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1.

Portique bi-encastré à deux étages avec plancher infiniment rigides

Avec le portique à deux étages on peut vérifier les relations ci-dessus. Les matrices ont déjà été
établies (paragraphe 1.5.2, chapitre 1) :

𝟐𝐦 𝟎 𝟑𝐤 −𝐤 𝟎, 𝟓 −𝟏
𝐌=[ ] 𝐊=[ ] 𝚽=[ ]
𝟎 𝐦 −𝐤 𝐤 𝟏 𝟏

Si ce cadre est soumis à une excitation sismique (accélération prescrite), le vecteur des facteurs
de participation (𝐫) s’exprime :

𝟎, 𝟓 𝟏 𝟐𝐦 𝟎 𝟏 𝐦 𝐦 𝟏 𝟐
𝐫 = 𝚽𝐓 . 𝐌. 𝐞𝐱 = [ ].[ ].[ ] = [ ].[ ] = [ ].𝐦
−𝟏 𝟏 𝟎 𝐦 𝟏 −𝟐𝐦 𝐦 𝟏 −𝟏

Au passage, on remarque que selon la normalisation des modes adoptée, les facteurs de
participation peuvent être négatifs. La matrice des masses généralisées (𝐌∗ ) s’exprime de la
manière suivante :

𝟎, 𝟓 𝟏 𝟐𝐦 𝟎 𝟎, 𝟓 −𝟏 𝐦 𝐦 𝟎, 𝟓 −𝟏 𝟏, 𝟓𝐦 𝟎
𝐌 ∗ = 𝚽𝐓 . 𝐌 . 𝚽 = [ ][ ][ ]=[ ][ ]=[ ]
−𝟏 𝟏 𝟎 𝐦 𝟏 𝟏 −𝟐𝐦 𝐦 𝟏 𝟏 𝟏 𝟑𝐦

Les facteurs de participation modaux (𝛄𝐧 ) s’expriment de la manière suivante :

𝐫𝟏 𝟐𝐦 𝟒 𝐫𝟐 −𝐦 𝟏
𝛄𝟏 = ∗ = = ; 𝛄𝟐 = ∗ = =−
𝐦𝟏 𝟏, 𝟓𝐦 𝟑 𝐦𝟐 𝟑𝐦 𝟑

Les masses modales (𝐦𝐦𝐨𝐝,𝐧 ) sont égales à :

𝟐
𝐫𝟏 𝟒 𝟐 𝟖
𝐦𝐦𝐨𝐝,𝟏 = ( ∗ ) 𝐦𝟏∗ = ( ) . 𝟏, 𝟓𝐦 = 𝐦
𝐦𝟏 𝟑 𝟑

𝟐
𝐫𝟐 ∗
𝟏 𝟐 𝟏
𝐦𝐦𝐨𝐝,𝟐 = ( ∗ ) 𝐦𝟐 = (− ) . 𝟑𝐦 = 𝐦
𝐦𝟐 𝟑 𝟑

La somme des masses modales vaut effectivement la somme des masses d’étage (Σmn=3m).
On peut également vérifier la relation de l’équation (2.49) :

𝐍
𝐫𝐣 𝟒 𝟎, 𝟓 𝟏 −𝟏 𝟏
∑ ∗ . 𝐃𝐣 = . [ 𝟏 ] − . [ 𝟏 ] = [𝟏] = 𝐞 𝐱
𝐦𝐣 𝟑 𝟑
𝐣=𝟏

2. Bâtiment en béton armé de cinq étages (Analyse modale dans le cas sismique)

Afin d’illustrer la théorie ci-dessus, intéressons-nous à l’analyse sismique d’un bâtiment de cinq
étages en béton armé. Le bâtiment est constitué de deux sous-sols rigides, de sorte que le niveau
d’encastrement se situe au rez-de-chaussée.

Le noyau en béton armé peut être considéré comme une poutre console pour les actions
sismiques. La modélisation du bâtiment est présentée à la figure (2.16).
Figure 2.16 : (a) Bâtiment régulier de cinq étages ; (b) Dans chaque direction, il est stabilisé
latéralement par deux refends en béton armé ; (c) oscillateur multiple régulier à cinq masses.

On écrit l’équation du mouvement pour chaque degré de liberté :

𝐦𝟏 𝐱̈ 𝟏 + 𝐤 𝟏𝟏 𝐱 𝟏 + 𝐤 𝟏𝟐 𝐱 𝟐 + 𝐤 𝟏𝟑 𝐱 𝟑 + 𝐤 𝟏𝟒 𝐱 𝟒 + 𝐤 𝟏𝟓 𝐱 𝟓 =𝟎
𝐦𝟐 𝐱̈ 𝟐 + 𝐤 𝟐𝟏 𝐱 𝟏 + 𝐤 𝟐𝟐 𝐱 𝟐 + 𝐤 𝟐𝟑 𝐱 𝟑 + 𝐤 𝟐𝟒 𝐱 𝟒 + 𝐤 𝟐𝟓 𝐱 𝟓 =𝟎
𝐦𝟐 𝐱̈ 𝟑 + 𝐤 𝟑𝟏 𝐱 𝟏 + 𝐤 𝟑𝟐 𝐱 𝟐 + 𝐤 𝟑𝟑 𝐱 𝟑 + 𝐤 𝟑𝟒 𝐱 𝟒 + 𝐤 𝟑𝟓 𝐱 𝟓 =𝟎
𝐦𝟐 𝐱̈ 𝟒 + 𝐤 𝟒𝟏 𝐱 𝟏 + 𝐤 𝟒𝟐 𝐱 𝟐 + 𝐤 𝟒𝟑 𝐱 𝟑 + 𝐤 𝟒𝟒 𝐱 𝟒 + 𝐤 𝟒𝟓 𝐱 𝟓 =𝟎
{𝐦𝟐 𝐱̈ 𝟓 + 𝐤 𝟓𝟏 𝐱 𝟏 + 𝐤 𝟓𝟐 𝐱 𝟐 + 𝐤 𝟓𝟑 𝐱 𝟑 + 𝐤 𝟓𝟒 𝐱 𝟒 + 𝐤 𝟓𝟓 𝐱 𝟓 =𝟎

On récrit ce système d’équations sous forme matricielle :

𝐌 𝐗̈ + 𝐊 𝐗 = 𝟎

Ou bien de manière explicite :

𝐦𝟏 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝐱̈ 𝟏 𝐤 𝟏𝟏 𝐤 𝟏𝟐 𝐤 𝟏𝟑 𝐤 𝟏𝟒 𝐤 𝟏𝟓 𝐱 𝟏 𝟎
𝟎 𝐦𝟐 𝟎 𝟎 𝟎 𝐱̈ 𝟐 𝐤 𝟐𝟏 𝐤 𝟐𝟐 𝐤 𝟐𝟑 𝐤 𝟐𝟒 𝐤 𝟐𝟓 𝐱 𝟐 𝟎
𝟎 𝟎 𝐦𝟑 𝟎 𝟎 𝐱̈ 𝟑 + 𝐤 𝟑𝟏 𝐤 𝟑𝟐 𝐤 𝟑𝟑 𝐤 𝟑𝟒 𝐤 𝟑𝟓 𝐱 𝟑 = 𝟎
𝟎 𝟎 𝟎 𝐦𝟒 𝟎 𝐱̈ 𝟒 𝐤 𝟒𝟏 𝐤 𝟒𝟐 𝐤 𝟒𝟑 𝐤 𝟒𝟒 𝐤 𝟒𝟓 𝐱 𝟒 𝟎
[ 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝐦𝟓 ] [𝐱̈ 𝟓 ] [𝐤 𝟓𝟏 𝐤 𝟓𝟐 𝐤 𝟓𝟑 𝐤 𝟓𝟒 𝐤 𝟓𝟓 ] [𝐱 𝟓 ] [𝟎]

Il est parfois commode d’exprimer les propriétés élastiques d’une structure par sa matrice de
flexibilité plutôt que par sa matrice de rigidité. Pour la détermination de la matrice de rigidité,
dans le cas de bâtiments stabilisés par des refends (ou voiles) en béton armé, il vaut mieux
passer par l’établissement préliminaire de la matrice de flexibilité (voir cours Mécanique Des
Structures).
Figure 2.17 : (a) Relation à la base de l’établissement de la matrice de flexibilité ; (b) Les
déplacements horizontaux d’étage sont les degrés de liberté.

Les éléments de la matrice de flexibilité se déterminent selon la relation suivante :

𝟏 𝟐 (2.54)
𝐟̂𝐢𝐣 = 𝐡 (𝟑𝐡𝐢 − 𝐡𝐣 ), 𝐢≥𝐣
𝟔𝐄𝐈 𝐣
Dans le cas où la hauteur des étages est constante, l’expression se simplifie de la façon suivante :

𝐡𝟑 𝟐 (2.55)
𝐟̂𝐢𝐣 = 𝐣 (𝟑𝐢 − 𝐣), 𝐢 ≥ 𝐣
𝟔𝐄𝐈
On calcule la matrice de flexibilité de manière habituelle, en considérant la modélisation du
bâtiment proposée à la figure (2.6). La matrice des masses est diagonale (m =250 t).

La matrice de rigidité [K] est égale à l’inverse de la matrice de flexibilité [𝐟̂].

Remarque : Notons un avantage supplémentaire de la matrice de flexibilité [𝐟̂] sur la matrice


de rigidité [K] : un étage en plus ou en moins se traduit simplement par l’ajout ou le retrait de
la ligne et de la colonne correspondante dans [𝐟̂] alors que [K] en est totalement modifiée.

Les modes propres sont les vecteurs propres et les pulsations propres sont les valeurs propres
du problème aux valeurs propres suivant, obtenu en annulant le déterminant du système
d’équation (1.14). Il faut encore expliciter le déterminant et résoudre l’équation du 5éme degré
en (𝛚𝟐𝐢 ) afin d’obtenir les cinq pulsations propres des cinq modes. On résout ensuite le système
découplé pour chacune des cinq pulsations propres afin d’obtenir les modes propres. Les
fréquences propres et les modes propres sont mis en évidence dans les illustrations ci-dessous :

Figure 2.18 : Illustration des modes propres.

𝟎, 𝟎𝟔 𝟎, 𝟑𝟗 𝟎, 𝟗𝟎 𝟏, 𝟎𝟎 −𝟎, 𝟗𝟏
𝟎, 𝟐𝟐 𝟎, 𝟗𝟔 𝟏, 𝟎𝟎 −𝟎, 𝟐𝟏 𝟏, 𝟎𝟎
𝚽 = 𝟎, 𝟒𝟓 𝟏, 𝟎𝟎 −𝟎, 𝟒𝟕 −𝟎, 𝟕𝟐 −𝟎, 𝟖𝟖
𝟎, 𝟕𝟐 𝟎, 𝟐𝟗 −𝟎, 𝟗𝟕 𝟎, 𝟖𝟓 𝟎, 𝟓𝟐
[𝟏, 𝟎𝟎 −𝟎, 𝟗𝟎 𝟎, 𝟔𝟑 −𝟎, 𝟑𝟏 −𝟎, 𝟏𝟒]

La matrice des masses généralisées [M*] est déterminée par la relation : 𝐦𝐣 ∗ = 𝐃𝐓𝐣 𝐌 𝐃𝐣

La matrice de rigidité généralisée [K*] est déterminée de manière analogue : 𝐤 𝐣 = 𝐃𝐓𝐣 𝐊 𝐃𝐣


Le vecteur des facteurs de participation massique (𝐫𝐣 ) est donné par l’équation (2.49) :
𝐫𝐣 = 𝐃𝐓𝐣 𝐌. 𝐞𝐱

Les facteurs de participation modaux sont obtenus après division de chaque élément de (rn)
par la masse généralisée correspondante :

Les masses modales effectives sont données par :

Finalement, on peut vérifier la relation de l’équation (2.49) :

Pour déterminer les caractéristiques dynamiques, il faut utiliser les valeurs numériques :

Détermination de la période fondamentale à l’aide du quotient de Rayleigh


Comme on vu au chapitre 1 (paragraphe 1.6), le quotient de Rayleigh constitue une alternative
à la résolution du problème aux valeurs propres. Il reflète la conservation de l’énergie lors des
oscillations libres non amorties et s’exprime :

∑𝐍𝐣=𝟏 𝐦𝐣 . 𝐱 𝐣𝟐 (2.56)
𝐓𝟏 = 𝟐𝛑√ 𝐍
∑𝐣=𝟏 𝐅𝐣 . 𝐱 𝐣

Concrètement, seuls les déplacements d’étage (xj) du bâtiment considéré soumis à une
répartition de forces fictives (Fj) sont nécessaires. Ces déplacements peuvent être déterminés
analytiquement au moyen de la matrice de flexibilité ou numériquement avec un logiciel
standard d’éléments finis (comme Matlab). L’avantage principal du quotient de Rayleigh réside
dans le fait que même une répartition grossière des forces fictives d’étage conduit à une bonne
estimation de la période fondamentale. En effet, la précision y intervient au carré de sorte qu’un
écart de 10% dans la répartition des forces conduit à un écart de seulement 1% pour la période.

Figure 2.19 : (a) La relation générale du quotient de Rayleigh nécessite la détermination des
déplacements d’étage dus à des forces fictives, (b) Pour la version simplifiée, les forces
d’étage doivent être égales aux poids de ceux-ci.

Une version simplifiée du quotient de Rayleigh utilise le déplacement au sommet (XN)


déterminé avec le poids des étages (mj.g) comme force fictives :

𝐓𝟏 = 𝟐√𝐱 𝐍 [𝐬] (2.57)

a) répartition linéaire sur la hauteur :


b) répartition constante sur la hauteur :

c) formule simplifiée : (F constantes égales à m·g)

d) force unique concentrée au sommet :

Les résultats montrent que le calcul de la période fondamentale avec le quotient de Rayleigh
livre des valeurs très proches de la valeur exacte (écarts de moins de 0.1%, 0.5% et moins de
0.7%). La formule simplifiée de l’équation (2.57) est clairement moins performante puisque
l’écart correspondant est de 18% environ.

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