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PRÉSENTATION DE MALADE

DIVISION DE PASTEUR

I. ETAT CIVIL
1. Nom : S.
2. Prénom : N.
3. Age : 40 ans
4. Sexe : Féminin
5. Religion : Musulmane
6. Adresse habituelle : Diamaguene quartier Abdou N’diaye
7. Téléphone : 851 42 96
8. Profession : Vendeuse à l’occasion.
9. Situation matrimoniale : Mariée
9. Date d’entrée : 30 Avril 2007
II. MOTIF D’HOSPITALISATION
La patiente a été référée par l’hôpital Abass Ndao pour une meilleure prise en charge
de :
1- Céphalées
2- Troubles de la conscience
3- Fièvre
4- Toux productive

III. HISTOIRE DE LA MALADIE


Le début de la symptomatologie remonterait à la nuit du 20 au 21 Avril 2007
marqué par la survenue brutale de céphalées intenses, de siège frontal, irradiant vers
la nuque, à type de broiement en étau transitoirement calmées par les antalgiques
habituels (paracétamol) sans phosphènes, ni acouphènes, ni photophobie, ni
phonophobie, suivies d’un épisode de vomissements non alimentaires dont les autres
caractères n’ont pu être précisés. Ces vomissements n’étaient pas associés de
constipation ou de diarrhée encore moins de douleur abdominale. Ainsi le lendemain
matin, elle consulte dans un poste de santé à Diamaguene géré par des religieuses où
un traitement parentéral et per os de nature non déterminée lui a été administré avec
légère amélioration du tableau clinique.
2 jours après c'est-à-dire le 23 Avril 07, est apparue une toux productive avec
expectorations blanchâtres, non striée de sang , non émétisante, sans douleurs thoraciques, ni
dyspnée, évoluant dans un contexte de fièvre vespéro nocturne avec frissons intenses sans
sueurs. Ce tableau motiva une consultation à l’hôpital Aristide Le Dantec seulement le 26
Avril 07 où un traitement en ambulatoire non spécifié fut institué. Devant la persistance de la
symptomatologie et l’apparition dans l’après midi du 29 Avril d’une hypersomnie selon les
accompagnants entrecoupée de propos incohérents notre patiente est conduite cette fois ci à
Abass Ndao d’où elle nous a été référée pour une meilleure prise en charge.

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IV. ANTÉCÉDENTS
1. Personnels
1.1 Médicaux
1- Diabète : Non
2- HTA : Non
3- Allergie médicamenteuse : Non
4- Drépanocytose : Non
5- Tousseur chronique dans l’entourage : OUI, un voisin
6- Infections ORL : otite : non sinusite : non rhinite : non
7- Statut vaccinal non précisé, cicatrice de BCG présente 
8- Hospitalisation antérieure : non
1 1.2 Gynécologiques
1 Ménarches à 15 ans
2 Dysménorrhée : non
3 Cycle régulier d’environ 28 jours
4 Durée des menstrues : 5jours
5 DDR : 01 Mai 07
6 Contraception : Non
7 Maladies gynécologiques (infection génitale, cystite, fibrome...) : Non
1.3 Obstétricaux
1- 10 G 9 P 8 VBP
2- 1 avortement et 1 enfant décédé à l’age de 2 ans de cause inconnue
3- Accouchement par voie basse de nouveau-nés vivants et bien
portants.
1.4 Chirurgicaux 
Il n’y a pas de notion d’intervention chirurgicale
2. Familiaux
1 Mariée, 1ère épouse d’un régime polygame, elle et ses 2 coépouses vivent
chacune dans des maisons séparées.
2 Père décédé il y a plus de 20 ans de cause inconnue ; mère vivante, en
bonne santé apparente.
3 Il n’y a pas de tare familiale connue.

3. Mode de vie
Non alcoolique et non tabagique. Pas de notion de prise de stupéfiants

4. Situation socio-économique
Notre patiente est une femme au foyer
Elle habite la demeure familiale avec ses enfants. C’est une maison de 3 pièces Y
vivent 8 personnes .Elle partage sa chambre avec son benjamin et son petit fils
quand son mari est absent. Un téléviseur, un téléphone fixe et une radio
constituent le gros de l’électroménager de cette demeure familiale pourvue en eau
courante.
Le revenu mensuel est assuré par le mari qui est vendeur de plantes médicinales et
ses 2 fils qui sont des commerçants ambulants.

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Suite à cette analyse, la situation économique de notre patiente est considérée
comme étant basse.
Depuis le début de sa maladie, elle est dépendante de ses enfants.

V. EXAMEN PHYSIQUE

A. Examen général
-Mauvais état général
-Muqueuses conjonctivales pales, anictériques
-Pas de plis de cutanés de déshydratation ni de dénutrition.
-Pas d’œdèmes des membres inférieurs.
-Mollets souples.
-Température : 39.ºC Pouls : 120 bpm TA : 120/60 mmHg
Poids : 55 kg Taille : 1 ,70 m
IMC : 19,03 Kg/ m2

B. Examen des appareils


1- Système nerveux
a- Etude des fonctions supérieures
Notre patiente est légèrement obnubilée avec parfois des propos incohérents. Le
score de glasgow est à 12 sur 15 : E 3 (ouverture des yeux à l’appel); M6 (réponse
motrice adaptée) ;V3 (réponse verbale inadaptée)
Il n’y a pas d’aphasie, pas d’agnosie, ni d’apraxie
b- Motricité
-M. volontaire
La station debout et la marche non explorées car patiente obnubilée
Motilité spontanée présente 
Manoeuvres de Barré : malade en décubitus ventral,on fléchit les deux jambes
en angle droit sur la cuisse 
Manœuvre de Mingazzini :

- M. involontaire
Il n’y a pas de mouvements de fasciculation, pas de tremblements, pas de
chorée, pas d’athétose, ni d’hémiballisme.
c- Tonicité
Elle est normale, il n’y a pas d’hypertonie ni d’hypotonie.

d- Les réflexes
- Les réflexes ostéo-tendineux
1 La percussion du pouce du médecin posé sur le tendon du biceps, le
coude légèrement fléchi, l’avant-bras reposant sur la cuisse, paume en
bas, déclenche une contraction du muscle sous le doigt [le réflexe
bicipital (C5-C6)].
2 La percussion du pouce du médecin posé à 5cm au dessus de la styloïde
radiale, au niveau du tendon du radius déclenche le réflexe stylo-radial

3
ou brachio-radial (C5-C6) soit une flexion et supination.
3 La percussion du tendon du triceps directement ou par interposition du
pouce du médecin déclenche le réflexe tricipital (C6-C7-C8) soit la
contraction du muscle ou l’extension de l’avant bras.
4 Chez notre patiente, en position assise, jambes pendantes la percussion
de la rotule entraîne la contraction du quadriceps ou réflexe rotulien.
5 La percussion du tendon d’Achille, les jambes pendantes déclenche la
flexion plantaire ou extension du pied sur les jambes (S1-S2).

- Les réflexes cutanés


1 La stimulation du bord externe plantaire du talon vers le gros orteil avec
un stylo entraîne la flexion des orteils (S1-S2) : pas de Babinski
2 L’effleurement de la paroi abdominale avec le coté mousse d’un épingle
entraîne une contraction brève des muscles abdominaux 
e- Sensibilité
1 La sensibilité thermo-algésique est présente ;
2 La sensibilité tactile est présente et normale
3 La sensibilité profonde difficile à explorer
f- Coordination
Elle n’a pu être explorée, car patiente obnubilée.
g- Les méninges
1 Il y a une raideur de la nuque ;

2 La flexion de la nuque déclenche une douleur lombaire et une flexion


réflexe de la hanche et du genou : Brudzinsky positif ;

3 Le soulèvement des membres inférieurs en extension déclenche une


lombalgie et une flexion des genoux : Kernig positif.

h- Les nerfs crâniens


L’exploration des nerfs crâniens a été difficile car patiente obnubilée
Cependant :
- Pour le nerf optique (II)
Lorsqu’un objet est rapproché des yeux, nous observons une accomodation-
convergence normale.
La lumière dirigée sur les yeux, entraîne la contraction des 2 pupilles : réflexe
pupillaire ou photomoteur présent.
Le fond d’oeil n’a pas été fait.
- Pour le nerf oculo-moteur (III), le trochléaire ou pathétique (IV) et
l’abducens ou l’oculaire externe (VI) : les mouvements oculaires vers le bas, vers le
haut, à droite et à gauche sont possibles aussi bien à droite qu’à gauche. Le clignement
des yeux est présent, il n’y a pas de résistance à l’ouverture des yeux.
- Pour le nerf facial (VII)
Le visage est symétrique.
Les rides du front et les plis naso-labiaux sont présents.
- Pour nerf glosso-pharyngien (IX) et le nerf vague (X)
La voix est de timbre normal.

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La luette est de taille normale sans déviation.
Le réflexe nauséeux est présent.
- Pour le nerf hypoglosse (XII)
Lorsque la patiente tire sa langue, celle-ci n’est pas pendante. Elle est
symétrique et de taille normale. Il n’y a pas de mouvements anormaux.

i- Trophicité et sphincters
Nous n’avons pas décelé de troubles trophiques ni de troubles sphinctériens.

2- Système respiratoire
a/ Examen ORL
-La pression des sinus frontaux et maxillaires est indolore.
-Il n’y a pas d’otorrhée.
-La traction du lobule de l’oreille ne déclenche pas d’otalgie.
-La palpation du tragus est également indolore.
-Le conduit auditif externe est libre et luisant.
-Le tympan est blanc nacré.
-Les fosses nasales sont libres.
-Les amygdales sont de couleur et de taille normales.
-Le pharynx est de couleur normale.
b/ Examen pleuro pulmonaire
-Il n’y a pas de déformation thoracique ni de cicatrices ni de circulation
veineuse collatérale.
-Il y a une diminution de l’ampliation thoracique.
-Les vibrations vocales sont augmentées au niveau des 2 champs
pulmonaires.
-Il y a une matité sur tout le champ pulmonaire droit mais localisée à la
base au niveau du champ pulmonaire gauche.
-Il y a une diminution bilatérale du murmure vésiculaire.
-Présence de râles crépitants francs et bilatéraux prédominants à droite.
3- Appareil cardio-vasculaire
3.1- Le cœur
Le choc de pointe, punctiforme, est visible et palpable au niveau de la ligne médio
claviculaire du 5e espace intercostal gauche.
Il y une tachycardie régulière, sans bruits surajoutés.
3.2- Les vaisseaux
-Les artères
Les pouls carotidiens, huméraux, radiaux, inguinaux, poplités, tibial postérieur, et
pédieux sont perçus et synchrones des battements cardiaques.
- Les veines
Nous n’avons pas observé de varices ni de remplissage veineux de haut en bas.
- Les vaisseaux lymphatiques
Il n’y a pas de lymphangite ni d’œdème.
4- Appareil digestif

4.1 Bouche
Bonne hygiène bucco-dentaire.

5
Haleine sans particularité. 
Il n’y a pas de caries ni d’avulsions dentaires.
4.2 Abdomen
L’abdomen est souple et respire bien. Il n’y a pas de cicatrices ni de circulation
veineuse collatérale.
La palpation ne retrouve aucune sensibilité ni masse.
La sonorité est normale avec un tympanisme péri ombilical.
Les bruits hydro-aériques sont perçus.
4.3 Toucher rectal
La marge anale est propre. Il n’y a pas de fissure, pas de fistule, ni de paquets
hémorroïdaires extériorisés.
Le sphincter anal est tonique.
L’ampoule rectale est vide et lisse.
Le doigtier revient souillé de traces de selles marron sans odeur particulière.
5. Foie
Il est percutable au niveau du 4e espace intercostal droit. Son bord inférieur n’est
pas perçu.
La flèche hépatique est estimée à 9cm.
6- Système spléno-ganglionnaire
6-1 La rate
Elle est ni palpable ni percutable.
6-2 Les ganglions
Les aires ganglionnaires sous maxillaires, jugulaires, axillaires et inguinales st
libres
7. Appareil locomoteur
7.1 Les muscles
Il n’y a pas d’amyotrophie.
Force musculaire non cotée
7.2 Les os
Il n’y a pas de déformation osseuse. La palpation ne déclenche aucune algie.
7.3 Les articulations
Il n’ y a ni tuméfaction ni rougeur ni chaleur ni douleur au niveau des
articulations.
Les mouvements sont d’amplitude normale.
7.4 Le rachis
Il n’y a pas de déformation rachidienne.
La palpation des épineuses est indolore.

8. Peau et phanères
Il n’y a pas de sécheresse cutanée, ni de desquamation
Les phanères sont d’aspect normal.

9. Appareil génito-urinaire
9.1 Les reins
Il n’y a pas de contact lombaire ni ballottement rénal.
9.2 Les uretères
Les points urétéraux supérieurs, moyens et inférieurs sont indolores.

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9.3 La vessie
La région supra pubienne est plate. La percussion ne retrouve pas de matité.

9.4 Les seins


Ils sont symétriques, pendants. Nous observons une réduction importante de
masse adipeuse.
A la palpation il n’ y a pas de masse suspecte.
9.5 Le toucher vaginal
La vulve est propre.
Le col est postérieur, ferme, admettant la pulpe du doigt.
Les culs-de-sac sont libres.
Le doigtier revient souillée de glaire sans odeur particulière.

VI. RESUMÉ SYNDROMIQUE


Au total, il s’agit d’une patiente de 40 ans ayant une notion de contage tuberculeux
qui présente :
1 Une obnubilation
2 Un syndrome méningé
3 Un syndrome de condensation bilatérale : basale à gauche et sur
toute la hauteur de l’hémichamp pulmonaire droit
4 Un syndrome infectieux
5 Une anémie clinique

VII. HYPOTHÈSES DIAGNOSTIQUES


1. Devant le syndrome méningé fébrile, l’obnubilation et le syndrome
infectieux
1 Méningo-encéphalite virale
2 Paludisme grave avec méningisme
3 Méningo-encéphalite bactérienne
4 Tuberculose neuro-méningée

2. Devant le syndrome de condensation pulmonaire


5 Pneumopathie virale
6 Pneumopathie à germe banal
7 Tuberculose pulmonaire

VIII. DISCUSSION

Le syndrome méningé, le syndrome infectieux et l’obnubilation

1. Le paludisme grave avec méningisme est évoqué devant :


2.1 Arguments épidémiologiques

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- le palu est la 1ère endémie au monde : près de 2 milliards de sujets sont
exposés et chaque année on dénombre 200 à 300 millions de cas dont 1 à 2 millions de décès.
- le Sénégal est une zone d’endémie avec : statistiques ?
2.2 Arguments cliniques
- l’obnubilation
- le syndrome infectieux
- le syndrome méningé
- le LCR clair
Il est écarté devant :

La GE négative

2. La méningo-encéphalite virale est évoquée devant :


1.1 Arguments épidémiologiques
- la fréquence
1.2 Arguments cliniques
- l’obnubilation
- le syndrome infectieux
- le syndrome méningé
- le LCR clair à la macro
1.3 Arguments paracliniques
- la VS accélérée à 70 mm à la 1ère heure

Elle est écartée devant :


L’absence d’infections ORL dans les antécédents et à l’examen clinique.
La NFS : l’absence de leuconeutropénie
La formule panachée du LCR avec des lymphocytes et des polynucléaires non
altérés.
Cependant la méningo-encéphalite virale aurait pu être formellement éliminée
par l’absence de virus dans le LCR, par la culture ou la PCR.

3. La méningo-encéphalite bactérienne est évoquée devant :


3.1 Arguments épidémiologiques
- la fréquence
3.2 Arguments cliniques
- le syndrome méningé ;
- l’obnubilation ;
- le syndrome infectieux
3.3 Arguments paracliniques
- la numération avec une hyperleucocytose à 17 000 blancs à
prédominance PNN ;
- la VS accélérée à 70 mm

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Elle est écartée devant :
 Le LCR clair ;
 L’examen bactériologique du LCR négative : exam direct et culture

4. La tuberculose neuro-méningée est retenue devant :


1 Arguments épidémiologiques
La recrudescence de la tuberculose avec l’avènement de l’infection à
VIH
La notion de contage tuberculeux
 La tuberculose sévit sous forme endémique dans notre région;
2 Arguments cliniques
Le syndrome infectieux ;
Le syndrome méningé ;
Le LCR clair

3 Arguments paracliniques
 La VS accélérée à 70mm à la première heure
La cytochimie du LCR : formule panachée à prédominance
lymphocytaire ; Hyperalbuminorachie à 2g/l
La culture du LCR à la recherche de BK n’a pas été réalisée.
4 Arguments thérapeutiques
 Amélioration du tableau sous traitement anti tuberculeux

Le Syndrome de condensation pulmonaire

1. La pneumopathie à germe banal est évoquée devant :


1 Arguments épidémiologiques
- La fréquence des pneumopathies à germes banals;
2 Arguments cliniques
- la toux productive
- le syndrome infectieux
- le syndrome de condensation pulmonaire
3 Arguments paracliniques
La VS accélérée à 70mm la première heure ;
L’hyperleucocytose à PNN
L’hémoculture n’a pas été faite.
Elle a été écartée devant :

 La persistance du tableau clinique, malgré une antibiothérapie non


spécifique ;
 Le caractère diffus des lésions radiologiques

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 L’examen cytobactériologique de l’expectoration qui n’a pas été fait,
aurait pu isoler un germe ;

2. La pneumopathie virale
Elle est évoquée devant :
1 Arguments épidémiologiques
- la fréquence
2 Arguments cliniques
- l’évolution aigue du tableau clinique
- la toux productive
- le syndrome infectieux
- le syndrome de condensation pulmonaire
3 Arguments paracliniques
- la VS accélérée

Elle est écartée devant :


L’absence d’infection ORL dans les antécédents à l’examen clinique à
savoir une rhinite, une otite ou une sinusite.
 L’absence de leuco-neutropénie à la NFS

3. La tuberculose pulmonaire est retenue devant :


1 Arguments épidémiologiques
 La recrudescence de la tuberculose avec l’avènement de l’infection à VIH
 Elle sévit sous forme endémique dans notre région ;
2 Arguments cliniques
Le syndrome infectieux ;
La toux productive ;
Le syndrome de condensation pulmonaire bilatéral ;
3 Arguments paracliniques
 La VS est accélérée : H-1 est à 70mm
 Les crachats BAAR sont cependant négatifs à 3 reprises
4 Arguments thérapeutiques
Amélioration du tableau clinique sous traitement antituberculeux

IX. DIAGNOSTIC POSITIF


Nous retenons, devant les arguments épidémiologiques, cliniques et paracliniques le
diagnostic de tuberculose multifocale à localisation neuro-
méningée et pulmonaire.

X. DIAGNOSTIC D’EXTENSION

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Dans le cadre de la recherche d’autres localisations de la tuberculeuse nous
envisageons de faire 1 bilan d’extension qui va comprendre :

1 Un examen cytobactériologique des urines à la recherche d’une tuberculeuse


urinaire ;
2 Une radiographie du rachis à la recherche de mal de Pott ;
3 Une échographie abdominale à la recherche d’adénopathies profondes ;
4 Un fond d’œil à la recherche de tubercule de Bouchut

XI. DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE


10.1 Le germe
Mycobacterium tuberculosis appartient à la famille de Mycobacteriaceae. C’est une
bactérie aérobie, mince, en forme de bâtonnet, ne sporulant pas. Il est neutre à la coloration de
Gram et une fois coloré, il ne peut pas être décoloré par le mélange acide alcool.
Il pousse sur le milieu de Löwenstein-Jensen en 6 à 8 semaines. Actuellement, avec le
milieu de culture liquide (Bactec) le temps d’identification d’une culture se fait au bout de 2 à
3 semaines.
M.tuberculosis peut également être identifiée par le PCR.
10.2 La porte d’entrée
Transmission aérienne.
10.3 Le terrain
La découverte d’une tuberculose pulmonaire et surtout extra pulmonaire doit faire rechercher
un terrain d’immunodépression :

Glycémie : à 0,90 g/l


Traitement sous corticoïdes ou immunosuppresseur au long cours : non retrouvé
TE : négatif
Sérologie VIH proposée : refus de la malade

XII. DIAGNOSTIC DE RETENTISSEMENT


Anémie hypochrome microcytaire pouvant être d’origine inflammatoire ou carentielle.
Elle a arrêté de travailler depuis sa maladie et est prise en charge par sa famille.

.
XIII. TRAITEMENT

1. TRAITEMENT CURATIF
1.1 Buts
1 Eliminer le BK et guérir la patiente ;
2 Prévenir et traiter les complications ;
3 Briser la chaîne de transmission ;

1.2 Moyens
a- Mesures hygièno-diététiques
Régime hypercalorique et hyperprotidique
Mobilisation passive et active

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b- Traitement médical
 Traitement non spécifique

Molécules Classes Posologie et mode Effets indésirables


d’administration
Amoxicilline Pénicilline du groupe 1g ttes les 12 heures Allergies
A en IM OU 1à1.5g par Troubles digestifs
jour en 2 prises Prolifération de
germes résistants
Rovamycine Macrolide 6 à 9 millions UI par Troubles digestifs
jour en 2à3 prises per Allergies
os ou 1à1.5 millions Augmentations des
UI toutes les 8h en transaminases
Perfusion IVL Ototoxicité

Mucomyst Mucolylique 600mg par jour per os Ulcère


en deux prises gastroduodénal
Gastrite
Allergie

 Les antituberculeux

Mode d’action Présentation Posologie Effets secondaires


Comprimé 50 Cytolyse hépatique,
et100mg, Neuropathies,
Isoniazide Bactéricide Ampoule 5 mg/Kg/jour Convulsions,
500mg Allergie,
Pellagre
Cytolyse hépatique,
Fièvre,
Troubles digestifs,
Gélule 300mg Coloration des urines et des
Rifampicine selles en orange-rouge
Bactéricide Sirop 100mg 10 mg/Kg/jour
Cp 250-400- Névrite optique rétrobulbaire,
Ethambutol Bactériostatique 500mg 20 mg/Kg/jour Allergie,
Perfusion de Neuropathie
500mg
Hyperuricémie,
Arthralgies,
Pyrazinamide Bactéricide Comprimé 30 mg/Kg/jour Troubles digestifs,
500mg Allergie
Ototoxicité,
Streptomycine Bactéricide IM 1g/jour Néphrotoxicité,

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Allergie

 Traitement adjuvant
Vitaminothérapie B
Fer : 1 cp/jr

1.4 Bilan pré thérapeutique


Le bilan chez notre patiente, a objectivé :
1 Examen auditif : cliniquement aucune baisse d’audition constatée ;
2 Examen visuel : cliniquement pas de BAV ni de troubles de vision des
couleurs ;
3 La couleur des urines (jaunâtres) ;
4 TP, INR
5 La créatinine : 10,8 mg/L
6 GS RH , NFS, VS
7 Transaminases:
 ASAT : 15,11 UI/L ( N<40)
 ALAT : 8,12 UI/L ( N<41)
Ces résultats satisfaisants ont permis la mise en route du traitement antituberculeux.

1.5 Indications
1 Amoxicilline 500mg : 2gel*2/jour
2 Rovamycine 3 millions : 1cp*3/jour
3 Mucomyst : 600 mg per os , 1 sachet * 2 / jr
4 Antituberculeux :
Isoniazide : 3cp/jour
 Rifampicine : 4cp/jour
 Ethambutol : 3cp/jour
 Pyrazinamide : 4cp/jour

2. Traitement préventif

 Vaccination de masse
 Dépistage et prise en charge précoce des nouveaux cas de tuberculose

XIV. EVOLUTION.PRONOSTIC
1. Eléments de surveillance
1.1. Clinique
1.1.1 Les constantes
1 La température ;
2 Le poids ;
3 Le pouls ;
4 La tension artérielle ;
5 La fréquence respiratoire ;
6 La diurèse ;

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1.1..2 L’examen du patient
1.1.2.1 L’interrogatoire
1 Le bien-être ;
2 La toux ;
3 L’expectoration ;
4 Reprise de l’appétit ;
5 Couleur des urines ;
1.1.2.2 L’examen physique
1 L’état de la conscience.
2 Gain pondéral
3 Evolution du syndrome de condensation pulmonaire
bilatérale ;
4 Examen complet de tous les appareils
1.2 Biologique
1 NFS : pour apprécier l’anémie et la leucocytose ;
2 Transaminases surtout les ALAT qui sont plus spécifique du foie ;

1.3 Imagerie
La radiographie du thorax (de face)

2 Evolution
Dès l’instauration du traitement antituberculeux, nos avons observé une amélioration du tableau :
 Meilleur état général
 Conscience éclaircie
 Reprise de l’appétit
 Gain pondéral de 5 Kg
 Disparition du syndrome méningé
 Régression du syndrome de condensation
Cependant à J5 d’hospitalisation, exactement le 5 mai, la patiente a présenté un œdème dur à la
cuisse et au mollet droits. C’est un œdème chaud et douloureux, la peau en regard est normale. Il
y a une diminution du ballottement du mollet avec un signe de Homans positif (douleur ressentie
au mollet lors de la dorsiflexion du pied). Il y a une accélération du pouls par: pouls grimpant de
Mahler. La mensuration de la cuisse est de 89 cm.
Un écho Doppler veineux du membre inférieur droit a été réalisé et a mis en évidence une
thrombose veineuse profonde suro-poplitée fémorale et iliaque externe droite 
Devant ce tableau, la patiente a ainsi bénéficié d’1 traitement anticoagulant le même jour à base
de LOVENOX 0.4 UI 2 fois par jour , et du SYNTROM 1cp/jr 6 jours après
A J 24 de traitement anticoagulant (hier), il y a régression du tableau de thrombophlébite :
disparition douleur, mensuration cuisse : 68 cm
3 Pronostic
3.1 A court terme
Le pronostic est favorable devant l’amélioration de la symptomatologie sous
le traitement antituberculeux.
3.2 A moyen et long terme 
Le pronostic dépendra :

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1 De la tolérance du traitement antituberculeux et des anticoagulants
2 De la sensibilité des BK vis-à-vis des médicaments ;
3 De l’observance du traitement et du respect des rendez-vous dès le
retour au domicile ;

XV. CONCLUSION
L’association tuberculose neuro-méningée et pulmonaire n’est pas rare.
Devant toute tuberculose pulmonaire et surtout extra pulmonaire, il est systématique de
demander la sérologie rétrovirale.
Par ailleurs, la thrombophlébite pourrait être une complication de la tuberculose. Une étude
en cours au service de pneumologie de Fann sur l’action thrombogène du BK pourra nous en
éclairer davantage.

NOUS VOUS REMERCIONS DE VOTRE ATTENTION !

30-05-2007
DIVISION LEMIERE
SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES
HOPITAL FANN

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