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Université Catholique d’Afrique centrale

Faculté de théologie
Théologie I
Théologie morale fondamentale I DJOUSSE NGUEGANG Armel Brice
Prenant conscience de l’apport irréfutable des inclinaisons fondamentales de sa nature dans son
accomplissement moral, la personne humaine formalise cet ensemble de dynamismes naturels, tel
que présenté dans le document XXIV (À la recherche d’une éthique universelle. Nouveau regard sur
la loi naturelle) de la Commission Théologique International, en trois groupes et sous cinq points. Le
premier groupe, des inclinations qui sont communes avec tous les substantiels, comprend l’inclination
à la conservation de l’existence. Le deuxième groupe, commun avec tous les vivants, comprend
l’inclination à l’union sexuelle et à la reproduction. Le troisième groupe, propre aux êtres de raison,
regroupe les inclinaisons à la connaissance de la vérité et à la vie en société, et au bien (Cf. n°46).
L’inclination au bien est cette force naturelle impulsant tout homme à ne faire que le bien. Au-
delà de l’utile, le bien se veut être ce qui concourt à la réalisation authentique de la personne humaine
(Cf. n°40). Ce bien moral qui se comprend et se justifie en soi, est ce qui oriente vers le bonheur. Et
même si les tares de la liberté conduisent l’homme au siège des biens particuliers, ceux-ci sont par le
biais de la raison jugés et classés comme moralement bon ou non par rapport à ce premier bien
objectif. L’inclinaison au bien met donc en valeur la dignité de l’homme dans son aptitude malgré
ses faiblesses, à connaitre ce qui est bien et à le rechercher tel que l’énonce le précepte fondamental de
la morale : « faire le bien et éviter le mal » (Cf. n°39). Précepte à comprendre non comme une loi
extérieure, mais comme un attrait fondamentalement naturel vers le bien.
L’inclination à la conservation (Cf. n°48) de la vie peut se comprendre comme toute tendance
naturelle à faire face à toute menace de l’existence. Elle se décline également comme dynamisme
naturel à mener une existence de qualité. Relative à la protection de la vie physique, le précepte
premier est la protection de la vie et les inclinations inhérentes sont relatives à tout ce qui contribue,
d’une manière propre à l’homme, au maintien et à la qualité de la vie biologique. Il s’agit entre autre
de la dignité du corps, de l’usage des biens extérieurs qui sont soient recherchés, soient réclamés. Là
sont des bases sur lesquelles doivent être fondés des objectifs contribuant à l’accomplissement
physique et moral de l’homme et pouvant être jugés moraux et digne de loi.
La finitude de l’existence biologique exprimée en l’individu trouve une certaine réponse dans
la survie de l’espèce. Le bien de l’espèce se trouve ainsi intégré aux aspirations fondamentales qui
habitent la personne. Cette aspiration est alors dialogique car ce qu’il exprime est le témoin d’un souci
propre à l’homme, celui de l’union sexuelle et de la procréation (Cf. n°49). Cette problématique de la
pérennité de l’existence explique l’inclinaison naturelle d’attraction entre l’homme et la femme d’une
part, de la prise en charge et de l’éducation des enfants d’autre part. L’on pourrait donc
conséquemment prévaloir des valeurs à l’instar de l’indissolubilité du mariage naturel (entre l’homme
et la femme) et de la fidélité mutuelle.
Dans sa qualité d’être spirituel doué de raison, et au centre de ses relations sociales, l’inclination
à la connaissance de la vérité (Cf. n°50) de l’être humain est marquée d’une importance particulière.
Elle agit dans la double dimension de relation en lien avec celui-ci. En effet, elle s’exprime dans la
dimension verticale par le sentiment religieux, le désir de la connaissance et la vie de communion à
Dieu pour les êtres croyants. Aussi régit-elle, dans la dimension horizontale, la vie communautaire.
En fait, conduisant à l’accomplissement intégral des individus, cette inclination naturelle permet une
meilleure organisation sociale que celle basée sur les conventions. C’est en outre ce qui anime toute
marche à la quête de la vérité.
La vie en société pose quasi toujours le problème de relation entre les membres. Le droit naturel
propose donc comme élément de base, une justice qui se veut instigatrice de l’égale dignité de tout
individu de l’espèce humaine. Dans ce cadre, l’inclinaison à la vie en société se manifeste dans les
diverses plaintes faites à l’encontre d’un ensemble d’actes sociaux tels que l’adultère, le vol. Ainsi,
se comprend la règle d’or de la morale de la réciprocité : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais
pas que l’on te fasse », ou sa réciproque négative « Ce que tu ne veux pas que l’on te fasse, ne le fais
pas à autrui » (Cf. n°51). D’autres expressions pratiques s’expriment au travers des commandements
du Décalogue, des préceptes bouddhistes, des chartes énumérant les droits de la personne.

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