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Oral d’histoire : l’évolution de la place des femmes

Bonjour à tous, aujourd’hui avec Rafaël nous allons vous parler de l’évolution de la place
des femmes dans la société française entre 1870 et 1914.

Sommaire :
Dans un premier temps, nous montrerons qu’à cette époque, les femmes ont une place dite
traditionnelle au sein de la société. Nous verrons ensuite qu’il y a toutefois des évolutions
sur les plans juridique et professionnel, et enfin, nous évoquerons les discriminations qui
perdurent malgré les progrès que l’on aura pu observer.

1. La place traditionnelle
(Tout d’abord, retournons quelques années en arrière.) En 1804, Napoléon 1er instaure le
Code Civil, et les femmes sont alors considérées comme mineures et privées de droits civils
et politiques. La femme mariée ne peut ni étudier, ni travailler, ni disposer de ses biens et de
son salaire sans l’autorisation de son époux.
Cette position d’infériorité des femmes s’explique par la vision archaïque des rapports entre
hommes et femmes.

Bien qu’à la fin du 19ème siècle, les métiers occupés par la gente féminine suivent les
stéréotypes, les Françaises jouent cependant un rôle majeur et sont des actrices
économiques d’une grande importance. Le travail des femmes des catégories populaires est
indispensable dans les champs : 40,2% des femmes actives travaillent dans l’agriculture, les
usines ainsi qu'à domicile. Avec cette gravure, on peut voir les différentes activités
qu’exercent les femmes : paysanne, ouvrière, servante, bonne-soeur, sage-femme,
maîtresse d’école ou encore marchande. Au bas de l’escalier/ estrade se trouve la paysanne
car le travail est compliqué et moins rémunéré. Au sommet de l’escalier on retrouve la
marchande dont le métier est perçu comme prestigieux, car lié au commerce et à la
bourgeoisie.

2. Des évolutions

A partir des années 1870, malgré leur place inférieure, nous pouvons noter une avancée
conséquente dans plusieurs domaines. Dans le milieu professionnel, on peut observer une
amélioration de la mentalité avec par exemple, Emile Zola qui en 1885 dans Germinal fait le
portrait d’une femme travaillant à la mine et représentant l’archétype masculin en étant
dotée d’une force importante et travaillant dans des conditions insoutenables. Dans son
récit, on peut voir la légitimité de la femme pour exercer ce métier : “Elle emplissait sa
berline plus vite que lui,” ; avec ce passage, on voit que la femme est bien plus efficace que
l’homme. La pénibilité de ce métier étant reconnue, le travail des femmes le dimanche et au
fond de la mine est interdit dès 1874. L’industrialisation va permettre l’essor du métier
d’ouvrière dans l’industrie textile notamment.

Une autre réforme importante a eu lieu à partir de 1880 : la loi Camille Sée. Cette dernière
garantit aux jeunes filles un accès à l’éducation et plus précisément à l’enseignement
secondaire, avec la création de collèges et de lycées. Cette ouverture à l’éducation est en
grande partie rendue possible grâce aux lois de Jules Ferry datant de 1881. Toutefois,Jules
Ferry, qui est considéré comme le père de l’école primaire, laïque gratuite et obligatoire,
plaide en faveur de l’égalité de l’éducation des filles depuis plus de 10 ans : dans son
discours de 1870, il revendique l’égalité des deux sexes. Ces lois mises en place sous la IIIe
République ont pour objectif d’estomper les inégalités entre les classes sociales et
d’instruire au maximum la population afin que la France garde son statut de grande
puissance. Le système méritocratique défendu pendant la Révolution de 1789 continue de
guider certaines réformes presque un siècle après. Le 27 juillet 1884, Alfred Naquet met en
place une loi éponyme qui autorise le divorce. De plus, en 1892, on a un meilleur
encadrement du travail avec la limitation de la journée de travail des femmes à 11 heures et
une interdiction du travail de nuit.
Enfin, en 1907, le statut juridique des femmes va changer, et la condition de mineure
attribuée à chacune d’elles par le Code Civil va être révoquée en autorisant les femmes
mariées à disposer librement de leur salaire.

3. Maintien des discriminations

Malgré toutes ces évolutions remarquables, les femmes se heurtent à des discriminations
ancrées. Vivant dans une société misogyne et patriarcale, les femmes sont souvent
déconsidérées : l’idée que leur domaine d’action est avant tout domestique ( éducation des
enfants, entretien de la maison) est très répandue.

En dépit des lois Jules Ferry qui prônent l’éducation des jeunes femmes, la morale
bourgeoise freine en grande partie les évolutions favorables aux femmes, il est vrai que la
mentalité désuète est très ancrée, même au sein des femmes, si l’on reprend le discours
de Jules Ferry, nombre d’entre elles ne voit pas l’utilité qu’elles pourraient avoir de faire des
études. Si bien que les programmes scolaires sont différents pour les filles et les garçons et
que en 1882, le programme des écoles primaires publiques précise que “ grâce aux travaux
manuels comme la couture, la maîtresse développera chez les filles les qualités sérieuses
de la femme de ménage”.

Un autre exemple de discrimination flagrant que l’on peut mettre en exergue provient du
milieu scientifique: Marie Curie, qui détient deux prix Nobel est en 1906, la 1ère femme à
enseigner à La Sorbonne, université pourtant fondée en 1257, soit près de 7 siècles
auparavant. De plus, il est important de préciser qu’à l’origine, pour son premier Prix Nobel,
son nom ne figurait pas aux côtés de celui de Pierre Curie et Henri Becquerel, il a fallu
l’intervention de son époux pour que son nom apparaisse. Grâce à ces Prix Nobel, en
hommage à ses recherches et découvertes, nous pouvons voir que les femmes sont tout
aussi compétentes que les hommes dans un milieu majoritairement masculin. Marie Curie
est un symbole de la lutte et de la réussite des femmes dans un domaine réservé aux
hommes.

En outre, les différences salariales entre les deux sexes illustrent bien les mœurs de
l'époque : les travaux effectués par les femmes sont considérés comme moins
indispensables que ceux des hommes. Avec ce document, nous pouvons certes observer
une hausse du salaire moyen mais cependant l’écart entre celui des hommes et des
femmes reste non négligeable.
Nous pouvons donc conclure que le combat en faveur de l’évolution de la place des femmes
dure depuis très longtemps, puisqu’il commence en 1791 avec la Déclaration des droits de
la femmme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges, et malgré certains pas en avant,
comme l’octroi du droit de vote en 1944, ce combat perpétuel en faveur de plus d’égalité est
toujours d’actualité.

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