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PCSI 2019–2020, Lycée Lalande, Bourg–en–Bresse Alexandre Alles

Chapitre 2
Propagation d’une onde
Bibliographie It’s a real shame the false news travel fast
bCap Prépa Physique MPSI–PCSI–PTSI, Pérez, 2013 ! Chapitre 2 False news travel fast – Sonata Arctica

On regroupe sous l’appellation “signal" toute information dépendante du temps et/ou de l’espace. Toute observation d’un problème
physique consiste en l’extraction ou conversion en un signal physique exploitable, aujourd’hui à l’air du numérique on utilise très souvent
les signaux électriques pour étudier un système : accéléromètre, capteur de position, intensité lumineuse convertie en signal électrique
par une CCD...
Nous verrons qu’une double dépendance temps/espace entraîne le caractère propagatif du signal. Dans ce chapitre nous allons étudier
quelques propriétés de ces signaux sans rentrer dans les aspects les plus calculatoires comme l’établissement de l’équation régissant la
propagation d’un signal appelée équation de D’Alembert .
N* Jean le Rond D’Alembert 1717–1783 : philosophe, physicien, mathématicien et encyclopédiste français

I Signaux et ondes

1.1 Signal
b Signal
Grandeur physique dont la détermination permet d’accéder à une information.

b Signal périodique
Signal qui se répète à l’identique au bout d’un certain temps.

Signal Grandeurs physiques Gammes de fréquence


Acoustique Pression et vitesse Audible 20 Hz à 20 kHz, ultrason, infrason
Électrique Courant et tension
Électromagnétique Champ électrique et magnétique Visible 1 ⇥ 1014 Hz à 1 ⇥ 1015 Hz...

Pour chaque domaine de la physique permettant la propagation d’ondes, différentes grandeurs peuvent se propager. Dans le cas de
l’acoustique, c’est une onde de pression qui se propage (une succession de surpression et de dépression) mais elle est également associée
à une vitesse locale des particules composant le milieu de propagation. Dans le cadre de l’électromagnétisme ce sont les variations des
champs électriques et magnétiques qui se propagent. Dans le cadre de l’électricité alternative les grandeurs se propageant sont l’intensité
et la tension électrique.

b Spectre
On appelle spectre d’un signal la donnée des intensités associées à chaque fréquence composant un signal.

Un signal acoustique est composé de surpressions et dépressions d’un milieu.


Infrasons : fréquence inférieure à 20 Hz.
Domaine audible : fréquence entre 20 Hz et 20 kHz.
Ultrasons : fréquence supérieure à 20 kHz.
Un signal électromagnétique décrit les variations de champ électrique et magnétique.

Ligne haute–tension ⇠ 10Hz


Four à induction ⇠ 100kHz
Radio AM ⇠ 1MHz
Radio FM, IRM et RMN ⇠ 100MHz
Téléphone mobile ⇠ 1GHz
Radar, satellite, four à micro–ondes ⇠ 10GHz
Appareil de chauffage ⇠ 1014 Hz
Lampe à bronzage ⇠ 1016 Hz

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1.2 Onde
b Perturbation mécanique
Modification d’une ou plusieurs propriétés physiques d’un milieu matériel.

Remarque : En électromagnétisme les propriétés physiques perturbées sont les valeurs des champs électromagnétiques, il ne s’agit pas
de perturbation mécanique.

b Propagation d’une onde


On dit qu’une onde mécanique se propage quand les perturbations mécaniques se propagent sans qu’il y ait déplacement de matière.

K Propagation d’une onde le long d’une corde

Remarque : La corde constitue le milieu de propagation, elle ne se déplace par dans son ensemble mais on observe des déformations
locales qui elles se propagent. Un point donné va reproduire après un temps suffisamment long le mouvement d’un point précédent. Il
est de plus nécessaire que le milieu puisse se déformer pour que l’on observe uen propagation d’une onde mécanique, il doit posséder
une certaine élasticité.
Remarque : Une onde mécanique n’est pas nécessairement observable à notre échelle, la matière vibre au niveau microscopique et est le
siège de la propagation de perturbations mécaniques. Ces perturbations peuvent transmettre une part de l’énergie à l’air qui a son tour
va transmettre cette perturbation jusqu’à notre oreille.

K Propagation d’une onde acoustique


La vitesse du son dans l’air est d’environ 340m/s alors que dans l’eau est de l’ordre de 1500m/s. Elle est encore plus élevée dans les
solides.

Remarque : Le milieu de propagation d’une onde peut être matériel (ondes mécaniques, ondes acoustiques...) ou immatériel (champs
électromagnétiques...).
b Onde transversale
Une onde est dite transversale quand le déplacement des points du milieu est
perpendiculaire à la propagation de l’onde.

K Onde transversale dans un slinky


Exemple : une vague
b Onde longitudinale
Une onde est dite longitudinale quand le déplacement des points du milieu est
parallèle à la propagation de l’onde.

K Onde longitudinale dans un slinky


Exemple : le son Figure 1 – Ondes transversales et longitudinales dans
un slinky.

b Onde progressive
Une onde est dite progressive lorsque la perturbation ne se déforme pas lors de sa propagation.

t1 t2 > t 1

Figure 2 – Exemple de propagation d’une onde progressive

b Décomposition spectrale
Nous montrerons plus tard qu’une onde quelconque (resp. un signal quelconque) peut se décomposer comme une superposition
d’ondes sinusoïdales (resp. de signaux sinusoïdaux). La décomposition d’un signal quelconque en la somme des signaux sinusoïdaux
le composant est appelé décomposition spectrale : l’ensemble des signaux sinusoïdaux composant un signal quelconque est appelé le
spectre.

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II Diffraction d’une onde


2.1 Observations
K Diffraction d’une onde mécanique et lumineuse

On considère une onde incidente plante, deux régimes


apparaissent
Si la taille caractéristique de l’ouverture (ou de l’obs-
tacle) est grande devant la longueur d’onde alors
a l’onde restera plane au delà de l’obstacle, mais les
bord de l’obstacle semblent ne transmettre l’onde que
dans certaines direction avec un front d’onde courbé.
Si la taille caractéristique de l’ouverture (ou de l’obs-
tacle) est du même ordre de grandeur que la longueur
d’onde alors l’onde transmise semble omnidirection-
nelle.

Figure 3 – Deux régimes de diffraction, à gauche a et à droite a ⇠ .

b Diffraction par un obstacle


Phénomène apparaissant en présence d’un obstacle dans le milieu de propagation d’une onde. Soit une onde plane de longueur d’onde
rencontrant un obstacle de largeur caractéristique a. Le faisceau émergent après l’obstacle est concentré dans une ouverture angulaire
de demi–largeur ✓ telle que
sin ✓ ⇠ .
a

TD03 – App3

2.2 Conséquences sur un faisceau laser


Un faisceau laser est diffracté à la sortie du laser par une ouverture de diamètre d et n’est donc pas rigoureusement parallèle.

Quel est le diamètre du faisceau à 5.0 m du boitier ? On prendra = 632.8 nm et d = 0.50 mm.

On cherche parfois à focaliser le faisceau laser, i.e. rendre très petite la dimension
transversale du faisceau de l’ordre de la longueur d’onde. Le faisceau est alors
diffracté après le point de focalisation.

Établir la relation entre a, f 0 , et d.

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III Ondes progressives

3.1 Direction de propagation


Une onde peut se propager dans une ou plusieurs directions suivant les conditions de l’expérience.
Propagation tridimensionnelle : une onde sonore émise dans l’air se propage dans toutes les directions de l’espace.
Propagation bidimensionnelle : une pierre lâchée dans l’eau va produire une onde circulaire se propageant dans un plan (espace
bidimensionnel).
Propagation unidimensionnelle : une onde se propage le long d’une corde dans une unique dimension. On se limite à ce cas dans
la suite.

b Plan d’onde
La surface perpendiculaire à la propagation d’une onde est appelée le plan d’onde.

Dans le cas d’une onde acoustique 3D, le plan d’onde est sphérique.
Dans le cas d’une onde de surface 2D, le plan d’onde est un cylindre.
Dans le cas d’une onde 1D le long d’une corde le plan d’onde est une surface plane. Dans ce cas on parle d’onde plane.

3.2 Célérité ou vitesse de propagation


t1 M1 (x1 )

x t
t2 > t 1 M2 (x2 ), x2 > x1

x t
t3 > t 2 M3 (x3 ), x3 > x2

x t

Figure 4 – Deux représentations possibles de la propagation d’une onde


Deux représentations de la propagation d’une onde sont possibles :
La représentation de gauche consiste en prendre des photographie de l’onde à différents instants afin de pouvoir observer sa propagation
dans l’espace. La perturbation se propage sans se déformer.
La représentation de droite consiste en observer les propriétés physiques en plusieurs points situé à des endroits différents du milieu de
propagation. La perturbation atteint d’abord le point M1 (de coordonnées x1 ) situé plus proche de la source de la perturbation puis
le point M2 et enfin M3 .

b Célérité d’une onde progressive


Soit M1 et M2 deux points de l’espace atteint par une onde progressive respectivement aux instants t1 et t2 . La célérité d’une onde
progressive s’écrit
M1 M2 x2 x1
c= = .
t2 t1 t2 t1

La célérité est homogène à une vitesse mais on réservera le mot vitesse à un déplacement de matière et célérité à la vitesse de
propagation d’une onde.

La célérité d’une onde ne dépend pas de l’amplitude de l’onde tant qu’elle reste “raisonnable".Dans ce cas la célérité est une caracté-
ristique du milieu qui est dit linéaire.
On considérera des milieux dans lesquels la célérité d’une onde est indépendante de la forme de celle–ci, on dit que le milieu est
non–dispersif.
La célérité d’une onde dépend de la nature de celle–ci, dans un même milieu une onde longitudinale ou transversale n’a pas même
célérité.
D’après nos hypothèses, la célérité d’une onde est donc uniquement dépendant des caractéristique du milieu de propagation et éven-
tuellement de la nature de l’onde.

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3.3 Modélisation
Dans le cas d’une onde qui se propage, la perturbation du milieu dépend et de la position et du temps.

b Dépendance d’une onde


Une onde 1D se propageant s’écrit comme une fonction dépendante de la position x et du temps t : s(M, t) = s(x, t).

Une onde ne se propage pas instantanément, elle a une célérité finie et il faut donc un certain temps pour qu’une perturbation atteigne
un point donné de l’espace. Considérons s(M, 0) = s(x, 0) la forme de la perturbation initialement, cette fonction se retrouve identique
à elle même mais décalée dans l’espace à un instant t > 0. La question est, de combien est–elle décalée ?
L’onde se propageant à la célérité c, après un temps t on retrouve la perturbation translatée d’une distance ct.

b Expression générale d’une onde progressive


L’expression mathématique d’une onde progressive 1D se propageant le long de l’axe Ox dans le sens des x croissant et à la célérité
c peut s’écrire ⇣ x⌘
s(M, t) = s(x, t) = f (x ct) ou encore s(x, t) = f t .
c

b Expression générale d’une onde progressive (bis)


L’expression mathématique d’une onde progressive 1D se propageant le long de l’axe Ox dans le sens des x décroissant et à la célérité
c peut s’écrire ⇣ x⌘
s(M, t) = s(x, t) = f (x + ct) ou encore s(x, t) = f t + .
c

IV Onde plane progressive harmonique (OPPH)

4.1 Modèle d’OPPH


Dans cette partie nous allons étudier le cas particulier des ondes progressives harmoniques (ou monochromatiques), i.e. de forme
sinusoïdale. Ces ondes revêtent un caractère particulier car on peut montrer que n’importe quelle onde progressive peut se décomposer
comme une somme d’ondes progressives harmoniques (ou sinusoïdales).

b Onde plane progressive harmonique


L’expression mathématique d’une onde progressive 1D se propageant le long de l’axe Ox dans le sens des x croissant et à la célérité
c peut s’écrire
⇣ ⇣ x⌘ ⌘
s(M, t) = s(x, t) = f (x + ct) = Sm cos ! t + = Sm cos(!t kx + ) ;
c
2⇡
la pulsation (ou pulsation temporelle) ! = 2⇡f = avec f la fréquence de l’onde et T sa période ;
T
! 2⇡f 2⇡
la pulsation spatiale (ou nombre d’onde) k = = = avec la longueur d’onde de l’onde ;
c c
l’amplitude maximale de l’onde Sm ;
la phase à l’origine .

s 2⇡ s 2⇡
T = =
! k
Sm Sm

t x

Figure 5 – Évolution temporelle d’un point donné du milieu Figure 6 – Évolution spatiale du milieu à un instant donné

Période Fréquence Pulsation


1
Temporelle T = f= ! = 2⇡f
c T
1
Spatiale = cT = k = 2⇡

TD03 – App4

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4.2 Déphasage
Soit deux signaux sinusoïdaux x1 (t) et x2 (t).

x2 (t) x1 (t) t

b Différence de phase
Le déphasage 2 [ ⇡; ⇡] d’un signal x2 (t) par rapport à un signal x1 (t) est donnée par

2⇡ t
= 2 1 = ! t= ;
T
avec t le retard temporel du signal x2 sur le signal x1 .
Si > 0 alors le signal x2 est en avance de phase sur le signal x1 .
Si < 0 alors le signal x2 est en retard de phase sur le signal x1 .
On distingue quelques cas particuliers de déphasage
Si = 0 les signaux sont en phase.
Si = ⇡ les signaux sont en opposition de phase.
Si = ⇡/2 les signaux sont en quadrature de phase.

V Ondes stationnaires

Une corde fixée à ses deux extrémités (comme une corde de guitare par exemple) vibre d’une façon assez contrainte par ce que l’on
nomme les conditions aux limites. Les points de fixations imposent l’absence d’oscillations aux extrémités de la corde, on parle de noeuds
de vibration.

K Vibration d’une code fixée à ses deux extrémités


On constate que la corde vibre à une fréquence particulière. De plus, une observation minutieuse permet de constater que l’onde
semble ne pas se propager.

Notons qu’une onde sonore dans un tube possède un comportement similaire, le fait que le tube soit ouvert ou fermé à ses extrémités
imposent des conditions limites en vitesse ou en pression ce qui entraîne l’existence de seulement certains modes de vibration.

b Onde stationnaire
Une onde stationnaire est caractérisée par
des noeuds de vibration qui sont des points de l’espace où l’amplitude de l’onde est nulle ;
des ventres de vibrations qui sont des points de l’espace où l’amplitude de l’onde est maximale.
Une telle onde peut être décrite par une fonction de la forme

s(x, t) = 2Sm cos(!t + ) cos(kx + ) .

Il y a découplage entre la coordonnées de temps et d’espace.

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Ce dernier résultat nous servira de définition de l’onde stationnaire.


Remarque : Nous verrons dans le chapitre suivant comment une telle onde peut être obtenue.
s1 (x, t) s2 (x, t)

L L
x x

s3 (x, t) s4 (x, t)
Ventre Noeud

L L
x x

Figure 7 – Représentation des 4 premiers modes de vibration d’une onde stationnaire avec noeuds à ses extrémités

VI Trailer : l’équation d’onde

Vous montrerez en 2ème année que la dynamique d’une onde est régi par l’équation de d’Alembert

@2 1 @2
=0
@x2 c2 @t2

Remarque : Équation de d’Alembert 3D,

1 @2 @2 @2 @2
= 0 avec = + + 2 .
c2 @t2 @x 2 @y 2 @z

Pulling the strings, controlling the path,


The vibrations and variations.
Quasar Waves – Samael

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Annexe – Chapitre 02 : Décomposition d’un signal en série de Fourier


b Décomposition en série de Fourier
Tout signal périodique s(t) de fréquence f0 peut se décomposer comme une somme de signaux sinusoïdaux de fréquence multiple de
f0 .

On décompose s(t) sous la forme


1
X 1
X
s(t) = s0 + an cos(n!0 t) + bn sin(n!0 t) .
n=1 n=1
Z T0 Z T0
2 2
avec s0 la valeur moyenne de s(t) et les coefficients de Fourier an = s(t) cos(n!0 t)dt et bn = s(t) sin(n!0 t)dt.
T0 0 T0 0

b Parité
Si le signal s(t) est pair i.e. s(t) = s( t) ; 8t alors les coefficients bn sont nuls.
Si le signal s(t) est impair i.e. s(t) = s( t) ; 8t alors les coefficients an sont nuls.

Décomposition des signaux usuels : Un signal sinusoïdal est sa propre décomposition en série de Fourier.

s(t) 1
4U X 1
+U s(t) = sin((2n + 1)!0 t)
⇡ n=1 2n + 1
T /2 ✓ ◆
0 t 4U 1 1
= sin(!0 t) + sin(3!0 t) + sin(5!0 t) + ...
⇡ 3 5
U
Décroissance de l’amplitude des harmoniques en 1/n.

s(t) 1
8U X ( 1)n
+U s(t) = sin((2n + 1)!0 t)
⇡ 2 n=0 (2n + 1)2
T /2 ✓ ◆
0 t 8U 1 1
= 2 sin(!0 t) sin(3!0 t) + sin(5!0 t) + ...
⇡ 9 25
U
Décroissance de l’amplitude des harmoniques en 1/n2 .

Figure 8 – Décomposition spectrale d’un signal carré. Figure 9 – Décomposition spectrale d’un signal triangle.

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