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L’inde

 La forme du gouvernement :
La république fédérale de l'Inde est un Etat organisé en démocratie parlementaire inspiré du
système britannique.
L’Inde a adopté un système fédéral de gouvernement. Cependant, le gouvernement central y
exerce un plus grand contrôle sur les États fédérés.
L'exécutif du gouvernement central appartient au président de l'Inde, élu au suffrage indirect
pour une durée de cinq ans. Le vice-président de l'Inde le remplace en cas de vacance, avant
l'élection d'un nouveau président. Le rôle du président est toutefois essentiellement
représentatif, le pouvoir exécutif étant du ressort du Cabinet que dirige le Premier ministre,
responsable devant la Lok Sabha.

Le Parlement indien est composé de deux chambres : la Lok Sabha ou Chambre du Peuple, élue
au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, et la Rajya Sabha ou Conseil des États,
élue au suffrage indirect et renouvelée par tiers tous les deux ans.

La présidente est formellement à la tête des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et


commandant en chef des Forces armées indiennes.

1. L’exercice du régime politique.

La prétention de l’Inde à être la « plus grande démocratie du monde » repose sur toute une série de
facteurs, dont certains restent méconnus hors du sous-continent. Les états de service du pays du
point de vue électoral méritent une mention spéciale car c’est à eux que la démocratie indienne doit
sa « grandeur ». New Delhi organise en effet depuis 1952 des élections libres au cours desquelles
plusieurs centaines de millions de citoyens expriment leur suffrage, le taux de participation étant
passé de 45,7 % en 1952 à 58 % en 2004, année où 670 millions de citoyens étaient appelés aux
urnes.
Or le système des partis, comparable à celui de l’Europe occidentale du point de vue des idéologies
représentées – de la gauche communiste à une droite nationaliste hindoue des plus xénophobes
permet l’alternance au pouvoir qui est devenue monnaie courante depuis 1977 et quasi
systématique depuis 1989. Le Congrès, épicentre du jeu politique qui a gouverné le pays pendant
trente ans après l’indépendance de 1947, a peu à peu été contesté sur sa gauche comme sur sa
droite.
À ces atouts s’en ajoute un autre, plus fondamental encore, même si on le cite moins souvent : le
poids des contre-pouvoirs. L’indépendance de la justice qui n’a jamais été remise en question de
façon radicale, sauf pendant l’état d’urgence de 1975-1977, une période de dix-huit mois au cours
de laquelle Indira Gandhi a mis les institutions démocratiques entre parenthèses, est un ressort
essentiel de la démocratie indienne.

Le système électoral en Inde :


Nous offrons tout d’abord, un modèle général des systèmes de partis. Ce modèle permet de faire
apparaître quel type de système électorale s’est développé en Inde;
La République indienne est souvent présentée comme «la plus grande démocratie du monde », en
raison surtout de sa capacité à organiser des élections libres à intervalles réguliers.
Les conditions socio-culturelles et démographiques du pays compliquent pourtant le processus
électoral ; le corps électoral est passé de 173,2 millions d’électeurs en 1952 à presque 400 millions
en 1984, croissance d’autant plus importante que le taux de participants, sur la même période, a
progressé de 45,7 à 64,1%. En 1989, l’octroi du droit de vote aux jeunes de 18 à 21 ans a porté le
corps électoral à près de 499 millions de personnes, et 298,3 d’indiens l’ont exercé. Les difficultés
liées à la masse de l’électorat sont en outre aggravées du fait de son alphabétisme.
Grâce à deux types de procédures : soit les urnes étaient peintes d’une couleur particulière pour
chaque candidat, et l’électeur pouvait l’identifier et le distinguer même s’ils n’arrivaient pas à lire
son nom, soit les officiels en charge du bureau de vote « aidaient » les électeurs hésitants à inscrire
le nom du candidat sur leur bulletin de vote (ce qui rendait le secret de vote en épreuve). L’inde a
hérité sa façon de voter, comme tant d’autres pratiques et institutions politiques, des techniques
introduites par les Britanniques.
L’inde indépendante s’est renforcée d’améliorer ce système en recourant à une autre procédure dite
Balotting system, qui consistait à distinguer les urnes non plus par leur couleur, mais par l’inscription
des symboles associés aux candidats. Dans tous les bureaux de vote d’une même circonscription, on
trouvait une salle fermée par un rideau, dans laquelle étaient alignées les urnes des différents
candidats. Les électeurs déposaient les bulletins dans l’urne de leur choix.

Le Marking system
Le système électoral précèdent (Balotting system) présentait des inconvénients. D’une part les
candidats pouvaient accusée les officiels en charge du bureau de vote de transférer certains bulletins
d’une urne vers l’autre, parce qu’ils ne comportaient aucun signe distinctif ? D’autre part, le secret
du vote n’était pas absolument garanti.
Le Marking system fut utilisé à l’occasion d’élections générales. Les urnes ornées de symboles
avaient disparu, et les symboles se trouvaient désormais sur les bulletins de vote, en face du nom
des candidats, pour aider les électeurs qui n’auraient pas pu le déchiffrer.

Bulletins de vote utilisé lors des élections

Source  : report on the second general elections in India, 1957, vol 1

Le taux élevé d’analphabétisme en Inde a conduit la démocratie qui organisait dix élections
générales depuis l’indépendance à élaborer une procédure électorale reposant sur l’usage de
symboles ; l’acte de vote consiste à cocher dans l’isoloir le symbole correspondant au candidat et à
la formation politique de son choix.
Processus électoral actuellement: des écoles publiques et des collèges sont utilisés comme bureau
de vote. Un collector est en charge du scrutin dans chaque district et des fonctionnaires sont
employés pour tenir les bureaux de vote. Le vote électronique est de plus en plus utilisé pour des
raisons de sécurité. Une marque à l’encre est généralement appliqué sur l’index gauche des
électeurs pour indiquer qu’ils ont voté depuis les élections de 1962 afin d’empêcher la fraude.
Le pouvoir législatif  :
Le pouvoir législatif, bicaméral, est constitué d’une chambre basse, le Lok Sabha
(Assemblée du peuple), et d’une chambre haute, le Rajya Sabha (Assemblée des États).
Les projets de loi peuvent être proposés à l’initiative des deux chambres, qui doivent toutes
les deux les adopter avant qu’ils reçoivent l’approbation du président de l’Inde. Le Lok
Sabha a toutefois une prééminence sur le Rajya Sabha pour toutes les lois de finance.

Le Lok Sabha :

Le rôle du Lok Sabha est décisif dans la formation des gouvernements et la discussion des
projets de loi, qui doivent cependant être adoptés par les deux chambres. Il est actuellement
constitué de 545 membres – 543 élus par les États de l’Union et deux nommés parmi
la communauté anglo-indienne. Quatre-vingt-quatre sièges sont réservés
aux castes répertoriées (et aux hors castes, ou « intouchables ») et quarante-sept aux tribus
répertoriées, soit un total de 131 membres.

Le Rajya Sabha :

Parmi les 250 membres du Rajya Sabha, 238 sont élus pour six ans par les Assemblées
législatives des États (Vidhan Sabha), 12 étant nommés parmi les différents représentants
de la société civile (sport, éducation, médias, etc.) par le président de l’Inde sur
recommandation du gouvernement. La chambre haute est renouvelée pour un tiers de ses
membres tous les deux ans. Contrairement au Lok Sabha, le Rajya Sabha ne peut être
dissous, et ce afin d’assurer une continuité parlementaire, notamment en cas de dissolution
du Lok Sabha.

Le pouvoir éxecutif  :
Le Premier ministre

Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement central, avec à sa tête le Premier


ministre. Membre du Parlement, le chef du gouvernement est désigné par le parti qui
remporte la majorité aux élections parlementaires ou qui réussit à réunir autour de lui une
coalition disposant de la majorité des 545 sièges du Lok Sabha (Assemblée du peuple). Il
soumet alors sa nomination au président de l’Inde qui est tenu de l’accepter. En cas de
défaut de majorité au cours de la mandature du chef de l’État, le président peut faire appel à
un autre représentant de l’Assemblée susceptible de réunir autour de son nom une majorité.
Le Premier ministre peut également être mis en difficulté par son propre parti, qui choisit son
candidat parmi ses membres.

Le président de l’Inde

Le président de l’Inde représente la République indienne mais il ne la gouverne pas. Il est


élu pour cinq ans par les membres des deux chambres du Parlement et les membres des
assemblées législatives des États fédéraux. Son rôle est proche de celui du roi dans
la monarchie parlementaire britannique, c’est-à-dire essentiellement symbolique. Il peut
devenir préminent en cas de crise gouvernementale, lorsqu’il choisit entre les candidats qui
souhaitent réunir une nouvelle majorité pour constituer un gouvernement.
Le pouvoir judiciaire  :

Le pouvoir judiciaire joue un rôle très important en Inde. Presque toutes les grandes figures
fondatrices de la démocratie indienne ont d’ailleurs exercé au barreau (le Mahatma Gandhi,
Jawaharlal Nehru, Ambedkar…). Des trois pouvoirs, il est sans doute celui qui reste le plus
profondément marqué par l’héritage britannique, en particulier par le système de la Common
Law. Le fonctionnement de la justice est organisé par les articles 124 à 147 et 214 à 237 de
la Constitution. À son sommet se trouve la Cour suprême, instituée le jour de l’entrée en
vigueur de la Constitution. Elle est la garante de la Constitution et constitue le plus haut
degré de juridiction de l’Union. Elle est composée d’un juge en chef et de vingt-cinq autres
juges nommés parmi les juges des Hautes Cours par le président de l’Inde, après
consultation des juges de la Cour suprême déjà en place et des Hautes Cours. La fonction
de juge en chef est détenue par le plus âgé des juges de la Cour suprême. Par ailleurs,
après leur retraite fixée à soixante-cinq ans, les juges de la Cour suprême n’ont le plus droit
de plaider devant aucune des cours du pays.
Le système judiciaire indien compte ensuite, dans l’ordre hiérarchique, les Hautes Cours et
les tribunaux des districts. Au nombre de vingt-quatre, les Hautes Cours ont en charge la
juridiction d’États ou de groupes d’États. Elles traitent des affaires relatives au droit des
entreprises, de toutes les questions que les tribunaux des districts ne peuvent traiter et
jugent en appel les affaires traitées par ceux-ci en première instance. Les tribunaux des
districts ont en charge la justice ordinaire.

INDE - Les institutions, Le pouvoir exécutif indien - Encyclopædia Universalis


https://www.universalis.fr/encyclopedie/inde-les-institutions/2-le-pouvoir-legislatif-indien/
https://www.universalis.fr/encyclopedie/inde-les-institutions/2-le-pouvoir-legislatif-indien/
https://www.universalis.fr/encyclopedie/inde-les-institutions/1-le-pouvoir-executif-indien/
http://archive.ipu.org/parline-f/reports/1146.htm#last
« Science Politique » Christophe Jaffrelot, Vol 23, No 2 (Avril 1993)
« Revue française de sociologie » Peter Mcdonough Vol 11, No. 4 Participation électorale et
concurrentielle, cas de L’Inde.
Report on the Second General Elections in India, 1957, Volume 1

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