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1. LE VERS

II. Introduction
Le vers (du latin versus, « le sillon, la ligne d'écriture », puis « le vers », historiquement « ce qui retourne à la
ligne ») est un énoncé linguistique soumis à des contraintes formelles d'ordre métrique. Du respect de telles
contraintes, qui peuvent être implicites ou explicites, dépendra, dans une culture donnée et à une époque
donnée, la reconnaissance d'un énoncé en tant que vers.

En poésie littéraire imprimée, le vers est souvent repérable grâce à un retour à la ligne indépendant de la
bordure de la page. Le vers est souvent associé à la poésie, mais toute poésie n'est pas forcément versifiée, de
même que toute forme versifiée n'est pas nécessairement poétique. L'énoncé qui constitue un vers ne se
confond pas nécessairement avec une phrase : une phrase peut s'étendre sur plusieurs vers et, inversement,
un seul vers peut toucher à plusieurs phrases. Le rejet et le contre-rejet sont des cas où l'organisation des vers
s'écarte de la structure syntaxique. Le vers français se décompose en plusieurs unités appelées « syllabes »
(de préférence à pieds, terme réservé à la métrique latine ou grecque). En fonction de ces syllabes, on peut
mesurer les différents vers et les grouper ; il suffit, pour cela, de compter les syllabes.

II. Groupement des vers 


On tend à grouper les vers : dans la chanson de geste, une suite, de longueur variable, de vers partageant la
même assonance s'appelle une laisse. Dans les genres lyriques, on appellera strophe un bloc de vers. Souvent
de longueur fixe, la strophe peut se caractériser par un arrangement particulier de ses rimes.
Traditionnellement, on groupe les vers du sonnet en deux quatrains et deux tercets. Dans les éditions
modernes, on sépare les strophes par une ligne blanche, ce qui n'a pas toujours été le cas. Il n'est pas rare que
la strophe coïncide avec une unité syntaxique, ou ait une cohérence sémantique.

III. Sortes des vers


Le nom d'un vers dépend de son nombre de syllabes. Les vers de 1 à 12 syllabes sont appelés : monosyllabe,
dissyllabe, trisyllabe, tétrasyllabe (ou quadrisyllabe), pentasyllabe, hexasyllabe, heptasyllabe, octosyllabe,
ennéasyllabe, décasyllabe, hendécasyllabe, alexandrin (ou dodécasyllabe).La poésie française privilégie les
vers pairs (ayant un nombre pair de syllabes) :

l'alexandrin, qui doit son nom à sa première apparition dans le Roman d'Alexandre (poème narratif anonyme du
xiie siècle), est le mètre le plus utilisé dans la langue française, dans tous les types d'expression poétique
comme les textes du théâtre classique ;

. le décasyllabe, dont l'emploi est dominant jusqu'au milieu du xvie siècle où il est remplacé par l'alexandrin ;

. l'octosyllabe, sans coupe régulière, se caractérise par la légèreté ; au Moyen Âge, c'est le vers de la poésie
lyrique. Il est assez souvent employé en association avec d'autres mètres plus longs ou plus courts ;

. l'hexasyllabe, qui se rencontre seul ou en association avec l'alexandrin pour en rompre la monotonie et la
majesté. Les vers impairs recherchent l'écart et la souplesse ; la mise en cause des mètres traditionnels que
constitue l'utilisation des vers impairs apparaît comme une étape vers le vers libre ou le verset poétique, qui
marqueront la fin du xxe siècle. Ce type de vers, en particulier ceux de 9 syllabes, ont été recommandés par
Verlaine pour leur musicalité et avaient été utilisés par la poésie lyrique destinée au chant. Il s'agirait d'une
remise en cause du modèle métrique, fondée sur un jeu de discordances. Cette conception reprise par les
symbolistes et les « vers-libristes », se rapprocherait de l’impressionnisme musical à venir de Debussy. Les
vers rapportés, comme les vers brisés, peuvent se lire en ligne et en colonne. Les vers blancs sont des vers
dont la métrique est régulière, mais pas la rime ; c'est par exemple le cas dans la prose poétique ou au théâtre,
quand le rythme particulier d'une phrase en prose se rapproche d'un mètre traditionnel : cf. Dom Juan « La
naissance n'est rien où la vertu n'est pas ! » Les vers libres n'ont pas de structure régulière. À l'exception parfois
des vers libres, et en dehors de toute considération calligraphique, les vers commencent toujours par une
majuscule et se terminent par un saut de ligne.

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