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Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
D Valeur ciblée sur l’examen de points spécifiques
Là encore, les investigations préalables à l'acquisition, dont les conclusions seront utilisées pour
élaborer les clauses d'ajustement de prix, se focaliseront sur les éléments spécifiques qui
seront :
Soit des éléments importants, considérés comme constitutifs de la valeur de la société cible.
Soit des éléments qui constituent des incertitudes au moment de la signature du protocole et
risquent de diminuer la valeur de la cible.
Par exemple, la valeur d'une entreprise était fortement améliorée si la direction procédait à la
fermeture d'un certain nombre de magasins en perte. Les investigations précédant
l'acquisition, effectuées par l'expert comptable avaient été, en particulier, ciblées sur l'effet des
fermetures envisagées sur la valeur globale de la transaction et sur le coût possible de
'
fermeture de ces magasins. L objectif pour l'expert comptable était de conseiller à son client :
soit de valoriser l'effet des fermetures dans le prix de la transaction, et, dans ce cas, de
garantir les coûts de fermeture dans le protocole, soit de ne prendre en compte aucun effet.
« L’expertcomptable doit cibler et apprécier le risque en fonction de ce qui constitue la
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valeur pour son client. »
L'analyse du risque sera, dans tous les cas, conduite par l'expertcomptable pour identifier des
points spécifiques au secteur, à l'activité ou encore aux particularités de la société cible. Quelle
que soit la durée des investigations et le niveau d'information à disposition, le but est de
permettre à son client de connaître les sources potentielles d'augmentation et de diminution de
la valeur, pour pouvoir soit les inclure dans le prix de la transaction, soit les traiter dans une
clause appropriée.
1.1.2 Risque lié au marché de société cible et de la transaction
'
L expertcomptable doit, dans bien des cas, aller audelà des risques qui auront pu être
identifiés par ses travaux.
A Mauvaise appréciation du marché
L’appréciation erronée du marché peut avoir des origines exogènes ou endogènes à la société.
Les origines exogènes : Le marché est en déclin, le secteur n’est que faiblement en
croissance et la croissance était conjoncturelle et momentanée. La forte rentabilité de la société
provient d’un marché spécifique qui arrive à son terme.
Les origines endogènes : La croissance du chiffre d’affaires est superficielle et due
uniquement à une hausse des prix pratiquée par le cédant, le repreneur ne pouvant pratiquer
annuellement de telles hausses tarifaires.
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DUPONT Olivier et BRUNSWICK Philippe « Ajustement de prix & Capital investissement », Editions AFIC,
2002.
Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
B Analyse de la transaction et son contexte
De même, il est primordial de procéder à une analyse du contexte, qui donnera de précieuses
indications sur le risque lié à l'opération. Il s'agit ici de se pencher sur le risque propre aux
individus impliqués dans l'opération, à leur réputation, de s'interroger sur l'historique des
relations entre les parties, sur la possible influence de tiers (banques, conseils, autres
actionnaires,...)
1.2 Les risques juridiques
1.2.1 Indétermination du prix
Dans le cas où le prix de cession est déterminable, les clauses d’ajustement de prix doivent être
suffisamment précises si non la vente risque d’être juridiquement nulle. Pour que la cession
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n'encourt pas de risque d'annulation, i1 convient de prendre un certain nombre de précautions.
Il convient de fixer dans la clause les éléments servant de base au calcul du prix et les
méthodes d'évaluation des actions cédées d’une façon complète et précise.
Les éléments servant de base au calcul du prix : Si ces éléments peuvent faire 1'objet d'une
contestation en raison d'une absence de précisions, la cession est déclarée nulle pour
indétermination de prix. Pour éviter tout conflit d’intérêts entre les parties, il importe de
définir dans le contrat les éléments nécessaires et suffisants qui serviront à la valorisation
ultérieure.
La méthode d'évaluation : De même, la cession de droits sociaux est annulée lorsque le
contrat ne stipule pas la méthode, ou au moins le mode de calcul selon lequel le prix définitif
est déterminé.
Elles n'admettent pas de discussion ultérieure entre les parties pour trouver un nouvel accord.
En effet, toute opposition ultérieure entre les parties, et qui nécessite un nouvel accord, prouve
que le prix n'était pas déterminable au moment de 1'échange des consentements. Cependant,
plus la période est rallongée, plus il y a des risques de désaccord entre les parties et plus les
probabilités d'un nouvel accord sont augmentées.
La plupart du temps, les parties ont tendance à omettre que la situation juridique et financière
de la société, ainsi que son environnement, ne sont pas identiques entre le moment de
1' accord et son exécution.
Elles ne doivent pas dépendre de la volonté de l'une des parties dites « clauses potestatives »).
1.2.2 Problèmes d’interprétation des clauses d’ajustement de prix
S'agissant de la rédaction des actes juridiques, il importera de retenir un vocabulaire choisi, de
manière à éviter que les juges, en cas de litige, et faisant usage de leur pouvoir souverain
d'appréciation, ne retiennent une décision favorisant l'une ou l'autre des parties.
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BERNARD Gross & BIHR Philippe « Contrats, ventes civiles et commerciales » Presses universitaires de France,
2001
Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
A Les désaccords sur l’interprétation des termes
Les termes utilisés dans les contrats peuvent paraître clairs à chacune des parties contractantes
lors de la signature des actes mais devenir sujet à interprétation lorsque les clauses d’ajustements
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sont mises en œuvre.
Pareillement, la définition des clauses d'ajustement est parfois imprécise et laisse libre court à
l'interprétation de chacune des parties.
Les principales causes des difficultés d’interprétations lors de la mise en œuvre et lors de
l’arbitrage sont :
Principes comptables de référence imprécis
Le vendeur peut se voir surpris par certains ajustements, qui constituent des changements dans
'
les méthodes comptables qu'il employait jusqu alors.
Prenons le cas d'une société cible qui valorise ses stocks en incorporant les frais financiers,
alors qu’à regard des principes comptables généralement admis, la longueur de son cycle
d'exploitation ne le lui permet pas. En cas de cession, lors de la mise en œuvre de la clause
d'ajustement de prix sur les capitaux propres, il y a de fortes chances pour que l'acheteur soit
désireux d'exclure ces frais de la valorisation des stocks, entraînant un ajustement du prix. Or,
il n'y a aucune perte de valeur pour l'acheteur, si la méthode était appliquée de façon constante.
Le vendeur est alors frustré et déçu de devoir ainsi diminuer le prix.
Il paraît donc logique pour l'expertcomptable de conseiller au vendeur et à l’acheteur
d'annexer au protocole une description la plus précise possible des méthodes et principes
comptables employés, et de préciser que les éventuels ajustements ne seront pris en compte
'
qu'à «méthode constante ». Il convient alors d éviter les généralités («principes comptable
généralement admis », ...) et d'être le plus spécifique possible.
Termes techniques non définis
Par exemple, la clause d'ajustement de prix utilise des termes qui ne donnent pas lieu à une
définition précise, comme «Résultat normatif », «Résultat récurrent »,« Dette nette »…
Lorsque ces termes ne sont pas directement assimilables à des termes comptables connus et
référencés, la mise en œuvre et l'arbitrage devront les interpréter, avec toutes les incertitudes et
approximations que cela comporte.
Confusion entre ajustement de prix et garantie de passif
Au moment de la mise en œuvre des clauses d'ajustement de prix, notamment celles qui
portent sur les capitaux propres de l'entreprise rachetée, il est souvent difficile pour les experts
et/ou l'arbitre de séparer distinctement les éléments à inclure en ajustement de prix d'une part
et ceux qui devraient être intégrés dans le champ de la garantie de passif d'autre part.
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POITRINAL .F « Définition et mise en œuvre des clauses d’Earn out » les Echos, 1998.
Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
"
Principe de "compensation non précisé
Les clauses d’ajustements de prix ne précisent aucun mécanisme de compensation ou de non
compensation entre les éléments venant augmenter la valeur et les éléments venant diminuer
la valeur. A défaut de précision, l'arbitre va être contraint de décider de compenser (au
détriment de l'acheteur) ou de ne pas compenser (au détriment du vendeur).
Evénements postérieurs à l'acquisition non anticipés
Le temps qui s'écoule entre la clôture des comptes de l'entreprise rachetée et l'arbitrage peut
permettre une meilleure visibilité sur certains éléments (les provisions, l'écoulement des
stocks, le recouvrement des créances).
En revanche, sur certains points, le temps écoulé complique la tâche de l'arbitre jusqu'à la
rendre parfois impossible.
Mauvaise volonté de l'acheteur
Lorsque l'acheteur, postérieurement à l'acquisition, est aux commandes, il peut volontairement
ralentir la résolution de certains points car le temps joue «en sa faveur », à savoir :
Recouvrement des créances
Si certaines créances ne sont pas recouvrées et entrent dans le champ de la clause d'ajustement
de prix, l'acheteur peut avoir intérêt à les considérer comme définitivement perdues, puisque la
'
perte est compensée par le vendeur. L acheteur peut même être tenté de renoncer au
recouvrement pour faire un «geste commercial » en faveur de son client, geste dont les
conséquences financières seront prises en charge par le vendeur.
Remises de fin d'année
Il en est de même des ristournes de fin d'années, courantes dans les secteurs qui fournissent des
biens de consommation à la grande distribution. L'acquéreur peut être tenté « d’exhumer » les
ristournes qui avaient été oubliées (et donc non prises en charges) les années précédentes, pour
satisfaire son client aux frais du vendeur.
Absence de preuve.
Par exemple, un arbitre ne peut pas valider les quantités en stocks à la clôture lorsqu'il
intervient à l'occasion de la mise en œuvre d'une clause d'ajustement de prix plusieurs mois
après la clôture. Sur ce point précis, l'expertcomptable peut recommander que l'inventaire qui
servira de référence soit validé par les deux parties et que cet accord soit formalisé dans les
annexes au protocole.
B Absence d’écrits spécifiques
L'absence d'écrits spécifiques fait référence aux cas pour lesquels la rédaction d'une clause n'a
pas été prévue initialement ou dont la modalité d'application renvoie à un élément non défini.
Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
C Phase d'arbitrage insuffisamment précisé.
Dans le cas où le protocole comporterait des difficultés d'interprétation, à cause des défauts de
précision et de détails lors de sa rédaction, risquant de pénaliser le vendeur ou l'acheteur en cas
d'application littérale de ce dernier.
Section 2 Proposition des solutions aux risques détectés
2.1 Solutions financières
2.1.1 Les risques relatifs à la rentabilité
Afin de proposer un type de clause d'ajustement de prix approprié, il appartient donc à l'expert
comptable de définir «l'agrégat comptable », formé à partir du compte de résultat, qui remplira
les conditions suivantes :
Etre simple et être le moins possible sujet à des modifications ou des manipulations.
Etre le plus objectif possible et, par conséquent, exclure des éléments qui pourraient
différer en fonction des méthodes et options de clôture retenues, comme, par exemple, les
mouvements de provisions, la valorisation des stocks, ...
Refléter le plus fidèlement possible la performance intrinsèque de la cible, telle qu'elle est
attendue par l'acheteur.
D'une façon plus générale, dans une clause d’ajustement de prix fondée sur la rentabilité
future de la cible « Earnout », l'agrégat comptable retenu devrait être le moins propice à «
habillage » ou « manipulation ». Par exemple, dans l'industrie, il est recommandé de choisir
un indicateur qui soit proche de la marge brute, donnée qui reflète la performance intrinsèque
d'une telle activité sans risquer d'être pollué par des éléments incertains ou non liés
directement à l'exploitation.
2.1.2 Les risques relatifs à la trésorerie
Les risques portant sur la trésorerie semblent, selon l’avis des professionnels, les risques contre
lesquels il est le plus difficile de se prémunir. C'est pourquoi les exemples de protocoles
comportant de telles clauses sont rares. Trois types de clauses peuvent être cités à savoir :
A Garantie d'une gestion « en bon père de famille ».
Il ne s'agit pas d'une clause d'ajustement de prix, mais uniquement d'une mention dans le
protocole, dans laquelle le vendeur garanti la gestion de l'entreprise «en bon père de famille »,
c'estàdire sans prises de décisions anormales. Par exemple, dans le cas où les paiements
fournisseurs seraient différés pour diminuer le besoin en fonds de roulement, le défaut de
gestion «en bon père de famille » est très difficile à démontrer.
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d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
B Clause d'ajustement de prix sur les écarts constatés entre le besoin en fonds de roulement
constaté et un besoin en fonds de roulement «normatif ».
Ce type de clause, quoique assez rare, se trouve dans quelques protocoles. Elle est peu
fréquente parce qu'elle est difficile à imposer au vendeur, mais aussi et surtout parce qu'on la
trouve rarement dans les protocoles types proposés par les avocats. Elle est destinée à garantir
à l'acheteur que tout écart entre le besoin en fonds de roulement «normatif », c'est à dire
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normal et le besoin en fonds de roulement constaté à la date de référence donnera lieu à un
ajustement de prix.
Une des principales difficultés pour l'expert comptable est alors d'évaluer le besoin en fonds de
roulement normal de l'entreprise. En effet, de nombreuses activités industrielles ont une
activité saisonnière et donc un besoin en fonds de roulement qui peut fortement varier au cours
de l'année.
Par ailleurs, beaucoup d’entreprises ont un besoin en fonds de roulement qui, de façon
habituelle et récurrente, dévie de son niveau théorique, ou « normal ». C'est par exemple le cas
lorsqu'une entreprise paie régulièrement ses fournisseurs avec retard par rapport aux conditions
normales de paiement.
'
Pour définir cette clause d'une façon qui soit acceptable par les deux parties, l expert comptable
doit donc évaluer le niveau de besoin en fonds de roulement raisonnable, à saison équivalente et
en prenant en compte le niveau constatée dans le passé.
Il est également possible de ne pas calculer le montant du B.F.R., mais d'élaborer une clause à
partir de principes généraux. Nous proposons quelques exemples :
B 1 Le B.F.R. est calculé
« Le besoin en fonds de roulement de l'entreprise Z a été fixé à X millions de Dinars. Si le B.F.R.
constaté dans les comptes au 31/12/N, calculé selon les termes de l'annexe au protocole est
inférieur à X millions de Dinars, l'écart constaté donnera lieu à un ajustement au Dinars le Dinars
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du prix de la transaction.... »
B 2 Le B.F.R. n'est pas calculé.
« Le B.F.R. de l'entreprise Z à la date effective de la transaction ne devra pas comporter
d'éléments anormaux. En particulier, il devra prendre en compte des conditions de règlement des
fournisseurs conformes aux conditions contractuelles, de règlement des clients conformes aux
conditions générales de vente ainsi que des stocks représentant Y jours de vente. Tout élément
anormal ayant donné lieu à minoration du B.F.R. donnera lieu à un ajustement au Dinars le
9
Dinars du prix de la transaction.... »
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Date de réalisation de la transaction
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Termes repris d’un protocole d’accord consulté au cours de nos recherches.
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Termes repris d’un protocole d’accord consulté au cours de nos recherches.
Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
2.2 Solutions juridiques
2.2.1 Conseils dans la rédaction des clauses
A Décrire le processus de détermination des clauses d’ajustement de prix
Au préalable, de manière à éviter toute contestation sur le caractère révisable du prix, les actes de
cession peuvent prévoir que soit explicitement mentionné qu'il s'agit d'une clause d'ajustement de
prix. Ensuite, avant de décrire la clause d'ajustement, il est possible de préciser la démarche
adoptée pour la calculer. Ainsi, les conventions peuvent indiquer la personne en charge de sa
détermination (par la société, une catégorie d'actionnaires, un tiers), sur la base de quels comptes
et à quelle date. Il faut également prévoir dans l'acte les procédures de contestation et
d'approbation.
B Décrire les principes comptables utilisés
L'expertcomptable a la possibilité de proposer aux investisseurs des clauses qui permettent de
pallier aux risques identifiés lors de ses contrôles et qui sont applicables facilement. En effet, les
clauses complexes à rédiger sont généralement les plus difficiles à mettre en œuvre et sont celles
sur lesquelles les parties semblent être d'accord alors que dans les faits elles ne le sont pas. La
clarté permettra d'éviter toute confusion possible. Pour ce faire, les clauses d'ajustement doivent :
Etre d'une utilisation simple et non contestable
Il s'agit de choisir des critères compris et connus de tous. De la sorte que, les parties visualisent
et assimilent plus précisément les enjeux.
Suite à ses travaux, l'expertcomptable pourra proposer des clauses dont les modalités de calcul
font référence aux pratiques habituelles de la cible ce qui permettra de réduire le risque de
contestations ultérieures.
Définir les termes utilisés
Lorsque le contrat fait appel à des termes anglosaxon ou spécifiques à l'activité de la société. Par
exemple, dans les clauses d'earn out, il est fréquent que le prix dépend des résultats d'exploitation
futurs. La clause doit dès lors prévoir une définition du terme EBIT et d'en exclure tous les
éléments à caractère exceptionnel.
Définir le moyen de calculer les soldes utilisés
Il s'agit des clauses basées sur un solde du compte de résultat (à savoir notamment, le résultat
d'exploitation ou EBIT, l'EBITDA, le résultat courant, le résultat net ou encore un coefficient
appliqué au chiffre d'affaires) ou résultant d'un calcul.
Les principales difficultés qui apparaissent sont dues à la rédaction de clauses imprécises qui
peuvent laisser libre court à une interprétation ou lorsqu'un cas n'est pas prévu par une clause.
Par exemple, pour le calcul de la dette financière nette, il convenait de tenir compte des dettes
fournisseurs supérieures à 90 jours sans préciser s’il fallait également tenir compte des soldes
débiteurs.
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d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
Dans le souci de clarté et de détail, afin de rendre la mise en œuvre fluide et de limiter les risques
d’arbitrage et les frustrations qui en résultent, l'expertcomptable peut proposer et donner des
exemples. Par la même, il est souvent utile d'annexer au protocole un exemple de calcul qui
permet à chacune des parties de se rendre compte des enjeux et qui fixe plus précisément les
modalités de détermination des différents termes techniques sur lesquels il conviendra par la
suite de se baser pour calculer les ajustements.
Comme précisé cidessus, l'expertcomptable, par la connaissance acquise de la société lors de
l'audit d'acquisition peut proposer des clauses d'ajustement par référence aux pratiques
antérieures de la société.
Définir les principes et méthodes comptables applicables
Il convient de stipuler dans les actes que les clauses d'ajustement de prix seront calculées selon le
principe de permanence des méthodes et de définir avec la plus grande précision possible ces
principes et ces méthodes.
Si l'intention des parties est suffisamment claire au moment de la transaction, il est alors facile
pour l'expertcomptable de concevoir des annexes au protocole suffisamment détaillées pour ne
'
pas laisser de place à l interprétation.
Par exemple il semble important, de décrire précisément la méthode de dépréciation des stocks
(en présentant un modèle de calcul), les hypothèses retenues pour évaluer les risques
provisionnés, etc ...
Etre applicable dans le futur et être le moins possible sujettes à d'éventuelles manipulations
de gestion ou de stratégie à plus ou moins long terme
L'application des clauses étant à effet différé, les critères sur lesquels s'appuie le calcul de la
clause se doivent d'être pérennes. Egalement, il ne faut pas que les critères utilisés soient trop
sensibles à un éventuel changement dans les modalités de gestion de la société telles que la mise
en place d'une politique d'immobilisation des frais de recherche et de développement ou
d'étalement de certains frais.
L'expertcomptable peut valablement proposer que l'on détermine les critères selon une méthode
permanente.
2.2.2 Anticiper les phases de mises en œuvre et d’arbitrage
L'expertcomptable doit en permanence, lors de l'analyse des clauses d’ajustements de prix
proposées, anticiper les phases de contestation. Ainsi, il est important :
De prévoir les évènements postérieurs. Lors de ses propositions, l'expertcomptable doit
intégrer et anticiper au maximum les évènements postérieurs. En effet, au fur et à mesure de
leur relation, les intérêts des dirigeants et des investisseurs financiers s'éloigneront. Les
investisseurs chercheront à maximiser leurs plus values à court terme et les dirigeants à
pérenniser la société.
Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
A ce titre, il est prudent de proposer des clauses qui ne s'étalent pas dans le temps et qui ne
dépassent pas un horizon de 3 à 5 ans pour les deux raisons essentielles suivantes :
Si le cédant bénéficie d'une clause de révision de prix assise sur les résultats futurs, il
existe un risque de figer la structure et le développement de la société, l'acquéreur étant
réticent à faire bénéficier au cédant des initiatives mises en place depuis sa prise de
contrôle.
Il est difficile voir impossible de prévoir avec discernement l'évolution d'une société au
delà de 3 à 5 ans.
Que le cédant ait toujours la possibilité de vérifier le montant et les méthodes utilisées pour
déterminer les ajustements notamment lorsque les clauses sont basées sur les résultats futurs.
La vérification et la validation des ajustements doivent pouvoir faire l'objet d'un regard critique
par l'autre partie. L'obtention de cet accord est primordial sinon elle risque d'avoir l'impression
de se faire flouer et de démarrer une phase contentieuse. Ainsi, pour limiter les risques de
contestations ultérieures, l'expertcomptable peut préconiser que soit incluse à l'acte une
procédure contradictoire.
De prévoir l'intervention d'un tiers expert ou arbitre. Il peut être nommé soit dans le protocole,
soit par accord entre les parties, soit encore par le Président du Tribunal de 1ér instance.
Dans cette optique, au moment de l'élaboration des clauses, l'expertcomptable peut se projeter
' '
dans une procédure hypothétique d arbitrage et d imaginer ce que serait la position de l'arbitre.
Dans le doute, il pourra conseiller à son client d'indiquer dans l'acte que l'arbitre tranchera « en
amiable compositeur ». Cette mention laisse la possibilité au tiers arbitre de s'affranchir du
protocole lorsque celuici est trop flou et de se référer aux usages et à sa propre conviction.
La démarche de l'amiable compositeur se fonde sur la notion d'équité :
Si le protocole est suffisamment clair, l'équité est, pour l'arbitre, la lettre du protocole.
Si le protocole laisse place à interprétation, l'amiable compositeur cherchera l'équité
dans les usages, le réalisme, les solutions forfaitaires et la notion de dégradation de la
valeur de l'objet vendu.
Section 3 : Adopter les clauses d’ajustement de prix aux aléas de la négociation et
proposition des possibilités de repli
3.1 Importance de l’implication de l’expert comptable dans le processus de négociation
Dans la pratique des affaires, le contenu des protocoles fait souvent l’objet d’âpres négociations
entre les parties. Chacune d’elle est obligée d’accepter une demande de l’autre afin de voir une
10
de ses propres demandes acceptée . Les clauses d’ajustement de prix font donc partie intégrante
de la négociation. Ces derniers constituent le remède miracle pour couvrir les risques liés aux
acquisitions d'entreprise.
10
MONASSET B « Les clauses de révision de prix » Option Finance n° 88, 2002.
Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
Il y’ a donc souvent un écart important entre les clauses idéales (proposées), qui auront été
définies après le recensement des risques de l'entreprise cible, et les clauses qui seront retenues
in fine.
Il parait fondamental que le technicien de l’élaboration de la clause d’ajustement de prix, c'est
àdire l’expert comptable, soit présent lors de la négociation, de laquelle seront issues ces
clauses. En effet, son expertise technique et sa connaissance des enjeux financiers de
'
l'entreprise cible lui permettent d apprécier les conséquences des décisions prises. Peuton
accepter une franchise ? Quel est le multiple du résultat d'exploitation acceptable dans une
clause d'ajustement de prix sur la rentabilité ? Comment définir le résultat dans une clause
d'«Earnout » ? ...
Autant de questions sur lesquels il peut éclairer son client et l'aider à négocier un protocole
acceptable et qui couvrira suffisamment les risques.
Au contraire, lorsque l'expert comptable est absent des négociations, les clauses d'ajustement
de prix figurant dans le protocole final risquent de ne plus remplir leurs objectifs initiaux.
3.2 Proposer des possibilités de repli
Dans le cas où le cocontractant refuse une clause, l'expertcomptable se doit de proposer aux
investisseurs soit une autre clause qui pourrait satisfaire aux parties soit une solution de repli.
Celleci sont destinées à couvrir le risque, mais souvent, elles le font avec moins d'efficacité et
(ou) avec moins d'effet sur le prix payé in fine.
3.2.1 Ajustement immédiat du prix de la transaction.
Dans le cadre de sa mission, l'expertcomptable peut être amené à identifier des éléments qui ont
un impact négatif significatif sur la valeur de la cible. Si les investisseurs souhaitent toujours
poursuivre la négociation, ils souhaiteront dans la mesure du possible ne pas supporter ce risque.
Lorsqu'une clause d'ajustement est proposée pour couvrir cette perte de valeur n’est pas acceptée
par le cédant, la solution de repli qui apparaît souvent dans les négociations est une réduction
immédiate du prix. En effet, la volonté des acquéreurs et des cédants est de limiter au maximum
les clauses inscrites dans la garantie de passif, celle ci étant souvent difficile et fastidieuse à
mettre en œuvre et chacune des parties souhaite que l'ensemble des aléas soit clairement défini,
mesurable et qu'ils aient une contrepartie immédiate sur le prix.
3.2.2 Complément de prix après la transaction.
Face à un risque relevé et en l'absence de consentement des contractants sur l'impact qu'il peut
avoir sur la valorisation de la société, une technique peut consister à diminuer la valorisation de
la cible et de prévoir un complément de prix si le risque ne se réalise pas.
Par exemple, lors de la cession d'une société, un certain nombre de créances «à risque » avaient
été identifiées lors des investigations préalables. Les capitaux propres et le prix de la transaction
avaient alors été diminués du montant de ces créances. Le vendeur a accepté cette position, à
condition qu'une clause spécifique prévoit un ajustement à la hausse du prix de la transaction au
cas où tout ou partie de ces créances seraient recouvrées.
Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »
3.2.3 Couverture des risques par la garantie de passif
Par son caractère général, la garantie de passif permet de couvrir l'ensemble des domaines
comptables mais également, et c'est là l'essentiel de sa force, les éléments non comptables ou qui
pourraient survenir passé un délai important. En plus l’étendue des responsabilités du cédant est
limitée dans les clauses d’ajustement de prix (limitation dans le temps et dans le montant), donc
il n'est pas dans l'intérêt des parties de rester liées et de prévoir des ajustements de prix sur une
période dépassant 5 ans. Ceci dit, il peut arriver, que même après un délai de cinq ans, des
éléments nés de la période antérieure à l'acquisition surgissent et aient des conséquences
dommageables pour la société (risques environnementaux, dénouement d'un litige ou de
contrôles fiscaux, ...).
Ainsi, l'expertcomptable peut conseiller son client d'inclure un risque identifié dans la garantie
de passif plutôt que dans une clause d'ajustement de prix.
Egalement, afin de trouver une alternative au débat inextricable sur la valeur de la cible, l'expert
comptable pourra suggérer aux investisseurs que tout risque identifié au moment de la
transaction soit exclu de l'ajustement de prix et fasse spécifiquement l'objet d'une garantie de
passif.
3.2.4 Sortie du risque du champ de la transaction,
Il est parfois possible, lorsque les négociations ne permettent pas de mettre en place la clause
d'ajustement de prix ad hoc, d'exclure de la transaction le facteur de risque.
'
Il est également fréquent, lorsqu une entreprise cible possède des filiales ou participations sur
lesquels l'acheteur potentiel émet des doutes (les comptes ne sont pas disponibles, la nature de
leur activité n'est pas claire) d'exclure ces filiales du périmètre racheté pour éviter de devoir
inclure dans le protocole des garanties trop «dures ».
3.2.5 Solutions pour «garantir la garantie ».
'
Afin d'obtenir une «garantie de la garantie », c'estàdire pour s assurer que le vendeur pourra
reverser à l'acheteur la réduction de prix, même si celleci est très significative par rapport au
prix total de la transaction, les solutions couramment utilisées indiquent :
Soit de ne payer la totalité de la transaction qu'après mise en œuvre de l'ensemble des clauses.
Cette solution n'est généralement pas acceptée par le vendeur, qui prendrait alors le risque de
ne se voir payer, en cas de litige et d'arbitrage, qu'après une longue période.
Soit de conserver une partie du paiement de la transaction dans un compte séquestre. Dans ce
cas, la réduction de prix possible est limitée au montant de ce compte séquestre, ce qui limite
fortement la portée des clauses d'ajustement de prix.
Il est également possible de consentir au vendeur un emprunt à l'acheteur et d'imputer les
variations de prix sur la dette.
De prendre des garanties sur le patrimoine des dirigeants en nantissant leurs titres ou leurs
biens immobiliers et mobiliers ou en leur demandant une caution.
Extrait du Mémoire d’expertise comptable : F. HAMROUNI, « Rôle de l’Expert comptable, conseiller des investisseurs, dans le cadre d’une mission
d’acquisition d’entreprise : Proposition d’une méthodologie »