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Colloque SHF " Quels modèles physiques pour le XXIème siècle ?" - Lyon - octobre 2003 P. Roumieu E.

Mazet et P. Guilhem La
modélisation physique d’ouvrages d’assainissement, source intéressante de gains technico-économiques

LA MODELISATION PHYSIQUE D’OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT


SOURCE INTERESSANTE DE GAINS TECHNICO-ECONOMIQUES
Pierre ROUMIEU
Compagnie Nationale du Rhône
Emmanuel MAZET
Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB)
Patrice GUILHEM
Lyonnaise des Eaux

RESUME
Les dysfonctionnements hydrauliques d’un ouvrage d’assainissement engendrent généralement des
surcoûts importants d’investissement et d’exploitation. Malgré une connaissance importante de ce type
d’ouvrage, chaque projet est le plus souvent unique et doit bénéficier d’une attention particulière lors
de sa conception.
Le présent article montre comment les études sur modèles physiques peuvent venir en aide à
l’ingénieur-concepteur d’ouvrages d’assainissement afin d’éliminer ces dysfonctionnements. La
démonstration du gain économiques est également appréhendée de façon générale.
Enfin, deux exemples d’études récentes sur modèles physiques réalisées au laboratoire de la CNR
permettent d’étayer la démonstration sur des cas concrets.
ABSTRACT
Hydraulic misoperations in a sewer system generate generally an increase of investing and operating
costs. In spite of an important knowledge of these works, each project is most of the time unique and
must be studied carefully.
This paper show how scale model studies could help sewer works designers to avoid misoperations and
get substantial savings in construction cost and/or operating cost of the scheme.
Finally, two examples of recent scale model studied in the CNR laboratory are described and saving
costs are evaluated.

I. INTRODUCTION
Dans le domaine de l’assainissement urbain, la conception générale d’un aménagement (avant projet)
est le plus souvent effectuée en se basant d’une part sur des ouvrages analogues existants ayant prouvé
leur efficacité, et d’autre part sur des formules théoriques ou empiriques de l’hydraulique classique.
Si cette méthode est généralement suffisante dans la conception initiale de l’ouvrage, elle ne permet pas
de déterminer son dimensionnement au stade de « projet détaillé » sans risquer de voir apparaître des
problèmes techniques lors de son exploitation (existence d’entraînement d’air par vortex, cavitation,
surpressions..).
En effet, dans le domaine de l’assainissement, comme dans de nombreux autres domaines, chaque étude
de cas reste unique. Chaque ouvrage comporte ses propres caractéristiques hydrauliques (débits de
projet), ses contraintes de fonctionnement, ses contraintes géométriques (emprise disponible) ainsi que
ses contraintes de coût de réalisation.
De l’unicité de ces ouvrages et de la complexité des écoulements, naît naturellement l’idée de voir « en
petit » sur un modèle réduit (ou physique) ce qui se passe « en grand », dans la réalité.
L’objet de cet article est de préciser dans une première partie les domaines d’application des études sur
modèles physique et les gains technico-économiques que l’on peut en tirer.
Dans une seconde partie, deux cas concrets d’études récentes sur modèles physiques sont présentés,
l’étude du bassin de Carreire et l’étude de la station de pompage Louis Fargue à Bordeaux.
A l’instar des principaux ouvrages d’assainissement pluvial réalisés à ce jour par la Communauté
Urbaine de Bordeaux, la phase conception a bien souvent intégré un dimensionnement hydraulique
affiné par les résultats d’une modélisation physique.
On peut considérer aujourd’hui que les optimisations d’ouvrages obtenues ont amélioré le niveau de
protection (quelques décimètres gagnés sur la ligne piézométrique du bassin versant dont la topographie
plane et la situation de l’exutoire du réseau sous l’influence de l’estuaire sont particulièrement
préjudiciables) et les conditions de maintenance et de pérennité de ces équipements.

II. PROBLEMES TECHNIQUES USUELS RENCONTRES EN ASSAINISSEMENT

II.1 Descriptif des ouvrages


De nombreux ouvrages d’assainissement peuvent être étudiés sur modèles physiques, on notera ici les
principaux :
‰ Les stations de pompage ;
‰ Les déversoirs d’orage ;
‰ Les bassins de retenue des eaux pluviales ;
‰ Les bassins de stockage-restitution (BSR);
‰ Les décanteurs;
‰ Les siphons.

II.2 Les problèmes techniques usuels


Les problèmes les plus fréquemment rencontrés et les plus préjudiciables pour les ouvrages
d’assainissement sont les suivants :
¾ Dépressions trop importantes : Suivant les conditions d’écoulement, ces dépressions peuvent
générer des phénomènes de cavitation dans les pompes, à l’aval des vannes et dans les
conduites ;
¾ Pressions trop importantes (coup de bélier par exemple) générant des efforts trop importants
sur les structures ;
¾ Phénomènes de Vortex (entraînement d’air dans les pompes) ;
¾ Mauvaise répartition des débits ;
¾ Phénomène d’érosion due à des vitesses locales trop importantes ;
¾ Transport de matériaux et de corps flottants dans les ouvrages.

II.3 Conséquences
Les problèmes techniques mentionnés ci-dessus ont des conséquences directes sur l’exploitation et la
pérennité de l’ouvrage :
¾ Vibrations et impact sonore importants ;
¾ Faible rendement des équipements ;
¾ Colmatage des équipements.
¾ Durée de vie des équipements raccourcie par usure prématurée ;
Dans certains cas extrêmes, l’ouvrage ne pourra pas répondre au cahier des charges techniques qui lui
avait été imposé, par exemple :
¾ Impossibilité de pomper le débit maximal de projet (station de pompage);
¾ Impossibilité de stocker le volume maximal de projet (bassin d’orage) ;
Dans d’autres cas, le mauvais fonctionnement d’un ouvrage pourra induire des dysfonctionnements sur
le réseau auquel il est couplé (transmission d’ondes de disjonction trop importantes, transmission de
fortes dépression ou surpression pouvant conduire à la destruction d’un tronçon de conduite, …).
L’ensemble de ces dysfonctionnements pourrait conduire, en outre, à une mauvaise image de marque de
la société d’exploitation.

II.4 Surcoûts induits par le dysfonctionnement d’un ouvrage


Les surcoûts engendrés par des dysfonctionnements d’un ouvrage d’assainissement peuvent être estimés
en termes de coûts d’entretien d’exploitation et de gestion ainsi qu’en termes de coûts d’investissement.
Les coûts d’entretien, d’exploitation et de gestion d’un ouvrage, et plus généralement d’un réseau, ne
sont pas à négliger. Ils représentent entre 1 et 2 % de la valeur de l’ouvrage ou du réseau.
Le dysfonctionnement d’un ouvrage aura pour conséquence directe d’augmenter les fréquences
d’intervention des équipes de maintenance :
• Remplacement de matériels défectueux,
• Nettoyage, curage de l’ouvrage,
• inspections télévisées du réseau défaillant, tests d’étanchéité
Dans le cas de dysfonctionnements importants, l’augmentation des fréquences d’intervention peut ne
pas suffire à traiter les problèmes. Il est alors nécessaire de diagnostiquer le dysfonctionnement (étude)
et de procéder à la réhabilitation des matériels et du génie civil concernés. Dans certains cas, le marché
de réhabilitation avoisine le marché initial des travaux.

III. SOLUTIONS APPORTEES PAR LE MODELE PHYSIQUE

III.1 Domaine d’application et avantage du modèle physique


Si les modèles numériques permettent de fournir des solutions à grandes échelles (dimensionnement
d’un réseau d’assainissement par exemple), le modèle physique demeure l’outil optimal pour la
reproduction des écoulements tridimensionnels complexes se produisant localement dans les ouvrages.
Il permet d’appréhender l’ensemble des problèmes techniques mentionnés précédemment. Le modèle
physique étant utilisé depuis fort longtemps, il dispose, de plus, d’un important retour d’expériences qui
lui confère une reconnaissance et une confiance unanimes auprès des ingénieurs concepteurs.
Un des avantages principaux d’une modélisation physique est de pouvoir visualiser les caractéristiques
précises des écoulements générés par l’ouvrage avant même de procéder aux travaux de réalisation.
Cette phase qui peut paraître triviale, est essentielle car elle peut conduire, dans le cas d’ouvrages très
complexes ou innovants, de revoir très rapidement les principes mêmes de la conception de
l’aménagement.
Au cours de cette première phase, les problèmes techniques éventuels sont recensés en fonction des
différents scénarios d’exploitation de l’ouvrage (apparition de vortex, problèmes de cavitation, de
surpression, de survitesses..). Les moyens de mesures modernes permettent de quantifier chaque
phénomène.
Dans une deuxième phase, des dispositions permettant de limiter, voire d’annuler, les
dysfonctionnements sont étudiés. Ces mesures peuvent concerner la modification du génie civil
(modification des dimensions d’une bâche de pompage, création de structures permettant une bonne
répartition des débits, mise en place de structures anti-vortex…), des prescriptions sur le type de
revêtement à mettre en place localement (béton anti-corrosion), ainsi que des modifications éventuelles
des conditions d’exploitation de l’ouvrage.
Le rapport d’étude est généralement accompagné d’un reportage photographique et d’un film décrivant
l’ensemble des essais réalisés. La maquette peut également être fournie au client sur sa demande.

III.2 Coûts d’une étude sur modèle physique


Le coût d’une étude sur modèle physique d’un ouvrage d’assainissement dépend principalement de sa
taille, des équipements spécifiques à étudier, et du caractère innovant du projet.
Pour des ouvrages relativement classiques, le pré-dimensionnement est relativement proche de la
solution optimale qui sera déterminée sur modèle physique. Ainsi, le nombre d’essais est plus faible que
dans le cas d’un ouvrage plus innovant.
Le coût global d’une étude sur modèle physique varie généralement entre 20 K€ et 150 K€. Environ 50
% du montant permet de réaliser la construction du modèle et de procéder à ses modifications en cours
d’étude, il concerne le coût des matériaux et le coût de la main d’œuvre (maquettistes, mâcons) . Les
50 % restant sont dédiés aux essais proprement dits (agents d’essais, ingénieurs d’études).

III.3 Choix d’une étude sur modèle physique


Si on considère le seul aspect financier pour le choix de la réalisation d’une étude sur modèle physique,
il faut alors comparer le coût de l’étude avec les risques encourus si cette étude n’est pas réalisée. Les
deux exemples d’étude sur modèle physiques présentés ci-après montrent les économies réalisées.

IV. EXEMPLE N°1 : ETUDE DU BASSIN CARREIRE (BORDEAUX)

IV.1 Objectifs de l’étude


Dans le cadre de la gestion du réseau d’assainissement lors d’événements pluvieux intenses, la
Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB) a prévu la réalisation d’un bassin de retenue (bassin
Carreire) de 40 000 m3 sur les ruisseaux canalisés du Peugue et des Ontines. La maîtrise d’œuvre a été
confiée à la Lyonnaise des Eaux.
Cet ouvrage enterré de 41.40 m de diamètre est alimenté par un canal traversier à réaliser à l’intérieur du
bassin, comprenant un canal d’alimentation et deux déversoirs latéraux situés de part et d’autre du canal
d’alimentation.
Afin de préciser les caractéristiques géométriques de cet ouvrage, la Communauté Urbaine de Bordeaux
a prévu la réalisation d'une étude hydraulique sur modèle physique. Cette étude concerne principalement
l'optimisation du fonctionnement:
‰ de la chambre de raccordement entre les collecteurs existants des ruisseaux du Peugue et des
Ontines et le bassin
‰ des déversoirs latéraux intégrés au bassin
IV.2 Description et échelle du modèle
Compte tenu des dimensions de l’ouvrage à représenter et de la précision souhaitée, l’échelle adoptée
est le 1/20. Les écoulements étant à surface libre, la similitude retenue pour la réalisation du modèle
physique est la similitude de Froude. Le modèle a l'allure d'un "T" de longueur 3 m et de largeur 2 m
environ.
Canal de
surverse

Canal
Alimentation 2
Ø 2200 du
Peugue

Puits de
chute

Qprojet = 17 m3/s

Bassin de
Entonnement récupération

Évacuation
Support
vers circuit
fermé
Alimentation 1
Ø 2200 du
Peugue
Alimentation 3
Ø 1800 projeté Qprojet = 6.4 m3/s

Qprojet = 5.4 m3/s

Figure 1 : Bassin de Carreire- Schéma de principe du modèle physique

L'ensemble du modèle a été construit en hauteur de manière à ce que les écoulements puissent être
visualisés et les différentes mesures de vitesses ou de courantologie puissent être réalisées par le dessus
sans difficulté.
Le modèle a été entièrement construit en Plexiglas pour permettre une parfaite visualisation des
écoulements.

IV.3 Améliorations techniques apportées par l’étude sur modèle physique


L’étude a montré que le projet tel que défini dans sa version de base permettait le stockage d’une partie
(40 000 m3) des eaux de pluies transitant par les ruisseaux canalisés du Peugue et des Ontines sans
débordement dans le réseau d’assainissement. Si le prédimensionnement était satisfaisant vis à vis de cet
objectif, le modèle physique a permis d’obtenir un fonctionnement optimal du système en étudiant
précisément chaque composante hydraulique du système. Les modifications importantes suivantes ont
été réalisées :
Déversoirs réglables : dans le projet de base, ceux-ci sont localisés dans la partie amont du canal
traversier. Il est préférable, pour obtenir une bonne répartition des débit de part et d’autre de chaque
puits de chute de localiser ces déversoirs entre les 2 puits de chute.
Vanne de décharge : localisée au droit du puits de chute amont (en RG), sa débitance est quasiment
nulle car les vitesses longitudinales dans le canal traversier sont trop importantes (environ 1.20 m/s). La
vanne a donc été déplacée au droit du puits de chute aval (du même coté) où les vitesses longitudinales
dans le canal central sont plus faibles (environ 0.8 m/s). Dans cette configuration, la vanne permet, en
position ouverte, de débiter environ 10% du débit de projet de 17 m3/s.
Poteau central : Le poteau est pivoté dans le sens de l’écoulement (dans l’axe du canal d’amenée) pour
éviter des exhaussements localisés.
Palier de dissipation : Concernant, les puits de chutes amont, les paliers de dissipation d’énergie doivent
être inversés pour être efficaces.
Revanches : compte tenu des niveaux obtenus, le dalot du canal d’amenée est rehaussé de 20cm.
Cette disposition devra également être prise pour le plafond du collecteur et de la chambre de
raccordement.

IV.4 Gains économiques


Pour évaluer les gains économiques dus à l’étude sur modèle physique, on a pris en compte les seuls
reprises de travaux liés à la sécurité des ouvrages et des biens :
Déplacement de la vanne de décharge .....................................coût estimé : 50 K € H.T.
Modification des paliers de dissipation amonts .......................coût estimé : 80 K€ H.T.
Soit un coût estimé total de 130 K€ H.T. A comparer au coût de l’étude sur modèle physique qui est
seulement de l’ordre de 20 K€ pour ce cas précis.

V. EXEMPLE N°2 : ETUDE DE LA STATION DE POMPAGE LOUIS FARGUE

V.1 Objectifs de l’étude


Dans le cadre des études concernant le ré-équipement de la station de pompage d'eaux pluviales Louis
Fargue, la Lyonnaise des Eaux a confié au laboratoire de la CNR une étude sur modèle physique.
L'objectif de ce modèle est d'optimiser la répartition des écoulements dans la bâche et dans les chambres
d'aspiration des pompes, de manière à supprimer ou à rendre non dangereux les écoulements
secondaires générant des vortex ou des prérotations à l'entrée des pompes ou encore entraînant de l'air.

V.2 Description et échelle du modèle


Compte tenu de la dimension des pompes, à savoir 800 mm et 680 mm intérieur, l’échelle du 1/10 a été
jugée suffisante et a été retenue.
Les écoulements étant à surface libre, les lois de la similitude de Froude sont appliquées.
Le modèle reproduit:
¾ l'extrémité de la canalisation d'amenée des effluents (Ø 2200) débouchant dans la bâche
¾ la bâche de répartition des effluents avec le voile de séparation central
¾ les 4 ouvertures de vannes guillotines 1200x1500
¾ le radier penté vers les pompes, entre les cotes (-1.62) et (-3.43)
¾ les 5 chambres d'aspiration des pompes, surmontées des puits secs
¾ les 5 ouvertures circulaires d'origine entre la bâche de pompage et les chambres d'aspiration
¾ les pompes à hélice avec leur tubulure de refoulement jusqu'à une cote supérieure à (+0.27)
L'alimentation s'effectue via une chambre de tranquilisation du débit puis via la canalisation Ø 2200 et
est comprise entre 0.5 m3/s et 4 m3/s.
Circuit de recyclage
Pompes
Chambres
des pompes
Débitmètres

Bassin Bâche de
Vannes réglage
d'alimentation pompage

Figure 2 : Station de pompage Louis Fargue - Schéma de principe du modèle physique

Du plexiglas a été utilisé pour les corps de pompe et les chambres d'aspiration des pompes car il permet
une excellente visibilité des écoulements, ce point étant capital pour l’observation des vortex, des
prérotations et la mise en évidence des risques d’entraînement d’air.
Chaque pompe contient un vortomètre situé à la place de la machine tournante dont l'observation par
transparence permettra de quantifier les prérotations.
Les formes complexes telles que les corps de pompes ont été usinés sur tour et polies.
Des systèmes de pompage indépendants permettent de reproduire le fonctionnement des pompes. Le
choix des pompes en fonctionnement simultané couvre toutes les configurations possibles.

V.3 Essais de la configuration de base


Cette configuration concerne la bâche de pompage dans son état actuel, les chambres de pompes avec
leurs ouvertures et volumes actuels. Seules les pompes ont été remplacées et les débits augmentés par
rapport à la configuration d'origine de la station de pompage.
Les essais réalisés mettent en évidence de nombreux dysfonctionnements. On observe notamment des
prérotations très fortes sur les différentes pompes, ainsi que des vortex de fond (à l'intérieur des
chambres de pompes) ou de surface, entre la bâche et les chambres de pompes EP3 et EP4 (dans une
moindre mesure). Certains de ces vortex sont quasi-permanents quel que soit le niveau dans la bâche.
Ces phénomènes sont dus:
¾ aux vitesses d'approche des effluents dans la bâche, élevées pour les niveaux bas à cause des
accélérations produites par la faible section de passage des anciennes vannes
¾ aux faibles sections des ouvertures circulaires donnant dans les chambres de pompes; celles-ci
accélèrent les flux qui manquent ensuite de guidage jusqu'aux tubes de pompes, du fait du grand
volume des chambres
¾ aux nombreux décollements dans la partie terminale de la bâche, dus aux changements de direction
brutaux, en particulier en arrière du massif de séparation des écoulements
¾ à la dissymétrie des flux dans la partie aval de la bâche, due à la répartition des débits pompés.
Ces phénomènes sont inacceptables pour un bon fonctionnement des pompes puisqu'ils engendrent
vibrations et cavitation intense.
V.4 Améliorations techniques apportées par l’étude sur modèle physique
A partir des résultats des essais réalisés sur la configuration de bases, des améliorations successives ont
été apportées au projet par la mise en place d'un certain nombre d'aménagements des chambres de
pompes et de la bâche elle-même:
Ces aménagements consistent à:
¾ réduire le volume de chambres de pompes
¾ équiper les chambres de pompes de redresseurs et de séparateurs
¾ mettre en place deux voiles verticaux (ou plaques métalliques) en fond de bâche, entre le mur de
fond de bâche et le massif de séparation des flux.
¾ mettre en place un déflecteur de fond entre les pompes EP3 et EP4
Ils ont été définis dans un souci d'efficacité mais aussi de faisabilité et de maîtrise des coûts.
Ainsi modifiée, la station de pompage présente un bon fonctionnement pour toutes les configurations de
pompage possibles, exempt de prérotations intenses et de tout vortex.

V.5 Gains économiques


Compte tenu des dysfonctionnements relevés lors des essais de la solution de base, la durée de vie des
pompes dans la configuration initiale serait certainement très limitée.
Le coût de l’étude sur modèle physique est de l’ordre de 40 K€ pour ce cas précis. Les 5 pompes ont un
coût unitaire de 30 K€, soit au total 150 K€.
L’investissement réalisé pour l’étude sur modèle est donc pertinent, puisqu’il représente seulement 25 %
du matériel de pompage fonctionnant dés lors en sécurité.

VI. CONCLUSION
Le modèle réduit physique est un outil irremplaçable pour traiter les problèmes complexes
d’écoulements tridimensionnels dans les ouvrages d’assainissement. Il permet la définition technique
détaillée d’un projet et garanti au maître d’ouvrage un fonctionnement optimal des ouvrages.
Les études sur modèles physiques sont, au final, économiquement rentables. Leurs coûts sont très
inférieurs aux économies générées par la suppression des dysfonctionnements hydrauliques couramment
observés dans les ouvrages d’assainissement.
Enfin, l’évolution croissante des techniques de mesures et d’observations des phénomènes hydrauliques
sur modèle physique fait que cet outil sera de plus en plus précis et compétitif dans l’avenir.

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