Vous êtes sur la page 1sur 60

Psychologie des

adolescents
Plan

1.  Adolescents d’aujourd’hui

2.  Eléments de psychologie

3.  Les conduites à risque

4.  Le harcèlement scolaire


Référen8el des compétences professionnelles des
mé8ers du professorat et de l'éduca8on (2013)

Compétences communes à tous les professeurs


et personnels d'éducaMon
•  3. Connaître les élèves et les processus
d'apprenMssage
•  4. Prendre en compte la diversité des élèves
•  6. Agir en éducateur responsable et selon des
principes éthiques
•  10. Coopérer au sein d'une équipe
1/ Adolescents d’aujourd’hui
•  Combien sont-ils ?
-  Les 11-14 ans représentent en France 3 333 922
personnes tandis que les 15-18 ans sont 3 339 704
(Insee, 2017). Total = 6 673 626
-  Environ 5 579 400 jeunes sont scolarisés dans le second
degré (Repères et références staMsMques 2017) :
3 315 000 au collège et 2 264 400 au lycée.
Ne pas oublier en plus = + 259 000 élèves apprenMs + 142
800 élèves de l’enseignement agricole + 72 000 élèves
scolarisés dans des établissements de santé 1er et 2nd
degré)
•  Les ados de collège à la loupe
Enquête HBSC 2014
site web Santé Publique France, 2016

1. Santé mentale et bien-être
2. Habitudes alimentaires, acMvité physique et
sédentarité
3. PercepMon du corps, corpulence et puberté
4. Handicap et maladie chronique
5. Santé dentaire
6. ExpérimentaMon de produits psychoacMfs
7. RelaMons amoureuses et sexualité
8. Vécu scolaire
9. Brimades, harcèlement, violences scolaires, bagarres
10. RelaMons familiales et relaMons avec les pairs
1.  Santé mentale et bien-être

-  Au collège, près de 9 élèves sur 10 se perçoivent en
bonne santé.
-  Plus de 8 élèves sur 10 perçoivent leur vie comme
étant posiMve.
-  Cependant, 4 élèves sur 10 déclarent des plaintes
somaMques et/ou psychologiques récurrentes.
Ex : difficulté à s’endormir (36,7%), irritabilité
(25,6%), nervosité (24,5%), déprime (17,3%) + mal
de dos (21,7%), mal de tête (17,3%), mal de ventre
(15,4%)
-  Les filles se perçoivent en moins bonne santé que les
garçons : moins bonne santé perçue, percepMon moins
posiMve de sa vie, plus grande prévalence de plaintes
somaMques et/ou psychologiques récurrentes et de signes
de mal-être et de souffrance psychique.
-  L’écart filles-garçons se creuse avec l’avancée dans la
scolarité, la santé mentale des filles suivant une évoluMon
négaMve entre la 6ème et la 3ème, alors que celle des garçons
reste stable.
-  ConsommaMon de médicaments au cours du dernier mois :
19,2 % des adolescents en ont consommé pour maux de
tête et 18,5 % pour maux de ventre,
6,4% des adolescents pour difficultés d’endormissement et
4,9% pour des symptômes de nervosité.

2. Habitudes alimentaires, ac8vité physique et
sédentarité
-  57% des collégiens déclarent prendre un peMt-déjeuner
les jours de classe, les garçons plus que les filles, les 6ème
et les 5ème plus que les 4ème et les 3ème.
-  63,6 % des collégiens déclarent consommer
quoMdiennement des fruits et/ou des légumes.
-  ConsommaMon quoMdienne de sucreries et de boissons
sucrées : 24,9% et 28,2%.
-  Si on cumule tout le temps passé devant un écran, semaine
et week-end compris, pour jouer ou travailler, les ados
consacrent 7h48 par jour à des acMvités devant un écran
(télévision, jeux vidéo, console, ordinateur, tablele,
smartphone …).
-  Plusieurs de ces acMvités se font de manière concomitante.
-  Garçons 8h18 > Filles 7h24
-  92,8% des collégiens dépassent le seuil maximum conseillé
à cet âge dans les recommandaMons internaMonales, soit 2
heures /jour devant un écran.
•  Seuls 13,1 % des collégiens déclarent praMquer
quoMdiennement une heure d’acMvité physique modérée
= durée correspondant au seuil minimum
internaMonalement recommandé pour les adolescents.
•  AcMvité physique quoMdienne : 17,4% des garçons, 8,5%
des filles.
•  Cele proporMon baisse au fur et à mesure des années
collège : 22,4% en 6° > 16,2% en 3° chez les garçons,
10,7% en 6° > 5,5% en 3° chez les filles).
•  La proporMon d’élèves praMquant très régulièrement un
sport (de quatre à sept fois par semaine) a globalement
augmenté entre 2010 et 2014, mais elle reste bien plus
forte pour les garçons que pour les filles (42,6 % vs 17,1%
en 2010 et 44,6% vs 23,2% en 2014).
3. Percep8on du corps, corpulence et puberté
-  La percep8on que les élèves ont de leur corps et leurs
praMques vis-à-vis du régime diffèrent fortement entre
filles et garçons, les filles se jugeant plus souvent trop
grosses (35,4 % des filles vs 20,9 % des garçons) et les
garçons plus souvent trop maigres (15,8 % des garçons
vs 11,3 % des filles). Avec l’avancée dans la scolarité,
les filles sont de moins en moins saMsfaites de leur
poids.
-  Bien que percep8on du corps, pra8que du régime et
corpulence concordent relaMvement bien les uns avec
les autres, 35,5 % des filles de corpulence normale se
trouvent un peu ou beaucoup trop grosses.
-  La corpulence : les filles sont plus souvent en
dessous du seuil de minceur IOTF 18,5 (20,0 % des
filles vs 15,6 % des garçons), les garçons plus
souvent en surcharge pondérale (13,2% des garçons
vs 9,9% des filles).

Courbe de Corpulence chez les filles de 0 à 18 ans Courbe de Corpulence chez les garçons de 0 à 18 ans
Références françaises et seuils de l’International Obesity Task Force (IOTF) Références françaises et seuils de l’International Obesity Task Force (IOTF)

Nom : Prénom : Date de naissance : Nom : Prénom : Date de naissance :

2 2
Indice de Masse Corporelle (IMC) = Poids (kg) / Taille (m) Indice de Masse Corporelle (IMC) = Poids (kg) / Taille (m)
s Insuffisance pondérale : < 3e percentile* s Insuffisance pondérale : < 3e percentile*
s Corpulence normale : 3e – 97e percentile* s Corpulence normale : 3e – 97e percentile*
s Surpoids (dont obésité) : • 97e percentile* ou • seuil IOTF-25** s Surpoids (dont obésité) : • 97e percentile* ou • seuil IOTF-25**
v obésité : • seuil IOTF-30** v obésité : • seuil IOTF-30**

IOTF-30 IOTF-30
Indice de Masse Corporelle (IMC) = Poids (kg) / Taille² (m)

Indice de Masse Corporelle (IMC) = Poids (kg) / Taille² (m)


Zone de surpoids IOTF-25 IOTF-25

Zone de surpoids

Zone d’insuffisance pondérale Zone d’insuffisance pondérale

Pour chaque enfant, le poids et la taille doivent être mesurés régulièrement. Pour chaque enfant, le poids et la taille doivent être mesurés régulièrement.
L’IMC est calculé et reporté sur la courbe de corpulence. L’IMC est calculé et reporté sur la courbe de corpulence.
Courbes de l’IMC diffusées dans le cadre du PNNS à partir des références françaises* issues des données de l’étude séquentielle française de Courbes de l’IMC diffusées dans le cadre du PNNS à partir des références françaises* issues des données de l’étude séquentielle française de
la croissance du Centre International de l’Enfance (Pr Michel Sempé), complétées par les courbes de référence de l’International Obesity Task la croissance du Centre International de l’Enfance (Pr Michel Sempé), complétées par les courbes de référence de l’International Obesity Task
Force (IOTF)** atteignant les valeurs 25 pour le surpoids (IOTF-25) et 30 pour l’obésité (IOTF-30) à l’âge de 18 ans. Force (IOTF)** atteignant les valeurs 25 pour le surpoids (IOTF-25) et 30 pour l’obésité (IOTF-30) à l’âge de 18 ans.
* Références françaises : Rolland Cachera et coll. Eur J Clin Nutr 1991 ;45:13-21. * Références françaises : Rolland Cachera et coll. Eur J Clin Nutr 1991 ;45:13-21.
** Références internationales (IOTF) : Cole et coll. BMJ 2000;320:1240-3. ** Références internationales (IOTF) : Cole et coll. BMJ 2000;320:1240-3.
•  4. Handicap et maladie chronique
-  Plus d’1 collégien sur 5 déclarent être porteur d’un handicap
ou d’une maladie chronique ayant été diagnosMqués par un
médecin et pour près de 4% des collégiens cele situaMon
restreint leur parMcipaMon à l’école.
-  Les allergies (54,1%) et l’asthme (33,3%) sont de loin les
diagnosMcs le plus souvent déclarés par les élèves.
-  Les élèves se déclarant porteurs d’un handicap ou d’une
maladie chronique rencontrent plus fréquemment que leurs
camarades des difficultés dans certaines tâches quoMdiennes,
surtout si leur condiMon restreint leur parMcipaMon à l’école.
-  La proporMon d’élèves déclarant souffrir d’une maladie
chronique ou d’un handicap est en légère augmentaMon (17%
en 2010 < 19,4% en 2014).
•  5. Santé dentaire
-  La proporMon d’élèves déclarant se brosser les dents plus
d’une fois par jour conformément aux recommandaMons
est élevée et a significaMvement augmenté entre 2010 et
2014 (69,0 % vs 77,8 %).
-  Les filles se brossent significaMvement plus souvent les
dents que les garçons.
-  3,7% des élèves ont des habitudes très défavorables
(brossage moins d’une fois par jour).


•  6. Expérimenta8ons de produits psychoac8fs

-  L’alcool reste de loin le produit le plus expérimenté par les


collégiens : 64,4% ont déjà consommé de l’alcool.
-  Les niveaux de consommaMon augmentent avec le niveau
scolaire : 49,4% en 6° < 79,9% en 3°.
-  Champagne + cidre (cercle familial) -> bière, spiritueux, vin,
prémix (pairs)
-  ConsommaMon supérieure chez les garçons.
-  28,1 % des élèves déclarent avoir déjà connu une ivresse à la fin
du collège.
-  27,8% des collégiens ont déjà fumé une cigarele.
-  ExpérimentaMon bien moins importante que celle de l’alcool en
6ème (10,3% vs 49,1%).
-  Nele augmentaMon de la consommaMon entre la 6ème (10,2%)
et la 3ème (49%).
-  ConsommaMon supérieure chez les garçons.
-  Usage quoMdien : à parMr de la 4ème (5,6%)
-  Nouveau : l’usage de la chicha (36,6% en 3ème) et de la cigarele
électronique (45,1% en 3ème)


-  La consommaMon de cannabis ne débute réellement qu’à
parMr de la 4ème = 1 élève sur 10 a déjà consommé du
cannabis (1,4% en 6ème).
-  Progression considérable en 3ème : 23,9% en 3ème.
-  ConsommaMon récente (mois dernier) en 3ème : 11,8%
des élèves
-  [ 17 ans => déjà consommé le produit : 47,8 % ;
consommaMon mensuelle : 25,5% ; consommaMon
régulière 9,2%]

hlp://www.maad-digital.fr/video/
les-videos-scienMfiques-de-la-
rentree-2016-sur-le-cannabis

•  7. Rela8ons amoureuses et sexualité
-  86% des élèves indiquent avoir déjà été amoureux.
-  70,4% sont déjà sorMs avec quelqu’un. AugmentaMon
de la 6° à la 3°.
-  La proporMon d’élèves déclarant des rapports sexuels
en 4° et en 3° reste modérée : respecMvement 9,2% et
18,2%.
-  Garçons > Filles
-  1,4% des collégiens de 4° et 3° ont déclaré des relaMons
sexuelles avant l’âge de 13 ans.
-  Pour 3,4% des élèves de 4° et 3° sexuellement iniMés, le
premier rapport sexuel a eu lieu avec une personne de
même sexe.
-  Premier rapport sexuel : 86,1% déclarent un usage de
préservaMf et/ou pilule.
•  8. Vécu scolaire
-  2/3 des collégiens déclarent aimer l’école.
-  13% disent ne pas l’aimer du tout.
-  PercepMon toujours plus posiMve chez les filles (F 71,0%
> G 60,5%)
-  La percepMon d’aimer beaucoup l’école s’altère
nelement entre le début et la fin du collège : garçons
6° 32,0% > garçons 3° 10,2% ; filles 6° 44,8% > Filles 3°
15,7%
-  Le désamour à l’égard de l’école augmente au fur et à
mesure des années collège. Ne pas aimer du tout
l’école : garçons 6° 9,7% < garçons 3° 20,3% ; filles 6°
3,6% < filles 3° 16,0%

-  La moiMé des collégiens esMment leurs résultats
scolaires bons ou très bons.
-  C’est davantage le cas des filles (55,2%) que des
garçons ( 49,4%).
-  Ca diminue au fur et à mesure du collège (61,6%
en 6° > 45,9% en 3°).
-  SenMment d’avoir des résultats inférieurs à ceux
des autres : 8,1% en 6° < 14,3% en 3°.
-  Les élèves français sont peu stressés par le
travail scolaire : 43,8% un peu + 31,0% pas du
tout stressés par le travail scolaire.
-  Cele proporMon plus élevée chez les garçons
79,6% que chez les filles 69,6% (donc plus
stressées que les garçons).
-  Le stress scolaire des filles augmente au cours
des années collège : 25,6% sont assez ou
beaucoup stressées en 6° < 36,3% en 3°.
-  21,6% des collégiens perçoivent les exigences
scolaires comme élevées (16,2% en 6° < 25,2%
en 3°).
-  31,2% des collégiens perçoivent un souMen élevé
de la part de leurs pairs, 54,3% un souMen de
niveau moyen.
-  80% des collégiens sont à l’heure, 3,1% en avance
et 16,9% en retard.
-  Elèves en retard : 18,8% garçons, 14,8% filles
-  La proporMon d’élèves en retard augmente au fur
et à mesure des années collège : 14,8% des
garçons de 6° < 22,3% en 3° ; 12,2% des filles de 6°
< 21,1% en 3°).
-  Certains indicateurs du vécu scolaire sont altérés
chez les élèves en retard : désamour pour l’école,
résultats jugés inférieurs à ceux des autres,
exigences scolaires élevées.
-  Ce n’est pas le cas du stress et du souMen perçu.
•  9. Brimades et harcèlement, violences scolaires,
bagarres
-  11,7 % des élèves rapportent avoir été harcelés
(critère : brimades deux fois ou plus par mois) au
collège au cours des deux derniers mois.
-  Brimades subies : pas de différence filles-garçons, ni
selon le niveau.
-  Brimades agies : proporMon plus importante chez les
garçons que chez les filles.
-  La proporMon des brimades agies augmente tout au
long de la scolarité.
-  Harcelés harceleurs 2,9% des élèves, Harceleurs non-
harcelés 6,3%, Harcelés non-harceleurs 8,8%, Non-
harceleurs non harcelés : 82%.
-  79,1% des élèves déclarent ne pas avoir subi de
violence dans l’enceinte scolaire.
-  Violence : coups, vol, racket, autres
-  Garçons davantage vicMmes de violence que les filles.
-  Les 6° sont davantage vicMmes de violence que les 3°.
-  Garçons de 6° : 30,1% ont déjà été vicMmes de violence.
-  Racket : marginal (2%) .
-  5,9% des élèves sont à la fois harcelés et vicMmes de
violence.
-  Bagarres : 47,2% des garçons déclarent s’être bagarrés
au cours de l’année > 21,6% des filles.
•  10. Rela8ons familiales et rela8ons avec les pairs
-  77% des collégiens esMment avoir un bon niveau de
dialogue avec au moins un de leurs parents.
-  Le dialogue est plus facile avec la mère (72% très facile ou
facile) qu’avec le père (54%).
-  Le dialogue se détériore au fur et à mesure des années
collège.
-  Seuls 37% des collégiens perçoivent posiMvement la
dynamique de communicaMon au sein du milieu familial.
-  69% des élèves perçoivent un souMen élevé de la part de
leur famille, plus souvent les garçons (74%) que les filles
(65%).
-  77% des collégiens déclarent prendre leur repas du soir tous
les jours avec leur père ou leur mère.
-  70% des élèves perçoivent un souMen élevé de la part
de leurs amis.
-  Plus souvent les filles (77%) que les garçons (63%).
-  74,4% des collégiens déclarent rencontrer leurs amis
en dehors de l’école avant 20h, 16,5% déclarent le
faire tous les jours.
-  35% des collégiens déclarent passer du temps avec
leurs amis après 20h (40,9% des garçons, 28,9% des
filles).
-  La proporMon de collégiens déclarant des sorMes avec
des amis en dehors de l’école avant et après 20h
augmente entre la 6° et la 3°.

2/ Eléments de psychologie

•  Processus psychiques
•  L’adolescence est une période de
transiMon de l’enfance à l’âge
adulte.
•  Période adaptaMve consMtuée de
changements rapides et associée
au démarrage de la maturaMon
pubertaire
•  11-12 ans -> 18-19 ans
•  L’adolescence est la résultante de l’adaptaMon de
l’individu à ses propres transformaMons biologiques et
psychologiques, dans un environnement familial et
culturel donné.
•  Ce changement s’accompagne sur un plan sociétal par
l’entrée au collège.
•  L’adolescence est consMtuée d’épreuves à traverser :
premières fois, prises de risque, rites de passage,
parcours iniMaMques, …


L’adolescence résumée en 5 points

1.  Matura8on pubertaire et sexualisa8on du


corps de l’adolescent
2.  Phase narcissique et crise iden8taire
3.  Rupture et travail de différencia8on familiale
4.  De l’héritage à la transmission
5.  Conduites d’essai, d’affirma8on de sa valeur et
inves8ssements nouveaux
1.  Matura8on pubertaire et sexualisa8on du corps de
l’adolescent :

-  croissance staturale et pondérale
-  corps sexué,
-  sexualisaMon des relaMons,
-  pulsions corporelles nouvelles,
-  intégraMon d’une nouvelle idenMté sexuée et de
nouveaux rôles sociaux

2.  Phase narcissique et crise iden8taire :
-  passage d’une pensée concrète à une pensée
hypothéMco-déducMve,
-  capacité à se penser dans le monde,
-  accès plus complet à la temporalité,
-  centraMon sur soi,
-  Qui suis-je ? Où vais-je ?
-  construcMon de soi, définiMon de son image,
développement de l’esMme de soi
-  phase égocentrique d’introspecMon = phase
narcissique
3.  Rupture et travail de différencia8on familiale
-  a{tudes et comportements d’opposiMon, de
transgression, d’affirmaMon de soi ( ex : bouderies,
claquement de portes, sarcasme, ironie…),
-  autonomisaMon psychique et comportementale,
-  acquisiMon et développement du libre-arbitre,
-  remaniements relaMonnels au sein de la famille,
-  nécessité pour les parents de se préparer à
« perdre leur enfant », à repenser leur projet de
vie, à accepter leur propre finitude
-  SubsMtuts parentaux et supports idenMficatoires :
les enseignants par ex.
4.  De l’héritage à la transmission
- inscripMon dans une conMnuité de l’enfance,
- inscripMon dans une filiaMon familiale, sociale et
culturelle,
- pour se construire, rupture provisoire de l’ado avec
son environnement infanMle,
- volonté d’être reconnu dans son nouveau statut
d’adulte,
- pour prolonger à son tour les valeurs et les normes
sociales qui l’ont construit.
5.  Conduites d’essai, d’affirma8on de sa valeur et
inves8ssements nouveaux
-  prouver sa valeur,
-  expérimenter de nouvelles conduites (en lien
avec son idenMté sexuée),
-  invesMssement des pairs,
-  nouveaux modes de socialisaMon,
-  intérêt pour la sexualité,
-  expérimentaMon de substances psychoacMves
(alenMon au risque de dérive addicMve)

3/ Les conduites à risque
•  Quelques conduites à risque
q  Risques rouMers
q  Risques sporMfs
q  Usage de produits psychoacMfs : tabac, alcool, cannabis, …
q  ConsommaMon excessive d’écrans : jeux vidéo, internet
q  Conduites sexuelles à risque
q  Troubles des conduites alimentaires
q  Fugue
q  Conduites délinquantes
q  Corps en souffrance et conduites auto-agressives
q  Bullying scolaire
q  Jeux dangereux
q  DéscolarisaMon
q  Comportement suicidaire
Les 5 premières causes de décès des adolescents
de 10 à 19 ans dans le monde en 2015 (OMS 2017)
Nombre de décès
Causes des décès

115 302
1. Accidents de la route

2. InfecMons des voies respiratoires 72 655
inférieures
67 149
3. Comportements auto-agressifs

63 575
4. Maladies diarrhéiques

57 125
5. Noyade
•  L’exemple du suicide

•  En France en 2012 : 464 décès chez les 15-24 ans, 868


décès chez les 25-34 ans. Total = 1332 morts / an.
•  Deuxième cause de mortalité après les accidents de la
route chez les 15-24 ans.
•  Pendaison > Arme à feu > Prise de médicament > Saut
d’un lieu élevé > Noyade > Autres
•  Au moins 50 000 tentaMves de suicide (TS) chaque année.
EsMmaMon basse. 2 à 3 tentaMves de suicide par jour chez
les adolescents.
•  9% des 14-19 ans ont déjà tenté de se suicider.
•  L’exemple du suicide

•  Plus de suicides chez les garçons, plus de TS chez les filles


•  Récidives entre 30-50 %. Nécessité d'un suivi.
•  Plus de 1/3 des jeunes ont déjà pensé que la vie ne valait
pas la peine d’être vécue.
•  Facteurs à risque = antécédents de tentaMve de suicide,
troubles mentaux associés (dépression, troubles anxieux,
…), antécédents familiaux, impulsivité, pertes parentales
précoces, isolement social, abus sexuel, toxicomanie,
consommaMon d’alcool…
•  Les signes d’alerte

q Il se renferme sur lui-même.


q Il est triste et irritable.
q Il a un rapport ambigu avec la nourriture et avec son
corps en général.
q Il fugue.
q Il s'alcoolise.
q Ses résultats scolaires sont en chute libre.
q  Le dialogue est rompu avec vous et avec les autres.
q Les suicidés deviennent pour lui un exemple ou un
modèle de courage.
•  Conduites à risque : éléments de défini8on
•  Les conduites à risque ont en commun de pouvoir
léser ou entraver l’avenir psychique, physique ou
social de l’adolescent.
•  But : permelre l’affirmaMon de soi, témoigner d’un
changement de statut, obtenir la reconnaissance de
ses parents, gagner l’admiraMon de ses pairs
•  Processus : régulaMon des affects + contrôle et
réappropriaMon de la situaMon
•  Les ados les plus vulnérables sont plus enclins à
melre en œuvre des conduites à risque plus
dangereuse et/ou moins structurantes.

•  ExploraMon de son environnement, recherche de
nouveauté ou d’excitaMon, quête de ses limites,
recherche d’indépendance, dépassement de soi,
recherche de bénéfices par rapport à ses pairs, …
•  Mise en jeu du corps et de son intégrité
•  SenMment de toute-puissance, senMment de maîtrise,
tentaMve de contrôle des événements
•  Equivalent d’un rite de passage
•  FoncMon de contrôle pulsionnel et de gesMon de
l’angoisse
•  Cela s’inscrit dans un contexte de fragilité individuelle
et/ou familiale et/ou environnementale
•  Différences en fonc8on du sexe

•  Les comportements masculins et féminins s’opposent.


•  Garçons -> mise en jeu de l’intégrité physique : Ivresse,
vitesse, conduite en état d’ébriété, suicides (abouMs)
•  Filles : usage de psychotropes, tentaMves de suicide,
troubles des conduites alimentaires, plaintes autour du
corps
•  Garçons : ils taisent plus souvent leur souffrance.
(+ déni).
•  Filles : elles ont plus de facilité à montrer qu’elle ne
vont pas bien et à parler de leurs émoMons. (+ plaintes).
•  Conduites à risque : c’est grave ?
•  La disMncMon entre conduites ordinaires et pathologiques
n’est pas toujours aisée.
•  Les conduites à risque doivent être replacées dans leur
contexte.
•  De plus, si certaines conduites à risque ont d’emblée des
conséquences dramaMques, d’autres vont être
dangereuses du fait de leur répéMMon.
•  D’autre part, certaines conduites, fluctuantes et
polymorphes au départ, peuvent se fixer et devenir
pathologiques.
•  On reMent que les ados les plus en souffrance associent
généralement des conduites à risque mulMples (on parle
de comorbidité).
Face aux conduites à risque
A éviter Préférer
l'absence de réacMon, être à son écoute et maintenir
l'indifférence, un dialogue constant,
la banalisaMon, lui faire prendre conscience
la démission par crainte du conflit, des dangers et des
la confrontaMon, conséquences de ses prises de
la dévalorisaMon, risque,
l'humiliaMon, recourir à une personne
les criMques excessives ou extérieure (PP, CPE, Infirmière
violentes, scolaire, Psy EN, …),
le rejet, faire preuve d'autorité, sans
l'exclusion, excès de mesures répressives.
l'abandon à ses praMques
dangereuses.
•  Que faire ?
Orienter, mais vers qui ?
•  Le CPE
•  L’infirmier/ère scolaire (-> médecin scolaire)
•  L’assistant/e social/e
•  Le Psy EN

Ne pas oublier : d’informer les parents !!!


Agir : mais comment ?
Le Comité d’EducaMon à la Santé et la Citoyenneté
(CESC)
•  Circulaire n°2016-114 du 10 août 2016
•  Missions :
1/ Contribuer à l’éducaMon à la citoyenneté
2/ Préparer le plan de prévenMon de la violence
3/ Proposer des acMons pour aider les parents en
difficulté et luler contre l'exclusion ;
4/ Définir un programme d’éducaMon à la santé et à la
sexualité et de prévenMon des conduites à risques.
Le parcours éducaMf de santé
•  Circulaire n°2016-008 du 28 janvier 2016
•  Maternelle -> lycée
•  3 axes :
1/ l'éducaMon à la santé, fondée sur le développement des
compétences psychosociales en lien avec le socle commun
de connaissances, de compétences et de culture ;
2/ la prévenMon : conduites à risques, conduites addicMves,
etc. ;
3/ la protecMon de la santé : environnement favorable à la
santé et au bien-être.
•  Un guide d’accompagnement de la mise en œuvre du
parcours éducaMf de santé (avec ancrage dans les contenus
d’enseignement)
4/ Le harcèlement scolaire

1 élève sur 10 est vic8me de harcèlement.



•  Le Harcèlement scolaire
•  De quoi parle-t-on ?
-  Harcèlement : violence répétée qui peut être verbale,
physique ou psychologique. Cele violence est le fait
d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une vicMme
qui ne peut se défendre.
-  Lorsqu’un enfant est insulté, menacé, balu, bousculé ou
reçoit des messages injurieux à répéMMon, on parle donc
de harcèlement.
-  3 caractérisMques :
1.  violence
2.  répéMMvité
3.  isolement
-  Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et
sur la sMgmaMsaMon de certaines caractérisMques, telles
que :
–  L’apparence physique (ex : poids, taille, couleur ou type
de cheveux)
–  Le sexe, l’iden8té de genre (ex : garçon jugé trop
efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), orientaMon
sexuelle ou supposée
–  Un handicap (physique, psychique ou mental)
–  Un trouble de la communica8on qui affecte la parole
(ex : bégaiement/bredouillement)
–  L’appartenance à un groupe social ou culturel parMculier
–  Des centres d’intérêts différents
-  Le harcèlement se développe en parMculier :

–  Lorsque le climat scolaire de l’établissement est
dégradé (mauvaise ambiance, mauvaises relaMons
entre les élèves et entre les adultes et les élèves)
–  Lorsque les situa8ons de harcèlement sont mal
iden8fiées par l’équipe éducaMve : il est
indispensable que les parents et les élèves ne soient
pas démunis face au signalement d’une situaMon de
harcèlement et que les sancMons soient adaptées et
éducaMves.
•  Agir contre le harcèlement
-  PoliMque naMonale sur le harcèlement : agir sur le
harcèlement et les cyberviolences par le climat
scolaire.
-  hlps://youtu.be/wN3E4e4ERw0
-  Non au harcèlement : appelez le 3020.
-  Net écoute (cyberharcèlement) : 0800 200 000
-  Sensibiliser, prévenir, former, prendre en charge
-  Axes : stratégie d’équipe, co-éducaMon, élèves
acteurs de la prévenMon, qualités de vie à l’école,
jusMce scolaire, partenariat
•  Le guide « Une école bienveillante face aux situaMons
de mal-être des élèves - guide à l’alenMon des
équipes éducaMves des collèges et des lycées » (sur
Eduscol.)
•  Quelques règles simples

-  Développer une écoute bienveillante et un regard


vigilant,
-  Prendre en compte toutes les formes de violences,
-  Porter alenMon à tous les signaux (retards, absences
répétées, changements de comportements:
agressivité, violence inhabituelle, isolement,
moqueries, affaires abimées...),
-  S’interposer immédiatement en tant qu’adulte dans et
en dehors de la classe,
-  Croiser les regards avec tous les acteurs concernés
dans ou autour de l’établissement : analyser, traiter,
sancMonner de façon éducaMve,
-  Associer les parents
-  Mener une acMon de prévenMon dans toutes les
classes ou sur tout un niveau mais pas uniquement
dans la classe concernée par une situaMon de
harcèlement pour éviter toute sMgmaMsaMon des
élèves
Conclusion
•  Travailler avec des adolescents : une chance !
•  Il s‘agit d’aider les ados à apprendre, à grandir, à
s’épanouir, à se socialiser, à trouver leur voie, …
•  Il convient d’agir en adulte pour les accompagner
dans leur parcours. « Pour nos ados, soyons
adultes ! »
•  ParMciper à l’éducaMon des ados, ce n’est pas de
tout repos … mais les ados comptent sur vous.

Pistes bibliographiques
§  ChrisMne CANNARD, Le développement de l’adolescent, De Boeck, 2015
§  Nicole CATHELINE, Souffrances à l’école, Albin Michel, 2016.
§  Pierre G. COSLIN, Psychologie de l’adolescent, Armand Colin, 2013
§  Robert COURTOIS, Les conduites à risque à l’adolescence, Dunod, 2011
§  Philippe JEAMMET, Pour nos ados, soyons adultes, Odile Jacob, 2010
§  Philippe JEAMMET, Adolescences : repères pour les parents et les
professionnels, La Découverte, 2012
§  Daniel MARCELLI et Alain BRACONNIER, Adolescence et
psychopathologie, Masson, 2013
§  Marie-Rose MORO, Troubles à l’adolescence dans un monde en
changement, Armand Colin, 2013
§  Xavier POMMEREAU, Le goût du risque à l’adolescence, le comprendre
et l’accompagner, Albin Michel, 2016.
Merci de votre aden8on !

Vous aimerez peut-être aussi