Attendu que le retour des demandeurs date du
li mai 1997, tandis que la remise des quatre
films date du 31 mai 1997;
Que la juxtaposition de ces deux dates rend
suffisamment vraisemblable qu'il s'agit des
films de voyage (le dernier ayant sans doute
été achevé dans les jours suivant le retour);
Attendu que la perte des films est relative et
irréparable, mais néanmoins compensable par
une indemnité fixée ex œquo et bono permet-
tant aux demandeurs de revivre quelques jours
de bonheur dans un mini-trip, par exemple;
Que la défenderesse réclame une indemnité
de 15.000F pour procès téméraire et vexatoire;
Que ce qui précède montre que cette de-
mande reconventionnelle ne manque, elle-mê-
me, pas de témérité;
Mais, qu'en outre, si la nature de l'action in-
Justice de paix du deuxième canton de Liège
20 novembre 1997
[il DEVELOPPEMENT D'UN FILM -
Perte ou détérioration - Clause limitant
la responsabilité au remplacement d'un
film vierge - Clause nulle cas elle ôte à
l'objet même du contrat toute utilité -
Clause abusive créant un déséquilibre ma-
nifeste entre les droits et obligations des
parties
ONTWIKKELING V AN EEN FILM -
Verlies of beschadiging - Clausule die de
aansprakelijkheid beperkt tot de afgifte
van een ongehruikte filmrol - Nietige clau-
sule daar zij het voorwerp van de overeen-
komst ieder out ontneemt - Onrechtmatig
beding dat een manifeste wanverhouding
tussen partijen creëert
( ... )
Attendu qu'il n'est pas contesté que la defen-
deresse a égaré un film lui remis par le deman-
deur pour développement,
Attendu que la clause figurant sur le volet
conservé par le client après la remise du film,
et intitulée par la défenderesse clause de limi-
tation de responsabilité doit être considérée
comme nulle,
Qu'en effet pareille clause ôterait tout objet
au contrat ainsi que relevé dans l'arrêt de la
Cour d'appel de Bruxelles prononcé le 22 jan-
vier 1993 et produit par le demandeur,
Que cette clause, à la supposer contrac-
tuelle, serait en outre abusive car créant un
déséquilibre manifeste entre les droits et obli-
562
traduite justifie aux yeux de la défenderesse
une sanction de 15.000F, alors le dommage
affectif résultant de sa propre faute doit être
évalué à 30.000f au moins;
Attendu que la grève éventuelle du transpor-
teur, mandataire de la défenderesse, ne consti-
tue pas une cause libératoire;
Que, d'une manière générale, le risque lié à
l'intervention de chaînons aléatoires (trans-
porteurs et libraires indépendants) est un
risque commercial pris par la défenderesse et
parfaitement étranger au client;
( ... )
26 juin 2000
•
Canton de Saint-Gilles
R.G.: 98/A-917
Siég.: ROMMEL
Plaid.: COULON, V AN ÜLMEN
gations des parties,
Que la réparation du dommage subi ne peut
consister en la remise d'un film vierge à la
place d'un film développé, le développement
étant le seul objet du contrat,
Attendu qu'il est tout a fait plausible, les ar-
guments avancés par le demandeur emportant
sur ce point Notre conviction, que le film
portait les dernières photos ayant pu être pri-
ses de sa belle-mère,
Que celle-ci est née un 15 août, date à la-
quelle elle aurait fêté son anniversaire, que les
photos ont été déposées pour développement
le 16 août; que la belle-mère du demandeur est
décédée le 29 décembre 1995,
Que l'autre partie du film comporterait des A
photos d'un voyage en Espagne, W
Attendu que le montant du dommage subi
suite à la faute contractuelle de la défenderesse
peut être forfaitairement évalué à la somme de
15.000 F,
( ... )
20 novembre 1997
2ème canton
R.G.: 96al997
Siég.: W AKWEILER
Plaid.: DEGER, VOSSEN, MARECHAL
Note: l'arrêt cité de la Cour d'appel de Bruxel-
les du 22 janvier 1993 a été publié dans
R.G.A.R. 1995, nr. 12.491.
TBBR/RGDC 2000/8 Kluwer