La balance des paiements est un document de comptabilité nationale qui
retrace l’ensemble des flux économiques (biens, services, capitaux…) entre un pays et le reste du monde au cours d’une année, c’est-à-dire entre les acteurs économiques (banques, entreprises, ménages, administrations publiques) qui exercent leur activité sur le territoire national et ceux qui exercent leur activité à l’étranger. La balance des paiements présente les transactions courantes et les transactions financières. Les transactions courantes regroupent les transactions économiques, qui reflètent les échanges de biens et services, et les transferts de revenus. Les transactions financières résultent des opérations financières des acteurs économiques résidents avec l’étranger. Elles se composent des opérations d’investissements directs, d’investissements de portefeuille, d’instruments financiers dérivés, d’autres investissements et d’avoirs de réserve. Le solde des transactions financières représente la contrepartie des transactions courantes.
À quoi sert la balance des paiements. Que nous indique t elle sur la situation économique et commerciale du pays en question ? Est-elle toujours vérifiée ?
I. Outil utile pour les gouvernements. Fonction informative qui nous
permet de mesurer le degré de dépendance d’un pays et la façon dont il s’insère dans l’économie internationale
Peu de documents de comptabilité nationale ont autant d’importance que
la balance des paiements. Ses différents postes, notamment la balance commerciale et le compte courant, sont scrutés par le gouvernement et la banque centrale pour piloter la politique économique. En effet, ce sont ces postes qui récapitulent le solde des échanges entre un pays et le reste du monde. La balance des paiements est un document statistique essentiel pour évaluer l’intégration et la position d’un pays au sein de l’économie mondiale. Cet état enregistre selon des techniques comptables l’ensemble des flux (réels, monétaires, financiers) réalisés entre les agents résidents d’un pays et les agents non-résidents.
→ La lecture de la balance des paiements permet d’apprécier la compétitivité
d’une économie à l’international. Le solde de la balance commerciale permet de savoir si un pays exporte plus qu’il n’importe, ou inversement. Le degré d’ouverture d’une économie est également conditionné aux termes de l’échange, soit le rapport en prix moyen entre les exportations et les importations. Une diminution de la compétitivité-prix se traduit par une hausse des termes de l’échange, d’où une situation risquant de pénaliser le compte des transactions courantes. Le solde des transactions courantes indique l’aptitude de notre économie à équilibrer ses échanges avec les autres pays. Déficit commercial français 2019 (données provisoires) : 43,8 Mds €
→ La lecture de la balance des paiements permet également de savoir si une
économie se finance à l’étranger pour couvrir tous ses besoins ou alors si elle est en position de mettre des fonds à la disposition des agents non-résidents (Ex: US-Chine). Ce constat est possible à partir du compte financier. Un solde positif indique que le reste du monde a plus investi dans le pays que l’inverse ; ainsi + 8 Mds € pour les investissements directs en 2019, indique que le reste du monde a plus investi en France sur ce poste que les résidents français n’ont investi à l’étranger.
En synthétisant l’ensemble des flux réels, financiers, monétaires entre les
agents résidents et les agents non-résidents, la balance des paiements est un document incontournable pour évaluer la compétitivité d’un pays. Elle est également indispensable pour identifier la position d’une économie au sein de l’environnement mondial, savoir si celle-ci est globalement débitrice ou créditrice à l’égard du reste du monde. Cette information ne présente pas qu’un intérêt comptable. La position extérieure d’une économie, donc d’un Etat, produit des effets politiques. Un pays particulièrement endetté sur un plan international perd un peu, voire parfois beaucoup, de sa souveraineté au profit de ses créanciers étrangers. Mais dépend de qui tout de même (tous les acteurs ne cherchent pas à contrôler un pays si est créditeur). Dette de France détenu à +50% par des fonds, et 50% par des ménages.
II. Mais à prendre avec des pincettes
Cet instrument est aujourd’hui parfois critiquer. Considère qu’il est moins utile car serait donner à une conception mercantiliste et aussi parce qu’il correspondait à un monde de change où régnait les taux fixes et où difficile d’emprunter sur les marchés internationaux. Il y a bcp de difficultés d’enregistrement et d’erreur. B de F enregistre des chiffres en récupérant des chiffres fournis par douane et banques. Il faut souvent établir des rectifications. Des cas de troc ou des cas entre vente de maison mère à filiale (rétablir le vrai prix). Procéder à des estimations. Tous les flux nn enregistrés (illégaux). Ceci conduit à un poste Erreur et Omission non négligeable → 2012, E&O 30 milliard€ dans monde. Problème se pose encore + au niveau mondial où il y a ”le trou noir de la balance des paiements”. Normalement balance des paiements mondiales devraient =0. Mais colle pas. Différence entre crédit et débit au niveau mondial sans douté liée à des dissimulations des FMN. Ouverture : Depuis 2018, INSEE a intégré le trafic de drogue dans ses calculs (pour PIB et balance des paiements). Enjeu d’harmoniser les chiffres au niveau européen. En effet, des activités, par ex trafic de drogue ou prostitution, ne sont pas interdites dans tous les pays de UE créer des disparités, or fâcheux car contribue au budget européen selon son PIB. INSEE fait des estimations car trafic de drogue reste interdit. Mais prend toujours pas en compte la prostitution dans les calculs. Encore une fois, question de valeur qui dépend des sociétés, de l’histoire.