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Alors qu’en 1789, la Révolution se présenta sous le drapeau de la Déclaration des droits de
l’homme, des femmes, dont Olympe de Gouges, et une minorité d’hommes tel que
Condorcet défendirent le droit de vote des femmes. Mais les députés (à quelques
exceptions près) refusèrent. Les députés défendaient leur exclusivité sur les droits civiques
et politiques. Mais la ténacité des préjugés misogynes n’expliquait pas tout... En fait, les
femmes des milieux populaires, souvent à la tête des revendications, inspiraient une peur
réelle à la bourgeoisie. Alors il n’était pas question, pour ces députés, d’accorder aux
femmes la citoyenneté qui leur aurait donné le droit de porter les armes dans la cadre de
la Garde Nationale !
En fait, la bourgeoisie révolutionnaire s’arrêta devant la propriété
privée en général. Or la subordination des femmes est liée à la
question de la propriété privée...
Les femmes, moins bien payées, subissaient une exploitation plus dure
que les hommes, en particulier parce qu’en plus de leur travail à l’usine,
elles continuaient à avoir à charge leurs enfants qu’elles devaient
emmener le plus souvent avec elles dans les ateliers.
Ce sont les socialistes qui, parce qu’ils rejetaient la société capitaliste, reprirent
le flambeau de la lutte contre l’oppression des femmes. Un des premiers
socialistes utopistes, Charles Fourier, écrivait : « le degré de l’émancipation
féminine est la mesure naturelle du degré de l’émancipation générale ». Marx
affirmait que l’émancipation des femmes ne pourrait être complète qu’avec
l’avènement d’une société sans classe et sans propriété privée.
Flora Tristan, ouvrière coloriste, pensait La Conférence internationale des La Conférence internationale des
que c’est en participant aux luttes des femmes socialistes décide, en 1910, femmes socialistes décide, en 1910, une
travailleurs, que les femmes, « les une “journée des femmes” pour “journée des femmes” pour
prolétaires des prolétaires » selon ses promouvoir en particulier le droit de promouvoir en particulier le droit de
termes, parviendraient à s’émanciper vote des femmes. vote des femmes.
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Le mouvement féministe bourgeois
Un mouvement féministe fut mené aussi par des
femmes de la bourgeoisie dont la revendication
principale et légitime était l’extension du droit de vote
aux femmes et leur éligibilité.
Des femmes de la classe aisée américaine commencèrent à se battre pour ces
revendications dans les années 1830, dans le cadre de la campagne
anti-esclavagiste en milieu protestant. Elles mirent en jeu leur position
sociale pour organiser un mouvement qui unissait la cause des femmes et
celle des Noirs.
durement réprimées.
Un important effort d’alphabétisation fut fait envers les femmes La véritable émancipation des femmes ne pouvait se réaliser qu’avec le
développement économique de la société, celui de l’instruction générale et la
multiplication des crèches, des jardins d’enfants et des cantines, etc.
Femmes anglaises protestant contre le sexisme des patrons dans les années 30
Mais, depuis, force est de constater que ces conquêtes ne peuvent pas
être considérées comme irréversibles. C’est en partie le cas de la
législation sur les avortements, menacée par des commandos d’extrême
droite et par la baisse des budgets qui y sont consacrés.
Bien sûr, les travailleurs ne sont pas débarrassés des préjugés liés au
sexe et l’une des tâches des révolutionnaires communistes est
justement de combattre ces préjugés et de leur montrer que tout
comme un peuple qui en opprime un autre ne peut être un peuple
libre, un sexe qui en opprime un autre ne peut pas être libre. Mais ce
sont les travailleurs unis, et eux seuls, qui en jetant à bas l’exploitation
ouvriront la porte à un monde d’où toutes les oppressions auront
disparu.