ROYAUME DU MAROC RABAT, le 8 HIJA 1396

(30 NOVEMBRE 1976)

TRESORERIE GENERALE DU
MAROC

N° 72/ DTG

INSTRUCTION RELATIVE AU

Contrôle des engagements de dépenses des Collectivités Locales et de leurs groupements.

A)- Organisation et procédure

A Partir du 1er Janvier 1977, le Décret n° 2-76-577 du 5 Chaoual 1396 (30

Septembre 1976), pris en application de l'article 35 du Dahir portant loi n° 1-76-584 du 5
Chaoual 1396 (30 Septembre 1976), relatif a l'organisation des Finances des collectivités Locales
et de leurs groupement, soumet les dépenses de ces organismes à un contrôle portant sur la
régularité de l'engagement. Ce contrôle s'exerce sur les dépenses des Préfectures des Provinces
des Communes urbaines et de la Communauté Urbaine de CASABLANCA.

En vertu de la décision prise par le Ministre des Finances, ce contrôle sera assuré par
les Receveurs des Collectivités locales précitées ; il a pour objet de vérifier si l’engagement :

- est fait sur un crédit disponible,

- correspond à la rubrique budgétaire à laquelle il est proposé de l'imputer,
- est régulier au regard des lois et règlements qui lui sont applicables.

Il ne s'agit en aucun cas de contrôler l'opportunité de l'engagement ; si l'agent chargé

du contrôle a des doutes sur l'intérêt ou sur l’utilité de la dépense à engager, il en avise à toutes
fins utiles le Ministre de l'intérieur et le Ministre des Finances, sans que cet avis soit suspensif de
visa .

Ce contrôle intervient préalablement à tout engagement. Il s'exerce par un visa

donné sur la fiche-de proposition d'engagement (annexe I) et sur les pièces justificatives qui lui
sont jointes, ou par un refus de visa motivé.

Un délai de 5 jours ouvrables est laissé au Receveur pour donner ce visa, le refuser
ou faire connaître ses observations.

Il est bien précisé que la fiche de proposition d'engagement doit être renvoyée au
Receveur après exploitation par l'ordonnateur.

B - Comptabilité des engagements

l’agent chargé du contrôle tient une comptabilité qui fait ressortir :

- les crédits ouverts par le budget et leurs modifications.

- les engagements faits sur ces crédits.
Il utilise à cette fin les livres suivants :
 - le carnet des visas d'engagements,
- le carnet de contrôle des engagements,
- le carnet des autorisations de programme.

Il tient également une comptabilité auxiliaire, sur fiches, pour suivre :

- les dépenses permanentes de personnel,

- les autres dépenses permanentes,
- les dépenses pluriannuelles.
les carnets et fiches ci-dessus seront utilisés de la manière suivantes :

Registre principaux

- carnet des visas d’engagements (annexe II)

Il est tenu un carnet de visas d’engagements par collectivité.

Toutes les propositions d’engagements émanant de l’ordonnateur sont d’abord
reproduites sur ce carnet au moment de leur réception. Lorsque l’agent chargé du contrôle a
examiné et admis chaque proposition au vu des pièces justificatives, il appose sur celles-ci son
visa affecté d’une date et d’un numéro donné selon une série ininterrompue du 1er janvier au 31
décembre.

le carnet des visas est ensuite complété par la reproduction du numéro et de la date
précités , l’imputation budgétaire , le montant et la date de renvoi à l’ordonnateur .

En cas de refus de viser, seules les colonnes 1,4, et 8 seront servies, le motif du refus
étant reproduit succinctement en colonne « observations ».
la colonne des montants, qui n’est servie que lorsque les propositions sont acceptées, est
additionnée mensuellement de manière à faire ressortir :
- les engagements du mois,
- les antérieurs et
- le total.

Les engagements visés seront reproduits immédiatement sur le carnet de contrôle des
engagements de dépenses.
- CARNET DE CONTROLE DES ENGAGEMENTS (ANNEXE III)

Il est tenu à raison d’un carnet par collectivité et d’un feuillet par rubrique budgétaire ou
ligne de comptes. le cas échéant il sera tenu en plus un feuillet intercalaire par ligne de
programme d’emploi.
le cadre réservé aux crédits d’engagements retrace les crédits ouverts par le budget et
toutes les modifications qui leur sont apportées ultérieurement, de manière à présenter le total
des crédits d’engagement de l’année.
le cadre des engagements est servi au fur et à mesure des visas enregistrés sur le carnet
des vissas d’engagement.
 Les crédits bloqués, des régisseurs et les dépenses sans ordonnancement préalable
seront transcrits simultanément au carnet des visas et au carnet de contrôle dés que les premiers
auront été visés par l’agent chargé du contrôle et que les seconds auront été fournis par le
Receveur.

Les colonnes 3 et 15 ne seront servies que pour les opérations concernant la 2e partie
du budget.

Pour les engagements reportés, la colonne 15 devra être détaillée par engagement. Ce
report résulte de la comparaison du montant d'un engagement donné et de celui des paiements
effectués sur cet engagement ; d’ou la nécessité de reporter en détail les engagements dont
l'exécution n'est pas achevée.

La dernière colonne de ce carnet permet de connaître à tout moment les

crédits"disponibles à la disposition de l'ordonnateur, elle représente la différence entre les
colonnes 6 (total des crédits ouverts), et 16 (total général des engagements).

- Carnet des autorisations de programme (annexe IV)

les autorisations de programme, objets de l'article 26 du Dahir portant loi n° 1-76-584

du 5 Chaoual 1396 (30 Septembre 1976) relatif à l'organisation des finances des collectivités
locales et de leurs groupements, dont le montant minimum est fixé à 500.000, Dirhams par
l'article 4 du Décret n° 2-76-575 du 5 Chaoual 1396 (30 Septembre 1976) pris pour l'application,
du Dahir précité, seront suivies pendant toute la durée de leur exécution sur ce carnet spécial.

Il sera ouvert à ce carnet un feuillet par autorisation de programme et éventuellement

un intercalaire par ligne de programme. Pour chaque autorisation, ce carnet fera ressortir le
crédit ouvert, les engagements et les dépenses pour chacune des années de son exécution.

II - Documents auxiliaires

Parallèlement à la tenue des registres principaux, l'agent chargé du contrôle devra

tenir les documents auxiliaires ci-après :

- les fiches de contrôle du personnel,

- le relevé des dépenses permanentes.

a- Fiches de personnel ( annexe V)

Une fiche doit être établie pour chaque agent figurant sur la liste produite par
l'ordonnateur en vertu du 1er alinéa de l'article 56 du Décret n° 2-76-576 du 5 Chaoual 1396
(30.9.1976) portant règlement de la comptabilité des Collectivités Locales et de leurs
groupements. Cette fiche doit être complétée dans toutes ses parties. Pour permettre à l'agent
chargé du contrôle de vérifier le montant des droits de chacun des agents. La première page
retrace la situation administrative et familiale de l'agent ; la page 2 est complétées au début de
chaque année par le montant des sommes engagées au titre de cette année- là ; la page 4 sera
servie des paiements effectués mensuellement, par le Receveur, afin d'éviter la tenue d'un double
fichier.

b) Relevé des autres dépenses permanentes (annexe VI)

Comme en matière de personnel, ce relevé est établi eh triple exemplaire dont deux
sont destinés au Receveur après visa. Ce relevé est adressé par l’ordonnateur en vertu du 2e
alinéa de l’article 56 du décret n° 2-76-576 précité dans la limite de la décision conjointe du
ministre de l’intérieur et du ministre des finances prévue par l’article 9 du décret n°2-76-577 du 5
chaoual 1396 (30.9.1976) .

La partie engagement de ce relevé est servie dès le début de l'année, après l'inscription de
l’engagement au carnet des visas et au carnet de contrôle. Les mandatements, une fois inscrits
sur : ce relevé, seront reproduits sur une fiche (annexe VII) servie dans toutes ses parties qui sera
tenue pour toute la durée du contrat.

- Situation des dépenses sans ordonnancement préalable (annexe VIII)

Les dépenses sans ordonnancement n’étant pas soumises au

visa préalable, le Receveur établit, à la fin de chaque mois, une situation de ces dépenses qui est
remise à l’agent chargé du contrôle. Celui-ci enregistre les montants au carnet des visas et par
imputation budgétaire au carnet de contrôle des engagements, à l'exception de ceux
correspondant à des dépenses permanentes qui ont déjà fait l'objet d'un engagement au début de
l'année.

- Situation d'ensemble des crédits ouverts et des crédits engagés

(Annexe IX)

Comme précisé l'article 12 du Décret n° 2-76-577 du 5 Chaoual 1396 (30.9.1976)

sur le contrôle des engagements, l'agent chargé de ce contrôle adresse mensuellement au Ministre
de l'Intérieur (Division des Finances Locales) et au Ministre des Finances (Division du Budget
Service du Contrôle des Finances Locales), la situation, par collectivité, des crédits ouverts et des
crédits engagés.

Cette situation fait apparaître d'une part la totalité des crédits ouverts à la
collectivité par le budget principal et les autorisations qui l'ont modifié, d'autre part, la totalité
des crédits engagés tels qu'ils apparaissent au carnet des visas arrêté à la même date.

C - CAS PARTICULIERS.

- Refus de visa

En cas de refus de visa prononcé par l'agent chargé du contrôle il peut, sauf
indisponibilité de crédits, être passé outre à ce refus, à la demande de l'ordonnateur, par décision
du Ministre de l'Intérieur prise après visa du Ministre des Finances. En cas de refus de visa de ce
dernier, la proposition d'engagement est soumise à la décision du Premier Ministre.
 En tout état de cause, la décision d'acceptation du ministre de l'Intérieur ou du
Premier Ministre doit être enregistrée au Carnet des visas et au carnet de contrôle des
engagements.

- Report d'engagement sur crédits d’équipement.

Au 31 Décembre de chaque année, après l'arrêté des écritures de l'agent chargé du

contrôle et de celles du Receveur, une confrontation doit être faite du montant des paiements
effectués avec celui des dépenses engagées. La différence qui résulte de cette confrontation doit
être reprise, en détail, au Carnet des visas comme balance d'entrée et aux rubriques
correspondantes du Carnet de contrôle des engagements dans les co1onnes ouvertes à cet effet.
Chaque report d’engagement sera repris sous son numéro de visa initial.

- Annulation d'engagement

Dans le cas où il en est requis par l'ordonnateur, l'agent chargé du contrôle

procède àl’annu1ation totale ou' partielle d'un engagement, mais après s'être assuré qu'il n'a pas
été fait de paiement sur cet engagement

- établissement de crédit

En application de l'article 16 du Dahir portant loi n° 1-76-584 du 5-Chaoual 1396 (30

Septembre 1976), les reversements, pour trop perçu peuvent donner lieu à rétablissement de
crédit , a la condition que ces reversements interviennent pendant la gestion qui a supporté les
dépenses correspondantes.

Ce rétablissement ne peut être effectué que pour des sommes égales ou supérieures à
500 Dirhams (C.F. article 3 du Décret n° 2-76-575 du 5 Chaoual 1396 (30.Septembre 1976)).

Dans ce cas, l'ordonnateur établit de sa propre initiative un état de rétablissement de

crédit (annexe X) en triple exemplaire qui, après certification du receveur, est transmis à l'agent
chargé du Contrôle.

Le montant de cet état est enregistré au Carnet des visas et à la rubrique concernée du
carnet de contrôle des engagements et vient en diminution du montant des crédits engagés, ce
qui a pour conséquence de rétablir d'autant le crédit disponible à la disposition de l'ordonnateur.

Après avoir été revêtu du numéro et de la date de visa, un exemplaire de cet état est
renvoyé à l'ordonnateur, le second, au Receveur et le troisième est conservé par l'agent chargé du
contrôle.

Le contrôle des engagements tel qu'il est décrit ci-dessus, étant préalable à la
réalisation des dépenses et à leur mandatement, ne doit, en aucune façon, atténuer la
responsabilité des comptables agissant en leur qualité de Receveur dans le cadre des disposition,
du Dahir n° 1-76-584 du 5 Chaoual 1396 (30 Septembre 1976) relatif a l'organisation des
Finances des Collectivités Locales et de leurs groupements et du Décret n° 2-75-576 portant
règlement de la comptabilité de ces mêmes collectivités et groupements.

En effet, l'exercice par un même percepteur de la double fonction de Contrôleur des

engagements de dépenses et de Receveur comptable d'un organisme ne le dispense d'aucune de
ses obligations et ne doit porter atteinte à aucune de ses prérogatives lors de l'examen des
mandatements soumis à son visa.

Les Receveurs des Finances et Percepteurs assurant les fonctions de receveur des
Provinces, Préfectures et Communes Urbaines et de la Communauté Urbaine de CASABLANCA
prendront toutes dispositions nécessaires pour s’acquitter de leurs nouvelles tâches dans les
meilleures conditions.

LE DIRECTEUR, TRESORIER GENERAL

AHMED BENSALEM

Diffusion A.B.D.E.

* 20 pour le Ministère de L'Intérieur

* 20 pour le Ministre des Finances

* 50 pour le Service de la Documentation