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I. INTRODUCTION
II.3 LA TRICHOTILLOMANIE
II.4 L'ONYCHOPHAGIE
II.5 LE BRUXISME
II.5.1 DÉFINITION
II.5.2 ETIOLOGIES
III.1 LA SUCCION
III.1.2 TRAITEMENTS
III.2 LE BRUXISME
I. Introduction
- Fonction : Activité particulière qu'exerce chaque appareil du corps étant donnée son anatomie,
dans un but d'adaptation à son milieu et de survie ;
- Elles se caractérisent par la déviation des praxies normales ou bien encore par leur exagération ou
leur distorsion ;
- Elles ont une influence modelante néfaste sur les structures de la sphère oro-faciale dont elles
perturbent l'équilibre.
- La vie relationnelle joue un rôle majeur, avec comme élément prépondérant dans le lien affectif, le
partenaire de la relation, source de stimulations et d'échange, modèle d'imitation et d'identification.
D'abord limité à la mère avec laquelle il existe une véritable symbiose, elle s'étend au reste de la famille
(père et fratrie), puis à la société, par l'intermédiaire de la scolarisation.
- L'enfant doit être capable de surmonter chacune d'elles, pour affronter les nouvelles exigences
éducatives, sinon il reste "fixé" à un stade antérieur ;
- Les conditions de l'environnement et en particulier la relation parents – enfant, avec tout ce qu'elle
comporte de discours conscient et de désirs inconscients de la part des parents, jouent un rôle
fondamental ;
o "la surprotection" ;
o mésentente et hostilité conjugale interdisant à l'enfant d'aimer ses deux parents à la fois et le
conduisant à les aimer l'un contre l'autre ;
- Elles provoquent des réactions diverses que traduisent deux attitudes possibles de l'enfant face à la
situation :
- Dans tous les cas, il existe une anxiété profonde, un sentiment d'insécurité, une irritabilité et une
instabilité émotionnelle qui sont la marque de l'immaturation ;
- Le développement d'une personnalité "orale" peut se produire parce que l'enfant a été trop frustré
à ce stade et qu'il ne peut le dépasser (fixation), ou parce qu'au contraire, il a été trop gratifié par
rapport à ce qui lui est demandé ultérieurement, ce qui l'incite à retrouver cette situation ancienne plus
confortable (régression).
- Description :
o pulpe du doigt souvent dirigé vers le haut, index sur le nez ou lèvre supérieure ;
- Fréquence :
o selon les auteurs 17% pour CADENAT, 25% pour COUTAND, 50% pour GRANDET ;
o au-delà : pathologique ;
- Selon DUGAS, "une autre anomalie s'associe parfois à la succion du pouce : l'enfant balance son
corps, tiraille ou tourne une mèche de cheveux, caresse son nez, se tire le lobule de l'oreille ou tient
dans la main un mouchoir ou un morceau de chiffon. Chez certains la succion du pouce alterne avec
celle d'un objet élu" ;
- Elle favorise la déformation des procès alvéolaires antérieurs, qui provoque l'apparition d'un
surplomb incisif associé à une infraclusion antérieure ;
- Très vite, la lèvre inférieure peut s'interposer entre les incisives maxillaires et mandibulaires et sa
succion prolonge celle du pouce ;
- Pour GUDIN, c'est une mimique caractéristique de l'enfant émotif en proie à une inquiétude ou à
une contrariété ;
- Pendant les premières années de la vie, apparaissent certaines activités motrices primitives non
pathologiques décrites sous le nom de "décharges motrices" qui correspondent à certains modes
normaux de développement ;
- Deux de ces décharges motrices sont particulièrement intéressantes à étudier puisqu'elles sont
fréquemment associées à la succion du pouce et aux troubles de position de la langue : ce sont la
trichotillomanie et l'onychophagie.
II.3 La trichotillomanie
- Où manie de se tortiller les cheveux ;
- Associée à 60% des cas de succion du pouce ou de la langue, elle est une décharge motrice signant
un comportement à la fois auto- et hétéro-agressif.
II.4 L'onychophagie
- Cette attaque des ongles par les dents représente la toute première conduite auto mutilatrice
organisée de l'enfance ;
- Il s'agit d'un tic très fréquent (10 à 30%) de la population qui se rencontrerait surtout chez les
sujets vifs, hyperactifs, introvertis et vivant dans un état tensionnel ;
- Cette parafonction semble difficilement avoir des conséquences sur la croissance. En fait, elle
aurait surtout des répercussions au niveau dentaire, pouvant entraîner des résorptions radiculaires par
contraintes répétées.
II.5 Le bruxisme
II.5.1 Définition
- Selon le Dictionnaire français de médecine et de biologie : "Le bruxisme est une friction intense et
prolongée entre les dents antagonistes provoquant leur usure ou leur ébranlement. Ce phénomène
pathologique peut se produire, soit pendant le sommeil, soit à l'état de veille à l'occasion d'efforts de
concentration psychique ou d'efforts musculaires. Son développement est favorisé par les troubles de
l'occlusion dentaire. Le bruxisme joue un rôle important dans l'étiologie des parodontolyses."
- Selon ROUCOULES (1977), "le bruxisme est une anomalie para-fonctionnelle buccodentaire
provoquant des mouvements de grincement diurnes ou nocturnes, sans rapport avec les mouvements
de la mastication".
II.5.2 Etiologies
a. Les périodes dites de stress, de plus en plus nombreuses dans la vie moderne actuelle sont souvent
citées comme facteurs responsables du bruxisme nocturne ;
b. KIVERSKARI constate que le bruxisme et les troubles de l'ATM sont des maladies fréquentes depuis
la révolution industrielle et qu'il y a pour lui une relation de cause à effet ;
c. APIOU pense que l'on peut associer le bruxisme à la vie moderne et le définir comme étant une
maladie de civilisation ;
d. Le bruxisme nocturne est considéré par les psychologues comme une habitude nerveuse due à une
réponse non adaptative, à des problèmes personnels insolubles ou à une impossibilité d'exprimer des
sentiments d'anxiété, de haine ou d'agressivité.
a. L'incapacité de s'adapter aux frustrations, de libérer leurs tensions émotionnelles, semble être une
des composantes majeures du bruxisme ;
b. Une étude de THALLER a montré que le bruxiste est plus anxieux que le non bruxiste : "il tend à
fixer son hostilité contre lui-même pour éliminer la frustration dont il est l'objet, alors que le non
bruxiste, par une action contre un objet ou une autre personne, libère sa frustration" ;
d. L'anxiété se rencontre dès le plus jeune âge et NADLER pense que le bruxisme peut être précoce :
"si on empêche un enfant d'affirmer sa volonté ou de libérer ses tendances agressives, il se met souvent
à grincer des dents" ;
a. SCHARER explique que : "les interférences occlusales peuvent accélérer le bruxisme lorsqu'elles
sont combinées à une tension nerveuse" ;
b. Plusieurs auteurs affirment également que le bruxisme repose sur un double fond étiologique de
tension psychique et d'interférences occlusales ;
d. Par conséquent, alors que l'engrainement des dents est important dans la distribution des forces du
bruxisme nocturne, on ne peut pas conclure que les facteurs occlusaux en soient une cause directe. Par
contre, combinés aux tensions nerveuses, ils peuvent accélérer et aggraver le bruxisme nocturne.
a. Pour LEOF et GENON, une position de repos perturbée en certaines circonstances, comme le
sommeil, pourrait être à l'origine d'un bruxisme.
- MARIE et PTIETKIEVICZ ont découvert très tôt que le bruxisme avait un lien avec des perturbations
du centre nerveux ;
- LINGUIST observe une augmentation du bruxisme nocturne chez les enfants souffrant de lésions
cérébrales et ceux retardés mentalement ;
- Selon MARKS, la sensibilisation allergique peut être responsable du bruxisme nocturne : "la
répétition du bruxisme nocturne peut être provoquée de manière réflexe par une augmentation des
variations de pression dans les cavités du tympan à partir d'un œdème allergique intermittent de la
muqueuse de la trompe d'Eustache". Un enfant allergique, lors du sommeil, va respirer par la bouche ce
qui provoque une sécheresse de la cavité orale et donc une réduction du besoin à avaler. Or, c'est peut-
être la seule fonction (déglutition), encore présente pendant le sommeil, qui peut équilibrer la pression
atmosphérique dans les cavités du tympan. Cet auteur a constaté que le bruxisme diminue ou même
cesse lorsqu'un traitement adéquat de ces phénomènes allergiques est mis en place.
- REDING constate une association statistiquement significative entre le bruxisme chez les sujets qu'il
observe et le bruxisme ou un antécédent de bruxisme chez les consanguins. Il donne 3 explications
possibles :
o Association qui indique seulement une conscience accrue de l'existence du bruxisme, (c'est à dire
de l'intérêt porté à ce syndrome) ;
- Il semble qu'il existe une prédisposition héréditaire pour certaines formes de bruxisme nocturne ;
- ABE et SHIMAKAWA montrent que les enfants de parents bruxistes présentent un bruxisme plus
fréquent que les enfants de parents qui ne sont ou n'ont jamais été bruxistes. Ils concluent que le
symptôme est fortement influencé par des facteurs génétiques plus que par l'environnement commun à
la famille ;
- Mais pour ces auteurs, la question reste de savoir si la part qui est véritablement héritée concerne
le SNC ou un facteur local.
III.1 La succion
- BASSIGNY : si l'habitude déformante disparaît avant 6 ans, 60% des cas montrent une correction
spontanée des anomalies provoquées par le pouce.
a. dans près de 90% des cas, le sens sagittal reste le plus perturbé ;
b. le doigt, interposé entre les arcades, fait levier, la force induite par ce levier est décomposée en
forces horizontale et verticale ;
c. la force verticale gène la croissance verticale du maxillaire et des procès alvéolaires entraînant des
béances antérieures, symétriques ou non ;
f. LARSSON : dans certains cas de proalvéolie incisive et de lèvres très toniques, la proalvéolie peut
évoluer en rétroalvéolie et donner une tendance à la cl II 2.
a. pour certains auteurs, associée ou non à une déglutition atypique, la succion peut être l'étiologie
principale d'une endoalvéolie maxillaire entraînant une endocclusion unilatérale par latérodéviation
mandibulaire ;
b. si la latérodéviation persiste, la succion peut être à l'origine d'une latérognathie acquise vraie ;
c. les problèmes du sens transversal dus à la succion du pouce sont cependant moins fréquents ;
d. d'après BASSIGNY, la succion du pouce n'a pas ou peu d'effet sur les relations d'arcades des
secteurs latéraux, sauf succion de fréquence très anormale.
- Remarque : La tétée de la langue est également une parafonction pouvant se rencontrer. Les
conséquences dento-alvéolaires sont identiques ;
- Les déformations morphologiques observables chez les suceurs de doigts sont le résultat de
l'intervention de différents facteurs :
o le type de succion ;
o les déformations causées par la succion seule vont dépendre de la durée de sa pratique
quotidienne, de la force appliquée ainsi que du doigt ou de l'objet utilisé ;
o ainsi, on peut observer lors de la succion du pouce en position médiane, une infraclusion incisive
symétrique alors qu'elle devient asymétrique si la position du pouce est paramédiane ;
o si le pouce, placé en bouche, est en position proche de la verticale, il y a des chances pour que l'on
observe une proalvéolie supérieure associée à une rétroalvéolie inférieure ;
o de plus, si la pression du pouce sur la voûte palatine est importante, elle provoque une élévation du
plancher nasal qui a pour conséquence une diminution de la ventilation nasale compensée alors par une
respiration buccale ;
o la tonicité labiale : elle joue un rôle essentiel dans l'équilibre neuro-musculaire. Elle peut
compenser en partie, voir totalement, les pressions exercées par la succion ;
o la posture linguale : l'examen attentif des enfants suceurs révèle que la langue au repos exerce une
pression légère mais constante sur les faces palatines des incisives maxillaires et s'interpose dans de
nombreux cas entre les arcades dentaires dans le secteur incisif, mais cette interposition peut être aussi
latérale ou postérieure. Cette protrusion linguale étant active de nombreuses heures dans la journée,
elle est responsable en grande partie des proalvéolies et infraalvéolies. Elle s'oppose à l'action
centripète des muscles buccinateurs et de l'orbiculaire des lèvres.
- La déglutition dysfonctionnelle est toujours présente chez les suceurs ayant une déformation des
procès alvéolaires.
- DAHAN a cherché à mettre en évidence, par une série de tests, un déficit de la perception linguale
chez les enfants suceurs par rapport aux non suceurs ;
- Il apparaît qu'il existe une différence significative dans le déficit gnosique entre le suceur et le non
suceur au désavantage du suceur : celui-ci se trompe plus souvent et consacre plus de temps à la
reconnaissance des objets ;
- Il y a donc chez l'enfant suceur une diminution de la perception linguale qui serait liée, d'après
l'auteur, à une diminution de la vigilance corticale et à une prise de conscience moindre de l'acte
buccal ;
- La capacité gnosique de la langue a un rôle capital dans l'apprentissage du langage parlé. Au même
titre que l'intégration auditive est indispensable à la compréhension du langage, la perception linguale
est indispensable à l'enfant pour comparer l'ordre qu'il donne avec le mouvement exécuté. Un déficit
gnosique de la langue peut engendrer un défaut d'articulation du langage ;
- Il est donc important de tester les gnosies linguales d'un enfant suceur et d'entreprendre leur
rééducation en cas de déficit grave.
- L'enfant qui suce son pouce s'isole du monde qui l'entoure et peut ne pas être accepté à l'école par
ses camarades, ceci augmentant son isolement ;