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Niveau 

: 3A.S Lycée : Dahmani Djelloul – Dechmia Filières communes.

Composition du premier trimestre en langue française.

Texte :

Depuis toute petite, j’ai été baignée de récits sur la guerre d’Algérie. Chaque fois que je me retrouve avec ma
grand-mère et le mot « guerre » retentit, cela lui remémore de mauvais souvenirs. Les horreurs qu’elle a vues ou
subies m’ont fait vivre cette guerre à travers ses histoires, sa mémoire. Des images qu’elle n’oubliera jamais . 

« A l’époque j’avais 15 ans, c’était en 1955 à Biskra. Pendant 40 jours, on nous a interdit de fermer la
porte de chez nous. L’armée française entrait en pleine nuit, nous réveillait en sursaut, tirait nos
couvertures, nous giflait, pour qu’on leur dise où se cachaient les membres du FLN. On n’avait pas le droit
de protester sinon on se prenait des coups.

«  Et ils n’y allaient pas de main morte. Pour nous rabaisser, ils allaient dans la cuisine, prenait nos
aliments. Ils en faisaient un tas au sol et ils marchaient dessus. On pleurait, car privés de nourriture, sans
emploi, obligés de suivre les ordres des Français, nous n’allions pas manger pendant des jours…

«  Ils essayaient par tous les moyens de nous montrer qu’ils étaient plus forts que nous. A 6 heures du
matin, les parachutistes nous faisaient sortir de force de nos maisons et jusqu’à 21 heures, nous n’avions
pas le droit d’y entrer. On nous laissait sans boire ni manger comme des animaux. On nous prenait nos
terres et les harkis dénonçaient leurs frères de pays. »

A chaque fois qu’elle parle de cela, des larmes inondent ses yeux. Ses lèvres se pincent et je sens de la
haine l’envahir. Un acte horrible s’est déroulé sous ses yeux. Elle me raconte : « Ma fille, j’ai vu deux
soldats français qui regardaient une femme enceinte de 7 mois, ils se demandaient, c’est une fille ou un
garçon ? Ils pariaient dessus et d’un coup sec, sans hésitation, lui ouvraient le ventre, en disant “Ah tu vois
c’est moi qui avais raison”.

Elle ajoute : « Ils attrapaient des hommes au hasard, les soupçonnant de faire partie du FLN et les
électrocutaient en riant. Jusqu’à la mort. Un jour, chez nos voisins, nous avons vu l’armée française entrer
d’un coup, fusil en main. C’était une mère veuve qui avait trois fils. Un harki avait dit à l’armée que ses fils
étaient membres du FLN. Un par un, ils ont été tués devant leur mère. Le chagrin et les nerfs l’ont
tellement fait pleurer qu’elle est devenue aveugle. »

Des horreurs, elle en a vu. Peut-être que dans un an, j’en saurai plus à force de tomber sur des histoires
de la guerre d’Algérie à la télévision ou à la radio. Jusqu’à présent la mémoire pleine, ma grand-mère
n’oubliera jamais les atrocités dont elle a été témoin quand elle avait 15 ans. Malheureusement, elle est
déçue car la France ne veut pas reconnaitre les massacres qu’elle a commis et qu’elle donne ce qu’elle doit
à tous ces tirailleurs algériens qui ont combattu aux côtés de la France durant les guerres du 20e siècle. 

Inès El Laboudy, publié dans Liberté le mardi 14 décembre 2010.

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La mémoire : Souvenir du passé.


I. Compréhension de l’écrit :(14pts)

1- L’auteure de ce texte :
 Relate un fait d’Histoire
 Raconte sa participation à un fait d’Histoire
 Rapporte un témoignage
 Analyse une situation.
- Recopiez les deux (02) bonnes réponses.

2- De quel évènement historique s’agit-il dans le texte ?

3- Relevez dans le quatrième paragraphe deux mots et une expression qui renvoient au champ
lexical de « la souffrance ».

4- D’après la grand-mère, quelle est la scène la plus atroce qu’elle a vécue ?

5- « Pour nous rabaisser ». Trouvez dans le texte une phrase qui reprend la même idée.

6- « …. et ils marchaient dessus. » Paragraphe 2


« … On pleurait,… » Paragraphe 2
« …le droit d’y entrer… » Paragraphe 3

- Que remplacent les mots soulignés dans le texte?

7- Un harki avait dit à l’armée que ses fils étaient membres du FLN. Un par un, ils ont été tués
devant leur mère. 
Réécrivez cette phrase en la commençant ainsi : Un harki avait dit à l’armée :  « …………………..

8- Pour quelle raison les soldats français se sont acharnés sur la mère veuve et ses enfants ?

9- Quelle est la visée communicative de l’auteure à travers son texte ?

10- «  Jusqu’à présent la mémoire pleine, ma grand-mère n’oubliera jamais les atrocités dont elle a été
témoin quand elle avait 15 ans ».
-Que veut dire l’auteure par l’expression « la mémoire pleine ». Répondez en deux phrases.

II-Production écrite :(8pts)
Choisissez l’un des deux sujets :

Sujet 01 : Pour informer vos camarades sur les souvenirs douloureux de tortures et de massacres qu’ont
subis nos aïeux durant la Révolution du 1er Novembre 1954 , faites le compte-rendu objectif de ce texte.

Sujet 02 : Dans le cadre de la commémoration du 1 novembre 1954, rédigez un texte historique dans
lequel vous présenterez à vos camarades un évènement de la guerre d’Algérie.

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I-Correction :
1-L’auteure de ce texte :(1pt)
 Relate un événement.
 Témoigne un fait.

2- mémoire : baignée de récits, remémore, mauvais souvenirs, ses histoires……….(1.5pt)

3- « Et ils n’y allaient pas de main mort ». Cette expression veut dire : Agir de façon violente.
(1pt)

4- « Pour nous rabaisser ».(1pt)


une phrase qui reprend la même idée : «  Ils essayaient par tous les moyens de nous montrer qu’ils
étaient plus forts que nous. »
«  On nous laissait sans boire ni manger comme des animaux »

5-y =nos maisons. (0.5pt)

l’=la mère (0.5pt)

en =des horreurs (0.5pt).

6-C’est la scène de la femme enceinte.

7- le discours rapporté : la grand-mère disait qu’on les aurait interdit de fermer la porte e chez
eux. (1pt)

8- Un harki avait dit à l’armée que ses fils étaient membres du FLN. (1pt)

9- le vœu de la grand-mère c’est que la France reconnait les massacres qu’elle a commis en
Algérie. (1pt)

10- l’auteure veut dire par l’expression « mémoire pleine » que la grand-mère n’a pas oublié les
souffrances vécues par les Algériens durant la guerre de libération.(2pts)

II-Production écrite :(8pts) Traitez l’un des deux sujets, au choix :

1. Compréhension du sujet
2. Respect de la structure de texte exhortatif (titre + trois parties)
3. Utilisation des procédés d’injonction
4. Pertinence des idées
5. Cohérence et précision
6. La non- répétition
7. Correction de la langue
8. Ponctuation adéquate du texte.

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