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Müllhaupt
EPFL - SIE
I ère Edition
1
SYSTÈMES DYNAMIQUES ET
COMMANDE
1.1.2 Système
Dans la présentation des systèmes, nous avons vu que les variables pou-
vaient être de nature différente (une vitesse, un prix, une quantité de matière,
une chaleur, une température, une concentration, etc.) et toutes peuvent
prendre des valeurs différentes.
Lors de la présence d’une variable chronologique, il est alors possible de
considérer, non pas les variables (mise à part la variable chronologique) comme
des quantités fixées une fois pour toute selon l’ordre de progression de la
1.1 SYSTÈME DYNAMIQUE 5
• Actions • Réactions
• Causes • Effets
• Moyens disponible pour • Résultats
influencer le système • Moyens disponibles pour
• Influences de l’environnement observer le système
sur le système • Influences du système
• Excitation du système sur l’environnement
• Grandeurs ajustées • Réponse du système
• Grandeurs observées
Système
Objet de notre
attention
Entrées Sorties
Ensemble d’éléments
en intéraction
Perturbations
• Souvent inconnues
• Indésirables
• Non ajustables
• Souvent négligées
• Déterministes
Environnement ou aléatoires
entière étant donné que ces cinq quantités peuvent a priori prendre n’importe
quelle valeur.
Dans le cas discret, nous avons une génèse similaire. En effet, a1 , a2 ,
a3 donnent naissance aux variables dénombrables mais infinies a1 (k), a2 (k),
a3 (k), k ∈ Z et l’on peut se référer à a1 (0), a1 (−3), a3 (4), a3 (5), a3 (6), etc.
chacune étant une variable à part entière puisque ces quantités peuvent, a
priori, prendre n’importe quelle valeur.
Un système dynamique met en relation une sous partie des variables in-
dexées par la variable chronologique à un autre sous ensemble de ces va-
riables selon une relation qui sera appelée la relation chronologique. Nous
ne considérons, dans ces notes, que les relations données sous la forme de
règle de progression provenant de fonctions uniquement. Dans le cas continu
cela sera un ensemble d’équations différentielles ordinaires, autrement dit, des
équations dont le membre de droite est une fonction et le membre de gauche
est une différentielle ordinaire. Voici donc le modèle pour les relations chro-
nologiques décrivant un système dynamique continu :
A nouveau p et n ne sont pas nécessairement égaux. Dans ces deux cas les
membres de droite déterminent les fonctions dynamiques chronologiques.
Il est imporant de constater que les deux modèles ci-dessus de relations
chronologiques ne sont pas complètement générales et que l’on peut en envisa-
ger d’autres, comme par exemple, dans le cas continu, la relation fonctionnelle
suivante :
ȧ1 (t) := f1 (a1 ([t, t + T ))
1.1 SYSTÈME DYNAMIQUE 7
La progression d’une variable à un instant précis est conditionné par toute son
évolution future sur un intervalle de durée T . Ou alors, dans le cas discret, la
progression :
u(t) y(t)
S
Cause Cause
Effet Effet
Temps Temps
0 0
Causal Non causal
Au repos Chargé
Il est important de noter les différences qui existent entre un système station-
naire, un système dynamique à l’état stationnaire et un système statique :
dθ
=0 système stationnaire (θ : vecteur de paramètres)
dt
du dy
= = 0 système à l’état stationnaire ou à un point d’équilibre
dt dt
(u, y : signaux temporels)
y(t) = f [u(t)] système statique (pas de mémoire)
La nomenclature pour ces propriétés peut parfois prêter à confusion. On la
résume ici dans différentes langues :
10 1 SYSTÈMES DYNAMIQUES ET COMMANDE
SYSTEME A COMMANDER
ENTREES SORTIES
freins position
accélérateur vitesse
volant
pieds, mains
REGULATEUR
yeux
grandeurs de grandeurs
commande commandées
l
θ
m
Système
modèle de modèle de
CONNAISSANCE REPRESENTATION
déterminé analytiquement déterminé expérimentalement
θ(0) = θ̇0 = ω0
θ(t) = A sin(ωt)
qe , qs
variable d’entrée SYSTEME ABSTRAIT variable de sortie
(modèle mathématiques) h
(variables indépendantes) (variable dépendante)
qe
h
qs
S
Exemple 1
Soit un objet auquel on applique une force u[t0 , ∞) pour t ≥ t0 . Afin de
déterminer de façon complète la position future de l’objet, il est nécessaire
de connaı̂tre sa position et sa vitesse initiales. Il résulte de la définition de
l’état d’un système que x(t0 ) et ẋ(t0 ) représentent l’état du système à t0 . Par
généralisation, x(t) et ẋ(t) représentent l’état du système au temps t.
On définit l’état comme x(t) et ẋ(t), c’est-à-dire la position et la vitesse
de l’objet. Cependant, le choix des variables d’état n’est pas unique. On peut
très bien choisir d’autres combinaison des variables position et vitesse comme,
par exemple, 2x(t) et x(t) − 5ẋ(t). Ces deux dernières quantités sont alors des
variables d’état qui ne possèdent plus une signification physique immédiate.
Exemple 2
Soit le retard unité y(t) = u(t − 1)
Afin de déterminer y[t0 , ∞) à partir de u[t0 , ∞) il faut connaı̂tre u[t0 −1, t0 )
qui représente donc l’état du système dynamique à t0 . Comme il y a une
infinité de valeurs de u entre t0 −1 et t0 , il s’agit donc d’un système dynamique
d’ordre infini.
où
(0) (k) dk γ i
γi = γi et γi = , k = 1, 2, · · · , ρi − 1
dtk
nγ
�
L’ordre du système est alors égal à ρi .
i=1
La sélection des entrées et des sorties est fonction de l’application considérée.
Les entrées sont les variables indépendantes ajustables, alors que les sorties
sont les variables dépendantes mesurées. Il peut également y avoir des va-
riables indépendantes non ajustables appelées génériquement perturbations
2.2 MODÈLE D’ÉTAT 19
(fig. ??). Les grandeurs qui ne sont ni des variables d’état, ni des entrées, ni
des sorties, ni des perturbations, doivent être éliminées par substitution.
Exemple
Soit le système d’équations différentielles :
aẅ + sin ż = u21
√
v̇ + cos ż = u2
ż + z = αt
avec les conditions initiales v(t0 ) = v0 , w(t0 ) = w0 , ẇ(t0 ) = a0 et z(t0 = z0 ).
Le tableau 2.1 inventorie les grandeurs différentielles de ce système dyna-
mique ainsi que leur ordre respectif. Il est alors possible de définir les variables
d’état. On remarque également que les conditions initiales correspondent à
x(t0 ).
�
� ẏ1 (t) = g1 [x1 (t), . . . , xn (t), u1 (t), . . . , up (t), t]
�
� ẏ2 (t) = g2 [x1 (t), . . . , xn (t), u1 (t), . . . , up (t), t]
�
� .. (2.5)
�.
�
� ẏq (t) = gq [x1 (t), . . . , xn (t), u1 (t), . . . , up (t), t]
Les relations (2.4) et (2.5) prennent alors l’allure vectorielle très compacte :
d’état x(t). L’ordre n du système est donné par la dimension du vecteur x(t).
La relation (2.7) est l’équation de sortie. Elle indique une relation sta-
tique entre les variables d’état x(t) et d’entrée u(t) et le vecteur de sortie y(t).
Souvent, u(t) n’intervient pas dans l’équation de sortie (pas d’effet direct de
l’entrée sur la sortie).
Les équations d’état (2.6) et de sortie (2.7) forment ensemble le modèle
d’état. Si f [x(t), u(t), t] et ∂f /∂x[x(t), u(t), t] sont des fonctions continues de
t, on démontre qu’il existe une solution unique pour x(t) étant donnés x(t0 )
et u[t0 , ∞).
Pour un système statique, l’équation d’état (2.6) n’existe pas , et le système
se réduit à : y(t) = g[u(t), t]
Un modèle d’état particulièrement important est celui dans lequel les fonc-
tions f et g sont linéaires par rapport à x et u et indépendantes du temps. Le
modèle devient alors :
+ ẋ(t) � x(t) +
u(t) B C y(t)
+ +
+ ẋ(t) � x(t) +
u(t) b cT y(t)
+ +
Une cuve de mélange (fig 2.6) est alimentée par deux vannes fournissant les
débits volumiques variables q1 (t) et q2 (t) qui contiennent un produit dissous
avec les concentrations constantes c1 et c2 . Le brassage étant supposé parfait,
la concentration est uniforme dans la cuve et égale à c(t). Le débit de sortie
q(t) est proportionnel à la racine carrée de la hauteur du liquide dans la cuve
h(t). Les entrée de ce système dynamique sont les débits q1 et q2 , les sorties
la hauteur du liquide dans la cuve h(t) et le rapport de concentration c(t)/c1 .
Nous supposons la masse volumique ρ constante. Avec V (t) = Sh(t), ou
V est le volume du mélange et S la section constante du bac, nous pouvons
écrire les bilans de masse totale et pour le produit dissous comme suit :
� �
d
ρS dt (h(t)) = ρq1 (t) + ρq2 (t) − ρq(t) kg s
(2.10)
� �
d
ρS dt [c(t)h(t)] = ρc1 q1 (t) + ρc2 q2 (t) − ρc(t)q(t) kgP
s (2.11)
q1 (t) q2 (t)
c1 c2
V(t)
h(t)
c(t)
q(t)
S
c(t)
�
q(t) = k h(t) (2.12)
kh, k = k0 , k0 + 1, k0 + 2, . . . ∈ N (2.15)
x(t)
ẋ(kh) x(kh+h)−x(kh)
h
x0
h
t
k0 h kh kh + h
Figure 2.7. Etat calculé par intégration numérique avec la méthode d’Euler.
la figure 2.7.
Après avoir soigneusement sélectionné le pas d’intégration h, la simulation
est menée en exploitant successivement, à partir de k0 h, les équations (2.19)
et (2.17) :
Remarques
La simulation numérique (sur ordinateur) d’un système dynamique offre
de nombreux avantages. Pour commencer, les algorithmes mis en oeuvre sont
parfaitement connus, ce qui permet d’évaluer la précision des résultats. Le
traitement de systèmes multivariables ne pose pas de difficultés particulière
et les fonctions non linéaires f et g peuvent être évaluées facilement.
Il ne faut toutefois pas perdre de vue que le calcul numérique est ap-
proximatif. En particulier, la représentation des valeurs numériques par un
nombre limité de chiffres provoque des erreurs d’arrondi. Les erreurs de
troncature sont quant à elles provoquées par l’approximation de fonctions
mathématique au moyen de séries dont on ne considère qu’un nombre limité
de termes.
La stabilité numérique d’un algorithme est garantie lorsque l’erreur d’inté-
gration décroı̂t à chaque pas de calcul. Cette stabilité est facilement perdue
lorsque les ordres de grandeurs des nombres intervenant dans les opérations
sont très différents. Il est donc recommandé d’effectuer des mies à l’échelle
pour éviter ce problème. Il convient également de préciser que le choix de la
méthode et du pas d’intégration qui assurent la stabilité de l’algorithme, une
bonne précision des résultats et un temps de calculs non excessif n’est pas
toujours aisé.
Une grande partie des difficultés mentionnées dans cette section dispa-
raissent si le modèle d’état est linéaire. En effet, dans ce cas particulier, les
outils de l’algèbre linéaire fournissent une solution analytique au problème de
la simulation.
26 2 MODÉLISATION MATHÉMATIQUE
f (x)
exact
f (x̄ + δx)
approché
f (x̄) + δf
f (x̄)
x
x̄ x̄ + δx
Figure 2.8. Fonction non linéaire et son approximation linéaire autour de x̄.
� �
∂g � ∂g �
C := ∂x � et D := ∂u �
ūx̄ ūx̄
Remarques
2.5 Exemples
2.5.1 Oscillateur de Van der Pol
ẍ + �(x2 − 1)ẋ + x = 0
2.5.3 Compétition
a1
b) x̄1 = x̄2 = 0
b11
2.5.4 prédateur-proie
a) x̄1 = 0 x̄2 = 0
a1
b) x̄1 = x̄2 = 0
b11
a2 a1 b21 − a2 b11
c) x̄1 = x̄2 =
b21 b12 b21
Le premier point d’équilibre est l’extinction mutuelle des deux espèces.
Le deuxième correspond uniquement à la survie des proies ; il y a absence de
prédateurs. Le troisième correspond à une survie mutuelle.
Lorsque a1 b21 < a2 b11 , les prédateurs meurent par manque de facteur
de reproduction des proies (coefficient a1 ), La condition de survie mutuelle
pondère les deux facteurs a1 et a2 par la qualité de satisfaction énergétique
2.5 Exemples 33
−1
−2
−3
−3 −2 −1 0 1 2 3
Figure 2.9. Superposition du graphe des pentes et d’une trajectoire dans le cas de
l’oscillateur de Van der Pol (� = 0, 5, x10 = 1, x20 = 1).
2.5
1.5
0.5
−0.5
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
2.5
1.5
0.5
−0.5
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
2.5
1.5
0.5
−0.5
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
2.5
1.5
0.5
−0.5
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
3.1 INTRODUCTION
3.2.1 Définition
3.2.2 Existence
Im
s = a + bj
α Re
La plus part des signaux d’intérêt dans l’étude des systèmes dynamiques
possèdent une transformée de Laplace.
Il serait fort utile de pouvoir utiliser dans tout le plan complexe l’expres-
sion analytique calculée à partir de la définition (3.1) et valable uniquement
dans le domaine de convergence. A cette fin, on peut utiliser le théorème du
prolongement analytique 1 : si deux fonctions complexes, analytiques dans un
domaine 2 , sont égales pour un quelconque intervalle non nul de ce domaine,
elles sont alors égales partout dans ce domaine. Dans notre cas particulier, ces
deux fonctions sont d’une part l’intégrale de la définition (3.1) et d’autre part
l’expression analytique pour F (s) ; le domaine est le plan complexe à l’excep-
tion des points de singularité où F (s) est infini ; l’intervalle est un intervalle
fini quelconque dans la région de convergence de l’intégrale (3.1). Le théorème
indique alors que l’expression analytique F (s) est valable pour tout le plan
complexe à l’exception des valeurs de s qui rendent F (s) infini (les pôles de
F (s)).
Nous dirons donc que la transformée de Laplace de f (t) est la fonction ana-
lytique F (s) qui, pour �(s) > α, est définie par son intégrale de Laplace (3.1).
�(t)
1 •
t
0
3.3.2 Rampe
Une rampe est un signal à croissance linéaire dont l’équation est u(t) = At,
pour t ≥ 0. Sa représentation est donnée à la figure 3.3. A partir de (3.3),
et en utilisant la méthode d’intégration par parties, on a :
� ∞
U (s) = L[u(t)] = Ae−st dt
0
� � � ∞ � (3.4)
� 1 � �∞ 1 A
=A − t e−st �� − − e−st dt = 2
s 0 0 s s
3.3.3 Exponentielle
�
0 pour t < 0 L A
u(t) = −−−−−−→ U (s) =
Ae−αt pour t ≤ 0 s+α
3.3 TRANSFORMÉE DE LAPLACE DE SIGNAUX CHOISIS 41
u(t)
t
0 1
�
0 pour t < 0 L As
u(t) = −−−−−−→ U (s) =
A cos(ω0 t) pour t ≤ 0 s2 + ω02
ρ(t)
1
•
∆t
• t
0 ∆t
δ(t)
t
0
δ(t) = 0pourt �= 0
La transformée de Laplace de l’impulsion de Dirac est :
� ∞ � 0+ � ∞
L[δ(t)] = δ(t)e−st dt = δ(t)e0 dt + 0e−st dt = 1
0 0 0+
1
1 �(t) s
(0, ∞)
2 δ(t) 1 (−∞, ∞)
1
4 �(t)e−αt (0, ∞)
s+α
s
5 �(t) cos(ωt) (0, ∞)
s2 + ω 2
ω
6 �(t) sin(ωt) (0, ∞)
s2 + ω 2
s+α
7 �(t)e−αt cos(ω(t)) (−α, ∞)
(s + α)2 + ω 2
ω
8 �(t)e−αt sin(ωt) (−α, ∞)
(s + α)2 + ω 2
s cos φ − ω sin φ
9 �(t) cos(ωt + φ) (0, ∞)
s2 + ω 2
s sin φ + ω cos φ
10 �(t) sin(ωt + φ) (0, ∞)
s2 + ω 2
n
�(t)t 1
11 (0, ∞)
n! sn+1
�(t)tn e−αt 1
12 (−α, ∞)
n! (s + α)n+1
Ces expressions sont valables pour des puissance n positives et entières.
�(t) représente le saut unité à t = 0.
� ∞ � �
d d
L[ f (t)] = f (t) e−st dt
dt 0 dt
d2 d
L[ 2
f (t)] = s2 F (s) − sf (0) − f (0)
dt dt
dn dn−1
L[ n f (t)] = sn F (s) − sn−1 f (0) − . . . − n−1 f (0) (3.5)
dt dt
En d’autres termes, dériver le signal temporel f (t) correspond, dans le
domaine de Laplace, à manipuler sa transformée de Laplace F (s) par s. Re-
marquons ici qu’il est nécessaire de prendre en compte les conditions initiales.
�� � � �� �
t ∞ t
L f (τ )dτ = f (τ )dτ e−st dt
0 0 0
�� � �� � �∞ �
�� � �
t ∞
1 −st �� ∞
1 −st
L f (τ )dτ = f (τ )dτ − e � − f (t) − e dt
0 0 s � 0 s
0
� � ∞ � 0 � �
1 −∞ 1 ∞
=− e f (τ )dτ − e 0
f (τ )dτ + f (t)e−st dt
s 0 0 s 0
F (s)
= (3.6)
s
En d’autre termes , intégrer le signal temporel f (t) correspond, dans le
domaine de Laplace, à multiplier sa transformée de Laplace F (s) par 1/s.
�(t)f (t)
�(t − τ )f (t − τ )
0 t
τ
3.4.5 Linéarité
La transformation de Laplace est un opérateur linéaire. En effet, si :
L[f1 (t)] = F1 (s)
L[f2 (t)] = F2 (s)
la définition (3.9) permet alors d’écrire :
I f (t) F (s)
� �
II i ki fi (t) i ki Fi (s)
IV e−λt f (t) F (s + λ)
dn dn−1
VI f (t) sn F (s) − sn−1 f (0) − . . . − f (0)
dtn dtn−1
� t
F (s)
VII f (τ )dτ
0 s
dn
VIII tn f (t) (−1)n n
ds
Les signaux temporels sont nuls pour t < 0. �(t−τ ) représente le saut unité
48 3 FONCTION DE TRANSFERT
au temps t = τ .
f (t)
1 •
• t
0 τ
� τ � ∞
1
L[f (t)] = 1e−st dt + 0e−st dt = (1 − e−sτ )
0 τ s
Une seconde approche, qui est appliquée de préférence chaque fois que
cela est possible consiste à décomposer le signal f (t) en une combinaison de
signaux dont les transformées de Laplace sont connues, en l’occurence :
f (t)
t
0
1
F (s) = ?
(s + a)2
Solution
Le dictionnaire nous donne :
1
L[t] =
s2
et la grammaire :
L[e−at f (t)] = F (s + a)
Il s’ensuit que, pour t ≥ 0 :
1
L[e−at t] =
(s + a)2
d2 y dy du
2
+ a1 1a0 y = b1 + b0 u (3.15)
dt dt dt
avec les conditions initiales y(0) = dy/dt(0) = (0) = 0.
En appliquant la transformation de Laplace à l’équation (3.15), on a :
ou
Y (s) b 1 s + b0
= G(s) = 2 (3.16)
G(s) s + a1 s + a0
G(s) lie ainsi la sortie à l’entrée d’un système lscr :
3.6 CONCEPT DE FONCTION DE TRANSFERT 51
U (s) Y (s)
G(s)
bm
s + bm−1 s
m−1
+ . . . + b 1 s + b0
Y (s) = U (s)
s + an−1 sn−1 + . . . a1 s + a0
n
(3.20)
Y0 (s) − U0 (s)
+ n
s + an−1 sn−1 + . . . + a1 s + a0
bm sm + bm−1 sm−1 + . . . + b1 s + b0
Y (s) = U (s)
sn + an−1 sn−1 + . . . + a1 s + a0
où G(s) est une matrice de dimension q × p dans laquelle l’élément Gij (s)
représente la fonction de transfert Yi (s)/Uj (s), c’est-à-dire entre l’entrée uj
et la sortie yi .
L−1
Y (s) −−−−−−−−→ y(t)
fonction de transfert
domaine de Laplace
U (s) · G(s) = Y (s)
3.7.1 Introduction
On calcul la sortie d’un système dynamique lscr excité par une entrée
connue comme suit :
dq sq + dq−1 sq−1 + . . . d0 A1 A2 Ap
Y (s) = = + + ... +
sp + cp−1 sp−1 + . . . + c0 a − s1 s − s2 s − sp
Cette méthode, utilisable dans les cas simple, est illustrée sur la base d’un
exemple. Soit le système au repos caractérisé par la fonction de transfert :
2(s + 3)
G(s) =
(s + 1)(s + 6)
L’équation (3.26) est valable pour tout s. On peut donc multiplier cette
équation par l’un des facteurs et faire tendre s vers la valeur qui annule ce
facteur. On obtient ainsi :
� �
2(s + 3)
A = lim (s + 1)Y (s) = lim = 0, 8
s→−1 s→−1 (s + 2)(s + 6)
� �
2(s + 3)
B = lim (s + 6)Y (s) = lim = −0, 3
s→−6 s→−6 (s + 2)(s + 1)
� �
2(s + 3)
C = lim (s + 2)Y (s) = lim = −0, 5
s→−2 s→−2 (s + 6)(s + 1)
Ainsi :
0, 8 0, 3 0, 5
Y (s) = − −
s+1 s+6 s+2
La transformation de Laplace inverse donne alors :
Racines complexes
Soit :
s+1
Y (s) =
s(s2 + 4s + 5)
Soution
Le dénominateur de Y (s) possède des racines complexes. Deux décompositions
3.7 TRANSFORMATION DE LAPLACE INVERSE 57
en éléments sont possibles, la deuxième étant plus facile à manipuler car elle
ne fait pas intervenir de termes complexes :
s+1 A C + Dj C − Dj
Y (s) = = + +
s(s + 2 + j)(s + 2 − j) s s+2+j s+2−j
et :
A Es + F
Y (s) = + 2
s s + 4s + 5
Déterminons A, E et F pour la deuxième décomposition (en réduisant au
même dénominateur) :
(s + 1) = A(s2 + 4s + 5) + (Es + F )s
d’où :
s2 : 0 = A + F ce qui donne : A = 0, 2
s1 : 1 = 4A + F E = −0, 2
s0 : 1 = 5A F = 0, 2
Ainsi :
0, 2 −0, 2s + 0, 2 0, 2 −0, 2(s + 2) 0, 6
Y (s) = + 2 = + +
s s + 4s + 5 s (s + 2)2 + 1 (s + 2)2 + 1
Racines doubles
Un système dynamique est décrit par l’équation différentielle suivante :
...
y + 7ÿ + 16ẏ + 12y = u̇ + u (3.27)
Solution
En appliquant la transformation de Laplace à (3.27) et en utilisant (3.28),
on obtient :
s+1 A B C
Y (s) = 2
= + 2
+ (3.29)
(s + 2) (s + 3) s + 2 (s + 2) s+3
As + B � A(s + 2) + (B � − 2A) A B
= = +
(s + 2)� 2 (s + 2)2 s + 2 (s + 2)2
d 2
[(s + 2)2 Y (s)] = = A + (s + 2)Q(s)
ds (s + 3)2
d 2
A = lim [(s + 2)2 Y (s)] lim =2
s→−2 ds s→−2 (s + 3)2
s+1
B = lim (s + 2)2 Y (s) = lim = −1
s→−2 s→−2 (s + 3)2
s+1
C = lim (s + 3)Y (s) = lim = −2
s→−3 s→−3 (s + 2)2
Finalement on obtient :
� �
− 2 1 2
y(t) = L 1 − − = 2e−2t − te−2t − 2e−3t t≥0
s + 2 (s + 2)2 s+3
Terme constant
s(s + 3)
Soit : Y (s) =
(s + 1)2
Déterminons y(t).
Solution
3.7 TRANSFORMATION DE LAPLACE INVERSE 59
s2 + 3s s−1 A B
Y (s) = =1+ =1+ +
s2
+ 2s + 1 (s + 1)2 s + 1 (s + 1)2
Déterminons A et B en réduisant au même dénominateur :
s − 1 = A(s + 1) + B
d’où :
s1 : 1 = A A=
s0 : −1 = A + B B = −2
Ainsi :
1 2
Y (s) = 1 + −
s + 1 (s + 1)2
La transformation de Laplace inverse donne alors :
y(t) = δ(t) + e−t − 2te−t t≥0
Système non linéaire
Un système dynamique est donné par l’équation différentielle
ÿ + 2ẏ + 3 = u y(0) = ẏ(0) = 0 (3.31)
Calculons la fonction de transfert correspondante.
Solution
L’équation différentielle est non linéaire car le principe de superposition
ne s’applique pas. En effet :
u 1 → y1 : ÿ1 + 2ẏ1 + 3 = u1
u 2 → y2 : ÿ2 + 2ẏ2 + 3 = u2
u 1 + u 2 � y 1 + y2 : (ÿ1 + ÿ2 ) + 2(ẏ1 + ẏ2 ) + 6 = (u1 + u2 )
On voit donc que le terme 3 dans l’équation dynamique gêne. Comme le
concept de fonction de transfert ne s’applique qu’aux systèmes lscr, il convient
de calculer d’abord une approximation linéaire à l’équation dynamique. Dans
ce cas-ci, on peut le faire très simplement en définissant une nouvelle entrée
ũ(t) = u(t) − 3, ce qui donne le système dynamique linéaire suivant :
ÿ + 2ẏ = ũ y(0) = ẏ(0) = 0
Bien que, dans le cas présent, le système dynamique soit linéaire, la
représentation (3.31) est non linéaire (elle est en fait affine) suite à un mauvais
choix du point de référence pour u(t). Le fait de travailler en variables écart
permet d’éviter ce genre de problème.
La fonction de transfert est alors :
Y (s) 1
=
U (s) s(s + 2)
60 3 FONCTION DE TRANSFERT
Solution
La fonction de transfert est la même pour ū = 1 et ū = 2 car le système
est linéaire.
L → X1 (s)[s + 1] = X2 (s) + U (s)
X2 (s)[s + 2] = X1 (s)
X2 (s)[s + 2][s + 1] = X2 (s) + U (s)
X2 (s) 1
→ = 2
U (s) s + 3s + 1
Exercice 2
Calculer la réponse du système dynamique suivant à une impulsion de
Dirac :
Solution
2 1 A B 1
Pour U (s) = 1 → Y (s) = − = + −
s(s + 2) s s s+2 s
Méthode des résidus pour calculer A et B
2
A = lim =1
s→0 s+2
3.8 EXERCICES RÉSOLUS 61
2
B = lim = −1
s→−2 s
1
On obtient ainsi : Y (s) = −
s+2
Exercice 3
a) Calculer la transformée de Laplace de :
�
0 t<1
y(t) =
e−(t−1)/4 t ≥ 1
Solution
e−s 4e−s
a) y(t) = e−(t−1)/4 t≥1 L Y (s) = 1 = 4s + 1
s+ 4
2 L−1
b1) Y (s) = −−−→ y(t) = 2te−t t≥0
(s + 1)2
e−2s
b2) Y (s) = = e−2s Y1 (s)
s2 + 4s + 5
1 1 L−1
Y1 (s) = 2 = 2
−−−→ y1 (t) = e−2t sin t t≥0
s + 4s + 5 (s + 2) + 1
=⇒ y(t) = y1 (t − 2) = e−2(t−2) sin(t − 2) t ≥ 2
Exercice 4
La modélisation d’un système dynamique a donné l’équation différentielle
suivante :
Solution
Système non linéaire à cause du terme constant -3. Introduisons :
ũ = u + 3 → ẏ + 2y = ũ y(0) = 1
62 3 FONCTION DE TRANSFERT
Fonction de tranfert :
Y (s) 1
=
Ũ (s) s+2
Exercice 5
Soit le système dynamique avec l’entrée u(t) et la sortie y(t) :
y(t) = x(t − 2)
a) Ce système est-il linéaire, stationnaire, causal et initialement au repos ?
b) Evaluer la fonction de transfert Y (s)/U (s) pour le point de fonction-
nement correspondant à ū = 1.
Solution
a) Le système est non linéaire à cause du terme xu, stationnaire car les
coefficients sont constants, causal car y(t) ne dépend par des entrées
futures, mais il n’est pas initialement au repos car x(0) = 1.
b) A l’état stationnaire pour ū = 1 :
0 = −x̄ + 2 − x̄ → x̄ = 1
Linéarisation de xu :
X(s) 1
L → =
U (s) s+2
Y (s)
= e−2s
X(s)
Y (s) e−2s
=
X(s) s+2
Exercie 6 Soit le système dynamique
1 + αs
G(s) =
1+s
a) Calculer sa réponse indicielle
b) Esquisser les réponses indicielles pour α = 1 et +α = −1
Solution
3.8 EXERCICES RÉSOLUS 63
a)
1
U (s) =
s
1 + αs 1 A B 1 α−1
Y (s) = = + = +
1+s s s 1+s s s+1
1 + αs
A = lim =1
s→0 1 + s
1 + αs
B = lim =α−1
s→−1 s
L−1 → y(t) = 1 + (α − 1)e−t t≥0
2
y(t)
1.5
0.5
−0.5
−1.5
t
−2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
b)
Exercice 7
a) Calculer la transformée de Laplace du signal temporel u(t) suivant :
b) Evaluer le signal temporel dont la transformée de Laplace vaut :
(s + 3)(s + 4)
Y (s) =
(s + 1)(s + 2)
64 3 FONCTION DE TRANSFERT
u1 (t)
u(t)
1
t
0 τ
u2 (t)
Solution
a)
s2 + 7s + 12 4s + 10 A B
Y (s) = =1+ =1+ +
s2 + 3s + 2 (s + 1)(s + 2) s+1 s+2
4s + 10
A = lim =6
s+2
s→−1
4s + 10
B = lim = −2
s→−2 s + 1
Solution
5 1
G(s) = U (s) =
s2 + 2s + 5 s
5 A Bs + C 1 s+2
Y (s) = = + = −
s(s2 + 2s + 5) s 2
(s + 1) + 2 2 s (s + 1)2 + 22
5 = A(s2 + 2s + 5) + (Bs + C)s
3.8 EXERCICES RÉSOLUS 65
s2 : 0 = A + B A=1
s1 : 0 = 2A + C → B = −1
s0 : 5 = 5A C = −2
s+2 (s + 1) 1 2
2 2
= 2 2
+
(s + 1) + 2 (s + 1) + 2 2 (s + 1)2 + 22
1 s+1 1 2
Y (s) = − −
s (s + 1)2 + 22 2 (s + 1)2 + 22
� �
1
y(t) = 1 − e−t cos 2t + sin 2t t≥0
2
Exercice 9
Soit Y (s) = (s + 12)/(s2 + 4s) la transformée de Laplace de la réponse
indicielle d’un système dynamique.
a) Calculer y(t)
b) Evaluer la valeur finale de la réponse du système à l’entrée u(t) =
1 − e−2t .
Solution
a)
s + 12 s + 12 A B
Y (s) = 2
= = +
s + 4s s(s + 4) s s+4
12
A = lim sY (s) = =3
s→0 4
−4 + 12
B = lim (s + 4)Y (s) = = −2
s→−4 −4
� �
−1 −1 3 2
y(t) = L [Y (s)] = L − = 3 − 2e−4t t≥0
s s+4
b)
s + 12
Y (s) s(s + 4) s + 12
G(s) = = =
U (s) 1 s+4
s
1 1
Pour u(t) = 1 − e−2t , U (s) = −
s s+2
� �� �
s + 12 1 1 s + 12 s + 12
donc Y (s) = − = −
s+4 s s+2 s(s + 4) (s + 4)(s + 2)
s + 12
lim y(t) = lim sY (s) = lim =3
t→∞ t→∞ s→0 s + 4
66 3 FONCTION DE TRANSFERT
Exercice 10
Soit le système décrit par l’équation dynamique :
ÿ(t) − 2ẏ(t) + y(t) = u(t) avec y(0) = 1, ẏ(0) = 0 et l’entrée u(t) = e2t
Solution
y(t) → Y (s)
ẏ(t) → sY (s) − y(0) = sY (s) − 1
ÿ(t) → s2 Y (s) − sy(0) − ẏ(0) = s2 Y (s) − s
Ainsi :
� �
Vf W
Vc Tm UA :
K
Pc Pf
� �
Tc J
ρcp :
Tf m3 K
F
Vm
b) Hypothèse : Vm = Vc = 0
Solution
2
C = lim =2
s→−2 (s + 1)2
q
cA,e réaction A → B
q
cA vitesse de réaction
� �
gmole
V r = kcA :
lmin
1, 33(mole/l)
3.8 EXERCICES RÉSOLUS 69
dcA
V = q(cA,e −cA )−V kcA cA (0) = cA0 (1)
dt
A l’état stationnaire :
b) Suppositions
• Pertes thermiques négligeables
• Zone homogène (réacteur bien mélangé)
Exercice 14
La réaction catalytique 2A → B a lieu dans un réacteur agité isotherme à
marche continue. La modélisation du réacteur a donné les équations suivantes :
dcA
dt = τ1 (cAe − cA ) − 2k1 c2A cA (0) = c̄A
dcB
dt = − τ1 cB + k1 c2A CB (0) = c̄B
Solution
70 3 FONCTION DE TRANSFERT
� � 1
1 1 CA (s) 1 + 4k1 τ c̄A
CA (s) s + + 4k1 c̄A = CAe (s) → = τ
τ τ CAe (s) s+1
1 + 4k1 τ c̄A
� �
1 CB (s) 2k1 τ c̄A
CB (s) s + = 2k1 c̄A CA (s) → =
τ CA (s) τs + 1
2k1 τ c̄A
CB (s) CB (s) CA (s) 1 + 4k1 τ c̄A
= = � �
CAe (s) CA (s) CAe (s) τ
(τ s + 1) s+1
1 + 4k1 τ c̄A
Exercice 15
Le système de deux réservoirs cylindriques de section A1 et A2 placés en
cascade est présenté sur le schéma. Les débits q1 etq2 sont proportionnels aux
niveaux de liquide h1 et h2 dans les réservoirs, c’est-à-dire :
q 1 = k 1 h1 et q 2 = k 2 h2
q
cA,e
q
cA
H2 (s) k1
=
Q0 (s) (A1 s + k1 )(A2 s + k2 )
1
Qr (s) → H2 (s) : H2 (s)[sA2 + k2 ] = k1 Qr (s) − Qr (s)
A1 s + k 1
H2 (s) A1 s
=−
Qr (s) (A1 s + k1 )(A2 s + k2 )
c) Etat stationnaire
0 = q̄0 − k2 h̄2
Exercice 16
Un système dynamique est décrit par l’équation différentielle :
d2 y dy du
2
+4 + 4y = +u y(0) = 1, ẏ(0) = u(0) = 0
dt dt dt
a) Evaluer sa fonction de transfert.
b) Calculer la réponse du système à une impulsion de Dirac au temps
t = 1.
Solution
a) La transformée de Laplace de l’équation différentielle :
Y (s)(s2 + 4s + 4) = U (s)(s + 1) + (s + 4)
U (s) = e−s
(s + 1)e−s + (s + 4)
Y (s) = G(s)U (s) = = Y1 (s)e−s + Y2 (s)
s2 + 4s + 4
réponse réponse
forcée libre
s+1 A B
• Y1 (s) = = +
(s + 2)(s + 2) s + 2 (s + 2)2
Méthode des résidus :
d
A = lim [(s + 2)2 Y1 (s)] = lim 1 = 1
s→−2 ds s→−2
s+4 C D
• Y2 (s) = = +
s2 + 4s + 4 s + 2 (s + 2)2
d
C = lim [(s + 2)2 Ys (s)] = lim 1 = 1
s→−2 ds s→−2
3.9 SYMBOLES UTILISÉS 73
Exercice 17
Transformer le système dynamique
sous la forme d’un système dynamique avec des conditions initiales nulles.
Solution
La transformation de Laplace du système dynamique donne :
K = lim G(s)
s→0
Pour un système stable (système dont tous les pôles ont une partie
réelle négative), le gain statique est le rapport entre l’amplitude de la
réponse et l’amplitude de l’excitation après disparition des phénomènes
transitoires, c’est à dire en régime stationnaire :
76 4 ANALYSE TEMPORELLE
limt→∞ y(t)
K= (4.1)
limt→∞ u(t)
sn + an−1 sn−1 + · · · + a1 s + a0 = 0
Exemples
4.2 ÉTUDE D’UN SYSTÈME SIMPLE : SALLE CHAUFFÉE 77
d2 �
m 2
x(t) = Fi (t)
dt i
Il s’agit d’un système du deuxième ordre car il est caractérisé par une
deuxième dérivée par rapport à t.
b) Soient les fonctions de transfert G1 (s) = 1/(s3 +2s) et G2 (s) = s/(s3 +2s).
G1 (s) est d’ordre 3 alors que G2 (s) est d’ordre 2 car on peut simplifier le
numérateur et les dénominateur par s.
✟
✄✞ ☎
☎
✂✄ ✠
•
✝ ✟
✆
✂ ✆
P T Text
• ✠
Ceci est dû au fait que, d’une part, les modèles linéarisé ne sont valable que
dans le voisinage du point stationnaire de référence et, d’autre part, les va-
riables écart possèdent la valeur zéro au point de référence, ce qui est utile pour
définir des conditions initiales nulles. Dans notre exemple, nous définissons les
variables écart suivantes :
δT (t) := T (t) − T̄
δP (t) := P (t) − P̄
δText (t) := Text (t) − T̄ext
où T̄ , P̄ et T̄ext correspondent à un point de fonctionnement stationnaire.
Bilan thermique
Nous pouvons écrire, par rapport à l’état stationnaire de référence :
accumulation de puissance thermique
chaleur dans qui entre dans puissance thermique
− perdue à travers
la pièce par unité = la pièce via
les cloisons
de temps le radiateur
d 1
C δT (t) = δP (t) − [δT (t) − δText (t)] (4.3)
dt R
où C[J/K] est la capacité thermique de la pièce et R[K/W ] la résistance
thermique des cloisons.
Grandeurs caractéristiques
Nous retrouvons dans le modèle (4.3) :
• une variable d’état (dépendante) : δT (t)
• une variable d’entrée (indépendante) : δP (t)
• une variable de perturbation (indépendante) : δText (t)
• des paramètres constants : C, R
δT (s) 1
G2 (s) = = (4.6)
δText (s) τs + 1
L’équation (4.5) décrit uniquement le comportement de δT en fonction
de δP , tandis que l’équation (4.6) renseigne uniquement sur la variation δT
résultant d’une variation δText . Si nous sommes intéressés par la réponse du
système à des variations δP et δText , il nous faut alors considérer l’équation
complète (4.4).
Variation de P (t) :
P (t) = P̄ + δP (t)
Ainsi
R R
δT (s) = −
s s + τ1
80 4 ANALYSE TEMPORELLE
et ainsi :
� �
t
T (t) = T̄ + δT (t) = T̄ + R −e−τ t≥0
1
Pôle de G1 (s) : p1 = −
τ
Zéros de G1 (s) : aucun
Equation caractéristique de G1 (s) : τs + 1 = 0
Représentation graphique
En supposant que le saut unité de l’entrée P (t) à lieu à l’instant t∗ , la
représentation graphique de ce test dynamique est donnée à la figure 4.2.
c’est à dire :
T (t)
T̄ + R
P (t)
P̄ + R
P̄
T̄
✲
0 t∗ t
Figure 4.2. Réponse indicielle.
� �
1
Gain statique de G2 (s) : K = lim =1
s→0 τ s + 1
1
Pôle de G2 (s) : p1 = −
τ
Zéro de G2 (s) : aucun
Equation caractéristique deG2 (s) : τs + 1 = 0
δT (t)
δP (t)
1
✲
0 t
Figure 4.3. Réponse indicielle en variable écart.
T (t) = T̄ + δT
P (t) = P̄ + δP
Dorénavant, et en accord avec les notation au niveau international, nous
omettrons le symbole δ distinguant une variable écart d’une variable absolue.
Le contexte indiquera s’il s’agit d’une variable écart ou d’une variable absolue.
Y (s) K
G(s) = = (4.7)
U (s) τs + 1
L A
u(t) = A�(t) −−−−−−−−→ U (s) =
s
−−−−−→
Y (s) K
=
U (s) τs + 1
L−1 KA
y(t) = �(t)KA[1 − e−t/τ ] ←−−−−−−−− Y (s) =
s(τ s + 1)
ẏ(0) = KA/τ
lim y(t) = KA
t→∞
y(t) ✻
✄
KA
✄
0, 63KA ✄
✄
✄
✄
✲
0 τ t
Figure 4.4. Réponse indicielle d’un système du premier ordre.
� �
1
y(3τ ) = KA 1 − 3 = 0, 95KA
e
L
u(t) = Aδ(t) −−−−−−−−→ U (s) = A
−−−−−→
Y (s) K
=
U (s) τs + 1
KA −t/τ L−1 KA
y(t) = e ←−−−−−−−−− Y (s) =
τ τs + 1
86 4 ANALYSE TEMPORELLE
y ✻ pente m
KA
✲
τ t
Figure 4.5. Réponse indicielle mesurée.
y(t) ✻
KA
t
❇
❇
❇
❇
❇
❇
0, 37 KA
t ❇
❇
❇
❇❇
✲
0 τ t
Figure 4.6. Réponse impulsionnelle d’un système du premier ordre.
L A
u(t) = At(t) −−−−−−−−→ U (s) =
s2
−−−−−→
Y (s) K
=
U (s) τs + 1
� �� �
L−1 K A
y(t) ←−−−−−−−− Y (s) =
τs + 1 s2
Ainsi
KAτ KA KAτ 2
Y (s) = + 2 +
s s τs + 1
La transformation de Laplace inverse donne :
u
y ✻
u(t)
• K
y(t)
Ku(t − τ )
✲
τ t
Figure 4.7. Réponse d’un système du premier ordre à une rampe.
L Aω
u(t) = A sin(ωt) −−−−−−−−→ U (s) =
s2 + ω 2
−−−−−→
Y (s) K
=
U (s) τs + 1
L−1 KAω α1 α2 s + α3
y(t) ←−−−−−−−− Y (s) = = + 2 (4.10)
(τ s + 1)(s2 + ω 2 ) τs + 1 s + ω2
u, ȳ ✻
A u(t)
A� ȳ(t)
...
0 ✲
∗
. . .t t∗ + t� t∗ + T
2
t∗ + T t
on obtient
Y (s) K
G(s) = = (4.15)
U (s) s
Le gain statique d’un tel système est infini. Le gain en vitesse vaut K.
4.4.3 Exemple
d
S h(t) = qe (t) − qs (4.17)
dt
92 4 ANALYSE TEMPORELLE
qe
✞ ☎
✝ ✆
❄
✻
h
✗✔✞ ☎q
��
✝ ✆
s
✲
✖✕
S ❄ ✏
✏
Remarque
L’équation (4.17) est écrite en variables absolues. En travaillant avec des
variables écart, on obtient :
d
S h(t) = qe (t)
dt
et dans le domaine de Laplace
SsH(s) = Qe (s)
H(s) 1
=
Qe (s) Ss
dh̄
= q̄e − qs
dt
c’est à dire q̄e = qs = const.
Soit qe (t) = A pour t ≥ 0. Ainsi (tout en variables écart) :
L A
qe (t) = A −−−−−−−−→ Qe (s) =
s
4.5 SYSTÈME DU DEUXIÈME ORDRE SANS ZÉRO 93
−−−−−→
H(s) 1
=
Qe (s) Ss
A L−1 A
h(t) = t ←−−−−−−−− H(s) =
s Ss2
A
h(t) = h̄ + t t≥0
S
h(t)
qe (t)
A
• A
S
✲
0 t
Figure 4.10. Niveau du liquide en réponse à un saut du débit d’alimentation
Y (s) K ω02
G(s) = = 2 2 =K 2 (4.18)
U (s) τ s + 2ζτ s + 1 s + 2ζω0 s + ω02
94 4 ANALYSE TEMPORELLE
On limite l’étude au cas où ζ ≥ 0 pour lequel le système est stable (voir
section ?? et le chapitre 6 pour une discussion sur la stabilité).
Une simple inspection permet de construire les relations pour passer d’une
représentation à l’autre, soit ω0 = 1/τ et a = ζω0 .
La nomenclature correspondante est la suivante :
K: Gain statique
ζ: Coefficient d’amortissement [-]
τ: Constante de temps [s]
ω0 : Pulsation propre ou naturelle [1/s]
Les pôles de G(s) sont :
1 � �
p1,2 = − (ζ ± ζ 2 − 1) = −ω0 (ζ ± ζ 2 − 1)
τ
Ces pôles peuvent être réels distinct, réels confondus ou conjugués com-
plexes.
Un système du deuxième ordre est souvent formé à partir de deux systèmes
du premier ordre en série, c’est-à-dire :
� �� �
Y (s) K1 K2
G(s) = = (4.19)
G(s) τ1 s + 1 τ2 s + 1
On a dans ce ce cas la correspondance suivante :
K = K 1 K2
√
τ = τ1 τ2
τ1 + τ2
ζ= √
2 τ 1 τ2
Remarques
Il convient de noter certaines limitations liées à la représentation (4.18)
pour un système du deuxième ordre :
• La constante de temps équivalente τ ne représente pas nécessairement la
constante de temps dominante du système. Par exemple, pour le système
(4.19) avec τ1 � τ2 , la constante de temps dominante est environ
√
τ1 et non τ = τ1 τ2 .
• Comme mentionné précédemment, la représentation (4.18) n’est pas uti-
lisable pour un système instable. Par exemple, pour le système stricte-
ment instable (un ou plusieurs pôles positifs)
� �� �
K1 K2
G(s) =
τ1 s + 1 τ2 s − 1
on obtient
K 1 K2
G(s) =
τ1 τ2 s2 + (τ2 − τ1 )s − 1
qui ne se laisse pas mettre sous la forme (4.18).
4.5 SYSTÈME DU DEUXIÈME ORDRE SANS ZÉRO 95
Pente à l’origine
La pente à l’origine de la réponse indicielle d’un système du deuxième ordre
sans zéro est toujours nulle. C’est une caractéristique intrinsèque qui permet
de les différencier des systèmes du premier ordre par simple inspection.
Pour justifier cette affirmation, il suffit d’utiliser le théorème de la valeur
initiale. La pente à l’origine est :
A
L[ẏ(t)] = sY (s) = sG(s)U (s) = sG(s) = G(s)A
s
Le théorème de la valeur initiale permet d’écrire :
sKA
= lim =0
s→∞ τ 2 s2 + 2ζτ s + 1
Montrer que cette conclusion n’est, en général, pas valable pour un système
du deuxième ordre avec un zéro.
K
G(s) = (4.22)
(τ s + 1)2
96 4 ANALYSE TEMPORELLE
0.7
ζ=3
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
t
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 τ
Figure 4.11. Réponse indicielle normalisée d’un système du deuxième ordre sans
zéro et avec pôles réel (ζ ≥ 1).
1�
ω̄ = 1 − ζ2
τ
La réponse normalisée y(t)/KA en fonction du temps relatif t/τ est
présentée aux figures 4.11 et 4.12 pour différentes valeurs de ζ.
1.2 ζ = 0, 4
1
0.8
ζ = 0, 6
0.6
ζ = 0, 8
0.4
0.2
t
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 τ
Figure 4.12. Réponse indicielle normalisée d’un système du deuxième ordre sans
zéro et avec pôles conjugués complexes (0 ≤ ζ < 1).
✻ d(t)
τ 1 + τ2 pente : KAX
KA ✛ ✲
✻ y(t)
KAX(τ1 + τ2 )
❄
A
u(t)
✲
0 tA ti tB t
Figure 4.13. Réponse indicielle d’un système sur-amorti du deuxième ordre sans
zéro.
� � � �
1 −t/τ 1 1 −t/τ KAt
ẏ(t) = −KA e − 1+ e = 2 e−t/τ
τ τ τ τ
� � � �
KA t KA t
ÿ(t) = 2 e−t/τ − e−t/τ = 2 e−t/τ 1 − (4.33)
τ τ τ τ
Comme au point d’inflexion ÿ(ti ) = 0, l’équation (4.33) donne ti = τ .
La marche à suivre pour déterminer K et τ est la suivante :
1. Mesurer la valeur finale KA de la réponse à un échelon d’amplitude ti .
On obtient directement τ = ti .
2. Déterminer le point d’inflexion et le temps correspondant ti . On obtient
directement τ = ti .
3. Les valeurs de la réponse indicielle et de sa dérivée au temps ti permettent
de vérifier l’exactitude de K et τ . En effet, on doit avoir :
� �
2 KA KA
y(ti ) = KA 1 − = 0, 264KA et ẏ(ti ) = = 0, 368
e τe τ
kAe−ζt/τ
ẏ(t) = � sin ω̄t t≥0
τ 1 − ζ2
et donc :
kπ kπτ
tk = =� , k = 0, 1, 2, . . .
ω̄ 1 − ζ2
Les minimas sont obtenus pour les valeurs paires de k et les maxima pour
valeurs impaires. Le premier maximum est obtenu pour k = 1. Ainsi :
πτ
y(tp ) = �
1 − ζ2
� ζπ �
−�
y(tp ) = KA 1 + e 1 − ζ2 (4.34)
✻ ✻
− √ ζπ
KAe 1−ζ 2
y(t)
KA ❄
u(t)
A
✲
0 tp t
Figure 4.14. Réponse indicielle d’un système sous-amorti du deuxième ordre sans
zéro.
4.6 RELATION ENTRE POSITION DES PÔLES ET RÉPONSE TEMPORELLE 101
✻
✻
✲ ✲
✕ ✒
✻
amortissement ✲
✛ ✲ ✒
fréquence ✻
❄ ✲
Re
✻ ✠
✻ ✠ ✲ ✻
✲ ✲
Figure 4.15. Lieu des pôles d’un mode et allure temporelle correspondante.
finie (par exemple, un saut unité, une sinusoı̈de ou e−2t , mais par contre pas
e2t ).
Pour un système stable, le pôle le plus proche de l’origine, c’est-à-dire celui
pour lequel |α| est le plus petit, est dit dominant. En effet, après un temps
suffisant pour que les contributions des autres pôles se soient amortis, seule la
contribution qui lui est associée reste présente. Il conditionne de ce fait l’allure
globale de la réponse après un temps initial.
Solution
a)
s−1 A B
Y (s) = G(s)U (s) = = +
(2s + 1)(s + 3) 2s + 1 s + 3
s−1 3
A = lim 1 =−
s→− 2 s+3 5
s−1 4
B = lim =
s→−32s + 1 5
−3 −t/2 4 −3t
L−1 → y(t) = − e + e t≥0
10 5
b) Graphique
c) z1 = 1, p1 = −0.5, p2 = −3
Comme les deux pôles sont dans la moitié gauche du plan complexe, le
système est BIBO stable.
Exercice 2
Soit le système dynamique autonome, c’est-à-dire sans entrée :
� � � �
1−2 10
ẋ = x x(0) =
2−3 10
104 4 ANALYSE TEMPORELLE
0.6
0.5
y(t)
0.4
0.3
0.2
0.1
t
0
−0.1
−0.2
−0.3
t
−0.4
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
a) Calculer x(t).
b) Quel est l’ordre du système ? Combien de modes se trouvent dans la
réponse x(t) ? Discuter ce résultat.
Solution
a) ẋ1 = x1 − 2x2 x1 (0) = 10
Transformation de Laplace :
X1 (s)[s2 + 2s + 1] = 10s + 10
X1 (s)[s2 + 2s + 1] = 10(s + 1)
10
X1 (s) =
s+1
2 10 10 20 + 10(s + 1) 10(s + 3) 10
X2 (s) = + = = =
s+3s+1 s+3 (s + 3)(s + 1) (s + 3)(s + 1) s+1
x1 (t) = x2 (t) = 10e−t t ≥ 0
b) Le système est d’ordre 2 car il est décrit par 2 équations différentielles du
premier ordre. Comme les réponses x1 (t) et x2 (t) ne contiennent que le
mode e−t , on pourrait penser que le système est du premier ordre. Cepen-
dant, il s’agit là d’un artefact dû au choix des conditions initiales. Pour
le montrer considérons le même système dynamique avec les conditions
initiales génériques :
� �
x10
x(0) =
x20
Exercice 3
Un système physique est composé de deux sous-systèmes S1 et S2 : Le
S
u(t) ✲
z(t)✲ y(t)
✲
S1 S2
Solution
s+1 Z(s)
a) Système S1 : G1 (s) = =
s U (s)
Système S1 : ÿ(t) + 3ẏ(t) + 2y(t) = ż(t) + 3z(t)
Y (s)
Calcul de G2 (s) =
Z(s)
Le concept de fonction de transfert suppose des conditions initiales nulles
(système relâché) :
Y (s)[s2 + 3s + 2] = Z(s)[s + 3]
Y (s) s+3
G2 (s) = = 2
Z(s) s + 3s + 2
Y (s) Y (s) Z(s)
Système S : G(s) = = ·
U (s) Z(s) U (s)
(s + 3)(s + 1) s+3
G(s) = G2 (s) · G1 (s) → G(s) = =
(s + 1)(s + 2)s s(s + 2)
b) Pôles : p1 = 0 p2 = −2
Zéro : z1 = −3
Il s’agit d’un système intégrateur (p1 = 0) possédant donc un gain statique
infini :
s+3
lim G(s) = lim =∞
s→0 s→0 s(s + 2)
Exercice 4
Y (s) 2
= 2
U (s) s +s−2
4.7 EXERCICES RÉSOLUS 107
Solution
a)
Y (s) 2 2
= 2 =
U (s) s +s−2 (s − 1)(s + 2)
Exercice 5
Calculer la réponse indicielle du système dynamique caractérisé par un
gain statique de 2, une constante de temps de 5 minutes et un retard pur de
1 minute.
108 4 ANALYSE TEMPORELLE
Solution
Fonction de transfert
Y (s) 2e−s
G(s) = =
U (s) 5s + 1
Réponse du système sans retard
YSR (s) 2
GSR (s) = =
U (s) 5s + 1
5
YSR (s) = GSR (s)U (s) =
s(5s + 1)
2 10 2 2
YSR (s) = − = − 1
s 5s + 1 s s+ 5
Ainsi :
� �
− 5t
ySR (t) = 2 1 − e t≥0
Exercice 6
Soit le système de cuves suivant avec le débit d’alimentation qe (t), le débit
intermédiaire q1 (t) proportionnel à la différence de niveaux h1 (t) − h2 (t) et q2
constant :
a) Calculer l’état stationnaire du système.
b) Calculer la fonction de transfert H2 (s)/Qe (s).
c) Un tel système est appelé interactif. Pourquoi ?
d) Ce système possède-t-il un élément intégrateur ?
Solution
a) Etat stationnaire
Bilans massiques (après simplification par ρ =const.) :
dh1 1
Cuve 1 : S1 = qe − q1 = qe − (h1 − h2 ) (4.1)
dt R
4.7 EXERCICES RÉSOLUS 109
dh2 1
Cuve 2 : S2 = q1 − q2 = qe − (h1 − h2 ) − q2 (4.2)
dt R
Etat stationnaire :
1
(1) ⇒ 0 = q̄e − (h̄1 − h̄2 ) (4.0)
R
1
(2) ⇒ 0= (h̄1 − h̄2 ) − q2
R
Il y a un état stationnaire uniquement si q̄e = q2 , ⇒ h̄1 − h̄2 = Rq̄e .
b) Fonctions de transfert
Equations dynamiques en variables écarts :
∆h1 = h1 − h̄1
∆h2 = h2 − h̄2
∆qe = qe − q̄e
d 1
(1) − (1a) : S1(∆h1 ) = ∆qe − (∆h1 − δh2 ) (4.2)
dt R
d 1
(2) − (2a) : S2 (∆h2 ) = (∆h1 − δh2 ) (4.2)
dt R
A l’état stationnaire ∆h1 = ∆h2 = ∆qe = 0
Transformation de Laplace :
1
S1 s∆H1 (s) = ∆Qe (s) − [∆H1 (s) − ∆H2 (s)] (4.2)
R
1
S2 s∆H2 (s) = [∆H1 (s) − ∆H2 (s)] (4.2)
R
� �
1 1
(3) : S1 s + ∆H1 (s) = ∆Qe (s) + ∆H2 (s) (4.2)
R R
� �
1 1
(4) : S2 s + ∆H2 (s) = ∆H1 (s) (4.2)
R R
∆H2 (s) 1
(6) : = (4.2)
∆H1 (s) RS2 s + 1
Eliminons ∆H2 (s) dans (5) :
� �
1 1 ∆H1 (s)
S1 s + ∆H1 (s) = ∆Qe (s) +
R R (RS2 s + 1)
� �
1
RS1 s + 1 − ∆H1 (s) = R∆Qe (s)
RS2 s + 1
∆H1 (s) R(RS2 s + 1)
= 2
(4.2)
∆Qe (s) s[R S1 S2 s + R(S1 + S2 )]
110 4 ANALYSE TEMPORELLE
Exercice 7
Soient les 2 systèmes de cuves suivants.
a) Pour chaque système, calculer la fonction de transfert H2 (s)/Qe (s) et
évaluer son gain statique et ses pôles. Y a-t-il un élément intégrateur ?
b) Comparer qualitativement les deux systèmes.
Solution
a1) Système 1
Equations dynamiques :
d
A1 h1 (t) = qe (t) − k1 h1 (t)
dt
d
A2 h1 (t) = k1 h1 (t) − k2 h2 (t)
dt
Fonction de transfert :
• Gain statique :
1
K=
k2
• Constantes de temps :
A1 A2
τ1 = τ2 =
k1 k2
• Pôles :
k1 k2
p1 = − p2 = −
A1 A2
a2) Système 2
Equation dynamiques :
d
A1 h1 (t) = qe (t) − k1 [h1 (t) − h2 (t)]
dt
d
A2 h2 (t) = k1 [h1 (t) − h2 (t)] − k2 h2 (t)
dt
Fonctions de transfert :
A amplitude [J/K]
C capacité thermique
g(t) réponse impulsionnelle
G(s) fonction de transfert
h hauteur
√ [m]
j −1
K gain statique
Ka gain en accélération
Kv gain en vitesse
L[.] transformation de Laplace
L−1 [.] transformation de Laplace invers
m nombre de zéros
4.8 SYMBOLES UTILISÉS 113
n nombre de pôles
p pôle (p = α ± jω)
P puissance [W]
q débit volumique [m3 /s]
R résistance thermique [K/W]
s variable complexe de Laplace (s = a + bj)
S surface de section [m2 ]
t temps [s]
ti temps au point d’inflexion
T température [K]
T période [s]
Text température extérieur [K]
u entrée du système
x état du système
y sortie du système
z zéro
α Re(p)
γ(t) réponse indicielle
δ(t) impulsion de Dirac au temps t = 0
�(t) saut unité au temps t = 0
ζ coefficient d’amortissement
µ multiplicité d’un pôle
φ déphasage
τ constante de temps
ω pulsation
ω0 pulsation
� propre
ω̄ 1 − ζ 2 /τ
GL (s)
uman
M AN
•
yc + e u + y
GR (s) • GP (s)
− AU T O +
BF BO
Figure 5.1. Schéma fonctionnel d’un système commandé (MAN : manuel, AUTO :
automatique, BO : boucle ouverte, BF : boucle fermée).
par u et y les écarts δu et δy afin de simplifier les notations ; ainsi, une valeur
de u en variable écart signifie en fait ūref + u en variable absolue.
GP
ūref ȳref
δu + u y − δy
Procédé
+ +
Figure 5.2. Relations entre variables absolues (u et y), variables de référence (ūref
et ȳref ) et variables écart (δu et δy).
Il s’agit d’une commande par rétroaction (en anglais feedback ) pour la-
quelle le signal de commande u est calculé à partir d’une mesure de la grandeur
commandée y. Le principe à été introduit au chapitre 1. La façon de calculer
la fonction de transfert d’un système bouclé par rétroaction est présentée au
paragraphe suivant.
Il arrive souvent que l’on souhaite calculer une fonction de transfert globale
à partir de plusieurs fonction de transferts se trouvant dans un système bouclé.
Pour ce faire, on dispose de la règle simple suivante :
� �
Produit des fonctions de transfert
Fonction de transfert en transmission direct (entrée → sorite)
entre entrée et sortie = � � (5.1)
d’un système bouclé Produit des fonctions de
1+
transfert dans la boucle
118 5 COMMANDES ÉLÉMENTAIRES
ou
GOM,1
GOM,2
y1 y4
GBF
5.1 TYPES DE COMMANDE
Tc
M
RT TT
Te
q
N
T
q
T
5.2.1 Modélisation
Un bilan thermique pour la cuve donne le modèle suivant :
d
V ρcp T (t) = qρcp [Te (t) − T (t)] + P (t) (5.5)
dt
avec les grandeurs suivantes :
• paramètres constants : V, ρ, cp , q
• variables d’entrée (variables indépendantes) : P (t), Te (t)
• variable d’état (variable dépendante) : T (t)
• variable de sortie (mesure) : T (t)
5.2 EXEMPLE : RÉGULATION DE TEMPÉRATURE 121
0 = qρcp (T̄e − T̄ ) + P
ou
V 1
( s + 1)T (s) = Te (s) + P (s) (5.6)
q qρcp
Tc Mc + e N amplificateur P + T
K
KOM KR et corps de τ s+1
[˚C] [V ] − [V ] [V ] chauffe [kW ] + [˚C]
organe de mesure
M thermocouple
et trans-
[V ] metteur
Figure 5.5. Schéma fonctionnel de la régulation de la température d’une cuve.
122
5.2 EXEMPLE : RÉGULATION DE TEMPÉRATURE 123
5[V ]
KOM = = 0, 1[V /˚C] (obtenu à partir du graphe ci-dessous)
50[˚C]
τOM (s) = 3[s] = 0, 05[min]
tension M
[V ]
réel
100
approximation linéaire
·
KOM
0 50 1000 [˚C]
100[kW ]
Ici : KOC = = 20[kW/V ] (obtenu à partir du graphe ci-
5[V ]
P [kW ]
100
•
KOC
tension N
0 5 [V ]
SYSTEME A COMMANDER
N M
G
N (s)
GR (s) = = KR
E(s)
f) Système bouclé
Le système bouclé, avec toutes les fonctions de transfert d’intérêt, est
donné à la figure 5.9. Le système bouclé représente un système dyna-
Te [˚C]
SYSTEME A GL
COMMANDER
REGULATEUR
Tc Mc + e N P + T
KOM KR GOC GP
[˚C] [V ] −[V ] [V ] [V ] + [˚C]
M
GOM
[V ]
Entant donnés GP (s), GL (s), GOC (s) et GOM (s), la synthèse du régulat-
eur consiste à choisir KR de façon à avoir une solution acceptable au
problème d’asservissement (5.7) et/ou de régulation (5.8). D’où l’intérêt
d’étudier le comportement dynamique de T (s)/Tc (s) et de T (s)/Te (s).
Par définition, les variables du schéma fonctionnel de la figure 5.9
représentent des écarts autour de l’état stationnaire de référence. Pour
déterminer cet état stationnaire, on a spécifié les valeurs numériques
des deux variables indépendantes P̄ et T̄e (cf. §5.2.1). Pour le système
en boucle fermée, l’état stationnaire sera déterminé en spécifiant les va-
leurs numériques des deux variables indépendantes Tc et T̄e (fig. 5.9).
Il en résultera les valeurs numériques de M̄c , M̄ , ē, N̄ , P̄ et T̄ .
P
Pmax
Tc + e 0 P
− e
Pmin
T
a) ✻
T
Tc
on on
P
off off off
b) ✻
Tc + �
Tc
Tc − �
on on
off off
✲
Figure 5.11. Comportement qualitatif d’une commande tout-ou-rien : a) sans
t
hystérésis, b) avec hystérésis.
P
Pmax
Tc + e 0 P
− e
Pmin
T
ēref = 0 N̄ref
5.4.2 Statisme
P
Pmax
Tc + e 0 P
− e
Pmin
T
Nreel [V ]
5
pente KR
N̄ref
0 e
a) Pour KR = 1 :
� �
0, 58 ˚C
GBF (s) = d’où KBF = 0, 37
40s2 + 22s + 1, 58 ˚C
τBF = 5, 03[min]
τBF = 1, 38
b) Pour KR = 10 :
� �
5, 8 ˚C
GBF (s) = 2
d’où KBF = 0, 85
40s + 22s + 6, 8 ˚C
τBF = 2, 42[min]
τBF = 0, 66
T [˚C]
1.5 ✻ (1) KR =1
(2) KR =5
(3) KR = 10
(4)
(4) KR = 100
Tc
1
0.98
0.85
(3)
0.74
(2)
0.50
0.37
(1)
✲
0 5 10 15 20 25 30 35 40 t [min]
Figure 5.16. Réponse du système bouclé à un saut de consigne pour différents
régulateurs, P .
T [˚C]
✻ Te
1
0.9 KR = 0
0.8
0.7
0.6 KR = 1
0.5
0.4
0.3 KR = 5
0.2
0.1 KR = 10 t [min]
0 ✲
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Figure 5.17. Réponse du système bouclé à un saut unité de perturbation pour
différents régulateurs P (KR = 0 : système en boucle ouverte).
d’où
1
KBF = lim s → 0GBF (s) = (5.12)
1 + 0, 58KR
La réponse indicielle, c’est-à-dire la réponse T (t) à un saut unité de la
perturbation Te (t), est donnée à la figure 5.17.
Quelle est l’effet de KR sur l’erreur statique ?
134 5 COMMANDES ÉLÉMENTAIRES
Mc + e N
KR
[V ] − [V ] [V ]
M [V ]
qe
M Mc
OM régulateur
qs
telle vanne est utilisée pour des raison de sécurité pour commande un
débit d’alimentation par exemple. Seul un régulateur à action inverse
convient ; en effet :
Pour les valeurs numériques de la section 5.2, l’équation (5.7) donne pour
un régulateur P I :
�
T (s) �� 0, 58KR (τ1 s + 1
GBF (s) = � = (5.18)
tc (s) � 40τ1 s3 + 22τ1 s2 + τ1 (1 + 0, 58KR )s + 0, 58KR
BF
d’où
Une comparaison des équation (5.11) et (5.19) montre bien que le terme I
régulateur permet l’élimination du statisme ; en effet, KBF = 1 signifie ici que,
grâce à la commande P I, une augmentation de 1 [˚C] de la valeur de consigne
Tc (t) implique également, au nouvel état stationnaire, une augmentation de 1
[˚C] de la grandeur commandée T (t).
La réponse T (t) à un saut unité de Tc (t) pour différents régulateur P et
P I est donnée à la figure 5.20.
T [˚C] (1) KR =1
✻ (2) KR =5
1.4
(3) KR =5 τI = 50[min]
1.2 (4) (4) KR =5 τI = 5[min]
Tc
1
0.8 (3)
(2)
0.6
0.4
(1)
0.2
t [min]
0 ✲
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Figure 5.20. Réponse du système bouclé à un saut de consigne pour différents
régulateur P et P I.
138 5 COMMANDES ÉLÉMENTAIRES
T [˚C]
✻
1.2
Te
1
0.2 (3)
0
(4)
t [min]
✲
−0.2
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Figure 5.21. Réponse du système bouclé à un saut de perturbation pour différents
régulateur P et P I.
5.8 COMMANDE PROPORTIONNELLE-INTÉGRALE-DÉRIVÉE 139
5.8 COMMANDE
PROPORTIONNELLE-INTÉGRALE-DÉRIVÉE
5.8.1 Fonction de transfert P ID
Pour les valeurs numériques de la section 5.2, l’équation (5.7) donne pour
un régulateur P ID :
�
T (s) �� 0, 58KR (1 + τ1 s + τ1 τ2 s2 ))
GBF (s) = � = (5.25)
Te (s) BF 40τ1 s + 22τ1 s2 + τ1 (1 + 0, 58KR )s + 0, 58KR
3
d’où
1.2
(3)
Tc
1
0.8 (1)
0.6
(1) KR = 5 τI = 50[min]
0.4 (2) KR = 5 τI = 5 [min]
(3) KR = 5 τI = 5 [min] τD = 1.25[min]
0.2
t [min]
0 ✲
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Figure 5.22. Réponse du système bouclé à un saut de consigne pour différents
régulateur P I et P ID.
Pour les valeurs numériques de la section 5.2, l’équation (5.8) donne pour
un régulateur P ID :
�
T (s) �� (τ1 s(2s + 1)
GBF (s) = = (5.27)
Te (s) �BF 40τ1 s3 + 22τ1 s2 + τ1 (1 + 0, 58KR )s + 0, 58KR
d’où
Si on augment KR :
– réduction de l’erreur statique (cf. fig. 5.16),
5.8 COMMANDE PROPORTIONNELLE-INTÉGRALE-DÉRIVÉE 141
T [˚C] (1) KR = 5 τI = 50[min]
✻ (2) KR = 5 τI = 5 [min]
0.3
(3) KR = 5 τI = 5 [min] τD = 1.25[min]
0.25
0.2 (1)
0.15
0.1
0.05
Tc
0
(2) (3)
t [min]
✲
−0.05
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Figure 5.23. Réponse du système bouclé à un saut de perturbation pour différents
régulateur P I et P ID.
– système bouclé plus rapide mais aussi un peu plus oscillant (cf. fig.
5.15)
– saturation possible du régulateur (cf. §5.4.3).
Avantage
N (t) varie proportionnellement à l’erreur e(t) : plus l’erreur est im-
portante, plus l’action corrective sera grande. Inconvénient Une erreur
statique est présente pour un changement durable de consigne ou une
perturbation durable (cf. §5.4.2).
b) Effet du terme I Avantage Il élimine le statisme grâce à l’intégration de
l’erreur e(t), ce qui permet de définir automatiquement une commande a
priori adaptée au nouvel état stationnaire (cf. section 5.5). Inconvénients
Le système bouclé peut devenir plus oscillant (cf. fig. 5.20 et fig. 5.21).
�t � �
� Integral Windup � : le terme intégral e(t )dt peut devenir très
0
grand suite à de grandes perturbations de longue durée, ou lors d’une
opération de démarrage ; il s’ensuit une saturation de la commande N (t).
Afin d’éviter ce problème ou dès que la sortie du régulateur sature.
c) Effet du terme D Avantages Augmente la sensibilité du régulateur en
intriduisant une correction prédictive basée sur de(t)/dt (cf. section 5.6).
Augmente la stabilité du système bouclé grâce à l’effet de prévision, per-
mettant ainsi l’emploi de plus grandes valeurs de KR . Inconvénients
Amplifie le bruit de mesure car le terme D utilise la dérivée du signal
de mesure M (t), de(t)/dt = (d/dt)[Mc (t) − M (t)]. Si le signal M (t) est
142 5 COMMANDES ÉLÉMENTAIRES
bruité , l’opérateur dérivation amplifiera ce bruit qui, bien que très petite
amplitude, peut avoir une dérivée très grande (fluctuations très rapides).
τD = 0, 25τI
5.9 DIMENSIONNEMENT DES RÉGULATEURS P, P I ET P ID 143
✻ ✛
P ✲
T
Tc
✲
0 t
Figure 5.24. Réponse du système commandé par un régulateur P I (paramètre
KR0 etτI,0 ).
M (s) Kexp(−θs)
= G(s) � (5.29)
N (s) τs + 1
✻T
Tc
✲
0 t∗ t
Figure 5.25. Réponse du système commandé par un régulateur P ID pour un saut
de consigne au temps 0 et une perturbation au temps t∗. La performance est ajustée
à l’aide du gain du régulateur KR .
Tc Mc + e N P T
calibration régulateur actionneur processus
[˚C] [V ] − [V ] [V ] [kW ] [˚C]
M
capteur
[V ]
M (t)
∆M
pente m
A : point d’inflection
∆M
m=
A• τ
0
θ θ+τ t
M (t)
pente m
•
0
θ t
Le choix des paramètres du régulateur se fait sur la base des relations empi-
riques suivantes :
a) Régulateur P
N τ
KR = = 0, 9
θm θK
b) Régulateur PI
146 5 COMMANDES ÉLÉMENTAIRES
N τ
KR = 0, 9 = 0, 9
θm θK
c) Régulateur PID
N τ
KR = 1, 2 = 1, 2
θm θK
τI = 2θ
τD = 0, 5θ
d) Corrections finales Le système bouclé obtenu avec cette méthode possède
une réponse oscillatoire avec un rapport d’amortissement d’environ 4
(rapport des amplitudes de deux oscillations successives). Si un système
bouclé non oscillant est souhaité, on propose de réduire de moitié le
gain KR et d’augmenter τI et τD d’un facteur 2.
Avantages de la méthode de Ziegler-Nichols
e−θs � (1 − θs)
c’est-à-dire :
τ
KR = τI = τ
K(τBF + θ)
5.9.6 Exemple
Tc + e N 2 P 5 T
GR
− 0.2s + 1 2s + 1
θ = 0, 2[min]
τI = 4θ = 4 · 0, 2 = 0, 8[min]
τD = θ = 0, 2[min]
150 5 COMMANDES ÉLÉMENTAIRES
10
9
T (t)
8
pente m
7
5 modèle exact
N (t)
1
0
1 2 3 4 5 6 7 8 t
[min]
τI = τ1 + τ2 = 2 + 0, 2 = 2, 2[min]
τ1 τ2 2 · 0, 2
τD = = = 0, 18[min]
τ1 + τ2 2 + 0, 2
En comparant les valeurs obtenues sous point a) et b), on remarque bien que
celles-ci n’ont qu’une valeur indicative. Les paramètres définitifs seront de
5.10 EXERCICES RÉSOLUS 151
Exercice 1
Etudier la régulation de température pour le réacteur agité à marche conti-
nue de la section ??. On suppose ici que les variables indépendantes q, cA,e
et Te restent constantes. On choisit des organes de mesure et de commande
statiques.
J
k = 0, 06min−1 cp = 4200 kgK
Note : La constante cinétique k est supposée constante. Cela est rarement
le cas car k = k0 e−Ea /RT , ce qui entraı̂ne des complications supplémentaires.
Lesquelles ?
Solution
a) Modèle dynamique
dcA (t) q
dt = V [cA,e − cA (t)] − kcA (t) (1)
dcB (t)
dt = − Vq cB (t) + kcA (t) (2)
Etat stationnaire
c̄A c̄B T̄
= = =0
dt dt dt
Les équations (1)-(3) donnent :
cA,e τ1 k
c̄A = c̄B = cA,e
1 + τ1 k 1 + τ1 k
τ1 τ2 ατ1 τ2
T̄ = T̄m + Tm + c̄A
τ1 + τ 2 τ1 + τ2 τ1 + τ2
où
V V ρcp
τ1 = = 20min τ2 = kth Ath = 70min
q
(−∆H)k m3 K
α= = 7.1 · 10−4
ρcp molmin
Numériquement, on obtient :
mol mol
c̄A = 909 , c̄B = 1091 , T̄ = 24˚C
m3 m3
b) Régulation de température
Régulation de T en manipulant Tm , par exemple, en mélangeant des
fluides caloporteurs de température différentes.
Note : Les grandeurs q, cA,e et Te ne sont pas considérées comme des
perturbations puisqu’elles sont supposées constantes.
1. Organe
� � de mesure (thermocouple et transmetteur) GOM = KOM =
V
statique, obtenu par calibration
˚C
2. Organe de commande (vanne et mélangeur) GOC = Gvanne Gmélange =
statique � � � � � �
=K %
K ˚C K ˚C
vanne V mélange % OC V
4. Effet de Tm sur T
Equation (3) donne (en variables écart) :
dT 1 1
= (Tm − T ) − T + αcA
dt τ2 τ1
Comme cA est indépendante de T et Tm , l’effet de Tm sur T se
résume donc à :
τ1
T (s) τ1 τ1 +τ2 KP
GP (s) = = = (τ1 τ2
=
Tm (s) τ1 τ2 s + (τ1 + τ2 ) τP s + 1
τ1 +τ2 s + 1
avec
τ1 τ1 τ 2
KP = = 0, 22[˚C/˚C] τP = = 15, 5min
τ1 + τ 2 τ1 + τ2
Exercice 2
Un système à commander a été approché par la fonction de transfert sui-
vantes :
M (s) 2e−s
=
N (s) 3s + 1
Calculer les paramètres d’un régulateur P ID pour ce processus.
Solution
Système à commander du premier ordre avec retard pur :
K = 2, τ = 3, θ = 1
En utilisant la méthode de la réponse indicielle de Ziegler-Nichols :
1, 2τ 1, 2 · 3
KR = = = 1, 8 τI = 2θ = 2 τD = 0, 5θ = 0, 5
θK 1·2
Exercice 3
Soit le système bouclé suivant :
a) Déterminer le régulateur qui donne la fonction de transfert GBF .
b) Discuter la réalisation pratique d’un tel régulateur pour GBF = 1 (cas
idéal) et GBF = 1/(τBF s + 1)2
Solution
d) Régulateur
e) Réalisation pratique
(τOC s + 1)(τP s + 1)
GR = � �
1
(τBF s + 1)2 KOC KP KOM 1 −
(τBF s + 1)2 (τOM s + 1)
Exercice 4
Soit le système bouclé suivant :
Indiquer la démarche à suivre pour mettre au point un régulateur de type
PID qui élimine le statisme suite à un changement de consigne.
Solution
K
GR
s(τ s + 1)2 GR K
GBF = = (1)
K s(τ s + 1)2 + GR K
1 + GR
s(τ s + 1)2
Il n’y aura pas de statisme si lims→0 GBF (s) = 1, ce qui sera le cas pour
tout régulateur de type P ID, c’est-à-dire P, P I, P D ou P ID. Il n’y a pas de
statisme avec un régulateur P car le système à commander contient un terme
intégrateur.
Le système à commander n’ayant pas de retard pur, il n’est pas possible
d’utiliser la méthode de Ziegler-Nichols basée sur la réponse indicielle. On
peut par contre utiliser la méthode empirique en boucle fermée de la section
5.9.3.
5.10 EXERCICES RÉSOLUS 155
Exercice 5
Un processus à commander est décrit par l’équation différentielle suivante :
Solution
Dynamique du procédé
Y (s)
s2 Y (s) + 2sY (s) = 2U (s) G(s) = U (s) = 2
s(s+2)
ce que donne :
2
0, 5GR 10
1 s(s + 2)
=
0, 2s + 1 2
1 + 0, 5GR 10
s(s + 2)
Exercice 6
L’équation dynamique d’une cuve de mélange de volume variable est
156 5 COMMANDES ÉLÉMENTAIRES
qe = −0, 04N 2 + N + 14
où qe est exprimé en [l/min] et N en [V ].
Solution
a) Cuve
Qe (s) Qs (s) 1
sSH(s) − Sh(0) = Qe (s) − Qs (s) H(s) = − +
sS sS s
Organe de mesure
M (s) V
= KOM = 2, 5
H(s) m
Notons que l’on doit utiliser ce gain statique pour convertir la valeur
de consigne en une grandeur comparable à celle qui sort de l’organe de
mesure.
Organne de commande
Le gain statique de l’organe de commande vaut pour N̄ = 1 :
�
dqe �� l
KOC = = −0, 08N̄ + 1 = 0, 92
dN �N̄ =1 minV
Ainsi :
0, 92
GOC (s) =
0, 1s + 1
Fonction de transfert M (s)/N (s)
M (s) M (s) H(s) Qe (s) 1 0, 92 23
= = 2, 5 · · = [V /V ]
N (s) H(s) Qe (s) N (s) Ss 0, 1s + 1 s(0, 1s + 1)
5.10 EXERCICES RÉSOLUS 157
Exercice 7
Soit deux réservoirs cylindriques de section respectives A et B. Les
écoulements par les vannes réductrices sont proportionnes aux différences de
pression amont/aval de ces vannes, le coefficients de proportionnalité étant
égal à 1/R.
Solution
a) Modèle dynamique
dh1 1
A = qe − (h1 − h2 ) (1)
dt R
B dh
dt =
2 1
R (h1 − h2 ) − 1
R h2 (2)
A l’état d’équilibre stationnaire :
0 = q̄e − 1
− h2 ) �
R (h1 h̄1 = 2Rq̄e
⇒
1 1 h̄2 = Rq̄e
0= R (h1 − h2 ) − R h2
1
AsH1 (s) = Qe (s) − [H1 (s) − H2 (s)] (3)
R
1 1
BsH2 (s) = [H1 (s) − H2 (s)] − H2 (s) (4)
R R
H2 (s) 1
(4) → = (5)
H1 (s) BRs + 2
H1 (s) R(BRs + 2)
(3) + (5) → G1 (s) = = 2 2
(6)
Qe (s) ABR s + R(2A + B)s + 1
H2 (s) R
G2 (s) = = 2 2
(7)
Qe (s) ABR s + R(2A + B)s + 1
b) h1 sans statisme
Soit GR (s) la fonction de transfert du régulateur. En boucle fermée, on
aura :
GR (s)G1 (s)
GBF (s) = (8)
1 + GR (s)G1 (s)
Avec GR (s)G1 (s) = N (s)/D(s), (8) devient :
N (s)
GBF (s) =
D(s) + N (s)
N (s)
lim s → 0 =1 ↔ lim s → 0D(s) = 0
D(s) + N (s)
c) h2 sans statisme
Même développement que ci-dessus. Comme G1 (s) et G2 (s) possèdent
le même dénominateur, le résultat est identique → régulateur P I.
Exercice 8
La réponse indicielle d’un système dynamique a été mesurée comme suit :
Pour ce système dynamique :
5.11 SYMBOLES UTILISÉS 159
Solution
a)
Gain statique K = 3, 8
3, 8e−6,7s
Retard pur θ = 6, 7s G(s) =
6, 7s + 1
Constante de temps = 6, 7s
b) Régulateur P I
τ 6, 7
KR = 0, 9 = 0, 9 = 0, 24
θK 6, 7 · 3, 8
τI = 3, 33θ = 3, 33 · 6, 7 = 22, 3s
c) Système commandé
stable (rapport d’amortissement de 4)
sans statisme (terme intégral)
d) Une augmentation du retard pur réduit KR . Pour un régulateur donné,
une augmentation du retard pur diminue la marge de stabilité.
AU T O mode automatique
BF boucle fermée
BO boucle ouverte
BP bande proportionnelle (= 100/KR )
cp chaleur spécifique [J/kg˚C]
d perturbation
e erreur ou écart de commande
ē erreur statique ou statisme
G fonction de transfert
h hauteur [m]
K gain statique
M AN mode manuel
m pente ∆M/τ [V/s]
M signal électrique de mesure normé [V]
160 5 COMMANDES ÉLÉMENTAIRES
6.1.1 Définition
Im
stable instable
Re
GL
REGULATEUR
erreur e
yc Mc + N P + y
KOM GR GOC GP
consigne − + grandeur
commandée
M
GOM
pi = ai + jbi
pi+1 = ai − jbi
yi (t) + yi+1 (t)
= (αi + jβi ) exp[(ai + jbi )t] + (αi − jβi ) exp[(ai − jbi )t]
= αi exp(ai t)[exp(jbi t) + exp(−jbi t)]
+jβi exp(ai t)[exp(jbi t) − exp(−jbi t)]
= 2αi exp(ai t) cos(bi t) − 2βi exp(ai t) sin(bi t)
= 2 exp(ai t)[αi cos(bi t) − βi sin(bi t)]
Si ai > 0, alors yi (t) + yi+1 (t) croı̂t sans limite, donc aussi y(t), et le
système est instable. De même, si ai = 0, l’excitation bornée u(t) =
A sin(bi t) va générer une réponse y(t) non bornée car le dénominateur
de Y (s) possédera un terme en (s2 + b2i )2 , mettant ainsi en évidence
l’instabilité du système.
Il importe encore de vérifier que ces conclusions sur la stabilité ne dépendent
pas du choix de l’excitation yc (t), pour autant que celle-ci soit bornée. Cette
vérification se base sur la décomposition en éléments simples de la réponse
Y (s) :
• Si l’excitation yc (t) est bornée et possède une limite pour t → ∞ alors,
en vertu du théorème de la valeur finale :
6.1.3 Exemples
Exemple 1
Considérons le système intégrateur du §?? (cuve avec débit de fuite
constant) dont la fonction de transfert est :
H(s) 1
=
Qe (s) Ss
b
h(t) = t
S
Ainsi, puisqu’une entrée bornée produit une réponse non bornée, le système
est instable. On peut également le vérifier en évaluant le pôle du système
(p1 = 0).
Exemple 2
Etudions la stabilité du système bouclé donné à la figure 6.2 avec :
1
GR (s) = KR GOC =
2s + 1
1 1
GP (s) = GL (s) = GOM (s) =
5s + 1 s+1
�
�
La fonction de transfert Y (s)/Yc (s)� donne :
BF
�
Y (s) �
� KR /((2s + 1)(5s + 1))
Yc (s) � =
BF 1 + KR /((2s + 1)(5s + 1)(s + 1))
KR (s + 1)
=
10s + 17s2 + 8s + 1 + KR
3
10s3 + 17s2 + 8s + 1 + KR = 0
Pour déduire la stabilité de ce système, il faut trouver les racines d’une
équation cubique en s. Il existe des programmes de manipulations symboliques
(par exemple MAPLE ou MATHEMATICA) qui permettent de résoudre ana-
lytiquement de telles équations. On peut aussi les résoudre numériquement,
par exemple avec Matlab ; on obtient ainsi, pour différentes valeurs de KR :
KR = 2 s1 = −1, 25 s2 = −0, 22 + 0, 44j s3 = −0, 22 − 0, 44j
6 −1.48 −0, 11 + 0, 68j −0, 11 − 0, 68j
15 −1.76 0, 03 + 0, 95j 0, 03 − 0, 95j
Le système bouclé est donc stable pour KR = 2 et KR = 6 et instable
y
✻
3
2.5
(c)
1.5
1 yc
(b)
0.5
(a)
0
(a) KR = 2
−0.5 (b) KR = 6
(c) KR = 15
−1 ✲
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
t [s]
Figure 6.3. Réponse du système bouclé en fonction du gain du régulateur.
6.2.1 Principe
an sn + an−1 + . . . + a1 s + a0 = 0 (6.3)
an , an−1 , . . . , a1 , a0 > 0
Pour que toues les racines de l’équation caractéristique (6.3) aient une
partie réelle négative, il est nécessaire et suffisant que tous les éléments de la
première colonne du tableau de Routh soient positifs.
168 6 STABILITÉ ET PERFORMANCE DES SYSTÈMES BOUCLÉS
6.2.2 Exemples
Exemple 1
Reprenons l’équation caractéristique cubique de l’exemple 2 du §6.1.3 :
10s3 + 17s2 + 8s + 1 + KR = 0
2. Tableau de Routh :
ligne 1 10 8
2 17 1 + KR
126 − 10KR
3
17
4 1 + KR
Exemple 2
Le système avec l’équation caractéristique suivante est-il stable ?
s4 + 5s3 + 3s2 + 1 = 0
Conditions nécessaire :
1, 5, 3, 0, 1 > 1
Exemple 3
Etudier la stabilité du système bouclé de la figure 6.2 pour :
GR (s) = KR GOC (s) = 2
4 exp(−s)
GP (s) = GOM (s) = 0, 25
5s + 1
6.2 CRITÈRE DE STABILITÉ DE ROUTH-HURWITZ 169
2KR 4 exp(−s)0, 25
1 + GB (s) = 1 + =0
5s + 1
⇔ 5s + 1 + 2KR exp(−s) = 0 (6.4)
Comme l’équation caractéristique n’est pas de nature polynomiale, le
critère de Routh-Hurwitz n’est pas applicable. Néanmoins, il est possible d’ap-
procher un retard pur de façon à obtenir une équation caractéristique de type
polynomial comme indiqué ci-dessus.
θ 2 s2 θ 3 s3
exp(−θs) = 1 − θs + − +... (expression exacte de la série)
2! 3!
ou encore :
exp(−(θ/2)s) 1 − (θ/2)s + (θ2 /8)s2 − (θ3 /48)s3 + . . .
exp(−θs) = = (6.5)
exp((θ/2)s) 1 + (θ/2)s + (θ2 /8)s2 + (θ3 /48)s3 + . . .
Exemple
En utilisant l’approximation de Padé du premier ordre, l’équation ca-
ractéristique (6.4) donne l’expression rationnelle suivante :
� �
1 − 0, 5s
5s + 1 + 2KR =0
1 + 0, 5s
2. Tableau de Routh
ligne 1 2, 5 1 + 2KR
2 5, 5 − KR
3 1 + 2KR
En première approximation, le système est donc stable pour −0, 5 < KR <
5, 5. La condition exacte de stabilité de ce système (−0, 5 < KR < 4, 25) peut
obtenir à l’aide du critère de stabilité de Bode (pas abordé dans ce cours).
Exemples
1.
K KL
G(s) = ; GL (s) = ; GR (S) = KR
τs + 1 τL s + 1
�
Y (s) �� GR (s)G(s) KR K/(τ s + 1) KR K
= = =
Yc (s) �BF 1 + GR (s)G(s) 1 + KR K/(τ s + 1) τ s + 1 + KR K
�
Y (s) �� GL (s) KL /(τ s + 1) KL (τ s + 1)/(τL s + 1)
� = = =
D(s) BF 1 + GR (s)G(s) 1 + KR K/(τL s + 1) τ s + 1KR K
Comportement à l’état stationnaire, c’est-à-dire pour s → 0 :
�
Y (s) �� KR K
lim = �= 1 ⇒ statisme
s→0 Yc (s) � 1 + KR K
� BF
Y (s) �� KL
lim = �= 0 ⇒ statisme
s→0 D(s) � 1 + KR K
BF
172 6 STABILITÉ ET PERFORMANCE DES SYSTÈMES BOUCLÉS
2.
K KL
G(s) = ; GL (s) = ; GR (S) = KR
s s
�
Y (s) �� KR K/s KR K
= =
Yc (s) �BF 1 + KR K/s s + KR K
�
Y (s) �� KL /s KL
� = =
D(s) BF 1 + KR K/s s + KR K
Le comportement en régime permanent :
�
Y (s) �� KR K
lim = =1 ⇒ pas de statisme
s→0 Yc (s) � KR K
BF
�
Y (s) �� KL
lim = �= 0 ⇒ statisme
s→0 D(s) � K RK
BF
Solution
Approximation linéaire (en variable écart) :
Equation caractéristique :
s2 + αs + 2 = 0
√
−α ± α2 − 8
s1,2 =
2
Le système est stable si �{s1,2 } < 0, donc pour α > 0.
On peut également utiliser le critère de Routh-Hurwitz. La condition
nécessaire (et également suffisante pour un système d’ordre 2, voir exercice 3)
est que tous les coefficients de l’équation soient positifs, d’ou α > 0.
6.4 EXERCICES RÉSOLUS 173
Exercice 2
Soient le système dynamique stable
Solution
a) Régulateur P : u = KR (yc − y)
KR (τI s + 1)
U (s) = =0
τI s
1 τI (2 + 5KR )τI
2 3τI 5KR
3 (2 + 5KR )τI − 53 KR
Conditions τI > 0 5KR (3τI − 1) + 6τI > 0
Remarques
On peut obtenir la condition de stabilité du système bouclé avec un
régulateur P à partir de celles obtenues pour un régulateur P I comme suit :
Pour τI > 1/3, la dernière condition devient :
6τI
5KR > −
3τI − 1
d’où l’on tire, pour τI → ∞ (régulateur P ) :
2
KR > − = −0, 4
5
Exercice 3
Montrer que la condition nécessaire de stabilité selon Routh-Hurwitz est
174 6 STABILITÉ ET PERFORMANCE DES SYSTÈMES BOUCLÉS
Solution
Soit a2 s2 + a1 s + a0 = 0
Conditions nécessaires : a2 , a1 , a0 > 0
Tableau de Routh-Hurwitz :
1 a2 a0
2 a1
3 a0
Conditions nécessaires et suffisantes : a2 , a1 , a0 > 0
Exercice 4
Le système dynamique
3se−2s
G(s) =
5s2 + 3s + 1
est commandé par un régulateur proportionnel.
a) Utiliser une approximation de Padé de premier ordre pour approcher
le retard pur et déterminer la condition de stabilité du système bouclé.
b) Comparer la région de stabilité avec celle obtenue pour le système sans
retard pur.
Solution
a) Equation caractéristique du système bouclé :
3KR se−2s
1 + GB (s) = 1 +
5s2 + 3s + 1
⇔ 5s2 + 3s + 1 + 3KR se−2s = 0
1 5 4 + 3KR
2 8 − 3KR 1
2
27 + 12KR − 9KR
3
8 − 3KR
6.4 EXERCICES RÉSOLUS 175
5s2 + 3(1 + KR )s + 1 = 0
Exercice 5
Montrer que le statisme peut être éliminé de la façon suivante :
a) en asservissement, si le produit GR (s)G(s) contient au moins un terme
intégrateur,
b) en régulation, si le produit GR (s)G(s) contient au moins un terme
intégrateur de plus que GL (s).
Solution
Exprimons GB (s) = gR (s)G(s) et GL (s) comme suit :
Y (s) G� (0)
lim = α B � =1 (pas de statisme)
s→0 Yc (s) s + GB (0)
b) En régulation
En régime permanent (s → 0), G�B (0) et G�L (0) sont finis. Il s’ensuit :
176 6 STABILITÉ ET PERFORMANCE DES SYSTÈMES BOUCLÉS
pour A = 0 ⇔ α>β
ou A fini, B→∞ ⇔ α ≥ β, α < 0
ou A → ∞, B → ∞ avec α < α − β ⇔ α, β < 0, α < β
Exercice 6
Soit le système bouclé de la figure 6.2 avec
0, 4(s − a) KL 1
GR = KR ; GOC = 2; GP = ; GL = ; GOM =
(2s + 1)(10s + 1) 5s + 1 s+1
a) Déterminer si la présence d’un zéro positif (α > 0) influence la stabilité
du système bouclé.
b) Montrer que la valeur de KL n’influencera pas la stabilité du système
bouclé.
Solution
La stabilité est analysée à partir de l’éqaution caractéristique :
0, 8KR (s − 1)
1 + GR GOC GP GOM = 1 + =0
(2s + 1)(10s + 1)(s + 1)
⇔ 20s3 + 32s2 + (13 + 0, 8KR )s + (1 − 0, 8KR a) = 0
a) L’équation caractéristique du zéro a, lequel influencera donc la stabi-
lité du système bouclé. La condition de stabilité selon Routh-Hurwitz
donne :
1 20 13 + 0, 8KR
2 32 1 − 0, 8KR
3 12, 375 + 0, 8KR + 0, 5KR a
4 1 − 0, 8KR a
12, 375
→ 12, 375 + (0, 8 + 0, 5a)KR > 0 ⇔ KR > −
0, 8 + 0, 5a
1 − 0, 8KR a > 0 ⇔ KR < 1, 25/a
Donc, la condition de stabilité en fonction de a est la suivante :
12, 375 1, 25
− < KR <
0, 8 + 0, 5a a
6.5 SYMBOLES UTILISÉS 177
d perturbation
e erreur ou écart de commande
G(s) fonction de transfert
h hauteur [m]
Im axe
√ imaginaire du plan complexe
j −1
K gain statique
m degré du numérateur d’une fonction de transfert
M signal électrique de mesure normé [V ]
n pôle d’une fonction de transfert
N signal électrique de commande normé [V ]
p pôle d’une fonction de transfert
qe débit volumique d’entrée [m3 /s]
Re axe réel du plan complexe
s variable complexe de Laplace
S Surface de section [m2 ]
t temps [s]
y(t) Signal temporel de sortie (terme général)
z zéro d’une fonction de transfert
θ retard pur [s]
τ constante de temps [s]
ω pulsation [rad/sec]
Indices
XB Xde la boucle de commande
XBF Xdu système en boucle fermée
Xc Xde consigne
XL Xde la perturbation (� load �)
XOC Xde l’organe de commande
XOM Xde l’organe de mesure
XP Xdu processus
XR Xdu régulateur
7
COMMANDES AVANCÉES
Régulateur
feedforward
Q d perturbation
F ✛
GF
R GF
OM
F
❄
GL
Régulateur feedback
✲c ❢ ✲ ❢
❄ ❢
✲ ❄
yc M e + N u + y
✲ KOM
FG ✲ GFRB ✲ GOC ✲ GP ✲
consigne - erreur + + grandeurs
✻ commandée
M
B ✛
GF
OM
w T2 ❄
✛
ECHANGEUR
✲
w T1
condensat ❄
Figure 7.2. Echangeur de chaleur.
T2,c
❄
✲ régulateur N
✎☞ ✞❄☎
M
✍✌
vapeur
TT ❅
�
�
❅ wv
w T2 ❄
✛
ECHANGEUR
✲
w T1
condensat ❄
Figure 7.3. Commande par rétroaction (TT : transmetteur de température).
b) Inconvénient
– une correction est possible seulement après qu’une erreur ait été ob-
servée ; il n’est donc pas possible d’implanter une � commande par-
faite �.
b) Compensation de perturbations (FF)
T2,c
❄
✲ régulateur N
✎☞ ✞❄☎
Q
✍✌
vapeur
TT ❅
�
❅
� wv
w T2 ❄
✛
ECHANGEUR
✲
w T1
condensat ❄
a) Avantages
– comme l’action corrective est générée en même temps que la grandeur
commandée T2 est perturbée, il est en principe possible d’implanter une
� commande parfaite �,
c) Commande FB/FF
On peut combiner les deux approches précédentes pour obtenir le schéma
de commande donnée à la figure 7.5.
Les deux approches FF et FB sont très complémentaires :
✲ ❡
+ N
+
✻
T2,c
✲ régulateur FB
M✎☞
✻ ✞❄☎
T2,c
✲ régulateur FF
✍✌
vapeur
TT ❅
�
Q✎☞
✻ ❅
� wv
✍✌ ❄
TT w T2
✛
ECHANGEUR
✲
w T1
condensat ❄
a) Modèle statique
Ce modèle est basé sur un bilan de masse ou d’énergie à l’état station-
naire. Dans l’exemple considéré, on utilise le bilan thermique suivant pour
l’échangeur de chaleur :
❄
K
✗✔
❄
w wv
✲ ✲
✖✕
connu *
b) Modèle dynamique
On traite cette fois-ci les éléments dynamiques sous la forme de fonctions
de transfert. A partir du schéma fonctionnel de la figure 7.1, on déduit :
�
Y (s) �� GL + GF F FF
OM GR GOC GP
� = (7.2)
D(s) � 1 + GF B
R GOC GP GOM
FB
BF
�
La commnde est parfaite si Y (s)/D(s)�BF = 0, c’est à dire si :
GL + G F F FF
OM GR GOC GP = 0
Remarques
a) L’équation caractéristique de (7.1.3) est indépendante de GF F FF
OM GR . Il
s’ensuit que la commande FF n’influence pas la stabilité du système (com-
mandé ou non par FB).
b) Le régulateur GF F
R n’est souvent pas réalisable physiquement car le degrés
du numérateur est supérieur à celui du dénominateur.
Montrer que les gains statiques des régulateurs FF statique (7.1.3 et dyna-
mique 7.1.3 sont les mêmes.
Exemples
KL
a) GF F FF
OM = KOM GOC = KOC GL =
τL s + 1
� �
KP KL τP s + 1
GP = ⇒ GF
R
F
= − FF
τP s + 1 KOM KOC KP τL s + 1
KL
b) GF F FF
OM = KOM GOC = KOC GL =
τL s + 1
KP exp(−θs)
GP =
(τ1 s + 1)(τ2 s + 1)
7.2 COMMANDE DE RAPPORT 185
KL (τ1 s + 1)(τ2 s + 1)
⇒ GF F
R =− FF K
exp(θs)
KOM K
OC R τL s + 1
Cet élément dynamique n’est pas réalisable physiquement car m > n et,
d’autre part, il fait intervenir une avance du signal due à exp(θs).
c) Compensateur FF type
Un compensateur dynamique très utilisé est le filtre avance (ou retard) de
phase suivant :
� �
FF τ1 s + 1
GR = K
τ2 s + 1
w
✲
✗✔
✖✕
TD
✗✔
❄
r rc
• ✲ ✛
✖✕
• Régulateur
✗✔ u
✓❄✏
✖✕
TD
m ❍❍✟ ✲
✟✟❍
w
✲
✗✔ ✗✔
rc
✲ * ✛
✖✕ ✖✕
TD
mc
❄
✲ Régulateur
✗✔ u
✓❄✏
✖✕
TD
m ❍❍
✟✟ ✲
✟ ❍
Tc
❄
M1
✗✔
Rég 1 ✛
✖✕
TT
❡
M2,c
✛ ✄✂ �✁ ✄✲
�
❄
✂✁
❄ ✗✔
M2
Rég 2 ✛
✖✕
TT • •
Tm T
☎☎
✞✞
N
✎❄☞ ✝✆
✝✆
✲
✚
✚
fluide
caloporteur
y1 : T d1 : Te , w u : wcomb
y2 : p d 2 : pa
Avec le schéma en cascade, les variations de pa sont rapidement com-
pensées par le régulateur interne. On aurait pu mesurer la perturbation pa
et la compenser avec une structure FF, pour lequel un modèle de l’influence
de pa sur p serait nécessaire. Il est donc plus simple de travailler avec une
structure de commande en cascade.
Régulateur 1 Régulateur 2
y1,c M1,c e
1 M2,c 2 e N u 2 +y +
❄ y
✲ KOM,1 ✲ GR,1 GR,2 ✲ GOC ✲ GP,2 ✲❄ GP,1 ✲1
consigne - - ✻ + +
✻
❢ ✲ ✲ ❢✲ ❢ ✲ ✲ ❢
GOM,2 ✛
M2
M1
GOM,1 ✛
Figure 7.10. Commande en cascade (indice 1 : boucle primaire externe ; indice 2 : boucle secondaire interne).
7.3 COMMANDE EN CASCADE
189
190 7 COMMANDES AVANCÉES
Tc
❄
M N
✲ Régulateur
✗✔
✖✕ ✓❄✏
TT
T huile chaude
✛
wcomb
❅
❍
❅
❍ ✛ ❍✟✟ combustible
Te w huile froide ✟
✟
� P ✟❍❍ Pa
✲ �
Tc
Figure 7.11. Commande par rétraction (TT : transmetteur de température).
❄
M1 M2,c
✲ Régulateur
❄
✗✔
M2 N
✲ Régulateur 2
✗✔
✖✕ ✓❄✏
TT
✖✕
TP
T huile chaude
✛
❅
❍
❅
❍
wcomb ❍✟✟ Pa
✟✛
✟ ✟❍❍
Te w huile froide
✲ �
�
P
combustible
�
Y1 �� KOM,1 GR,1 GR,2 GOC GP,2 GP,1 /(1 + GR,2 GOC GP2 GOM,2 )
� =
Y1,c � 1 + GR,1 GR,2 GOC GP,2 GP,1 GOM,1 /(1 + GR,2 GOC GP,2 GOM,2 )
BF
KOM,1 GR,1 GR,2 GOC GP,2 GP,1
=
1 + GR,2 GOC GP,2 GOM,2 + GR,1 GR,2 GOC GP,2 GP,1 GOM,1
2 0, 5 4
GOC = GP,2 = GP,1 =
0, 2s + 1 s+1 (10s + 1)(s + 1)
GOM,2 = 0, 5 GOM,1 = 0, 25 GR,2 = 10
1 10
GL,2 = GL,1 =
s+1 (10s + 1)(s + 1)
a) Rejet rapide des perturbations qui influencent la boucle interne (une cor-
rection est possible dès que Y2 change).
b) Amélioration également de la vitesse de rejet d’une perturbation qui in-
fluence la boucle externe, car le transfert M2,c → Y2 est plus rapide.
c) Une réponse plus rapide de la boucle interne donne une marge de stabilité
accrue ainsi qu’un statisme réduit dans le cas d’un régulateur primaire de
type P , car des gains plus élevés peuvent être utilisés.
a) La boucle interne doit être plus rapide que la boucle externe. Un cer-
tain statisme est acceptable ici car l’objectif de la commande n’est pas la
grandeur secondaire y2 . On utilise de ce fait souvent un régulateur P .
b) La boucle externe contient de préférence un régulateur P I ou P ID de
façon à éliminer l’erreur statique.
Solution
Le schéma fonctionnel de la figure 7.10 permet d’écrire :
Y1 (s) Y2 (s)
= GP,1 (s)GP,2 (s) = GP,2 (s)
U (s) U (s)
Un système linéaire avec une entrée et deux sorties peut se représenter
avec les fonctions de transfert G1 (s) et G2 (s) :
GP,2 Y2 (s)
= G1 (s) = G2 (s)
U (s) U (s)
En comparant ces expressions, on peut définir GP,2 et GP,1 à partir de G1
et G2 comme suit :
GP,2 (s) = G2 (s)
G1 (s) G1 (s)
GP,1 (s) = =
GP,2 (s) G2 (s)
Exercice 2
Soit un réacteur continu équipé d’un manteau de refroidissement dans
lequel se déroule la réaction chimique 2A + B → C. Les réactifs A et B sont
alimentés avec les débits volumiques qA et qB de concentrations respectives
cA,in et cB,in . Le réfrigérant entre dans le manteau avec le débit massique wR .
Le réacteur et le manteau peuvent être considérés comme des zones homogènes
avec les températures respectives T et Tm . Dans ce système, on considère qA
et wR comme entrées et qB comme perturbation. Le comportement thermique
du réacteur peut se représenter par le diagramme suivant :
On souhaite commander la température du réacteur continu ainsi que
réguler autour de 2 le rapport stoichiométrique entre les nombre de moles de
A et B en alimentation. Utiliser un diagramme pour :
7.4 EXERCICES RÉSOLUS 193
Solution
a) Commande en cascade
b) Commande de rapport
Débits molaires :
� �
mol
ṅA = qA cA,in ṅB = qB cB,in
s
Exercice 3
On considère un brûleur et sa commande en cascade donnée à la figure
7.12. On a mesuré expérimentalement les fonctions de transfert suivantes :
M1 (s) 0, 8 M2 (s) 1, 2
= =
N (s) (20s + 1)(2s + 1) N (s) 0, 1s + 1
M1 M1 N 0, 8 0, 1s + 1 0, 67(0, 1s + 1)
GP,1 = = = · =
M2 N M2 (20s + 1)(2s + 1) 1, 2 (20s + 1)(2s + 1)
M2 1, 2
GP,2 = =
N 0, 1s + 1
a) Boucle interne, régulateur secondaire pour GP,2
Spécification du système bouclé :
1
GBF =
0, 05s + 1
τs + 1
→ GR,2 = , régulateur P I avec :
KτBF s
1 τ 1 0, 1
KR = = = 2, 5
K τBF 0, 8 0, 05
τI = τ = 0, 1
Si on souhaite un régulateur P , on peut choisir τI → ∞ (pas de terme I)
et augmenter légèrement KR
→ GR,2 = KR = 4
Boucle externe, régulateur primaire pour M1 /M2,c
0, 67(0, 1s + 1) 1, 2
·4·
M1 M1 M2 GR,2 GP,2 (20s + 1)(2s + 1) 0, 1s + 1
= = GP,1 =
M2,c M2 M2,c 1 + GR,2 GP,2 4 · 1, 2
1+
0, 1s + 1
7.5 SYMBOLES UTILISÉS 195
0, 55(0, 1s + 1) 0, 55e−2s
= �
(20s + 1)(2s + 1) 20s + 1
Régulateur P I selon Z − N :
τ 20
KR = 0, 9 = 0, 9 = 16, 4
θK 2 · 0, 55
τI = 3, 33θ = 3, 33 · 2 = 6, 67
b) Peu d’effet en asservissement car la constante de temps de GP,2 est petite
mais bon pour rejeter la perturbation pa dans la boucle secondaire.
y1
✻
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4 cascade
rétroaction simple
0.2
0 ✲
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 t
Figure 7.13. Performance en asservissement et en régulation d’une commande par
rétroaction simple et d’une commande en cascade. Saut de consigne à t = 0, saut
de la perturbation d2 à t = 30 et saut de la perturbation d1 à t = 60.
qB
qA ❄ T
✲ ✲
Système thermique
✲ ✲
wR Tm
qB
❄
qA T
✲ ✲
✲❢ ✲ ✲❢
Tc e Tm,c e2 N
1
Régulateur 1 ✲ Régulateur 2 ✲ Système thermique Tm✲
- wR
✻ ✻-
198 7 COMMANDES AVANCÉES
qB
r
r= ṅA
ṅB
=
qA cA,in
qB cB,in
✛
❢- e
❄
✲❄ ✲ Régulateur qA ✲ T ✲
rC = 2 Système thermique
wR ✲ Tm✲
pa w T2
❄ ❄
G1,2 GL,1
✲❢ ✲ ✲ ❢ ❢ ✲ ✲ ❢
M2,c
✲❄ ❄
M1,c e e2 N +M + M1
1
GR,1 ✲ GR,2 ✲ GP,2 2
GP,1 ✲
- - ✻ + +
✻
8
COMMANDE NUMÉRIQUE
Les signaux des organes de mesure ou ceux activant les organes de com-
mande sont le plus souvent de type analogique. Jusqu’à l’avènement de l’or-
dinateur, et surtout du microprocesseur, bien meilleur marché, le régulateur
permettant de calculer le signal de commande N à partir du signal écart e
était de type analogique, soit électrique, soit pneumatique (fig. 8.1). Dans ce
contexte, chaque boucle de commande possède son propre régulateur, lequel
est limité dans les opérations qu’il peut effectué (additions, multiplications et
intégrations sont possibles, mais par exemple pas la réalisation d’un retard
pur). De plus, un régulateur analogique est, de par sa construction, sensible
aux bruits et imprécisions électriques ou pneumatiques.
Avec des coûts toujours plus réduits, le microprocesseur à révolutionné,
parmi tant de domaines, celui de l’automatique. Un microprocesseur peut,
par exemple, implanter quasi simultanément plusieurs boucles de commande,
utiliser si nécessaire des lois de commande plus performantes que l’algorithme
PID, échanger de l’information avec un organe de supervision.
Un microprocesseur travail de façon séquentielle et à temps discret. Il
convient donc d’échantillonner le signal de mesure M (t), c’est-à-dire de lire
sa valeur Mk pour un nombre fini d’instant particulier k� où � est la
période d’échantillonnage et k = 0, 1, 2, . . . De même, la loi de commande
200 8 COMMANDE NUMÉRIQUE
REGULATEUR ANALOGIQUE
Capteur
M (t)
REGULATEUR NUMERIQUE
A/N Capteur
Mk M (t)
Figure 8.2. Régulateur numérique avec convertisseur A/N et N/A (l’indice k in-
dique l’instant temporel discret).
Attente
t = k�
Conversion A/N
de la grandeur mesurée
Loi de commande
k := k + 1 numérique
Conversion N/A
de la grandeur de
commande
Tc M (t)
microprocesseur
(4 − 20[mA])
N (t)
(4 − 20[mA])
A, P
eau de refroidissement T
q
Mc,k + ek loi de Nk N q T
N/A vanne réacteur
− commande
Mk M
A/N thermomètre
ou par Nrel (t) = N̄ref + N (t) en variable absolues (fig. 5.13). N̄ref représente
la commande a priori, e(t) l’erreur de commande, KR le gain du régulateur,
τ1 et τD les constantes de temps d’intégrations et de dérivation.
Les contributions intégrales et dérivée de l’équation (8.1) ne peuvent pas
être évaluées exactement dans le cas de signaux discrets. Il est cependant
204 8 COMMANDE NUMÉRIQUE
où la notation Nk par exemple est utilisé pour N (k�). Il est également
0 � 2� k� t
Figure 8.6. Approximation de l’intégrale par la méthode des différences finies avec
le schéma rectangulaire rétrograde.
0 (k − 1)� k� t
� k
� � ei−1 + ei τD �
N k = KR e k + + (ek − ek−1 ) (8.5)
τI i=1 2 �
0 � 2� k� t
Figure 8.8. Approximation de l’intégrale par la méthode des différences finies avec
le schéma trapézoı̈dale.
M (t) N (t)
A/N N/A
Figure 8.9. Situation pour visualiser l’effet des convertisseurs dans la boucle
de commande : convertisseur A/N suivi d’un convertisseur N/A pour retrouver
idéalement M (t) en sortie.
M (t) et N (t) ne sont pas identiques. Le signal M (t) retardé de �/2 donne le
signal Na (t). Les trois signaux M (t), N (t) et Na (t) sont comparés graphique-
8.2 RÉGULATEUR PID NUMÉRIQUE 207
ment à la figure 8.10. Comme Na (t) représente une assez bonne approxima-
tion de N (t), on dira que les convertisseur introduisent approximativement
un retard �/2, comme indiqué à la figure 8.11. Il est donc possible de
Na
0 T 2T kT t
Mk Mf,k
retard pur �/2
avec
� 1
α = 1 − exp(− � ) (8.9)
τf 1 + τf /�
Mk Mf,k
Filtre numérique
grandeur mesurée grandeur filtrée
A réactif
A/N convertisseur analogique-numérique
e erreur de commande [V ]
ek erreur d’échantillonnage
k instant temporel discret
KR gain du régulateur
M signal de mesure [V ]
N signal de commande [V ]
Nreel signal de commande réel, en valeur absolue [V ]
Na signal de commande approché [V ]
N/A convertisseur numérique analogique
N̄ref signal de commande de référence à l’état stationnaire [V ]
P produit
q débit d’eau de refroidissement [m3 /s]
s variable complexe de Laplace
t temps [s]
8.6 SYMBOLES UTILISÉS 211
T température [˚C]
� période d’échantillonnage [s]
α coefficient du filtre numérique
τ constante de temps [s]
τI constante de temps d’intégration [s]
τD constante de temps de dérivation [s]
τf constante de temps du filtre [s]
Indices
Xc X de consigne
Xf X filtré
Xk X échantillonné au temps t = k�
9
ORGANES DE MESURE ET DE
COMMANDE
❄
Organe de Organe de
mesure commande
✻
Processus ✛
Système à commander
Energie extérieur
nécessaire à l’amplification
a) Cas linéaire
Dans le cas linéaire, le gain de l’organe de mesure est constant (fig. 9.3) :
� �
20 − 4 mA
KOM = = 0, 32
100 − 50 ˚C
b) Cas non linéaire
Dans le cas non linéaire, le gain de l’organe de mesure n’est pas constant ;
en effet, la pente de la courbe change suivant la valeur de la grandeur mesurée
(9.4). Cette non-linéarité de l’organe de mesure se retrouve dans la boucle de
commande puisque GOM (s) est un élément de cette boucle.
9.1 LES ORGANES DE MESURE (CAPTEURS) 215
I[mA] ✻
20
15 pente =
gain statique
10
0 ✲
✛ ✲
0 50 100 grandeur mesurée
plage de (ex : T en [˚C])
”zéro” fonctionnement
20
15
10
0 ✲
✛ ✲
0 50 100 grandeur mesurée
plage de (ex : T en [˚C])
”zéro” fonctionnement
Figure 9.4. Caractéristique statique d’un organe de mesure non linéaire.
4 − 20 [mA]
0 − 5 [V]
1 − 5 [V]
(−5) − 5 [V]
0 − 10 [V]
0, 2 − 1 [bar surpression]
Lorsqu’un signal doit traverser une zone avec danger d’explosion (at-
mosphère explosive), on utilise un signal pneumatique à la place d’un signal
électrique.
216 9 ORGANES DE MESURE ET DE COMMANDE
on connaı̂t alors les convertisseurs de signaux suivants : U/I, U/P, I/P, P/U, P/I.
Prenons l’exemple d’un convertisseur U/I : il s’agit comme source de cou-
rant, le courant I étant proportionnel à la tension U . Cet arrangement permet
d’utiliser plusieurs appareils en série comme indiqué dans le schéma de la figure
9.5. La tension électrique normée M , proportionnelle à la grandeur à mesurer
y, constitue la sortie de l’organe de mesure. Elle est facilement reconstruite à
l’aide de la résistance R : M = RI.
Appareil
de
visualisation
y I[A]
U [V ] ... Imprimante
✲ organe de ✲ convertisseur
mesure (chauffage) ...
grandeur
à mesurer •
M✲
R
Régulateur
•
Figure 9.5. Appareils de mesure et de visualisation montés en série.
a) Thermocouple
Dans un circuit électrique fermé constitué de deux conducteurs de nature
différente circule un courant lorsque l’on maintient entre les deux jonctions une
différence de température ; ce phénomène (lié à l’effet Peltier) est utilisé pour
la réalisation de sondes thermométriques très précises. La force électromotrice
qui apparait dans le circuit dépend de la nature des deux conducteurs et des
températures des deux jonctions : celles-ci sont appelées respectivement sou-
dure chaude et soudure froide. Une des jonctions est en général maintenue à
une température de référence (par exemple 0[˚C]), l’autre servant de capteur.
9.1 LES ORGANES DE MESURE (CAPTEURS) 217
Les métaux A/B les plus couramment utilisés sont les suivantes :
A B
Cr − Constantan
Cu − Constantan
Fe − Constantan
Cr − Al
Pt − Rh
La tension U est, en première approximation, linéairement proportionnelle
à la température T , comme indiqué à la figure 9.6. b) Thermomètre à résistance
U [mV]
✻
50
40
30
20
10
0 ✲
0 500 1000 1500 T [˚C]
Figure 9.6. Caractéristique statique d’un thermocouple.
��❅
❅
� ❅
� ❅
r r
� ❅
� • ❅
� • U ❅
❅
❅ ✯ �
�
✟
R ✟ �
✟✟ �
❅
❅ �
RT
T
Figure 9.7. Thermomètre à résistance avec un pont de Wheatstone.
RT [Ω]
✻
500
400
300
200
100
0 ✲
−200 0 200 400 600 T [˚C]
Figure 9.8. Caractéristique statique d’un thermomètre à résistance (métal).
p = p0 (1 + αT )
9.1 LES ORGANES DE MESURE (CAPTEURS) 219
RT [Ω]
✻
10
0 ✲
−100 −50 0 50 100 T [˚C]
Figure 9.9. Caractéristique statique d’un thermomètre à résistance (semi-
conducteur).
U0 +- potentiomètre ✛
soufflet
✻p
N isolation
✠
Débitmètre mécanique
Un corps placé dans la conduite est soumis, de la part du fluide en mou-
vement à des forces aéro- ou hydrodynamiques qui entraı̂nent soit son mou-
vement (rotor d’une turbine) soit son déplacement (flotteur de rotamètre).
Un capteur approprié (tachymétrique dans le premier cas, position dans le
second) délivre un signal électrique proportionnel au débit.
9.1 LES ORGANES DE MESURE (CAPTEURS) 221
d) Débitmètre ultrasonique
Une onde acoustique se propage dans un milieu à la vitesse vs . Si le milieu
Emetteur
u
✟✟
✯
✟ ✟
✟ ✻
✟ α
✟✟
✟
Récepteur
a) Méthodes mécaniques
Un flotteur à la surface du liquide ou un plongeur partiellement immergé
dans le liquide produisent l’un un déplacement, l’autre une force proportion-
nelle au niveau du liquide. Un capteur de position ou dynamométrique permet
de délivrer un signal électrique.
b) Méthodes hydrostatiques
Un capteur de pression différentielle permet de calculer le niveau h à partir
de la relation :
∆p = ρgh
222 9 ORGANES DE MESURE ET DE COMMANDE
c) Méthodes électriques
Capteur conductimétrique :
utilisable uniquement avec des liquides conducteurs ; la sonde est constituée
de deux électrodes cylindriques placées verticalement et alimentées par
une faible tension alternative ; le courant qui y circule est proportionnel à
la longueur d’électrode immergée.
Capteur capacitif :
(utilisé pour les liquides isolants) ; la sonde est similaire à la précédente ; le
principe de mesure est basé sur la variation de capacité du à la variation de
la constante diélectrique en fonction de la longueur d’électrode immergée.
a) Méthodes potentiométriques
L’utilisation de ces capteurs repose sur la détermination de la différence
de potentiel qui s’établit entre une électrode de référence (électrode dont le
potentiel est constant et reproductible quel que soit le milieu dans lequel elle
est plongée). Cette différence de potentiel est fonction de l’activité des ions
présents dans l’électrolyte où le capteur est plongé. Les conditions opératoires
sont dites � potentiométrie à courant nul �si l’on n’impose pas de courant dans
le circuit de mesure, ce qui est le cas le plus fréquent ; dans le cas contraire il
s’agit de � potentiométrie à courant imposé �.
b) Méthodes ampérométriques
Le fonctionnement de ces capteurs fait appel au passage d’un courant dans
le circuit de mesure ; pour cela une différence de potentiel est appliquée entre
deux électrodes, généralement une électrode métallique et une électrode de
référence ; la concentration de l’espèce étudiée est proportionnelle à l’intensité
du courant qui circule entre les deux électrodes.
c) Méthodes conductimétriques
Pour la mise en oeuvre de ces capteurs, on impose une tension ou un cou-
rant alternatif à deux électrodes inattaquables plongeant dans la cellule de
mesure ; l’emploi de courant alternatif permet de limiter les erreurs dues à la
polarisation qui résulte des réactions aux électrodes. La mesure, soit de l’in-
tensité du courant lorsque la tension est imposée, soit de la tension lorsque
9.2 LES ORGANES DE COMMANDE (ACTIONNEURS) 223
débit et les pertes que celui-ci créera dans les tuyaux et l’installation. Quand
la vanne est fermée, ces pertes dans l’installation sont nulles ; il s’ensuit que la
perte de charge de la vanne est maximale (∆p0 ). A l’autre extrême, lorsque la
vanne et relativement faibles à travers la vanne (∆p100 ). A l’aide du coefficient
α = (∆p100 )/(∆p0 ) on peut ainsi caractériser le comportement installé d’une
vanne (fig. 9.14 et 9.15).
Il est intéressant de constater que la caractéristique linéaire de la vanne (a)
se perd rapidement lorsque (δp100 /∆p0 ) diminue, alors que la caractéristique
de la vanne (b) devient approximativement linéaire. Ceci est la raison princi-
pale de l’utilisation généralisée de la vanne à caractéristique théorique expo-
nentielle dans l’industrie.
Une vanne automatique possède souvent un positionneur dont le rôle
essentiel est d’assurer une relation linéaire entre le signal de commande et le
déplacement de la tige. Un positionneur n’est rien d’autre que le régulateur
secondaire d’un montage en cascade (cf. section ??) ; ce régulateur est de
débit
q
qmax
[-] ✻
1
(a)
0, 5
(b)
0 ✲
0 0, 5 1 déplacement
y
y100
[-]
Figure 9.13. Caractéristique statique théorique d’une vanne (a : linéaire ; b : ex-
ponentielle).
0, 5
α = 1, 0
0 ✲
0 0, 5 1 déplacement
y
y100
[-]
Figure 9.14. Caractéristique statique installée d’une vanne linéaire en fonction du
coefficient α = (∆p100 )/(∆p0 ).
A amplitude [J/K]
C capacité thermique
A/A convertisseur analogique-analogique
A/N convertisseur analogique-numérique
g accélération terrestre 9, 81 [m/s2 ]
G fonction de transfert
GC chromatographe en phase gazeuse
h hauteur du liquide [m]
I courant électrique [A]
I/P convertisseur courant-pression
IR infra-rouge
K gain statique
L distance émetteur-récepteur [m]
M signal électrique de mesure normé [V]
N signal électrique de commande normé [V]
226 9 ORGANES DE MESURE ET DE COMMANDE
débit
q
qmax
[-] ✻
1
α = 0, 1
0, 5
α = 1, 0
0 ✲
0 0, 5 1 déplacement
y
y100
[-]
Figure 9.15. Caractéristique statique installée d’une vanne exponentielle en fonc-
tion du coefficient α = (∆p100 )/(∆p0 ).
U0
••