Vous êtes sur la page 1sur 32

Recherche et Applications

http://ram.sagepub.com/
en Marketing

L'influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs −− étude exploratoire par journal de
bord
Joëlle Vanhamme
Recherche et Applications en Marketing 2001 16: 1
DOI: 10.1177/076737010101600202

The online version of this article can be found at:


http://ram.sagepub.com/content/16/2/1.2

Published by:

http://www.sagepublications.com

On behalf of:

Association Française du Marketing

Additional services and information for Recherche et Applications en Marketing can be found at:

Email Alerts: http://ram.sagepub.com/cgi/alerts

Subscriptions: http://ram.sagepub.com/subscriptions

Reprints: http://www.sagepub.com/journalsReprints.nav

Permissions: http://www.sagepub.com/journalsPermissions.nav

Citations: http://ram.sagepub.com/content/16/2/1.2.refs.html

>> Version of Record - Jun 1, 2001

What is This?

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
Recherche et Applications en Marketing, vol. 16, n° 2/2001

RECHERCHE

L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs –


étude exploratoire par journal de bord

Joëlle Vanhamme*
Université Catholique de Louvain

RÉSUMÉ

La présente étude exploratoire par journal de bord a pour but d’examiner les conséquences de l’émotion de surprise sur la
satisfaction des consommateurs, travail qui n’a jamais été réalisé de manière systématique dans la littérature sur le comportement
du consommateur alors que plusieurs chercheurs l’ont encouragé. Cette étude identifie plusieurs catégories d’éléments à l’origine
de la surprise dans le cadre des expériences de consommation/achat rapportées. En outre, les résultats de l’étude semblent
indiquer que la surprise (a) a un impact direct et indirect – via l’amplification des émotions positives [négatives] – sur la satis-
faction observée dans les expériences positives [négatives] de consommation/achat, et (b) ne peut être assimilée à la non-
confirmation (« disconfirmation ») des attentes dans le cadre d’expériences surprenantes. Le lien entre surprise et satisfaction
semble se matérialiser en partie au travers d’un processus de type « affect-as-information » (valeur informationnelle des réactions
affectives). Enfin, cette étude suggère également de nouveaux modes de satisfaction liés à la surprise, s’ajoutant à la liste de
modes de satisfaction préalablement établie par d’autres chercheurs.

Mots clés : Journal de bord, exploratoire, surprise, émotions, satisfaction, ravissement, recherche.

INTRODUCTION des thèmes majeurs de l’étude des comportements


après-achat/consommation du consommateur, tant
au plan académique, qu'au plan entrepreneurial. De
nombreux travaux ont montré que des scores de
L'apparition du concept de satisfaction date du satisfaction élevés conduisaient à une rétention
milieu des années 70, principalement à la suite des accrue des consommateurs (ex. Anderson et Sullivan,
travaux séminaux de Day et Hunt (Evrard, 1993). 1993 ; Bearden et Teel, 1983 ; Boulding et alii,
Depuis, ce concept est devenu progressivement l'un 1993 ; Fornell, 1992 ; La Barbera et Mazursky,

* Joëlle Vanhamme est Aspirante au Fonds National de la Recherche Scientifique belge et membre associé du LABACC (FUCAM). Tous ses
remerciements vont aux trois lecteurs anonymes ainsi qu’à l’éditeur pour leurs suggestions et commentaires sur cet article. Elle remercie éga-
lement Stéphane Visentini de son aide précieuse dans la collecte des données, Bernard Masuy pour son aide en programmation et les Editions
Dupuis pour leur généreux don de bandes dessinées pour les répondants de l’étude.
Adresse pour toute correspondance relative à cet article : UCL/IAG/MARK, 1 Place des Doyens, 1348 Louvain-La-Neuve, Belgique (e-mail :
vanhamme@mark.ucl.ac.be).

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
2 Joëlle Vanhamme

1983 ; Oliver, 1980) et à un bouche-à-oreille positif satisfaction ». 1 Selon les travaux de Oliver (1980,
(ex. Swan et Oliver, 1989 ; Söderlund, 1998 ; 1997) et Fournier et Mick (1999), la satisfaction à
Westbrook, 1987). La satisfaction est donc apparue laquelle l’on aboutit lorsque l’on est agréablement
comme une variable-clé des comportements après- surpris par son expérience de consommation/achat
achat/consommation. Récemment, cependant, il a été renverrait à un mode de satisfaction spécifique qu’ils
suggéré que viser la « simple » satisfaction de ses ont nommé satisfaction – comme – ravissement.
consommateurs peut s’avérer non-suffisant ; il faut Remarquons, comme le soulignent Fournier et Mick
s’efforcer de les ravir, de les enchanter (delight). Le (1999), que les neuf modes de satisfaction recensés à
ravissement est considéré comme le niveau de satis- ce jour (satisfaction – comme – contentement, – plaisir,
faction le plus élevé (Rust, Zahorik et Keiningham, – ravissement, – soulagement, – admiration, –
1996). La question qui se pose est, dès lors, confiance, – impuissance, – résignation et – amour)
« Comment atteindre ce niveau le plus élevé de satis- doivent encore être étudiés de manière approfondie et
faction ? ». ne sont guère exhaustifs ; d’autres modes – notam-
Certains auteurs ont suggéré que la surprise pour- ment de valence négative – existent très certaine-
rait être l’un des facteurs privilégiés de déclenche- ment.
ment du ravissement (Rust et Oliver, 2000 ; Rust, En dépit des différentes études empiriques expo-
Zahorik et Keiningham, 1996). Cette suggestion – sées ci-dessus suggérant clairement que la surprise
qui fait écho à l’intérêt accru pour les aspects affectifs est susceptible de jouer un rôle important dans la for-
dans la recherche en comportement du consommateur mation de la satisfaction des consommateurs, très peu
constaté depuis la fin des années 80 (ex. Edell et
d’études se sont penchées sur l’étude de la surprise et
Burke, 1987 ; Batra et Holbrook, 1990; Derbaix,
ont tenté d’examiner théoriquement et empirique-
1995; Oliver et Westbrook, 1993; Westbrook et
ment plus en profondeur ses liens potentiels avec la
Oliver, 1991 ; Oliver, 1994; Westbrook, 1987) –
satisfaction (Vanhamme, 1999, 2000 ; Vanhamme,
trouve notamment son origine dans les travaux réalisés
Lindgreen et Brodie, 1999 ; Vanhamme et Snelders,
en psychologie par Plutchik (1980). En effet, selon
2000). Cette situation est d’autant plus surprenante
cet auteur, le ravissement résulterait de la combinaison
que plusieurs chercheurs ont encouragés de telles
de surprise et de joie. Les travaux empiriques de
études (Derbaix et Pham, 1989 ; Westbrook et Oliver,
Westbrook et Oliver (1991 ; Oliver et Westbrook,
1991) et se sont plaints de l’absence de cadre théo-
1993) offrent également un soutien indirect à la rela-
rique sur la surprise dans la littérature marketing
tion surprise – satisfaction. Ces études visaient à seg-
(Oliver, Rust et Varki, 1997).
menter les consommateurs en opérant une analyse
Par ailleurs, si la surprise est jugée capable d’effet
typologique sur les émotions éprouvées par ces der-
positif non négligeable sur la satisfaction, il serait
niers lors d’une expérience de consommation.
intéressant d’examiner ses éventuels effets négatifs
Plusieurs groupes de consommateurs furent identi-
sur cette dernière. Cependant, très peu d’informations
fiés, dont à chaque fois, un groupe de consommateurs
sont disponibles sur ce point ; les seuls travaux qui se
affichant des scores très élevés en surprise et joie.
soient intéressés de relativement près à cette question
Comme attendu, ces consommateurs avaient des
sont ceux de Plutchik (1980). Cet auteur a, en effet,
scores plus élevés sur les échelles de satisfaction que
montré que la surprise couplée à de la colère mène à
les autres groupes. Enfin, les résultats empiriques de
l’indignation (outrage) et la surprise couplée à de la
l’étude exploratoire réalisée par Oliver et collègues
tristesse conduit à la déception (disappointment).
(1997) montrent l’existence d’un lien causal « activa-
L’article de Schneider et Bowen (1999) suggère, en
tion ⇒ émotions positives ⇒ satisfaction ».
Cependant, quand on examine de plus près les
échelles utilisées, on constate que l’activation est 1. Dans cet article Oliver, Rust et Varki (1997) ont également tenté
de mesurer la surprise et ses liens avec la satisfaction et le delight.
mesurée par deux items – surprised et astonished en Cependant, leur définition pratique de la surprise est en réalité une
5 points d’intensité – qui représentent deux des trois mesure de forte satisfaction (= « 7» sur l’échelle de Likert allant de
items de la surprise de l’échelle DES (Izard, 1977). much less satisfied [1] à much more satisfied [7] ou de forte non-
confirmation (= « 7 » sur l’échelle allant de much worse [1] à much
Cette étude fournit, de ce fait, plutôt un support du better compared to my expectations [7], cf. Vanhamme (1999)
lien causal « surprise ⇒ émotions positives ⇒ pour plus de details).

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 3

outre, que l’ « outrage » est l’homologue négatif du 1980 ; Schützwohl, 1998 ; Vanhamme, 1999). Les
delight (c’est-à-dire l’extrême négative sur l’échelle émotions ont été étudiées dans plusieurs disciplines,
de satisfaction) et conduirait à coup sûr à la défection dont notamment la psychologie, mais les connais-
(le consommateur ne commande plus auprès de sances quant à leur nature et leurs fonctions restent
l’entreprise) et au « terrorisme » (le consommateur controversées (Kirouac, 1992). Néanmoins, à l’heure
répand du bouche-à-oreille négatif, en exagérant les actuelle, il semble qu'il se dégage progressivement un
faits). Enfin, l’étude typologique de Westbrook et consensus partagé par un certain nombre de théori-
Oliver (1991) montre également que les groupes de ciens contemporains des émotions sur le fait que ces
consommateurs ressentant de la surprise et des émo- dernières seraient un construit psychologique consis-
tions négatives sont ceux qui ont les scores de satis- tant potentiellement en différentes composantes : 1)
faction les plus faibles. Il pourrait s’agir là d’un ou cognitive (cognitive appraisal) ou évaluation du sti-
plusieurs nouveaux modes de satisfaction (de valence mulus ou de la situation, 2) physiologique, 3)
négative). motrice, 4) motivationnelle (tendances à l’action,
L’objet de cette étude exploratoire empirique est intentions) et 5) subjective (expérience subjective de
donc d’explorer les expériences de consommation l’émotion) (Scherer, 1984 ; Rimé, 1999 ; Philippot,
/achat de nature surprenante ainsi que la relation 1998). Notons que ces différents éléments sont large-
entre surprise et satisfaction à l’aide de données col- ment pris en compte par la typologie de Derbaix et
lectées par la technique du journal de bord. La contri- Pham (1991) développée en comportement du
bution de la présente étude se situe donc plus particu- consommateur. Malgré l’absence de consensus
lièrement sur le plan des modes de satisfaction dont concernant la définition des émotions qui régnait
la caractéristique distinctive est de découler d’expé- parmi les chercheurs et en vue de progresser dans la
riences de consommation/achat engendrant de la sur- compréhension de ces dernières, deux types de
prise. Cette étude sera donc l’occasion d’examiner recherches ont été entrepris (Vanhamme, 1999) : cer-
plus en détails le mode de satisfaction – comme – tains chercheurs (par exemple, Izard (1977, 1991) et
ravissement – mode dont l’existence a déjà été mise en Plutchik (1980)) ont tenté d’identifier un certain
lumière dans le cadre d’autres travaux – mais égale- nombre d’émotions de base telles que la joie, la sur-
ment de mettre en exergue et d’explorer d’autres prise, la colère, la peur (= approche discrète des émo-
modes de satisfaction qui seraient liés à la surprise. tions) alors que d’autres ont essayé de mettre au jour
Après avoir exposé brièvement le cadre concep- les dimensions sous-jacentes aux émotions (et non
tuel et décrit les propositions de recherche, nous d’identifier les émotions spécifiques). Dans cette
détaillerons la méthodologie de l’étude et les résultats seconde catégorie, on retrouve Mehrabian et Russel
obtenus. Nous conclurons par une discussion de ces (1974) qui ont développé l’échelle PAD (pleasure,
derniers ainsi que des pistes de recherche et des arousal, dominance). Selon ces auteurs, toutes les
limites de l’étude. réponses émotionnelles peuvent être représentées par
trois dimensions « plaisir, activation/éveil, domi-
nance ». Remarquons que ce type de conceptualisa-
tion ne permettra jamais de connaître l’émotion spéci-
fique (par exemple, la surprise) que ressent un
CADRE CONCEPTUEL
individu, puisque conçue pour analyser les dimen-
sions sous-jacentes des émotions, ce qui représente
un inconvénient dans le cadre de l’étude des émo-
tions liées aux expériences de consommation
(Richins, 1997). Etudiant plus particulièrement un
L’émotion de surprise type d’émotion – la surprise – et ses liens avec
d’autres concepts, nous nous situerons nécessaire-
La surprise est habituellement considérée comme ment dans le premier axe de recherche. En outre,
une émotion de courte durée et de tonalité hédonique lorsqu’il s’agit d’énoncer des recommandations mar-
neutre (ex. Derbaix et Pham, 1989, 1991 ; Ekman et keting, il est également plus facile de les mettre en
Friesen, 1975 ; Meyer et Niepel, 1994 ; Plutchik, œuvre si elles sont formulées en termes d’émotions

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
4 Joëlle Vanhamme

Traduit de «The Link between Surprise and Satisfaction : An exploratory Research on how best to Measure Surprise,» par J. Vandamme
(2000), Journal of Marketing Management, 16, 6, p. 567. Copyright 2000 Westburn Publishers www.westburn.co.uk.

Figure 1. – Schéma de synthèse de la surprise

discrètes (par exemple, il faut surprendre les consom- Izard, 1991 ; Meyer, 1988 ; Plutchik, 1980 ; Scherer,
mateurs, il faut les mettre en colère, etc.) qu’en 1984). Un schéma est une sorte de théorie inarticulée,
termes de pleasure – arousal – dominance (Zeitlin et informelle et personnelle de la nature de la réalité
Westwood, 1986). Remarquons, enfin, que cette (Rumelhart, 1984). En vue de disposer d’une repré-
approche discrète est la plus utilisée dans les études sentation correcte de leur environnement, les indivi-
portant sur le lien entre émotions et satisfaction (ex. dus contrôlent de manière continuelle, et relativement
Oliver, 1993 ; Oliver, 1997 ; Oliver et Westbrook, inconsciente (Scherer, 1984), l’adéquation de leurs
1993 ; Westbrook et Oliver, 1991 ; Westbrook, 1987 – schémas par rapport à ce dernier. Comme illustré à la
ces études ont toutes recours au DES d’Izard (1977)). figure 1, en cas de divergence entre la réalité et le
L’émotion de surprise résulte d’une divergence schéma, l’émotion de surprise apparaît et donne lieu à
par rapport au schéma théorique (Meyer et alii, 1991 ; des processus visant à supprimer cette divergence
Rumelhart, 1984 ; Reisenzein, Meyer et Schützwohl, (analyse de l’événement, recherche causale, attribu-
1996), c’est-à-dire, dans la pratique, d’un produit/ser-
tion causale, et éventuellement mise à jour du
vice/attribut inattendu ou mal anticipé 2 (Berlyne,
schéma, voir Vanhamme (1999) pour plus de détails).
1961 ; Darwin, 1872 ; Ekman et Friesen, 1975 ;
Dans ce modèle - dit « psycho-évolutionnaire » – et
conformément à une vue traditionnelle et répandue
2. Un fait inattendu est un fait pour lequel les attentes sont vagues, (ex. Charlesworth, 1969 ; Darwin, 1872 ; Desai, 1939 ;
non clairement définies (ex. un nouveau produit) alors qu’un fait
mal anticipé est un fait pour lequel les attentes sont précises et des- Izard, 1991 ; Scherer, 1984 ; Meyer, 1988 ; Meyer et
criptibles mais s’avèrent fausses (ex. un vêtement acheté par corres- alii, 1994 ; 1991 ; Meyer, Reisenzein et Schützwohl
pondance ne correspondant pas à l’idée que l’on s’en faisait sur
catalogue). Remarquons que Ortony et alii (1988) n’incluent pas la
1997 ; Meyer et Niepel, 1994 ; Reisenzein, 2000 ;
surprise au sein des émotions parce qu’elle n’a pas de valence. Ce Schützwohl, 1998 ; Stiensmeier-Pelster, Martini et
désaccord repose sur le fait qu’il n’existe pas de définition généra- Reisenzein, 1995), la détection d’une violation du
lement acceptée quant à ce qu’est une émotion. Néanmoins, la
majorité des écrits, dont les écrits les plus récents, portant sur la schéma est considérée comme la cause cognitive
surprise la décrivent comme une émotion. nécessaire et suffisante de la surprise ; l’intensité de

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 5

cette dernière étant fonction monotone croissante du concepts plus ou moins proches doivent être distin-
degré de divergence par rapport au schéma (notons gués de la surprise : la réponse de sursaut (startle) la
que les partisans du modèle psycho-évolutionnaire réponse d’orientation (orienting reflex), l’incongruité
considèrent qu’il n’existe pas d’autre cause cognitive (incongruity) et l’activation (arousal).
de la surprise mais envisagent l’existence potentielle Réponse de sursaut. A l’instar de plusieurs
d’autres causes non cognitives, Stiensmeier-Pelster, auteurs (ex. Charlesworth, 1969 ; Ekman et Friesen,
Martini et Reisenzein, 1995)). 1975 ; Ekman, Friesen et Simons, 1985 ; Meyer et
La surprise est fréquemment (mais pas nécessaire- Niepel, 1994), nous partageons l’idée que la surprise
ment) suivie rapidement d’autres émotions, plaisantes ou diffère de la réponse de sursaut. La réponse de sur-
non, en fonction de la valence de l’expérience (Ekman et saut est une réaction involontaire rapide, souvent sté-
Friesen, 1975 ; Sherer, 1984). C’est ce mélange réotypée, à un stimulus soudain et/ou intense (sou-
d’émotions qui donne l’impression que la surprise a vent auditif) qui produit de la peur, de l’inconfort ou
une tonalité positive ou négative alors qu’elle est certaines formes de désagrément, d’irritation
neutre (Ekman et Friesen, 1975 ; Meyer et alii, 1994) et (Charlesworth, 1969 ; Meyer et Niepel, 1994). Dans
qui explique que, dans le langage courant, l’on parle de la littérature russe, la réponse de sursaut est vue
surprise agréable (ou bonne surprise) et de surprise comme une réaction de défense, primitive. Contraire-
désagréable (ou mauvaise surprise). ment à la surprise, la réponse de sursaut peut appa-
Adoptant une vue assez largement acceptée et dif- raître pour un stimulus dont on connaît parfaitement la
fusée dans la littérature contemporaine concernant les nature – c’est-à-dire parfaitement anticipé – (exemple :
émotions, les études les plus récentes portant sur la le son d’un coup de feu dont on est prévenu à
surprise (ex. Meyer, Reisenzein et Schützwohl, 1997 ; l’avance) et persiste dans une large mesure même
Reisenzein, 2000 ; Reisenzein, Meyer et Schützwohl, après expositions répétées à ce stimulus (exemple :
1996 ; Schützwohl 1998) ont également décrit cette plusieurs coups de feu tirés d’affilée) (Meyer et
émotion comme un « syndrome de réactions », c’est-à- Niepel, 1994 ; Charlesworth, 1969). En outre, la
dire comme un ensemble de patrons de réactions plus réponse de sursaut a une tonalité généralement néga-
ou moins spécifiques aux niveaux physiologique (ex. tive (elle est fort proche de la peur) et est présente dès
changements du rythme cardiaque et de la respira- les premiers jours de la naissance alors que la sur-
tion, meilleure conductibilité de la peau traduisant prise a une tonalité neutre et n’apparaît que plus tard
l’activation accrue), subjectif (ex. sentiment subjectif dans le développement de l’enfant (Charlesworth,
de surprise) et du comportement (ex. expression 1969 ; Ekman, Friesen et Simons, 1985). Enfin, la
faciale spécifique de surprise, interruption des activités surprise se caractérise par les sourcils levés, les lèvres
en cours) (Reisenzein, 2000 ; Reisenzein, Meyer et relâchées sur une mâchoire tombante, les yeux
Schützwohl, 1996 ; cf. figure 1). ouverts, les paupières relevées et l’absence d’activité
Enfin, des études ont montré que la surprise avait un alors que la réponse de sursaut se caractérise par les
rôle d’amplificateur des réactions affectives subsé- sourcils abaissés, les yeux fermés, les paupières res-
quentes (Charlesworth, 1969 ; Desai, 1939 ; Oliver, serrées, la bouche étirée horizontalement et un mouve-
1989 ; Mellers, Schwarz et Ritov, 1999 ; Westbrook ment de raidissement. Les muscles impliqués dans les
et Oliver, 1991). En d’autres termes, tout individu res- deux cas diffèrent également (cf. Ekman, Friesen et
sentant, par exemple, de la joie après avoir été surpris Simons, 1985 pour plus de détails).
sera plus joyeux que s’il n’avait pas ressenti de sur- Réponse d’orientation. La réponse d’orientation
prise au préalable. Par exemple, l’étude de Mellers et est un syndrome pouvant être déclenché par la nou-
collègues (1999) montre que le plaisir de gagner et la veauté (ex. nouveauté d’un stimulus, d’une séquence
peine de perdre sont plus intenses si l’individu est sur- d’événements, dans la forme d’un stimulus), le
pris du résultat du jeu. Cet effet d’amplification trouve conflit (c’est-à-dire situations dans lesquelles un sti-
vraisemblablement son origine dans l’activation inhé- mulus ambigu conduit à l’activation de tendances de
rente à la surprise et peut être expliqué par la Théorie du réponses conflictuelles) et le conditionnement anté-
Transfert d’Activation de Zillmann (1979, 1983). rieur qui inclut des stimuli très importants ayant
Avant d’envisager la manière dont la surprise acquis leur signification au travers de l’apprentissage
pourrait influencer la satisfaction, un certain nombre de d’un individu depuis sa naissance (ex : quand

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
6 Joëlle Vanhamme

quelqu’un crie notre nom, « attention ! ») (Meyer et dans laquelle il est prêt à réagir (Berlyne, 1960, p.48).
alii, 1994). La réponse d’orientation inclut des change- Les deux indices les plus sensibles de l’activation
ments comportementaux (ex. mouvement des organes sont la réponse psychogalvanique ou électrodermale
sensoriels vers la source du stimulus, interruption des (GSR) et l’électroencéphalogramme (EEG) (Berlyne,
activités, accroissement général du tonus musculaire) et 1960). La surprise se caractérise notamment par une
physiologiques (ex. activité plus rapide de l’encéphalo- augmentation d’activation (qui se traduit, par
gramme mais de plus faible amplitude, accélération de exemple, par une réponse GSR accrue). L’activation
la respiration et des battements de cœur, accroisse- est seulement l’une des composantes de l’émotion
ment de la conductibilité de la peau, abaissement du de surprise, au même titre que le sentiment subjectif de
seuil sensoriel) (Meyer et alii, 1994 ; Charlesworth, surprise, l’interruption des activités en cours,
1969). La surprise se différencie de la réponse l’expression faciale de surprise, etc. (voir figure 1).
d’orientation dans la mesure où elle ne pourrait être Par ailleurs, un individu peut être ‘activé’ sans être
suscitée que par les stimuli provenant de la catégorie surpris (ex. après avoir couru un 100 mètres).
« nouveauté » (Meyer et alii, 1994) et que la surprise
peut inclure toutes ou partie des réactions possibles de
la réponse d’orientation mais peut également en susciter Lien entre surprise et satisfaction
d’autres, telles que les expressions faciales, qui ne
sont pas considérées comme faisant partie de la Différents types de satisfaction ont été définis
réponse d’orientation (Charlesworth, 1969). dans la littérature sur la satisfaction : (1) la satisfaction
Incongruité. Une information est considérée spécifique à une transaction – c’est-à-dire l’évalua-
incongrue lorsqu’elle est à la fois inattendue – ou, tion par rapport à une expérience d’achat/consomma-
plus exactement, divergente du schéma existant – et tion spécifique ; (2) la satisfaction par rapport à une
pertinente par rapport au message communiqué (Lee marque ou satisfaction cumulée – c’est-à-dire l’évalu-
et Mason, 1999 ; Heckler et Childers, 1992). Par ation d’un ensemble d’expériences de même type ; (3)
exemple si le message véhiculé par une marque de la satisfaction microéconomique – c’est-à-dire satis-
gel pour cheveux est « la fixation extra-forte », il y faction de tous les consommateurs au niveau de
aura incongruité si, dans l’emballage du produit, le l’entreprise – et (4) la satisfaction macroéconomique –
consommateur découvre un tube d’harissa (piment c’est-à-dire satisfaction relative à une culture ou
fort). En effet, le tube de piment ne correspond (en société (Anderson et Fornell, 1994 ; Oliver, 1997). La
toute vraisemblance) pas au schéma habituel dont les plupart des études qui visent à mettre au jour les
consommateurs disposent à propos de ce que doit antécédents de la satisfaction se sont cependant cen-
contenir un emballage de gel extra-fort pour cheveux. trées sur la satisfaction spécifique à une transaction
Par contre, le piment est une représentation tout à fait (Anderson et Fornell, 1994 ; ex. Churchill et
pertinente pour illustrer le caractère fort du gel. Surprenant, 1982 ; Oliver, 1980 ; Oliver et de Sarbo,
L’incongruité est donc une forme particulière – plus 1988). Cette dernière est définie comme un état psy-
restreinte – de divergence par rapport au schéma dans chologique qui intègre des processus cognitifs et
la mesure où l’information en contradiction avec le affectifs (Oliver, 1997 ; Price, Arnould et Deibler,
schéma doit également être pertinente par rapport au 1995), qui résulte d’une expérience d’achat et/ou de
message communiqué (ex : trouver un mini-tournevis consommation et qui est relatif (Evrard, 1993 ; Aurier et
dans l’emballage du gel extra-fort serait surprenant Evrard, 1998 ; Plichon ; 1998). Les recherches en
mais non incongru car la présence du tournevis n’est matière de satisfaction ont mis en évidence un certain
pas pertinente pour le message communiqué). nombre d’antécédents de ce concept, tels que les
Cependant, puisque l’une des conditions nécessaires attentes, la performance perçue, la non-confirmation, la
de l’incongruité est la divergence par rapport au qualité, les attributions, l’équité et les réactions affec-
schéma, tout élément incongru est de nature à susciter tives (Churchill et Surprenant, 1982 ; Oliver, 1993 ;
de la surprise. Quel consommateur ne serait pas surpris Westbrook, 1987 ; Shieff et alii, 2000). De manière
de découvrir du piment dans un tel cas ? générale, le lien existant entre les réactions affectives –
Activation. Le concept d’activation renvoie au ou les émotions plus particulièrement – et la satisfac-
degré d’éveil, d’alerte d’un organisme, à la mesure tion est notamment expliqué par la théorie relative à la

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 7

valeur informationnelle des réactions affectives – tonalité : puisque l’activation inhérente à la surprise
appelée « affect-as-information view » (Schwarz, intensifie leurs réactions affectives, les consommateurs –
1990) – ou plus spécifiquement par l’heuristique utilisant l’heuristique how–do–I–feel–about-it ? (Pham,
« how–do–I–feel–about–it ? » (Pham, 1998). Selon 1998) – devraient conclure qu’ils avaient de fortes réac-
cette heuristique – cohérente avec l’« affect-as-in- tions affectives vis-à-vis de leur expérience
formation view » – un individu utilisera ses réactions d’achat/consommation et, dès lors, évaluer plus positi-
affectives (ex. émotions, humeur) comme source vement ou plus négativement cette dernière. Remar-
d’information lorsqu’il évalue sa satisfaction vis-à- quons que ces réactions affectives seront, par consé-
vis d’un objet s’il perçoit ces dernières comme en quent, plus probablement interprétées par les
rapport avec cet objet (Pham, 1998 ; Schwarz et consommateurs comme ayant une valeur information-
Clore,1996). Les réactions affectives sont donc inter- nelle pour la dimension affective de la satisfaction plutôt
prétées et incorporées dans le jugement de satisfac- que pour sa dimension non affective (Pham, 1998).
tion en fonction directe de leur pertinence (c’est-à- L’effet d’accessibilité est, quant à lui, fondé sur
dire leur valeur informationnelle) perçue pour ce les propriétés mnésiques particulières de la surprise.
jugement. Les réactions affectives positives mèneront à Comme illustré à la figure 1, la surprise laisse de
une évaluation favorable et, inversement, pour les fortes traces dans la mémoire, ce qui rend tout élé-
réactions affectives négatives. ment relatif à l’événement surprenant fortement
D’un point de vue théorique, le lien entre la sur- accessible lorsqu’un jugement – tel qu’un jugement
prise et la satisfaction peut être expliqué par un effet de de satisfaction – doit être construit (Cohen et Areni,
contagion (lié au transfert d’activation) et/ou d’accessi- 1991 ; Westbrook et Oliver, 1991). En outre, de par
bilité en mémoire (Vanhamme et Snelders, 2000). l’effet d’amplification de la surprise, les éventuelles
Selon l’effet de contagion, la relation entre surprise et émotions subséquentes à cette dernière seront égale-
satisfaction s’expliquerait par l’effet d’amplification ment plus saillantes en mémoire, puisque plus
(des réactions affectives subséquentes) lié à l’activa- intenses (Izard, 1977 ; Tomkins, 1980 ; Westbrook,
tion intrinsèque à la surprise. En d’autres termes, 1987). Étant plus accessibles en mémoire, les élé-
l’activation intrinsèque à la surprise amplifierait ments positifs [négatifs] liés à l’expérience de
(c’est-à-dire accroîtrait ou réduirait), non seulement consommation/achat surprenante influenceront plus
toutes les éventuelles émotions positives [négatives] fortement le jugement de satisfaction et, par consé-
subséquentes à la surprise – ces dernières influençant à quent, conduiront à une satisfaction plus élevée
leur tour la satisfaction (➭ lien indirect) –, mais aussi la [faible] que si l’expérience n’avait pas été surpre-
satisfaction puisque celle-ci dispose d’une compo- nante (Bruner, 1957 ; Higgins, 1996 ; Wyer et Srull,
sante affective (dès lors, même en l’absence d’émo- 1989) (➭ lien indirect). Remarquons qu’un effet de
tions positives [négatives] subséquentes, la surprise contagion est encore possible lors du rappel des
pourrait également accroître [réduire] la satisfaction) traces mnésiques puisque le rappel de traces émotion-
(➭ lien direct). 3 L’explication du lien indirect entre la nelles est de nature à déclencher à nouveau les émo-
surprise et la satisfaction – présentée ci-dessus – est tions auxquelles elles se rapportent (Cohen et Areni,
cohérente avec les travaux de Gorn, Pham et Sin 1991) (➭ liens direct et indirect).
(2001) montrant l’effet de polarisation de l’activation D’après les éléments énoncés ci-avant, un lien
sur l’évaluation d’annonces publicitaires à tonalité direct et un lien indirect – via les éventuelles émo-
affective positive et négative dans le sens de cette tions positives [négatives] subséquentes à la surprise –
devraient exister entre la surprise et la satisfaction. Il
3. L’explication par l’effet de contagion va dans le même sens que
celle qui découlerait des travaux sur la complexité dynamique s’en suit les propositions de recherche suivantes 4 :
(dynamic complexity, cf. Gorn, Pham et Sin (2001) pour plus de
détails) montrant également que l’activation contribue à polariser
les jugements. Elle est, cependant, plus appropriée dans la mesure où 4. L’on pourrait également formuler une hypothèse relative aux
les travaux de Gorn, Pham et Sin (2001) suggèrent que l’effet de expériences de consommation/achat pour lesquelles la surprise
transfert d’excitation se produit même pour des niveaux d’activation n’est pas suivie d’autres émotions positives ou négatives (dans ce
modérés (ce qui est vraisemblablement le cas de la plupart des cas, seul le lien direct devrait exister). Ce genre de situation est
expériences de consommation/achat) alors que des niveaux plus cependant beaucoup plus rare dans le cadre d’expériences de
élevés (ex. produits par de la caféine, de l’exercice physique, etc.) consommation/achat que les deux autres cas, ce qui rend peu aisé son
seraient requis pour que les mécanismes liés à la complexité dyna- analyse empirique (par manque de données). C’est pourquoi ce
mique puissent se déclencher. type d’expérience n’est pas analysé dans la présente étude.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
8 Joëlle Vanhamme

P1a. Pour les expériences positives (c’est-à-dire les (et vraisemblablement également de la joie). Par
expériences pour lesquelles les émotions posi- ailleurs, on constatera en toute vraisemblance égale-
tives dominent les émotions négatives), la sur- ment de la non-confirmation positive. Notons, cepen-
prise a une influence positive directe et indirecte dant, que si le taux de croissance du cours de l’action
– via l’amplification des émotions positives – s’avère, en réalité, être de 17 % plutôt que de 15 %, cet
sur la satisfaction. habitué des investissements boursiers pourrait très
bien ne pas être surpris – en fonction du degré de
P1b. Pour les expériences négatives (c’est-à-dire les rigidité des contraintes de son schéma 5 (les
expériences pour lesquelles les émotions néga- contraintes du schéma seront peu rigides si, par
tives dominent les émotions positives), la sur- exemple, les taux réels fluctuaient parfois de 2 à 3 %
prise a une influence positive directe et indi- par rapport au taux annoncé lors des activations anté-
recte – via l’amplification des émotions rieures du schéma) – tout en estimant que ce résultat
négatives – sur l’insatisfaction. financier est ‘un peu mieux qu’attendu’ (c’est-à-dire
non-confirmation positive). Ces cas seront, cepen-
Remarquons que l’une des variables des modèles
dant, vraisemblablement moins fréquents car limités
de satisfaction qui explique généralement le mieux la
par l’espace de flexibilité des contraintes du schéma.
satisfaction dans la plupart des études est la non-
De plus, l’on pourrait également envisager des cas où il
confirmation des attentes (Churchill et Surprenant,
y a de la surprise mais pas de non-confirmation si
1983 ; Oliver, 1981 ; Shieff et alii, 2000). La non-
l’événement mal anticipé n’est ni mieux ni moins
confirmation, telle qu’envisagée dans la littérature
bien. Par exemple, si les employés d’un salon de coif-
sur la satisfaction, peut être positive (lorsque les per-
fure s’habillent tous de blanc en été et de noir en
formances sont meilleures qu’attendues), neutre
hiver, la première fois que le client sera confronté au
(lorsque les performances sont identiques aux
changement de couleur de tenue, il sera vraisembla-
attentes) ou négative (lorsque les performances sont
blement surpris sans pour autant nécessairement esti-
moins bonnes qu’attendues) (Westbrook, 1987). La
mer que le service rendu est mieux/moins bien
non-confirmation positive et la non-confirmation
qu’attendu (c’est-à-dire absence de non-confirma-
négative résulteront donc d’éléments liés à la consom-
tion). Enfin, comme le mentionne Oliver (1989),
mation/achat du produit/service qui sont, respective-
lorsque les attentes ne sont pas définies ou tout au
ment, mal anticipés à la baisse et mal anticipés à la
plus vagues, non clairement définies (c’est-à-dire
hausse (c’est-à-dire des éléments pour lesquels des
dans le cas d’événement inattendus, ex. un nouveau
attentes relativement précises et descriptibles existent
produit/service), il n’y a guère de place pour la non-
mais s’avèrent pas assez ou trop élevées). Cette situa-
confirmation. Néanmoins, il pourra y avoir diver-
tion renvoie en quelques sortes à un cas particulier –
gence par rapport au schéma et, donc, surprise. Par
plus restreint (car elle ne prend notamment pas en
exemple, un consommateur dans un restaurant (exo-
compte les éléments inattendus, cf. infra) – de diver-
tique) qui aurait dans son assiette un aliment ou une
gence par rapport au schéma – à savoir les diver-
préparation qu’il ne connaît pas (il n’en a jamais vu,
gences de schéma, jugées positives ou négatives par
mangé, ou entendu parler) sera surpris mais serait
l’individu, le long de dimensions d’attentes normale-
dans l’impossibilité d’évaluer si l’aliment en question
ment prises en compte lors de l’évaluation du produit
est mieux ou moins bien qu’attendu puisqu’il n’a pas
ou service. En d’autres termes, dans les cas précis
d’attentes à son sujet. Il apparaît donc clairement que
d’événements mal anticipés à la hausse [à la baisse], on
dans le cadre d’expériences de consommation/achat, la
pourra voir apparaître parallèlement de la non-confir-
mation positive [négative] et de la surprise. Par 5. La force des contraintes est déterminée par le nombre d'activa-
exemple, un consommateur – investissant de manière tions du schéma et par la variabilité, dans le passé, des variables
régulière en bourse – qui aurait placé une certaine appartenant au schéma (Schützwohl, 1998). En d’autres termes, si les
variables varient peu (par exemple, les roues d’une voiture sont
somme en actions de l’entreprise A car le taux de toujours rondes), les contraintes se rigidifient au fur à mesure du
croissance prévu était de 15 %, et qui constate que le nombre d'activations du schéma (par exemple, le nombre de fois
cours s’est littéralement envolé et a enregistré un taux que je vois une voiture) et inversement (par exemple, si les phares
sont parfois carrés, parfois ronds, parfois ovales, etc., les
de croissance de loin supérieur aux autres actions contraintes portant sur la forme des roues seront relativement
cotées en bourse, éprouvera en principe de la surprise souples). Voir Schützwohl (1998) pour plus de détails.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 9

surprise et la non-confirmation ne vont pas nécessaire- P3a. Pour les expériences positivement surprenantes
ment co-exister. Il s’en suit la proposition suivante : (c’est-à-dire les expériences positives pour les-
quelles les répondants ont ressentis de la sur-
P2. Dans le cadre d’expériences de consom- prise), la relation entre la surprise et la satisfac-
mation/achat, la présence de non-confirmation tion subsiste même si l’on contrôle l’influence
des attentes ne va pas nécessairement de pair de la non-confirmation des attentes.
avec l’émotion de surprise et vice-versa.

Remarquons que la surprise est directement liée à P3b. Pour les expériences négativement surprenantes
la personne puisque c’est le vécu et l’expérience de (c’est-à-dire les expériences de valence néga-
cette dernière qui modèlent les schémas. Ces derniers tives pour lesquelles les répondants ont ressentis
pourront donc fortement varier d’une personne à de la surprise), la relation entre la surprise et
la satisfaction subsiste même si l’on contrôle
l’autre. Un même élément pourra, dès lors, susciter
l’influence de la non-confirmation des attentes.
de la surprise et de la non-confirmation chez certains
consommateurs, alors que chez d’autres, il générera
de la non-confirmation mais pas de surprise ou,
encore, de la surprise mais pas de non-confirmation
en fonction du schéma qui leur est propre.
Nous aimerions, en outre, souligner que les études
incorporant les émotions positives et négatives au MÉTHODOLOGIE – ÉTUDE PAR JOURNAL DE BORD
modèle cognitif de non-confirmation des attentes (par
exemple, Westbrook, 1987) ont clairement montré
que ces variables permettaient d’en accroître considé-
rablement la force explicative. L’étude de Westbrook Vingt-sept répondants volontaires, âgés entre 27
(1987) a également montré que les émotions posi- et 70 ans (âge moyen 41) participèrent à l’étude (2/3
tives et négatives liées à des expériences de consom- des participants étaient de sexe féminin). Chaque soir,
mation/achat expliquaient presque autant les juge- pendant sept jours consécutifs, ils ont rempli un journal
ments de satisfaction que le modèle cognitif seul. de bord dans lequel ils rapportaient toutes leurs expé-
L’effet de ces émotions était, en outre, non médiatisé riences de consommation et achat de la journée. La
par la non-confirmation ou les attentes (Westbrook, technique du journal de bord est une méthode fré-
1987). Une étude de Oliver (1993) montre même que, quemment utilisée en psychologie (Stone, Kessler et
pour l’un des deux produits/services utilisés dans Haythornthwaite, 1991 ; Wheeler et Reis, 1991). Elle a
l’étude – les cours –, les émotions positives et néga- cependant également été utilisée en comportement du
tives sont de meilleurs indicateurs de la satisfaction consommateur, par exemple dans l’étude de Price,
que la non-confirmation. La non-confirmation étant Arnould et Deibler (1995) portant sur la réponse émo-
un concept purement cognitif, il est assez logique tionnelle des consommateurs vis-à-vis de prestations
qu’il ne puisse pas appréhender l’influence des réac- de services (service encounters).
tions émotionnelles positives et négatives du consom- Avant de commencer la tenue journalière du jour-
mateur, suscitées par la consommation/achat du pro- nal, tous les participants ont assisté à une séance
duit/service, sur la satisfaction (Westbrook, 1987). d’information destinée a leur expliquer la façon de
Puisque la surprise est elle aussi une émotion (caracté- remplir le journal. Il leur a également été demandé de
risée par un ensemble de réactions physiologiques, remplir un journal d’un jour afin de les entraîner et de
comportementales et subjectives relativement spéci- vérifier que toutes les questions étaient bien com-
fiques), un raisonnement analogue peut être tenu à prises. Un pré-test des questions du journal avait, par
son égard et suggérerait que la non-confirmation des ailleurs, été préalablement effectué auprès d’une
attentes ne pourrait pas rendre compte totalement de dizaine de personnes. Une bande dessinée fut remise
son influence sur la satisfaction dans le cadre d’expé- aux participants à titre de remerciement.
riences de consommation/achat surprenantes. Il s’en Le journal était structuré en deux volets. Dans le
suit donc les propositions de recherche suivantes : premier volet, les répondants rapportaient toutes les

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
10 Joëlle Vanhamme

expériences d’achat ou de consommation vécues pour chacune des variables multi-items. Tous sont
durant la journée et indiquaient s’il s’agissait d’une largement supérieurs à 0.7, à l’exception de l’alpha
expérience de nature surprenante ou non. Dans le Cronbach de la peur (0.65) et du dédain (0.33). Ce
deuxième volet, plusieurs questions étaient posées mauvais résultat pour le dédain s’explique par
sur la dernière expérience non surprenante et la der- l’absence de variance enregistrée pour cette variable
nière expérience surprenante de la journée (les répon- (les répondants n’éprouvaient pas de dédain lors des
dants n’ayant vécu aucune expérience surprenante expériences de consommation/achat rapportées).
[non surprenante] devaient répondre aux questions Cette variable ne sera donc pas prise en considération
pour l’avant-dernière expérience non surprenante dans la suite des analyses (la relativement faible
[surprenante]). Une description détaillée de l’expé- variance enregistrée pour la peur pourrait également
rience était demandée ainsi que de répondre à plu- expliquer le faible alpha Cronbach). Nous avons égale-
sieurs échelles (voir annexe A1) : l’échelle multi- ment vérifié la forme de la distribution des différentes
items ‘Differential Emotion Scale’ (Izard, 1977 variables. L’hypothèse de normalité est rejetée pour la
traduite en français par l’unité CLIS de la Faculté de quasi totalité des distributions. Par ailleurs, l’une des
Psychologie de l’Université Catholique de Louvain) ; échelles de satisfaction utilisées – l’échelle DT – ne
l’échelle mono-item de non-confirmation des attentes possède vraisemblablement pas de propriétés supé-
(Oliver, Rust et Varki, 1997) ; l’échelle de satisfaction rieures à celle d’une échelle ordinale (Hausknecht,
[SAT] en six items de Oliver (1980, traduite en français 1990). Le même argument peut être tenu pour
par Plichon, 1998 et Vanhamme, 2000) et l’échelle l’échelle mono-item de non-confirmation utilisée dans
mono-item de satisfaction [DT] « Delighted- cette étude. C’est pourquoi les différentes proposi-
Terrible » (Westbrook, 1987, traduite en français par tions seront testées à l’aide d’outils non paramétriques ;
Plichon, 1998). Westbrook (1980) a montré la ces derniers étant plus appropriés que les tests para-
convergence de ce dernier instrument de mesure avec métriques dans ce cas. Différents tests non paramé-
d’autres échelles mesurant la satisfaction, ainsi que sa triques ont été effectués (coefficient de corrélation de
fiabilité. L’intérêt d’utiliser cette échelle est, d’une rangs T Kendall et rs de Spearman, statistique
part, le fait qu’elle fait référence de manière explicite à Gamma, indice d’association asymétrique de Somers,
la dimension affective et permet une gradation plus coefficient de corrélation partielle de Kendall (Siegel et
fine de cette composante et, d’autre part, qu’elle Castellan, 1988)). Ces tests donnant des résultats
autorise une meilleure différenciation des échelons similaires, seul les résultats du test de Kendall seront
positifs extrêmes (Westbrook, 1980). Ses propriétés rapportés dans le texte. Les coefficients de corréla-
permettent donc de contourner les reproches faits aux tion et de corrélation partielle de Kendall sont habi-
mesures traditionnelles de satisfaction, dont notam- tuellement considérés comme des alternatives
ment, le fait qu’elles ne rendraient pas correctement robustes aux coefficients de corrélation et de corréla-
compte de l’aspect affectif de la satisfaction (Gardial tion partielle de Pearson (Choi et Marden, 1998 ; Rao
et alii, 1994 ; Oliver, 1997). Cette échelle a toutefois et Sievers, 1995). L’équivalent paramétrique sera
l’inconvénient d’être mono-item. L’utilisation de ces cependant également mentionné à titre d’information.
deux échelles de satisfaction permettra de donner un Remarquons que le type de méthode de collecte de
premier aperçu de la mesure dans laquelle les diffé- données utilisé peut introduire une certaine non indé-
rentes émotions ressenties lors des expériences pendance des données (car un même répondant fournit
d’achat/consommation des répondants ont effective- plusieurs observations), ce qui peut augmenter les
ment une valeur informative supérieure pour la coefficients de fiabilité et affecter les résultats des
dimension affective de la satisfaction que pour sa tests statistiques. Remarquons, cependant, que les
dimension non affective. L’échelle DT devrait être au alpha de Cronbach obtenus par l’auteur – dans
moins aussi fortement associée aux émotions que d’autres études en coupe instantanée – pour les
l’échelle SAT, puisqu’elle permet de mieux rendre mêmes variables que la présente étude sont toujours au
compte de la dimension affective de la satisfaction. moins égaux à 0.7. En outre, les analyses complé-
Au total, 265 expériences de consommation et mentaires effectuées sur les données indiquent que
achat exploitables ont été collectées dans le volet 2 l’apparition d’un même répondant pour différentes
du journal de bord. Les alpha Cronbach ont été calculés observations ne semble pas affecter les résultats de

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 11

manière significative. 6 Enfin, comme certaines des p1T = 0.000 ). Remarquons que même si le nombre
variables étaient associées au sexe, à l’âge ou au d’expériences surprenantes est fortement inférieur au
caractère extraverti (personnalité) du répondant, nous nombre d’expériences non surprenantes, il est malgré
avons vérifié pour chaque proposition que ces asso- tout assez élevé. Il se peut donc que la collecte de
ciations ne modifiaient pas les conclusions tirées. données ait forcé quelque peu le nombre d’expé-
riences surprenantes (les participants étaient peut-être
plus attentifs aux émotions ressenties lors de leurs
achats et consommation de produits et services et
avaient peut-être plus rapidement tendance à déclarer
« surprenante » une expérience). Il s’agit là d’un
RÉSULTATS inconvénient lié à la plupart des études faisant appel à
une collecte de donnée réitérée (Wheeler et Reis,
1991). Ce type d’étude permet, en effet, au répondant
d’anticiper et de faire plus attention aux événements
Comme l’on pouvait s’y attendre, pendant la sur lesquels il sera questionné et peut mener à une
semaine de collecte des données, les répondants ont plus grande réactivité de la part de ce dernier.
rapporté (volet 1 du journal) en moyenne plus Par ailleurs, les expériences surprenantes concer-
d’expériences de consommation/achat non surpre- nent à la fois des produits et des services. Environ
nantes que d’expériences surprenantes (12.61 versus 40 % des expériences surprenantes sont liées à un
4.58 respectivement ; N = 26, t (25) = 5.429 , p1T service (ex. un dîner au restaurant, le service de télé-
= 0.000, Wilcoxon signed ranks test Z = −4.147, distribution, les services autoroutiers, les services
postaux, un service de renseignement, une visite chez
6. L'on peut considérer que le fait qu'un même répondant fournit un médecin, un service de réclamation, le coiffeur) et
plusieurs observations n'affecte pas les résultats obtenus sur l'en- environ 60 % portent sur un produit (ex. denrées ali-
semble de l'échantillon pour la corrélation de Kendall entre deux mentaires, jouets, biens durables, vêtements, produits
variables X et Y de manière significative si l'on obtient un résultat suf-
fisamment proche de cette corrélation en calculant la moyenne des
d’entretien et d’hygiène).
corrélations de Kendall entre X et Y par répondant. En d'autres Les différentes catégories d’éléments qui ont été
termes, il s'agit de calculer la statistique Tobs qui est le rapport cités comme étant à l’origine de la surprise sont
entre, d'une part, la moyenne des corrélations de Kendall entre X et Y reprises au tableau 1.
par répondant et, d'autre part, la corrélation de Kendall entre X et Y
pour tout l'échantillon observé. Si les observations peuvent être
considérées comme indépendantes, cette valeur devrait s'approcher Tableau 1. – Catégories d’éléments à l’origine
d’une valeur τ, proche de 1. Pour vérifier si l'hypothèse nulle de la surprise
(indépendance des observations) peut ne pas être rejetée, il faut
connaître la distribution de ce ratio, ce qui peut se faire par bootstrap.
Nous avons donc généré aléatoirement un grand nombre (12 345) • Caractère nouveau • Rapport qualité-prix ou
d'échantillons de même taille que l'échantillon collecté et dont la du produit/service (P/S). prix du P/S.
propriété est que chaque combinaison de valeurs i j des variables X et
Y (ex : la combinaison pour laquelle la variable ‘surprise’ a une • Qualité/efficacité du P/S. • Problèmes de rupture
valeur 1 et la variable ‘DT’ a une valeur 1) a la même probabilité pi j de stock.
de se retrouver dans chaque nouvel échantillon généré que dans
l'échantillon observé. L'on a ensuite calculé le ratio Tk – se rapportant • Défectuosité ou mauvais • « Geste » du vendeur.
à la corrélation XY – pour chacun de ces nouveaux échantillons k, ce fonctionnement du P/S.
qui a permis de connaître la distribution d'échantillonnage de T et de
déterminer l'intervalle de confiance 95 % autour de τ. Ces calculs ont • L’article ne correspond • Faible choix / achat
été faits pour l'ensemble des corrélations rapportées dans cet pas à ce qui a été forcé.
article. Tous les Tobs calculés – à une exception près (le Tobs se rap- commandé.
portant à la corrélation entre ‘tristesse’ et ‘non-confirmation’ de
l'échantillon d'expériences négativement surprenantes) – sont com- • Facteurs liés à l’atmos- • Coïncidences.
pris dans l'intervalle de confiance 95 % autour de τ. Remarquons, phère d’achat/
cependant, que les résultats se rapportant aux corrélations calculées à consommation.
partir des échantillons d'expériences négatives et négativement sur-
prenantes sont à considérer avec précaution en raison de la petite Note : des exemples extraits des journaux de bord sont repris en
taille de ces derniers. annexe A2 pour illustrer chaque catégorie reprise ci-dessus.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
12 Joëlle Vanhamme

Afin de répondre aux propositions de recherche, T = 0.250, p1T < 0.01 ; Pearson r = 0.355,
l’échantillon total des expériences de consommation p1T < 0.01 ; N = 174) et cette dernière est également
et achat collectées dans le volet 2 du journal de bord positivement corrélée aux deux échelles de satisfac-
(c’est-à-dire 265 expériences de consommation/achat) tion −DT et S AT − (DT : Kendall T = 0.294,
a été scindé en trois sous-échantillons (cf. tableau 2) : p1T < 0.01 ; Pearson r = 0.374, p1T < 0.01 ;
– Les expériences positives (c’est-à-dire les expé- N = 170 // S AT : Kendall T = 0.207, p1T < 0.01 ;
riences pour lesquelles les émotions ressenties – Pearson r = 0.323, p1T < 0.01 ; N = 165). En outre,
autres que la surprise – sont principalement positives) ; la surprise est positivement corrélée à la satisfaction –
– Les expériences négatives (c’est-à-dire les mais seulement pour l’échelle DT (cf. tableau 3) – et
expériences pour lesquelles les émotions ressenties - cette corrélation reste significative lorsque l’on
autres que la surprise – sont principalement néga- contrôle pour la joie (TSur−DT.Joie = 0.2458,
tives) ; p1T = 0.000 ; Pearson rSur−DT.Joie = 0.2284,
– Les expériences « neutres » (ce sont dans 90 % p1T = 0.000 ). Remarquons toutefois que si l’on ne
des cas des expériences pour lesquelles aucune émo- considère que les expériences positivement surpre-
tion positive et négative n’a été rapportée. Les 10 % nantes (c’est-à-dire les expériences positives pour
restants sont des expériences ayant suscité des émo- lesquelles le score de surprise est supérieur à 1), la
tions négatives et positives de même intensité (d’une corrélation entre la surprise et le score de satisfaction –
intensité maximum de 3 sur l’échelle en 5 points)). mesuré à l’aide de l’échelle SAT – est plus élevée et
Seules les expériences positives (N = 174) et devient également fortement significative (cf. tableau
négatives (N = 50) seront utilisées pour tester les 3). Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que,
propositions de recherche 1a,b et 3a,b. Remarquons dans le cadre des expériences positives, le score
comme l’on pouvait s’y attendre, que le nombre moyen de satisfaction (S AT ) enregistré pour les
d’expériences positives est supérieur au nombre expériences non surprenantes (9.07) est supérieur à
d’expériences négatives (Fiske, 1980) et le nombre celui des expériences modérément surprenantes
d’expériences surprenantes neutres très faibles (8.07) et quasi identique à celui des expériences forte-
(N = 8). ment surprenantes (9.19) (cf. tableau 4 en annexe
Propositions 1a et 1b. Comme attendu, pour les A3). Les corrélations partielles sont également signifi-
expériences de consommation/achat positives, l’on catives (DT : TSur−DT.Joie = 0.26 , p1T = 0.000 ;
retrouve à la fois un lien indirect – via la joie – et Pearson rSur−DT.Joie = 0.19, p1T < 0.05 // S AT :
direct entre la surprise et la satisfaction (p1a ). En effet, TSur−SAT.Joie = 0.15 , p1T < 0.05 ; Pearson r Sur−S AT.J oie
la surprise est positivement corrélée à la joie (Kendall = n.s.).

Tableau 2. – Tailles des sous-échantillons

N N expériences non- N expériences surprenantes


surprenantes (surprise = 1) (surprise > 1)
Échantillon total 265 116 149
(MS : 98)* (S : 51)
Expériences positives 174 70 104
(MS : 70) (S : 34)
Expériences négatives 50 13 37
(MS : 20) (S : 17)
Expériences neutres 41 33 8
(MS : 8) (S : 0)
* MS= expérience modérément surprenante (c’est-à-dire 1 < surprise  3 ) et S = expérience fort surprenante (c’est-à-dire surprise > 3).

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 13

Tableau 3. – Corrélations entre surprise et satisfaction – P 1a, b (tests unilatéraux)

Expériences positives Expériences positivement surprenantes

DT SAT DT SAT
K R K R K R K R
SAT .267** .435** .388** .568 **
(n = 162) (n = 97)
Surprise .301** .360** .014 .043 .330** .354** .240** .234**
(n = 170) (n = 165) (n = 101) (n = 100)

Expériences négatives Expériences négativement surprenantes


DT SAT DT SAT
K R K R K R K R
SAT .685** .826** .705** .835**
(n = 46) (n = 33)
Surprise –.501** –.642** –.406** –.566** –.595** –.689** –.440** –.583**
(n = 49) (n = 46) (n = 36) (n = 33)
** : significatif à 0,01 ; R: Pearson r et K : Kendall T.

De même, pour les expériences négatives, l’on corrélé négativement et de manière significative avec
retrouve, comme attendu (P1b), le lien indirect – via les les deux échelles de satisfaction et, ce, que l’on
émotions négatives – et direct entre surprise et satis- considère l’ensemble de l’échantillon d’expériences
faction. En effet, la corrélation entre la surprise et les négatives ou seulement les expériences négativement
différentes émotions négatives (à l’exception de la surprenantes (cf. tableau 3 ; voir également tableau 4
tristesse) est significative et positive et ces dernières en annexe A3). Par ailleurs, cette corrélation reste
sont négativement corrélées aux échelles de satisfac- significative lorsque l’on contrôle pour les émotions
tion (cf. tableau 5). En outre, le score de surprise est négatives (cf. tableau 6).

Tableau 5. – Corrélations pour les expériences négatives – P1 b (tests unilatéraux)

Colère Peur Dégoût


Kendall T Surprise .584** (n = 50) .321** (n = 50) .494** (n = 50)
DT – .515** (n = 49) – .258* (n = 49) – .452** (n = 49)
SAT – .314** (n = 46) – .210* (n = 46) – .228* (n = 46)
Pearson r Surprise .768** (n = 50) .410** (n = 50) .587** (n = 50 )
DT – .631** (n = 49) – .391* (n = 49) – .508** (n = 49)
SAT – .534** (n = 46) – .360** (n = 46) – .256* (n = 46)
° significatif à 0.1, * significatif à 0.05 et ** significatif à 0.01
Note : Les corrélations avec « tristesse » sont toujours non significatives, peu importe le test utilisé.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
14 Joëlle Vanhamme

Soulignons que conformément à ce que suggère couplée à des émotions négatives de type tristesse. Le
l’heuristique « how-do-I-feel-about-it », les réactions deuxième mode d’insatisfaction lié à la surprise qui
affectives semblent interprétées par les consomma- peut être mis en évidence, et qui semble également
teurs comme ayant une valeur informative plus forte corroborer les résultats de Plutchik (1980), serait
pour la dimension affective de la satisfaction que pour l’insatisfaction-comme-indignation. Le cas de la
sa dimension non affective. En effet, quelque soit répondante qui retrouve les sièges de sa voiture –
l’échantillon considéré, les coefficients de corrélation de pour laquelle elle est relativement à cheval sur les
rangs de Kendall simples et partiels entre les diffé- questions de propreté – fortement tâchés (cf. extrait
rentes émotions (en ce compris la surprise) et l’échelle 5) ou de celle qui se bat avec le tout nouveau photoco-
DT sont supérieurs (en valeur absolue) dans la majorité pieur où le bourrage de papier est soi-disant impos-
des cas à ceux que l’on obtient avec l’échelle SAT sible (cf. extrait 7) ou bien encore de celle qui doit
(dans les autres cas, ces coefficients sont égaux). 7 enlever un à un les oignons et cornichons de son
L’analyse plus qualitative des journaux permet de sandwich avec ses doigts (cf. extraits 17) sont des
compléter l’exploration des réactions des consomma- illustrations parfaites de ce mode de satisfaction qui
teurs lors des épisodes de consommation/achat sur- découle d’un mélange de surprise et d’émotions
prenants. L’analyse des extraits liés aux épisodes négatives comme la colère. En outre, l’extrait 7
négativement surprenants semble suggérer trois reflète assez bien l’effet d’amplification lié à la sur-
grandes catégories de modes d’insatisfaction liés à la prise. La réaction de cette répondante n’aurait sans
surprise. Le premier serait l’insatisfaction-comme- doute pas été aussi vive si le vendeur n’avait pas
déception. Les exemples typiques sont le cas du contribué à créer un schéma relativement strict dans
répondant qui hésite depuis plusieurs jours à acheter un lequel le bourrage de papier est totalement exclu.
livre et puis, quand il se décide à faire le pas et en a Enfin, le troisième mode d’insatisfaction qui semble se
vraiment envie, le livre n’est plus en stock (cf. extrait dégager pourrait être qualifié d’insatisfaction-
16). C’est également le cas de la répondante qui dési- comme-décontenancement. Outre la surprise, cette
rait vraiment recevoir rapidement son blouson (cf. catégorie se caractérise par l’impossibilité de concevoir
extrait 15). Ces exemples semblent corroborer les l’existence même de ce qui s’est produit. Les cas
résultats des travaux de Plutchik (1980) selon les- typiques sont celui de la répondante qui trouve une
quels la déception serait causée par de la surprise petite tomate dans le flacon de lessive (cf. extrait 6) ou
de celle qui se voit répondre qu’il n’est pas possible de

Tableau 6. – Corrélations partielles pour les expériences négatives – P1 b (tests unilatéraux)

Contrôlé pour Indice1 EN1 Indice2 EN2 Colère Peur Dégoût


TDT−surprise – .44** – .31** – .29** – .46** – .36**
TSAT–surprise – .37** – .32** – .29** – .37** – .35**
rDT–surprise – .43** – .29* – .26*
rSAT–surprise – .46** – .37** – .28*
* et** significatif à 0.05 et 0.01 respectivement (tests unilatéraux)
1 Il s’agit de la moyenne de tous les items des émotions négatives
2 Il s’agit de la moyenne des items d’émotions qui saturent sur le premier facteur suite à une analyse factorielle (plusieurs items d’émotions néga-
tives ont été éliminés, notamment en raison de leur variance trop faible).

7. A titre d’information, une analyse en composantes principales a été effectuée sur les différents items de SAT et DT (matrice de corrélations). Le
premier facteur explique 76 % de la variance (la variance expliquée par le second facteur chute à 9 %). Tous les items de SAT saturent fortement
sur le premier facteur (les loadings sur le premier facteur varient entre .85 et .95 et sont largement inférieurs à 0.5 sur tous les autres facteurs).
L’item relatif à l’échelle DT sature quant à lui à 0.72 sur le premier facteur mais également à 0.66 sur le second (les loadings sur tous les autres fac-
teurs sont largement inférieurs à 0.5). Cette analyse, bien qu’à considérer avec beaucoup de circonspection dans la mesure où les hypothèses qui lui
sont sous-jacentes ne sont pas respectées, semble confirmer que l’échelle DT explique un aspect de la satisfaction non pris en compte par SAT. Cela
pourrait être lié à la dimension affective de la satisfaction.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 15

commander une boisson chaude (cf. extrait 14). un vêtement adapté à son budget (extrait 10) ou
L’extrait 8 concernant le service de télédistribution encore le cas du répondant chez qui la surprise pro-
pourrait également être classé dans ce troisième mode vient notamment de la découverte de son nouveau col-
d’insatisfaction. Remarquons que l’extrait 6, relatif à la lègue au restaurant et de l’interaction qui se déroule
découverte de la tomate, laisse également clairement entre lui et la patronne du restaurant (extrait 19).
apparaître l’aspect dynamique des modes de satisfac- Avant de passer aux résultats relatifs à la proposi-
tion mis en exergue par Fournier et Mick (1999) et tion de recherche 2, nous aimerions souligner que, de
très peu étudié jusqu’à présent (c’est-à-dire qu’une manière générale, beaucoup d’épisodes de consom-
même personne peut passer d’un mode de satisfac- mation/achat surprenants et non surprenants des jour-
tion à un autre dans le temps). En effet, l’on voit clai- naux de bord sont relatés (dans la partie ouverte du
rement qu’après avoir vécu un état d’insatisfaction- journal de bord) de manière factuelle. L’extrait 1 en est
comme-décontenancement, cette répondante semble un bon exemple, le répondant se limite à la description
connaître un état intermédiaire notamment caractérisé factuelle de l’épisode et n’utilise aucun mot ren-
par de l’angoisse ou de la peur (lorsqu’elle s’inquiète voyant à une émotion quelconque, ce qui peut
de l’effet que la présence de la tomate dans sa lessive s’expliquer par plusieurs éléments. Tout d’abord,
va produire sur son linge). Cet état pourrait représenter comme le mentionne Derbaix et Pham (1991), les
un nouveau mode de satisfaction (que l’on pourrait individus ont tendance à rationaliser et ne savent pas
nommer insatisfaction-comme-alerte). De manière toujours exprimer/décrire verbalement leurs émo-
analogue, cette même répondante pourrait, égale- tions. Ensuite, les répondants, de par la nature du
ment, passer ensuite dans un mode de satisfaction- journal de bord, savaient qu’ils auraient à répondre de
comme–soulagement si sa lessive ressortait intacte manière détaillée à plusieurs échelles liées aux émo-
après le lavage. En ce qui concerne les extraits liés tions ; ils pourraient donc avoir jugé inutile de fournir
aux épisodes de consommation/achat positivement deux fois la même information (d’autant plus qu’il
surprenants, nous retrouvons, à l’instar des travaux est relativement fastidieux de rédiger en détails la
antérieurs, le mode de satisfaction-comme-ravisse- description d’un épisode de consommation/achat).
ment avec, par exemple, le cas du shampooing pour Proposition 2. Comme attendu, l’analyse de
enfants (extrait 3) ou l’anti-gel (extrait 4). l’ensemble des expériences de consommation/achat
Remarquons qu’il semble beaucoup plus difficile de montre que 26 % (38/148) des expériences surpre-
discerner d’autres modes de satisfaction liés à la sur- nantes collectées ne donnent pas lieu à de la non-
prise pour les épisodes de consommation/achat positi- confirmation et que 14 % (18/128) des expériences
vement surprenants. Dans nos données, il ne semble ayant donné lieu à non-confirmation ne sont pas
pas y avoir autant de nuances que pour les épisodes considérées comme surprenantes (cf. tableau 7). Ces
de consommation/achat négativement surprenants. résultats indiquent donc qu’une expérience de
Un dernier élément apparu à l’analyse des journaux consommation/achat peut susciter de la surprise sans
de bord – et qui corrobore les résultats de Fournier et générer de la non-confirmation positive ou négative
Mick (1999) – est l’importance de l’aspect social de la et inversement. Soulignons également que comme
consommation/achat. Dans certains cas, la surprise l’on pouvait s’y attendre, les expériences surpre-
trouve son origine dans l’aspect social de la consom- nantes ne suscitant pas de non-confirmation semblent
mation, comme l’illustre très bien le cas de la mère plus fréquentes que les expériences la générant mais
qui est agréablement surprise de voir sa fille choisir sans surprise (26 % vs. 14 %).

Tableau 7. – Tableau croisé des expériences surprenantes et des expériences suscitant de la non-confirmation – P2
Nombre d’expériences Nombre d’expériences Total
non surprenantes surprenantes
Nombre d’expériences n’ayant pas suscité 95 38 133
de la non-confirmation positive ou négative
Nombre d’expériences ayant suscité de la 18 110 128
non-confirmation positive ou négative
Total 113 148 261*
* 4 données manquantes

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
16 Joëlle Vanhamme

Propositions 3a et 3b. La proposition 3 est véri- satisfaction pour les expériences surprenantes, il fau-
fiée par les données. En effet, la corrélation significa- drait également contrôler en même temps l’influence
tive qui existe entre la satisfaction (échelles DT et des autres émotions (positives ou négatives). Il
SAT) et la surprise reste significative, pour les expé- n’existe cependant pas, à notre connaissance, de coef-
riences positivement surprenantes, lorsque l’on ficient de corrélation non paramétrique permettant de
contrôle l’influence de la non-confirmation (P3a). contrôler deux variables simultanément. Une alterna-
(Remarquons que les statistiques paramétriques don- tive qui peut être envisagée est de calculer
nent un résultat significatif (pour alpha = 0.1) pour TSur−DT.émotions+[ou−] et TSur−SAT.émotions+[ou−] et de tester
l’échelle DT mais non significatif pour l’échelle leur degré de signification pour chaque niveau de
SAT, cependant les statistiques non paramétriques non-confirmation. Un nombre suffisant d’observa-
sont à préférer en raison des propriétés des échelles et tions par niveau de non-confirmation est, cependant,
des distributions). De même (P3b), la corrélation nécessaire pour réaliser ce genre d’analyse, ce qui
négative entre la surprise et la satisfaction – mesurée pose problème dans le cas des expériences négative-
via l’échelle DT – reste significative lorsque l’on ment surprenantes. Nous pouvons cependant rapporter,
maintient constante la non-confirmation. Cependant, à titre d’information, les résultats des tests unilaté-
cette corrélation partielle devient non significative raux pour les corrélations partielles paramétriques
d’après les tests non paramétriques pour l’échelle contrôlant l’influence des autres émotions et de la
SAT (les statistiques paramétriques conduisent à des non-confirmation. Ces derniers sont, à une exception
résultats significatifs pour DT et SAT) (cf. tableau 8). près, tous significatifs (DT : rSur-DT . indice 1 EN, disc =
Hormis cette exception, la surprise semble donc – 0,41, p < 0.01, N = 31 ; rSur-DT . indice 2 EN, disc =
apporter une contribution propre – distincte de la – 0,33, p < 0.05 N = 31 ; rSur-DT . colère, peur, dégoût, disc=
non-confirmation – à l’explication de la satisfaction – 0.31, p < 0.05 N = 29 // SAT : rSur-SAT . indice 1 EN, disc
pour les expériences surprenantes. Remarquons que = – 0,30, p < 0.06, N = 28 ; rSur-SAT . indice 2 EN, disc =
pour pouvoir montrer de manière plus rigoureuse – 0,31, p < 0.05, N = 28 ; rSur-SAT . colère, peur, dégoût, disc
l’existence d’une contribution propre de la surprise – = – 0.18, n.s., N = 26)).
distincte de la non-confirmation – à l’explication de la Pour les expériences positivement surprenantes, ce

Tableau 8. – Corrélations et corrélations partielles pour les expériences positivement et négativement surpre-
nantes – P3a et P3b (tests unilatéraux)

Non- TSur−DT TSur−SAT TSur−Disc TDT−Disc TSAT−Disc TSur−DT.Disc TSur−SAT.Disc


paramétrique
Expériences .330** .240** .305** .561** .280** .202** .169**
positivement (N=101) (N=100) (N=104) (N=101) (N=100)
surprenantes.
Expériences -.595** -.440** -.635** .777** .612** -.209* n.s.
négativement (N=36) (N=33) (N=36) (N=35) (N=32)
surprenantes.

Paramétrique rSur−DT rSur−SAT rSur−Disc rDT−Disc rSAT−Disc rSur−DT.Disc rSur−SAT.Disc


Expériences .354** .234** .352** .674** .417** .1429° .n.s.
positivement (N=101) (N=100) (N=104) (N=101) (N=100)
surprenantes.
Expériences -.689** -.583** -.694** .864** .686** -.5416** -.333*
négativement (N=36) (N=33) (N=36) (N=35) (N=32)
surprenantes.
° significatif à 0.1, * significatif à 0.05 et ** significatif à 0.01.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 17

calcul peut être effectué pour les niveaux de non- nus y encouragent. De plus, les données semblent
confirmation « beaucoup mieux que prévu » (5), « un également indiquer que la surprise apporte une
peu mieux que prévu » (4), et « assez bien ce à quoi je contribution distincte de la non-confirmation des
m’attendais » (3). Ces corrélations partielles restent attentes lorsqu’il s’agit d’expliquer le score de satis-
toutes significatives sauf pour le niveau de non- faction enregistré dans le cadre d’expériences positi-
confirmation « un peu mieux que prévu » vement surprenantes. Lorsqu’il s’agit d’expériences
(DT : TSur-DT . Joie, disc=5 = 0.34, p < 0.01, N = négativement surprenantes, seule l’échelle DT
38 ; TSur-DT = 0.11, n.s., N = 24 ; semble cependant indiquer l’existence d’une contri-
. Joie, disc=4
bution propre de la surprise sur la satisfaction (rappe-
TSur-DT . Joie, disc=3 = 0.22, p < 0.05, N = 29 // SAT :
lons que les résultats relatifs aux expériences néga-
TSur-SAT . Joie, disc=5= 0.26, p < 0.05, N = 36 ; tives et négativement surprenantes reposent sur un
TSur-SAT . Joie, disc=4 = 0.11, n.s., N = 23 ; échantillon très réduit et sont donc à considérer avec
TSur-SAT . Joie, disc=3 = 0.36, p < 0.01, N = 28 // rem. les précaution). Ces résultats pourraient en partie s’expli-
quer par le fait que l’échelle DT permet de mieux
statistiques paramétriques rSur−DT.Joie,disc et
rendre compte de la composante affective de la satis-
rSur−SAT.Joie,disc sont non significatives). Ces résultats,
faction que l’échelle SAT. Il serait néanmoins pertinent
semblent donc dans une certaine mesure corroborer
de s’intéresser de plus près à ce phénomène dans la
les résultats obtenus précédemment.
mesure où il n’est pas aisé de comprendre pourquoi
Enfin, comme pour les autres corrélations, les résul-
ce comportement différent des échelles n’apparaît
tats semblent cohérents avec l’ « affect-as-information
que dans le cadre des expériences négativement sur-
view » puisque les coefficients de corrélation mentionnés
prenantes. Il serait donc judicieux de vérifier dans les
précédemment sont systématiquement plus élevés (en
études ultérieures si le même phénomène se repro-
valeur absolue) pour l’échelle DT que pour SAT.
duit. Dans le cadre de telles études, l’utilisation d’une
échelle multi-items de non-confirmation, telle que
celle en 3 items utilisée par Oliver (1994) (c’est-à-
dire une évaluation en 5 points de la mesure dans
CONCLUSIONS ET DISCUSSION laquelle l’expérience globale, les bénéfices/aspects
positifs et les pertes/aspects négatifs sont mieux ou
moins bien qu’attendus), serait cependant à conseiller
La plupart des propositions de recherche de cette en raison de ses meilleures propriétés psychomé-
étude exploratoire sont vérifiées par les données col- triques. A l’instar de multiples études menées dans le
lectées. Comme attendu, la surprise a un impact domaine de la satisfaction (ex. Bearden et Teel, 1983 ;
direct et indirect – via les émotions positives [néga- Cadotte et alii, 1987 ; Danaher et Haddrell, 1996 ;
tives] – sur la satisfaction dans le cadre des expé- Oliver, Rust et Varki, 1997 ; Stayman et alii, 1992 ;
riences de consommation/achat positives [négatives]. Tsé et Wilton, 1988), la non-confirmation n’a été
En d’autres termes, les émotions positives [négatives] mesurée que par un seul item dans la présente étude. Il
ne sont qu’un vecteur partiel de l’influence de la sur- n’est dès lors pas possible d’exclure que les résultats
prise sur la satisfaction. Par ailleurs, comme suggéré relatifs à la proposition 3 soient liés à un manque de
par l’ « how-do-I-feel-about-it ? heuristic », la valeur fiabilité de l’échelle mono-item de non-confirmation
informative des différentes émotions vécues dans le utilisée.
cadre des expériences de consommation/achat rap- Une autre caractéristique de l’échelle DT – sa
portées semble plus marquée pour la dimension meilleure différenciation des échelons positifs
affective de la satisfaction. Ce dernier résultat est extrêmes – pourrait expliquer la différence observée
cependant à considérer avec circonspection dans la entre l’échelle DT et SAT au plan de la corrélation
mesure où il s’agit de conclusions fondées sur la surprise-satisfaction entre les expériences positives et
comparaison des échelles SAT et DT et non pas sur les expériences positivement surprenantes. Les expé-
une échelle de satisfaction comportant clairement une riences non surprenantes positives qui révélaient des
dimension affective et une dimension cognitive. Une scores sur l’échelle SAT de même niveau que les
telle échelle reste à développer et les résultats obte- expériences positivement surprenantes pourraient, en

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
18 Joëlle Vanhamme

réalité, appartenir à la catégorie d’expériences que de questions peut conduire à une certaine réactivité
Fournier et Mick (1999) répertorient dans le mode de de la part du répondant et éventuellement changer sa
satisfaction satisfaction-as-contentment. Ce mode de perception des choses ou son comportement
satisfaction se rapporte à des expériences d’achat (Wheeler et Reis, 1991 ; voir Kooiker (1995) pour
/consommation usuelles (ex. l’achat du pain), généra- plus de détails). En outre, la plus longue durée de ce
lement caractérisées par des scores élevés sur les genre d’étude peut engendrer une perte de qualité des
échelles de satisfaction traditionnelles. Ces expé- données. Cependant, des études ont montré que la
riences n’étant pas particulièrement émotionnelles, qualité des données collectées se détériore à partir de
l’échelle DT permettrait donc de mieux les différencier deux semaines (Stone, Kessler et Haythornthwaite,
d’autres types d’expériences, telles que les expé- 1991). Ce problème est donc largement évité dans la
riences positivement surprenantes. Ces résultats mon- présente étude qui n’a duré qu’une semaine. Enfin,
trent donc non seulement l’intérêt d’explorer plus cette étude n’est qu’une étude descriptive explora-
avant la pertinence des échelles de satisfaction tradi- toire. Afin de pouvoir conclure de manière plus déci-
tionnelles et de chercher à développer une échelle sive quant à l’influence de la surprise sur la satisfac-
multi-items qui permettrait de rendre compte valable- tion, d’autres études devraient être entreprises. Par
ment de la composante affective de la satisfaction, exemple, une manipulation expérimentale de la sur-
mais aussi d’analyser les différents modes de satisfac- prise serait sans doute l’une des méthodes envisa-
tion (ex. satisfaction-as-love, satisfaction-as-relief) geables. En effet, elle permettrait non seulement de
existant comme suggéré par Fournier et Mick (1999). tenir valablement un discours causal mais également
De ce point de vue, la présente étude a également d’éviter mieux encore les problèmes de rétrospection et
permis de mettre en lumière de nouveaux modes de de faire usage de différents instruments de mesure
satisfaction de valence négative liés à la surprise des émotions tels que les expressions faciales,
(insatisfaction-comme-déception, -comme-indigna- comme recommandé par Derbaix et Poncin (1998) et
tion, -comme-décontenancement) et de corroborer les Vanhamme (2000). Cependant, ce type d’étude ne
résultats de Fournier et Mick (1999) relatifs à l’aspect permet pas aisément de tenir compte de l’environne-
social et dynamique de satisfaction. ment du répondant et de l’aspect dynamique de la
Avant de poursuivre la discussion, il nous semble satisfaction. Ces aspects pourraient mieux être inven-
important de souligner les limites de cette étude. Lors toriés dans le cadre d’une étude qualitative longitudi-
d’une collecte de données par journal de bord, soit les nale basée sur des entretiens en profondeur avec un
répondants remplissent le journal lorsque le signal nombre restreint de consommateurs (du même type
leur en est donné (ils doivent alors remplir un ques- que celle réalisée par Fournier et Mick (1999)) ou par
tionnaire dans lequel il leur est demandé de décrire le biais d’une nouvelle étude par journal de bord sur un
l’expérience qu’ils sont en train de vivre) ; soit, ils échantillon plus représentatif de consommateurs. Si
remplissent le questionnaire après qu’un événement le premier type d’étude permettrait sans doute un
spécifique s’est produit (ex. usage d’alcool, mal de gain en richesse et en profondeur de l’information
tête) ou à intervalles réguliers (ex. tous les soirs), collectée, l’avantage du second type d’étude se situerait
comme ce fut le cas dans cette étude. Si la méthode uti- dans le cadre de la généralisation possible de l’infor-
lisée dans cette étude est relativement moins obstruc- mation.
tive que d’avoir à remplir un journal après survenue Il serait également intéressant d’explorer, dans le
d’événement spécifique ou après réception d’un cadre de telles études, la forme particulière de la rela-
signal convenu, elle laisse une place plus grande au tion entre la surprise et la satisfaction (ex. fonction
problème de rétrospection (cf. Wheeler et Reis (1991) logistique, exponentielle, linéaire) et de s’interroger
pour plus de détails). L’inconvénient de la rétrospec- sur la symétrie des effets d’une surprise de même
tion est toutefois fortement réduit par rapport à une intensité dans le cadre d’expériences de consomma-
étude par questionnaire traditionnelle ou par inter- tion/achat positive (« surprise agréable ») et néga-
view, ce qui constitue l’un des avantages essentiel du tive (« surprise désagréable »). Il n’est, en effet, pas
journal de bord (Stone, Kessler et Haythornthwaite, certain que l’impact de la surprise soit de même gran-
1991 ; Kooiker, 1995). Par contre, comme mentionné deur dans les deux cas. La littérature offre à la fois des
précédemment, le fait de connaître à l’avance le type arguments en faveur et en défaveur d’une influence

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 19

symétrique. D’une part, plusieurs études ont montré vices permettent généralement une plus grande flexi-
que les informations de nature négative (par ex. les bilité de l’offre et, d’autre part, l’on ne peut pas sur-
éléments liés aux épisodes de consommation ou achat prendre infiniment avec un même élément. Les ser-
négatifs) ont plus de poids que les informations de vices tels que les restaurants Planet Hollywood ou les
nature positive dans les évaluations (Fiske, 1980). parcs à thèmes sont de nature à surprendre les clients
Ces résultats empiriques feraient dès lors pencher la lors de leurs premières visites. Cependant, si l’on veut
balance en faveur d’un niveau d’impact de la surprise continuer à surprendre (et ne pas tomber dans le quoti-
sur la satisfaction supérieur dans le cas d’une expé- dien), il est vital de changer régulièrement l’aspect
rience de consommation/achat négative. Cependant, surprenant exploité (ex. décors, attractions, etc.) et ne
la raison fournie pour expliquer ce phénomène ren- pas utiliser continuellement le même filon.
voie au fait que les événements négatifs sont plus
rares que les événements positifs et, dès lors, sont
plus saillants (Fiske, 1980) ; or les événements sur-
prenants (peu importe qu’ils soient positifs ou négatifs)
ressortent également en raison de leur caractère sur- RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
prenant. Il serait, par conséquent, possible d’avancer
que tant les informations positivement que négative-
ment surprenantes devraient bénéficier d’un poids
Anderson E. W., Fornell C. (1994), Customer satisfaction
supérieur – et de même niveau - dans la mesure où
prospectus. Service quality : new directions in theory
toutes les deux émergent en raison de leur caractère and practice, éds. Rust R. T. et Oliver R. L., London,
surprenant. Ce dernier argument serait, de ce fait, en Sage, 241-268.
faveur d’une influence symétrique (en sens inverse) Anderson E. W., Sullivan M. (1993), The antecedents and
de la surprise sur la satisfaction dans le cas d’expé- consequences of customer satisfaction for firms,
Marketing Science, 12, 2, 125-143.
riences de consommation/achat positive et négative. Aurier Ph., Evrard Y. (1998), Élaboration et validation
Afin de trancher la question de la forme de l’influence d’une échelle de mesure de la satisfaction des consom-
de la surprise sur la satisfaction, de plus amples inves- mateurs. Actes de la Conférence de l’Association
tigations empiriques sont donc nécessaires. Française du Marketing, 14, 1, éds. Saporta B. et
Avant de clore cette discussion, nous aimerions Trinquecoste J. F., Bordeaux, IAE, 51-71.
Batra R., Holbrook M. B. (1990), Developing a typology of
souligner que même si cette étude n’a exploré affective responses to advertising, Psychology &
l’influence de la surprise que dans le cadre de la satis- Marketing, 7, 1, 11-25.
faction des consommateurs, cette émotion est de Bearden W. O., Teel J. E. (1983), Selected determinants of
nature à influencer d’autres variables marketing clés, consumer satisfaction and complaints reports, Journal
of Marketing Research, 20, 1, 21-28.
telles que l’impact d’une annonce publicitaire ou le
Berlyne D. E. (1960), Conflict, arousal, and curiosity,
bouche-à-oreille (voir Derbaix et Vanhamme (2000) New-York, McGraw Hill.
à ce sujet), en raison de ses propriétés particulières. Berlyne D.E. (1961), Conflict and the orientation reaction,
Des recherches portant sur l’influence de la surprise Journal of Experimental Psychology, 62, 5, 476-483.
dans ces divers domaines sont donc souhaitables. Boulding W., Kalra A., Staelin R., Zeithaml V. (1993), A
dynamic process model of service quality : from ex-
Terminons en soulignant que ravir les consom- pectations to behavioral intentions, Journal of
mateurs ne peut, évidemment, se faire sans investisse- Marketing Research, 30, 1, 7-27.
ment de la part de l’entreprise. Il est dès lors pertinent Bruner J. S. (1957), On perceptual readiness, Psychological
de savoir si cette stratégie sera payante pour cette Review, 64, 123-152.
dernière. L’étude de Rust et Oliver (2000) semble, Charlesworth W. R. (1969), The role of surprise in cognitive
development. Studies in cognitive development, essays in
par exemple, suggérer qu’il n’est pas toujours ren- honor of Jean Piaget, éds. Elkind D., Flavel J. H,
table de viser à ravir ses consommateurs. Il paraît rai- London, Oxford University Press, 257-314.
sonnable de penser, de manière générale, qu’il sera Choi K., Marden J. (1998), A multivariate version of
plus aisé et moins coûteux - dans une perspective de Kendall’s tau, Journal of Nonparametric Statistics, 9,
3, 261-293.
long terme – de surprendre ‘positivement’ dans le Churchill G. A., Surprenant C. (1982), An investigation
cadre de services que d’incorporer l’élément surpre- into the determinants of customer satisfaction, Journal of
nant dans un produit parce que, d’une part, les ser- Marketing Research, 19, 4, 491-504.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
20 Joëlle Vanhamme

Cohen J. B., Areni C. S. (1991), Affect and consumer beha- Izard C.E. (1977), Human emotions, New-York, Plenum
vior. Handbook of consumer theory and research, éds. Press.
Robertson T. S., Kassrjian H. H., Englewood Cliffs, Izard C.E. (1991), The psychology of emotions, New-York,
NJ, Prentice Hall, 188-240. Plenum Press.
Darwin C. (1872), The expression of emotions in man and Kirouac G. (1992), Les émotions : monographies de psy-
animals, London, Murray. chologie, Québec, Presses de l’Université du Québec.
Derbaix C. (1995), The impact of affective reactions on Kooiker S.E. (1995), Exploring the iceberg of morbidity : a
attitudes toward the advertisement and the brand : A comparison of different survey methods for assessing
step toward ecological validity, Journal of Marketing the occurrence of everyday illness, Social Science and
Research, 32, 4, 470-479. Medicine, 41, 3, 317-332.
Derbaix C., Pham M. T. (1989), Pour un développement La Barbera P. A., Mazursky D. (1983), A longitudinal
des mesures de l’affectif en marketing, Recherche et assessment of consumer satisfaction/dissatisfaction :
Applications en Marketing, 4, 4, 71-87. the dynamic aspect of cognitive standardization,
Derbaix C., Pham M. T. (1991), Affective reactions to Journal of Marketing Research, 20, 4, 394-404.
consumption situations : a pilot investigation, Journal Lee Y. H., Mason C. (1999), Responses to information
of Economic Psychology, 12, 2, 325-355. incongruency in advertising : the role of expectancy,
Derbaix C., Poncin I. (1998), Mesure des réactions affec- relevancy, and humor, Journal of Consumer Research,
tives déclenchées par les stimuli publicitaires : une 26, 2, 156-169.
comparaison des principales modalités. Actes de la Mehrabian A., Russel J. A. (1974), An approach to envir-
Conférence de l’Association Française du Marketing, onmental psychology, Cambridge, MA, MIT Press.
14, 1, éds. Saporta B., Trinquecoste J. F., Bordeaux, Meyer W-U. (1988), Die Rolle von Überraschung in
IAE, 189-216. Attributionsprozess, Psychologische Rundschau, 39, 3,
Desai M. M. (1939), Surprise : a historical and experimental 136-147.
study. British Journal of Psychology : Monograph Meyer W-U., Niepel M., Rudolph U., Schützwohl A.
Supplements 22, éd. Drever J., London, Cambridge (1991), An experimental analysis of surprise, Cognition
University Press, 1- 124. and Emotion, 5, 4, 295-311.
Edell J. A., Burke M. C. (1987), The power of feelings in
Meyer W-U., Niepel M. (1994), Surprise. Encyclopedia of
understanding advertising effects, Journal of Consumer
human behavior, 3, éd. Ramachandran V. S., San
Research, 14, 3, 421-433.
Diego, Californie, Academic press, 353-358.
Ekman P., Friesen W.V. (1975), Unmasking the face, New-
Meyer W-U., Niepel M., Rudolph U., Schützwohl A. (1994),
Jersey, Prentice Hall.
Überraschung und Attribution. Attributionstheorie, éds.
Ekman P., Friesen W.V., Simons R. C. (1985), Is the startle
Försterling F., Stiensmeier-Pelster J., Göttingen,
reaction an emotion?, Journal of Personality and Social
Psychology, 49, 5, 1416-1433. Hofgrefe, 105-121.
Evrard Y. (1993), La satisfaction des consommateurs : état Meyer W-U., Reisenzein R., Schützwohl A. (1997),
des recherches, Revue Française du Marketing, 144- Toward a process analysis of emotions : the case of sur-
145, 4-5, 53-65. prise, Motivation and Emotion, 21, 3, 251-274.
Fiske S.T. (1980), Attention and weight in person perception Mellers B., Schwarz A., Ritov I. (1999), Emotion-based
: the impact of negative extreme behavior, Journal of choice, Journal of Experimental Psychology : General,
Personality and Social Psychology, 38, 6, 889-906. 128, 3, 332-345.
Fornell C. (1992), A national satisfaction barometer : the Oliver R.L. (1980), A cognitive model of the antecedents
swedish experience, Journal of Marketing, 56, 1, 1-21. and consequences of satisfaction decisions, Journal of
Fournier S. et Mick D. G. (1999), Rediscovering satisfac- Marketing Research, 17, 4, 460-469.
tion, Journal of Marketing, 63, 4, 5-23. Oliver R. L. (1981), Measurement and evaluation of satis-
Gardial S. F., Clemons D. S., Woodruff R. B., Schumann D. faction processes in retail settings, Journal of Retailing,
W., Burns M. J. (1994), Comparing consumers recall of 57, 3, 49-68.
prepurchase and postpurchase product evaluation experi- Oliver R. L. (1989), Processing of the satisfaction response in
ences, Journal of Consumer Research, 204, 4, 548-560. consumption, Journal of Consumer Satisfaction /Dissa-
Gorn G., Pham M. T., Sin L. Y. (2001), When arousal tisfaction and Complaining Behavior, 2, 1-26.
influences ad evaluation and valence does not (and vice Oliver R. L. (1993), Cognitive, affective and attributes
versa), Journal of Consumer Psychology, 11, 1, 43-55. bases of the satisfaction response, Journal of Consumer
Heckler S. E., Childers T. L. (1992), The role of Research, 20, 3, 418-430.
expectancy and relevancy in memory for verbal and Oliver R. L. (1994), Conceptual issues in the structural ana-
visual information : what is incongruency ? Journal of lysis of consumption emotion, satisfaction and quality :
Consumer Research, 18, 4, 475-492. evidence in a service setting. Advances in Consumer
Higgins E. T. (1996), Knowledge activation : accessibility, Research, 21, éds. Allen C. T., Roedder-John D.,
applicability, and salience. Social psychology : hand- Provo, UT, Association for Consumer Research, 16-22.
book of basic principles, éds. Higgins E. T. et Oliver R. L. (1997), Satisfaction : on a behavioral perspec-
Kruglanski A.W., New York, Guilford, 133-168. tive on the consumer, New-York, McGraw-Hill.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 21

Oliver R. L., de Sarbo W. S. (1988), Response determin- Scherer K. R. (1984), On the nature and function of emotion :
ants in satisfaction judgements, Journal of Consumer a component process approach. Approaches to emotion,
Research, 14, 4, 495-507. éds. Scherer K. R., Ekman P., Hillsdale, NJ, Lawrence
Oliver R.L., Rust R.T., Varki S. (1997), Customer delight : Erlbaum Associates Inc, 293-317.
foundations, findings and managerial insight, Journal Schneider B., Bowen D. E. (1999), Understanding cus-
of Retailing, 73, 3, 311-336. tomer delight and outrage, Sloan Management Review,
Oliver R. L., Westbrook R. A. (1993), Profiles of consumer 41, 1, 35-45.
emotions and satisfaction in ownership and usage, Schützwohl A. (1998), Surprise and schema strength,
Journal of Consumer Satisfaction, Dissatisfaction, and Journal of Experimental Psychology, Learning,
Complaining Behavior, 6, 12-27. Memory and Cognition, 24, 5, 1182-1199.
Ortony A., Clore G.L., Collins A, (1988), The cognitive Schwarz N. (1990), Feelings as information : informational
structure of emotions, Cambridge, Cambridge University and motivational functions of affective states.
Press. Handbook of motivation and cognition : foundations of
Pham M. T. (1998), Representativeness, relevance, and the social behaviour, 2, éds. Higgins E. T. et Sorentino R.,
use of feelings in decision making, Journal of New-York, Guilford, 527-561.
Consumer Research, 25, 2, 144-159. Schwarz N., Clore G. L. (1996), Feelings and phenomenal
Philippot P. (1998), Psychologie pathologique des processus experiences. Social psychology : handbook of basic
émotifs et expressifs, Syllabus de cours, Faculté des principles, éds. Higgins E. T., Kruglanski A. W., New
sciences psychologiques et de l’éducation, Université York, Guilford, 433-465.
Catholique de Louvain, Louvain-La-Neuve. Shieff D., Vanhamme J., Brodie R., Lindgreen A. (2000),
Plichon V. (1998), La nécessité d’intégrer les états affectifs à Customer delight and operational excellence : emo-
l’explication du processus de satisfaction du consom- tional versus rational determinants of perceived excel-
mateur. Actes de la Conférence de l’Association lence in service processes. QUIS7 – Service quality in the
Française du Marketing, 14, 2, éds. Saporta B., new economy : interdisciplinary and international
Trinquecoste J. F, Bordeaux, IAE, 671-694. dimensions, éds. Johnston R., Edvardsson B., Scheuing
Plutchik R. (1980), Emotion : a psychoevolutionary synthe- E. E., Brown S. W., New York, International Service
sis, New York, Harper & Row. Quality Association Inc., 436-444.
Price L. L., Arnould E. J., Deibler S. L. (1995), Siegel S., Castellan N. J. (1988), Nonparametric statistics
Consumers’emotional responses to service encounters, for the behavioral sciences, New-York, McGraw Hill.
International Journal of Service Industry Management, Söderlund M. (1998), Customer satisfaction and its conse-
6, 3, 34-63. quences on customer behaviour revisited : the impact of
Rao S. H., Sievers G. L. (1995), A robust partial correlation different levels of satisfaction on word-of-mouth, feed-
measure. Journal of Nonparametric Statistics, 5, 1, 1-20. back to supplier and loyalty, International Journal of
Reisenzein R (2000), Exploring the strength of association Service Industry Management 9, 2, 169-188.
between the components of emotion syndrome : the Stiensmeier-Pelster J., Martini A., Reisenzein R (1995),
case of surprise, Cognition and Emotions, 14, 1, 1-38. The role of surprise in the attribution process,
Reisenzein R., Meyer W-U., Schützwohl A. (1996), Cognition and Emotion, 9, 1, 5-31.
Reactions to surprising events : a paradigm for emotion Stone S. S., Kessler R. C., Haythornthwaite J. A. (1991),
research. Proceedings of the 9th Conference of the Measuring daily events and experiences : decisions for
International Society for Research on Emotions, éd. the researcher, Journal of Personality, 59, 3, 575-607.
Frijda N. H., Toronto, ISRE, 292-296. Swan J. E., Oliver R. L. (1989), Postpurchase communica-
Richins M. L. (1997), Measuring emotions in the consump- tions by consumers, Journal of Retailing, 65, 4, 516-
tion experience, Journal of Consumer Research, 24, 2, 533.
127-146. Tomkins S. S. (1980), Affect as amplification : some modi-
Rimé B. (1999), Questions approfondies de psychologie fications in theory. Emotion : theory, research and
expérimentale : émotions et expression, Syllabus de experience : theories of emotion, 1, éd. Plutchik R.,
cours, Faculté des sciences psychologiques et de l’édu- London, Academic Press, 141-164.
cation, Université Catholique de Louvain, Louvain-La- Tse D. K., Wilton P. C. (1988), Models of consumer satis-
Neuve. faction formation : an extension, Journal of Marketing
Rumelhart D. E. (1984), Schemata and the cognitive sys- Research, 25, 2, 204-212.
tem. Handbook of social cognition, 1, éds. Wyer R.S. Vanhamme J. (1999), La surprise et son influence sur la
Jr., Srull T. K, Hillsdale, NJ, Lawrence Erlbaum satisfaction des consommateurs. Actes de la
Associates Inc, 161-188. Conférence de l’ Association Française du Marketing,
Rust R. T., Oliver R. L. (2000), Should we delight the cus- 15, 2, éd. Usunier J.C., Hetzel P., Strasbourg, IAE,
tomer?, Journal of The Academy of Marketing Science, 809-839.
28, 1, 86-94. Vanhamme J., (2000), The link between surprise and satis-
Rust R. T., Zahorik A. J., Keiningham T. L. (1996), Service faction : an exploratory research on how best to meas-
marketing, New York, Harper Collins. ure surprise, Journal of Marketing Management, 16, 6,

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
22 Joëlle Vanhamme

565-582. of Marketing Research, 24, 3, 258-270.


Vanhamme J., Lindgreen A., Brodie R. J. (1999), Taking Westbrook R. A., Oliver R. L. (1991), The dimensionality of
relationship marketing for a joyride : the emotion of consumption emotion patterns and consumer satisfac-
surprise as a competitive marketing tool. Proceedings tion, Journal of Consumer Research, 18, 1, 84-91.
of the Annual Conference of the Australia and New Wheeler L., Reis H. T. (1991), Self-recording of everyday
Zealand Marketing Academy, éds. Cadeaux J., Uncles life events : origins, types and uses, Journal of
M., New South Wales, UNSW, CD-Rom. Personality, 59, 3, 339-354.
Vanhamme J., Lindgreen A. (2000), But, I thought it was Wyer R. S., Srull T. K. (1989), Memory and social cognition
much bigger.… Academy of Marketing 2000 in its social context, Hillsdale, NJ, Lawrence Erlbaum
Proceedings : Bridging the Divide – When Theory Associates, Inc.
Meets Practice, éd. Mayer R., Derby, Niche
Publications UK Ltd, CD-Rom. Zeitlin D.M., Westwood R.A. (1986), Measuring emotional
Vanhamme J., Snelders D. (2000), ’Oh! … WOW! How surprise response, Journal of Advertising Research, 26, 5, 34-44.
enhances satisfaction. Advances in Consumer Research, Zillmann D. (1979), Hostility and aggression, Hillsdale,
éds. Gilly M.C. et Meyers-Levy J., Salt Lake City, Utah, Lawrence Erlbaum Associates, Inc.
Association for Consumer Research, sous presse. Zillmann D. (1983), Transfer of excitation in emotion
Westbrook R. A. (1987), Product/consumption-based behavior. Social psychophysiology, éds. Cacioppo J. T. et
affective responses and postpurchase process, Journal Petty R. E, New-York, Guilford, 215-240.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 23

ANNEXE A1.

Echelles utilisées

Items de l’échelle DES des émotions

Attentif(ve), Ecoeuré(e), Amusé(e) Terrifié(e)


En colère Cafardeux(se) Concentré(e) Stupéfait(e)
Triste Révolté(e) Apeuré(e) Dégouté(e),
Alerte, vif Dédaigneux(se) Joyeux(se) Surpris(e)
Effrayé(e) Répugné(e) Déprimé(e) Méprisant(e)
Irrité(e) Etonné(e) Gai(e)

(intensité ressentie de l’émotion à coter de 1 [« pas du tout »] à 5 [« autant qu’on puisse l’être »])

Item de l’échelle de non-confirmation des attentes

(Evaluation de l’expérience globale par rapport aux attentes)

Beucoup Un peu mieux Assez bien, ce à Un peu moins Beaucoup moins


mieux qu’attendue quoi je bien qu’attendue bien qu’attendue
qu’attendue m’attendais

(5) (4) (3) (2) (1)

Items de l’échelle de SAT

J’étais satisfait(e) de cette expérience de consommation / achat


Si j’avais dû tout recommencer, j’aurais consommé / acheté à nouveau le même produit / service
Acheter/consommer ce produit/service fut un bon choix
Ma décision concernant l’achat / la consommation de ce produit / service était mauvaise.
J’ai eu une bonne idée quand j’ai décidé d’acheter/consommer ce produit / service
Je n’étais pas content d’avoir consommé/acheté ce produit/service

(évaluation à coter de 1 [ « pas du tout d’accord »] à 10 [« tout à fait d’accord »])

Item de l’échelle DT

7 6 5 4 3 2 1

Enchanté Content En grande partie Mitigé ; En grande partie Pas content Furieux
satisfait ni satisfait, insatisfait
ni insatisfait

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
24 Joëlle Vanhamme

ANNEXE A2.

Exemples d’expériences surprenantes (extraits des journaux de bord)

Nouveau produit

Extrait 1 (surprise positive). « Il s’agit de la vinaigrette à la framboise de chez Reddy. Je l’ai mise dans une salade
composée : salade de blé rouge, salade verte, endives. Pas grasse, légère, très bon goût. Pas eu besoin d’ajouter
d’autres ingrédients ». [extrait du journal d’une femme, mariée, 39 ans, infirmière]

Extrait 2 (surprise négative). « Grande surface, j’ai pris un flacon de bain mousse, j’ai changé de marque,
marque peu connue. Je suis passée à la caisse, retour à la maison en voiture. Le soir, lors du bain, j’ai utilisé le pro-
duit qui, mélangé à l’eau, ne donnait pas du tout la même odeur que dans le flacon. Déçue ». [extrait du journal d’une
femme, veuve, 48 ans, infirmière]

Qualité/efficacité du produit/service

Extrait 3 (surprise positive). « N’ayant plus de mon shampooing habituel, j’ai emprunté celui de mes enfants
(…). Ne pique vraiment pas les yeux, cheveux très doux, très flous, je suis vraiment ravie. J’en achèterai encore et
non plus rien que pour les enfants mais pour les adultes aussi ». [extrait du journal d’une femme, mariée, 39 ans,
infirmière]

Extrait 4 (surprise positive). « Achat anti-gel lave-glace. Je me demandais où j’allais bien trouver l’endroit pour
verser ce produit (je suis nouvelle conductrice) quand le pompiste m’a proposé de le faire sans que je lui
demande. J’ai été agréablement surprise ». [extrait du journal d’une femme, mariée, 40 ans, employée]

Extrait 5 (surprise négative). « Cet après-midi, j’ai voulu nettoyer la voiture que j’avais reprise au garage (je suis
maniaque et méticuleuse, mon véhicule j’y suis 5 heures par jour, donc j’entends que ce qui me sert de bureau soit
propre et impeccable à l’intérieur). J’ai donc voulu nettoyer celui-ci et je me suis rendue compte que mes tapis pleins
et mes sièges (en tissus) étaient imbibés de ponçage séché et qu’il fait trop froid pour passer du temps à tout
désincruster et qu’il faudra attendre pour le faire. (…) J’ai l’habitude de ces services-là et je suis très surprise que l’on
n’ai pas fait plus attention que ça à ma voiture mais je sais de source sûre que les jeunes qui sont là maintenant se
foutent de leur travail ». [extrait du journal d’une femme, divorcée, 43 ans, employée (assistante sociale)]

Défectuosité ou mauvais fonctionnement du produit/service

Extrait 6 (surprise négative). « A mon retour du travail, je décide de préparer des vêtements à mettre dans la
machine à laver. Je suis contente d’essayer un nouveau produit GB pour lessive. Je retire le bouchon et je constate
avec effarement qu’un objet flottait près du bouchon. Je regarde attentivement mais n’ai aucune idée de l’objet.
Après avoir versé un peu de produit dans un gobelet, je remarque une petite « tomate apéritif » qui flottait mais tout
à fait en bon état. Je fus très étonnée et j’ai hésité à utiliser le reste du produit. Mais après avoir respiré, regardé la
couleur, je décidai de l’utiliser quand même car j’ai horreur du gaspillage ! J’ai bien pensé à reporter le produit au
GB mais par manque de temps, je décide de l’utiliser … mais sans y remettre la tomate ! ! J’espère que ma lessive
n’en sera pas tachée." [extrait du journal d’une femme, divorcée, 47 ans, employée (assistante sociale)]

Extrait 7 (surprise négative). « Utilisation d’un nouveau photocopieur au travail. Seule dans le local, 27
exemplaires format A3 pour le responsable. Le photocopieur indique bourrage dès la première feuille introduite.
Grandement étonnée car il s’agit d’un nouveau photocopieur digital, dont le représentant a vanté les mérites → bour-
rage RARISSIME ! J’allais pouvoir normalement terminer très vite mon travail avec un engin de ce genre et pouvoir

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 25

passer à autre chose. Ce ne fut pas le cas, j’ai passé mon après-midi à râler et à débloquer des feuilles A3 ».
[extrait du journal d’une femme, mariée, 42 ans, rédacteur]

Extrait 8 (surprise négative). « Après 16 h, les enfants voulaient voir l’émission ‘bla-bla’ à la TV, puis la télé
s’est coupée. Surprise, personne ne s’y attendait ! » [extrait du journal d’une femme, divorcée, 39 ans, infirmière]

Rapport qualité-prix ou prix

Extrait 9 (surprise positive). « Je me trouvais dans un café à Charleroi avec une amie, nous avons passé notre
commande, elle, un café et moi, un chocolat chaud et je fus agréablement surprise par la qualité et surtout la
quantité de chocolat servie. (…) Je m’attendais à une tasse normale et je fus surprise d’avoir toute une petite cafetière
avec trois tasses remplies ». [extrait du journal d’une femme, mariée, 37 ans, aide-ménagère]

Extrait 10 (surprise positive). « Je me trouvais chez Superconfex avec ma fille et surprise, elle a trouvé un pull
qui lui plaisait à un prix tout à fait abordable. J’espérais que ma fille trouverait ce dont elle avait envie. J’étais heu-
reuse qu’elle trouve et mieux encore en rapport avec mon budget ». [extrait du journal d’une femme, mariée, 40 ans,
employée]

Extrait 11 (surprise négative). « J’allais acheter des jouets pour la Saint-Nicolas et d’une part, il y avait énor-
mément de monde et d’autre part, j’ai été stupéfaite de voir à quel point le prix des jouets était élevé ». [extrait du
journal d’une femme, divorcée, 47 ans, courtier d’assurance]

Coïncidences

Extrait 12 (surprise positive). « Chez moi au téléphone, demandant des renseignements concernant l’achat
d’un manuel de solfège. Confirmation qu’il existe en magasin, je demande à la personne de m’en réserver un, puis,
je donne mon nom et prénom et elle me demande ‘une telle de telle localité ?’ et me dit qui elle est : surprise. Coup
de téléphone beaucoup plus personnalisé ». [remarque : les deux personnes se connaissaient]. [extrait du journal
d’une femme, divorcée, 39 ans, infirmière]

Geste du vendeur

Extrait 13 (surprise positive). « Pour le souper de la Saint-Nicolas de notre club de marche, j’ai la responsabilité
d’acheter du vin rouge. Le vin, nous le servons au moment du souper, soit entre 18.30 et 20.00 heures. En faisant le
tour des vins dans le magasin, je constate que le beaujolais nouveau est en tête de tous les vins. Le prix est de 97 FB
[2.4 Euro] la bouteille. Première surprise (moins de 100 FB [2.5 Euro] la bouteille). A ce moment là, je croise le
gérant du magasin et je profite de lui demander une réduction vu le nombre en lui expliquant que c’est dans le cadre
de la fête de St-Nicolas. Deuxième surprise de la journée, il me vend les bouteilles au prix de 90FB [2.2 Euro] l’unité
et en plus, il offre pour les participants de la fête 3kg de bonbons et de biscuits. (…) Je ne m’attendais pas du tout à
avoir une réduction de 7 FB [0.2 Euro], à acheter du vin à moins de 100 FB [2.5 Euro], à recevoir 3kg de bonbons et
biscuits gratuits ». [extrait du journal d’un homme, marié, 33 ans, éducateur sportif]

Problèmes de rupture de stock

Extrait 14 (surprise négative). « En présentant la carte, le serveur nous a dit qu’il nous était impossible de
choisir une boisson chaude car appareils défectueux. Choix d’une Leffe, d’une Kriek et d’une Scotch, alors que nous
avions froid!". [extrait du journal d’une femme, divorcée, 39 ans, infirmière]

Extrait 15 (surprise négative). « Au bureau, seule en communication avec la standardiste du magasin


QUELLE. Surprise car l’article n’existe plus en stock alors qu’il s’agissait du nouveau catalogue, je suis doublement
étonnée que les articles soient déjà tous écoulés. Je désirais le blouson et je le voulais le plus rapidement possible, je
m’attendais d’ailleurs à le recevoir le lendemain puisque les commandes par téléphone sont plus rapides. J’étais donc

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
26 Joëlle Vanhamme

très étonnée, je ne m’attendais pas du tout à ce qui s’est passé." [extrait du journal d’une femme, mariée, 42 ans,
rédacteur]

Extrait 16 (surprise négative). « Dans une librairie, j’ai été surpris car j’avais vu le livre que je voulais acheter
plus tôt et à plusieurs reprises, et jamais, je ne l’avais acheté car doute point de vue utilité. Aujourd’hui, je suis décidé
à l’acheter et il n’est plus en rayon, je dois le commander. J’avais vraiment envie d’acheter ce livre et je n’ai pu le
faire ! » [extrait du journal d’un homme, marié, 39 ans, assistant social]

L’article ne correspond pas à ce qui a été commandé

Extrait 17 (surprise négative). « Consommation d’un sandwich au fromage (sans cornichon ni petit oignon. Je
l’ai commandé au serveur de cette manière), en compagnie de mon époux. J’étais irritée car j’ai dû enlever avec mes
doigts les oignons et cornichons qui se trouvaient dans mon pain alors que je l’avais commandé sans. Le plus éner-
vant était de manger ce pain qui avait déjà pris le goût des oignons et cornichons que je n’aime pas du tout ». [extrait
du journal d’une femme, mariée, 42 ans, rédacteur]

Faible choix / achat forcé

Extrait 18 (surprise négative). « Je me trouvais dans le bureau avec mon fils. Nous étions sur internet à la
recherche de renseignements sur les ONG mais en néerlandais. J’ai été une première fois surprise et déçue en
découvrant que j’avais un vaste choix de sources en français et en anglais mais presque rien en néerlandais.
Deuxième surprise : on me propose un avant-goût d’articles extraits d’un magazine qu’il faut bien sûr commander
et payer sans savoir s’il comprend quelques lignes sur le sujet ou un dossier complet de plusieurs pages. Cela me
déçoit mais je n’ai pas trop le choix!" [extrait du journal d’une femme, mariée, 37 ans, mère au foyer]

Facteurs liés à l’atmosphère d’achat/consommation

Extrait 19 (surprise positive). « La surprise se situait à plusieurs niveaux. 1) nouveau collègue dont je ne
savais rien, 2) restaurant que je n’avais jamais fréquenté, 3) nous avons demandé à la restauratrice de choisir le plat
pour nous. Tout était inattendu, la personnalité du collègue, le fait d’aller au resto et dans un établissement
inconnu. Enfin, la fantaisie spontanée de laisser la patronne choisir le menu. L’effet de surprise tient à la découverte
pour les deux premiers et au désir d’être surpris pour le troisième ». [extrait du journal d’un homme, marié, 52 ans,
cadre bancaire]

Extrait 20 (surprise négative). « (services autoroutiers) Sortie de chez le coiffeur, avenue de Frée à Uccles, à 16 : 10,
espérant être de retour à la maison vers 17 : 00. Bouchon, embouteillage. Beaucoup d’automobilistes m’énervaient !
Seule dans l’auto, pressée de rentrer, panique car je ne serai pas à l’heure de la sortie de la garderie. Je m’attendais à
quelques encombrements mais pas à ce niveau là. Je croyais qu’il me faudrait 30’ pour sortir de Bruxelles ». [extrait du
journal d’une femme, divorcée, 39 ans, infirmière]

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs 27

ANNEXE A3

Tableau 4. – Moyennes et médianes pour les échelles de satisfaction

Expériences Expériences
positives négatives
SAT DT SAT DT
Non surprenant N 65 69 13 13
(surprise = 1) Moyenne 9.07 5.35 7.6410 4.3077
Médiane 9.83 5.00 8.1667 4.0000
Surprenant N 100 101 33 36
(c’est-à-dire modérément Moyenne 8.4392 5.7921 5.7020 3.4167
et fort surprenant) Médiane 9.4167 6.0000 5.8333 3.0000
Modérément N 67 67 19 20
surprenant Moyenne 8.07 5.49 6.5351 4.2500
(1< surprise 3) Médiane 9.00 6.00 6.6667 4.0000
Fort surprenant N 33 34 14 16
(surprise > 3) Moyenne 9.19 6.38 4.5714 2.3750
Médiane 10.00 7.00 4.7500 2.0000

Les moyennes et médianes pour les échelles de satisfaction DT et SAT reflètent bien le comportement différent
de ces échelles selon le type d’échantillon considéré constaté dans le tableau 3. En effet, pour l’échantillon
d’expériences négatives, l’on peut voir que les moyennes de satisfaction décroissent selon que l’on est pas surpris à
très surpris (en passant par modérément surpris) et, ce, indépendamment de l’échelle de satisfaction utilisée : la
moyenne pour SAT [DT] passe de 7.64 à 6.54 à 4.57 [4.31 à 4.25 à 2.38]. Par contre, pour l’échantillon d’expé-
riences positives, la satisfaction ne croît en fonction du niveau de surprise que pour l’échelle DT (5.35 à 5.49 à 6.38).
Pour l’échelle SAT, le niveau de satisfaction est quasi identique lorsque l’on est fort surpris (9.19) et pas surpris
(9.07) et inférieur lorsque l’on est modérément surpris (8.07) (sorte de relation en U) (les médianes fournissent des
résultats similaires). Ces résultats expliquent la corrélation significative entre SAT et surprise pour les expé-
riences positivement surprenantes ainsi que la corrélation non significative pour les expériences positives).
Remarque : Les corrélations plus élevées entre l’échelle DT et SAT pour les expériences négatives que pour les
expériences positives – reprises au tableau 3 – reflètent également le comportement différent des deux échelles.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
28 Joëlle Vanhamme

ANNEXE A4.

Tableaux de corrélations

Les corrélations non paramétriques et paramétriques entre les variables sont reprises dans les tableaux suivants
pour les différents échantillons.

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
Tableau 9. – Echantillon d’expériences total
Corrélations de rangs de Kendall Corrélations de Pearson
DT SAT DISC SURPR JOIE COLER TRIST PEUR DT SAT DISC SURPR JOIE COLER TRIST PEUR
SAT Corrélation ,394 ,635
Coefficient
Sig. ,000 ,000
(2-tailed)
N 243 243
DISC Corrélation ,621 ,313 ,755 ,495
Coefficient
Sig. ,000 ,000 ,000 ,000
(2-tailed)
N 259 245 259 245
SURPR Corrélation ,095 -,124 ,126 -,031 -,198 ,082
Coefficient
Sig. ,056 ,013 ,012 ,623 ,002 ,182
(2-tailed)
N 260 246 263 260 246 263
JOIE Corrélation ,375 ,197 ,280 ,190 ,475 ,309 ,368 ,242
Coefficient
Sig. ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000
(2-tailed)
N 260 246 263 265 260 246 263 265
COLER Corrélation -,410 -,350 -,451 ,250 -,274 -,595 -,466 -,521 ,414 -,265
Coefficient
Sig. ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000
(2-tailed)
N 260 246 263 265 265 260 246 263 265 265
TRIST Corrélation -,313 -,299 -,262 ,107 -,141 ,415 -,285 -,212 -,238 ,069 -,162 ,322
Coefficient
Sig. ,000 ,000 ,000 ,043 ,006 ,000 ,000 ,001 ,000 ,264 ,008 ,000
(2-tailed)
N 260 246 263 265 265 265 260 246 263 265 265 265
PEUR Corrélation -,079 -,061 -,060 ,242 -,034 ,251 ,136 -,219 -,196 -,142 ,305 -,049 ,398 ,120

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
Coefficient
Sig. ,152 ,272 ,286 ,000 ,514 ,000 ,021 ,000 ,002 ,022 ,000 ,423 ,000 ,051
(2-tailed)
N 260 246 263 265 265 265 265 260 246 263 265 265 265 265
DÉGOÛT Corrélation -,378 -,261 -,393 ,238 -,258 ,637 ,310 ,220 -,508 -,339 -,427 ,335 -,247 ,805 ,231 ,380
Coefficient
Sig. ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000
(2-tailed)
N 260 246 263 265 265 265 265 265 260 246 263 265 265 265 265 265
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs
29
30
Tableau 10. – Echantillon d’expériences positives et d’expériences positivement surprenantes

Corrélations de rangs de Kendall Corrélations de Pearson


DT SAT DISC SURPR DT SAT DISC SURPR
SAT Corrélation ,267 ,435
Coefficient
Sig.(2-tailed) ,000 ,000
Joëlle Vanhamme

N 162 162
DISC Corrélation , 514 ,186 ,611 ,280
Coefficient
Sig. (2-tailed) ,000 ,004 ,000 ,000
N 170 165 170 165
SURPR Corrélation ,301 ,014 ,415 ,360 ,043 ,479
Coefficient
Sig. (2-tailed) ,000 ,815 ,000 ,000 ,584 ,000
N 170 165 173 170 165 173

EXPÉRIENCES POSITIVES
JOIE Corrélation ,294 ,207 ,157 ,250 ,374 ,323 ,209 ,355
Coefficient ,000 ,000 ,010 ,000 ,000 ,000 ,006 ,000
Sig. (2-tailed)
N 170 165 173 174 170 165 173 174
SAT Corrélation ,388 ,568
Coefficient
Sig. (2-tailed) ,000 ,000
N 97 97
DISC Corrélation ,561 ,280 ,674 ,417
Coefficient
Sig. (2-tailed) ,000 ,001 ,000 ,000
N 101 100 101 100
SURPR Corrélation ,330 ,240 ,305 ,354 ,234 ,352

EXPERIENCES
Coefficient

POSITIVEMENT
SURPRENANTES
Sig. (2-tailed) ,000 ,002 ,000 ,000 ,019 ,000
N 101 100 104 101 100 104

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
JOIE Corrélation ,308 ,329 ,138 ,309 ,387 ,470 ,180 ,427
Coefficient
Sig. (2-tailed) ,000 ,000 ,077 ,000 ,000 ,000 ,067 ,000
N 101 100 104 104 101 100 104 104
Tableau 11. – Echantillon d’expériences négatives et d’expériences négativement surprenantes

Corrélations de rangs de Kendall Corrélations de Pearson


DT SAT DISC SURPR COLER TRIST PEUR DT SAT DISC SURPR COLER TRIST PEUR
SAT Corrélation Coefficient ,685 ,826
Sig. (2-tailed) ,000 ,000
N 46 46
DISC Corrélation Coefficient ,760 ,612 ,847 ,726
Sig. (2-tailed) ,000 ,000 ,000 ,000
N 48 45 48 45
SURPR Corrélation Coefficient -,501 -,406 -,654 -,642 -,566 -,739
Sig. (2-tailed) ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000
N 49 46 49 49 46 49
COLER Corrélation Coefficient -,515 -,314 -,552 ,584 -,631 -,534 -,597 ,768
Sig. (2-tailed) ,000 ,005 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000 ,000
N 49 46 49 50 49 46 49 50
TRIST Corrélation Coefficient ,153 ,027 ,175 -,129 -,197 ,179 ,112 ,205 -,169 -,108
Sig. (2-tailed) ,177 ,807 ,136 ,235 ,074 ,219 ,457 ,159 ,241 ,456
N 49 46 49 50 50 49 46 49 50 50

EXPÉRIENCES POSITIVES
PEUR Corrélation Coefficient -,258 -,210 -,190 ,321 ,252 -,089 -,391 -,360 -,281 ,410 ,432 -,017
Sig. (2-tailed) ,039 ,087 ,145 ,008 ,039 ,471 ,005 ,014 ,050 ,003 ,002 ,909
N 49 46 49 50 50 50 49 46 49 50 50 50
DÉGOUT Corrélation Coefficient -,452 -,228 -,438 ,494 -,595 -,168 ,300 -,508 -,256 -,452 ,587 ,738 -,120 ,424
Sig. (2-tailed) ,000 ,045 ,000 ,000 ,000 ,140 ,017 ,000 ,086 ,001 ,000 ,000 ,406 ,002
N 49 46 49 50 50 50 50 49 46 49 50 50 50 50
SAT Corrélation Coefficient ,705 ,835
Sig. (2-tailed) ,000 ,000
N 33 33
DISC Corrélation Coefficient ,777 ,612 ,864 ,686
Sig. (2-tailed) ,000 ,000 ,000 ,000
N 35 32 35 32
SURPR Corrélation Coefficient -,595 -,440 -,635 -,689 -,583 -,694
Sig. (2-tailed) ,000 ,001 ,000 ,000 ,000 ,000

Downloaded from ram.sagepub.com at UNIV OF UTAH SALT LAKE CITY on November 28, 2014
N 36 33 36 36 33 36
COLER Corrélation Coefficient -,513 -,308 -,485 ,537 -,603 -,501 -,501 ,727
Sig. (2-tailed) ,000 ,019 ,000 ,000 ,000 ,003 ,002 ,000
N 36 33 36 37 36 33 36 37

EXPERIENCES
POSITIVEMENT
TRIST Corrélation Coefficient ,047 -,035 ,073 ,002 -,050 ,068 ,012 ,065 -,041 -,007

SURPRENANTES
Sig. (2-tailed) ,727 ,795 ,603 ,989 ,698 ,692 ,945 ,707 ,808 ,966
N 36 33 36 37 37 36 33 36 37 37
PEUR Corrélation Coefficient -,263 -,218 -,149 ,283 ,223 -,046 -,376 -,358 -,240 ,395 ,402 ,027
Sig. (2-tailed) ,068 ,131 ,330 ,041 ,111 ,748 ,024 ,041 ,158 ,016 ,014 ,875
L’influence de la surprise sur la satisfaction des consommateurs

N 36 33 36 37 37 37 36 33 36 37 37 37
DÉGOÛT Corrélation Coefficient -,516 -,279 -,448 ,537 ,669 -,046 ,293 -,557 -,300 -,450 ,627 ,788 ,006 ,427
Sig. (2-tailed) ,000 ,036 ,001 ,000 ,000 ,731 ,042 ,000 ,089 ,006 ,000 ,000 ,974 ,008
N 36 33 36 37 37 37 37 36 33 36 37 37 37 37
31

Vous aimerez peut-être aussi