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ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Les côtes du Maroc s'étendent sur 2 façades maritimes :


une méditerranéenne longue de 512 km & l'autre atlantique longue de 2 440 km.

Chapitre 1 : Dimensionnement et
Stabilité des ouvrages de
Une baie Protection Marine
& Corrosion aquatique
«Action de l’eau de mer sur les matériaux de construction»
1°) Introduction : Le dimensionnement d'un ouvrage portuaire ou côtier
de protection contre la houle nécessite la prise en compte des
contraintes relevants de divers disciplines tel que :
• Hydraulique maritime (réfraction, diffraction et déferlement)
• Mécanique des sols (études géotechniques)
• Résistance des matériaux
• Procédés de construction (outillages disponibles) ...
Sans oublier les aspects technico - économiques qui interviennent
directement dans le choix des solutions adaptées.
Les aspects hydrauliques sont déterminants dans le dimensionnement
d'un ouvrage maritime parmi les facteurs intervenant dans l'étude. En
particulier, l'évaluation de la houle de projet et le calcul du poids des
blocs de la carapace en fonction des conditions d'étude sont 2 étapes
fondamentales et importantes pour le dimensionnement de la digue.
Dans les formules de dimensionnement, pour l'obtention du poids des
blocs (formule de stabilité) l'amplitude crête - creux était prise égale à la
hauteur significative du spectre de houle soit : Hs = H1 3 , cependant en
1976, le L.N.H. (Laboratoire National d'Hydraulique) d'E.D.F. (Electricité
De France) propose de prendre comme houle de projet (houle de
dimensionnement) H1 10 dans les formules de stabilité, on rappelle que
H1 10 ≈ 1, 28 ⋅ H1 3 (Ch05 HM). Il faut également penser aux problèmes liés
de déferlement, le franchissement (voir Chapitre5 Hydraulique Maritime)
et à la durée de la tempête pour le dimensionnement (des études sur
modèles réduits peuvent apporter des réponses à ces problèmes).
2°) Les digues verticales réfléchissantes :
Les digues sont soumises à des houles naturelles qui sont aléatoires.
Il existe des houles libres venant du large : observées hors de l'air de
génération (houles formées). Les houles en cours de formation sous
l'action du vent sont des '' houles forcées '' appelées houles de vent ou
encore (mers de vent ) ou bien houles locales (pour les méthodes
l'analyse des enregistrements voir CH05 de mon Hydraulique Maritime).
Les jetées verticales comportent un mur à parement vertical ou
légèrement incliné, cette structure repose directement sur le sol par
l'intermédiaires d'un massif d'enrochement.
Une jetée verticale réfléchie la plus grande partie de l'énergie incidente.
Elle a la coupe en travers standard suivante :
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Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Cet ouvrage arrête la houle en 3H 4


la réfléchissant vers le large. Le moment de stabilité du mur par rapport
aux extrémités des surfaces d'appui sur
Large les fondations doit être le double du
1,2 à 1,5 H H 2 moment maximal de renversement.
PHM
Marnage MWL

PBM 1,5 2àH2 H PBM


muraille d
d ~ 2H (d 〉 1,5 H)

0,5H H2
0,15 d

3H Le calcul de stabilité s'effectue à


~ 5 H (≥ 5 H) partir des pressions dues au clapotis.

Dimensionnement du profil d' une digue verticale en fonction


de l' amplitude de la houle H soumise à un clapotis non déferlant

En général : On place la digue verticale par profondeur telle qu'il n'y a


pas de déferlement sur son parement vertical. L'inconvénient des digues
verticales est la nécessité d'avoir une côte d'arase très élevée pour que
l'ouvrage ne soit pas franchi.
• Son volume de maçonnerie augmente vite avec le creux de
la houle. Elles ne sont plus utilisables pour les houles de
plus de 6 à 7m de creux.
• Les digues verticales sont intéressantes en grandes
profondeurs ou dans des mers à fortes marées car elles sont
économiques par rapport aux digues à talus.
• Les jetées verticales sont rentables économiquement dans
les régions pauvres en enrochements de qualités.
Le calcul de la stabilité des jetées verticales s'effectue à partir des
épures des pressions dues au clapotis. On suppose que la répartition de
pression est linéaire (on peut également tenir de l'effet dynamique pour
cela consulter Ch01 d'Hydraulique Maritime). La sous - pression due
aux va et vient de l'eau dans les vides du massif de fondement vaut
environ : h ± [ H ⋅ ch −1 (2π h L) ] où ( h L ) = profondeur relative du bloc
♦ Le moment de stabilité = 2 × le moment de renversement.
♦ Les pressions maximales sur les fondations < 3 à 4 bars.
♦ Au voisinage du musoir il faut tenir compte de la diffraction de
la houle.
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Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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Les inconvénients des digues verticales :


• Nécessité d'avoir une côte d'arase très élevée contre le
franchissement (on utilise une bordure à déversement).
• Les efforts sur l'ouvrage sont importants par rapport à une
digue à talus.
• Ouvrage très réfléchissant pour dissiper l'énergie de la houle à
fin de diminuer le coefficient de réflexion on utilise des
atténuateurs de houle comme les caissons de Jarlan par
exemple (nouvelle technique...) [voir Ch08 d'Hydraulique
Maritime pour l'étude et le dimensionnement de ces ouvrages].
système de Jarlan

K Etc .
chambre

d' expansion

caisson de la houle

3°) Les Digues à Talus :


Elles sont destinées à atténuer l'agitation induites par les houles dans le
plan d'eau portuaire.
Ce sont des ouvrages constitués d'un massif en pierres ou en blocs
artificiels qui monte jusqu'à la surface libre, en général avec un
couronnement pour limiter le franchissement (OVERTOPPING: CH05 HM)
x = xH
x
SWL RH
α
Run − Up RH = HL 0 ⋅ tgα
RH HL 0
x = xc x xH = =
SWL B sin α cos α

α zc
Overtopping
La conception d'une digue à talus dépend des conditions locales :
houles, terrain, carrière, conditions économiques et techniques de
construction ... Etc.

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Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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• La méthode de franchissement de HUNT & BATTJES :

Ru
SWL
α

Le franchissement est défini par l'ascension d'une lame au - dessus du


niveau d'eau au repos. Soit Ru (Run - up) cette hauteur.
D'après les résultats expérimentaux on a trouvé pour les houles déferlant
sur des pentes :
• Si les pentes sont continues lisses et perméables :
Ru tgα 1,26 ⋅ tgα
=ξ= qui s'écrit aussi ξ = ⋅T
H H H
Lo
qui n'est valable que pour des valeurs de ξ 〈 2,3 .
Hydraulic
• Pour ξ 〉 2,3 on a : Ru ≈ 2,3 ⋅ H . Engineering
• Pour des pentes continues rugueuses et perméables :
Ru Ru
= ξ croît jusqu'à ξ ≤ 4 et au - delà reste constant.
H H
Pour tenir compte de la rugosité du talus il faut appliquer un coefficient
de minoration r pour le calcul de (Ru H) selon la couverture du talus :
Type de couverture r CERC : Coastal
Lisse imperméable 1 Engineering
Dalles en béton 0,9 Research Center
Blocs de béton (non armé) et Pierres (Delft) 0,85 à 0,9 Roches pèle - mêle
Couche unique d'enrochements (CERC) 0,8
Enrochements spéciaux imbriqués (Shankin) 0,75 à 0,8
Moellons pèle - mêle (Shankin) 0,60 à 0,65
Enrochements pèle - mêle (Shankin) 0,50 à 0,55
Enrochements pèle - mêle (Delft) 0,50 à 0,60
2 couches (ou plus) d'enrochements (CERC) 0,5
Ru 1,13 ⋅ ξ
Une relation pour les enrochements est donnée par : =
H 1 + 0,506 ⋅ ξ
• Méthode du L.N.H. (Laboratoire National d'Hydraulique) :
Un certain nombre d'essais ont été réalisés pour 2 talus 2 1 et 3 2 en
faisant varier :
¾ B : la largeur de la berme.
¾ H : la profondeur d'eau.
¾ z : la côte arase de la digue.
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Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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¾ T : la période de la houle.
¾ H : le creux crête - creux de la houle.
β
Ru H
La hauteur d'ascension de la houle est de la forme : = K ⋅ 
H L
Pour la pente ( 2 1) : K = 0,473 & β = −0,255 .
Le franchissement se définit par le creux Hf compté par rapport au
niveau moyen de l'eau.
Les relations suivantes ont été proposées par le L.N.H. :
☞ Pour la pente 2 1 : H f = 1,43 ⋅ B 0,23 ⋅ z 0,75 ⋅ h 0,47 ⋅ T −0,44
☞ Pour la pente 3 2 : H f = 1,65 ⋅ B 0,17 ⋅ z 0,43 ⋅ h 0,23 ⋅ T −0,36
Η f = valeur franchissant l’ouvrage dans 5% des cas.
On remarque l'importance du facteur z (z cote d'arase : 3 〈 z 〈 6m ).
1,5
B

z ≥ Hf
Hf enrochements
h 3/2
z = R u + set − up + PHMVEE

3 - 1°) Stabilité des digues à talus : éléments constituants le profil


Il n'y a pas de règles générales pour concevoir une digue à talus. Tout
dépend des conditions locales ; les houles, les terrains, les carrières, les
conditions économiques et techniques de construction ...
Toutefois un certains nombres de recommandations sont à respectées
en avant - projet de conception et de dimensionnement et c'est sur des
modèles réduits qu'on doit vérifier la validité et la stabilité...
Si H est la houle de projet : pour une digue partiellement franchissable
on adopte pour côte darse z au - dessus du niveau de Marée Haute une
cote comprise entre H 2 et 3H 2 . La largueur au niveau du plan d'eau
varie de 2H à 3 H . La stabilité de l'ouvrage est assurée par celle de la
carapace extérieure (dont la forme des blocs est importante par leur
imbrication). Cette stabilité se précise sur les modèles réduits. Les
formules de stabilité donnent le poids des blocs en fonction de :
• H : hauteur de la houle de projet.
• T : la période de la houle de projet.
• L : la longueur d'onde.
• α : angle du talus de la digue par rapport à l'horizontale.
• γ r : la densité du béton ou d'enrochement utilisés.

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On utilise couramment au Maroc la formule de stabilité de Hudson


(établit en1958 -1959 sur la base des travaux de l'U.S. Army Engineer ) :
W : est le poids du bloc
γ r ⋅ H3 ⋅ tgα 
W= 3
où ( γ w ; γ r ) : les densités de l' eau de mer et du béton
γ  K : est un coefficien t de stabilité
K D ⋅  r − 1  D
 γw 
Le tétrapode largement utilisé au Maroc est un bloc artificiel en béton
non armé conçu en 1950 spécialement pour protéger les ouvrages
maritimes (il est breveté dans plus de 60 pays. C'est SOTAMER est la
seule habilité à céder sa licence ou pour le compte de NEYRPIC).
Type de blocs Nombres K D tronçons K D Musoir
de
courants tgα
3
(ρ s ρ) H tgα
couches
W= Houle Houle non
[
K D (ρ s ρ) − 1 ]3 Houle Houle non déferlante déferlante
déferlante déferlante
Enrochements lisses 2 2,1 2,4 1,7 1,9 1,5 à
arrondis 3
Enrochements lisses >3 2,8 3,2 2,1 2,3 1,5 à
arrondis 3
Enrochements 2 3,5 4,0 2,9 3,2 1,5
rugueux anguleux 2,5 2,8 2,0
2,0 2,3 3,0
Enrochements >3 3,9 4,5 3,7 4,2 1,5 à
rugueux anguleux 3
Tétrapodes et 2 7,2 8,3 5,9 6,6 1,5
quadripodes 5,5 6,1 2,0
4,0 4,4 3,0
Dolos (dols) 2 22,0 25,0 15,0 16,5 2,0
13,5 15,0 3,0
Hexapodes 2 8,2 9,5 5,0 7,0 -
Accropodes 1 10 12 7,6 9,2
Tribars 2 9,0 10,4 8,3 9,0 1,5
7,8 8,5 2,0
7,0 7,7 3,0
Granulométrie étalée 2,2 2,5

Cube modifié 2 6,8 7,6 5,0

tétrapode tribar

h(en m ) = 1,528 ⋅ 3 V en m 3 ( ) Dolos quadripode Hexapode


On vérifie les résultats de dimensionnement sur modèle réduit
3 - 2°) Analyse de la relation du Hudson : • L'augmentation de la
densité γ r , qui intervient comme γ r (γ r γ w − 1) , diminue le poids W des
−3

blocs à paramètres constants ⇒ intérêt d'utiliser des bétons dense.


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Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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• W diminue quand la pente du talus diminue.


• W est proportionnel à H3 (ainsi si H multiplier par 2 le poids
sera multiplier par 8) ⇒ l'importance du choix du site.
• Il faut également examiner le problème du franchissement pour
le dimensionnement de l'ouvrage (Run - up et Overtopping) :
ce franchissement peut créer une agitation importante côté
bassin (port) et une destruction du talus (il faut également
penser à l'évacuation des eaux qui exceptionnellement
franchissent l'ouvrage et immonde les quais ainsi qu'à la
protection du réseau électrique ... ).
3 - 3°) Dimensionnement des digue à talus :
Les éléments de la digue sont : 1. La carapace
2. Sous - couches (filtre)
3. Noyaux
4. Soubassement
carapace 5. Tapis de pieds
Sous noyau 6. Butée de pieds
couche
butée 7. Couronnement
soubassement
8. Musoir North jetty , Yaquina,
Oregon Inlet (2000) : USA
3 - 3 - 1°) Carapace :
Le poids des blocs de la carapace est déterminé par la formule de
Hudson (ou une autre formule de stabilité).
Si la profondeur d'eau devant le structure est supérieure à 1,5H , les
blocs de la carapace doivent descendre en - dessous du niveau moyen
d'une hauteur au moins égale à la hauteur de la vague de projet.
0,5 à 1,5 H couronnement
Dalle de roulement Mur de garde

Glacis
coté Marée Haute
M.H. m
coté mer
m Marnage
port M.B. 2H à 3H 1
1 Marée Basse
butée Noyau Risberme
Butée assure la − 1,5 à 1,3 H
stabilité de Tapis de pied
l’ouvrage Butée de pied

soubassement
××××××××××××××××××××××××××××××××××××××
Terrain Coupe Type d' une digue à talus Les cotes sont par rapport
naturel au plus basses eaux
On pose les tétrapodes en deux couches ceux de la couche inférieure ont un pied vers le haut et ceux
de la couche supérieure sur un pied vers le talus à fin d’obtenir une bonne imbrication.
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• L'épaisseur de la carapace est donnée par :


n = le nombre de couches
13 W = poids du bloc artificiel
W 
e = n ⋅ k ∆ ⋅   où 
 γr  γ r = densité du bloc (de béton)
k ∆ = coefficien t de couche
Le coefficient de couche ( k ∆ ) et la porosité (P) pour différents blocs sont
donnés par le tableau suivant :
Types de blocs n = nombre k ∆ coefficient P = porosité en %
de couches de couche
Enrochement arrondi 2 1,02 38
Enrochement anguleux 2 1,15 37
Enrochement anguleux >3 1,10 40
Cube modifié 2 1,10 47
Tétrapode 2 1,04 50
Quadripode 2 0,95 49
Hexapode 2 1,15 47
Tribar 2 1,02 54
Tribar rangé 1 1,13 47
Dolos 1 ou 2 1,00 63
Cube rainurée 2 1,03 44
Accropode 1 1,51 60

rainure

Accropode cube modifié


cube
cube à rainures Tribar

• Nombre d'élément de la carapace :


Par 1m 2 le nombre de bloc Nr (c - à - d (N S) ) est donné par :
23
Nombre de bloc N  P   γr 
Nr = = = n ⋅ k ∆ ⋅  1 − ⋅ 
unité de Surface S  100   W 
où P est la porosité moyenne donné dans le tableau au - dessus.
3 - 3 -2°) Sous - couches :
Entre les blocs de la carapace et le noyau sont interposées une ou
plusieurs couches intermédiaires d'enrochements leurs rôle est :
• De créer un ou plusieurs filtres entre les matériaux fins du
noyau et les blocs de la carapace de grande dimension.
• De protéger le noyau pendant la phase de construction (qui
à lieu pendant les houles de faibles amplitudes & avant la
pose des tétrapodes) d'un poids WR est tel que :
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0,1⋅ W 〉 WR 〉 0,04 ⋅ W où W = poids d'une tétrapode


l'épaisseur de cette couche (massif interne) est voisine de :
eR (en m ) ≈ 1, 6 ⋅ 3 WR (en tonnes )
• De servir d'assise correcte pour la pose des blocs de
carapace (Tétrapodes, Cubes modifiés, Dolos ...etc.).
• De crées une porosité favorable à l'amortissement des
houles (faible réflexion des ondes).
Les épaisseurs à donner aux sous - couches (au nombre de 2 au
minimum) est donné par :
n = 2 au moins
k = 1,02 pour les enrochemen ts lisses
 ∆
e = n ⋅ k ∆ ⋅ (V )
13
où 
k ∆ = 1,10 pour les enrochemen ts rugeux
V = volume moyen du bloc ( ≈ W γ r )
Les dimensions doivent respecter la règle des filtres. Les conditions de
filtres de Terzaghi : Soit : ☞ F ➣ le matériau du filtre
☞ B ➣ le matériau à protégé
D15 (F ) 〈 5 ⋅ D85 (B ) D (F )
 4 〈 15 〈 20
D
 50 (F ) 〈 25 ⋅ D 50 (B ) D 15 (B )
e Où Dn est le diamètre du
c
a F tamis où de l'anneau à travers
e lequel passe n% du matériau
p
r
a t Noyau B en question : n% du poids (ou
r de volume) du matériau a un
a il
c f diamètre donc inférieur.

3 - 3 - 3°) Noyau :
C'est le cœur de la digue, qui est en général constitué de tout venant de
carrière ( économiquement intéressant). Les qualités requises pour ce
tout venant sont :
• L'imperméabilité doit être telle que la houle ne soit pas transmise
au bassin portuaire. Cette imperméabilité ne sera bonne que si le
matériau a une granulométrie étendue, l'indice du vide sera
faible.
• Un angle interne de frottement suffisant pour la stabilité
d'ensemble, on doit alors éviter un pourcentage élevé de fine.
• Une capacité naturelle et une granulométrie étendue telles que
les tassements à long termes restent limités [ faire attention à la
nature du sol (présence de la vase et de la boue...) ].

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Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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• La solution pourra consister à mettre en place des catégories


différentes de matériau selon les niveaux du profil à réaliser.
On évitera un pourcentage trop élevé de fines pour que l'angle de
frottement conserve une valeur correcte.
Si la granulométrie est convenablement étendue on obtiendra une bonne
compacité naturelle et donc une limite de tassement.
3 - 3 - 4°) Soubassement : selon le type de sol . Il s'agit de créer
une première fondation pour la digue. En général, ces matériaux sont de
qualité moyenne et immergés à une profondeur telle qu'ils n'ont pas
besoin de protection. On peut envisager un étalement du soubassement
côté mer pour provoquer le déferlement de l'onde avant qu'elle n'arrive
sur la digue.
3 - 3 - 4°) Tapis de pieds :
On est parfois contraint de mettre en place côté mer un tapis de pieds
pour : Obtenir un niveau horizontal régulier rattrapant les irrégularités du
sol naturel, ce qui facilitera la mise en place des couches extérieures.
D'obtenir une protection anti - affouillement en présence d'un fond marin
comportant des matériaux fins qui risquent d'être entraînés par les
perturbations dues au déferlement de l'onde.
Ce tapis peut être constitué de matériaux graveleux ou d'enrochement et
de tissus géo - textiles ou de fascines (tambours, roseaux...).
3 - 3 - 6°) Butée de pied :
C'est l'un des éléments les plus importants pour la stabilité de la digue,
on doit y apporter une attention minutieuse. Son rôle est double :
• Servir à bloquer la carapace extérieur.
• Résister comme le tapis de pieds à l'affouillement. Cette butée
peut être construite par les mêmes blocs que la carapace. Mais
en général on utilise des enrochements. Le niveau supérieur de
cette butée sera à 1,2 à 1,3H sous le niveau des plus basses
eaux observées.
Cette butée de pieds peut être construite avec les mêmes blocs que la
carapace. Cela n'est pas toujours possible car il est nécessaire de
prévoir aussi des sous - couches de filtres.
Le poids unitaire des enrochements naturels de la butée de pied (qui
sont souvent les plus utilisés) est prédéterminé par la formule aménagée
de la relation de Hudson :

SOGREAH propose
h
0,1 γ r ⋅ H3 ⋅ tgα  H  d
W= ⋅ ⋅ 
K D (γ r γ w − 1)3  h  butée

où h est la profondeur d'eau au niveau de la côte d'emploi de la relation.


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Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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3 - 3 - 7°) Couronnement :
Il a une grande importance sur la stabilité de la digue. S'il est de faibles
dimensions, son influence est négligeable. S'il est de dimensions
grandes il apparaît les effets suivants :
• Une réflexion importante la houle qui a tendance à entraîner
les blocs vers le large.
• Effet de choc (gifle) sur le mur qui est dû au déferrement.
Une meilleur solution est de réaliser un mur de dimension raisonnable.
3 - 3 - 8°) Musoir :
Les essais ont toujours montrés que le musoir d'une digue subissait des
dommages plus fréquents et plus importants à hauteur de houle égale.
Pour la carapace des musoirs, on utilisent les mêmes types de blocs
naturels ou artificiels, mais de dimensions appropriées ou mieux encore
musoir
de densité plus élevée (voir tableau pour le calcule de K D pour la
formule de Hudson selon qu'il y a ou pas de déferlement).
A titre indicatif le CERC (Coastal Engineering Research Center) propose
les coupes types suivantes :
PHEM w
w
10
PBEM
w
w 2 port
−H w 200
−H
w
− 1,5H 2 w 4000 à w 6000
w
w w 300
w 300 15
15

Digue employant de nombreuses catégories de matériaux : CERC


coupe en travers multicouches Houle non déferlante

PHEM w

w
PBEM
10 w
à port
w w
−H 2H à 3H 2 −H
Noyau
− 1,5H
w 200 à w 6000
w w w w
à à
10 15 10 15

coupes pour houle non déferlente CERC W = poids des blocs


de la carapace

E.H.T.P. 1-11
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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w
PHEM
w
PBEM
200
port
w
2H à 3H
Noyau CERC
w 4000 w
w 10
10
− 1,3H

coupe de digue employant de nombreuse catégories de matériaux

w port
PHEM
w
10
PBEM
w
CERC
w
w
10 w 200 à w 4000 10

− 1,3H

coupe en travers d' une digue avec 3 catégories de matériaux

coupes pour houle déferlente (donc eau peu profonde )

La destruction des digue à talus se fait en premier au niveau de la


carapace qui est soumise à l'action de la masse d'eau extérieure due à
la vague et celle de l'eau interne qui se déplace dans la carapace mais
déphasée par rapport à la première : c'est ce déphasage qui joue un rôle
important dans la stabilité de la carapace.
Questionnaire technique d'un avant - projet de Travaux Maritimes

Ouvrage neuf - Ancien ouvrage à renforcer


Nom Longueur :
Nature Y a - t - il des points singuliers tels que musoir
A
Et emplacement changement brusque de direction?
de l'ouvrage
(son rôle) Franchissement admis ou non

E.H.T.P. 1-12
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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Caractéristiques des Direction d'où viennent ces vagues :


vagues les plus Période (en seconde) :
fortes à redoutable Amplitude (en mètres) :
B
devant l'ouvrage
(houles)

Niveaux moyens Niveau le plus haut à redouter (mètres) :


de la mer Niveau de haute mer de vive eau
(profondeur d'eau et exceptionnelle (mètres) :
C caractéristiques de Niveau de basse mer de vive eau
la marrée) exceptionnelle (mètres) :

Natures des fonds Roches :


D marins à Sables :
l'emplacement de Vase :
l'ouvrage (pente et (donner l'épaisseur si possible des divers couches)
tracé des fonds)

Poids unitaires des blocs les plus lourds faciles à


obtenir :
Carrières Nature des enrochements :
E
Densité des enrochements :
Distance à la carrière à l'ouvrage (Km) :

F Béton Densité :

Prix des enrochement (à la tonne) :


Données (comprenant extraction, transport et mise en place sur
économiques l'ouvrage)
G
(délai d'exécution) Prix des blocs artificiels de béton de forme
3
classique (parallélépipèdiques) (par m ) :
(comprenant fabrication, manutentions pour stockage et mise
en place sur l'ouvrage)

L'ouvrage sera - t - il entièrement construit à


Méthode de l'avancement :
construction et Camions, wagons, grues? :
H
Equipement en L'ouvrage sera - t - il construit entièrement par voie
matériel de maritime :
chantier Chalands , grues flottantes?:
disponible (mode Les 2 méthodes (avancement par voie terrestre et
de réalisation des voie maritime) peuvent - elles être utilisées?
travaux) Charge et portée des grues disponibles:

E.H.T.P. 1-13
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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I Vue en plan de l'ouvrage avec tracé des fonds marins jusqu'à 500
mètres au large de l'ouvrage si possible (précisé l'échelle).

Dans le cas d'un renforcement d'un ouvrage existant préciser la


J section courante et celle du musoir avec indication des divers
catégories de matériaux utilisés

Observations diverses : ................................................................................


.............................................................................................................................
................................................................................................................
D couronne en maçonnerie
± monolithique (ou en Béton )
d
couronnement

enrochements Béton Recommanda tion du CERC

Wcouche 1 = Wcarapace 10

tétrapodes Wcouche 2 = Wcarapace 200
2
p 3 3
P
2
Tout venant

Cette technique de protection et de dimensionnement des digues à talus


(des jetées) est également utilisable pour les :
→ brises − lames (dissipateur d e l' énergie de la houle )
→ épis (arrêt du transport de sédiments par le courant littoral)


→ ouvrages longitudinaux de protection du littoral
→ renforceme nt d' ouvrages endommagés K
Pour les travaux fluviaux cette méthodologie est également utilisable
pour dimensionner les ouvrage fluviaux et luter contre l'érosion et les
inondations (une solution à l'inondation consiste à prévoir une zone non
utilisable et non habité où on laisse se cumuler un volume d'eau selon la
topographie de la zone) :
• les digues de protection des zones inondables.
• Protection contre l'affouillement au pied des barrages ou autour des
piles de pont.
• La création de perte de charge localisée.
• Protection des talus des barrages en terre.
• Protection des berge des rivières contre le battement et l'érosion ...
E.H.T.P. 1-14
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

¸ Digue partiellement franchissable et la formule du CERC :


déversement
0,51
 
franchissement  
tgα Ln(P)
évacuation Ru = 0,65 ⋅ Hs   −
 H  2
s
 
 L 
P : % de vague pouvant
Dalle en béton
Dispositif antifranchissement
franchir la digue

Forme et Dimensions des tétrapodes


Il est possible théoriquement de réaliser des tétrapodes de toutes tailles,
en appliquant une homothétique à toutes les dimension du bloc.
L'inventeur à défini une "série normale" pour permettre une standardisation
des coffrages, basée sur des volumes.
L'amplitude des houles auxquelles les tétrapodes peuvent résister étant
proportionnelle aux dimensions linéaires. Une tétrapode est construite par
une moule de deux
tgδ = 1,414 o h = hauteur totale d'un tétrapode semi – coquilles
45
c
En béton
b non armé
e/ r1
o /
o / 132 10 h S
δ ≅ 109 28

o
22 40
/ r2 r
3
g i Amplitude réfléchie
20%〈R Digue = 〈 45%
d Amplitude incidente

☞ Dimensions caractéristiques rapportées à la hauteur h : Tétrapodes


h = 1,528 6 ⋅ 3 V où h = hauteur en mètre & V = volume en m3
Encombrement
/ g
h b e i r r1 r2 r3 d S
1 0,4853 0,0396 0,6543 0,6169 0,3084 0,0996 0,2387 0,1494 1,0917 1,1999

Pour l'épaisseur de la carapace à 2 couches : e = 4h 3 ≈ 2,04 ⋅ V 1 3 d'où


le nombre total N de tétrapodes à utiliser : N ≈ 0,67(S ⋅ h V ) où V est le
volume du tétrapode choisi, e épaisseur de la carapace et S est la
surface totale de la carapace couverte (indice du vide est ~ 50%).
E.H.T.P. 1-15
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Calcul des efforts agissants sur une digue verticale


Le calcul de la stabilité des digues (des jetées) verticales s'effectue à
partir des profils (des épures) des pressions qui résultent :
D'un clapotis devant l'ouvrage (réflexion presque totale de la houle :
clapotis) ainsi que la présence d'une sous - pression due au va et
vient de l'eau dans les vides du massif de fondation.
Du coté port on peut considérer que la distribution de pressions est
hydrostatique (gradient de pression y est constant) variable avec le
coefficient de réflexion.
η = H cos ω t Coté port
+H z
affleurement maximal PM
2H

−H

SWL
BM
affleurement minimal
d

z = −d

p H
= d±
ρg ch(kd)

sous − pression
Pour le calcul des pressions consulter principalement le Chapitre1 de
mon cours sur Hydraulique Maritime... etc. Mais on signale qu'il existe
des méthodes approchées pour effectuer ce calcul des efforts exercés
sur les différentes faces de l'ouvrage (comme celle de Goda 1974,
Sainflou 1928... ) que nous présentons ici (vers la fin du chapitre)
même si on peut faire les calculs plus proches de la réalité par une
simple intégration : L'effort
r résultant est donné par :
r r
FR = FR n = ∫ p(M, t ) n dS
surface
ch k (d + z )
où p = −ρgz + ρgH cos(ω t ) (− d ≤ z ≤ 0 ) pour réflexion totale.
ch kd
r r
La direction de cette force FR est la normale extérieure n à la paroi qui
est évidement plane. Le point d'application de cette force résultante FR
se détermine par l'équation des moments ( pour plus de détail consulter
mon cours de mécanique des fluides spécialement Chapitre4 sur
l'hydrostatique).
E.H.T.P. 1-16
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

• Exemple de réduction du pouvoir réfléchissant et renforcement


d'ancienne structure par les tétrapodes :
+ 9,70 + 9,20 enrochements

HMVEM (+ 8,70 ) 0,3 à 0,6 t


ancienne

HMMEM (+ 6,50 ) structure

tétrapodes
Mean Tide Absorbeur
3
2,5 à 5 m

HLWS (0,00 ) Tout


venant

Semelle en tout venant

PORT TALBOT (Gande Bretagne ): renforcement par tétrapodes


• Exemple de protection d'un couronnement (mur de promenade) par
les tétrapodes : + 6,15
+ 5,5 2,8

PHM (+ 4,65 )
4 Tétrapodes de 2,5 m3
Confortement Béton
3 Concrète
Nouvelle par
structure nouvelle
structure en
tétrapodes
BM (+ 0,66 )

0,00
Ancien Structure

Fascines avec
Pavage de basalte Palplanches
revêtement
bitumineux

Protection du mur promenade (ile de Sylt ) Allemagne


Points singuliers :
Tous les points singuliers d'un ouvrage : le musoir, changement de
direction, raccordement à autre ouvrage d'un autre type ... etc.
nécessitent un examen particulier qui conduit à des dispositions
appropriées et souvent à une protection renforcée.

E.H.T.P. 1-17
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Pour le musoir point singulier particulièrement important et vulnérable, la


solution la plus employée consiste à conserver pour la carapace la pente
4 3 mais en utilisant des tétrapode 1,6 fois plus lourds que ceux du profil
courant (pour certains ouvrages, on peut être amené aussi à adoucir la
pente de la partie intérieure du musoir).

Tétrapodes de 5 m3

Tout venant (0 - 0,5t)

Enrochements (0,5 - 4t)

Enrochements (4 - 6t)

+ 6,00 12,50

PMVEE (+ 2,00 )
musoir
0,00
4
3 brise lame
− 4,00
en tête de
− 8,00
l'ouvrage
− 12,60

Jetée & musoir de COTONOU − Dahomey


Les musoirs sont souvent circulaires et leur rayon sur le plan horizontal
des plus hautes mers, élément important de leur stabilité, doit être égal à
musoir ≈ 3Hmax . A COTONOU,
environ 3 fois l'amplitude de la houle RPMVEE
par exemple, l'amplitude maximale de la houle était de 4,50m et le rayon
du musoir au niveau (+2,00m) est de 12,50m.
Pour la fabrication des tétrapodes le dosage moyen préconisé est de
300Kg de ciment par mètre cube de béton. Exceptionnellement ce
dosage peut être de 350Kg par mètre cube dans le cas d'agrégats de
mauvaise qualité, pour des conditions de pose brutales, risques de gel,
...etc. mais c'est pour des tétrapodes de plus de 10 m3 que ce dosage
peut être utile. Pour tous travaux à la mer, la qualité du ciment doit être
choisie de façon que le béton résiste bien aux attaques chimiques de
l'eau de mer (faible teneur en chaux ou en aluminate tricalcique). La
composition granulomètrique de l'agrégats de fabrication doit être étudier
de manière que le béton ait la plus grande compacité possible et que sa
résistance ait une valeur convenable.
E.H.T.P. 1-18
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Le sable de mer a souvent été employé pour la fabrication et production


des tétrapodes; il donne de bons résultats. Il convient toutefois d'éviter
les sables contenant des débris coquilliers. Le rapport eau - ciment est
de l'ordre de 0,4 à 0,5 est conseillé : eau ciment = e c ≈ 0,4 à 0,5 ce qui
correspond à environ 120 à 135 litres par mètre cube .
L'expérience a prouvé que des bétons à la compression donnait des
résistances à l'éclatement supérieures ou égales à 280 Kgf cm2 après
28 jours de séchage, permettaient de réaliser d'excellents tétrapodes. Il
est cependant conseillé d'atteindre la valeur de 300 Kgf cm2 . Pour des
tétrapodes de plus de 10 m3 il est préférable de porter cette valeur à
330 Kgf cm2 . Les essais expérimentaux on prouver qu'il est inutile
d'armer les tétrapodes. Les 2 musoirs de MEHDIA MAROC sont
rechargés avec des tétrapodes de 25tonnes [A Casablanca en 1951 des
tétrapodes de volume V = 6,2m3 de poids unitaire 15t ont était utilisées]
Exemple1 :
PORT de SAFI au MAROC (1957 ) − Tetrapodes de 10 m3
Gavier 35 60 : 1000 Kg Résis tance à compressio n
Gravier 15 35 : 500 Kg (éprouvette de 20 × 20 cm)
Gravillon 3 8 : 150 Kg valeurs moyennes 24 t
Sable de boroyage : 190 Kg 2
7 jours 280 Kg cm
Sable de mer : 160 Kg
2
Ciment artificiel 250 300 : 300 Kg 28 jours 300 Kg cm
2
Eau : 145 litres 90 jours 350 Kg cm

Exemple2 :
PORT de TALBOT , Grande − Bretagne (1964 )
Tetrapodes de 2,5 à 5 m3
Agégats 3 2 (38 mm )
//
: 825 Kg
Résistance à compression

Agégats 3 4 (19 mm )
// valeurs moyennes
: 125 Kg
2
Agégats 1 2 (12,7 mm )
// 3 jours 250 Kg cm
: 188 Kg
2
Agégats 3 8 à 1 4 (9,5 à 6,3 mm ) : 197 Kg
// // 7 jours 320 Kg cm
2
Sable : 760 Kg 28 jours 450 Kg cm
Ciment prise rapide : 328 Kg
1/ = 0,305 m
Eau : 145 litres
1// ≈ 25,33 3 mm

E.H.T.P. 1-19
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

 Choix de la hauteur caractéristique de la houle pour la


conception des ouvrages maritimes :
Moyenne Maximum Maximum Fréquence par
par saison par an maximorum année
H33% A B C D G J K

Hmax E F H I L

où • A : Brise – lame
• B : Fondation rocheuse ou meuble de structure en béton,
sujette à l’érosion par clapotis
• C : Etude des mouvements du transport des sédiments
• D : Brise–lames et digues de protection pour les petits bateaux
• E : Blocs de béton pouvant être remplacés
• F : plates-formes et jetées devant travailler dans toutes
conditions, sauf en cas de grandes tempêtes
• G : Hauteur des vagues déferlantes pouvant occasionner des
dégâts aux équipements mécaniques
• H : Digue monolitique
• I : Pression sur les ouvrages marins
• J : Seiche dans les ports en regard avec les vents légers
• K : Période durant laquelle la période de vague est critique
pour l’entrée des bateaux dans les ports
• L : Opération pour les petits bateaux, hovercrafts, dragueurs
Où ici Hmax est la hauteur maximum probable définie statistiquement
comme étant le maximum de la hauteurs de 1000 vagues enregistrées
au point considéré, les conditions restant constantes. En pratique, on
peut retenir les formules suivantes : (Voir Ch05 d'Hydraulique Maritime)
Hmax = 1,86 ⋅ H 1 & H 1 = 1,275 ⋅ H 1
3 10 3
Les limites supérieure et inférieure des périodes du spectre de vagues
crées dans les conditions de mer pleinement développée sont :
T sup = 1,62 ⋅ Tmax & T inf = 0,35 ⋅ Tmax
Pierson, Neuman et James proposent (1955 - 61) :
Vitesse du vent (Kt) 10 20 40

T sec 2,86 5,71 11,40

T inf sec 1,0 3,0 6,5

T sup sec 6,0 11,1 21,7

La hauteur de la vague correspondante à Tmax vaut :


HTmax = 0,38 ⋅ H13 43

E.H.T.P. 1-20
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

• Schéma se l'effet de la houle dans un port à jetées convergentes :


Houle incidente
Houle incidente

Courbes d'égale
amplitude
Zone abritée

Lignes de crête dépôt

• Entrée dissymétrique :
Vent régnant
La passe d'un port
(dépendant du vent en
direction, intensité et de la
Digue au vent courantologie locale)
doit avoir en ordre de
grandeur une largeur égale à
la longueur du plus
grand navire.

• On donne comme exemple l'entrée du Port du HAVRE :


170 250

Entrée actuelle
200
Transformation
Ancienne entrée du HAVRE de la passe
Pilonnement
Heaving
Tangage 6 degrés de
Roulis Pitching liberté d'un solide
Rolling

Surging = cavalement
Embardée = Swaying

yawing mouvement d' un navire


Lacet

E.H.T.P. 1-21
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

• Définitions des pieds de Pilote :


Niveau de référence

Tirant d'eau admis

Mouvements verticaux du navire


Pied du
pilot brute
Pied du pilot

Précision des sondages

Niveau normal de Dépôts de sédiments entre 2


dragage du chenal compagnes de dragage Niveau normal du
fond du chenal
Tolérance de dragage

• Amarres : LAMANAGE

Les lamaneurs assurent


l’amarrage et le largage des
amarres des navires à quai.

• Défonces : On peut utiliser des amortisseurs types ressorts


Bois Béton
ou en
métal

Défonces
en
Jetée sur
caoutchouc
pilotis
Enrochements

pneus
E.H.T.P. 1-22
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

P
o
u
t
r
e Remblai
s
Joint
d
e

c
o
u
r
o
n

Quai de la Darse VΙ : Port de Dunkerque


n
e
m
e
n

• Quai sur pieux : Le niveau supérieur d'arase d'un quai est 1,5 à 2m / PMVEE
défonce Pieux battus :
Le frottement latéral des
pieux dans les
La force de frottement f matériaux frottants :
s’oppose au déplacement ∆h /
f = K ⋅ p 0 ⋅ tgϕ
on à peu près :
(
f ~ 23 KPa mm ⋅ ∆h) où K constante et ϕ
angle de frottement
/
p 0 = la contrainte
verticale effective due
au poids des terres

• Appontement Méthanier : Navires dit GLN équipés de cuves


cryogéniques pour le transport de méthane à (–162o)
Réservoir

Chemin des conduites


Chemin d'accès
Sea - line ⊗
(conduite flexible) pompes
Appontement du
terminal pétrolier du
Havre – Attifer
Flotteur

Défenses

Méthanier (ou pétrolier)

E.H.T.P. 1-23
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

• Théorie de SAINFLOU : voir plus bas pour les calculs


Crête du clapotis

H
MWL = SWL+ ∆

H Maximum
SWL
Wave
pressure Creux du clapotis

Minimum πH2 1
hydrostatique ∆=
L th(kh )
Wave
pressure

H chkh H chkh ←=pression maximale due à la houle


↑=pression hydrostatique
→= pression minimale due à la houle
crête ←
H Pression d'affleurement maximal

↑ SWL

Côté creux
vers le
h Côté
Large
port
D
hydrostatique

D + (H ch kh )
2

La sous – pression due aux va et vient de l'eau dans les vides du massif
[
de fondement vaut environ : P = ρ f g d ± H ⋅ ch −1(2π d L ) ]
• Efforts horizontaux sur un ouvrage d'accostage :
Quand un navire s'approche d'un quai à une certaine vitesse U
possédant donc une énergie cinétique, l'accostage s'effectue avec choc
qui exerce des efforts violents sur l'ouvrage. La vitesse limite résulte de
l'équilibre entre les forces motrices (vent, traction remorqueur, impulsion
des hélices du navire...) de résultante F et de la résistance à
l'avancement R que l'eau exerce sur le navire R = C ⋅ 0,5ρ f U2 ⋅ S où C
est un coefficient de traîné et S est le maître couple (surface) de la
dérive. C −1 ≈ 0,25 + 1,9(P h) où P est le pied de Pilot (P > 0,5m).
2

L'équation de mouvement du navire de masse M est :


(
M + M/
dV
dt
)
= F −R
E.H.T.P. 1-24
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

où V est la vitesse du navire par rapport à l'eau, F la force motrice


résultante et R force résistante au mouvement du navire et M/ la masse
ajoutée (car une certaine masse d'eau est également mise par le navire
en mouvement ). Voici des formules qui estiment cette masse ajoutée :
M + M/ 2T
• CM = ≈ (1 + ) Pr . Vasco Costa
M B T = enfoncement du navire
M + M/ T 
• CM = = (1 + ) M.M.E. Stelson où B = largeur du maître couple
M B P = Pied de Pilot
M /
T 
• = (0,20 + 0,12 ) M. Giraudet (Le Havre )
M P
Action de l’eau de mer sur
les matériaux de construction
1) Propriétés chimiques de l’eau de mer :
L’eau de mer est très agressive aussi bien pour les mortiers et bétons
que pour les aciers. La connaissance de son action physico - chimique
est nécessaire pour le choix des matériaux constituant les ouvrages
maritimes et les navires ainsi que leur protection contre la corrosion.
La constitution se détermine par les analyses chimiques classiques. La
composition chimique pour un échantillon de 1000g contenant 35g de sel
minéraux dissous est à peu près la suivante :
Constituant Grammes %

ClNa 27,21 77,70


MgCl2 03,81 10,88
So4Mg 01,66 04,70
So4Ca 01,26 09,60
So4K2 00,86 02,46
CO3Ca 00,12 00,34
MgHr3 00,07 00,22
… etc. … …
Total ~ 35g
La salinité est le poids total des sels minéraux dissous dans 1000g d’eau
de mer, a une valeur moyenne de 35g et varie d’une mer à l’autre : par
exemple 43g en Mer Rouge, 38g en Méditerranée, 32g dans l’Atlantique
Nord et 10g en Mer Baltique. La formule suivante donne la salinité en
fonction de la chloruration :
S = salinité en 0
S = 0,03 + 1,805 ⋅ [Cl] où 00
Cl = chlorinité en 0
00
la chlororuration (ou chlorinité) [Cl] est de chlore qui précipiterait la
même quantité de nitrate d’argent que l’ensemble des halogènes
contenus dans un 1Kg de l’échantillon d’eau de mer analysé.
E.H.T.P. 1-25
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

La densité σ o est reliée à la salinité S par la formule de Knudsen :


σ o ≡ (ρo − 1) ⋅ 1000 = 0,069 + 1,4708 ⋅ [Cl] − 0,01570 ⋅ [Cl] + 0,0000398 ⋅ [Cl]
2 3

où ρo = poids spécifique à 00 et à la pression atmosphérique. La formule


de Knudsen existe sous formes de tables.
N.B. : Rappel (voir CH08 Mécanique des Fluides Géophysiques)
La densité de l’eau de mer est la densité par rapport à l’eau distillée à 40
ρ = ρ S , T , p = ρ(S, T, p ) avec ρo = ρ o = ρ(S,0,0 )
S , 0 , Patm = 0
pour alléger l’écriture on introduit :
( )
σS , T , p = ρS , T , p − 1 × 1000
Exemple si : ρ S , T , p = 1,02575 alors σ S , T , p = 25,75

C’est la densité in situ d’un échantillon de salinité S , prélevé


à l’immersion où règnent la pression p et la température T
à la pression atmosphérique on écrit σ t au lieu de σ S , T , 0 à 00 et au lieu
d’écrire σ S , 0 , 0 on écrit σ o ( il existe des tables pour σ 0 qui sont traduis
par la formule de Knudsen) , pour connaître σ S , T , p il suffit de connaître le
coefficient de dilatation thermique et de compressibilité si σ o est connue.
Les courbes d’égale densité en surface son appelée isohalines.
La variation de la salinité sur la profondeur est dite une isohalinobathe.
2) Action chimique de l’eau de mer sur les matériaux de construction :
2 – 1) Action sur les liants hydrauliques :
Elle est due à la reaction chimique des sulfates de chaux et de magnésie
sur les composants du ciment.
Le ciment est silico – aluminate de chaux, contenant en outre de la
chaux libre et de l’alumine.
L’attaque du ciment par l’eau de mer se manifeste par un ramollissement
des mortiers et bétons avec perte de résistance, puis par leur gonflement
avec éclatement, décomposition des mortiers et bétons, mise à nu des
armatures du béton armé qui sont alors rapidement oxydées.
L’attaque d’un ciment par l’eau de mer se fait en 3 phases :
• Hydratation de la chaux libre avec accroissement de volume
(gonflement des bétons)
• Combinaison du sulfate de magnésie avec la chaux hydratée
• Formation du sel de Candlot avec gonflement important (Al2O5,
3 CaO, 3S3Ca, 30 H2O) (sulfo – alumine tricalcique) la fixation
de 30 molécules d’eau entraîne une augmentation de volume
considérable.
On peut conclure que les meilleurs liants pour les travaux à la mer seront
ceux qui contiennent le moins possible d’alumine et de chaux libre (mais

E.H.T.P. 1-26
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

les mortiers de chaux et de pouzzolanes résistent bien à l’action de l’eau


de mer alors ils ont une prise et un durcissement lents et inconviennent
donc moins aux ouvrages exposés à la houle ).
On cherche alors à réduire la quantité de chaux libre en ajoutant aux
ciments des corps qui fixent cette chaux : cendres volants, pouzzolanes
classiques, tuiles ou briques brisées (silicates d’alumine ferrugineux).
Ces corps doivent être finement broyés et presentent le double avantage
de fixer la chaux et d’améliorer la compacite du beton mais en general la
prise de ces ciments est lente.
Les ciments utilisables pour les travaux à mer sont les suivants :
Ciment Porland Artificiel CPA avec ou sans constituant
secondaire (norme P. 15302 du 30 avril – 30 novembre 1959).
Parmis les CPA avec constituants secondaires, il convient de
noter les ciments aux cendres volants :
♦Ciment de fer (CPF) : 2 3 ciment Porland - 1 3 laitier
♦Ciment de methalurgique (CMM) : 1 2 ciment Porland - 1 2 laitier
♦Ciment de haut fourneau (CHF) : 1 3 ciment Porland - 2 3 laitier
♦Ciment de laitier au Clinker (CLK) : 15% ciment Porland - 86% laitier
Le ciment à reprise rapide (ciment Wassy) ne doit être utilisé que pour
les cachetages. Voici la les limites de la teneur en poids des divers
constituants des ciments pour permettre leur emploi pour les travaux à la
mer selon la réglementation Française (circulaire no 54 du 8 juillet 1960
Ministère des Travaux Publics de France) :
1. Les Ciments Porland (CPA) sans constituants secondaires :
• [SO 3 ] 〈 2,5%, [MgO] 〈 3%, [Al2O3 ] 〈 8%, [Al2O3 ,3CaO] 〈 10%
• teneur en soufre à l' état de sulfures 〈 0,2%

ou bien l' indice d' hyraulicité
[SiO 2 ] + [Al2O3 ] 〉 0,31 + 2[Al O ]


[CaO] + [MgO] 2 3 

ou bien teneur en silicate tricalcique 〈 0,2% 
2. Les ciments Porland (CPA) aux cendres volantes :
Teneur en cendres comprise entre 10 et 20% (5 et 20% pour les HRΙ).
• [SO 3 ] 〈 3%, [MgO] 〈 4%, [Al2O3 ] 〈 14%
• teneur en soufre à l' état de sulfures 〈 0,5%
2,65[Al2O 3 ] − 1,69[Fe 2O 3 ] 〈 16%

3. Les ciments de haut fourneau, ciment de laitier au clinker :


• teneur en mangan èse dosée en MnO 〈 2%
• teneur en soufre à l' état de sulfures 〈 2%
E.H.T.P. 1-27
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

On signale que l’utilisation d’un ciment convenable n’est pas suffisante


pour garantir la bonne tenue d’un mortier ou d’un béton dans un ouvrage
exposé à la mer. La compacité du béton et sa composition sont aussi
des facteurs déterminant de la durée de vie de l’ouvrage ; il faut éviter la
pénétration de l’eau de mer dans le béton, donc il faut lui donner la
compacité maximale (par l’étude des agrégats et des proportions) ce qui
nécessite un vibrage mécanique correctement effectué. La composition
usuelle des mortiers et bétons en travaux maritimes est la suivante :
• Mortiers : Dosage usuel
400 à 600Kg de ciment par m3 de sable sec.
2 3 d' éléments 〉 2,5 mm
Sable de granulométrie 
1 3 d' éléments 〉 0,5 mm
D’une façon générale on évite le sable trop fin qui exige une
trop grande proportion de ciment et d’eau de gâchage.
• Bétons : Dosages
350 à 400 Kg de ciment par m3 béton

béton armé 800 litres de pierres
400 litres de sable

la dimension des pierres maximale de 5 à 4cm pour des bétons de
masse, mais pour un béton tres armé elle doit etre réduite à 2,5cm
comme pour les bétons à usage terrestre.
On a déjà donnée 2 exemples de constitution de tétrapode (port de Safi
au Maroc et port Talbot en Grande – Bretagne en page19).
Le dosage en ciment a une très grande importance car il conditionne la
résistance du béton et le retrait :
un dosage en ciment trop important exige un surdosage en eau
et augmente le retrait du béton, aggravant ainsi le risque de
fissuration et par conséquent le risque d’attaque du béton et de
corrosion des armatures.
Une précaution essentielle consiste a placer toutes les armatures a
5cm au moins de la paroi (prévoir des cales en mortier de ciment
pour assurer cet écartement et éviter l’emploi des cales en bois qui
pourrissent rapidement).
• Accélérateurs :
On accélère la prise du béton on ajoutant au ciment le chlorure de
calcium Cl2Ca par exemple, dont le pourcentage en poids du ciment ne
doit pas excéder 1% pour éviter le problème corrosif associe à cet
accélérateur.
2 – 2) Action sur l’acier :

E.H.T.P. 1-28
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

L’action de l’eau de mer sur l’acier est due à l’effet galvanique, l’eau
salée est un milieu électrolytique : la corrosion dépend et augmente
fortement avec la température. La lutte contre la corrosion fait appel aux
techniques suivantes :
• Peintures (à base de bitume , goudron, anti – rouille ou vinyle...)
• Métallisation par zingage [on couvre l’acier ou le fer par une
pellicule de zinc fondu (450o)]
• Cimentage (on couvre l’acier d’un mortier de ciment)
• Protection cathodique (on porte la surface à protégée à un
potentielle suffisamment négatif par rapport à l’eau de mer : c’est
un mecanisme d’électrolyse inverse de celle que constitue le
phenomene d’oxydation : le potentiel minimum pour que l’acier ne
soit plus attaquer par l’eau de mer est – 0,85 volt par rapport à une
éléctrode d’argent) [électrolyse est le déplacement d'ions vers les électrodes
suivi d'un dépôt ou de dégagement de gaz des espèces oxydées ou réduites]
L’utilisation d’acier spéciaux permet de limiter les inconvénients de la
corrosion (acier au cuivre, acier inox…). Conducteur électrique
La protection galvanique, surtout utilisable pour les coques de navires,
consiste à placer sur l’acier à protéger des anodes plus électronégatives
que lui (magnésium, aluminium, zinc…).
Le potentiel des métaux dans l’eau de mer est le suivant (par différence
à une éléctrode d’argent) : pour la physique de la corrosion voir plus bas
• Magnésium et alliages : - 1,40 à - 1,00 volt
• Zinc et alliages : - 0,80 à - 1,05 volt
• Acier ordinaire : - 0,40 à - 0,80 volt
• Plomb : - 1,00 volt
• Bronze : -0,300 à + 0,400 volt
• Acier inox passif : -0,100 à + 0,400 volt
• Graphite : +0,2 à + 0,100 volt
le procedé de soutirage de courant utilise une source de courant continu
dont le pôle négatif est relié à l’acier à proteger ,et le pôle positif à une
électrode de consommation (le réservoir), cette éléctrode est constituée
d’un empillement : de ferrailles (consomation 10Kg par Ampère/an) ou
de graphite (consomation 0,7 à 1Kg par Ampère/an),de titane ou de
platine (quelques milligramme par Ampère/an).
Les générateurs de courant continu sont des redresseurs à semis –
conducteur (au sélénium ou au silicium).
La densité de courant à mettre en œuvre pour rendre l’acier suffisament
électronégatif varie de 80 à 130 milliampère /m2 pour des tôles
immobiles, elle est de 150 à 600 milliampère /m2 pour des tôles animee
de forte vitesse de deplacement d’un objet (tôles de navires), elle se
E.H.T.P. 1-29
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

reduit de 2 à 15 milliampère /m2 pour des tôles peintes avec un


revetement marin (le minimum de plamb et peinture anti – rouille).
Le procède par soutirage est surtout utilisé pour la protection des
ouvrages tels que les quais, les portes d’écluse, pipes – lines .. ,etc.
On signale que le bronze est peu attaqué par : il est utilisé pour les
parties nobles du navire (hublots, hélices…) (on utilise également des
aciers inoxydables comme l’inox pour la fabrication des hélices).
Le plomb n’est attaqué que superficiellement par l’eau de mer.
Remarque : action de l’eau de mer sur les bois
L’action est surtout biologique, due à la formation de champignons ou à
l’attaque par des animaux marins (pelouse, tarels…) : cette attaque est
particulièrement importante pour les bois soumis au marnage, mais les
ouvrages en bois constamment immergée ont une durée de vie de
quelques centaines d’années; on peut augmenter la durée de vie des
bois par des techniques comme : immersion permanente, utilisation
d’enduit, doublage en cuivre ou en zinc, rivetage en maillage (clous à
têtes larges enfoncés à intervalle régulier formant par oxydation une
couche protectrice (procédé utilisé principalement pour la protection des
portes d’écluses).
Notion de manœuvres dans les chenaux d’accès
et dans les ports & Amarrage
Arrivant au voisinage d’un port un navire doit souvent s’arrêter et Ancre
stationner en attente du pilote qui le conduira à son poste ou de
l’autorisation d’entrer dans le port ; le navire mouille (c’est l’opération qui
consiste a immobiliser le navire sur une ou plusieurs ancres).
Lorsque le pilote est abord et que l’autorisation d’entrée au port est
donnée ainsi que le niveau de la marée est suffisant le navire quitte le
mouillage et aborde le chenal d’accès au port (qui doit avoir une
largeur au moins égale à la longueur du plus grand navire). Il peut
parfois être obligé de s’arrêter de nouveau dans l’avant port pour être
remorquer (c’est l’opération d’aide à la manœuvrabilité du navire
consistant à utiliser des remorqueurs) à son poste si nécessaire après
avoir éviter (c’est l’opération qui consiste à faire tourner le navire sur lui
même de 180o).
Arrivée à son poste le navire est amarrer : opération qui consiste à
attacher le navire pour éviter son mouvement, pendant ses opérations
commerciales, sous l’effet du vent et des courants ainsi que de heurter
les quais (ouvrages) et d’autres navires.

E.H.T.P. 1-30
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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Appontement de Laâyoune

E.H.T.P. 1-31
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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Port de Tanger Méditerranée :


Situation
Port de Tanger Méditerranéen Nouveau
Port Sebta
et Zone franche logistique
Tanger Med n’est qu’à 14 Km Ksar Sghir RN16
du Port d’Algéziras dédoublement ZF Oued Negrou
Ancien Port ZF Malloussa 2 Fnideq
RN13
Tanger Projet autoroute Dédoublement
Tanger - Oued R/mel

ZF Malloussa 1
Projet autoroute
Tanger - Fnideq
RN2 Tétouan
Dédoublement ↔ 2 voies
Plan de masse
hydrocarbure N

céréales

Zone à céréales & Divers

logistique

Servitude

conteneurs

Accès 2
Contrôle
Accès 1 Parking
Zone franche logistique

Zone d'extension de 106 ha


Barrage Oued Rmel

E.H.T.P. 1-32
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Quelques Caractéristiques du port TANGER_MEDITERANEE :

¾ Ouvrage de protection :
• Digue principale de 2056 ml de 0 à ~ - 31mZh
à talus : 965 ml , 40caissons 1091 ml
• Digue secondaire 582 ml de 0 à -12 mZh
A talus 470 ml , 4 caissons 112ml
¾ Ouvrages d'accostage & terres pleins :
Type Linéaire Tirant d'eau Terre plein
Conteneur 1610 -18 mZh 97
Pétrolier 110 -16mZh 11
Vrac 200 -12 mZh 5
Céréalier 205 -15 mZh 6
Service 225 -6 mZh 5
RoRo 2 postes -12 mZh 24
➢ Linéaire des quais : 2235 ml Le Zh (Zéro - hydrographique ) est le tirant
➢ Plan d'eau : 100 ha mesuré par rapport au niveau des plus basses
➢ Chenal : 300 m à -17 mZh eaux observées sur le site fonction des
conditions météorologiques
➢ Terre plein portuaire : 137 ha
¾ Zone de Stockage :
➤ Zone de stockage hydrocarbure : 13 ha
➤ Zone de stockage céréales : 13 ha
➤ Zone de stockage STEP : 13 ha
¾ Zone Extra - portuaire (930 ha) :
½ Zone logistique : 130 ha
½ Zone Franche Melloussa 1 et 2 : 600 ha
½ Zone franche Fnideq : 200 ha
E.H.T.P. 1-33
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique
Bouygues
Port de Tanger :
¾ Terminal Roulier (en projet): Caissons
➥ Chenal d'accès de 300 m
➥ 8 postes à -9 mZh
N. B. : A propos de la conception et la réalisation
de la digue principale de ce port une nouvelle technique est adoptée
à savoir celle des caissons qui sont réalisés en
béton armé coulé sur place. Les caissons creux
Eau de
Mer sont rempli de sable de dragage sur place et de
l'eau de mer et puis placé par remorquage à
Sable de l'emplacement prévu pour le noyau de la digue
dragage
local ceci par économie de réalisation du noyau en
tout - venant de carrière.
La carapace est réalisée avec des hexapodes. A fin de minimiser le
franchissement la digue est très haute ce qui nécessite beaucoup de tout
venant c'est pour cette raison que la technique de caissons (qui sont
évidement volumineux vue la fauteur d'arase de la digue et la profondeur
d'eau) est adoptée. A fin d'éviter la corrosion du ferraillage des
hexapodes et des caissons un béton de hautes performance le plus
imperméable (forte compacité) possible doit être utilisé : on cas d'une
corrosion par les atomes Cl − une protection cathodique est nécessaire.
Pour ce type d'ouvrage soit rentable une durée de vie de ~ 100 ans au
moins est souhaitable.

Accropodes

E.H.T.P. 1-34
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Protection ? d'une route contre l'érosion marine


Protection longitudinale

Mise en place des tétrapodes

Vagues sur corniche


Franchissement

E.H.T.P. 1-35
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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DOLOS

Des dolos de 42 tonnes sont placés sur


TETRAPODES la brise-lames de la ville de Californie
du Nord ceci fait partie d’une étude
conduite par CERC au milieu des
années 1980 pour déterminer les
niveaux de contraintes exercées sur
des grands dolos

Méditerranée

A
t
l
a
n
t
i
q
u
e

E.H.T.P. 1-36
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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Vue 2D Port Tanger - Med

Ancien port de Tanger


Vue 3D Tanger Med

E.H.T.P. 1-37
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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Complément : pression due au clapotis


En variable de Lagrange la pression au 2ième ordre d'approximation est
z z +h
ch 2π o 2ch 2π o
p
+ zo + H ⋅ L ⋅ cos 2π t − x o  + + L
ρg h T L  z
sh 4π ch 2π o
L L
zo   zo z o 
2 sh 2π  ch 2 π 2 ch 2 π 
πH L 3 L − L  cos 4π t − x o  = 0
 
8L zo   2 zo z o  T L 
sh 2π
2
 sh 2π ch 2π 
L   L L 
Dans le cas du clapotis au second ordre d'approximation elle est :
z
sh 2π o
p
+ zo + 2 H ⋅ L ⋅ cos 2π x o cos 2π t
ρg h L T
sh 4π
L
z o  x  
2 sh 2π  cos 2π o 
+
πH L  4 cos 2 2π t − L ch 2π 2h + z o 
 
4L h  T h  L 
sh 2π 
2
ch 2π 
2
L  L  
 z h + zo 
 ch 2π o 2ch 2π
 t
+ 41 − 3 cos 2 2π th 2π sh 2π
h 2h + z o
+ 3 L − L 
 T L L  sh 2 2π z o z o 
ch 2π
 L L 
x t
cos 2π o cos 2π = 0
L T
Cette expression n'est pas utilisable pour calculer facilement la pression
en un point donné; il vaut mieux utiliser les variables d'Euler . p ( x, z, t )
s'écrit en partant des équations de l'hydrodynamique et des expression
de x et z on aboutit à :

Coupe type schématique d’une digue à talus


E.H.T.P. 1-38
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

h+z
ch 2π
p L x t πH2 h t
= −z + H ⋅ ⋅ cos 2π cos 2π − th2π ⋅ cos 4π
ρg h L T L L T
ch 2π
L
t
2 sin 2π
2
πH T ch 4π h + z − cos 4π x − 1

h  L 
sh 2π 
L L
L
h+z
ch 4π
3πH 2
L x t
+ ⋅ cos 4π ⋅ cos 4π = 0
4L h h L T
sh 3 2π ch 2π
L L
Au droit de la muraille, x = 0 , la valeur maximale p (0, z, t ) est obtenue
quand l'affleurement est maximale, c'est - à - dire pour t = 0 ; la valeur
minimale correspond à t = T 2 . Les allures de variation p(z ) sont celles
de la figure en dessous :

z
t=0 A

Niveau moyen

Niveau O ξM O
de repos
t=0 B
t=T 2 F
Pression D
hydrostatique h
Dépression
pmax
t=T 2
E C Surpression

G
En général on retranche la pression hydrostatique correspondant au
niveau de repos car elle s'exerce aussi de l'autre coté de l'ouvrage. Dans
ces conditions sur la face côté mer du mur la surpression est maximale
T
pour t = 0 et la dépression est maximale pour t = . Les courbes
2
représentent une cassure au point où située la cote instantanée de l'eau.
La valeur de la surpression maximale pmax correspond au point B pour
pmax 2πH2 h
x = 0 , z = 0 à t = 0 : OB = = H + ξM − th2π
ρg L L
Au pied de la muraille ( z = −h ) la surpression est maximale pour t = 0 :
E.H.T.P. 1-39
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

  
p H  πH  h 3 
GC = = 1 −  sh2π − 
ρg h L  L h 
ch2π  4 sh 2π 
3
L   L 
et la dépression pour t = T 2 :
  
p H  πH  h 3 
EG = = 1 +  sh2π − 
ρg h L  L h 
ch2π  4 sh 2π 
3
L   L 
La dépression maximale correspond au point D pour les coordonnées de
repos x o = 0 , z o = 0 il en résulte d'après l'expression de p en variable

= (h − ξM )
p
de Lagrange que p = 0 , la dépression est donc : DF =
ρg
En admettant que les courbes AB, BC, DE soient linéaires, on peut
aisément tracer le diagramme des pressions.
Une méthode approchée, dite de Sainflou , consiste à prendre ξM = 0 et
ç négliger les termes du second ordre en H d'où :
h
OB = H , CG = EG = H ⋅ ch −1(2π )
L
La pression moyenne sur le fond situé sous le clapotis est :
pm 1 L p(x,−h, t ) πH2 h t
= ∫0 dx = h − th2π cos 4π
ρg L ρg L L T
elle est égale à la pression hydrostatique (ρgh), à laquelle s'ajoute un
terme de période T 2 .
Importance de la défonce des quais :

E.H.T.P. 1-40
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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E.H.T.P. 1-41
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Les principes généraux de la corrosion


La corrosion est phénomène de dégradation (dissolution, modification
des caractéristiques chimiques, physique et mécanique) des matériaux.
On appelle corrosion :
 Les processus qui mènent à cette altération
 Le résultat de cette altération
Pour qu'il y ait corrosion, il faut qu'il ait interaction entre 2 composés :
+ Un matériau et un gaz (air par exemple)
∗ Un matériau et un fluide (eau dans notre cas)
Le phénomène de corrosion se mesure avec le temps; il peut être plus
ou moins rapide. Mettant en jeu 2 composés, la corrosion va dépendre
essentiellement de leurs caractéristiques respectives et donc des
réactions susceptible de se produire.
Dans un premier temps, nous allons simplement identifier les paramètres
de l'eau entrant en jeu dans le processus de corrosion. Nous retiendrons
comme exemple le cas de la corrosion du fer.
Le fer donne un ion Fe 2 + et deux électrons, suivant la réaction :
E.H.T.P. 1-42
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Fe → 2+
← Fe + 2e

qui est équivalent à une réaction d'oxydation. L'ionisation du fer


correspond à une perte du métal et donc à une corrosion. Pour que cette
réaction puisse se produire il faut :
• que les électrons libérés puissent circuler, dans les
conducteurs métalliques par exemple.
• que les ions soient déplacés, dans un milieu électrolytique,
l'eau dans notre cas.
La réaction de corrosion se produit à l'interface entre le conducteur
métallique et l'électrolyte.
La réaction (Fe ↔ Fe 2 + + 2e − ) , se produit sur un site anodique est dite
réaction anodique. Très souvent le fer libère en solution se re - combine
à d'autres éléments pour se déposer par un phénomène d'électrolyse. Le
dépôt correspond à une réaction cathodique : réaction de réduction. La
réaction de corrosion électrochimique nécessite le couplage de deux
réactions élémentaires :
Fe → Fe 2 + + 2e − anode
Cu2 + + 2e − → Cu cathode
Fe + Cu2 + → Cu
anode : électrode a potentiel positif (par opposition à cathode).
cette réaction correspond à l'expérience qui consiste à plonger un
barreau de fer dans une solution de sulfate de cuivre :
← le fer passe en solution, libérant des électrons
↑ ces électrons sont captés par le cuivre en solution
→ le cuivre se dépose sous forme métallique.
C'est une réaction d'oxydo – réduction mettant en jeu : une réaction
d'oxydation du fer et une réduction de l'ion cuivre. Ces 2 réactions sont
dépendantes : toute action sur l'une aura un effet sur l'autre. La
corrosion n'est possible que si, dans l'électrolyse, il y a un accepteur
d'électrons. Dans ce cas, la réaction globale s'opère au détriment du fer
et en faveur du cuivre. Le sens de la réaction, d'une manière générale,
est déterminé par les potentiels relatifs de chacun des composés; on se
référera aux lois de l'électrochimie pour avoir les potentiels de dissolution
des différents métaux. Notons quelques valeurs, dans une solution à 3%
de NaCl : potentiel de quelques métaux dans Na + Cl − :
Métal Potentiel de dissolution
Au (or) + 0,22 volts
Cu - 0,18 volts
Fe - 0,60 volts
Mg - 1,63 volts
E.H.T.P. 1-43
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

On rappelle des valeurs de la ‘’ddp’’ données précédemment :


• Magnésium et alliages : - 1,40 à - 1,00 volt
• Zinc et alliages : - 0,80 à - 1,05 volt
• Acier ordinaire : - 0,40 à - 0,80 volt
• Plomb : - 1,00 volt
• Bronze : - 0,300 à + 0,400 volt
• Acier inox passif : - 0,100 à + 0,400 volt
• Graphite : + 0,2 à + 0,100 volt
le magnésium sera attaqué plus facilement que le fer. L'or est le plus
noble ( V = +0,22 volt ) ensuite vient le graphite ( V ~ +0,15 volt ) avec ces
données. Voici "l'un après l'autre" un tableau donnant une liste de
l'échelle galvanique :
Extrémité de la corrosion (Pôle anodique - sensible à la corrosion)
• Magnésium ou alliages de magnésium
• Zinc
• Aluminium 1100 (2S)
• Cadmium
• Aluminium 2017 (17 ST)
• Acier
• Fonte
• Fonte Ni - resist
• Acier inoxydable 304 actif
• Acier inoxydable 316 L actif
• Etain
• Nickel actif
Inconel actif
• Bronze
Cuivre
Alliage cuivre - nickel
Monel
• Nickel passif
Inconel passif
• Acier inoxydable 304 passif
• Acier inoxydable 306 L passif
• Argent
• Graphite
• Or
• Platine
Extrémité protégée (Pôle cathodique - résistant à la corrosion)
La réaction de corrosion correspond à une pile. Si la pile est identifiée
(raccord métallique cuivre - fer par exemple) on assiste à une corrosion
électrochimique localisée : le fer sera consommé; c'est ce que l'on
observe sur certaines installations :
E.H.T.P. 1-44
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

• échangeurs de chaleur à tubes cuivre sur calandre en fer.


• lamelle électrique en cuivre sur acier galvanisé (le zinc dans ce
cas passe en solution).
• Structures métalliques (ponds et passerelles, ferraillages des
blocs artificiels pour la protection d'ouvrages portuaire,
conception des quais d'accostage en béton armé, coques des
différents types de navire...etc)
A l'inverse, lorsque les électrodes ne sont pas localisées, la corrosion est
électrochimique généralisée. Toutefois un léger défaut de revêtement
interne ( CaCO 3 ou autre) peut créer une pile locale qui générera des
perforations.

D'une manière générale, la corrosion n'est étudiée qu'a posteriori, saut


dans de rares cas (aéronautique, industrie nucléaire...). Il n'existe pas
encore de critère fiables à 100% permettant de prévoir le comportement
d'un matériau dans une eau donnée. Ceci pour 2 raisons essentielle :
∂ La variable de la composition et l'état de surface des matériaux.
• La complexité des milieux électrolytique.
Le nombre de constituants chimiques d'une eau naturelle est :
• des éléments majeurs : Na , K , Ca , Mg , Cl , HCO3 , SO 4 .
• des éléments en traces : NO3 , F , B , NF4 , Fe , Zn .
• des gaz dissous : CO 2 , N2 , O 2 , H2S ... etc
E.H.T.P. 1-45
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Ce ne sont pas les composés les plus abondants qui présentent le plus
de risques pour la corrosion. Bien souvent c'est les combinaisons entre
les différents paramètres (éléments chimiques, température, vitesse,
bactéries) qui règlent la corrosion. On peut toutefois dégager quelques
grands principes permettant l'évaluation du phénomène :
 CO 2 : si la teneur en CO 2 de l'eau est supérieure à la valeur du
CO 2 d'équilibre dans le système carbonate, on considère que l'eau
est agressive (corrosion généralisée par perte d'épaisseur).
 O 2 : la présence d'oxygène dissous à faible teneur (0 à 8 ppm)
est un facteur de corrosion. En absence d'oxygène, il n'y a pas de
risque de corrosion par l'oxygène. En présence d'un excès
d'oxygène, on peut, dans certains cas atteindre un potentiel du
passivation qui empêche l'oxydation donc la corrosion.
 Cl − : les chlorures sont souvent retenus comme critère principal.
Les aciers assez sensibles (corrosion par piqûres) à l'ion Cl − surtout
lorsqu'il constitue l'anion dominant.
 H2S : comme CO 2 , il présente un caractère acide très favorable
à la corrosion. Il est également responsable de corrosion fissurante
dans les inox.
 pH : une eau acide ( pH 〈 6 ) est favorable à la corrosion.
 v ∗ : la vitesse de corrosion augmente avec la température.
 S : la vitesse de corrosion augmente avec salinité
 les bactéries de la corrosion sont de 2 groupes :
• les ferrobactéries qui attaquent directement l'acier
• les bactéries sulfato-réductrices qui réduisent les sulfates en
sulfures et provoquent des perforations sous dépôts.
Remarques : A propos des lois de Fick :
v ⇒ r
☞ La première loi de Fick est : φ = − D ⋅ grad c où φ = densité du
flux de matière diffusée. [D] = L2 T −1 = coefficient de diffusion qui
dépend de la grosseur des molécules diffusantes et de la nature du
 W 
solvant. D dépend de la température T : D = Do (c ) ⋅ exp  −  où
 k ⋅ T 
W = l'énergie d'activation de diffusion (dissolution dans le solvant).
∂ 2c ∂  ∂c  ∂ 2c
☞ La deuxième loi de Fick est : =  D  = D ⋅
∂ t2 ∂ x  ∂ x  ∂ x2
• Dyalise :
Procédé de séparation des corps colloïdaux par diffusion à travers des
parois semi - perméables. C'est la diffusion à travers les pores d'une
E.H.T.P. 1-46
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

membrane; les membranes laissent passer les petites molécules et


freinent les plus grosses et bloquent les macromolécules. Si une
membrane n'est perméable qu'à l'eau on dit qu'elle est hémiperméable.
l
c1 c2
∆N ∆c
φ= = −K ⋅ D ⋅
S ⋅ ∆t l

K = coefficient entre 0 et 1
∆c = c 1 − c 2
Membranes
en cellophane
- +
+ -
+ - Eau Production ~ 50 m3/jour
- de +
- Mer + électodyalise

Dyalise de l'eau de mer pour la production d'eau douce


• Osmose : pression osmotique
c'est la diffusion entre 2 liquides de concentrations différentes séparés
par des parois hémiperméables "c - à - d semi - perméables à l'eau"
(c'est une interpénétration profonde) : c'est un système hors d'équilibre
On constate qu'un flux de solvant traverse la membrane vers la solution
la plus concentrée tendant ainsi à égaliser les concentrations.
membrane Pression osmotique π :
no
f1 = π ⋅ V = n1 ⋅ R ⋅ T
① no + n1 loi de Van't Hoff
② k ⋅ f2
solution
r
φ
Eau pur
k ⋅ f1 no = nombre de moles de soluté

n1 = nombre de moles de solvant
On peut calculer la densité du flux par :
∆N  no  n1
= k ⋅ (f2 − f1 ) = k ⋅ 1 −
k
φ=  = k ⋅ ⇒ φ= ⋅ n1
S ⋅ ∆t  n1 + n 2 n1 + n 2 n o

k ⋅ no−1caractérise le solvant ; le flux net du solvant est proportionnel à la


concentration en soluté. Une solution de sel marin à 0,1mole/litre à
300°K présente une pression osmotique de :
π = n1RT V = 0,1.8,32.300 / 10 −3 = 2,5 ⋅ 10 5 Pa
approximativement 2,5 la pression atmosphérique.

E.H.T.P. 1-47
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

On rencontre souvent aussi la formule de Hudson sous la forme :


ρ s ⋅ H3 ρ s ≈ 2,40 ⋅ ρ e blocs atrificiels
W=
 ρs 
3 ρ s ≈ 2,65 ⋅ ρ e enrochements
K D ⋅  − 1 cotgα
 ρe  ρ e ~ 1,028 tonnes m3
Noter que cette formule est homogène.
PORT D'AGADIR (MAROC)

Port de commerce
(nouveau port)

Triangle de pêche

Port de pêche (ancien port)

Photo Direction des Ports

PORT DE TAN TAN (MAROC)

E.H.T.P. 1-48
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

processus d'érosion du aux actions


humaines : Baie de Tanger (Maroc) ancien port

Débouchés en mer : intéraction onde _ courant

Débouché de Maumuisson (Charente Maritime)

Coupe de la digue
principale du port
de Safi

E.H.T.P. 1-49
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

¾ Débouchés fusibles – Bouznika Bay au MAROC


Le site de l’aménagement touristique de Bouznika Bay au Maroc (entre
Rabat et Casablanca) comprend deux oueds qui se jetaient dans
l’Atlantique. Les débouchés de ces oueds étaient la plupart du temps
fermés par les sables. Dans le cadre de l’aménagement :
• L’oued Bouznika doit être maintenu ouvert toute l’année pour
permettre l’alimentation d’un lac
• L’oued Cha’aba doit permettre l’évacuation des crues sans qu’il y ait
des ouvrages perturbant la plage Oued Bouznika
Solution classique Digue en mer Oued Cha’aba : solution type débouché
fusible :

Oued Cha’aba :
Oued solution type
Bouznika : débouché fusible
Solution
classique
Digue en mer

Après une crue la plage se reforme


au droit du débouché. Aucun
ouvrage ne vient perturber le
passage des sables. Seul les parois
verticales du canal restent
apparentes

Lors d’une crue arrive, le


canal se remplit en début de
crue, quand les eaux se
déversent en extrémité, la
plage s’érode et la crue peut
s’évacuer sans problème

E.H.T.P. 1-50
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

ORGANISATION GENERALE D'UNE ETUDE POUR METTRE AU POINT


UN PROJET D'AMENAGEMENT COTIER

PROJET D'AMÉNAGEMENT

CONNAISSANCES DU TERRAIN
1 : Géomorphologie & Nature des DESCRIPTION DE LA
sédiments DYNAMIQUE
2 : Données météo-océanographiques HYDROSEDIMENTAIRES ET DES
•Vents ECOSYSTEMES
•Marée 1 : Morphodynamique du site
•Houles 2 : Agents moteurs
•Courants • Niveaux de la mer
3 : Qualité des eaux
DEFINITION DES • Agitation locale
4 : Faune et flore
PARAMETRES POUR LA • Circulation des eaux
CONCEPTION ET • Transports sédimentaires
5 : Activité humaines
DIMENSIONNEMENT DU 3 : Circulation des polluants
PROJET 4 : Dynamique des écosystèmes
• Paramètres représentatifs 5 : Politique d'aménagement et
• Paramètres extrêmes d'environnement

Economie
Politique

CONCEPTION TECHNIQUE DU PROJET ESTIMATION DES IMPACTS

Finances AUTORISATION D'AMENAGEMENT Sociologique

E.H.T.P. 1-51
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

• Géotextile :
Brise-lames et jetées sur fond marin mou

géotextile

Le pouvoir de séparation du géotextile évite


l'enfoncement des enrochements dans le sol mou

Dans la réalisation d'ouvrages face à la mer (épis, digues, défenses de


côtes), on remplace avantageusement les tapis filtrants et parafouilles.
Le géotextile hydraulique et mécanique assure:
• Une dissipation plus rapide des sous-pressions créées par le
marnage.
• Une meilleure mise en œuvre des matériaux granulaires.
• Une économie sur le volume des enrochements ou du remblai
hydraulique.
• Une stabilisation accrue de la fondation des ouvrages.
Amarrage
Les études de l’amarrage visent
généralement la détermination des
mouvements des navires, les forces
exercées sur les défenses sous les
effets des houles, des vagues longues,
des vents et des courants.
Les systèmes de défense et de lignes
d'amarrage peuvent être optimisés pour
les adapter aux conditions de sites.

p1

p4 Butée caisson
η*
Formule de Tanimoto : k = 0,16463638
α = 5,19937521 hc

Ns =1,3 α + 1,8 exp [-1,5 α (1- k)] γ r (roche ) = 2,4


W50 = [γr / {Ns (γr / γw − 1)3}] Hs3 d h’ h
γ w ( water ) = 1,025

pu

p3 B
E.H.T.P. 1-52 Berme
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

LE MODELE de GODA des CHARGES PULSATOIRES d’une ONDE


L’hypothèse du modèle de Goda consiste à admettre une distribution de
pression sur la hauteur du caisson. La fig1 représente cette distribution
de pression: .

Caisson

Fig 1: Distribution de pression selon Goda (1985)


La formule de Goda s’écrit sous la forme :
η* = 0.75 (1 + cos β) λ1 H
(
p1 = 0.5 (1 + cos β) λ1 α1 + λ 2 α * cos2 β ρ g H )
p3 = α 3 p1 où
p 4 = α 4 p1
pu = 0.5 (1 + cos β) λ 3 α 1α 3 ρ g H
♦ H : Hauteur de l’onde face à la structure
♦ β : angle d’attaque de l’onde incidence vis à vis de la ligne
perpendiculaire à la structure
♦ ρ : densité de l’eau de mer
♦ g : accélération de la
♦ α1, α*, α3, α4 : facteurs multiplicatifs dépendant des conditions
d’onde et la profondeur d’eau (voir plus bas).
♦ λ1, λ2, λ3 : facteurs multiplicatifs dépendant de la géométrie de la
structure.
Les facteurs αi sont donnés par :
2


α1 = 0.6 + 0.5
4πhs
L

 
 ; α 2 = min
( 2
)( )

 1 − d h H d 2d 
, 
 sinh  4πhs   3 H
  L    où
  
  *
 d + dc  1  ; α = 1 − Rc
α3 = 1 −  1 −
 h 

(
cosh 2πh
L
)  4
 η*
E.H.T.P. 1-53
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

♦ hs : la profondeur d’eau au pied de l’ouvrage.


♦ L : longueur d’onde.
♦ d : profondeur face au caisson.
♦ dc : hauteur au – dessus de laquelle le caisson dépasse
la fondation de gravats.
(
♦ R c : min R c , η*
*
)
Quand le profil de pression est connu, les forces dues à l’onde sont
données par :
Fh;Goda = 1 (p1 + p 4 )R c* + 1 (p1 + p3 )(d + dc )
2 2
Fu;Goda = 1 puBc
2
où Bc désigne la largeur du caisson à sa base (assise) (bottom).
Les bras de leviers de ces forces par rapport au centre de la base du
caisson sont donnés par :
R c* (p1 + 2 p 4 ) − (d + dc )2 (p1 + 2p3 )
2

lh ;Goda = d + dc +
3R c* (p1 + p 4 ) + 3(d + dc )(p1 + p3 )
l v ;Goda = 1 B c
6
En utilisant les expressions de ces forces et leur brase de levier le
moment total dû à ces forces peut être calculé :
MGoda = lh;GodaFh;Goda + l v;GodaFv;Goda
Les forces et les moments ainsi calculés servent d’input dans différents
équations d’études de stabilité de la brise lame.
Modélisation des incertitudes vis – à – vis du modèle de Goda
Van der Meer et al. (1994) ont recherché une approche pour étudier les
incertitudes sur la formule de Goda. Le modèle d’incertitude est donné
par un facteur d’erreur multiplicatif m. Les forces utilisables pour les
calculs du design (dimensionnement) étaient définies comme :
Fdesign = m FGoda
où m désigne le facteur du modèle. Van der Meer et al ont trouvé que m
suit une distribution normale pour les paramètres suivants :
Mean Standard deviation
Horizontal force 0.9 0.25
Moment due to horizontal force 0.81 0.40
Uplift force 0.77 0.25
Moment due to uplift force 0.72 0.37
Les déviations et incertitudes résultaient des valeurs calculées et
mesurées sur 250 ondes. Cependant ces 250 valeurs contiennent

E.H.T.P. 1-54
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

également des erreurs inhérentes à la manipulation; correction du


modèle de Goda sera comme suit :
2
σ total = σ Goda + σ 2wave
Dans le cas des forces horizontales il résultait que :
σ total = 0.25 et σ wave = 0.15 ainsi σGoda = 0.20 d’où une
réduction de 5% pour le model d’incertitude.
Par application d’une procédure similaire à toutes les composantes de
la force on aboutit aux facteurs de correction suivants :
Grandeur de design
Mean = =m
Grandeur calculée par le mod èle de Goda
Mean Standard deviation
Horizontal force m = 0.9 σGoda = 0.20
Moment due to horizontal force 0.81 0.37
Uplift force 0.77 0.20
Moment due to uplift force 0.72 0.34
¾ Utilisation de rideaux de palplanches en milieux aquatiques :
Hydrodynamique et géotechnique
Pour
consolider le
remblai
conforter le quai
&
soutenir le sol

Rideau de palplanches

¾ Justification semi – empirique de la relation de stabilité de Hudson :


La détermination de la stabilité d'un ouvrage maritime s’obtient en
appliquant la relation fondamentale de la dynamique :
➢ L'action dynamique de la houle s'écrit : Fd = kρD 2 v 2 où D est la
dimension caractéristique des blocs. La vitesse v des particules
d'eau est de l'ordre de 2gH où H est la hauteur des vagues.
L'action dynamique de la houle s'écrit donc : Fd = 2 k ρ gD 2H .
➢ La force statique de résistance des blocs est : Fs = κ(ρ s − ρ)gD 3
L'équilibre de l'ouvrage est donc donné par la relation :
ρs − ρ
Fd = Fs ⇒ 2 k ρ gD 2H = κ(ρ s − ρ ) g D 3 ⇒ 2 k H = κ
H
D⇒ = K ⋅D
ρ (ρ s ρ ) − 1
où on a posé K = κ k qui est un coefficient sans dimension.

E.H.T.P. 1-55
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Si on considère le poids d’un bloc on a la relation: (W ρ)1 3 ≈ D . La relation


de stabilité peut donc s'écrire :
1

H⋅δ 3
ρs
= Γ où δ = = densité des blocs
1
ρ
(δ − 1) ⋅ W 3

Le nombre Γ est un nombre adimensionnel fonction de l'angle d'équilibre


des talus, de la cambrure de la houle, de la profondeur relative du bloc,
du coefficient de frottement interne du bloc, de l'incidence des vides, et
du coefficient de forme des blocs. On peut alors en déduire le poids des
blocs nécessaire à l'équilibre de l'ouvrage en fonction de Γ .
Hudson pose : Γ = (K D ⋅ cot gα )3 alors
1

δ ⋅ H3 ⋅ tgα
W= où
K D ⋅ (δ − 1)
3

K D est un coefficient de stabilité. La valeur de K D dans cette formule


dépend de la nature des blocs (voir tableau précédemment donné) :
➤ blocs d'enrochement lisse : K D ≈ 2.4
➤ blocs d'enrochement rugueux : K D ≈ 4.0
➤ tétrapodes (vagues déferlantes) : K D ≈ 8.5
➤ tétrapodes (vagues non – déferlantes) : K D ≈ 10.5
➤ acropodes : K D ≈ 12.
On comprend également grâce à cette formule l'intérêt des matériaux de
δ ρs
forte densité. En effet, décroît quand (δ ≡ ) augmente. Enfin,
(δ − 1) 3
ρ
plus la valeur de K D est grande, moins l'édifice est stable. Pour K D 〉 10 ,
des dommages sont possibles sans ruine complète de l'ouvrage, mais
les réparations d’entretien sont indispensables.

Caisson
du port
Tanger
Méditerranée

E.H.T.P. 1-56
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Mer Méditerranée : Signifie une mer au milieu des terres

• Sa surface est à peu près 2,5 millions de Km2 .


• Son ouverture vers l’océan atlantique par le détroit de Gibraltar est
seulement de 14km.
Quais en Blocs & Quais sur pieux
• Quais en blocs de béton :
Ces quais sont des murs en blocs préfabriqués en béton qu’on empile
les uns sur les autres (on utilise parfois des blocs vide en béton armé).
Ils sont posé souvent sur une assise en pierres pour rendre la surface du
fond régulière à fin d’avoir une répartition uniforme des charges.
Le couronnement est constitué d’une poutre en béton armé coulé sur
place qui consolide le quai et assure une bonne répartition des charges
d’accostage et d’amarrage. Le rapport de la hauteur par la largeur du
quai est de l’ordre de 0,6 à 0,7 : ANCIEN PORT DE TANGER

4,5 m
REMBLAI

ENROCHEMENT Tout
DE venant
10 à 100Kg
filtre

- 12 m

ASSISE EN PIERRES Roches de 3 à 50 Kg - 16 m

E.H.T.P. 1-57
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

+4,6m 3m

REMBLAI
+1,6m
1A
≈ 3,5m
F
2A I
L
3A T
R
E
4A
1m
5A 1m

2m
ASSISE EN PIERRES
2/3
ENROCHEMENTS de 3 à 50 Kg
25m

• Quais sur pieux: :

QUAI SUR PIEUX SEMI – OUVERT

PHME

PBME
Bitume

Rideaux Palplanche

E.H.T.P. 1-58
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

QUAI SUR PIEUX OUVERT

PHE

Protection en
Sous - couche enrochement du talus
sous un quai en pieux

Pieux
Protection du fond

Déflecteur

Bassin de
déversement
Déversement
Ce type
d’ouvrage
CLAPOTIS est utilisable
pour une
mer sans
marée
Le dimensionnement
se fait par calcul de
la force de pression
sur l’ouvrage selon
que la houle à
Protection de pied déferlée, ferle sur
l’ouvrage ou non
en enrochement
(Sainflou)

Coupe type d’une digue en muraille

Chicago Harbor, Illinois

E.H.T.P. 1-59
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Seawall : utilisable pour protéger la terre de l’érosion marine


A propos de la formule d’Hudson
γ r ⋅ H 3 ⋅ tgα
• W50 = = poids moyen des blocs (ou des roches)
K D ⋅ (γ r γ w − 1)
3

• Hudson a introduit le coefficient de stabilité définit par :


γ1r 3 Η
N s = coefficient de stabilité d’Hudson = = (K D cotg α )
13
 γr  13
 − 1 W50
 γw 
Η d  d = profondeur au pied de la digue
Ns = f  , s , D, type de bloc  :  s
L L  D = Dommage
Dommage en % K D houle non déferlante
00 – 01 3,2
01 – 05 5,1
05 – 10 7,2
10 – 20 9,2
15 – 40 12,8
Valeurs proposées par Hudson pour des enrochements naturels
v = vitesse du jet de la vague défaillante sur un talus = α g h
Dimensionnement des roches d’armature
d’une berme de digue
Pour une digue similaire à celle montrée par la figure prochaine, la
stabilité de la plate-forme de la berme est étroitement lié au rapport
(d1/ds) où d1 est la profondeur d’eau au – dessus de la plate-forme de la
berme et ds est le tirant d’eau à l’emplacement de la structure.
La stabilité des élément rocheux de la berme est décrite par le nombre
γ r Η D3
( )
de stabilité Ns définit par : W 3 50 = où
Ns3 (Sr − 1)
3

• (W3 )50 = poids moyen de roches sur la plate-forme de la berme.


E.H.T.P. 1-60
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

• γ r = masse volumique des roches.


• Η D = hauteur de la houle de design (projet).
• Sr = poids spécifique des pierres = γ r γ w .
• γ w = masse volumique d’eau de mer.

Le poids moyen de roches sur la plate-forme de la berme est alors :


γ r Η D3
( )
W 3 50 =
Ns3 (Sr − 1)
3

La seule inconnue dans cette équation est Ns pour déterminer W50 .


3
La figure suivante donne la variation de Ns en fonction de ( d1 ds ) pour
des essais 2D en laboratoire et pour un dommage acceptable.

Nombre de stabilité au cube


fonction de la profondeur
Ns3 = KD relative de la berme pour des
enrochements de la plate-forme
et des ondes limitées par le
déferlement dont les lignes de
crête d’approche plus ou moins
parallèlement à la structure.

La relation suivante était


obtenue expérimentalement :
N3s = K D cot gα

Dommages % 0–1 1–5 5 – 10 10 – 20 15 – 40


KD 3,2 5,1 7,2 9,5 12,8

E.H.T.P. 1-61
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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Valeurs de Ns3 pour plate-forme de berme et des conditions de design en onde déferlante

E.H.T.P. 1-62
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
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Complément
Van Der Meer (1988) propose une formule pour déterminer la taille des
roches de protection (armature) des structures côtières : plunging waves
0,2
Ηs  S 
= 6,2 ⋅ Ρ 0,18   ξ o− 0,5 formule de stabilité de Van Der Meer où
D50 ∆ 
 N
• Η s = hauteur significative des ondes à la structure.
ρ 
• ∆ = densité spécifique des roches =  s  − 1.
 ρw 
• D50 = diamètre moyen des roches (coté d’un cube équivalent
à la roche moyenne).
• Ρ = porosité.
• S ≡ D = niveau de dommage.
Selon Van Der Meer P varie de 0,1 pour
• N = N w = nombre d’ondes. armature sur un filtre sur un corps
• α = pente de la structure. imperméable jusqu’à 0,6 pour une structure
qui n’est constituée que d’une armature.
• Τ = période de la houle.
• ξ o = nombre d’Iribaren = tgα Η s / L o avec ( L o = g Τ 2 2 π ).
0,2
Ηs  S 
= 6,2 ⋅ Ρ − 0,13  
 ξ oΡ cotg α Van Der Meer pour Surging waves
D50 ∆  N 
Hauteur de la crête

Rc
D50
Ηs SWL

Base de la
Roches
structure
(2 couches)

Van Der Meer a définit le dommage (S) comme étant le rapport de l’aire
de la surface transversale du talus érodé (A) par le carré du diamètre
2
des roches ( D50 ):
A
S ≡ niveau de dommage «surface érodée relative» = 2
D50
Généralement la valeur ( S = 2 ) est prise, qui correspond au «critère de
non dommage de Hudson 1959». Un overtopping ne peut pas être évité,
on se base souvent sur un niveau de tolérance de sorte que la stabilité
de la structure soit maintenue, la sécurité des personnes ou des édifices
E.H.T.P. 1-63
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

derrière d’ouvrage soient correctement protégés. Le design de structures


de protection doit prendre en considération ces deux facteurs.
L’expérience (analyse des séries d’enregistrement temporel) montre qu’il
existe une relation asymptotique entre le double log de l’overtopping q et
le log de la période de retour R : − loge (− log q) ∝ loge (R )
D’autres investigations montrent qu’on a sous forme adimensionnelle :
(− log(q∗ ))−1 ∝ loge (R ) où q∗ = q g Η s Τ
• q = overtopping ( m3 s m ).
• R = période de retour.
• q∗ = débit non dimensionnel.
Le poids moyen équivalent des roches (assimilé à des cubes) est :
23
W  D50
W50 = ρ sD350 ⇒ A = S ⋅  50 
 ρs 
Van Der Meer a prévu selon le critère de non dommage pour des talus
de (1:1,5) à (1:6) les valeurs suivantes de ( S ≡ A D50 2
):
• Pente raide : S = 1 (le non dommage est représenté par le
déplacement d’une seule pierre : D50 2
= A ).
• Pour la pente (1: 6) Van Der Meer a choisi :
3 non dommage
S=
17 décrit la présence de tailles
• La perméabilité sélectionnée par Van Der Meer était ( Ρ = 0,5 ) pour
des roches sur une base perméable.
• Le nombre d’onde est ( N = Nw = 7500 ) c’est le nombre d’ondes qui
cause le dommage maximal d’après Van Der Meer.
Rock Manual (The use of rock in hydralic engineering 2007) recommande :
0,2
Ηs  S 
= Cpl ⋅ Ρ 0,18  
 ξ o− 0,5 avec Cpl = 6,2 en eau profonde
D50 ∆  N 
0,2
Ηs  S   Η s  − 0,5
= Cpl ⋅ Ρ 0,18   
  Η  ξo
 Cpl = 8,4 en eau peu profonde
D50 ∆  N   2% 
Pour une distribution de Rayleigh :
Η s = 1,41 Η 2% pour spectre Jonswap avec γ = 3,3

Τp = 1,20 Τm
Une formule de stabilité plus récente (2004) était proposée par Van
Gent et al. qui utilise le rapport entre Darmature et Dcorps pour tenir compte
de l’effet de la perméabilité :

E.H.T.P. 1-64
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

23 0,2
Ηs   S 
D50 − corps 
= 1,75 ⋅ cot gα ⋅  1 +  formule de Van Gent
D50 ∆ D  N
 
50  
La formule de Van Gent donne D50 (59%) plus grand que ceux d’une
digue a corps imperméable qu’on a seulement armée par des roches :
13 13
 masse de l'unité  W 
D50 =  =  50  ⇔ W50 = ρ sD350
 ρ de l'unité   ρρ 
   
Remarque :
Dans la relation de Van Der Meer la perméabilité est représentée par ( Ρ )
alors que dans la relation de Van Gent par (1 + D50 − corp D50 )2 3 .
On signale que les résultats de calcule par ces deux formules de stabilité
diffères entre eux significativement.

Tiré du Shore Protection Manual

La plage Pocket au sud de Californie USA (Avril 1993)


Les pierres sont faiblement consolidées et vulnérables à l’érosion :
érosion est due aux houles de tempêtes et à l’infiltration des eaux des pluies

New Jerssey USA 1944: photo prise après Hurricane de catégorie 3 14 septembre

E.H.T.P. 1-65
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

Remarque :
Soit D (sans indice n ni s) désigne la taille de tamis à ouverture carrée.
Selon Laan (1981) D et le diamètre nominal Dn sont proportionnels pour
une forme d’enrochement donnée : Dn = 0,84 ⋅ D formule de Laan
On a alors :
Μ 50
Fs = coefficient de conversion = = 0,84 3 ≅ 0,60
ρ appD350
Fs proche de 0,60 est la meilleur valeur considérée en pratique.
Vagues induites par la navigation
Les relations empiriques suivantes ont été élaborées pour le run – up
des vagues induites par la navigation des navires traditionnels circulant
sur les voies navigables intérieures néerlandaises. Le run – up ( Ru / )
s’exprime en fonction du paramètre de déferlement ( ξ ) par :
Ru /
=ξ pour ξ ≤ 2,6
Η
Ru / tgα
= 6,5 − 1,5 ξ pour 2,6 〈 ξ 〈 3,0 où ξ≡
Η Ηi
Ru / Li
= 2,0 pour ξ ≥ 3,0
Η
4 Vs2
La longueur d’onde ( L i en m) est : Li = π où
3 g
Vs = vitesse du bateau (m/s).
Les caractéristiques des ondes secondaires les plus sévères peuvent
être déterminées de façon approximative (pour Vs g h 〈 0,8 ) par :
−1 3
y  Vs4
Η i = 1,2 α i h  s 
 h  (g h)2
Vs2
Li = 4,2 où
g
Vs
Ti = 5,2
g
• h = profondeur moyenne de la rivière (m).
• y s = position du bateau par rapport à la berge (m).
et où
( α i ) est un coefficient variant en fonction du type de bateau, les valeurs
suivantes sont recommandées :
E.H.T.P. 1-66
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection
ZORKANI Mohammed Département d’Hydraulique

• α i = 1 dans le cas des remorqueurs, des bateaux de plaisance et des


bateaux classiques chargés.
• α i = 0,35 dans le cas des bateaux classiques vides.
• α i = 1 dans le cas des convois poussés à vide.
Le run – up est maximal pour les crêtes d’interférences ou les ondes
secondaires induites par la navigation avec un angle β (°) . Il peuvent être
Ru /
estimé par l’équation suivante : = 2,0 ξ cos β
Ηi
Cette équation est valable pour un talus constant et lisse. Alors pour
obtenir le run – up réel, il faut le multiplier par un coefficient de correction
de rugosité ( γ f ) et/ou par un coefficient de réduction ( γ b ) dans le cas de
présence d’une berme.

Différents formes des blocs artificiels couvrant la carapace


Crête
Berme

Sous-couche

Butée
de pied
Noyau
Protection
Anti-affouillement

Les différents éléments d’un ouvrage en enrochement

E.H.T.P. 1-67
Chapitre 1 : Stabilité & Dimensionnement des Ouvrages Maritimes de Protection

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