contrepartie d'un service, il n'a aucun droit, donc cette exigence
n'ajoute rien en matière d'élément constitutif.
Exemple, arrêt du 30 juin 1999, la Cour de cass dit qu'est nécessairement sans droit, la sollicitation
de la part d'un élu, des fonds destinés au financement d'un parti politique.
Autre exemple, est nécessairement sans droit le fait pour un policier d'accepter une somme d'argent
en échange de l'absence de contravention.

C. L'objet de la sollicitation

Le prix de la corruption est soit une offre, une promesse, un don, un présent, ou avantage
quelconque.
Ensemble de termes qu'on peut reprendre assez largement, arrêt cour d'appel de Rouen du 21 avril
1986 : vient préciser les mots « offre » et « promesse », ils ont une portée générale et peuvent
recouvrir des avantages non matériel, notamment des avantages d'ordre social, intellectuel.. dès lors
qu'ils ne sont pas purement subjectifs.
En pratique, les avantages sont rarement purement moral, ils sont souvent matériels. Biens
immeubles, biens meubles, argent ( le + souvent), objets précieux, versements indirects, crédits
bancaires, octroi d'un prêt...

Sous l'empire des textes anciens, on s'était demandé si la chose offerte pouvait constituer en un
avantage quelconque, arrêt 14 octobre 1975, un ingénieur fonctionnaire avait menacé un
entrepreneur de l'exclure du marché public s'il ne licenciait pas un de ses employés, assouvissement
d'une haine comme objet de la corruption. L'assouvissement d'une haine ne pouvait pas être
l'objet de la corruption car purement moral.

Toutefois, la promesse de relation sexuelle peut être considérée comme objet de corruption.
Cette solution ne fait aujourd’hui plus aucun doute, 30 septembre 2009, la Cour de cass juge qu'un
officier de police qui avait demandé des pratiques sexuelles à des femmes en GAV = corruption
passive.

La loi du 13 novembre 2007 a ajoutée que cette remise peut être faite pour le compte d'une autre
personne, cad qu'on peut corrompre pour avantager une autre personne.

D. Le moment de la sollicitation ou de l'agrément, ou de la proposition

Avant la loi du 30 juin 2000, le code imposait l'antériorité de la sollicitation par rapport à l'acte
proposé par le corrompu.
Exemple, arrêt 14 mai 1986, un inspecteur des impôts qui entre en relation avec un contribuable
soumis à un redressement fiscale, il va lui fournir un formulaire qui lui fera gagner devant le
tribunal administratif, plus tard, il lui demande rémunération pour le formulaire, il est poursuivie
pour corruption. La chambre crim va censurer la Cour d'appel pour avoir méconnu l'antériorité de
l'échange des consentements.

Cette distinction du moment de la sollicitation n'était pas toujours facile.


Mais, on a eu des hypothèses où cette antériorité était plus discutable dans le cas où plusieurs actes
avaient été accomplis en échange d'un cadeau, si on isole chaque acte, pas de corruption car cadeau
est donné après l'accomplissement de l'acte. Toutefois, on admet le tissu de relation, et que le don
qui accompagne l'accomplissement de l'acte permet de s'assurer des actes futurs, donc antériorité de
la sollicitation des actes.

Antériorité vivement critiquée par la doctrine. La loi de 2000 va supprimer du CP cette condition
d'antériorité. Elle ajoute « à tout moment » dans la définition de la corruption. En réalité, l'article
432-11 disait que la sollicitation était fait à tout moment, cette innovation était mal placée dans le
texte, elle ne supprimait pas la condition de l'antériorité. Le législateur, par une loi du 17 mai 2011,
vient rectifier cette erreur, elle supprime définitivement cette condition d'antériorité.

§2. Les éléments propres

I. Le but des manœuvres constitutives de la corruption

La corruption est une proposition à son interlocuteur en vue que celui-ci accomplisse ou non, ou
retarde l’accomplissement d’actes de sa fonction ou d’actes facilités par sa fonction. Un lien de
cause à effet doit lier, unir les promesses, les œuvres aux actes ou abstention attendues du
corrompu. Le code vise un acte de la fonction ou un acte facilité par la mission.
Acte de la fonction : ici cela veut dire que l’on a un acte qui rentre dans les attributions de
l’interlocuteur. Autrement dit, tous les actes qui apprennent au titulaire du mandat soit car il a la
capacité de les accomplir seul ou en concours avec d’autres personnes. Ce ne sont pas des actes
qu’il accompli lui même mais il participe à la préparation. Ce concept est entendu largement par la
JP car dans un arrêt crim, du 29 juin 2005 la CDC a eu l’occasion de juger qu’il fallait qu’il
s’agisse d’un acte qui rentre dans les attributions de l’intéressé. On exclut donc, tous les actes
qui ne sont pas dans le cadre légal ou réglementaire d’un fonctionnaire par exemple.
➡ Exemple : il y a acte de la fonction pour un fonctionnaire de police qui propose de dresser un PV
qui constaterait une infraction pénale. De la même façon, un acte de fonction: surveillant de prison
qui contre rémunération, possibilité de voir un prisonnier alors que le parloir était supprimé pour
cause de discipline.

Dans un arrêt du 16 mai 2001 : la chambre criminelle a prouvé d’être rentré en voie de corruption
pour un maire vice président du conseil général, et pour l’attribution de marchés publics concernant
la voirie, il moyennait cette attribution et ce maire arguait pour sa défense du caractère collégial des
commissions d’appel d’offres. La CDC refuse le raisonnement et retient que les candidatures
proposées par les entreprises étaient prédéterminées et que les dossiers présentés aux membres
étaient admis par le maire, il avait fait le choix lui même. La seule limite : cet acte soit
complètement étranger aux attributions de la personne, des faits imaginaires.

On s’est posé la question de savoir si cela rentrait dans l’hypothèse ou le fonctionnaire admettait
que l’acte appartenait à ses fonctions. Sous l’empire de l’ancien code pénal cela aurait pu être admis
(arrêt 1813). Mais ce point de vue était difficile à soutenir et il va y avoir un revirement de JP le 31
mars 1827 sous l’empire toujours de l’ancien code, qui abandonne cette JP. Mais le code vise aussi
les actes facilités par la fonction : accomplir des actes facilités.

Cette hypothèse n’a pas toujours donné lieu à l’incrimination et jusqu’en 1943 le trafic d’actes
étaient impunissables. Il s’agit en réalité de tous les actes qui ne rentrent pas dans les prérogatives
de l’intéressé mais actes qui sont rendus possibles en raison du lien étroit qui unit les attributions
effectivement exercées et l’acte trafiqué. On va considéré qu’il y a acte facilité quand un élu va
communiquer des renseignements non pas car il participe à l’acte mais il en a connaissance grâce à
son mandat. Par exemple pour un fonctionnaire de préfecture qui proposait à des personnes dans
une situation irrégulière, contre rémunération, une délivrance des titres de séjour.

➡ Autre exemple : un arrêt du 31 octobre 2012, affaire qui mettait en scène les membres de la
police, avait été mise en examen car ils communiquaient des informations d’autres personnes à un
truand. Le commissaire divisionnaire avait accès à ces informations : acte facilité par la fonction.
C’est le but de la corruption, trafiquer de manière générale.

II. Le but des manœuvres constitutives d’un trafic d’influence

Contrairement à la corruption, l’individu ne propose pas de trafiquer de sa fonction. Ici le but des
manœuvres consiste à abuser de son influence en vue d’obtenir au profit de l’interlocuteur certaines
faveurs auprès de certaines autorités. Si l'on veut caractériser un trafic d’influence, on va déterminer
que le coupable à abuser de son influence dans un but spécifique, donc faire obtenir des faveur et
tout cela auprès d’autorité sur lesquelles est censée agir l’influence.

A. La notion d’influence

Code : abuser de son influence réelle ou supposée. À la différence de la corruption ou le


fonctionnaire ou l’élu monnaient un acte de sa fonction alors qu’en matière de trafic d’influence,
l’individu se place en dehors de sa fonction et vient user de manière abusive du crédit qu’elle
possède ou qu’il croit posséder du fait de sa position dans une société ou dans l’administration du
fait des liens, de collaboration qu’il a pu tisser avec d’autres fonctionnaires, élus. On ne trafique pas
de sa fonction mais bien de sa qualité. La CDC rappelle souvent la distinction.
➡ Exemple : le cas pour un président d’une société de TP qui effectue les travaux de rénovation au
domicile d’un ingénieur, qui lui donne du fioul. Le but du président de société est de concilier la
bienveillance du fonctionnaire pour connaître les futurs marchés de son administration.
➡ Autre exemple : un directeur régional du service de la garantie or d’un bijoutier, il voulait que
deux PV soient classés. En revanche comme il est le directeur, il a sûrement tisser des liens pour
classer cela. Il abuse de la situation, de son influence pour qu’un acte soit accompli.

B. Les faveurs

On va se rapporter à la JP, au code d’interdire « en vue d’obtenir des distinctions, emplois, marchés,
ou tout autre décision favorable ».
– Les distinctions : cela vise les récompenses de manière générale. Un fonctionnaire qui
monnaie son influence pour faire obtenir la légion d’honneur serait coupable de trafic
d’influence. Il y a peu de JP.
– Les emplois : ici cela vise tous les poses qui sont situés à l’administration dont les titulaires
sont nommés ou investis par l’autorité. Par exemple, contre un individu, un trafic d’influence
ou il voulait être nommé comme juge de paix et il avait versé une somme à une personne qui
alléguait son influence.
– Les marchés : ici en réalité on entend les marchés publics, octroi de travaux exécutés pour
le compte d’une administration rentre dans le cadre de l’infraction.
– Tout autre décision favorable : la JP affirme que c’est une décision, au lieu d’être obtenue
par des moyens légitimes a été obtenue par des moyens d’influence coupable. On va venir
sanctionner les moyens irréguliers pour obtenir cette décision. Peu importe que la décision
possède un objet ou non : par exemple un particulier qui pensait commettre une infraction et
s’est rapproché d’un individu en proposant une somme d’argent en échange d’étou ffer une
affaire alors qu’aucune infraction n’a été commise : infraction imaginaire mais il y a bien un
traité d’influence.

La décision favorable peut être d’ordre judiciaire par exemple user de son influence pour un pourvoi
en cassation ou alors purement d’ordre administratif, comme l’obtention d’un titre de séjour. La
CDC a une acceptation large de décision favorable et la bien souvent montré notamment dans une
affaire Marchiani, cass, crim, 19 mars 2008, qui a donné à la cass, crim, d’étendre au maximum ce
concept de décision favorable. Dans cet arrêt un homme qui a été préfet, député européen.. et avait
monnaie son influence auprès d’une société allemande qui fabriquait des chars pour les français.
Ces chars d’assaut avaient été commandés par les Émirats. La bonne exécution du contrat dépendait
évidement de la bonne exécution du contrat principal. Ici les dirigeants de la société allemande avait
eu recours à un homme pour aplanir toutes les difficultés. Pour la CDC, cela est obtenir une
décision favorable. Cela veut dire que le concept est large. Le simple avancement d’un dossier peut
être considéré comme une décision favorable.

Sur quelle autorité s’exerce cette influence ? On vise certaines autorités sur laquelle l’influence doit
s’exercer : une autorité ou une administration publique : cette expression vient désigner plus
souvent les personnes physiques alors que quand on vise une administration publique, on vise plus
souvent les personnes morales. Il est intéressant de noter que cette administration ou autorité doit
être française.

On a voulu savoir si on pouvait étendre des notions ou autorités ou administrations étrangères : CA,
paris, 15 février 1941 où la CA avait répondu de manière négative. Ce trafic d’influence ne pouvait
s’appliquer. Dans cette affaire : individu français ancien chef de police en Haïti et qui promettait la
facilité de la nationalité. Il monnayait son influence pour obtenir une nationalité. La CA de Paris
refuse d’étendre le trafic d’influence. Le législateur a vise l’autorité publique et donc seulement
l’autorité française.

La solution serait la même aujourd’hui ? Dans le code pénal actuel on vise seulement « une
autorité » et non l’autorité française comme dans l’ancien code. On a conçu l’infraction pour des
faveurs et il n’appartient pas à la France de protéger des valeurs hors de notre territoire.

§3. L’élément moral de l’infraction

Cet élément est complexe car il suppose en premier un dol général et un dol spécial. Le dol général
est que l’agent agit contre les prescriptions légales. À partir du moment ou l’on propose, c’est un
acte volontaire et il n’y a pas de difficultés particulières. Les juges caractérisent parfois cet élément,
par exemple, 19 mars 2003 au sujet de deux journalistes qui étaient pigistes pour FR3 et couvraient
diverses courses pédestres, monnayant rémunération. Ici, la CDC admet que l’intention résulte de la
violation en toute connaissance de cause de leur devoir de probité en échange d’une rémunération.
On a une caractérisation intentionnel du dol général.

Le dol spécial : c’est le but que l’agent se propose d’atteindre. Obtenir une rémunération contre le
trafic de sa fonction ou obtenir le trafic d’acte de la part de son interlocuteur.

Concernant le trafic d’influence, on va aussi avoir un dol général et spécial dans le fait d’avoir la
conscience d’agir et dans un but déterminé. Les juges prêtent une attention particulière au dol
général par exemple dans l’arrêt Marchiani, les juges affirmaient que l’agent public « avait eu une
participation consciente aux faits qui lui étaient reprochés ». C’est le dol général qui est admis.
C’est un acte volontaire accompli, l’élément moral est donc caractérisé.

Section 3. Les sanctions


Sur le trafic passif, l’article 442-11 du code pénal prévoit un emprisonnement de 10 ans pour la
corruption passive et une amende de 1 million dont le montant de cette amende peut être tiré au
double du montant tiré de l’infraction. Un rapport du service central de la prévention de la
corruption en 2012 avait rendu un rapport du quantum moyen des peines prononcées. En moyenne,
4,5 mois ferme contre 12 mois en 2010 et qu’aucune amende ferme n’a été prononcée. Concernant
la corruption active, peines actives qui sont encourues.

À ces peines principales des peines complémentaires sont rajoutées à l’article 442-17 (passif) et
442-22 du code pénal (actif). On retrouve les interdictions des droits civiques, civils et de famille
pour une durée de 5 ans maximum :
– Si on prend le cas des élus, la seule peine qu’ils redoutent et la peine d’inéligibilité,
– On peut admettre des interdictions professionnelles d’une fonction publique, interdiction
d’exercer ce type de fonction quand il y a un lien avec l’infraction,
– On peut aussi confisquer les objets, les sommes,
– Et enfin, l’affichage et la diffusion de la décision prononcée.
– Concernant la question de la complicité
Corruption active et passive sont deux délits distincts et donc va voir de compétence, cela
exclut toute notion de complicité entre corrompu et du corrupteur, ils sont auteurs d’une
infraction qui leur est propre. En revanche la notion de complicité est applicable aux tiers
qui sont mêlés trafic de corruption ou d’influence. Par exemple, un arrêt du 20 mai 2009
dans une affaire ou un mairie à fait équiper sa commune de 15 photocopieurs et une
complice, pour ne pas voir le prix elle encaissait les chèques sur son compte bancaire
personnelle et celui de son père avant de procéder à des virements. Elle a participé à la
commission de l’infraction.
– Concernant la question de tentative
Pas punissable car infraction formelle et pour des questions légales, corruption et trafic
d’influence sont un délit et donc la tentative n’est pas punissable.
– Concernant la question de la procédure
D’abord les juridictions compétentes : la plupart des dossiers sont pas forcément énorme. En
revanche il a des dossiers complexes ou la corruption et le trafic d’influence sont aussi
menés à d’autres infractions : recel… pour ces dossiers, étant complexes, il faut savoir que
la loi du 13 novembre 2007 retenait la compétence concurrente de la juridiction parisienne
ou notamment pour l’ensemble des infractions de corruption, d’agents publics étrangers, on
avait une compétence concurrente. La loi du 6 décembre 2013 qui a instauré le procureur de
la république financier prévoit une compétence concurrente pour les affaires complexes en
matière de corruption ou de trafic.
Dans le code du travail, on a une section consacrée à la corruption et qui concerne la
protection des employés car celui qui relate de bonne foi son employeur ou aux autorités des
faits de corruption bénéficie d’une protection légale. On vient protéger les salariés qui
viennent dénoncer les faits de corruption. On veut faciliter la lutte contre la corruption.
– Concernant la prescription de l’action publique

En matière de corruption, concernant sa prescription de l’action publique : la corruption est une


infraction instantanée ce qui veut dire que le point de départ est au jour ou l’infraction est
consommée or elle se fait au jour de l’agrément, de la proposition. Si on admet que l’infraction est
admise quand le fonctionnaire a accepté on doit fixer le point de départ de la prescription. Une
difficulté peut apparaître dans les cas ou un pacte est conclu mais que l’exécution soit échelonnée
dans le temps. Dans cette hypothèse la JP opte pour un raisonnement différent, elle considère qu’à
chaque actes nouveaux, exécution, un nouveau délit instantané de corruption s’accomplit. « On a
des délits successifs qui se renouvellent aussi longtemps qu’a existé le concert frauduleux »
Carignon.
Un arrêt du 29 juin 2005, cambre de l’instruction a rejeté un requête. Si le pacte de corruption a été
conclu le 13 février 1997, le dernier acte d’exécution du pacte devait être le 18 mai 1998 et la CDC
en déduit que l’accomplissement par le corrompu d’un acte de sa fonction ou facilité par sa fonction
constitue un acte d’exécution du pacte conclu, renouvelant le délit de corruption. Conséquences
dans cette affaire : on devrait faire partir la prescription le jour du pacte mais la CDC parle donc de
l’échelon dans le temps et donc plus tard.

Traditionnellement, l’infraction de corruption était clandestine et on devait admettre la théorie des


infractions occultes: donc reculer l’infraction au jour permettant l’exercice de l’action publique. La
CDC l’admet en matière de trafic d’influence. Attention, il n’y a pas de solution sur cela.
Trafic d’influence : infraction instantanée, le point de départ est au jour de la sollicitation, de
l’agrément ou de l’acceptation mais la encore la CDC a trouvé des superflus en admettant que
c’était une infraction clandestine ou dès lors que l’on a un pacte qui suppose des exécutions
échelonnées dans le temps, cela recule le point de départ au dernier jour de l’exécution. Ici, les
derniers actes de perception en matière de trafic d’influence datait du 24 et 27 septembre 1999.
L’information judiciaire n’a été ouverte que le 12 septembre 2002. On pouvait imaginer, que l’on
est encore dans le délai le 22 décembre 2002. En principe, la JP pas acuité dans cette affaire.
- Sur la question de l’action civile L’infraction va causer un préjudice, 14 mars 2007 à propos du
préjudice moral d’une commune lié au préjudice moral de son maire. Une commune peut avoir un
préjudice résultant de l’atteinte liée à sa notoriété du fait des agissements des prévenus, de son
maire.
Concernant la constitution de la partie civile des associations : affaire des biens Malaquis du 9
novembre 2010 et la loi du 6 décembre 2013.

PARTIE 3. LES INFRACTIONS PROPRES A LA VIE DES AFFAIRES

Elles sont définies dans le code monétaire et financier, code de commerce et code de la
consommation et non dans le code pénal. Cela concerne les infractions concernant les entreprises en
difficulté, les délits boursiers, relatives à la consommation, pratiques illicites…

Leçon 1 : Les délits du droit des sociétés

Le bon déroulement de la vie sociale suppose de nombreux éléments, que les associés participent au
fonctionnement des sociétés. C’est une infraction importante devant les tribunaux. Ce délit est
évidemment commis à l’occasion de la gestion des sociétés de capitaux par les dirigeants de cette
société. Cela consiste dans le fait pour les dirigeants de la société a des fins personnelles en
contrariété avec l’intérêt social.

Ce délit est relativement ancien, en réalité il apparaît en 1935 avec deux décrets lois qui vont venir
créer ce délit. La loi du 24 juillet 1966 a repris les dispositions du décret-loi avant que ce délit soit
codifié dans le code de commerce sous différentes dispositions, articles L241-3 et L242-6 du code
de commerce.

Concernant la question entre la pénalisation et dépénalisation du droit des affaires, en 2007 le


président voulait dépénaliser le droit des affaires avec une commission Coulon qui devait s’en
charger. Dans ce rapport, il évoquait la question des abus de biens sociaux. Il ne propose pas de le
supprimer mais il ne propose pas de réviser la définition mais c’était de revoir le point de départ du
point de prescription de l’action publique. En réalité, cela donnait lieu à une JP de la CDC car cette
infraction était admise comme une infraction clandestine. Ce rapport venait casser la JP. Le rapport
voulait donc allonger en contre partie le point de départ et donc le rapport posait la prescription à 7
ans. Ce rapport n’a pas été suivi d’effets. La seule chose modifiée est l’aggravation des sanctions.
L’article L241-3 concerne les SARL alors que l’article L242-6 concerne les sociétés anonymes.
L’abus de biens sociaux concerne l’ensemble des sociétés de capitaux. Pour les sociétés dites de
personnes, pour les autres formes que les sociétés de capitaux, il n’y a pas de dispositions, on se
tourne vers une infraction de droit commun qui est un abus de confiance. Il faut donc bien vérifier
pour chaque forme sociale un abus de biens sociaux. On ne peut pas étendre l’application à des
sociétés que la loi n’a pas envisagé. Si l’on regarde les sociétés concernées.
Pour les sociétés commerciales, le code de commerce punit les gérants des SARL. Mais il y a eu un
contentieux concernant les EURL, qui n’avait pas de régime répressif. La CDC dans cette affaire,
s’est prononcée pour la mise en oeuvre du délit de biens sociaux avec l’explication dans le fait qu’à
partir du moment ou l’EURL est une forme de SARL, le délit prévu pour les SARL est applicable
aux EURL, cass, crim, 14 juin 1993.

C’est aussi le cas pour les sociétés anonymes, par actions, les sociétés en commandites par action et
c’est aussi le cas pour les sociétés européennes pour lequel l’abus de biens sociaux est prévu.
Concernant les SAS qui ont été crée en 1994 ou l’on prévoit l’abus de biens sociaux. De la même
manière que la question s’est posée, pour les sociétés d’économies mixtes constituées sous la forme
d’une société anonyme. La encore la CDC a mis en œuvre le même raisonnement, les sociétés
d’économie mixte qui adoptent la forme des SA, ont donc le même régime, la même répression.
Pour les sociétés civiles, elles ne sont pas régies par le code de commerce. Ces sociétés reprennent
les infractions d’abus de gestion. Dans le code monétaire est financier, on prévoit cette disposition.
Pour les SCI, on regarde dans le code de la construction. Les sociétés d’assurance sont des sociétés
d’assurance, dans le code des assurances.

Sur la question des sociétés étrangères, de droit étranger. L’article L270-3 affirme que la loi
française s’applique pour les sociétés possédant leur siège en territoire français. Conséquences : si
les sociétés de droit étranger ne sont pas soumises au code de commerce et que l’abus de biens
sociaux se trouve dans le code de commerce, elles n’y seront pas soumises.

Mais la JP a été fructueuse, dans un arrêt CA paris, 9 décembre 1992 ou un abus de biens sociaux
dont la législation étrangère ne réprimait pas cette infraction. La CA avait dit que l’article n’était
admis que pour les sociétés avaient leur siège sur le territoire français sans pour exclure du champ
d’application les infractions commises par des sociétés étrangères et dont les éléments constitutifs
se réalisent en France. Elle conclut en affirmant qu’une autre interprétation viderait de son sens les
dispositions de l’article 113-2 du code pénal. La CA affirme que les dispositions pénales ne sont pas
des dispositions commerciales et comme on applique le pénal et que les infractions sont admises en
France, peu importe la nationalité de la société, on applique le droit pénal et non le droit
commercial.

La cour de cassation va se prononcer dans un arrêt du 3 juin 2004 ou la CDC va prendre une autre
option de la CA de Paris en considérant qu’ici l’article L210-3 du code de commerce qui soumet les
sociétés a la loi française quand le siège social est en France pour l’ensemble des dispositions.
L’incrimination de biens sociaux ne peut être étendu à des sociétés que la loi n’a pas prévu,
notamment les sociétés de droit étranger. Cet arrêt est radicalement différent de la CA, elle a ffirme
qu’elle ne peut pas faire de différence entre le droit pénal et le droit commercial. À partir du
moment ou le code de commerce affirme qu’il est applicable, alors on ne peut pas séparer le
commercial au pénal. Dans cet arrêt, elle guide les juges qui ne pouvaient appliquer l’abus de biens
sociaux. Pour ces dirigeants de sociaux qui ont leur siège à l’étranger, si les conditions de l’abus de
confiance sont réunis : il faut passer par la.

Si le principe posé par la CDC est que les dispositions du code de commerce ne sont pas applicables
aux sociétés étrangères, il y a des tempéraments. Dans une première affaire, Elfe, que la CDC a
jugé le 31 janvier 2007 en approuvant la CA de Paris, qui a retenu l’abus de biens sociaux pour une
société dont le siège social se situait à l’étranger mais en considération du fait qu’une société
française détenait une participation majoritaire dans le capital de cette société. En réalité cette
société de droit étrangère était détenu majoritairement par une société française et que par ailleurs,
avait un établissement immatriculé au registre du commerce, que son président résidait à paris et
enfin que les décisions de l’infraction étaient prises dans les locaux de la société mère mais ce n’est
pas une rempart pour échapper aux abus de biens sociaux.

La CDC va persévérer dans cette voie dans un arrêt du 10 mars 2010, dans ce tempérament apporté
ou la CDC va approuver la CA de Papeete, abus de biens sociaux à une société étrangère dont
l’essentiel de l’activité est en Polynésie l’essentiel de son activité se fait en Polynésie.

Dans un arrêt du 4 avril 2012, elle récidivera pour appliquer cela à une EURL, société de droit
étranger mais société qui exerce son activité principale et principal établissement en France ce qui
permet d’appliquer l’abus de biens sociaux. Elle le redit dans un arrêt du 25 juin 2014.
Les sociétés étrangère ainsi devront exercer une activité secondaire. Mais si l’activité est principale,
l’abus de biens sociaux pourra donc être applicable.

Sur les sociétés exclues, notamment les sociétés de personnes (commandites, nom collectif…), cette
infraction n’est pas prévue mais on peut se trouver vers l’abus de confiance.

Sous l’expression d’abus de biens sociaux, en réalité, en vertu des textes il y a deux infractions
distinctes. Ce dissimule deux infractions :
– L’abus de biens et de crédit : abus de biens sociaux recouvrent tous les abus de gestion qui
vont porter sur 4 objets.
– L’abus de voix et de pouvoirs : l’infraction possède une constitution : élément moral et
matériel, identité de répression

L’abus de bien sociaux

I. Condition préalable

Elle est liée à l’auteur de l’infraction. L’abus de biens sociaux est un délit de fonction, tout le monde
ne peut pas le réaliser. On vise surtout la qualité de dirigeant. Sont punissables les gérants,
présidents administrateurs… les autres ne peuvent pas l’être comme un comptable ou autre. Il va
falloir aller chercher selon la forme sociale envisagée pour savoir qui sont les dirigeants visés par
les textes. Les membres de surveillance sont aussi visés. La loi du 15 mai 2001, sur les régulations
économiques a introduit un autre personnage, un directeur général délégué. Mais on a pas étendu
cette fonction aux abus de biens sociaux. Mais quand ils exercent les mêmes fonctions qu’un
dirigeant, on peut retenir l’abus de biens sociaux.

Il faut donc être dirigeant, condition nécessaire mais pas suffisante. Il faut démontrer que ce
dirigeant a participé personnellement au délit. On est pas coupable d’abus seulement quand on est
dirigeant : arrêt du 7 septembre 2005 ou la cour rappelle que le président d’une société ne se rend
pas coupable d’abus de biens, du fait que le directeur général s’est réservé l’usage et le produit de la
vente d’un véhicule de la société.

On confie un pouvoir de gestion au président de gestion, dans le cadre de ce pouvoir, celui-ci doit
en respecter la finalité. Cette finalité est précisé par l'objet social. Au delà de la finalité prévue par
les statuts, dans le code du commerce, on a instauré le pouvoir légal du dirigeant, il n'est conféré
que dans l'intérêt social.
L'abus de bien sociaux apparaît lorsque le dirigeant va faire un usage personnel des biens sociaux.
Cela transforme l'usage normal en abus de bien sociaux.
Cet acte d'usage, contraire à l'intérêt social, suffit à constituer matériellement l'infraction. C'est la
condition nécessaire et suffisante.
La condition du préjudice n'est PAS requise par le texte, l'abus de bien sociaux n'a pas a causer un
préjudice pour être puni. Il suffit juste que l'acte fasse courir un risque anormal à la société pour que
l'infraction soit constituée.

Cela permet de révéler la nature de ce délit ; par un délit créé pour être un acte préjudiciable à la
société. C'est un acte de gestion contraire à l'intérêt social.

II. Éléments constitutifs

A. Élément matériel

Un acte d'usage
Un usage est tous les actes de disposition, ce peut être également un acte d'administration (arrêt 11
janvier 1968, la chmb crim indique que la loi réprime l'appropriation des biens sociaux par les
administrateurs, mais aussi leur simple usage abusif = acte d'administration).

Un usage contraire à l'intérêt social


Difficulté sur l'appréciation des usages fait dans un but illicite ; un premier arrêt fait penser que
l'utilisation des biens de la société à des fins illicites est forcément contraire à l'intérêt social  ; 22
avril 1992 ; il s'agissait de prélèvements de fonds opérés pour corrompre un élus afin que celui-ci
octroi un marché de transport scolaire à sa société, la condamnation était fondé sur «  l'usage est
nécessairement abusive lorsqu’il est fait dans un but illicite, conséquence lorsque l'usage des biens
est destiné à commettre un délit alors il y a usage abusif ». Cette solution a été bcp critiqué car la
doctrine a estimé qu'elle présentait un caractère excessif. Confusion entre la notion d'objet social
et d'intérêt social. Deuxième critique ; avoir dénaturer l'abus de bien sociaux, car la loi dit que ce
délit existe quand qu'a d'usage à des fins personnels, ou pour favoriser une entreprise, or ici, le
prélèvement n'est pas fait à des fins personnels, et ne vont pas non plus dans une autre société.

Critiques entendues par la chmb crim qui va faire évoluer sa JP.


Arrêt très médiatisé, 6 février 1997, affaire NOIR-BOTTON ; La chmb crim va casser la
condamnation pour abus de bien sociaux, le dirigeant d'entreprise avait prélever des fonds sur sa
société pour rémunérer un intermédiaire qui doit intervenir auprès du ministre. Quel est l'infraction
constitué ? La cour de cass va dire que le but était de minorer la dette de la société envers le trésor
public, pas de contrariété à l'intérêt social. L'acte illicite est fait dans l'intérêt social. La cour admet
qu'un prélèvement opéré à des fins trafic d'influence ne réalise pas un abus de bien sociaux.

Cette solution va être assez éphémère. Elle ne va pas durée car une seconde affaire va arriver devant
la cour de cass. Affaire CARIGNON ; on avait corrompu un élu afin qu'il facilite l'accès à un
marché public. La cour de cass se prononce le 27 octobre 1997, elle va opérer un revirement de JP
et imposer l'application d'abus de bien sociaux dans la cas de prélèvements opérés à des fins de
corruption ou de trafic d'influence.
Elle revient à la solution de 1992, mais elle s'en écarte un petit peu. Mais elle dispose « quel que
soit l'avantage à court terme qu'elle peut procurer, l'utilisation des fonds sociaux ayant pour seul
objet de commettre un délit tel que la corruption est contraire à l'intérêt social en ce qu'elle expose
la personne morale au risque anormal de sanctions pénale ou fiscales contre elle même et ses
dirigeants et porte atteinte à son crédit et à sa réputation  »
L'astuce de la cour de cass est de dire que cela expose la société à un risque injustifié sur son actif, à
un risque pénal.
Il permet en réalité de répondre à la première critique faite à l'arrêt de 1992.
Depuis ce dernier arrêt, la solution est resté stable.

Cet usage apparaît dans les textes dans la mesure ou on dit que l'usage des biens à été fait à des fins
personnels ou pour favoriser une autre société, ou une société dans laquelle il a un intérêt direct ou
indirect.
Arrêt 24 décembre 2008 ; affaire où une dirigeante avait été poursuivie pour avoir détourné un stock
de marchandise qui appartenait à sa société, ce stock avait disparu. La dirigeante n'avait pu fournir
aucune comptabilité, et donc avait été condamné pour abus de bien sociaux. Elle va reproché à la
cour d'appel de ne pas avoir caractérisé cet élément de l'infraction, pourvoi rejeté par la cour de
cass, car la cour d'appel s'était appuyé sur un faisceau d'indices (voyage à Bali, marchandises
retrouvés dans la société de la mère de la dirigeante...). La cour de cass dit que les biens sociaux
cédés de manière occulte par un dirigeant social l'ont nécessairement été dans son intérêt personnel.
On déduit de cette formule que la chmb crim retient une présomption quant à l'existence d'un usage
personnel des biens de la société.

L'objet de l'abus de bien sociaux


2 séries de délit qui se séparent ; l'abus de biens ou de crédits, et les délit d'abus des pouvoirs et des
voix. 4 objets.

L'abus de biens
La notion de bien regroupe tout ce qui est dans le patrimoine de la société. La JP retient cette
analyse, « tous les biens qui sont dans le patrimoine social ».
Biens meubles, mais également des biens immeubles. L'abus de bien sociaux peut aussi porter sur
des biens corporels et incorporels (brevets).
La majorité des abus de bien sociaux, portent sur les FONDS. Ex ; le fait de puiser directement et
régulièrement dans la caisse ; forme basique de l'abus de bien sociaux.
Systèmes plus sophistiqués ; emploi fictif, ou autres montages juridiques.

L'abus de crédits
Notion large ; on défini le crédit de la société comme le crédit qui s'attache à l'établissement en
raison de son capital, de la nature de ses affaires, de la bonne marche de l'entreprise. Cela renvoi
également à la capacité financière de la société.

L'abus de pouvoirs
Les pouvoirs sont les prérogatives légales ou statutaires qui sont attachés à l'exercice même de la
fonction du dirigeant. C'est souvent le préalable à l'abus de biens.
Arrêt 10 juillet 1995 ; la chmb crim va approuver la condamnation d'un dirigeant qui avait procédé
à une opération de fusion-absorption alors que cette décision ne lui appartenait pas. Ici, le dirigeant
s'est servi de son influence pour imposer une décision ; abus de bien sociaux,

L'abus de voix
Celles que les actionnaires remettent au dirigeant, pour que le dirigeant représente ces actionnaires
aux assemblées générales. Il y a abus lorsqu'il y a usage détourné de ces voix. Le but est d'éviter que
les dirigeants soient tenté d'utiliser des voix qui leur sont confiés.
En pratique, très peu de JP.

L'essentiel du contentieux porte sur les biens.

B. L'élément moral, intentionnel

L'abus de bien sociaux est une infraction intentionnelle qui suppose d'établir la mauvaise foi de son
auteur. La JP déduit cette mauvaise foi de l'élément matériel.
III. Éléments répressifs

Première question important ; question de la prescription.


Il faut savoir que ces délits sont des infractions instantanées et donc la prescription de l'abus de bien
sociaux se prescrit à partir du jour de la consommation de l'infraction. L'infraction est consommée
par l'usage abusive des biens. Prescription qui est de 6 ANS.
On a pu admettre qu'on caractériser bien une dissimulation dans arrêt 10 avril 2002 ; Abus résulte
de versement de fonds effectués avec diverses sociétés en exécution de conventions réglementées.

Deuxième question ; les sanctions.


Sanctions pénales communes aux quatre formes ; 5 ans d'emprisonnement et 375 000 euros.

Dernière question ; l'action civile. (voir début cours)

Leçon 2. Les infractions relatives aux entreprises en difficulté

Infraction de banqueroute et délits assimilés

Difficultés financières graves. Le débiteur peut avoir la tentation de se procurer de la trésorerie en


mettant en place des procédés frauduleux.
En pratique, ce type d'agissement se traduit par une aggravation du passif, ou une diminution
frauduleuse de l'actif.
L'infraction de banqueroute est très ancienne, on l'a retrouve dès l'ancien droit ; droit avant la
révolution française.
Le code de commerce, 1807, opère une distinction assez claire entre les notions de banqueroute
frauduleuse et les cas de simple faillite.
Les cas de banqueroute frauduleuses dont des cas extrêmement graves, de nature criminelle, dont
les peines étaient des travaux forcés, dans certains cas à perpétuité.
On avait aussi des cas de banqueroute « simples » qui n'étaient que délictuelles.

Au cours du 20éme siècle, on va étendre les sanctions ; puis on va diminuer la sévérité de la


banqueroute, on va voir disparaître les cas de banqueroute criminelle, et depuis 1958, la
banqueroute est punie de peine correctionnelle.

La loi du 13 juillet 1967, va entreprendre une profonde réforme du droit des procédures collectives,
et par contrecoup, du droit pénal. Le droit pénal des entreprises en difficulté va se caractériser par 3
grands traits ;
– il reste un droit sévère ; les cas les + graves de banqueroute ; 7 ans d'emprisonnement.
– c'est un droit vaste et complexe ; 26 hypothèses de banqueroute.
– il n'était pas nécessaire d'avoir été soumis à une procédure collective pour être poursuivi
pour banqueroute.

Système réformé par la loi du 25 janvier 1985, elle veut simplifier la matière et à dépénaliser
certaines formes de banqueroute. On a plus que 4 cas de banqueroute (au lieu de 26 cas).
Autre apport ; elle soumet la poursuite de la banqueroute à l'ouverture préalable (par un juge civil
ou un juge com) d'une procédure collective.
Ce phénomène de dépénalisation va être partiellement remis en cause dans les lois ultérieurs ; loi
1994 et loi de 2005 qui vont opérés un certains retours à la pénalisation.
La loi du 10 juin 1994 va insérer un 5éme cas de banqueroute concernant la comptabilité, infraction
de tenu de comptabilité manifestement incomplète ou irrégulière.
La loi du 26 juillet 2005, relative à la sauvegarde des entreprises, va étendre le domaine de la
banqueroute en élargissement les personnes qui peuvent être soumises à une procédure collective
(de redressement ou de liquidation).

Ces infractions ont été codifiés dans le code de commerce, et par l'ordonnance du 18 septembre
2000 (relative à la partie législative du code du commerce) ; art L 654-1.

Dernières modifications ; 3 ordonnances du 18 décembre 2008, du 30 janvier 2009, et 9 décembre


2010 ; Ordonnances adoptées pour réformer le droit des entreprises en difficulté. Ces ordonnances
ont apportés quelques modifications qui ne sont pas substantielles.

Chapitre 1. Le délit de banqueroute

Art L 654-1 à L 654-7 du code de commerce.


L'infraction suppose avant même qu'on réunisse les éléments constitutifs, des conditions préalables ;
– la qualité de l'auteur du délit
– l'ouverture d'une procédure collective

Section 1. Les conditions préalables

A. La qualité de l'auteur du délit

Seuls 3 catégories de personnes physiques qui peuvent être l'auteur principal du délit ;

– les commerçants, artisans, agriculteurs, professionnels indépendants


– dirigeants de personnes morales de droit privé
Les dirigeants de personnes morales de droit public ne sont pas concernées. Pour les dirigeants
d'une société d'économie mixte ; si la société a été constituée sous la forme d'une société anonyme,
alors c'est une personne morale de droit privée ; le délit de banqueroute est applicable. La question
peut se poser lorsqu'on est face à une société étrangère, la chmb crim a jugée que les tribunaux
français sont compétents pour connaître des faits de banqueroute à condition que la liquidation
judiciaire de cette société, qui réside en France, a été prononcée en application du code de
commerce ; 4 avril 2012.
Sous l'empire de la loi de 1985, les dirigeants ne pouvaient être condamné si la personne morale
avait une activité économique, la loi du 26 juillet 2015 a supprimée cette condition. Cela veut dire
que le dirigeant d'une association peut être l'auteur principal du délit de banqueroute. Pareil pour les
dirigeants de syndicats ou de comités d'entreprise.

– les personnes physiques représentants permanents de personnes morales de droit privé


Lorsqu'une personne morale est nommée elle doit désignée une personne physique représentant
permanent. Elle encoure les mêmes responsabilité que si il était administrateur en son nom propre.

B. L'ouverture d'une procédure collective

Cette condition est reprise à l'art L654-2 du code de commerce. Dès l'entrée en vigueur de cette
condition, le juge pénal a considéré qu'en réalité, cette condition n'était qu'une condition de mise en
mouvement de l'action publique. Une condition procédurale et non pas une condition de fond. Au
lendemain de cette réforme, des prévenus avaient été condamnés et il faisaient valoir que la loi
nouvelle de 1985 imposant l'ouverture d'une procédure collective, donc il invoquait l'application de
cette loi. Déclaré mal fondé par la chmb crim répond, en indiquant que cette condition est une
condition préalable à l'exercice de l'action publique, règle de procédure ; pas de rétroactivité = 10
mars 1986. Condition purement procédurale.
Cette nature procédurale a été rappelée ; 24 mars 2010 ; la cour de cass rappelle ce qu'elle dit en
1985.
Elle va même plus loin dans un arrêt du 24 octobre 2012 ; le demandeur fait valoir que, entre temps,
la chambre commerciale a cassée la décision concernant l'ouverture d'une procédure collective. La
cour de cass considère que cette cassation par la chambre com est sans incidence sur les poursuites
pénales car le jugement demeurait exécutoire malgré la cassation de l'arrêt de confirmant.
Arrêt 20 mai 2015 ; l'annulation du jugement d'ouverture d'une procédure collective, ne rend pas
irrecevable l'action publique du chef de banqueroute engagée avant cette annulation.

A coté des procédures de redressement et liquidation judiciaire, la loi du 26 juillet 2015 a instituée
la procédure de sauvegarde. Procédure allégée. L'ouverture d'une telle procédure ne permet pas de
remplir cette procédure préalable.

Section 2. Les éléments constitutifs

I. L'élément matériel

Art L 654-2 du code de com, qui énumère 5 types d'agissement constitutif du délit de banqueroute,
chacun de ces cas permettent de constituer des délits distincts. On peut aussi cumuler 2 délits de
banqueroute. La cour de cass dit d'ailleurs que le délit de banqueroute peut être puni 2 fois si deux
comportements le caractérisent.
La valeur protégée est la conservation des droits des tiers sur le patrimoine du débiteur.

Les 5 agissements ;
1° Avoir, dans l'intention d'éviter ou de retarder l'ouverture de la procédure de redressement
judiciaire ou de liquidation judiciaire, soit fait des achats en vue d'une revente au-dessous du
cours, soit employé des moyens ruineux pour se procurer des fonds ;
Si la revente est faite au cours, le délit n'est pas constitué.
2° Avoir détourné ou dissimulé tout ou partie de l'actif du débiteur ;
Consiste a effectuer personnellement des actes de disposition sur des biens de la société, ce faisant,
le dirigeant prive les créanciers de leur droit de gage général sur les biens de l'entreprise. Le
détournement d'actif est un bien incorporel ou incorporel qui rentre dans le patrimoine de la
société ; 14 février 2007 ; attribution par une société à son dirigeant de la jouissance gratuite de la
totalité de sa clientèle. La clientèle est un actif dans le patrimoine de la société. Arrêt 19 novembre
2008 ; revue droit des sociétés 2009, commentaire 40, observation de Mr Salomon.
Dissimulation de l'actif ; cacher intentionnellement certains biens de la société en difficulté. Ici, il
ne s'agit pas que l'élément du patrimoine de la société disparaisse définitivement. Ex ; arrêt 29 mars
2000 ; la chmb crim considère que la dissimulation d'actif peut être caractérisée lorsque le prévenu
a déposé sur un compte bancaire ouvert à l'étranger, au nom de jeune fille de son épouse, le produit
de la vente d'un immeuble ; banqueroute par dissimulation d'actif.
3° Avoir frauduleusement augmenté le passif du débiteur ;
En pratique, l'agent se reconnaît faussement débiteur de sommes au profit de la société. Ou encore
fraude fiscale, ou augmentation du salaire trop important ; 29 novembre 2016.
4° Avoir tenu une comptabilité fictive ou fait disparaître des documents comptables de l'entreprise
ou de la personne morale ou s'être abstenu de tenir toute comptabilité lorsque les textes applicables
en font obligation ;
5° Avoir tenu une comptabilité manifestement incomplète ou irrégulière au regard des dispositions
légales.
Ces deux derniers cas visent la tenu de la comptabilité.
Ex ; Dirigeant de société qui se ferait rembourser des frais de déplacements, cadeaux aux clients...
Arrêt 3 février 2016 ; banqueroute pour avoir tenu une comptabilité incomplète ; SARL absence de
bilans, de livre de journaux...

II. L'élément intentionnel

L'élément intentionnel comporte une constante, qu'on retrouve dans les 5 hypothèses, mais aussi des
variables qui tiennent à la diversité des cas.
Dans tous les cas ; la constante ; la banqueroute exige qu'on caractérise un élément intentionnel,
cette composante c'est la conscience par l'agent, au moment de son action, du caractère compromis
de la situation financière de l'entreprise.

Au-delà de cette composante, pour la banqueroute 1° il faut un dol spécial. L'agent agit dans un but
particulier.
2° en plus du dol général, il faut caractériser la volonté de porter atteinte aux droits des créanciers ;
dol spécial la aussi.
3° il va falloir démontrer la mauvaise foi de l'agent, un dol général suffit ici.

Section 3. Les éléments répressifs

La prescription de l'action publique


Art L654-16 du code de commerce → prévoit que la prescription ne court que du jour du jugement
ouvrant la procédure collective lorsque les faits incriminés sont apparus avant cette date.
Cet art règle la prescription du délit de banqueroute et par ailleurs, cet art règle aussi la prescription
des délit annexes à la banqueroute, dont la procédure de sauvegarde, d'où cette référence.

Quand les faits de banqueroute sont apparus postérieurement au jugement d'ouverture de la


procédure collective, ici la loi est silencieuse. Il faudrait donc appliquer les règles classiques du
droit pénal → point de départ de la prescription fixé au jour de la commission du délit.
Attention, la JP peut appliquer sa théorie des infractions occultes.

Les sanctions
Art L654-3 ; délit puni d'une peine de 5 ans d'emprisonnement et 75 000euros d'amende.
En juillet 2005, le législateur va prévoir une circonstance aggravante ; art L654-4 ; lorsque l'auteur
ou le complice de banqueroute est un dirigeant d'un prestataire de service d'investissement ; les
peines sont portées à 7 ans d'emprisonnement et 100 000euros d'amende.

Il y a évidemment des peines complémentaires ; art L654-5.


Après cet article il en existait un autre ; L654-6 ; qui prévoyait que la juridiction répressive qui
reconnaît coupable un individu de banqueroute, pouvait prononcer la faillite personnelle de celui-ci,
ou prononcer une interdiction de gérer avec une limite, a moins qu'une juridiction civile ou
commerciale ait déjà prononcé une telle mesure par une décision définitive et prise à l'occasion des
mêmes faits.
Sanctions typiquement génératrices d'incapacité.
Le conseil constit a abrogé l'art L654-6, décision du 29 septembre 2016 ; applicable dès le 1er
octobre 2016. la conséquence est que le juge pénal ne peut plus prononcer la faillite personnelle ou
l'interdiction de gérer en cas de banqueroute, en revanche, le juge commercial et le juge civil le
peuvent toujours.
Les requérants faisaient valoir que le cumul de ces sanctions professionnelles étaient contraire au
principe d'égalité devant la loi, car l'art interdisait au juge pénal de prononcer la faillite si un autre
juge l'avait déjà fait, en revanche, on ne prévoyait pas une telle interdiction réciproque à l'égard du
juge civil ou commercial. La réciproque n'était pas vrai.
Il faut savoir que lorsque le juge civil ou pénal prononce une faillite personnelle ou une interdiction
de gérer, le fait pour une personne d'exercer une activité en violation d'une telle interdiction est
aussi une infraction ; L654-15. Puni de 2 ans d'emprisonnement et de 375 000euros d'amende.

Autre précision, lorsqu'on est condamné pour banqueroute, on connaît une peine accessoire qui est
l'interdiction d'exercer une activité bancaire. Code monétaire et financier ; art L500-1, qui prévoit
qu'il est interdit d'exercer une activité bancaire pendant une durée de 10 ans à compter de la
décision définitive de condamnation du chef de banqueroute. A condition que cette condamnation
ait été assortie d'une peine de condamnation ferme ou d'au moins 6 moins avec sursis.
C'est ce qu'on appelle une peine automatique, car elle découle automatiquement de la décision de
condamnation.
Une partie de la doctrine pense que le conseil constit pourrait ne pas censurer cette peine
automatique (alors qu'il le fait souvent) car il s'agirait d'une mesure de sûreté.

Il existe en France un fichier national des interdits de gérer. Ce fichier a été créé par la loi du 22
mars 2012 dont la finalité est de lutter contre les fraudes et de prévenir la commission de certaines
infractions dont notamment l'infraction prévue par l'art L654-15.
Ce fichier est introduit au sein du code de commerce ; L128-1 du code de commerce.
Et cela permet que soit inscrit dans ce fichier les faillites personnelles, les mesures d'interdiction de
gérer.

L'action civile
Art L654-17 prévoit une liste limitative de personne pouvant saisir la juridiction répressive pour
mettre en œuvre l'action publique.
La finalité de constitution de l'action civile est d'obtenir la réparation du préjudice.
La JP considère qu'ils ne peuvent pas réclamer la réparation du préjudice découlant de l'inexécution
d'un contrat qu'ils ont conclus avec le débiteur lui-même.

Chapitre 2. Les infractions annexes

Ces délits complémentaires sont prévus par les art L654-8 à L654-15. Ils concernent soit le débiteur,
soit les tiers, soit les créanciers, soit les auxiliaires de justice.

Pour le débiteur, on a les délits d'organisation frauduleuses d'insolvabilité ; les dirigeant d'une
personne morale débitrice ne sont pas eux-mêmes débiteurs dans la procédure collective. Toutefois,
s'ils ont commis des fautes de gestion, d'abord ils s'exposent à des actions en responsabilité pour
insuffisance d'actif. Pour échapper aux conséquences d'une telle action, ces dirigeants pourraient
avoir la tentation d'organiser leur propre insolvabilité, raison pour laquelle l'art L654-14 ; puni des
peines principales applicables à la banqueroute, le fait pour les dirigeants, qu'ils soient de droit ou
de fait, de détourner ou de dissimuler, ou de tenter de détourner ou de dissimuler, toute ou partie de
leurs biens, ou de se faire frauduleusement reconnaître débiteurs de sommes qu'ils ne devaient pas
en vue de soustraire toute ou partie de leur patrimoine aux poursuites de la personne qui fait objet
de la procédure collective.

Second exemple, délit imputable aux créanciers ; art L654-13 ; puni les créanciers qui après le
jugement ouvrant la procédure collective, passe une convention comportant un avantage particulier
à la charge du débiteur.
Dans ce cas la, les créanciers sont punis des peines applicables à l'abus de confiance. Conséquence ;
puni de 3 ans d'emprisonnement et 375 000euros d'amende.
Troisième exemple, infraction commis par les organes de la procédure collective ; art L654-12 ;
puni les délits de malversation et d'acquisition, ou d'usage des biens du débiteur.
Leçon 3. Les délits financiers et bousiers
Infractions pénales ; l'infraction phare ; le délit d'initier ; créé par une loi du 23 décembre 1970,
aujourd’hui il est codifié dans le code monétaire et financier.
Délit récemment modifié par ; Loi 26 juillet 2005, sur la confiance et la modernisation de
l'économie, et loi du 26 juillet 2013.

Loi du 21 juin 2016, loi réformant le système des abus du marché. Cette loi avait pour objectif, de
mettre le droit France en conformité avec la directive du 16 avril 2014 et un règlement européen de
la même date.

En réalité, quand on regarde le code monétaire et financier, il y a une section ; « atteinte à la


transparence des marchés financiers » qui prévoit tous ces délits. Ce qui donne 6 catégories d'abus
de marché qui font l'objet de sanctions pénales.

Qu'est ce qu'un délit d'initier ? Cela consiste en l'utilisation par une personne initié d'une
information privilégiée sur le marché boursier.
La nature même soulève des difficultés car c'est un manquement aux règles d'organisation des
marchés boursiers ; donc double nature.
Ce qui explique que l'évolution du délit c'est le résultat des exigences européennes et du conseil
constit ; notamment ces 2 décisions QPC ; du 18 mars 2015, déclare contraire à la constit l'art L465-
1 du code monétaire et financier.
Depuis la loi de 2016, le contenu de l'art L465-1 a été complément réécrit.

Éléments constitutifs

Conditions préalable  ; la qualité de l'auteur de l'infraction.


L'art L465-1 désigne les personnes physiques qui en raison de leur qualité, peuvent commettre un
délit d'initier en tant qu'auteur ;
– Les initiés internes (directeur général, président, membre du conseil d'administration,
gérant...)
– Les initiés externes (personnes disposant d'information privilégiée à l'occasion de l'exercice
de leur profession)
– Toute personne possédant une information privilégiée (loi 15 novembre 2001, permet
d'attendre tous ceux qui n'entrent pas dans les deux premières catégories)

Depuis la réforme de 2016, les mêmes sanctions s'appliquent aux trois personnes.

Élément matériel
Le délit d'initier repose sur la notion d'information privilégiée. À l'origine, la JP dit que c'est une
information précise, confidentielle, de nature à influer le cours de la valeur.
Depuis la loi du 21 juin 2016 est définie par renvoie à la réglementation européenne ; art 7 du
règlement EU de 2014.
Il s'agit par exemple, d'une information à caractère précis qui n'a pas été rendu public, qui concerne
un ou plusieurs émetteurs, et qui, si elle était rendue public, serait susceptible d'influencer de façon
sensible le cours d'instrument financier.

Il faut également faire usage de cette information pour commettre le délit. Avant 2016 la loi
française était floue. Depuis la réforme de 2016, les comportements prohibés sont plus détaillés ; on
sanctionne celui qui pour lui même ou pour autrui, soit directement soit indirectement, soit réalise
une ou plusieurs opérations boursières, soit annule ou modifie un ou plusieurs ordres passés.

Le code monétaire et financier prévoit UN fait justificatif ; le simple fait de disposer de cette
information privilégiée n'est pas constitutif d'un délit d'initier si son comportement est légitime au
sens de l'article 9 du règlement EU du 16 avril 2014.
Ex ; lorsque le détenteur de l'info est habilité a exécuter des ordres, et dans le cas ou la cession
s'effectue dans le but légitime d'exécuter ces derniers dans le cadre normal des fonctions de cette
personne.

Élément moral
Il faut démontrer une intention délictueuse.
La simple connaissance du caractère privilégié et l'usage de cette information est constitutif de
l'élément moral.

Répression
Pour les personnes physique ; Peine de 5 ans d'emprisonnement et 100 millions d'euros d'amende.
La directive demandait aux EM de prévoir des peines suffisamment graves ; le loi de 2016 va donc
considérablement augmenter les peines.

Circonstance aggravante ; bande organisée ; puni de 10 ans d'emprisonnement et 100 millions


d'euros d'amende.

Pour les personnes morales ; la peine encourue est 5 fois le montant de l'amende encourue par la
personne physique, ici, 500 millions d'euros d'amende. Depuis la loi du 9 décembre 2016, l'amende
pour les personnes morales peut être reportées à 15% du chiffre annuel total.

La tentative est punissable.


Sanction administrative possible ; cumul des poursuites possible.

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