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- La conscience morale peut être vraie ou erronée, selon que son jugement est
conforme ou contraire à la vérité.
- Elle est droite ou mauvaise, selon qu’elle tend vers le bien ou, au contraire, se
laisse dominer par les passions et les intérêts égoïstes plus que par la vérité et le
bien.
- La conscience peut être droite sans être vraie, c’est-à-dire sans être suffisamment
illuminée. L’erreur qui, dans tel cas fausse le jugement de la conscience, est
involontaire et plus ou moins invincible. Si, en effet, l’erreur eut été volontaire
en quelque sorte, la conscience cesserait d’être droite.
- On distingue encore entre une conscience certaine et une conscience probable
ou douteuse, suivant que son jugement est certain, probable ou douteux. Il existe
en réalité nombres de cas dans lesquels la certitude directe fait défaut.
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La conscience, pour être raisonable et parfaite, doit être droite et illuminée (vraie), elle
doit suivre seulement les bonnes intentions et juger conformément à la vérité.
Comme cela est représenté dans le schéma suivant, nous pouvons appeler les
trois perspectives mentionnées: correction, perfection et communion.
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Comment suis-je
appelé à me donner?
Amour
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Ici aussi, chacune de ces étapes correspond à une manière d'appréhender la liberté et de
la vivre. En effet, la sensibilité morale s'affine progressivement jusqu'à ce qu'elle
s'intériorise, se cultive et s'éduque.
Deuxième étage - Ici la liberté est vécue comme un effort de maîtrise de soi. Il ne s'agit
pas de quelque chose de tout fait, d'un processus qui ne finit jamais : se connaître et
évoluer. La liberté est liée à l'intimité et à la perception contemplative des valeurs,
œuvres du cœur. Rappelons le sens classique des vertus authentiques, qui ne sont pas de
« bonnes habitudes » mais l'intégration du corps et de l'esprit dans l'unité de la personne.
A travers les vertus je suis plus moi-même, je synthétise le passé et le futur dans mon
présent, je suis le protagoniste de ma vie. C'est à ce niveau que se perçoit le paradoxe de
l'existence humaine: l'homme surpasse infiniment l'homme, affirme Pascal.
Troisième étage - c'est là que s'accomplit la célèbre phrase de saint Augustin : "Aime
et fais ce que tu veux". (Phrase qu’il faut bien comprendre!) C'est aussi sa périphrase
de l'évangile de saint Jean : "la vérité nous rend libres et l'amour ne nous rend pas
esclaves" . En effet, la liberté libérée, la plus authentique, naît du don d'être aimant
envers son prochain et cela est possible avec le fait de vivre avec joie les vertus : seul
celui qui se possède peut se donner. L'expression "aime et fais ce que tu veux" serait
en effet incompréhensible si elle était prononcée au premier étage.
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bien du mal avec un naturel suprême, suivant l'amour du prochain, amour d'autant plus
spontané et libre qu'il est le plus entraîné à l'exercice des vertus.
On résume graphiquement :
Au deuxième étage, la maîtrise de soi crée une inclination spontanée vers le bien moral
objectif qui n'est pas reconnu de manière externe et abstraite mais à travers des
connotations affectives, intuitivement. La promesse de plénitude et de dévouement que
contient l’eros se réalise progressivement à travers les vertus. Il s'agit sans aucun doute
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d'un processus ardu et laborieux, non exempt de chutes et de regressions, mais qui
conduit à une intégration progressive entre l’eros et l’ethos.
Au troisième étage, l'intégration entre eros et ethos est réalisée : le désir désespéré de
plénitude s'accomplit dans la personne. Cela, on le sait, consiste à se donner au prochain
par la communion interpersonnelle, ce qu’on nomme agapè ou charité. En fait, Eros et
Agape se complètent et s’alimentent l'un et l'autre, comme Benoît XVI l'a sagement noté
dans son encyclique Deus Caritas est (nº7).