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Vachon augmente sa part du gâteau

Un nouveau produit pour les fêtes

Lionel Ettedgui était le nouveau président de la division boulangerie de Saputo inc.. Sous sa

direction, la division innovait rapidement en dynamisant ses anciennes marques, s’immisçant

dans de nouveaux créneaux et en relançant des anciens projets profitables. « Je veux que Vachon

(la division boulangerie de Saputo) soit de plus en plus innovante 1 », affirmait M.

Ettedgui. L’entreprise qui œuvrait dans le domaine de la transformation alimentaire dont le siège

social était à Montréal s’apprêtait ainsi à lancer, en octobre 2009, une nouvelle gamme de

gâteaux de marque Vachon. Ces nouveaux produits devaient être vendus dans les comptoirs

congelés et auprès d’un nouveau segment de marché, ce qui venait changer la stratégie de

distribution de Vachon. Selon M. Ettedgui, « On va chercher d'autres consommateurs. Une

clientèle plus nichée, le prix de vente de nos neuf produits étant légèrement plus élevé 2 ». Avec

l’approche de la période des fêtes, l’entreprise bénéficiait d’une fenêtre de temps restreinte et

opportune pour présenter ces nouveaux produits. Cependant il était clair que plusieurs actions

devaient mis en place pour exécuter ce lancement de produit avec doigté.

1
Historique de Vachon

C’est en 1923 que l’entreprise Vachon fut créée alors que Joseph-Arcade Vachon et son épouse

Rose-Anna Giroux achetaient la boulangerie Leblond et démarraient la production de pain et de

pâtisseries3. Un an plus tard, elle devenait une entreprise familiale sous le nom de J-A Vachon &

Fils4. Plus d’un quart de siècle plus tard, en 1960, avec le succès grandissant, l’entreprise

changeait de nom pour Vachon Inc.5 afin de mieux se positionner sur le marché de la pâtisserie

qui était devenu de plus en plus concurrentiel. En 1999, Saputo, un géant des produits laitiers

achetait Vachon tout en lui permettant de conserver sa marque à laquelle les Québécois s’étaient

attachés6. La transaction d’une somme de 283 millions de dollars incluait 5 usines au Québec et

en Ontario, 8 entrepôts régionaux non réfrigérés, 120 routes de grossistes-distributeurs franchisés,

un réseau de 12 000 points de vente au Canada, ainsi que 7 autres marques de biscuits et

biscottes7.

Saputo était une entreprise qui se spécialisait dans la transformation laitière et était l’un des 10

plus grands joueurs au monde dans son industrie8 et le plus important au Canada 9. L’entreprise

fabriquait des produits laitiers tels que du fromage, du lait et des sous-produits du lait 10. Depuis

2007, Saputo avait effectué plusieurs acquisitions telles que la coopérative laitière américaine

Alto pour 160 millions de dollars USD en février 2008, ainsi qu’une entreprise de transformation

2
de fromage au coût de 216 millions de dollars USD en février 2007 11. Ces investissements, ainsi

que l’augmentation de leurs ventes dans leurs marchés canadien et argentin avaient contribué à

augmenter ses revenus de 25%12, comme on peut le voir dans l’Annexe 1 qui présente les faits

saillants financiers de Saputo de 1999 à 2009.

En 2009, Vachon détenait 75%13 du marché des petits gâteaux au Québec que l’entreprise

distribuait grâce à des grossistes-distributeurs franchisés. Parmi son offre, on y trouvait plusieurs

gammes de produits sur les espaces tablettes non réfrigérés des détaillants (Image 1) 14. Il y avait

les gammes classiques : Jos. Louis, May West, Ah Caramel!; les gammes spécialités : petits

gâteaux, roulés, feuilletés, tartelettes et, en dernier lieu; la gamme Vachon matin! : Muffin15.

3
Image 1 : Les produits Vachon sur les étalages en épicerie

Les gâteaux Vachon n’étaient pas uniquement les préférés des Québécois; pendant la Seconde

Guerre mondiale, le tiers de la production était destinée à l’armée canadienne16. De plus, le gâteau

May West existait depuis plus de 80 ans, un classique de génération en génération17 (Image 2).

4
Image 2 : Le May West, un petit gâteau blanc et moelleux garni de crémage et recouvert d’un

enrobage chocolaté, se vendait à 3,49$ pour une boîte de 410 grammes contenant 6 gâteaux.

Les gâteaux éponges fourrés à la crème de Vachon étaient similaires aux gâteaux de marque

Twinkies, Ho Hos et Ding Dongs qu’on retrouvait aux États-Unis. D’ailleurs, les Roulés Suisses

de Vachon étaient nul autre que des Ho Hos pour lesquels Vachon détenait les droits de

fabrication et de distribution au Canada.

5
Récemment, l’entreprise mettait l’aspect de la saine nutrition de l’avant en éliminant les gras

trans de ses produits18. Depuis l’arrivée en février 200919 de M. Ettedgui, l’entreprise multipliait

les occasions d’innover et de faire face à la forte concurrence du marché des petits gâteaux. Une

idée avait inspiré M. Ettedgui. Celle de lancer Vachon sur le marché des gâteaux surgelés haut de

gamme avec des ingrédients de qualité. Il prévoyait vendre 50 millions de ces gâteaux en 3 ans 20

avec les saveurs petits fruits, triple chocolat, cappuccino et tiramisu offert à 10,99$ aux

consommateurs (Image 3). Les gâteaux surgelés seraient d’abord importés de France plutôt que

fabriqués par Vachon au Canada, afin de réduire les risques d’inventaire et de lancement de

produits plus rapidement. L’initiative ciblait des nouveaux consommateurs, c’est-à-dire une

clientèle plus nichée qui était prête à débourser plus pour un gâteau de qualité21.

Image 3 : Le gâteau surgelé Triple chocolat de 520 grammes que Vachon s’apprêtait à lancer

6
L’industrie de la boulangerie et de la pâtisserie

Les fabricants

Il y avait principalement deux types22 d’entreprises de fabrication dans l’industrie de la

boulangerie. Les grands fabricants produisaient leurs produits grâce à des boulangeries

industrielles. Tel qu’on peut le voir à l’Annexe 2, ce secteur était dominé par Maple Leaf Foods

(Multi-Marques23, Dempster’s24) et les Boulangeries Weston. On retrouvait également les

entreprises de fabrication artisanale qui étaient principalement de très petites entreprises.

La logistique

Dans les années 60, les fabricants livraient directement aux supermarchés 25. Vers les années 80,

les grands détaillants avaient créé des centres de distribution qui recevaient les produits des

fabricants puis distribuaient eux-mêmes la marchandise dans chacun de leur magasin26. Par

contre, certains fabricants avaient poursuivi avec la distribution directe en magasin, comme

l’entreprise de croustilles Frito-Lay27, la boulangerie industrielle Multi-Marques28 et Vachon29.

L’avantage pour ces fabricants était de s’assurer de la bonne exécution du marchandisage des

produits. Le marchandisage impliquait, entre autres, de mettre les publicités en lieu de vente, de

vérifier les dates de péremption des produits en tablette et de s’assurer de la bonne exécution du

7
planogramme chez les détaillants, le tout afin d’offrir un meilleur service aux consommateurs 30.

Ainsi, les employés des détaillants n’avaient pas à effectuer cette tâche pour les produits des

fabricants qui étaient livrés directement en magasin. D’autres fabricants utilisaient un modèle

hybride de distribution, tel Coca-Cola, qui distribuait directement en magasin pour la plupart des

détaillants à l’exception de certains détaillants où les produits étaient livrés vers leurs centres de

distribution. C’était notamment le cas avec Walmart suite à la demande de ce dernier31.

Les distributeurs

Au niveau des distributeurs, 5 types distincts se côtoyaient dans l’industrie. Il y avait les

grossistes distributeurs spécialisés dans la boulangerie et la pâtisserie; on en comptait 41 au

Québec32. Deuxièmement, on retrouvait les 29 grossistes distributeurs généralistes en

alimentation où les produits de boulangerie et de pâtisserie ne représentaient qu’une faible

proportion de leur volume33. Ceux-ci distribuaient toute sorte d’aliments tels que des viandes

fraîches ou congelées, de la charcuterie, des mets préparés, des fruits et légumes frais, en

conserve ou congelés34 et possédaient des camions réfrigérés. Troisièmement se trouvaient les 28

agents et courtiers de produits alimentaires qui distribuaient des produits alimentaires sans

toutefois être spécialisés en boulangerie et pâtisserie35. Quatrièmement, il y avait les grossistes-

distributeurs franchisés, des entrepreneurs indépendants, qui livraient les produits d’un fabricant

8
franchiseur tels Vachon et Multi-Marques36. Finalement, certains fabricants détenaient leur propre

flotte de camions et livraient vers les centres de distribution des détaillants. Dans tous ces cas, le

fabricant présentait tout de même ses produits directement au siège social des détaillants à l’aide

de ses propres gestionnaires aux comptes majeurs qui avaient comme objectif de faire référencer

ses produits sur la liste officielle du détaillant37.

Dans le modèle des grossistes-distributeurs franchisés, le fabricant vendait une route (un trajet) à

un franchisé qui possédait un camion de livraison. Le grossiste-distributeur franchisé prenait

possession des produits dans des entrepôts régionaux du fabricant et s’acquittait de la distribution

aux détaillants. En plus du droit d’entrée initial et des redevances payées tout au long de la durée

du contrat, le grossiste-distributeur franchisé achetait les produits du fabricant qu’il revendait à

profit aux détaillants qui se trouvaient sur sa route. C’était donc lui qui était ultimement

responsable des produits qui se retrouvaient sur les tablettes des détaillants. Il se pouvait ainsi

qu’il ajuste le planogramme préapprouvé en remplaçant un produit par un autre produit s’il

anticipait que ce dernier ait plus de succès. En contrepartie, le fabricant mettait à la disposition

du grossiste-distributeur franchisé plusieurs actifs et ressources tels son image de marque, ses

produits, un soutien publicitaire, de la formation au niveau des connaissances matérielles

(l’utilisation du camion, la manipulation des produits) et des connaissances des usages de

l’espace comme la lecture des planogrammes38 ainsi que d’autres savoir-faire spécifiques39. Avec

9
la signature du contrat, les grossistes-distributeurs franchisés étaient tenus par des obligations de

conformité et d’homogénéité vis-à-vis le fabricant qui incluait le respect de l’image, de l’offre

marketing, le partage d’information sur les ventes et les résultats d’exploitation et de la

performance économique et financière de la route40.

De manière générale, une relation franchiseur-franchisé pouvait parfois être source de conflits,

car il arrivait que les franchisés ne respectent pas les normes commerciales du franchiseur 41 ou

vice-versa. Par exemple, l’entreprise de meubles et de décoration Roche Bobois avait vécu un

conflit avec ses franchisés lorsque ces derniers ne respectaient pas l’image de marque désirée en

promouvant leurs produits dans des revues bas de gamme 42. Les franchiseurs pouvaient aussi

créer des conflits s’ils manquaient à leur obligation d’assistance, s’ils avaient des pratiques

restrictives de liberté, de surexploitation du réseau ou des franchisés ou, s’ils imposaient des prix

de vente inacceptables43. Par exemple, les franchisés des restaurants Dunkin’ Donuts avaient

actionné leur franchiseur pour incompétence, négligence, absence de soutien et d'assistance, et la

perte en valeur de la marque44,45 suite aux pertes de marché subies face à un concurrent. Parfois,

les conflits pouvaient émaner des deux parties comme ce fut le cas avec les restaurants Mikes,

Scores et Bâton Rouge. Les franchisés se plaignaient de l’échec des campagnes publicitaires et

promotionnelles, le coût élevé des aliments revendus aux franchisés, des erreurs dans le choix de

nouveaux produits et l'existence de contrats de franchise déraisonnables 46. Le franchiseur pour sa

10
part dénonçait les coupures des franchisés dans les normes de l’entreprise afin de réduire leurs

coûts d’opération nuisant ainsi à sa marque47.

Les détaillants

Au Québec, les ventes de produits de boulangerie et de pâtisserie s’effectuaient principalement

dans 3 types de commerce48. Il y avait premièrement les grands groupes de détaillants

alimentaires : Provigo (détenu par Loblaws), IGA (détenu par Sobeys) et Metro. Ceux-ci

opéraient sous différentes bannières et opéraient différents types de commerce (Annexe 3).

Ensemble, ces 3 épiciers se partageaient environ 70% du marché très consolidé de l’alimentation

générale. Pour sa part les épiceries Loblaws se différenciaient par une vaste gamme de produits

de marque maison, une plus grande variété de produits et une plus importante section de produits

prêts à servir que ses concurrents49. Par ailleurs, Loblaws proposait un gâteau renversé aux

pommes surgelé, à 7$, sous sa marque maison, qui était semblable à ceux qu’offrait Vachon 50. Il

était généralement reconnu que Metro, IGA et Loblaws offraient plus de services à leurs

consommateurs, en contrepartie le prix des produits était plus élevé. Loblaws et Metro étaient

chacun propriétaire d’une bannière d’épiceries au rabais, respectivement Maxi et Super C.

Deuxièmement, il y avait les épiceries indépendantes et les dépanneurs qui étaient souvent de

plus petite taille. Ceux-ci se partageaient un peu plus que 26% du marché des produits de

11
boulangerie et de pâtisserie au Canada (Annexe 4). Finalement, certains consommateurs

préféraient encourager des magasins spécialisés telles les boulangeries et les pâtisseries

artisanales, où on retrouvait des gâteaux frais.

Introduction de nouveaux produits chez les détaillants

Les détaillants étaient fortement sollicités par les fabricants qui tentaient d’introduire de

nouveaux produits sur le marché tel que présenté à l’Annexe 5 où l’on remarque qu’en 2008, 637

nouveaux produits de boulangerie surgelés avaient été lancés au Canada. De manière générale,

les fabricants obtenaient un taux d’introduction en magasin de 30%51 chez les détaillants

alimentaires nord-américains. Le président de Sobeys Québec expliquait sa situation de

détaillant : « S’il y a un produit qui entre, un autre doit sortir » 52 . Selon lui, chaque pouce de

tablette représentait de l’argent, chaque fabricant devait donc le convaincre que son produit

pouvait prendre la place d’un autre53. La décision revenait aux acheteurs, situés au siège social

des détaillants, premièrement d’ajouter ou non les produits sur la liste de référencement et

deuxièmement de mettre le produit dans le planogramme officiel. Cette dernière étape était

réservée pour les produits ayant un potentiel de succès plus élevé et garantissait un espace tablette

au fabricant. Si les produits figuraient sur le planogramme, l’acheteur effectuait une première

commande de produits pour leur centre de distribution, puis ces derniers étaient acheminés vers

12
les magasins. Toutefois, certains produits étaient introduits que sur la liste de référencement du

détaillant et devaient par la suite être commandés par les gérants de magasin. Dans ce cas, le

fabricant se devait de visiter chaque magasin du détaillant afin de faire accepter son produit par le

gérant, trouver un espace pour mettre son produit et finalement obtenir une commande du gérant

au centre de distribution du détaillant.

Afin d’accueillir favorablement la demande de référencement d’un nouveau produit en magasin,

l’acheteur tenait compte, lors de son analyse, de plusieurs variables 54 qui pouvaient être regroupés

sous différentes catégories. Au niveau du produit, l’acheteur évaluait la qualité et le degré

d’innovation du produit, son emballage, la garantie des profits ou de reprise des inventaires non

vendus, le prix et la marge de profit qui pouvait s’en découler 55. De plus, l’acheteur se devait

d’être plus sélectif avec les produits réfrigérés que les produits sur tablettes, car l’entretien de

l’espace réfrigérée était plus dispendieux que les autres espaces en magasin 56. Il tenait également

compte du support qu’offrait le fabricant pour vendre le produit tel que la promotion, la publicité,

les gratuités et les rabais offerts au détaillant et aux consommateurs 57. Bien évidemment,

l’acheteur considérait aussi les conditions du marché actuelles à travers les produits substituts, la

présence de marques maison, la présence du produit chez les concurrents et le potentiel de vente

du produit58. À cet effet, les détaillants exigeaient des études de marché qui prouvaient le réel

besoin des consommateurs afin de s’assurer du succès du produit 59. Les caractéristiques du

13
fabricant qui pouvait influencer l’acheteur étaient : la réputation du fabricant, l’étendue

géographique de sa distribution ainsi que la relation que son gestionnaire de comptes majeurs

entretenait avec l’acheteur60. Enfin, l’acheteur se devait également de considérer les facteurs

internes tels le volume et le potentiel de la catégorie, l’espace tablette disponible, la performance

d’un produit concurrentiel chez le détaillant61 et l’assortiment de produits déjà disponible.

Les marques maison

Les marques maison étaient des marques développées par les détaillants. Ces marques « privées »

représentaient des produits à meilleur prix que ceux des fabricants et permettaient aux détaillants

de se différencier de leurs concurrents par une offre de produits distincts. 62 Parfois le détaillant

possédait une recette de produit et demandait à divers fabricants de soumissionner pour la

fabrication du produit; dans d’autres cas, le fabricant pouvait fournir son produit à prix moindre,

mais sous la marque du détaillant63. Selon Metro, la marque maison coûtait moins cher, car il y

avait moins de frais de marketing se traduisant ainsi par une baisse de coût de 15 % à 40 %64 et

qui contribuait à une marge de profit deux fois plus élevée65. Les détaillants introduisaient les

produits de marques maison près des marques dominantes 66 bénéficiant ainsi d’un espace

privilégié sur les tablettes. Parfois, les détaillants décidaient même de ne plus vendre les produits

du second leader de la catégorie comme c’était le cas lorsque Metro avait introduit sa marque

14
maison67. En 1999, Metro détenait un millier de produits de sa marque maison, alors que Loblaws

en détenait 250068.

Être présent sur les tablettes

L’espace tablette était limité. Afin de rentrer chez un détaillant, il fallait déloger d’autres produits

qui s’y trouvaient déjà69,70. C’était un élément très important, car les ventes étaient en lien direct

avec à l’espace tablette détenue en magasin. Plus l’espace était grand et plus la part de marché du

fabricant l’était elle aussi71. Pourtant, dans certaines catégories de produits, par exemple le lait, il

n’y avait tout simplement plus de place pour de nouveaux produits72.

Limités dans l’espace tablette existante, les fabricants avaient quelques tactiques pour s’assurer

d’être présents chez les détaillants. Par exemple, des espaces spéciaux étaient disponibles sous

une base mensuelle73, tels que les bouts d’ilots ainsi que des comptoirs réfrigérés ou congelés

dans le milieu des allées. Ces endroits stratégiques étaient disponibles moyennant des frais «

d’allocation d’espace »74 pouvant atteindre 300$ par mois par magasin que les fabricants devaient

négocier auprès de chaque gérant de magasin. Une tactique des fabricants était de payer ces frais

sous forme de gratuité de produits, une promotion souvent utilisée lors de lancement de produits

ou pour écouler des excédents75. Coca-Cola utilisait une approche différente. L’entreprise mettait

beaucoup d’efforts autour de son espace tablette afin de minimiser les ruptures de stock, tenir

15
compte de la demande des consommateurs et faciliter l’expansion pour les innovations76. Lors des

lancements de nouveaux produits, l’entreprise suggérait aux détaillants d’insérer le produit à

l’intérieur même de l’espace tablette qui lui était déjà allouée. Une troisième tactique consistait à

user d’originalité afin de « créer » de l’espace additionnel en magasin. Par exemple, l’entreprise

de croustilles Yum Yum proposait aux gérants un présentoir plancher pour leurs nouveaux

produits. Au lieu de se battre pour l’espace tablette existant avec les acheteurs, Yum Yum utilisait

ainsi l’espace plancher du magasin 77. Dans ce cas précis, les produits figuraient sur la liste de

référencement des magasins, mais ils n’étaient pas sur le planogramme officiel. Le fabricant

devait donc proposer le présentoir de plancher à chaque gérant d’épicerie, qui était libre

d’accepter ou de refuser ce présentoir dans son magasin. De plus, le présentoir augmentait la

visibilité du produit ce qui contribuait à sa promotion. Dans le cas de Vachon, dont les produits

nouveaux nécessitaient un congélateur, le coût de ce présentoir de plancher était d’environ

3500$78. Une quatrième tactique était utilisée par certains fabricants influents possédant une

marque forte lors de la négociation d’espace tablette avec l’acheteur du détaillant. Elle consistait

à prendre leurs propres produits vedettes en otage 79. Ainsi, si un détaillant ne voulait pas

promouvoir le nouveau produit, le fabricant pouvait lui allouer un nombre inférieur de ses

produits en forte demande80. Dans l’industrie on parlait également parfois de contrats

d’exclusivité vendus à prix élevé par les détaillants ce qui pouvait représenter une cinquième

16
option. Le fabricant détenait alors l’espace complet dédié à une catégorie de produit et seule sa

marque était disponible81. Le consommateur se retrouvait alors avec moins de choix. Par

exemple, dans la catégorie du vin, un important détaillant avait été soupçonné de vendre son

espace tablette à haut prix à un seul embouteilleur éliminant ainsi ses cinq concurrents 82. Une

autre option envisagée par d’autres fabricants s’agissait de ne pas viser à être présent sur les

tablettes de tous les magasins d’un détaillant, mais de plutôt cibler les magasins où les conditions

offraient les meilleures chances de succès au nouveau produit. Basée sur le « géomerchandising

», l’offre de produit s’arrimait alors aux caractéristiques du bassin potentiel tel la clientèle et le

niveau de concurrence83. Cette approche reflétait une tendance marketing d’être plus flexible aux

besoins changeants des consommateurs selon la région et le profil démographique 84. Finalement,

Guru, un fabricant de boissons énergétiques misait plutôt sur la tactique du « push »85. Il

souhaitait obtenir l'espace tablette grâce aux consommateurs qui réclamaient ses produits.

L’entreprise travaillait ainsi sur son image de marque afin d’augmenter la demande86.

La distribution alimentaire était certes un environnement très compétitif. Il était fréquent que les

représentants de fabricants déplacent les produits concurrents pour faire plus de place à leurs

propres produits. Le directeur des ventes de Guru disait de l’espace tablette que : « C'est le Far

West! Il n'est pas rare que nos produits se fassent tasser ou changer d'endroits dans les

réfrigérateurs. Il faut toujours être là pour maintenir sa place 87 ». Chez certains détaillants, les

17
produits étaient même parfois placés dans une catégorie inappropriée lorsque la bonne catégorie

était remplie tel le lait dans le comptoir de produits biologiques 88. Dans ce cas précis, le produit

avait alors l’avantage d’être présent en magasin et éloigné des concurrents, mais les

consommateurs pouvaient avoir plus de difficulté à le retrouver. Le dernier élément à considérer

était sans doute le plus important. Avant même d’être présent sur les tablettes, le fabricant devait

s’assurer que son produit soit mis sur la liste officielle des produits disponibles à l’achat par les

magasins du détaillant. Pour ce faire, des frais de mise en liste (frais de référencement) étaient

souvent exigés auprès des fabricants89. Ces frais variaient de 3000$ à 40 000$ par produit et par

magasin90,91. Même si ces frais étaient souvent perçus par certains comme une manière de bloquer

l’accès aux plus petits fabricants92, les détaillants justifiaient leur raison d’être en expliquant que

les frais étaient connus de tous et servaient à assurer la mise en marché des produits en magasin.93

Les consommateurs

La population québécoise comptait environ 7,5 millions d’habitants 94. L’âge médian était de 40,9

ans et plus de 25% de la population avait 55 ans et plus 95. Les immigrants issus de diverses

communautés culturelles représentaient environ 11,5% de la population, soit une augmentation de

1,6% en 5 ans96. Le profil démographique ainsi que le profil de consommation étaient profilés par

le vieillissement de la population, en particulier les bébé-boumeurs. Avec la population

18
vieillissante, les tendances de consommations des Canadiens changeaient97. Même si les

consommateurs étaient toujours friands des collations sucrées et que l’obésité était en croissance

au Québec (22% chez les adultes et 16% chez les jeunes âgés de 2 à 17 ans), le style de vie des

Canadiens était de plus en plus tourné vers la santé et le maintien d’une bonne forme physique. À

cet effet, les fabricants s’ajustaient à la tendance santé en réduisant le sucre et les gras trans dans

leur offre de produits98. Les meilleures prédictions de croissance de marché en alimentation

identifiaient justement les catégories des produits santé99 tels que les fibres, les fruits, les produits

améliorés (faibles en sel, faible en sucre ou sans sucre, etc.), les produits biologiques et les

aliments favorables au système immunitaire100. Dernièrement, les Québécois se disaient très

sensibles face aux prix des aliments et 40% d’entre eux étaient prêts à faire « des efforts

supplémentaires afin d’avoir de meilleurs prix101». Pour contrer la croissance des prix des

aliments, certains spécialistes étaient d’avis que les consommateurs envisageraient acheter des

produits de base ou de se tourner vers les produits de marques maison 102 moins dispendieux.

D’autres analystes prévoyaient que les Québécois plus sensibles aux prix réduiraient leurs

dépenses aux restaurants afin de se permettre des achats de produits plus gastronomiques en

épicerie103. Toutefois, d’autres analystes étaient d’avis que les produits alimentaires de luxe

allaient conserver leurs parts de marché puisqu’ils s’adressaient aux consommateurs mieux

nantis104.

19
Le secteur des aliments surgelés

Le marché des produits alimentaires surgelés était composé de poissons surgelés, de fruits de

mer, de fruits, de légumes, de produits de viandes, de produits de pommes de terre, de produits de

boulangerie et de desserts105. En 2007, le marché canadien de produits alimentaires surgelé

enregistrait une augmentation des ventes de 2,6% (total de 4,1 milliards de dollars) et de 1,9% en

volume (total 755,1 millions de kg) 106. Les plus importantes entreprises du secteur étaient George

Weston, McCain, Oetker et Altria qui se partageaient respectivement 11,50%, 11,10%, 5,80%,

4,90% des parts de marché et la balance étaient disputés entre plusieurs autres entreprises 107.

Avec ses 39,2% de part de marché, la catégorie des repas prêts-à-manger surgelés dominait le

marché des produits alimentaires surgelés.

Les produits de boulangerie surgelés représentaient, quant à eux, 7.10% du marché total des

aliments surgelés108 et connaissaient une croissance modérée (Annexe 6). Ce sous-secteur était

composé de fabricants de gâteaux, de tartes, de beignes et de pâtisseries cuits et surgelés, ou

partiellement cuits et surgelés109 dont les produits étaient surtout vendus en supermarché et en

hypermarché (Annexe 7).

Quelques produits concurrents étaient déjà présents dans le comptoir des desserts surgelés en

épicerie.

20
Sara Lee était une entreprise américaine qui offrait des gâteaux

surgelés de format familial. L’entreprise offrait, entre autres, un gâteau

surgelé au fromage et aux fraises de 538 grammes110 pour 3,99$.

Les Rôtisseries St-Hubert, une chaîne de restaurant favori des

Québécois, offrait des milles feuilles et sa tarte au sucre au comptoir

surgelé des épiciers111 pour 5,99$.

La marque McCain, une entreprise canadienne d’envergure

internationale, vendait 10 variétés de gâteaux et tartes, dont un gâteau

aux pommes et caramel comme Vachon. Cette marque détenait la

majorité de l’espace tablette de la catégorie 112 et détenait 28% des

ventes113. Son gâteau amiral, le Deep n’ Delicious, de 510 grammes se

vendait à 3,29$.

Conclusion

Avec l’arrivée de M. Ettedgui, le nouveau président de la division boulangerie de Saputo,

l’entreprise se lançait sur le marché des gâteaux surgelés haut de gamme et prévoyait augmenter

ses revenus de 50 millions d’ici 3 ans 114. Or, l’arrivée de la nouvelle gamme de gâteaux surgelés

requérait beaucoup de modifications à la stratégie et à l’exécution actuelle de l’entreprise. Cette

21
gamme de produits devait être introduite d’ici 1 mois sur le marché, puisque les planogrammes

étaient réaménagés seulement quatre fois par année chez les détaillants. Quelles stratégies et

tactiques spécifiques Vachon devait adopter pour assurer la distribution de son nouveau produit à

temps pour la période des fêtes?

22
Annexe 1 : Les faits saillants financiers de Saputo

Exercices terminés les 31 mars


*Les nombres et les prix d'actions ordinaires mentionnés ont été ajustés afin de tenir compte du dividende de 100% déclaré sur les
actions le 10 décembre 2007 ayant eu le même effet qu'un fractionnement d'actions à raison de deux actions pour une.

23
Annexe 2 : Produits de boulangerie au Canada, part de marché des sociétés, selon la valeur des
ventes au détail (%)*

* Les données sur les parts de marché sont fondées sur la valeur globale des ventes au détail dans
les sous-catégories des produits de boulangerie, sauf celle des produits de boulangerie et desserts
surgelés, pour laquelle les données ne sont pas disponibles. L’année 2009 inclut les ventes totales
de l’année.

24
Catégories de magasins Loblaws ̸Provigo Sobeys ̸IGA Metro Autres
Supermarchés 88 Provigo 166 IGA 130 Metro 17 Nothern
37 Loblaws 83 IGA Extra 91 Metro Plus
Magasins mini-marges 109 Maxi et Maxi & Cie 63 Super C 18 Costco
3 Club Entrepôt 100 Extra 54 Wal-Mart
5 Entrepôt
Magasins d'alimentation spécialisés 18 Rachelle-Béry 2 5Saisons 89 Le Naturiste J.M.B.
5 Les fruits Guay MSM
Épiceries Intermédiaires 63 L'Intermarché 32 Tradition 96 Marché Richelieu 9 Marché Éclair
121 Axep 94 Bonichoix 85 Marché Ami
50 Atout prix
Dépanneurs 250 Proprio 236 Boni-Soir 252 Gem 143 Dépanneur 7 jours
11 Presto 109 Le Dépanneur 13 SOS Dépanneur 246 Couche-tard
13 Voisin 45 Dépanneur service 12 Point d'aide
37 Sertard 17 Visez juste
7 Dépanneur ultra
Annexe 3 : Principaux détaillants en alimentation au Québec en 2009

Parts de marché des détaillants en alimentation au Canada et au Québec en 2009 (%)

Sources: Canadian Grocer; CIBC World Markets; Supermarket News; Statistiques Canada

25
Annexe 4 : Canaux de distribution pour les produits de boulangerie au Canada, entre 2001-2009 (% du total)

26
2006 2007 2008 2009
Nouveau produit 342 410 364 247
Nouvelle variété 397 316 208 257
Nouvel emballage 28 42 56 98
Remise en marché 3 0 0 0
Nouvelle préparation 13 26 9 21
Annexe 5 : Nouveaux produits de boulangerie surgelés lancés au Canada

Annexe 6 : Valeur du marché canadien de l’alimentation dans la catégorie des desserts surgelés
(2000-2009), en millions de dollars canadiens.

27
Annexe 7 : Comparaison de canaux de distribution pour les desserts surgelés au Canada, entre 2001-2009 (% du total)

28
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