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Droits des femmes, égalité :


où en est la condition des femmes ?
Le 15 septembre 1995, la Conférence de l’ONU sur les Femmes affirmait le
principe de l’égalité des hommes et des femmes et se clôturait sur
l’engagement à « prévenir et éliminer toutes les formes de violence à l’égard
des femmes et des filles ».

Il suffirait de ne citer que ce qui s’est passé ces


dernières semaines à Hassi Messaoud, une ville
pétrolifère au sud de l’Algérie, pour
démontrer à quel point ce ne furent que des
discours : des femmes seules, bien souvent
parce que répudiées, installées dans cette
région pour travailler dans des sociétés
étrangères et survivre avec leurs enfants dans
des conditions terribles, ont été à nouveau
victimes de la violence de bandes d’hommes,
masquant leurs visages et munis d’armes
blanches ou de bâtons. Ces violences font suite
à celles de 2001 lorsqu’après un prêche
enflammé d’un imam appelant à châtier les
« femmes perdues » de Hassi Messaoud,
plusieurs dizaines de femmes avaient été
lapidées, torturées, violées, enterrées Femmes enfermées derrière leur burqa

vivantes. A ce jour, leurs agresseurs, sont


toujours libres.

La société humaine n’en a pas fini avec sa préhistoire !

Même dans les pays industrialisés, les


plus démocratiques, la cause des femmes
n’est pas qu’un sujet historique. Les
droits conquis par les femmes au cours
des dernières décennies sont sans cesse
menacés, souvent remis en cause.
La crise aggrave la situation des femmes,
en tant que travailleuses, dans le monde
entier.

L’égalité des sexes ne pourra être définitivement acquise


tant que la société restera fondée sur la division en
classes sociales et sur la propriété privée.
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Les religions monothéistes
contre les femmes
Édifiées dans des sociétés de classes et auxiliaires des classes
exploiteuses, les grandes religions monothéistes, juive,
chrétienne et musulmane, justifièrent l’oppression des
femmes par leurs dogmes. Bien que concurrentes, elles ont
toujours été d’accord pour considérer la femme comme un
être inférieur par nature.

La hiérarchie de l’Église catholique est opposée


-et s’oppose encore- au divorce au titre que
« L’homme ne peut pas séparer ce que dieu a
uni », mais aussi, à la contraception au nom du
« Croissez et multipliez », à l’interruption
volontaire de grossesse sous prétexte que
l’embryon serait une personne dès sa
conception et même à l’utilisation du
préservatif, malgré les risques reconnus de
contamination par le Sida.
Benoît XVI a récemment accusé la pilule
contraceptive de provoquer l’infertilité
masculine et souhaite mettre à l’index les
études tendant à démontrer que
l’infériorisation des femmes a des causes
sociales et non biologiques.

Dans la religion juive, la prière quotidienne


Luther brûlant les
Bulles du Pape : du croyant juif comporte trois
Les Protestants
connus pour avoir
contesté la
remerciements à Dieu dont celui-ci : « Béni
hiérarchie
catholique, se
sois-tu de ne pas m’avoir fait naître
sont bien gardés
de discuter le femme ».
statut que l’Eglise
réservait aux
femmes.
On peut lire dans le Coran : « Les hommes
sont supérieurs aux femmes à cause des
qualités par lesquelles Dieu leur a donné la
prééminence et aussi parce qu’ils dotent les
femmes ».

« La femme est le premier être humain qui ait eu à éprouver la servitude »


écrivait Auguste Bebel dans son ouvrage La femme dans le passé, le
présent et l’avenir.
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Les femmes
pendant la Révolution Française
Lors de la Révolution Française, les femmes firent irruption sur la scène
politique. Elles se mobilisèrent en nombre au cours des grandes
journées. Les plus politisées fondèrent le Club des Citoyennes
Républicaines Révolutionnaires qui mirent en avant un programme
radical proche de celui des Enragés.

A propos des manifestations Le 5 octobre 1789, les femmes de


d’Octobre 1789, l’historien Paris qui ont contraint par leur
Michelet écrit : « La révolution action le Roi à quitter Versailles,
d’octobre spontanée, imprévue sont admises à siéger à
vraiment populaire appartient l’Assemblée Nationale.
surtout aux femmes ».

Alors qu’en 1789, la Révolution se présenta sous le drapeau de la Déclaration des droits de
l’homme, des femmes, dont Olympe de Gouges, et une minorité d’hommes tel que
Condorcet défendirent le droit de vote des femmes. Mais les députés (à quelques
exceptions près) refusèrent. Les députés défendaient leur exclusivité sur les droits civiques
et politiques. Mais la ténacité des préjugés misogynes n’expliquait pas tout... En fait, les
femmes des milieux populaires, souvent à la tête des revendications, inspiraient une peur
réelle à la bourgeoisie. Alors il n’était pas question, pour ces députés, d’accorder aux
femmes la citoyenneté qui leur aurait donné le droit de porter les armes dans la cadre de
la Garde Nationale !
En fait, la bourgeoisie révolutionnaire s’arrêta devant la propriété
privée en général. Or la subordination des femmes est liée à la
question de la propriété privée...

Dès octobre 1793, quand la Révolution


commençait à reculer, une des premières
mesures fut l’interdiction des clubs
féminins. Puis, en 1795, la Convention
Nationale interdit les attroupements de
plus de cinq femmes.

La déclaration des droits de la femme


écrite par Olympe de Gouges en 1791

Olympe de Gouges, fille naturelle, veuve à


20 ans, militait aussi contre l’esclavage. Elle Condorcet, mathématicien , philosophe
monta sur l’échafaud le 3 novembre 1793. déclarait : « Ou aucun individu de l’espèce
humaine n’a de véritables droits, ou tous ont
les mêmes ! Et celui qui vote contre le droit
d’un autre, quels que soient sa religion, sa
couleur ou son sexe, a dès lors adjuré les
siens ».

Cependant, la Révolution a esquissé quelques changements dans les


rapports entre les sexes. Les grandes lois de 1792 laïcisèrent le
mariage, autorisèrent le divorce par consentement mutuel et à
égalité de conditions. Les frères et sœurs furent déclarés égaux
devant la succession.
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La bourgeoisie triomphante
et le statut des femmes
Sous la dictature de Napoléon 1 et la période de er

Restauration, le retour à l’ordre commencé sous la


Convention et le Directoire se poursuivit tout en
consolidant le nouvel État de la Bourgeoisie.

Le code civil adopté en 1804 - le Code


Napoléon - unifia juridiquement le pays. Il
avait pour objet essentiel de régler les
principes et les droits de propriété ainsi que la
propriété privée des femmes car, comme le
disait Napoléon, « La femme est donnée à
l’homme pour qu’elle fasse des enfants. La
femme est notre propriété. Nous ne sommes
pas la sienne ». Tract de 1927 dénonçant le Code Napoléon

Comme dans la Rome de l’Antiquité, le père de


Dans la Rome Antique, le pater
familias disposait du droit de vie, de
famille, propriétaire et chef, fut le pilier du
mort et de vente sur tous les
membres de la famille dont les régime. La femme devint une mineure à vie
esclaves faisaient partie.
Ici un pater familias exhibe “ses
glorieux ancêtres”
dépendant de son père ou de son mari. Elle était
punissable de prison en cas d’adultère. Ses
courriers pouvaient être ouverts par son mari…
La Restauration, poursuivant le retour
réactionnaire qui marquait la société réduisit
encore les droits des femmes en abolissant le
divorce.

L’aspect répressif du Code Napoléon était fortement lié


à la peur qu’avaient inspirée les femmes du peuple lors
de la Révolution Française.
La bourgeoisie et son État étaient désormais imprégnés
d’un esprit de réaction. Napoléon signa avec le Vatican
un concordat qui redonna à l’Église une position
officielle. Le sabre s’alliait au goupillon.
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La Révolution industrielle
La Révolution Industrielle provoqua l’entrée des femmes dans
les usines. La machine à vapeur, dès son apparition, transforma
les fileuses, les tisseuses à domicile en ouvrières d’usine.

Les femmes, moins bien payées, subissaient une exploitation plus dure
que les hommes, en particulier parce qu’en plus de leur travail à l’usine,
elles continuaient à avoir à charge leurs enfants qu’elles devaient
emmener le plus souvent avec elles dans les ateliers.

Le modèle de la famille bourgeoise entrait en


Pour préserver leur chasteté, des couvents ouvriers, contradiction avec la façon dont vivait, dans la réalité, une
usines surveillées par des religieuses, embauchaient majorité croissante de la population du fait de l'exode
des ouvrières de 12 à 21 ans. rural, la concentration urbaine ou encore la multiplication
des femmes célibataires salariées et indépendantes.

Le travail des femmes en usine aussi sordide qu’il ait été, a


cependant commencé à détruire la base sur laquelle l’oppression de
la femme se fondait et a participé à saper les bases du patriarcat.
Mais cela, bien sûr, ne suffit pas à empêcher les traditions et les règlements sexistes
de la classe dominante de se perpétuer, car aucun progrès social n’est automatique.

Ce sont les socialistes qui, parce qu’ils rejetaient la société capitaliste, reprirent
le flambeau de la lutte contre l’oppression des femmes. Un des premiers
socialistes utopistes, Charles Fourier, écrivait : « le degré de l’émancipation
féminine est la mesure naturelle du degré de l’émancipation générale ». Marx
affirmait que l’émancipation des femmes ne pourrait être complète qu’avec
l’avènement d’une société sans classe et sans propriété privée.

Flora Tristan, ouvrière coloriste, pensait La Conférence internationale des La Conférence internationale des
que c’est en participant aux luttes des femmes socialistes décide, en 1910, femmes socialistes décide, en 1910, une
travailleurs, que les femmes, « les une “journée des femmes” pour “journée des femmes” pour
prolétaires des prolétaires » selon ses promouvoir en particulier le droit de promouvoir en particulier le droit de
termes, parviendraient à s’émanciper vote des femmes. vote des femmes.
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Le mouvement féministe bourgeois
Un mouvement féministe fut mené aussi par des
femmes de la bourgeoisie dont la revendication
principale et légitime était l’extension du droit de vote
aux femmes et leur éligibilité.
Des femmes de la classe aisée américaine commencèrent à se battre pour ces
revendications dans les années 1830, dans le cadre de la campagne
anti-esclavagiste en milieu protestant. Elles mirent en jeu leur position
sociale pour organiser un mouvement qui unissait la cause des femmes et
celle des Noirs.

En Angleterre, la question du suffrage féminin fut


en débat à partir des années 1850, entre autres,
parce qu’un homme, John Stuart Mill, s’en fit le
porte parole. Mais devant le refus du pouvoir de
leur accorder le droit de vote, les « Suffragettes »,
comme elles étaient dénommées, finirent par se
livrer à des actions violentes, incendies de maisons,
attaques de parlementaires. La bourgeoisie Les femmes anglaises obtinrent gain de
anglaise ne leur fit pas de cadeaux. Elles furent cause pour les plus de 30 ans en 1918 et
pour toutes les femmes majeures en 1928.

durement réprimées.

En France, une mobilisation des femmes de la


bourgeoisie commença en 1870. Mais, celle-ci resta
limitée dans son ampleur et ses revendications car ces
femmes craignaient les révoltes ouvrières auxquelles
de nombreuses femmes participaient aussi...

La France en retard : Plus de 40 ans furent nécessaires entre le premier projet de


loi pour le vote des femmes et l’adoption par l’Assemblée consultative à Alger le
21 avril 1944 d’une ordonnance l’autorisant. Les femmes de Nouvelle Zélande,
elles, avaient acquis ce droit en 1893. La Russie révolutionnaire l’accordait aux
femmes en juillet 1917 et sans doute grâce à la vague révolutionnaire qui suivit
1917, ce fut aussi le cas en Hongrie, en Pologne ou en Tchécoslovaquie. Dans la
Turquie dirigée par Mustapha Kémal, les femmes purent voter à l’égal des
hommes en 1934, 10 ans avant la France !
Manifestation des suffragettes en 1935

Partout, un fossé social immense sépara les militantes


ouvrières des bourgeoises féministes mais cet
antagonisme fut particulièrement vif en France et en
Allemagne.
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La révolution russe
et les femmes
Après la Révolution d’octobre 1917, le pouvoir des soviets reprit le
programme des Bolcheviks de 1903 concernant « l’attribution de
droits égaux en tous points à ceux des hommes ». Le divorce fut
facilité, les différences entre enfants légitimes et illégitimes furent
supprimées. Les mères eurent le droit d’attaquer en justice le père
pour qu’il subvienne aux soins de ses enfants. Les femmes étaient
devenues éligibles et électrices en juillet 1917. Au premier congrès
musulman pan-russe de 1917 à Moscou furent proclamées l’égalité
des droits entre hommes et femmes musulmans, l’abolition de la
polygamie ainsi que l’interdiction du mariage des petites filles.

130 ans après la Révolution Française, aucun


pays, même doté de la démocratie la plus libre,
n’avait mis en place autant d’avancées sociales.

Un important effort d’alphabétisation fut fait envers les femmes La véritable émancipation des femmes ne pouvait se réaliser qu’avec le
développement économique de la société, celui de l’instruction générale et la
multiplication des crèches, des jardins d’enfants et des cantines, etc.

Cependant l’égalité devant la loi n’est pas l’égalité dans la vie. Et


l’objectif de Lénine de faire en sorte que « chaque cuisinière doit
apprendre à diriger l’État » se heurta aux difficultés matérielles liées
en particulier à la guerre civile et à l’isolement de la Révolution Russe
qui se voulait la première étape d’une révolution mondiale.

Le stalinisme, qui s’imposa à partir du milieu des années 1920, tourna


le dos aux idées socialistes. A l’approche de la Deuxième Guerre
Mondiale, il restaura le culte de la famille et le respect de la morale
bourgeoise en ce qui concerne la famille. En 1941, l’avortement fut
interdit.
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La longue éclipse réactionnaire
des années 1920 aux années 1960
A partir de la guerre de 1914-1918, le mouvement
féministe bourgeois disparut de la scène politique.
L’Europe entrait dans une période de réaction qui fut
marquée par la montée du fascisme.
En France, après la Première Guerre Mondiale et le retour des
hommes du Front, les ouvrières furent licenciées. Durant les
années 1920-1930, une série de lois scélérates interdirent toute
propagande en faveur du contrôle des naissances et infligèrent de
lourdes peines de prison aux auteurs d’avortement ainsi qu’aux
femmes qui y avaient recours.

Un grand nombre de femmes


avaient travaillé dans les usines
pendant la Première Guerre
Mondiale.

Femmes anglaises protestant contre le sexisme des patrons dans les années 30

Les dictatures fascistes poussèrent à l’extrême l’exaltation de la


mère. Mussolini, au pouvoir en Italie depuis 1922, fit apposer
des affiches : « Femmes, enfantez, le nombre c’est la force ».
Hitler au pouvoir proclama, dans un discours de 1934, que « le
monde des femmes, c’est sa famille, son mari, ses enfants ». Des
foyers furent mis en place à partir de 1935 pour les femmes
enceintes hors mariage dont les bébés seront confiés à des
familles allemandes sélectionnées.

Affiche de propagande sous le Le régime de Pétain aggrava encore la


régime de Pétain répression contre l’avortement devenu
« crime contre la sûreté de l’État ».
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Le mouvement féministe
des années 1960-70

Au moment où, aux États-Unis, se développaient les mouvements de


protestation contre la guerre du Viêt-Nam et en faveur des droits des
Noirs, au moment où, en France, éclatait le mouvement de mai 1968, le
courant féministe se reconstitua.

Les femmes en France n’étaient pas sorties de leur statut de mineures


imposé par le code Napoléon. En 1907, elles avaient, par exemple, acquis
le droit de disposer de leur salaire mais leurs maris purent, jusqu’en 1965,
exercer leur droit de véto pour les empêcher de travailler. L’incapacité
juridique des femmes, inscrite dans le code civil, fut supprimée en 1938
mais il fallut attendre les années 70 pour que la notion de chef de famille
et d’autorité paternelle disparaisse.
A l’issue de ces luttes, les femmes réussirent à reléguer la législation
napoléonienne au musée des antiquités. Elles obtinrent la légalisation
de l’avortement, et de la contraception.

En 1973, 331 médecins signent une pétition pour soutenir le


mouvement des femmes, en se déclarant à leur tour, pour
la liberté de l’avortement.

Mais, depuis, force est de constater que ces conquêtes ne peuvent pas
être considérées comme irréversibles. C’est en partie le cas de la
législation sur les avortements, menacée par des commandos d’extrême
droite et par la baisse des budgets qui y sont consacrés.

Le MLAC (mouvement pour la libération de


l’avortement et de la contraception), fondé
en 1973, fut le moteur principal de cette lutte
jusqu’à l’adoption de la loi Veil qui, en 1974,
légalisa l’avortement avant la fin de la
dixième semaine. Promulguée pour 5 ans en
1975, elle fut reconduite à titre définitif en
1979.

Simone Veil, à l’Assemblée nationale

En 1971, était publié le manifeste des 343


dans lequel 343 femmes, dont certaines
célèbres, déclaraient ouvertement avoir
déjà avorté. Elles défiaient l’autorité de
l’État.
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La lutte pour l’émancipation des
femmes indissociable de la lutte pour le
renversement des sociétés de classe
L’immense majorité des revendications mises en avant par les
féministes fait partie du programme des révolutionnaires marxistes.
Ce combat pour l’égalité des sexes est un combat que nous menons,
non pas au nom du féminisme mais au nom du communisme.

Nous pensons que la caractéristique de notre société, c’est d’être


divisée en classes, exploités d’un côté, exploiteurs de l’autre. La seule
force capable de changer la société de fond en comble et de mettre fin
à l’exploitation est la classe ouvrière parce qu’elle n’a rien à perdre.

Les femmes ne constituent pas une classe. Il y a parmi elles des


bourgeoises et des prolétaires et, même si elles subissent les unes
comme les autres, en partie, la même oppression, elles n’ont pas les
mêmes intérêts.
C’est la raison pour laquelle le féminisme, quand il se limite justement
au féminisme, ne peut aller jusqu’au bout, y compris sur le seul terrain
de l’émancipation des femmes. L’oppression des femmes dans le
monde, à laquelle nous assistons, en est l’expression.

Bien sûr, les travailleurs ne sont pas débarrassés des préjugés liés au
sexe et l’une des tâches des révolutionnaires communistes est
justement de combattre ces préjugés et de leur montrer que tout
comme un peuple qui en opprime un autre ne peut être un peuple
libre, un sexe qui en opprime un autre ne peut pas être libre. Mais ce
sont les travailleurs unis, et eux seuls, qui en jetant à bas l’exploitation
ouvriront la porte à un monde d’où toutes les oppressions auront
disparu.

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